Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 25 juillet 2023
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
FSO Safer
Dans un message vidéo diffusé plus tôt dans la journée, le Secrétaire général a déclaré que l’ONU avait lancé ce matin une opération visant à désamorcer ce qui pourrait être la plus grosse bombe à retardement sur la planète. Il a déclaré qu’un effort complexe de sauvetage maritime est en cours dans la mer Rouge au large des côtes du Yémen déchiré par la guerre, pour transférer 1 million de barils de pétrole du FSO Safer, en décomposition, vers un navire de remplacement.
Le pétrole à bord du Safer est pompé dans le navire de remplacement appelé Yémen -anciennement Nautica- lors d’un transfert de navire à navire qui devrait prendre dix-neuf jours.
Personne d’autre n’ayant la volonté ou la capacité de mener à bien cette tâche, l’ONU a pris les choses en main et assumé le risque d’entreprendre cette opération très délicate. Le transfert de pétrole de navire à navire qui a commencé aujourd’hui est la prochaine étape cruciale pour éviter une catastrophe environnementale et humanitaire à une échelle colossale, a-t-il ajouté.
M. Achim Steiner, Administrateur du PNUD, et M. David Gressly, Coordonnateur résident et humanitaire pour le Yémen, viennent de vous parler de la situation sur le FSO Safer.
Ukraine
La Coordonnatrice humanitaire en Ukraine, Mme Denise Brown, a conclu sa visite à Odessa aujourd’hui après avoir visité le port et rencontré le maire et le Gouverneur pour discuter d’un soutien humanitaire soutenu, en particulier avant l’hiver.
Sur le front de la réponse, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires continue de soutenir les communautés à travers le pays.
Aujourd’hui, un convoi interagences a livré des fournitures essentielles à 1 700 personnes dans les communautés les plus touchées, situées à sept kilomètres de la frontière avec la Fédération de Russie dans la région de Sumsak.
Les fournitures comprenaient de la nourriture, des médicaments et des articles d’hygiène, ainsi que des bâches, des matelas, des couvertures et des lampes solaires. Elles ont été fournies par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’UNICEF, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Vice-Secrétaire générale
La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, est arrivée à Rome aujourd’hui pour le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires +2 Moment de bilan (UNFSS+2). À son arrivée, elle a participé à plusieurs événements. Lors d’un premier évènement, Mme Mohammed a discuté des investissements durables pour renforcer la souveraineté alimentaire en Afrique et souligné la nécessité de renforcer la mobilisation des ressources nationales, d’investir dans l’action climatique et de réparer l’architecture financière mondiale.
La Secrétaire générale adjointe a ensuite prononcé une allocution lors de l’événement sur les océans sains et protégés et souligné l’urgence de protéger les océans et les écosystèmes côtiers, de préserver l’avenir des systèmes alimentaires dans les petits États insulaires en développement (PEID) et de tracer la voie vers un monde plus durable et équitable qui profite à tous.
Plus tard dans la journée, Mme Mohammed participera à un événement lors d’un marché fermier avec M. Antonio Tajani, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de l’Italie.
En marge de la conférence, Mme Mohammed a tenu plusieurs rencontres bilatérales avec des chefs de délégations ainsi qu’avec le Président de la Banque islamique de développement.
Syrie
Sur la Syrie, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires nous apprend que nos partenaires de la santé ont confirmé aujourd’hui que l’orientation transfrontière des nouveaux patients atteints de cancer, du nord-ouest de la Syrie vers la Türkiye via Bab el-Haoua, reprendra demain, grâce à un plaidoyer de l’ONU et de ses partenaires avec le soutien du Gouvernement de Türkiye, et à des efforts menés par les communautés syriennes.
Des équipements de radiographie seront installés dans deux hôpitaux du nord d’Alep et nos partenaires travaillent pour s’assurer qu’il y a une capacité à long terme pour faire fonctionner ces machines. Avant cela, il n’y avait pas d’équipement de radiothérapie dans le nord-ouest de la Syrie.
Le système d’aiguillage transfrontière via Bab el-Haoua a repris le 5 juin après une interruption temporaire due aux tremblements de terre de février. Depuis lors, plus de 860 patients atteints de cancer ont traversé la Türkiye vers le nord-ouest de la Syrie -y compris ceux qui ont reçu un traitement avant les tremblements de terre- ainsi que de nouveaux patients. Cependant, l’arriéré est passé à 608 nouveaux patients atteints de cancer, dont 60% sont des femmes et des enfants.
Nos partenaires de santé ont signalé qu’il y avait au moins 4 300 cas de cancers actifs dans le nord-ouest de la Syrie.
Conseil de sécurité
Ce matin, le nouveau Représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, M. Leonardo Santos Simaõ, a informé le Conseil de sécurité pour la première fois depuis son entrée en fonction. Il s’est félicité de la tenue d’élections dans plusieurs pays de la région mais, a-t-il ajouté, la sous-représentation persistante des femmes dans les processus politiques et la prise de décisions prive non seulement la moitié de la population de droits essentiels, mais constitue également un obstacle majeur au développement.
Abordant la situation au Sahel, il a indiqué que la sécurité continuait de se détériorer, avec de multiples attaques contre les civils et les forces de défense et de sécurité, notamment dans la zone du Liptako Gourma. Avec la fin du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), a-t-il dit, la situation au Mali continue de requérir notre plus grande attention. M. Simaõ a indiqué qu’il se rendrait prochainement au Mali. Son bureau poursuivra également son rôle de liaison avec la Commission économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et d’autres partenaires.
Pendant ce temps, a-t-il ajouté, alors que les pays côtiers ont intensifié leurs efforts pour renforcer les capacités de sécurité intérieure et la coopération bilatérale, l’expansion de l’insécurité vers le sud reste une menace puissante.
République centrafricaine
Nos collègues de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) ont apporté leur soutien aux gouvernements centrafricain et ougandais dans le cadre du rapatriement volontaire de 61 ex-combattants de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et de leurs familles à Entebbe, en Ouganda. Les ex-combattants vivaient en République centrafricaine depuis une quinzaine d’années.
L’opération, qui a eu lieu le 21 juillet, est le résultat d’un accord entre la République centrafricaine et l’Ouganda pour le rapatriement volontaire des ex-combattants et des personnes à leur charge vivant à Zémio et Mboki, dans le sud-est du pays. Les candidats au rapatriement volontaire sont rentrés à Entebbe à bord d’un vol spécial depuis Bangassou.
La MINUSCA a sécurisé l’opération et apporté un soutien logistique, notamment le déploiement de la délégation conjointe dans la région, le stockage des armes récupérées des éléments de la LRA, le transfert par voie aérienne de Zémio à Bangassou de tous les candidats au rapatriement volontaire, ainsi que leur sécurité et leur hébergement à Bangassou.
La Cheffe de la MINUSCA, Mme Valentine Rugwabiza, a déclaré que la Mission continuera à soutenir les efforts des autorités pour désarmer, démobiliser, réintégrer ou rapatrier tous les membres des groupes armés présents dans le pays.
Soudan
La Coordonnatrice humanitaire au Soudan, Mme Clémentine Nkweta-Salami, lance un appel pour qu’il soit mis fin aux attaques contre les civils et les travailleurs humanitaires au Soudan.
Elle a averti que la recrudescence des violations par les parties au conflit aggrave les souffrances des civils – dont des milliers ont déjà été tués et blessés après cent jours de conflit.
Mme Nkweta-Salami a déclaré qu’au moins 18 travailleurs humanitaires au Soudan ont également été tués et que de nombreux autres ont été blessés. Plus de deux douzaines de membres du personnel humanitaire ont été arrêtés et certains sont toujours portés disparus. Au moins 50 entrepôts humanitaires ont été pillés, plus de 80 bureaux saccagés et plus de 200 véhicules volés.
La Coordonnatrice humanitaire a fermement condamné ces attaques, qui frappent au cœur de nos efforts continus pour fournir une aide essentielle à ceux qui en ont besoin. Elle a rappelé à toutes les parties au conflit au Soudan leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
Pendant ce temps, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en garde contre l’augmentation des rapports faisant état d’attaques contre les soins de santé au Soudan. Selon l’OMS, les combats incessants ont mis plus de 80% des hôpitaux du pays hors service.
République démocratique du Congo
Nos collègues du maintien de la paix en République démocratique du Congo nous disent qu’au cours des derniers jours, les réponses rapides des Casques bleus de l’ONU ont permis d’éviter deux attaques par la milice CODECO dans la province de l’Ituri.
Répondant à une alerte concernant une attaque en cours dans le village de Schubert, à 36 kilomètres de Djugu, des Casques bleus sont arrivés sur les lieux et ont tiré des coups de semonce. En conséquence, les membres de la CODECO ont fui la région.
La Mission a également fourni une assistance médicale à un civil blessé et poursuivi ses patrouilles nocturnes pour s’assurer que le groupe ne revenait pas.
Les soldats de la paix sont également intervenus lors d’une tentative d’attaque de la CODECO contre des agriculteurs dans le village de Su, à environ 20 kilomètres de Djugu et ont ensuite escorté des civils de la région.
Tunisie
En Tunisie, notre équipe intensifie son soutien aux besoins migratoires.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a intensifié son assistance pour venir en aide à près de 1 500 réfugiés et demandeurs d’asile. De son côté, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) héberge environ 250 personnes originaires d’Afrique subsaharienne secourues à la frontière tuniso-libyenne, apportant une aide alimentaire et en eau à 2 000 personnes via le Croissant-Rouge tunisien. Pendant ce temps, l’UNICEF et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) livrent des fournitures d’urgence à 1 500 migrants, notamment des kits d’eau et d’assainissement.
Notre équipe vient également de mener une mission d’évaluation à Sfax et dans le sud, en collaboration avec des partenaires nationaux. Nous sommes préoccupés par des centaines de personnes qui seraient bloquées aux frontières et travaillons avec des partenaires pour leur apporter une aide.