Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 11 mars 2021
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
COVID-19
Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le Secrétaire général a déclaré qu’un an depuis le début de la pandémie de la COVID-19, notre monde a été confronté à un tsunami de souffrances. Tant de vies ont été perdues. Les économies ont été bouleversées et les sociétés sous le choc. Les plus vulnérables ont souffert le plus. Ceux qui sont laissés de côté le sont encore plus.
Ce fut une année d’immeubles de bureaux vides, de rues calmes et d’écoles fermées dans une grande partie du monde. Il félicite les femmes, les hommes et les jeunes du monde entier qui se sont adaptés à de nouvelles manières de travailler, d’étudier et de vivre. Il rend hommage aux agents de santé pour leur dévouement et leur sacrifice, ainsi qu’à tous les autres travailleurs essentiels qui ont permis aux sociétés de continuer de fonctionner. Il salue tous ceux qui ont résisté aux négateurs et à la désinformation, et qui ont suivi les protocoles scientifiques et de sécurité. Vous avez contribué à sauver des vies, a dit le Secrétaire général.
Avec le déploiement du vaccin, il y a de la lumière au bout du tunnel. Pourtant, le Secrétaire général est profondément préoccupé par le fait que de nombreux pays à faible revenu n’ont pas encore reçu la moindre dose, alors que les pays les plus riches sont en voie de vacciner l’ensemble de leur population. Nous voyons de nombreux exemples de nationalisme vaccinal et d’accumulation de vaccins dans les pays plus riches, ainsi que des accords parallèles qui se poursuivent avec les fabricants, compromettant l’accès pour tous.
Il signale que la campagne mondiale de vaccination représente la plus grande épreuve morale de notre époque. Il est également essentiel de redémarrer l’économie mondiale, et d’aider le monde à passer du confinement des sociétés au confinement du virus.
Les vaccins contre la COVID-19 doivent être considérés comme un bien public mondial. Le monde doit s’unir pour produire et distribuer suffisamment de vaccins pour tous, ce qui signifie au moins doubler la capacité de fabrication dans le monde. Cet effort doit commencer maintenant.
Campagne Only Together
Le Secrétaire général a lancé aujourd’hui la campagne Only Together, qui appelle à ce que les vaccins contre la COVID-19 soient disponibles pour tous, partout.
Il a déclaré, dans un message vidéo, qu’avec la promesse de vaccins, nous pouvons maintenant voir la lumière au bout du tunnel.
Mais, a indiqué le Secrétaire général, jusqu’à présent, un petit nombre de pays riches distribue la plupart des doses.
Aucun pays ne peut surmonter cette crise de manière isolée, a-t-il déclaré, soulignant que COVAX était le meilleur moyen de garantir que l’approvisionnement aille plus loin et que la distribution ait lieu plus rapidement.
Le Secrétaire général a souligné que ce n’est qu’ensemble que nous pourrons protéger les agents de santé et les personnes les plus vulnérables du monde. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons relancer nos économies. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons mettre fin à cette pandémie et nous rétablir.
COVAX
Le Bénin a reçu, hier, plus de 140 000 doses de vaccins contre la COVID-19 par le biais du Mécanisme COVAX.
Le Coordonnateur résident de l’ONU, M. Salvator Niyonzima, a déclaré que cela résultait clairement de la puissance du multilatéralisme et de la coopération internationale. Quelque 70 000 agents de santé de première ligne et les personnes les plus vulnérables, notamment les personnes âgées de plus de 60 ans et celles souffrant de comorbidités, figurent en tête de liste pour obtenir le vaccin.
L’équipe de l’ONU travaillera avec les autorités pour mobiliser l’ensemble de la population pour l’une des plus grandes campagnes nationales de vaccination.
Le Pérou a également reçu hier un lot initial de près de 120 000 doses, devenant ainsi le deuxième pays d’Amérique latine et des Caraïbes à obtenir le vaccin contre la COVID-19. L’équipe de l’ONU a salué le résultat extraordinaire de la coopération et de la solidarité internationales, réitérant notre soutien à une campagne nationale de vaccination qui ne laisse personne de côté.
Les équipes de l’ONU soutiennent les autorités sanitaires dans la logistique, la préparation et la distribution de tous les vaccins, pas seulement ceux provenant du Mécanisme COVAX.
Sécurité alimentaire
Ce matin, le Secrétaire général s’est exprimé devant le Conseil de sécurité dans le cadre d’une réunion virtuelle sur la sécuritaire alimentaire
Il a fait passer un message simple: si vous ne nourrissez pas les gens, vous nourrissez les conflits. Il a noté que la faim et la pauvreté, associées aux inégalités, aux chocs climatiques, aux tensions confessionnelles et ethniques et aux griefs concernant les terres et les ressources, déclenchent et alimentent des conflits.
Il a averti qu’en l’absence de mesures immédiates, des millions de personnes risquent de basculer dans la faim extrême et de perdre la vie. Tous les pays rencontrent des difficultés économiques résultant de la pandémie de COVID-19 mais supprimer l’aide aux enfants qui meurent de faim n’est pas la solution, a-t-il affirmé.
Le Secrétaire général a indiqué que le résultat décevant de la manifestation de haut niveau pour les annonces de contributions relatives à la crise humanitaire au Yémen ne doit pas se reproduire. Il demande à tous les pays de réfléchir à nouveau aux responsabilités et aux capacités qui sont les leurs.
Côte d’Ivoire
Le Secrétaire général a été profondément attristé d’apprendre le décès prématuré d’Hamed Bakayoko, Premier Ministre et Ministre de la défense de la République de Côte d’Ivoire. Il présente ses sincères condoléances à la famille d’Hamed Bakayoko, ainsi qu’au Gouvernement et au peuple ivoiriens.
En tant que Premier Ministre de la Côte d’Ivoire, Hamed Bakayoko a joué un rôle déterminant dans la promotion d’un dialogue politique inclusif et des efforts de réconciliation nationale.
Myanmar
Le Secrétaire général se félicite de l’adoption de la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité sur le Myanmar. L’unité du Conseil, son engagement et son action continus sont essentiels.
Le Secrétaire général poursuit ses efforts pour mobiliser une réponse internationale cohérente, notamment par le soutien de l’ONU aux initiatives régionales visant à mettre fin à la violence et à restaurer la démocratie au Myanmar. Son Envoyée spéciale continue d’engager étroitement toutes les parties concernées. Comme le Conseil l’a souligné, il est essentiel que l’Envoyée spéciale se rende au Myanmar dès que possible.
Syrie
Alors que la Syrie s’apprête à entrer dans sa onzième année de violence et de conflit, la Haute-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a déclaré aujourd’hui que la recherche de la vérité, de la justice et des dédommagements pour les victimes doit être intensifiée.
Elle a rappelé que la violence qui a dégénéré en conflit armé a fait des centaines de milliers de morts, ainsi que des millions de personnes déplacées, dans et hors du pays. De nombreuses familles syriennes peinent également à connaître la vérité sur ce qui est arrivé à leurs proches.
Le Secrétaire général a marqué la dixième année du conflit syrien hier, en déclarant, qu’après une décennie de conflit, la Syrie ne fait plus les gros titres. Pourtant, la situation reste un cauchemar éveillé, a-t-il déclaré.
L’ampleur des atrocités choque la conscience, a affirmé le Secrétaire général. Et leurs auteurs doivent être tenus responsables pour qu’une paix durable puisse s’installer en Syrie.
La commémoration d’une décennie de conflit en Syrie se poursuivra la semaine prochaine. L’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Geir Pedersen, doit s’exprimer devant le Conseil de sécurité lundi prochain.
Libye
Le Secrétaire général s’est félicité, hier, de l’approbation d’un Gouvernement d’union nationale de transition par la Chambre des représentants, qui constitue un pas important vers le rétablissement de l’unité, la stabilité, la sécurité et la prospérité en Libye.
La déclaration complète est disponible en ligne.
Soudan du Sud
Les Casques bleus de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) ont réparé 300 kilomètres de route entre Djouba et Rokon.
Il s’agit d’une voie d’approvisionnement importante pour la Mission et les partenaires humanitaires qui leur permet d’atteindre les communautés éloignées, notamment pendant la saison des pluies. Cela fait partie du projet de la MINUSS visant à réparer plus de 3 000 kilomètres de routes à travers le pays dans les mois à venir.
Dans le cadre de ses efforts pour marquer la Journée internationale des femmes, la Mission a organisé un atelier sur la COVID-19, la santé et l’hygiène avec des détenues de la prison centrale de Wau.
Dans le comté de Twic East, dans l’État de Jongleï, la MINUSS a fourni des panneaux solaires à un centre de santé ce qui lui permettra d’alimenter en permanence sa maternité.
République centrafricaine
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) indique que la majorité des personnes qui avaient cherché refuge dans les locaux du diocèse catholique de Bossangoa sont rentrées chez elles et ont repris leurs activités normales. Ces personnes avaient commencé à y arriver le 21 février pour se mettre à l’abri suite à des affrontements armés. Les Casques bleus continuent de patrouiller dans la ville pour assurer la protection des civils.
Pendant ce temps, à l’approche du deuxième tour des élections législatives prévu dimanche, la MINUSCA continue de suivre et d’appuyer les préparatifs techniques, opérationnels, institutionnels et sécuritaires.
La Mission a soutenu les autorités électorales nationales lors d’une formation destinée au personnel électoral local de Batangafo, Kabo et Sido. Cela a eu lieu à Batangafo, dans la préfecture de l’Ouham.
Contraception
Le Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP), a publié aujourd’hui de nouvelles données indiquant que près de douze millions de femmes ont perdu l’accès à la contraception en raison des perturbations causées par la pandémie. Il en a résulté environ 1,4 million de grossesses non désirées.
Dans les 115 pays à revenu faible ou intermédiaire étudiés, les femmes ont été confrontées à une interruption moyenne de leurs services de planification familiale de 3,6 mois au cours de l’année écoulée, ce qui suggère que de nombreux systèmes de santé ont été suffisamment résilients pour pourvoir s’adapter et continuer à fournir des services.
Pendant ce temps, le FNUAP a travaillé avec ses partenaires et pris des mesures immédiates pour atténuer les impacts. Le Fonds a ajouté plus de fournisseurs à sa liste et surveillé de près les niveaux des stocks mondiaux, transférant les stocks excédentaires vers les pays qui en avaient un besoin urgent, entre autres mesures. Grâce à une action rapide et à la collaboration, la perturbation de l’accès à la planification familiale a été moins grave qu’elle aurait pu l’être.
Insécurité alimentaire
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré aujourd’hui qu’elle recherchait 1,1 milliard de dollars en 2021 pour sauver la vie et les moyens de subsistance des personnes les plus exposées à l’insécurité alimentaire au monde. En 2021, la FAO vise à atteindre plus de 48,9 millions de personnes qui dépendent de l’agriculture pour leur survie et leurs moyens de subsistance.
Selon les dernières données de la FAO, le nombre total de personnes qui ont connu une insécurité alimentaire aiguë atteignant un niveau de crise ou pire en 2020 devrait dépasser le record de 135 millions de personnes atteint en 2019.
La réponse d’urgence de la FAO en 2021 se concentrera sur la fourniture d’une assistance aux communautés en forte insécurité alimentaire dans plus de 30 pays. Il s’agit notamment de la République démocratique du Congo (RDC), de l’Éthiopie, de la Somalie, du Soudan du Sud, de la Syrie et du Yémen.
Environnement
Il y a quelques jours, l’Économiste en chef de l’ONU, M. Elliot Harris, a présenté, dans le cadre du point de presse, le Système de comptabilité environnementale et économique (SCEE) qui est un nouveau cadre qui inclut les contributions de la nature dans la mesure de la prospérité économique et du bien-être humain.
Ce cadre a été adopté aujourd’hui par la Commission de statistique de l’ONU, marquant une étape majeure qui va au-delà de la statistique couramment utilisée du produit intérieur brut. Cette mesure devrait assurer que le capital naturel -forêts, zones humides et autres écosystèmes- soit reconnu dans les rapports économiques.
Le Secrétaire général s’est félicité de cette adoption, affirmant qu’il s’agissait d’un « pas historique vers la transformation de la façon dont nous percevons et valorisons la nature ». Il a ajouté que « nous ne permettrons plus que la destruction et la dégradation de l’environnement soient considérées comme un progrès économique ».
Invités du point presse
Demain à 11 heures, le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), M. David Beasley, fera le point, par visioconférence, sur son récent voyage au Yémen et répondra aux questions des journalistes.
Les invités du point presse de midi seront l’Économiste en chef de l’ONU, M. Elliott Harris, et la Présidente de l’Instance permanente sur les questions autochtones, Mme Anne Nuorgam. Ils interviendront virtuellement pour faire un exposé sur le lancement du 5e rapport sur l’état des peuples autochtones dans le monde (State of the World’s Indigenous Peoples Volume V).
Contribution financière
Monaco est devenu aujourd’hui le soixante-neuvième État Membre de l’ONU à avoir payé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’Organisation pour 2021.