CS/9862

Conseil de sécurité: « les élections nationales du 7 mars doivent marquer un progrès pour la démocratie en Iraq », déclare le représentant spécial, M. Ad Melkert

16/02/2010
Conseil de sécuritéCS/9862
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

C ONSEIL DE SÉCURITÉ: « LES ÉLECTIONS NATIONALES DU 7 MARS DOIVENT MARQUER UN PROGRÈS POUR LA DÉMOCRATIE EN IRAQ », DÉCLARE LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL, M. AD MELKERT


Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), M. Ad Melkert, a mis l’accent, ce matin, sur la nécessité de faire en sorte que les élections nationales du 7 mars connaissent une large participation et se déroulent dans un environnement sûr. 


Lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation concernant l’Iraq, et au cours de laquelle le représentant iraquien a pris la parole, M. Melkert a déclaré qu’au moment où se profile « le tournant » des élections nationales - et cela dans un contexte sécuritaire très difficile - « la détermination des Iraquiens à résister au retour des périls du passé est réelle et forte. » 


Il a estimé que l’effort international d’assistance restait indispensable dans un cadre marqué par « les assassinats regrettables de candidats, d’officiers de police, de fonctionnaires et de pèlerins innocents », pour permettre au peuple iraquien de prendre en main son destin.


Pour M. Melkert, le renforcement de l’autorité des institutions parlementaires et électorales, la transformation du budget national en un instrument stratégique d’orientation des dépenses, l’amélioration de la transparence et la lutte contre la corruption en vue, notamment, de revitaliser l’industrie pétrolière, doivent appuyer les processus de transition démocratique et de développement économique et social iraquiens. 


Il a d’abord indiqué que l’Équipe électorale de pays des Nations Unies avait continué, au cours des trois derniers mois, à apporter un appui technique à la Haute Commission électorale indépendante pour établir l’infrastructure devant permettre à près de 19 millions d’Iraquiens de se rendre dans 48 000 bureaux de vote le jour de l’élection.  « Les préparatifs sont également en cours pour que les membres de la diaspora iraquienne puissent voter dans 16 des pays où ils résident », a ajouté le Représentant spécial.


« La sécurité est vitale pour assurer l’intégrité du processus et gagner la confiance des électeurs », a-t-il insisté, soulignant qu’il revenait d’abord au Gouvernement et aux Forces de sécurité iraquiennes de créer un environnement politique sûr et stable. 


Précisant que les Nations Unies aident en ce moment la société civile à assumer pleinement son rôle de superviseur en assurant la formation de près de 30 000 observateurs nationaux, il a fait remarquer que « l’action des observateurs internationaux est, quant à elle, coordonnée par l’Union européenne en coopération avec la Haute commission électorale.»


M. Melkert a ensuite jugé que la certification des résultats et leur acceptation seraient d’une importance cruciale pour le processus de transition démocratique en Iraq. 


« La MANUI continuera d’appuyer la Haute Commission électorale à cette fin », a-t-il indiqué, rappelant que les résultats finaux du scrutin seraient certifiés par la Cour suprême fédérale.


Le Représentant spécial a par ailleurs qualifié de capital, pour l’avenir du pays, le renforcement de la stabilité des relations entre l’État fédéral iraquien et la région kurde. 


Sur ce point, il a noté que pendant la période examinée, la MANUI avait continué de promouvoir le dialogue entre les deux parties par l’intermédiaire de l’Équipe spéciale de haut niveau, qui regroupe des représentants du Gouvernement iraquien et du Gouvernement régional du Kurdistan.  « Si le succès du programme de coexistence nationale dépend largement de l’engagement des parties elles-mêmes, l’ONU se tient prête à faciliter l’atteinte d’un consensus sur les accords administratifs concernant Kirkouk et pour trouver d’autres arrangements relatifs au partage des revenus et à la sécurité », a-t-il déclaré. 


Faisant sienne l’observation du Secrétaire général dans son rapport, M. Melkert a déclaré qu’il croyait fermement que le renforcement de la coopération régionale et l’adhésion au principe de non-ingérence « peuvent considérablement contribuer à la stabilité régionale. »  Il a ainsi souhaité que la période postélectorale soit l’occasion d’encourager plus activement le développement de relations de bon voisinage entre l’Iraq et le Koweït.  Il a salué à ce sujet la volonté affichée par les deux parties à résoudre les questions en suspens dans un avenir proche, ce qui constituerait « une avancée significative dans la mise en œuvre de la résolution 1859 du Conseil de sécurité et ouvrirait la voie à une nouvelle ère dans les relations entre l’Iraq et l’ONU. »


Sur le volet économique, M. Melkert a indiqué que les préparations du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement concernant l’Iraq pour la période 2011-2014 et du Plan de développement national iraquien étaient sur le point d’être achevées.  « Les institutions spécialisées, fonds et programmes discutent des mesures à prendre pour assurer le plein financement du Plan-cadre, en tenant compte de la clôture, le 30 juin prochain, du Fonds d’affectation spéciale pour l’Iraq », a-t-il dit.


Le représentant de l’Iraq, M. Hamid Al-Bayati, s’est appesanti sur la situation économique et sociale dans son pays.  Il a signalé que le Conseil des représentants iraquien avait approuvé, le mois dernier, un budget fédéral pour 2010 d’un montant de 72,4 milliards de dollars, près de 20 millions étant prévus pour financer des projets de reconstruction à travers tout le pays.  Il a également mis l’accent sur les efforts menés dans le cadre de la Stratégie nationale de réduction de la pauvreté pour augmenter, grâce au soutien de la Banque mondiale, les revenus des plus pauvres et améliorer la fourniture des services éducatifs et de santé. 


Revenant sur la situation en matière de sécurité dans le pays, M. Al-Bayati s’est voulu optimiste en soulignant que, selon les dernières statistiques des ministères de la défense, de l’intérieur et de la santé, le nombre des victimes -196 personnes tuées- d’attaques en janvier 2010, a baissé de 56% par rapport à celui enregistré au mois de décembre 2009. » 


Il a imputé les récents attentats contre des pèlerins chiites aux « ennemis de l’Iraq, Al-Qaïda et les résidus violents du régime de Saddam », et il a souligné que le Gouvernement iraquien n’avait pas d’autre alternative que de « combattre et détruire » cette menace pour préserver la vie de ses citoyens.


M. Al-Bayati a aussi fait savoir que son gouvernement travaillait actuellement au développement d’un plan de sécurité pour les élections du 7 mars.  « L’objectif est de créer un environnement propice à la tenue des élections en empêchant les ennemis de l’Iraq et du peuple iraquien de bloquer notre marche vers la démocratie, le pluralisme, la liberté et l’état de droit », a-t-il lancé. 


Pour ce qui est des relations entre le Koweït et l’Iraq, le représentant a attiré l’attention sur la lettre du Ministre iraquien des affaires étrangères adressée au Président du Conseil de sécurité, le 19 janvier, par laquelle il réaffirmait que le respect des obligations de l’Iraq dans le domaine du désarmement exige que le Conseil se penche de manière urgente sur la question de la levée des restrictions qui continuent de peser sur l’Iraq en vertu des résolutions 687 et 707. 


Rapport du Secrétaire général présenté en application du paragraphe 6 de la résolution 1883 (2009) (S/2010/76)


Ce deuxième rapport, établi en application du paragraphe 6 de la résolution 1883 (2009), fait le point des activités menées par la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) depuis le 11 novembre 2009 et récapitule les principaux événements politiques survenus durant la période considérée, ainsi que les faits nouveaux concernant l’Iraq observés sur la scène régionale et internationale.


Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, estime dans son rapport que les élections nationales, qui se tiendront le 7 mars prochain, marqueront un tournant important pour le progrès de la démocratie en Iraq car elles donneront l’occasion à des millions d’Iraquiens d’exercer leur droit de vote et d’élire un gouvernement qui construira l’avenir de leur pays au cours des quatre prochaines années.  Il est par conséquent essentiel, souligne-t-il, de faire en sorte que ces élections connaissent une large participation et soient ouvertes au plus grand nombre possible.


Depuis 2003, avec l’assistance de l’ONU, l’Iraq a réussi à organiser trois élections et un référendum national.  La MANUI est déterminée à continuer d’apporter une assistance technique de poids à la Haute Commission électorale indépendante et à faire en sorte que les résultats soient largement acceptés par le peuple iraquien, écrit le Secrétaire général.


Faisant référence aux attentats du 8 décembre dernier à Bagdad, il exhorte le Gouvernement iraquien et ses forces de sécurité à redoubler d’efforts à l’approche des élections pour faire en sorte que celles-ci se déroulent dans un climat aussi pacifique que possible.


Afin d’assurer le succès des élections, la MANUI continue de collaborer étroitement avec la Commission électorale à la formation et à l’accréditation de milliers de groupes d’observateurs nationaux iraquiens et de représentants des partis qui seront chargés de surveiller le déroulement des opérations le jour de l’élection et de signaler toutes irrégularités éventuelles, souligne le Secrétaire général.


L’autre défi politique majeur à relever, après la certification des résultats des élections, sera la formation du gouvernement, explique M. Ban, jugeant que la constitution de coalitions politiques et la conclusion d’accords sur les principaux postes ministériels et de direction pourraient prendre du temps.  La MANUI, assure-t-il, continuera de promouvoir le dialogue par l’intermédiaire de l’Équipe spéciale de haut niveau, qui regroupe des représentants du Gouvernement iraquien et du Gouvernement régional du Kurdistan et s’efforcera de trouver les moyens d’accroître la confiance mutuelle.  Par ailleurs, la MANUI est disposée à aider les dirigeants iraquiens à régler l’ensemble des problèmes politiques dans le cadre d’un processus de dialogue national.


Le Secrétaire général, qui espère qu’une fois le nouveau gouvernement formé, les efforts seront graduellement axés sur l’accélération de la reconstruction et du développement du pays, trouve encourageants les efforts entrepris par le Gouvernement iraquien pour achever l’élaboration du premier Plan national de développement, en consultation avec l’ONU.


Par ailleurs, le Secrétaire général continue d’encourager une plus grande coopération entre l’Iraq et les pays voisins sur les questions d’intérêt mutuel, notamment le commerce, l’énergie, la sécurité aux frontières et les réfugiés.  Pour sa part, poursuit-il, l’ONU est déterminée à soutenir les efforts visant à instaurer un dialogue régional fructueux dans tous les domaines essentiels.


Affirmant également que l’Iraq demeure un cadre opérationnel extrêmement complexe pour l’Organisation, M. Ban souligne que la sûreté et la sécurité du personnel des Nations Unies continuent d’être l’une de ses principales préoccupations.  Le Secrétaire général ajoute que la MANUI examine activement les nouvelles dispositions à prendre à l’avenir pour renforcer sa capacité opérationnelle, ce qui exigera probablement un appui financier supplémentaire des États Membres.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.