En cours au Siège de l'ONU

dbf220518

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 18 mai 2022

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Invités du point de presse

Les invités du point de presse étaient aujourd’hui M. Shantanu Mukherjee et Hamid Rashid, respectivement Directeur de la Division des politiques et de l’analyse économiques, et Auteur principal et Chef du Service du suivi de l’économie mondiale du Département des affaires économiques et sociales (DESA).  Les deux hommes ont parlé du lancement du rapport à mi-parcours sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale. 

Sécurité alimentaire 

Cet après-midi, le Secrétaire général, M. António Guterres, va prononcer un discours devant les ministres des affaires étrangères qui participent à une réunion sur la sécurité alimentaire mondiale, convoquée par les États-Unis.  Il devrait les alerter du fait que les niveaux de la faim dans le monde ont encore augmenté et que la guerre en Ukraine amplifie et accélère des facteurs tels que les changements climatiques, la COVID-19 et les inégalités.

Le Secrétaire général devrait aussi mettre l’accent sur les mesures à prendre de toute urgence pour résoudre la crise à court-terme et prévenir une catastrophe à long terme, à savoir la nécessité urgente de réduire la pression sur les marchés en augmentant l’offre de nourriture, la nécessité de mettre en place des systèmes de protection sociale pour les personnes dans le besoin et le financement adéquat des opérations humanitaires pour prévenir la famine et réduire la faim. 

M. Guterres devrait en outre souligner qu’il n’y aura pas de solution efficace à la crise alimentaire actuelle sans la réintégration, dans les marchés mondiaux, de la production agricole de l’Ukraine et de la production agricole et des fertilisants de la Fédération de Russie, et ce, malgré la guerre. 

M. David Beasley, Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), devrait aussi prendre la parole. 

Climat

Dans un message vidéo pour accompagner le lancement du dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le Secrétaire général indique que le système mondial de l’énergie ne fonctionne plus et qu’il nous rapproche de la catastrophe climatique.  Il souligne que les combustibles fossiles nous mènent vers une impasse environnementale et économique et que la guerre en Ukraine et ses effets immédiats sur le prix de l’énergie est une autre sonnette d’alarme. 

Le Secrétaire général met l’accent sur cinq mesures nécessaires pour accélérer la transition vers les énergies renouvelables: considérer la technologie des énergies renouvelables comme un bien public essentiel et accessible à tous; assurer et intensifier l’offre des composantes et des matières premières essentielles de la technologie des énergies renouvelables, créer des cadres et réformer les bureaucraties pour uniformiser les règles d’accès aux énergies renouvelables, obtenir des gouvernements l’abandon des subsides aux combustibles fossiles pour protéger les plus vulnérables et tripler les investissements du secteur privé dans les énergies renouvelables pour atteindre au moins 4 000 milliards de dollars par an. 

Mexique 

La nuit dernière, le Secrétaire général a publié une déclaration dans laquelle il exprime sa profonde tristesse pour les plus de 100 000 personnes officiellement portées disparues au Mexique. 

Conseil de sécurité

Aujourd’hui, pendant la réunion du Conseil de sécurité sur la Force conjointe du G5 Sahel, la Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique, Mme Martha Pobee, a déclaré que le terrorisme et l’insécurité se répandent toujours dans la région, dévastant des millions de vies. 

Elle a qualité de malheureuse et de regrettable la décision des autorités maliennes de transition de se retirer du G5 Sahel et de la Force conjointe, ajoutant que cela constitue assurément un recul pour le Sahel. 

Dans les mois à venir, a-t-elle estimé, il sera crucial que les parties prenantes de la région parviennent à un consensus sur la meilleure manière d’achever rapidement les transitions au Mali et au Burkina Faso, tout en répondant aux revendications des peuples des deux pays. 

La Sous-Secrétaire générale a aussi dit qu’au-delà de l’appui de la communauté internationale aux efforts en cours pour stabiliser la région du Sahel, il faut des approches novatrices face aux tactiques changeantes des groupes terroristes. 

Syrie

La Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Mme Joyce Msuya, a achevé aujourd’hui une visite de trois jours en Syrie.  Elle s’y est entretenue avec le Ministre des affaires étrangères, M. Faisal Mekdad, et son Vice-Ministre, M. Bashar al-Jafari, des moyens d’élargir l’accès humanitaire, de protéger les civils et d’aider les Syriens affectés à envisager un avenir meilleur.  Elle s’est aussi entretenue avec des familles affectées et a renouvelé l’engagement de l’ONU à apporter une aide humanitaire à ceux qui en ont besoin, exhortant les donateurs à ne pas faire de la Syrie une crise oubliée.

Elle s’est aussi rendue à Homs, où elle a rencontré des familles rapatriées qui reconstruisent doucement leur vie après des années comme personnes déplacées.  Mme Msuya a avoué avoir été frappée par le courage et la résilience des Syriens qu’elle a vus, en particulier les femmes, qui sont parmi les plus affectées. 

Quelque 14,6 millions de personnes ont en effet besoin d’une aide humanitaire cette année, soit 9% de plus que l’année dernière, ce qui est le nombre le plus élevé depuis le début du conflit en 2011.  Parmi ces 14,6 millions de personnes, 6,5 millions sont des enfants. 

Libye

Après les dernières informations de Tripoli, Mme Stephanie Williams, Envoyée spéciale du Secrétaire général pour la Libye, a dit avoir souligné la nécessité fondamentale de préserver le calme et de protéger les civils. 

Elle a appelé à la retenue et insisté sur la nécessité absolue de s’abstenir d’actes provocateurs, dont les rhétoriques incendiaires, la participation à des affrontements et la mobilisation des forces. 

Un conflit ne peut se régler par la violence mais par le dialogue et la médiation, a-t-elle dit dans une série de tweets. 

Abyei

La Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) a convoqué une conférence pour la paix réunissant 30 leaders des communautés misseriya et ngok dinka. 

Les trois jours de conférence ont commencé à Entebbe, en Ouganda, où la FISNUA essaye de trouver des solutions durables pour une coexistence des communautés à Abyei. 

Dans sa déclaration liminaire, l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour la corne de l’Afrique, Mme Hanna Tetteh, a invoqué la sagesse des leaders misseriya et ngok dinka pour dépasser l’impasse.

La conférence se tient dans le contexte d’un pic dans la violence intercommunautaire à Abyei, qui a causé morts, dégâts matériels et déplacement de milliers de civils. 

Rwanda

La semaine dernière, la mort de Protais Mpiranya, un des plus grands fugitifs inculpés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a été confirmée. 

Aujourd’hui c’est celle de Phénéas Munyarugarama, un autre fugitif, qui a également été confirmée.  Il était inculpé de crime de génocide et crime contre l’humanité, entre autres. 

Le Procureur du Mécanisme résiduel des Tribunaux pénaux internationaux, M. Serge Brammertz, a déclaré que la confirmation de cette mort est une autre étape importante des efforts de son Bureau pour rendre justice aux victimes du génocide de 1994. 

Myanmar 

L’équipe des Nations Unies demeure alarmée par la détérioration d’une situation humanitaire où les civils continuent de souffrir des combats, en particulier dans le nord-ouest et le sud-est du pays.

Plus de 950 000 hommes, femmes et enfants sont toujours déplacés, dont plus de 600 000 sont déracinés par le conflit et l’insécurité depuis le coup d’État militaire de février 2021. 

Les mines terrestres sont une menace grandissante et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) indique qu’elles ont déjà fait plus de 100 victimes au premier trimestre de cette année. 

La prochaine saison des moussons devrait être la plus difficile pour les déplacés qui vivent à l’air libre ou dans des camps insalubres, compte tenu du manque de fonds et de la perturbation des activités humanitaires, l’année dernière. 

Les travailleurs humanitaires sont sur place, malgré de sérieux problèmes d’accès et de ressources financières.  Ils ont besoin d’un accès plus prévisible, plus rapide et plus simple pour répondre aux besoins croissants, en particulier dans les zones de conflit. 

La situation financière est particulièrement dure: seuls 8% des 826 millions de dollars requis pour le Plan de réponse humanitaire de 2002 ont été reçus et comme toujours, l’ONU exhorte les donateurs à ne pas seulement convertir leurs promesses de contribution en argent liquide mais à promettre des fonds, s’ils ne l’ont pas encore fait.

Honduras

Les agences humanitaires indiquent qu’entre janvier et mars de cette année, elles ont, avec leurs partenaires, apporté de l’aide à plus de 320 000 personnes.  Grâce à l’aide alimentaire, à la fin de 2021, dans le cadre du plan de réponse humanitaire, le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire est passé entre mars 2021 et 2022, de 2,9 millions à 2,4 millions.  L’on craint que l’impact du conflit en Ukraine sur les prix et l’offre des denrées alimentaires ne ralentisse les progrès et accroissent les besoins. 

Les plans de réponse humanitaire 2021-2022 pour le Honduras, El Salvador et le Guatemala visent à aider 4,3 millions de personnes sur les 8,3 millions dans le besoin.  À ce jour, ces plans sont financés à moins de 30%. 

Migration

Plus de 1 000 migrants sont morts ou portés disparus depuis 2014, alors qu’ils essayaient de quitter l’Afrique de l’Est et la corne de l’Afrique, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). 

La plupart de ces migrants partaient de la corne de l’Afrique soit vers la péninsule arabique, soit vers l’Afrique australe. 

Les migrants font face à des dangers tels que les moyens de transport dangereux, l’asphyxie, la violence, l’abandon par les passeurs, l’accès limité aux soins de santé ou la détention. 

Point de presse 

Demain, l’invité du point de presse sera M. Bilawal Bhutto Zardari, Ministre des affaires étrangères du Pakistan qui interviendra en personne. 

Contributions financières 

Majuro s’est acquitté de la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2022, faisant grimper le nombre des États qui ont fait de même à 101.  Mais où est Majuro?  C’est la capitale des Îles Marshall.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.