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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 1er décembre 2023

(La version française du Point de presse quotidien 
n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

COP28  

Ce matin à Dubaï, aux Émirats arabes unis, le Secrétaire général a prononcé un discours à la cérémonie d’ouverture du Sommet mondial sur l’action climatique à la COP28. 

Il a déclaré aux dirigeants du monde qu’ils peuvent encore prévenir un effondrement planétaire mais qu’ils auront besoin de coopération et de volonté politique. 

Le Secrétaire général a dit que le succès de la COP28 dépend de trois domaines: une réduction drastique des émissions, l’accélération d’une transition juste et équitable vers les énergies renouvelables et la garantie d’une justice climatique pour les pays en développement. 

Le Secrétaire général a souligné que nous devons écouter la science, qui nous dit que la limite de 1,5 °C ne sera possible que si nous cessons enfin d’utiliser tous les combustibles fossiles.  Ne pas les réduire ni les atténuer, mais renoncer à tous les combustibles fossiles avec un calendrier clair, aligné sur l’objectif du 1,5 °C. 

M. António Guterres a aussi transmis un message aux patrons de l’industrie des combustibles fossiles: ne vous accrochez pas à un modèle obsolète.  Menez la transition vers les énergies renouvelables. 

Il a exhorté les gouvernements à aider cette industrie à faire les bons choix, en régulant, en légiférant, en fixant un prix juste pour le carbone, en cessant les subsides aux combustibles fossiles et en adoptant une taxe sur les profits de cette industrie. 

Le Secrétaire général a aussi fait une déclaration au Sommet local d’action pour le climat dans laquelle il a exhorté les dirigeants locaux à développer des plans pour un avenir à zéro émission nette, à demander un siège à la table des négociations sur les politiques climatiques nationales et à investir dans les énergies renouvelables. 

Le Secrétaire général a eu une conversation avec l’Ambassadrice de bonne volonté du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et championne des objectifs de développement durable, Dia Mirza. 

Climat 

Plusieurs rapports ont été présentés à la COP28. 

Le PNUE a présenté « An Eye on Methane: The Road to Radical Transparency ».  Le rapport explique que les données fiables, accessibles et de haute technicité qui informent les pays, les entreprises et le public sur les émissions de méthane pourraient révolutionner les systèmes d’établissement des rapports, accélérer l’action climatique et tenir les pollueurs pour responsables de leurs actes. 

Le rapport indique que le méthane atmosphérique est à son plus haut niveau de l’histoire.  Les émissions mondiales doivent être réduites de 40% à 45% d’ici à 2030 pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C. 

Dans un autre rapport, le Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification indique que les données sur la sécheresse pointent sur une urgence sans précédent; l’impact massif d’une sécheresse provoquée par l’homme commence à peine à se faire ressentir. 

D’après le rapport, intitulé « Global Drought Snapshot », peu ou aucun autre danger ne cause autant de morts et de pertes économiques, et n’affecte autant de segments de la société que la sécheresse. 

Le rapport appelle à des techniques agricoles soucieuses de la nature, à une gestion efficace de l’eau, à la préparation aux catastrophes et à des systèmes d’alerte rapide pour renforcer la résilience mondiale face à la sécheresse. 

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a aussi publié un rapport qui conclut que les systèmes agroalimentaires font face à la menace croissante des pertes et dommages dus aux changements climatiques.  Le rapport indique que des mesures, dont l’augmentation des financements, doivent être prises pour répondre à la vulnérabilité de ces systèmes. 

Gaza 

Dans un tweet qu’il a posté ce matin, le Secrétaire général regrette la reprise des hostilités à Gaza et en Israël.  Il exhorte toutes les parties concernées à trouver rapidement un moyen de reprendre la pause dans le conflit et de faciliter la libération d’autres otages. 

L’ONU appelle les parties à renoncer à une autre action militaire qui ne peut qu’aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique et à épargner d’autres souffrances aux civils. 

Le Secrétaire général réaffirme son appel à un véritable cessez-le-feu humanitaire. 

La pause humanitaire, qui a duré sept jours, a permis à l’ONU d’augmenter, de manière significative, la fourniture de produits de première nécessité vers et dans Gaza, principalement grâce aux Sociétés du Croissant-Rouge égyptien et palestinien, et bien sûr, aux agences des Nations Unies. Toutefois, comme l’a dit le Secrétaire général aux membres du Conseil de sécurité cette semaine, le niveau de l’aide est resté totalement inadéquat pour répondre aux besoins croissants. 

Entre le 24 et le 29 novembres, 630 tonnes de farine ont été distribuées à environ 224 000 personnes dans le sud, tout comme 63 000 couvertures et matelas. 

Gaza a reçu tous les jours du gaz de cuisson en provenance d’Égypte, dans un centre de distribution du sud, mais pas en quantité suffisante par rapport aux besoins. 

Entre le début de la pause et le 29 novembre, environ 4 850 tonnes de vivres -principalement du riz, de la farine et des boîtes de conserve-, 1 700 tonnes d’autres fournitures, 1 110 tonnes d’eau en bouteille, 148 tonnes de fournitures médicales et 29 500 litres de carburant ont été fournis dans les abris, les hôpitaux et les entrepôts de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), dans le nord de Gaza. 

La poursuite de ces opérations à Gaza est désormais incertaine, compte tenu de la reprise des hostilités, qui naturellement complique la distribution des biens, non seulement pour les agents humanitaires mais aussi pour les bénéficiaires. 

Il faut pour le moins maintenir le même volume de carburant et d’autres fournitures humanitaires. 

UNRWA 

Le porte-parole de l’UNRWA a attiré l’attention sur le tweet d’un journaliste israélien qui parle d’une connexion entre un otage israélien et un enseignant de l’UNRWA à Gaza.  Le journaliste ajoute qu’il n’a pas d’autre information, à ce stade. 

L’UNRWA traite ces allégations avec le plus grand sérieux et s’engage à déterminer si l’information est avérée ou non.  L’Office est en contact avec l’auteur du tweet ou de l’allégation et avec quiconque peut l’aider à établir les faits. 

Liban

Citant des sources locales, la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) signale la reprise des bombardements à travers la Ligne bleue et la mort de deux civils au moins, au Sud-Liban, selon des sources locales. 

Les Casques bleus ont dû se mettre à l’abri et la mission suit étroitement la situation.  Elle maintient ses contacts avec les parties pour faire cesser immédiatement la violence. 

Syrie

Le Coordonnateur de l’action humanitaire par intérim pour la Syrie, M. Sudipto Mukerjee, a alerté, dans une déclaration, sur la militarisation de la station de pompage de la ville d’Ebreha, dans la province de Deïr el-Zor. 

L’accès à la station est gravement limité depuis le 23  novembre, puisqu’elle serait utilisée par un avant-poste militaire pendant des heures, durant la nuit. 

L’utilisation de la station à des fins militaires empêche les travailleurs de la faire fonctionner ou de la réparer, privant ainsi au moins 45 000 personnes d’eau potable. 

La station d’Ebreha et la station de traitement des eaux qu’elle alimente requierent de grands travaux d’entretien et de réhabilitation pour être pleinement fonctionnelles et opérationnelles, et pour transformer l’eau en eau potable, ce qui exige un accès total et sans entrave des techniciens. 

La province de Deïr el-Zor a vécu une aggravation sensible des hostilités, ces derniers mois.  La violence a fait plusieurs morts et provoqué la fuite de plus 25 000 personnes. 

M. Mukerjee a appelé les parties à prendre toutes les précautions possibles pour protéger les biens civils contre les attaques, conformément au droit international humanitaire et aux droits humains, y compris l’interdiction d’utiliser ces biens à des fins militaires. 

Guinée-Bissau

Le Secrétaire général suit de près l’évolution de la situation en Guinée-Bissau.  Il exhorte toutes les parties prenantes à faire preuve de calme et à respecter l’état de droit et le principe du procès équitable.  Il a encouragé aussi les membres des forces armées et de sécurité à continuer de s’abstenir de toute ingérence dans la politique nationale. 

Le Secrétaire général réitère l’engagement des Nations Unies à continuer de soutenir le Gouvernement et le peuple de la Guinée-Bissau dans leurs efforts pour consolider la paix et la stabilité. 

Soudan du Sud 

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) indique qu’elle a intensifié les patrouilles dans la zone entourant la ville de Leer, dans l’État de l’Unité, après des informations sur une attaque des forces pro-gouvernementales et de jeunes armés contre une base opérée par l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition (SPLM-IO). 

La Mission appelle à la fin immédiate des combats et aide les autorités locales qui travaillent au retour au calme et à la sécurité. 

Après l’incident du 28 novembre, des milliers de civils ont fui la région concernée pour chercher refuge dans la ville de Leer.  M. Nicholas Haysom, Chef de la Mission, a exprimé sa profonde préoccupation face aux informations selon lesquelles des jeunes seraient mobilisés, après les désertions parmi le personnel armé.  Il a souligné que cela peut détruire la confiance et les gains enregistrés par les parties dans le processus de paix, et aggraver la situation humanitaire. 

La Mission est en contact avec les responsables du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), du Mouvement populaire de libération du Soudan en opposition [SPLM-IO] et les autorités de l’État pour éviter toute autre violence. 

Somalie

Le Coordonnateur de l’action humanitaire, M. George Conway, le Gouvernement somalien et le Consortium des ONG somaliennes ont prévenu que le pays est en plein milieu d’une catastrophe avec les pluies et les inondations dévastatrices qui se propagent. 

Depuis le mois d’octobre, quelque 2 millions de personnes ont été touchées par des pluies torrentielles, des inondations et le débordement de lits de rivière. Plus de 750 000 sont parties de chez elles et près de 100 personnes ont été tuées, dans les différentes parties du pays. 

Les lourdes pluies et les inondations devraient noyer au moins 1,5 million d’hectares de terres agricoles d’ici au mois de décembre. 

À un mois de la fin de l’année et malgré les besoins massifs, le Plan de réponse humanitaire 2023 pour la Somalie, qui cherche à mobiliser une somme de plus de 2,6 milliards de dollars pour répondre aux besoins de 7,6 millions de personnes, n’est financé qu’à 42%, soit 1 milliard de dollars. Les organisations humanitaires ne peuvent répondre aux besoins actuels et nouveaux sans fonds additionnels. 

Journées internationales

La Journée mondiale du sida est commémorée aujourd’hui, dans un contexte où le nombre de morts attribués à cette maladie a chuté de presque 70% depuis le pic de 2004. 

Dans son message, le Secrétaire général appelle à « finir le travail » parce que l’on peut battre le sida.  

Demain, ce sera la Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage et dans son message, le Secrétaire général veut que l’on se souvienne des victimes du passé, en particulier des millions d’Africains arrachés de chez eux, exploités, brutalisés ou tués pendant la traite transatlantique des esclaves.  

La Journée internationale des personnes handicapées sera célébrée dimanche. Dans son message, le Secrétaire général appelle le monde à travailler main dans la main avec les personnes handicapées pour élaborer et trouver des solutions fondées sur des droits égaux dans chaque pays et chaque communauté. 

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