Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 21 mai 2024
(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Intelligence artificielle
Aujourd’hui par visioconférence, le Secrétaire général a prononcé un discours au Sommet sur l’intelligence artificielle qui se tient à Séoul, en République de Corée.
Il a dit que les systèmes d’intelligence artificielle continuent d’être créés avec très peu de contrôle et de responsabilité. Il a prévenu que nous ne pouvons entrer comme des somnambules dans un avenir dystopique où le pouvoir de l’intelligence artificielle est contrôlé par quelques personnes, voire pire, par des algorithmes opaques que personne ne comprend.
Le Secrétaire général a appelé à des rambardes et estimé que le Sommet de l’avenir qu’il convoque au mois de septembre est une occasion de jeter les bases de la gouvernance de l’intelligence artificielle.
Territoire palestinien occupé
À Gaza, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) signale que son centre de distribution et un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) à Rafah sont devenus inaccessibles, en raison de l’opération militaire en cours.
L’UNRWA dit que ces centres de santé n’ont reçu aucune fourniture médicale, ces 10 derniers jours. Malgré cela, le personnel continue de faire des millions de consultations par jour dans les centres encore opérationnels.
Le Chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), M. Adhanom Ghebreyesus, s’est dit profondément préoccupé par la sécurité des patients et du personnel médical de l’hôpital Awda, dans le nord de Gaza. Sur les réseaux sociaux, il a dit que l’établissement est assiégé depuis dimanche dernier et que personne ne peut en sortir ni y entrer.
Conseil de sécurité
Hier après-midi au Conseil de sécurité, M. Tor Wennesland, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, a parlé de la situation à Rafah, aux côtés de Mme Edem Wosornu, Directrice des opérations et du plaidoyer au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Aujourd’hui, le Conseil tient sa réunion annuelle sur la protection des civils dans les conflits armés, avec Mme Alice Nderitu, Conseillère spéciale sur la prévention du génocide, et Mme Joyce Msuya, Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence.
La septième édition de la semaine de la protection des civils dans les conflits armés, qui a commencé hier, prévoit 17 manifestations pour amplifier la voix de ces civils.
Cette année marque le vingt-cinquième anniversaire de l’examen par le Conseil de sécurité de la question des civils dans les conflits armés et le soixante-quinzième anniversaire de la Convention de Genève.
Afghanistan
La Secrétaire générale adjointe chargée des affaires politiques et de la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, est en Afghanistan depuis le 18 mai. À Kaboul, elle s’est entretenue avec les autorités de facto, le corps diplomatique et des représentants de la société civile. La réunion des envoyés spéciaux pour l’Afghanistan que l’ONU convoque à Doha le 30 juin et le 1er juillet était au centre des discussions.
La Secrétaire générale adjointe a donné une invitation au Ministre des affaires étrangères de facto, M. Amir Khan Muttaqi, pour une réunion qui vise à rendre les contacts entre la communauté internationale et l’Afghanistan plus cohérents, plus coordonnés et plus structurés.
Mme DiCarlo a parlé des différents problèmes auxquels le pays est confronté.
Parmi d’autres questions, elle a soulevé celle des droits de l’homme, en particulier les restrictions imposées à l’éducation des femmes.
Afghanistan/Humanitaire
Le PAM dit que les inondations dans le nord-ouest du pays ont touché plus de 80 000 personnes et qu’elles devraient s’aggraver dans les prochains mois, avec un impact important sur la sécurité alimentaire.
Le PAM prévient que les districts touchés, dont plusieurs sont des points chauds de la faim, sont déjà plongés dans une crise d’insécurité alimentaire.
Le Programme indique qu’il investit dans des projets d’adaptation aux changements climatiques, lesquels sont élaborés et lancés par les communautés pour se protéger de l’impact de la crise climatique. Il s’agit de projets liés aux murs de protection, aux barrages ou à l’irrigation.
Haïti
L’OCHA tire toujours la sonnette d’alarme face à l’impact de la crise sur l’éducation.
Depuis le début du mois de mai, les groupes armés ont pris le contrôle de plusieurs quartiers dans la capitale, Port-au-Prince, ce qui a conduit à des pillages et à des écoles incendiées.
Selon les partenaires du secteur de l’éducation, 30 attaques contre les écoles ont été enregistrées depuis le début de l’année.
Entre le mois de juillet 2023 et la moitié du mois de mai de cette année, la violence a conduit à la fermeture de près de 900 écoles à Port-au-Prince et dans la province d’Artibonite, avec un impact sur près 200 000 jeunes gens déscolarisés de force et 4 000 enseignants.
Ailleurs dans le pays, l’ONU et ses partenaires continuent d’apporter de l’aide aux enfants. Le PAM et ses partenaires ont par exemple mené des programmes de cantines scolaires, au profit de près de 400 000 écoliers depuis le début de l’année.
Ukraine
L’OCHA indique que l’ONU et ses partenaires continuent leur aide aux civils affectés par les attaques et les combats dans la région de Kharkiv.
Dans la ville même de Kharkiv, qui abrite un centre de transit pour les évacués, les agents humanitaires aident quelque 9 000 nouveaux déplacés. Les partenaires de l’ONU ont aussi aidé plus de 800 évacués, dont 170 personnes à mobilité réduite, installés dans des locaux fournis par les autorités.
Alors que les attaques se poursuivent dans les zones de la ligne de front, les coupures d’électricité ont affecté 190 000 personnes dans la ville de Kharkiv, ce matin, selon le Ministère ukrainien de l’énergie.
Dans la région de Sumy, dans le nord-est, les gens des communautés frontalières fuient les combats.
Burkina Faso
Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, a ponctionné le Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) d’un montant de 5 millions de dollars pour la réponse humanitaire au Burkina Faso.
Une assistance vitale sera ainsi apportée à 150 000 personnes au Sahel et dans les régions du Centre-Nord et de l’Est. Les fonds vont aussi faciliter les opérations humanitaires aériennes.
Près de 3 millions de personnes au Burkina Faso devraient connaître une insécurité alimentaire aiguë, soit la phase 3 ou supérieure du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, pendant la saison sèche, qui va du mois de juin au mois de septembre.
Le Plan de réponse humanitaire de cette année nécessite une somme de 935 millions de dollars. Seuls 13% ont été versés, soit 119 millions de dollars.
République démocratique du Congo (RDC)
Les agences humanitaires disent que les différends fonciers dans la province de la Tshopo, dans le nord-est du pays, ont fait des dizaines de morts depuis la fin du mois d’avril.
Selon les organisations humanitaires, plus de 740 civils ont été tués et plus de 75 000 ont fui à Kisangani, depuis le début du mois de février de l’année dernière.
Les organisations humanitaires se mobilisent pour soigner les blessés et les déplacés. Elles distribuent des abris et assurent l’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement.
Une mission d’évaluation conduite par l’OCHA a constaté que la nourriture et les abris sont la priorité pour les déplacés.
Elle indique que traiter des causes sous-jacentes des conflits fonciers est crucial pour éviter l’escalade de la violence intercommunautaire à Kisangani, qui abrite une population de 1,4 million de personnes.
L’OCHA réitère son appel pour que tous les concernés travaillent ensemble pour mettre fin à la violence, protéger les civils et trouver une solution durable au conflit dans la zone de Kisangani.
Soudan du Sud
Les Casques bleus ont facilité une visite conjointe avec les autorités publiques à Boro Medina, dans le comté de Raj, près de la frontière soudanaise pour évaluer la situation humanitaire et sécuritaire dans une zone où des centaines de réfugiés et de rapatriés continuent d’arriver tous les jours. La mission des Nations Unies (MINUSS) a accru sa présence, y compris en effectuant des patrouilles.
Boro Medina est une escale importante pour des milliers de réfugiés et de rapatriés qui traversent la frontière vers l’État de Bahr el-Ghazal occidental depuis le début du conflit au Soudan. En ce moment, plus de 5 000 demandeurs d’asile et un peu plus de 7 000 rapatriés ajoutent à la pression qui s’exerce déjà sur les ressources limitées, ce qui a accru les tensions avec les communautés d’accueil au Soudan du Sud.
Journées internationales
Commémorée aujourd’hui, la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement célèbre la richesse des cultures du monde.
Est également commémorée aujourd’hui la Journée internationale du thé, la boisson la plus consommée dans le monde après l’eau. Cette boisson, qui existe depuis longtemps, est la principale source de revenus pour quelques-uns des pays les plus pauvres au monde.
Conférence de presse
Mme Peggy Walters, porte-parole et Directrice du Département de la communication et des médias de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a parlé aujourd’hui à la presse du Dialogue international de l’OIM sur la migration.