9631E SÉANCE - APRÈS-MIDI
CS/15701

L’offensive militaire israélienne à Rafah « aura lieu », assure Israël en dépit de l’objection de l’ONU et des membres du Conseil de sécurité

Deux hauts fonctionnaires de l’ONU ont mis en garde, cet après-midi, le Conseil de sécurité sur la détérioration rapide de la situation sécuritaire et humanitaire dans la bande de Gaza à mesure qu’Israël intensifie ses opérations militaires à Rafah.  Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient a constaté une situation désespérée et dangereuse pour la population à Rafah alors que la Directrice des opérations et du plaidoyer au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a dit manquer de mots pour décrire ce qui se passe à Gaza. Les délégations se sont toutes opposées à l’opération militaire israélienne à Rafah « laquelle aura lieu » selon Israël. 

Pour M. Tor Wennesland, sans la reprise des pourparlers, le pire est à craindre pour les civils à Rafah et les otages détenus par le Hamas, de même que pour une opération humanitaire dans la bande de Gaza.  Il a également averti que l’absence d’un cessez-le-feu à Gaza et une opération militaire à grande échelle à Rafah exacerbent le risque d’escalade des tensions régionales, en particulier de part et d’autre de la Ligne bleue avec le Liban. 

Depuis le mois de mai, la situation sécuritaire à Rafah se détériore rapidement à mesure que les opérations militaires israéliennes s’intensifient, a-t-il constaté, précisant que l’ordre d’évacuation lancé par Israël, le 6 mai, a déplacé plus de 800 000 personnes.  Les opérations d’Israël font que plus aucun endroit à Gaza n’est sûr, y compris pour les travailleurs humanitaires, a observé le haut fonctionnaire déplorant comme son homologue de l’OCHA le décès d’un personnel du Département de la sûreté et de la sécurité et rappelant que 193 membres du personnel de l’ONU ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023. 

L’incursion terrestre de Rafah amplifie les obstacles à une opération humanitaire déjà fragile, a souligné pour sa part la Directrice des opérations et du plaidoyer de l’OCHA qui a rappelé que, depuis le 17 mai, le passage de Rafah reste fermé et inaccessible aux mouvements de marchandises humanitaires, de carburant et de personnel.  Mme Edem Wosornu a déploré qu’environ 82 000 tonnes de fournitures sont bloquées du côté égyptien, et a souligné que les routes terrestres restent le moyen le plus efficace d’acheminer l’aide nécessaire, tout en saluant les premières livraisons, le 17 mai, via le quai flottant construit par les États-Unis et le couloir maritime hébergé par Chypre conformément à la résolution 2720 (2023). 

Il est essentiel de limiter les dommages causés aux civils, d’ouvrir pendant une période prolongée tous les points de passage et d’assurer la protection du personnel humanitaire, a-t-elle plaidé.  Seuls un cessez-le-feu et un arrêt de l’incursion terrestre à Rafah permettraient d’endiguer l’aggravation sans fin de la situation.

« Le monde entier s’est opposé à l’offensive israélienne sur Rafah et pourtant Israël continue », a dénoncé l’État de Palestine.  Et au lieu d’ouvrir des points de passage pour l’aide humanitaire, Israël s’est emparé de force de celui de Rafah tout en couvrant la destruction de l’aide humanitaire par les colons et les extrémistes israéliens.  Pour la délégation palestinienne, « il ne fait pas de doute »: Israël demande aux membres du Conseil de détruire de leurs propres mains l’ordre international fondé sur les règles afin de pouvoir continuer à tuer le peuple palestinien et à annexer les terres palestiniennes en toute impunité. 

En planifiant et en lançant son opération militaire à Rafah, la Puissance occupante met en œuvre une stratégie de nettoyage ethnique, une opération qui aura de graves conséquences pour la paix et la stabilité régionales, s’est alarmée l’Algérie qui a demandé la tenue de cette réunion avec la Slovénie. 

Tout en insistant sur l’impératif de vaincre le Hamas, les États-Unis ont affirmé pour leur part n’avoir jamais voulu une opération militaire à Rafah, exhortant eux aussi à la réouverture du point de passage de Rafah qui est « une question de vie ou de mort ». 

« Nous ne voulions pas lancer d’opération à Gaza », a expliqué Israël.  « Tout ce que nous voulons, c’est défendre notre avenir et sauver des vies pour être à l’abri du Hamas, cette organisation terroriste qui nous menace. »  Selon le délégué, des centaines de terroristes se trouveraient à Rafah où seraient également détenus les otages.  Israël a découvert 50 tunnels « de la terreur » sur place et ce n’est là que la pointe de l’iceberg.  « Voilà pourquoi l’offensive à Rafah aura lieu, il n’y a pas d’autre choix », a-t-il insisté. 

Le délégué a par ailleurs condamné la décision « absurde » du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre des mandats d’arrêt à la fois à l’encontre de dirigeants israéliens et de ceux du Hamas, y voyant le signe d’une « banqueroute morale totale »:  « Comment mettre sur un pied d’égalité une organisation terroriste et les dirigeants d’une démocratie en pleine santé? »  Depuis le 7 octobre, a-t-il dit, Israël combat pour son avenir « de façon juste, morale et conforme au droit international ».

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a déclaré qu’à Rafah, la situation devient de plus en plus désespérée et dangereuse pour la population.  À l’aube d’une nouvelle catastrophe à Gaza, les pourparlers pour la libération des otages et un cessez-le-feu sont au point mort, s’est-il inquiété avant d’appeler les parties à retourner à la table des négociations immédiatement et de bonne foi.  Sans la reprise des pourparlers, le pire est à craindre pour les civils à Rafah, les otages détenus depuis plus de 225 jours et pour une opération humanitaire dans la bande de Gaza. 

Depuis le début du mois de mai, la situation sécuritaire à Rafah se détériore rapidement à mesure que les opérations militaires israéliennes s’intensifient. Il a fait savoir que le 5 mai, le Hamas a tué 4 soldats israéliens et blessé 10.  Selon le Ministère de la santé de Gaza, les attaques du Tsahal ont tué au moins 19 Palestiniens le même jour.  Et le 6 mai, l’armée israélienne a ordonné à environ 100 000 Palestiniens d’évacuer immédiatement.  Depuis le début des opérations, plus de 800 000 personnes ont été déplacées de Rafah vers Maghasi, Khan Younès et Deïr el-Balah pendant que les Forces de défense israéliennes poursuivent leurs tirs quotidiens et que le Hamas continue de tirer des roquettes vers Israël.  Il a également indiqué que la « soi-disante » zone humanitaire de Maghazi manque d’abris, de nourriture, d’eau et d’infrastructures d’égouts adéquats, et que le point de passage de Rafah demeure fermé.

En outre, les opérations des Forces de défense israéliennes font que plus aucun endroit à Gaza n’est sûr, y compris pour les travailleurs humanitaires.  La semaine dernière, un membre du personnel indien du Département de la sûreté et de la sécurité est décédé et un autre membre du personnel a été blessé lorsque leur véhicule a été touché, portant à 193 le nombre total de membres du personnel de l’ONU tués à Gaza depuis le début des hostilités.

M. Wennesland a dit être préoccupé par la possibilité d’une opération à plus grande échelle à Rafah.  Saluant l’ouverture du point de passage de Ziqim ou d’Erez Ouest dans le nord de Gaza, il a souligné la nécessité d’une aide supplémentaire à Gaza. Rien ne peut remplacer les points de passage terrestres existants.  Le déploiement massif de Tsahal dans la région de Kerem Shalom/Karam Abou Salem pose des problèmes majeurs de congestion et de sécurité, entravant la capacité de l’ONU à collecter et à livrer ces marchandises à grande échelle. 

Le Secrétaire général, a rapporté le haut fonctionnaire, a exprimé sa forte objection à une opération militaire dans la ville de Rafah, alors que ses conséquences dévastatrices pour la population civile sont évidentes.  Sauver des vies et répondre aux besoins critiques à Rafah et à Gaza en général doit rester notre priorité immédiate.  Il a averti que l’absence d’un cessez-le-feu à Gaza et une opération militaire à grande échelle à Rafah exacerbent le risque d’escalade des tensions régionales, en particulier de part et d’autre de la Ligne bleue avec le Liban. 

Soulignant qu’il ne peut y avoir de solution à long terme à Gaza qui ne soit pas fondamentalement politique, M. Wennesland a estimé que le nouveau Gouvernement palestinien représente une occasion importante d’appuyer des mesures concrètes en vue d’unifier Gaza et la Cisjordanie occupée sur les plans politique, économique et administratif.  La communauté internationale doit aider le nouveau Gouvernement à relever ses défis budgétaires, à renforcer sa capacité de gouvernance et à reprendre ses responsabilités à Gaza.  Et l’Autorité palestinienne doit faire partie intégrante du plan de relèvement et de reconstruction de Gaza, a indiqué le haut représentant qui a exhorté à jeter les bases d’un avenir meilleur pour les Palestiniens, les Israéliens et la région au sens large. 

Mme EDEM WOSORNU, Directrice des opérations et du plaidoyer au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a dit manquer de mots pour décrire ce qui se passe à Gaza.  « Nous avons parlé de catastrophe, de cauchemar, d’enfer sur terre; c’est tout cela, et pire encore », a-t-elle déclaré, ajoutant que les conditions de vie continuent de se détériorer en raison des combats, notamment à Jabaliya et dans l’est de Rafah, ainsi que des bombardements aériens, terrestres et maritimes israéliens.  Alors que le nombre de victimes continue d’augmenter, la violence n’épargne pas le personnel de l’ONU, dont un membre a été tué et un autre blessé grièvement le 13 mai lorsque leur véhicule a été attaqué alors qu’il se dirigeait vers l’hôpital européen de Gaza à Khan Younès.  Cela porte à 193 le nombre de membres du personnel de l’ONU tués à Gaza depuis l’escalade des hostilités, a précisé la haute fonctionnaire, avant de rappeler que ces agents s’emploient à sauver des vies alors que plus que 1,1 million de personnes sont confrontées à des niveaux de faim catastrophiques et que Gaza reste au bord de la famine.   

Selon Mme Wosornu, seules 10 boulangeries étaient opérationnelles au 18 mai, sur un total de 16 soutenues les partenaires humanitaires de l’ONU. Ces boulangeries risquent cependant d’être en rupture de stock et de carburant d’ici quelques jours si aucun approvisionnement supplémentaire n’est reçu, a-t-elle averti, indiquant que les six autres boulangeries, toutes situées dans le sud de Gaza, ont été contraintes de cesser leurs activités à cause des combats ou du manque de carburant. S’agissant du système de santé, 21 points médicaux, 4 centres de soins primaires et 4 hôpitaux sont désormais inaccessibles à Rafah, tout comme le sont 2 hôpitaux, 5 centres de soins primaires et 16 points médicaux dans le nord de l’enclave.  La responsable de l’OCHA a estimé à 14 000 le nombre de patients dans un état critique nécessitant une évacuation médicale hors de Gaza.  Avant la fermeture du terminal de Rafah, a-t-elle expliqué, les évacuations médicales concernaient environ 50 patients par jour.  Cela signifie que près de 700 patients n’ont pas été évacués depuis lors. 

Depuis octobre 2023, a poursuivi Mme Wosornu, 75% de la population de Gaza –soit 1,7 million de personnes– a été déplacée de force à l’intérieur de Gaza, pour la plupart jusqu’à quatre ou cinq fois, notamment à la suite d’instructions d’évacuation émises par l’armée israélienne.  Si, selon certaines informations, plusieurs milliers de Gazaouites pourraient être partis pour l’Égypte, plus de 800 000 personnes ont quitté Rafah vers d’autres zones de Gaza ces dernières semaines, en quête de sécurité, a précisé la haute fonctionnaire, appelant à ce que soit garanti à ces personnes déplacées de force le droit au retour volontaire, comme l’exige le droit international.  Aujourd’hui, a-t-elle ajouté, les camps et les abris d’urgence autrefois surpeuplés de Rafah sont en grande partie vidés, la majorité des personnes déplacées cherchant refuge à Khan Younès et à Deïr el-Balah, où les conditions d’accueil sont « épouvantables ». 

Dans ces circonstances, l’incursion terrestre de Rafah amplifie les obstacles à une opération humanitaire déjà fragile, a souligné la responsable de l’OCHA, rappelant que, depuis le 17 mai, le passage de Rafah reste fermé et inaccessible aux mouvements de marchandises humanitaires, de carburant et de personnel. Environ 82 000 tonnes de fournitures sont bloquées du côté égyptien, où les denrées alimentaires se gâtent et les médicaments périment.  De plus, environ 654 000 litres de carburant ont été introduits dans la bande depuis le début de l’opération à Rafah le 6 mai, soit un quart seulement des allocations de carburant qui étaient disponibles auparavant, ce qui impacte le fonctionnement des boulangeries, des hôpitaux, des puits d’eau et d’autres infrastructures essentielles.  Bien que le point de passage de Kerem Shalom reste ouvert, il est difficile d’accès pour les organisations humanitaires du côté de Gaza en raison des hostilités, des conditions logistiques et des procédures de coordination complexes.  Au nord, le point de passage d’Erez a été ouvert puis fermé, et le nouveau port d’Erez Ouest est désormais utilisé pour des quantités limitées d’aide.  Tout en réaffirmant que les routes terrestres restent le moyen le plus efficace d’acheminer l’aide nécessaire, Mme Wosornu s’est félicitée des premières livraisons, le 17 mai, via le quai flottant mis en place par les États-Unis et du couloir maritime hébergé par Chypre conformément à la résolution 2720 (2023). 

La haute fonctionnaire a assuré que l’ONU et ses partenaires humanitaires demeurent mobilisés et reconfigurent leurs opérations en fonction des mouvements de population.  Elle a cependant reconnu que ce soutien humanitaire pâtit du manque de fournitures et de carburant lié à la fermeture du point de passage de Rafah et de l’accès limité à celui de Kerem Shalom.  Face à cette situation dramatique, il est essentiel de limiter les dommages causés aux civils, d’ouvrir pendant une période prolongée tous les points de passage et d’assurer la protection du personnel humanitaire, a-t-elle plaidé, appelant également à financer l’UNRWA, qui est le pilier central de l’opération d’aide.  Mais, de l’avis de Mme Wosornu, seuls un cessez-le-feu et un arrêt de l’incursion terrestre à Rafah permettraient d’endiguer l’aggravation sans fin de la situation. 

Le représentant de l’Algérie a noté que les délibérations d’aujourd’hui interviennent à un moment critique où 1,5 million de Palestiniens à Rafah sont confrontés à une mort imminente.  Rafah est la dernière zone de Gaza qui n’a pas été complètement détruite, la seule région où les acteurs humanitaires peuvent encore intervenir et le seul endroit en mesure d’accueillir ceux qui ont tout perdu. Rafah abrite également trois des derniers hôpitaux partiellement fonctionnels de Gaza.  C’est la ville où plus de 600 000 enfants ont trouvé refuge. En planifiant et en lançant son opération militaire à Rafah, la Puissance occupante met en œuvre une stratégie de nettoyage ethnique, une opération qui aura de graves conséquences pour la paix et la stabilité régionales.  La Puissance occupante contrôle désormais tous les points de passage, y compris celui de Rafah, ce qui plonge la population dans des niveaux de privation sans précédent.  Les voies terrestres sont indispensables et tous les points de passage doivent être rouverts sans tarder.  Ce à quoi nous assistons à Gaza n’est pas une guerre, c’est un génocide, un comportement barbare né d’un sentiment d’impunité totale face aux conséquences, s’est indigné le représentant pour lequel « abandonner les Gazaouites, c’est abdiquer notre humanité ».

Le représentant de la Slovénie a rejeté, une nouvelle fois, toute opération militaire à Rafah, qui se traduirait par d’énormes pertes et souffrances humaines.  Profondément troublé par le fait que les appels des membres du Conseil de sécurité soient ignorés, il a dénoncé les nouveaux ordres d’évacuation et l’annonce par Israël de l’intensification de l’opération dans ce dernier lieu sûr de Gaza.  Les ordonnances provisoires de la CIJ et les résolutions du Conseil de sécurité doivent être respectées et les ordres d’évacuation ne soustraient pas Israël de ses obligations, en vertu du droit international humanitaire, a rappelé le délégué.  Les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis sur le territoire d’Israël et de la Palestine depuis le 7 octobre 2023 au moins doivent faire l’objet de poursuites judiciaires indépendantes et impartiales, quels que soient leurs auteurs, a-t-il ajouté.

Le représentant de la République de Corée a mis en garde contre toute opération terrestre à Rafah, où 1,4 million de personnes sont entassées dans un état de panique, de dévastation, et de faim.  Il a également demandé à Israël de suspendre immédiatement ses opérations qui pourraient mettre en danger les otages israéliens détenus par le Hamas. Les opérations actuelles de Tsahal à Rafah sont d’autant plus alarmantes qu’aucun plan n’est en place pour protéger les civils, a-t-il ajouté.  Cette offensive sanglante ne fera qu’attiser les flammes d’un extrémisme supplémentaire, mettant en péril la libération des otages, compromettant davantage la sécurité à long terme d’Israël dans la région et sapant les perspectives d’une paix durable.  Ce cercle vicieux doit prendre fin le plus tôt possible, a-t-il plaidé.  Il a exigé un cessez-le-feu immédiat dans toute la bande de Gaza, et la fourniture d’une aide humanitaire à grande échelle, appelant à la réouverture des points de passage vers Gaza.

Le représentant de Malte a commencé par demander la libération des otages détenus par le Hamas, avant de se dire préoccupé par l’offensive militaire israélienne à Rafah.  Il a dénoncé la fermeture du point de passage de Rafah et le refus ou le blocage de l’aide humanitaire.  Les routes terrestres restent le mode d’acheminement de l’aide le plus viable et le plus efficace, a insisté le représentant qui a aussi dénoncé le meurtre, la semaine dernière, d’un employé du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Il a également appelé au respect des mécanismes de déconfliction, des résolutions pertinentes du Conseil et des ordonnances provisoires de la Cour internationale de Justice (CIJ).  À ce stade, a conclu le représentant, il nous faut une désescalade, la protection des civils, un cessez-le-feu et des efforts diplomatiques, et surtout une marche résolue vers la solution des deux États. 

Le représentant du Royaume-Uni a commencé par rappeler que, plus de sept mois après les attentats terroristes du 7 octobre, des otages sont toujours détenus et leurs familles continuent de souffrir sans connaître le sort de leurs proches.  Il a prévenu que sans un plan très précis sur la manière de protéger les civils et de sauver des vies, le Royaume-Uni ne soutiendra aucune opération de grande ampleur à Rafah.  À cette heure, nous n’avons pas connaissance d’un tel dispositif.  Sur le plan humanitaire, le délégué s’est félicité de ce que le couloir d’aide maritime de Chypre vers Gaza soit désormais opérationnel. Mais ce n’est pas suffisant. Israël doit laisser les fournitures humanitaires entrer à Gaza par tous les points de passage, y compris celui de Rafah actuellement fermé. 

Israël doit respecter ses engagements d’augmenter l’aide et de garantir les convois d’aide et autres travaux humanitaires, a ajouté le représentant, qui s’est dit horrifié par les attaques perpétrées par des extrémistes israéliens contre des convois humanitaires et des bureaux de l’ONU, ainsi que par la mort tragique de travailleurs humanitaires à Gaza.  À ses yeux, le moyen le plus rapide de mettre fin au conflit est de parvenir à un accord permettant de libérer les otages et de permettre une pause dans les combats, dans la perspective d’un cessez-le-feu permanent.  Dans le même temps, a-t-il dit, il importe de supprimer la capacité du Hamas à lancer des attaques contre Israël et à mettre fin à son contrôle sur Gaza.  Nous soutenons les réformes du nouveau Gouvernement palestinien afin d’assurer un horizon politique à son peuple, a-t-il conclu. 

La représentante de la France s’est, une nouvelle fois, comme le 16 mai, aux côtés de 12 autres pays, fermement opposée à l’offensive israélienne sur Rafah, qui ne fait qu’aggraver une situation déjà catastrophique à Gaza et aggraver les risques d’escalade.  Elle a rappelé que le transfert forcé de populations constitue un crime de guerre au sens du droit international et que l’avenir de Gaza ne peut se jouer que dans le cadre d’un futur État palestinien, sous la responsabilité de l’Autorité palestinienne.  En attendant, elle a appelé Israël à rouvrir le point de passage de Rafah vers l’Égypte, soulignant qu’il est indispensable tant pour l’accès de l’aide humanitaire que pour permettre aux personnes les plus vulnérables de quitter la bande de Gaza.  La France, a-t-elle insisté, demande à Israël de rouvrir tous les points de passage nécessaires.

Sur le plan politique, a souligné la représentante, nous continuerons de nous engager dans la voie d’une sortie de crise rapide, fondée sur la solution à deux États.  Le projet de résolution que nous proposons au Conseil de sécurité permettra d’avancer en ce sens, d’autant qu’il demande l’arrêt de l’offensive à Rafah.  Elle a exhorté tous les États membres à soutenir ce projet, dont les éléments tant sur la situation humanitaire que sur le volet politique peuvent faire l’objet d’un consensus. 

La représentante de la Suisse a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et à l’arrêt de l’opération militaire en cours à Rafah, estimant que la population de la bande de Gaza a aujourd’hui besoin d’assistance et non de nouvelles souffrances.  Elle a également rappelé que les actes de terreur perpétrés par le Hamas le 7 octobre en Israël ont laissé une trace indélébile chez les Israéliens, avant d’exiger la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.  En dépit de l’adoption des résolutions 2712 (2023), 2720 (2023) et 2728 (2024), ces derniers restent captifs et les hostilités continuent de faire de nombreuses victimes parmi les civils et de forcer le déplacement de centaines de milliers d’entre eux, a déploré la déléguée, constatant en outre que l’aide humanitaire entrant dans Gaza reste largement insuffisante.  De manière connexe, elle a noté que les obstacles entravant le travail des humanitaires sont un problème récurrent dans les conflits armés et a invité les membres du Conseil à soutenir le projet de résolution préparé par la Suisse à cet égard. 

Face à cette « tragédie qui n’a que trop duré », la représentante a appelé à la mise en œuvre des résolutions du Conseil, qui sont contraignantes et exigent le respect du droit international.  Rappelant la compétence de la Cour pénale internationale (CPI) quant à la commission d’éventuels crimes de guerre, elle a pris acte du fait que la Cour cherche à obtenir des mandats d’arrêts contre certains individus et lui a confirmé le plein appui de la Suisse.  Elle a enfin souhaité que cette semaine dédiée à la protection des civils marque une étape décisive vers la désescalade et un premier pas vers la mise en place d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens, non sans réaffirmer le soutien ferme de son pays à la solution des deux États. 

Le représentant de la Chine a déploré et condamné l’offensive israélienne à Rafah, notant que ce châtiment collectif des civils ne crée nullement des conditions propices à la libération des otages.  Il a appelé les États-Unis à faire pression sur Israël pour obtenir un cessez-le-feu.  Les acteurs humanitaires et les employés onusiens font face à de nombreux obstacles et risques pour leur vie, ce qui est inacceptable, a-t-il déclaré.  Après avoir appelé Israël à respecter le droit international et le droit international humanitaire, le délégué a appelé à la solution des deux États, seul moyen viable pour régler la question palestinienne, ainsi qu’à l’adhésion de l’État de Palestine aux Nations Unies. Il a promis que la Chine continuera d’œuvrer pour que la Nakba soit reléguée au passé, et qu’Israéliens et Palestiniens puissent vivre dans la paix. 

Le représentant de la Sierra Leone a déploré les nombreuses destructions provoquées par le conflit à Gaza, ainsi que l’échec des efforts visant à obtenir la cessation des hostilités et un règlement pacifique du conflit.  Il a appelé à persévérer pour poursuivre la cessation des hostilités, obtenir la libération des otages et acheminer sans entrave l’aide humanitaire à Gaza.  Il a également appelé à un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza et le Territoire palestinien occupé, en Israël et de part et d’autre de la Ligne bleue.  De même, les parties doivent respecter le droit international.  Et Israël doit créer les conditions qui permettront une opération humanitaire efficace dans la bande de Gaza. 

Le délégué a ensuite condamné les opérations militaires en cours à Rafah et dans le nord de Gaza.  Les attaques contre les locaux de l’ONU, les infrastructures résidentielles et les camps de réfugiés sont inacceptables.  Il a également exigé la libération immédiate de tous les otages, avant de prendre note des demandes de mandats d’arrêt émis par le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI). 

Le représentant de la Fédération de Russie a constaté que les perspectives d’arrêt de la spirale de violence dans la bande de Gaza, ainsi que de règlement du conflit palestino-israélien dans son ensemble, ne sont pas encore visibles, et ce, bien que la situation humanitaire dans l’enclave s’aggrave chaque jour.  Dans ce contexte, il s’est dit préoccupé par les projets de « Jérusalem-Ouest » visant à s’emparer de la ville de Rafah, où sont réfugiés 1,5 million de civils. Alors que 800 000 Palestiniens ont été contraints de quitter Rafah depuis le début de cette offensive, il a assuré que les déclarations de dirigeants israéliens selon lesquelles la population aurait la possibilité de se rendre dans une zone humanitaire sûre « ne correspondent pas à la réalité ».  Des personnes meurent chaque jour à Rafah, y compris des employés de l’ONU, a-t-il dénoncé, évoquant la découverte de sept charniers dans les régions de Gaza et de Khan Younès.  Appelant Israël à respecter strictement les dispositions du droit international humanitaire, il a condamné les attaques contre les travailleurs humanitaires et a appuyé l’appel du Secrétaire général en faveur d’une enquête internationale et indépendante sur tous les décès de personnes aidant les Palestiniens à survivre.

Le délégué a ensuite observé qu’il n’existe pas de canaux stables pour l’aide humanitaire, laquelle ne peut même plus entrer par les points de passage de Rafah et Kerem Shalom.  Pourtant, a-t-il déploré, les dirigeants israéliens sont déterminés à poursuivre les opérations militaires, même s’il semble de plus en plus évident qu’ils ne pourront pas atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixés.  Cette obstination menace également la vie des otages israéliens, réduisant chaque jour les chances de les revoir vivants.  Notant que les négociations entre Israël et le Hamas, menées par l’intermédiaire de médiateurs, pour obtenir la libération d’otages contre des prisonniers palestiniens n’ont donné aucun résultat, il a enjoint à la communauté internationale de continuer de faire pression sur Israël et sur son principal allié, les États-Unis, qui viennent de décider d’une nouvelle aide militaire à l’État israélien « pour frapper les civils palestiniens ». 

Cette décision, associée à l’arrêt du financement de l’UNRWA, provoque un mécontentement et une indignation croissants aux États-Unis mêmes, a relevé le représentant, en affirmant comprendre la colère des jeunes Américains sur les campus universitaires.  À ses yeux, la position de Washington à l’égard de l’UNRWA est particulièrement cynique dans la mesure où le groupe d’experts dirigé par Mme Catherine Colonna a non seulement confirmé le respect par l’Office du principe de neutralité et son rôle clef dans l’assistance aux Palestiniens, mais a également confirmé qu’Israël n’a pu fournir les preuves de ses suspicions.  D’une manière générale, a-t-il poursuivi, le soutien aveugle apporté à Israël par les États-Unis est devenu un « facteur déstabilisateur », le Conseil de sécurité s’en trouvant paralysé.  Dans ce contexte, a conclu le délégué, le veto mis par les États-Unis au projet de résolution sur l’admission de l’État de Palestine à l’ONU a non seulement empêché de corriger « l’injustice historique » faite aux Palestiniens, mais a aussi montré le « véritable visage » de Washington vis-à-vis de la solution des deux États. 

La représentante du Japon a déploré la situation sur le terrain à Rafah qui s’aggrave rapidement, en raison de la poursuite et de l’intensification des attaques et de la destruction des bâtiments et des infrastructures.  Consternée d’apprendre que plus de 800 000 Palestiniens ont été déplacés de force depuis le début de l’opération militaire à Rafah, malgré l’opposition de la communauté internationale, elle a également dénoncé la fermeture du poste frontière de Rafah.  Tout en saluant la jetée flottante construite par les États-Unis qui est désormais opérationnelle, la déléguée a prévenu qu’elle ne peut se substituer à l’acheminement terrestre de l’aide humanitaire.  Elle s’est également félicitée de la mise en place du mécanisme des Nations Unies qui a commencé ses activités le 7 mai, avant de demander à toutes les parties, en particulier à Israël, de poursuivre un dialogue constructif avec Mme Sigrid Kaag afin d’accélérer l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.  « Le moment est venu de cesser les attaques et de parvenir à un cessez-le-feu immédiat ».  Elle a conclu en réitérant la ferme opposition du Japon à l’opération militaire israélienne à Rafah. 

Le représentant de l’Équateur a regretté que l’accord qui aurait permis à la fois la cessation des hostilités et la libération des otages encore aux mains du Hamas ne soit pas finalisé.  Il a rappelé que la mise en œuvre de toutes les résolutions du Conseil de sécurité, ainsi que des mesures conservatoires de la Cour internationale de Justice (CIJ), est obligatoire pour que l’aide humanitaire parvienne à tous les nécessiteux de manière sûre, suffisante et opportune.  Un cessez-le-feu immédiat est inévitable, comme l’a exigé ce Conseil dans sa résolution 2728 (2024), a-t-il souligné, jugeant également impératif que tous les otages soient libérés immédiatement et sans condition.  La seule manière de mettre fin à ce conflit passe par une solution pacifique, négociée, définitive et équitable pour les parties, avec la coexistence de deux États: la Palestine et Israël, sur la base des frontières de 1967 et des résolutions pertinentes de ce Conseil.

La représentante du Guyana a constaté que la situation humanitaire est plus que catastrophique.  Elle a appelé Israël à respecter ses obligations juridiques en tant que Puissance occupante et de garantir que les besoins fondamentaux de la population sont satisfaits et que les approvisionnements essentiels à sa survie sont fournis.  La Cour internationale de Justice (CIJ) a clairement souligné la responsabilité d’Israël, a-t-elle rappelé, avant d’exiger un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel.  La représentante a appelé le Conseil de sécurité à prendre des décisions efficaces pour mettre fin à la guerre, avant de plaider pour la fin de l’impunité qui entoure ces actes contre le peuple palestinien.  Dans le même temps, a-t-elle ajouté, nous devons œuvrer pour garantir que les Palestiniens exercent leur droit à l’autodétermination, notamment par la création de leur propre État indépendant basé sur les frontières d’avant 1967.

Le représentant des États-Unis a rappelé que l’attachement de son pays à la sécurité d’Israël reste indéfectible.  Le Hamas doit être vaincu, a-t-il dit, tout en soulignant néanmoins que les États-Unis n’ont jamais voulu une opération militaire à Rafah.  Il a appelé Israël à protéger les civils et a déploré la fermeture des points de passage, appelant à la réouverture de celui de Rafah qui est « une question de vie ou de mort ».  Il s’est dit inquiet de l’incident du 13 mai qui a vu la mort d’un personnel international de l’ONU et a plaidé pour l’accès humanitaire et des mécanismes plus fluides pour l’octroi de visas en Israël.  Israël, a-t-il martelé, est responsable de la sécurité des convois humanitaires en Cisjordanie où certains viennent d’être attaqués.  Ces derniers mois, a-t-il-précisé, les États-Unis ont proposé des solutions alternatives pour assurer la défaite du Hamas mais certains membres du Conseil de sécurité refusent de le condamner.  Il est temps que le Hamas respecte les résolutions du Conseil de sécurité et libère les otages.  Voilà la manière de mettre fin au conflit, a conclu le représentant. 

Alors qu’une catastrophe humaine de grande ampleur se déroule déjà à Rafah, le représentant du Mozambique a dit craindre une situation encore plus grave maintenant que se prépare une offensive israélienne de grande envergure. La bande de Gaza, a-t-il dit, a déjà été transformée en un cimetière ouvert et un endroit où les civils sont la cible directe des opérations militaires.  Il est essentiel de prendre les mesures nécessaires pour protéger le caractère sacré de la vie humaine et la dignité des personnes.  Déplacer les civils de force à Rafah et refuser ou bloquer l’aide humanitaire est tout simplement inacceptable, a déclaré le représentant.  Encourageant les efforts diplomatiques en cours pour parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages, il a argué que cela permettrait d’améliorer la situation humanitaire, de sauver des vies et d’entamer le long processus de reconstruction à Gaza.  Une opération militaire de grande envergure à Rafah serait périlleuse et entraînerait des conséquences catastrophiques inimaginables.  Il faut la condamner d’emblée, a conclu le représentant.

« Gaza hantera la conscience du monde longtemps après la fin de ce génocide », a déclaré l’Observateur permanent de l’État de Palestine qui a fait savoir qu’au cours des sept derniers mois, 2 millions de personnes ont perdu un être cher.  Les réfugiés de la Nakba de 1948 sont forcés de la revivre, avec encore plus de cruauté et de dévastation qu’il y a 76 ans en dépit des décisions de tous les organismes internationaux compétents de la planète, s’est-il indigné.  Israël détruit délibérément la vie à Gaza et ne sera pas dissuadé par les règles du droit international ou les positions adoptées par les États ou les organismes internationaux, a affirmé l’observateur, qui a appelé à une action résolue pour rendre Israël responsable de ses décisions et l’obliger à changer de cap. 

Le monde entier s’est opposé à l’offensive israélienne sur Rafah et pourtant Israël continue, a-t-il dénoncé.  Les gens sont à nouveau déplacés de force, dans des conditions horribles, et par centaines de milliers, n’ayant nulle part où aller.  Et au lieu d’ouvrir des points de passage pour l’aide humanitaire, Israël s’est emparé de force du point de passage de Rafah tout en couvrant la destruction de l’aide humanitaire par les colons et les extrémistes israéliens.  Pourtant la communauté internationale appelait à inonder Gaza d’aide humanitaire pour mettre fin à la famine en cours et aux souffrances humaines résultant de ce siège hermétique, a-t-il rappelé avant d’accuser Israël d’utiliser la famine comme méthode de guerre.  Il a exigé le retrait d’Israël du point de passage de Rafah et la réouverture de tous les autres points de passage, l’exhortant en outre à permettre l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et à retirer ses forces d’occupation de la bande de Gaza.

Il ne fait pas de doute, a-t-il dit, qu’Israël demande aux membres du Conseil de détruire de leurs propres mains l’ordre international fondé sur le droit et les règles afin de pouvoir continuer à tuer le peuple palestinien et à annexer les terres palestiniennes en toute impunité.  « Israël n’écoutera ni la raison, ni vos protestations, ni vos appels, ni vos demandes », a-t-il affirmé, avant d’appeler le Conseil à utiliser tous les outils dont il dispose pour mettre fin aux massacres. L’avenir de notre région, de notre monde, et de l’ordre international fondé sur le droit en dépend, a-t-il lancé. 

Le représentant d’Israël a tout d’abord condamné la décision « absurde » du Procureur de la CPI d’essayer d’obtenir des mandats d’arrêt à l’encontre de dirigeants israéliens comme à l’encontre de ceux du Hamas, signe d’une « banqueroute morale totale ».  « Comment mettre sur un pied d’égalité une organisation terroriste et les dirigeants d’une démocratie en pleine santé? » s’est-il interrogé, avant de déclarer qu’aujourd’hui est un jour bien sombre pour la communauté internationale et pour les institutions internationales, dont « la boussole morale est brisée ».  Depuis le 7 octobre, Israël combat contre le mal pour permettre la libération des otages et empêcher une redite de ces atrocités, Israël combat pour son avenir « de façon juste, morale et conforme au droit international », s’est justifié le délégué.  La CPI est devenue une arme pour les criminels et les terroristes, a-t-il accusé, en estimant qu’elle est instrumentalisée « à des fins militaires » par des « monstres ».  Réveillez-vous! a tonné le représentant, qui a également fustigé le Conseil pour la minute de silence observée ce matin en hommage au Président de la République islamique d’Iran.  « Le Conseil va-t-il observer une minute de silence pour Ben Laden, y aura-t-il une veille pour Hitler? » a-t-il encore tancé.

Le Conseil de sécurité, a-t-il estimé, ne fait rien de productif pour promouvoir la libération des otages, n’étant qu’un outil politique exploité par certains membres pour poursuivre des objectifs pernicieux.  « Nous ne voulions pas lancer d’opération à Gaza; tout ce que nous voulons c’est défendre notre avenir et sauver des vies pour être à l’abri de cette organisation terroriste qui nous menace », a argué le délégué, en affirmant que des centaines de terroristes se trouvent encore à Rafah et que les otages sont détenus là-bas.  On a déjà découvert 50 tunnels « de la terreur » sur place et ce n’est là que la pointe de l’iceberg.  Nous devons prendre toutes les mesures qui s’imposent pour garantir le retour des otages.  Voilà pourquoi l’offensive à Rafah aura lieu, il n’y a pas d’autre choix, a-t-il insisté.  Selon lui, si le Conseil de sécurité voulait prendre des mesures, il pourrait par exemple désigner le Hamas en tant qu’organisation terroriste et imposer des sanctions contre ses dirigeants, tout en exigeant qu’il relâche les otages et dépose les armes. 

Le représentant de l’Égypte a souligné que l’offensive israélienne depuis octobre dernier aura coûté la vie à plus de 34 000 personnes, dont une majorité de femmes et d’enfants et fait 78 000 réfugiés.  Il a accusé Israël de vouloir rendre Gaza inhabitable.  Il a souligné que 800 000 Palestiniens ont dû fuir Rafah, soit la moitié de ceux qui s’y étaient précédemment refugiés. Il a appelé Israël à respecter le droit international, dénonçant les affirmations creuses de la Puissance occupante au sujet de Rafah où la famine sévit et est accentuée du fait des opérations militaires. Israël cherche à resserrer l’étau autour des civils, rendant toute action humanitaire quasiment impossible, a-t-il dénoncé.  Le délégué a rappelé que plus de 190 membres du personnel humanitaire, y compris des personnels onusiens, ont été tués par les feux israéliens.  Il a estimé que la CIJ a un rôle à jouer pour régler ce problème. C’est pourquoi l’Égypte a rejoint l’Afrique du Sud dans ce dossier auprès de la Cour, a-t-il justifié.  Il a promis que l’Égypte continuera à œuvrer pour la livraison de l’aide humanitaire en faveur des « frères Palestiniens ».

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