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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 22 avril 2021

     (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Sommet des leaders sur le climat

Le Secrétaire général remercie le Président Joseph Biden d’avoir convoqué le Sommet des leaders sur le climat aujourd’hui.  Les engagements et les mesures annoncés impriment un élan très nécessaire à nos efforts collectifs contre la crise climatique, à la veille de la COP26, prévue au mois de novembre à Glasgow.

Il salue l’annonce des contributions déterminées au niveau national, nouvelles et renforcées, dont celles des États-Unis, du Canada et du Japon.  Le Brésil s’est s’engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 et la République de Corée, à cesser tout financement extérieur du charbon et à présenter une contribution plus ambitieuse cette année.  Le leadership de tous les principaux émetteurs sera essentiel pour assurer le succès à Glasgow.  Il est désormais urgent que tous les pays, en particulier les autres principaux émetteurs, présentent leur plan sur les changements climatiques, bien avant la COP26. 

Le prochain Dialogue de Petersberg sur le climat, le Partenariat pour la croissance verte et le Sommet mondial sur les objectifs fixés ainsi que celui des leaders du G7 seront des moments cruciaux pour offrir des engagements financiers vitaux, en particulier l’objectif de mobiliser 100 milliards de dollars au profit des pays en développement, fixé il y a plus d’une décennie.  Le monde nous regardera avec attention, surtout ceux qui vivent déjà les graves répercussions des changements climatiques et de la crise économique actuelle.  Respecter les engagements pris en matière de financement et d’adaptation est une condition préalable au succès et le Secrétaire général est encouragé par les annonces faites aujourd’hui par le Président Biden.

Le sommet d’aujourd’hui montre que le vent tourne en faveur de l’action climatique mais qu’il y a encore un long chemin à parcourir.  Pour éviter une catastrophe climatique permanente, nous devons de toute urgence tirer parti de l’élan imprimé aujourd’hui dans cette année décisive pour les peuples et la planète, a dit le Secrétaire général.

Il a ajouté qu’il attend avec impatience de voir les leaders au mois de septembre pour donner un dernier élan à la COP26.

Climat

Le Secrétaire général a pris la parole, en début de journée lors du Sommet des leaders sur le climat.  Il a déclaré que nous avons besoin d'une planète verte, mais le monde est en alerte rouge.  Il a appelé les dirigeants à agir en établissant un prix sur le carbone, en mettant fin aux subventions pour les combustibles fossiles, en augmentant les investissements dans les énergies renouvelables et les infrastructures vertes, en arrêtant le financement du charbon et en garantissant une transition juste pour les personnes et les communautés touchées.

Il a souligné que la pandémie ne doit pas être utilisée pour continuer à polluer la planète, ajoutant qu’il ne faut pas accabler les générations futures d'une montagne de dettes sur une planète brisée.

Journée internationale de la Terre nourricière

La Journée internationale de la Terre nourricière est célébrée aujourd’hui.  Dans son message, le Secrétaire général a déclaré que nous devons mettre fin à notre guerre contre la nature et la soigner.  Cela signifie une action climatique audacieuse, ainsi que des mesures plus fortes pour protéger la biodiversité et réduire la pollution en établissant des économies circulaires qui réduisent les déchets.  Il a ajouté que ces mesures protégeront notre seule demeure et créeront des millions de nouveaux emplois.

Dans le même ordre d’idées, ce jour marque également l’entrée en vigueur de l’Accord régional sur l’accès à l’information, la participation publique et l’accès à la justice à propos des questions environnementales en Amérique latine et dans les Caraïbes, également connu sous le nom d’Accord d’Escazú.

Cet Accord est le premier traité régional sur l’environnement de l’Amérique latine et des Caraïbes.  C'est également le premier traité de ce type à inclure des dispositions spécifiques pour la protection et la promotion des défenseurs des droits humains en matière d'environnement.

Dans son message, le Secrétaire général a déclaré que l’entrée en vigueur de l’Accord d’Escazú était source d’espoir et d’inspiration et ouvrait la voie à une reprise durable et résiliente.  Il félicite les États d’Amérique latine et des Caraïbes qui ont ratifié le traité et exhorte tous les pays à les rejoindre dès que possible.

Afghanistan

La Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a indiqué, aujourd'hui que la Représentante spéciale pour l'Afghanistan, Mme Deborah Lyons, a conclu plusieurs jours de consultations, à Doha, avec les parties afghanes et les partenaires internationaux.  Ils ont discuté de la meilleure voie à suivre pour renforcer et donner une impulsion aux négociations de paix intra-afghanes.

La MANUA a déclaré qu'il n'y aurait pas de pause dans les travaux pour soutenir les négociations de paix afghanes.  Elle poursuivra son engagement avec les représentants de la République islamique d’Afghanistan et des Taliban, afin de maintenir l’accent sur les efforts de paix et la voie vers un accord de paix juste et durable.

La Mission note que le report de la Conférence d’Istanbul offre aux parties afghanes une autre occasion de démontrer les progrès accomplis dans le cadre des négociations de paix afghanes de Doha.

Afghanistan/Insécurité alimentaire

Les agences humanitaires indiquent que les conditions météorologiques de La Niña, qui peuvent provoquer des sécheresses, aggravent l'insécurité alimentaire en Afghanistan.  Selon les derniers chiffres de l'analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, un tiers de la population de l'Afghanistan estimée à 40 millions de personnes, soit plus de 14 millions d'êtres humains, sont dorénavant confrontés à une insécurité alimentaire aiguë en raison du conflit, de la COVID-19, du prix élevé des denrées alimentaires et du chômage endémique.

Parmi eux, 4,2 millions de personnes sont confrontées à des niveaux d'insécurité alimentaire d'urgence nécessitant une réponse urgente pour sauver des vies et protéger leurs moyens de subsistance.

Les agences humanitaires indiquent que si cela représente une légère amélioration de la situation en matière de sécurité alimentaire, le plein impact des faibles précipitations en début d’année sera plus clair plus tard cette année.

L’ONU et ses partenaires humanitaires en Afghanistan ont besoin de 1,3 milliard de dollars en 2021 pour venir en aide à 15,7 millions des 18,4 millions de personnes dans le besoin.  À ce jour, 9% seulement du financement ont été reçus, ce qui oblige certaines agences d’aide à envisager de réduire, voire même d’arrêter, certaines activités critiques.

Myanmar

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé aujourd’hui qu’il lancerait une nouvelle opération pour atteindre jusqu’à 2 millions de personnes vulnérables dans les communes pauvres des principales villes du pays, ainsi que dans d’autres régions où des personnes ont récemment été déracinées.

Le PAM indique que le triple impact de la pauvreté préexistante, de la COVID-19 et de la crise politique actuelle ont provoqué une forte augmentation de la faim et du désespoir au Myanmar.

Selon les estimations du PAM, jusqu'à 3,4 millions de personnes supplémentaires souffriront de la faim au cours des six prochains mois.

Malgré l’instabilité de la situation, le PAM a continué de fournir une aide humanitaire aux personnes déplacées et aux autres populations vulnérables touchées par le conflit de longue date dans certaines parties du Myanmar.  En mars, le PAM a atteint 374 000 personnes dans le sud de l’État chin, ainsi que dans les États kachin, rakhine et le nord de l’État shan.

Dans les mois à venir, le nombre de personnes aidées par le PAM au Myanmar va pratiquement tripler, passant de 1,3 million à 3,3 millions de personnes.  Pour ce faire, l'agence a un besoin urgent de 106 millions de dollars.

Par ailleurs, ONU-Femmes indique que la violence politique dans le pays continue de faire des ravages mortels sur les femmes.  Selon elle, plus de 45 femmes et filles auraient été tuées depuis le début du coup d'État.

Libye

La Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a exprimé aujourd'hui sa préoccupation concernant l'arrêt récent de la production de pétrole au terminal de Marsa el-Hariqa et les indications selon lesquelles d'autres fermetures pourraient être imminentes. La production ininterrompue de pétrole reste une pierre angulaire vitale de la stabilité économique, sociale et politique de la Libye.

La MANUL affirme qu'il incombe à toutes les parties de veiller à ce que la National Oil Corporation demeure une institution indépendante, technocratique et dotée de ressources suffisantes et d'assurer une gestion transparente et équitable des ressources pour lutter contre la corruption.  La Mission a ajouté que la Libye sort d'un conflit très coûteux et qu'il existe de multiples besoins urgents auxquels il faut répondre afin d’améliorer la qualité de vie des Libyens dans tout le pays.

Ukraine

Un convoi humanitaire organisé par l'ONU a livré aujourd'hui 23 tonnes d'articles d'hygiène dans la région de Donetsk via le point de passage de Novotroitske.

Il s'agit du deuxième convoi de l'ONU à franchir la Novotroitske, le seul point de passage opérationnel dans la région de Donetsk, depuis sa réouverture pour les livraisons de fournitures humanitaires le 15 avril.

Le point de passage a été fermé aux mouvements de cargaisons humanitaires du 24 février au 15 avril en raison de problèmes sécuritaires.

Quelque 1,67 million de personnes ont besoin d'une aide humanitaire dans les zones non contrôlées par le Gouvernement de Donetsk et Louhansk.  Les personnes âgées, les personnes handicapées, les ménages dirigés par des femmes et les enfants figurent parmi les plus vulnérables.

Les restrictions à l'accès humanitaire aux zones non contrôlées par le Gouvernement ont un impact direct sur la capacité de l’ONU à aider les personnes dans le besoin.

Moyen-Orient

Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Tor Wennesland s'est adressé, ce matin, au Conseil de sécurité par visioconférence.  Il a indiqué que la nécessité de tenir des élections palestiniennes crédibles est une étape cruciale vers le renouvellement de la légitimité des institutions nationales et le rétablissement de l'unité nationale palestinienne.  Il encourage le soutien international à cet effort.

Il a noté que l'ONU s'est régulièrement engagée auprès des parties palestiniennes et de la Commission électorale centrale pour faciliter les préparatifs des élections et qu’elle continuera de soutenir le processus électoral.  Il a ajouté qu'il est gravement préoccupé par l'augmentation significative des cas actifs de COVID-19 à Gaza.

Pour sa part, le Directeur par intérim de la Division de la coordination du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), M. Rein Paulsen, a indiqué que les cas de COVID-19 à Gaza avaient augmenté de 150% en avril, avec 187 décès.  Gaza compte désormais 66% de tous les cas actifs dans le Territoire palestinien occupé, alors qu'elle ne représente que 30% de la population.

Colombie

Hier après-midi, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Colombie, M. Carlos Ruiz Massieu, a fait un exposé au Conseil de sécurité.  Il a déclaré qu'au cours de la cinquième année de mise en œuvre de l'Accord de paix, il est essentiel que toutes les parties restent déterminées à tirer parti des acquis, à résoudre les problèmes en suspens et à avancer -avec le soutien de tous les acteurs de la société colombienne- dans la résolution des problèmes structurels, en particulier compte tenu des défis à surmonter face à la pandémie.

M. Ruiz Massieu a également appelé à la cessation des hostilités, afin d’aider à faire avancer les efforts de relèvement de la pandémie, affirmant que l’on a vu l'impact positif que ces gestes peuvent avoir sur la vie des communautés vulnérables dans les régions touchées par le conflit.

Journée internationale des jeunes filles dans le secteur des TIC

La Journée internationale des jeunes filles dans le secteur des TIC est célébrée aujourd’hui.

Dans son message, le Secrétaire général a déclaré que les technologies de l’information et des communications ont été inestimables pendant la pandémie.  Elles nous aident à rester connectés et à faire fonctionner les services et les entreprises essentiels.  Cependant, près de la moitié du monde est toujours hors ligne - et la plupart des personnes qui n'ont pas accès à la technologie numérique sont les femmes et les filles dans les pays en développement.

Il a déclaré que rendre ces technologies accessibles à tous est un élément essentiel pour reconstruire en mieux.

Assemblée générale

Ce matin, des remarques ont été prononcées au nom du Secrétaire général lors du débat de haut niveau de l’Assemblée générale sur la sûreté, la sécurité et la bonne gouvernance urbaines.  La Directrice exécutive de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Mme Ghada Waly, a lu un message en son nom.

Le Secrétaire général a déclaré qu'une conception et une planification urbaines complètes étaient essentielles pour la prévention du crime et le développement de villes sûres.  Les solutions commencent par une prise de décisions participative, responsable et transparente; la fourniture fiable de services publics de base; et un État de droit efficace fondé sur des institutions fortes et centrées sur les personnes.

COVID-19/Reprise

Il existe un nouveau Conseil consultatif de haut niveau des Nations Unies sur les affaires économiques et sociales, qui se penchera sur les défis socioéconomiques à la suite de la pandémie et proposera des solutions pour une reprise durable.

Le Conseil est composé de 20 leaders intellectuels de renommée mondiale, dont M. Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel; l’ancien Président du Chili, M. Ricardo Lagos; et l’ancienne Ministre de l’environnement du Brésil, Mme Izabella Mônica Vieira Teixeira.

La table ronde a été organisée par le Département des affaires économiques et sociales (DESA).  Les membres du Conseil devraient formuler des recommandations, notamment sur le renforcement de la résilience face aux futurs chocs économiques, sociaux et climatiques.

Rencontre avec la presse

À l’issue de la réunion du Conseil de sécurité d'aujourd'hui sur le Moyen-Orient, les membres actuels de l'Union européenne (UE) qui siègent au Conseil de sécurité, à savoir l'Irlande, la France et l'Estonie, ainsi que les anciens membres du Conseil de sécurité de l'UE, l'Allemagne et la Belgique ont fait lecture, à la presse, d’une déclaration sur le Moyen-Orient.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.