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Le Département de l’information et l’UNESCO placent la Journée mondiale de la liberté de la presse sous le signe des médias sociaux « force transformatrice des sociétés »

OBV/1099-PI/2030

Le Département de l’information et l’UNESCO placent la Journée mondiale de la liberté de la presse sous le signe des médias sociaux « force transformatrice des sociétés »

3/05/2012
Couverture de réunionOBV/1099
PI/2030
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commémoration de la Journée mondiale

de la liberté de la presse

matin


LE DÉPARTEMENT DE L’INFORMATION ET L’UNESCO PLACENT LA JOURNÉE MONDIALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

SOUS LE SIGNE DES MÉDIAS SOCIAUX « FORCE TRANSFORMATRICE DES SOCIÉTÉS »


Pour célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Département de l’information et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont organisé, ce matin, une Réunion de haut niveau surle thème « Les nouvelles voix: La liberté des médias aide à transformer les sociétés ».  Cette Réunion, tenue en présence du Président de l’Irlande et du Secrétaire général de l’ONU, a reconnu le pouvoir des médias sociaux et leur force transformatrice comme l’a si bien illustré « le printemps arabe ».


Les évènements historiques qui se déroulent dans le monde arabe n’auraient pas été possibles sans l’émergence de ces nouvelles voix rendues fortes par les nouveaux médias, a déclaré le Président de l’Assemblée générale, de nationalité qatarie.  Nous sommes témoins, a-t-il dit, d’une utilisation accrue de nouvelles plateformes médiatiques qui mobilisent des millions de personnes autour de la démocratie, des droits de l’homme et de la liberté d’expression.


Internet, a renchéri un journaliste de « Huffington Post », est devenu le moyen d’expression privilégié des jeunes de moins de 30 ans qui représentent 70% de la population arabe.  Selon les grands médias, comme CNN, entre 20 et 30% des images de la Syrie sont envoyées par des citoyens qui s’improvisent journalistes, a indiqué le représentant de AVAAZ, « mouvement mondial en ligne qui donne aux citoyens les moyens de peser sur les décisions politiques partout dans le monde ». 


« Penser, montrer, dire et publier peuvent se fusionner en un seul acte immédiat avec un dispositif sans fil qui échappe aux contrôles et aux contraintes traditionnelles », s’est félicité le Président du Comité de l’information.


Aujourd’hui, a ironisé la représentante de « Reporters sans frontières », on ne torture plus tellement pour connaître les noms des complices mais pour obtenir les mots de passe sur Facebook ou autres réseaux sociaux.  Elle a ajouté qu’en 2011, près de 200 bloggeurs ont été emprisonnés car malheureusement, les gouvernements ont accès à la technologie qui permet de localiser les voix dissidentes. 


S’il ne s’est pas porté au secours de ces régimes, le Président de l’Irlande et ancien journaliste lui-même, a prévenu qu’avec les libertés, viennent les responsabilités.  Il a souhaité que s’appliquent aux internautes les mêmes règles que celles auxquelles est soumise la presse traditionnelle.  La question de l’exactitude et de la fiabilité des informations reçues du grand public a d’ailleurs été largement commentée au cours de la Réunion de haut niveau.


Cette année encore, les intervenants ont dû se plier à la tradition du décompte macabre.  Le Président de l’Association des journalistes accrédités auprès de l’ONU (UNCA) a donné lecture d’une liste de 63 de ses collègues morts dans l’exercice de leurs fonctions au cours des 12 derniers mois.  Depuis quatre ans, s’est-il désolé, je lis une liste de plus en plus longue.   


En 2011, a ajouté le Secrétaire général de l’ONU, 179 journalistes ont été placés en détention, soit 20% de plus que l’année précédente et le nombre le plus élevé depuis les années 90.  Il a rappelé qu’en septembre dernier, l’ONU a tenu sa toute première réunion interinstitutions sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité, laquelle a donné lieu à un Plan d’action complet.


Ce Plan vient d’être approuvé par le Conseil d’administration de l’UNESCO, a indiqué un des directeurs de cette Organisation qui a aussi annoncé l’attribution aujourd’hui même, en Tunisie, du prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano, à Eynulla Fatullayev, journaliste azerbaïdjanais.


Outre le Plan d’action, la représentante de Reporters sans frontières a rappelé la pertinence de la résolution 1738 (2006) du Conseil de sécurité et la nécessité d’en assurer le suivi.  La célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse s’est précisément poursuivie avec une table ronde sur le thème « Protéger les journalistes: Les enseignements tirés et les perspectives cinq ans après l’adoption de la résolution 1738 ».  La manifestation était organisée par les Missions permanentes de la France et de la Grèce auprès des Nations Unies, en coopération avec l’UNESCO.   


Déclarations


M. MAHER NASSER, Directeur par intérim du Département de l’information de l’ONU (DPI), a expliqué que la Journée mondiale de la liberté de la presse avait été lancée, il y a 21 ans, lorsqu’un groupe de journalistes africains, réunis à Windhoek, en Namibie, pour un séminaire organisé par l’UNESCO, avaient signé une Déclaration de principes.  La Déclaration de Windhoek plaide ainsi pour l’instauration et la promotion d’une presse indépendante, pluraliste et libre comme outil essentiel de développement et de démocratie.  M. Nasser s’est aussi remémoré les évènements de l’an dernier au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, qui ont dévoilé le rôle crucial des médias, tant traditionnels que nouveaux.  Il a en outre attiré l’attention sur les graves dangers auxquels s’exposent les journalistes en accomplissant leur travail.  


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a salué la présence du Président de l’Irlande, ancien journaliste et Ministre de la culture et des arts.  Il a ensuite rappelé que plus de 60 journalistes ont été tués l’an dernier dans le monde et que de nombreux autres ont été blessés.  D’après le Comité pour la protection des journalistes, 179 journalistes ont été placés en détention en 2011, soit 20% de plus que l’année précédente et le nombre le plus élevé depuis les années 90.  Bien d’autres ont été réduits au silence ou censurés par des États, des entreprises ou des gens puissants, a aussi déploré le Secrétaire général. 


Le Secrétaire général a dénoncé l’impunité dont jouissent ceux qui attaquent ou menacent les journalistes.  De telles agressions sont scandaleuses, a-t-il tranché, avant de plaider pour que l’on empêche ces violences et en poursuive les auteurs.  Les défenseurs de la liberté de la presse défendent nos droits et nous devons, nous aussi, défendre les leurs, a-t-il dit.


Le Secrétaire général a rappelé qu’en septembre dernier, l’ONU a tenu sa toute première réunion interinstitutions sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité.  Cette réunion a donné lieu à un plan d’action complet.  Le système des Nations Unies, a-t-il indiqué, se mobilise pour sensibiliser l’opinion à cette question, aider les États Membres à renforcer leur cadre juridique et les encourager à enquêter sur les attaques commises contre les journalistes, a expliqué M. Ban.


La Journée mondiale de la liberté de la presse reconnait cette année le rôle de transformation des nouveaux médias, a poursuivi M. Ban Ki-moon, soulignant ce rôle au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l’an dernier.  Ces nouveaux modes de communication ont aidé des millions de personnes à saisir pour la première fois la chance de participer à la démocratie, a-t-il observé.  « Engageons-nous à faire tout notre possible pour que les journalistes, que ce soit dans les médias classiques ou les nouveaux médias, puissent faire leur travail », a lancé le Secrétaire général.  Ces efforts sont indispensables pour contribuer à l’avènement d’une société plus forte, plus saine et plus pacifique, a-t-il précisé.


M. MICHAEL HIGGINS, Président de l’Irlande, a mis l’accent sur le rôle fondamental de la liberté d’expression et de la liberté de la presse dans la vie de toute société libre.  Cette célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse constitue un acte de solidarité, mais elle doit aussi être un engagement à traduire en actes les aspirations en matière de droits de l’homme.  Alors que 60 journalistes sont morts dans l’exercice de leurs fonctions en 2011 et que 14 sont déjà tombés en 2012, il nous faut reconnaître la puissance transformatrice des médias, y compris les nouveaux médias. 


Les médias sont le moteur de la reforme des sociétés, un moteur indispensable pour permettre la circulation des idées, cœur de la lutte pour la démocratie.  C’est ce qui fait de 2011, a estimé le Président, une année cruciale.  Il a salué le travail difficile des journalistes mis en exergue par le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme.  


Avec les libertés, a-t-il poursuivi, viennent les responsabilités.  Le Président a souhaité que s’appliquent aux internautes les mêmes règles que la presse traditionnelle s’agissant de la réputation des personnes, de la sécurité nationale ou des intérêts publics.  Pour lutter contre le fossé numérique et permettre à tous d’accéder à l’Internet, le Président a prôné une approche inclusive et des partenariats entre les gouvernements, les organisations internationales et régionales, la société civile et le secteur privé.  Il a salué les efforts de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et du Département de l’information des Nations Unies (DPI).


Au nom du Président de l’Assemblée générale, son Chef de cabinet, M. MUTLAQ AL-QAHTANI, a noté qu’il est largement reconnu aujourd’hui que les évènements historiques qui se déroulent dans le monde arabe, participant du « réveil arabe », n’auraient pas été possibles sans l’émergence de ces nouvelles rendues fortes par les nouveaux médias et les nouvelles technologies.  Nous sommes témoins, a-t-il dit, d’une utilisation accrue de nouvelles plateformes médiatiques et technologies qui mobilisent des millions de personnes autour de la démocratie, des droits de l’homme et de la liberté d’expression.  Nous voyons, a-t-il poursuivi des nations, des sociétés et des régions entières être transformées par ces nouvelles voix émancipées.


La démocratie et le développement, a-t-il estimé, sont les plus grands bénéficiaires de médias indépendants, pluralistes et libres.  Mais, a-t-il reconnu, l’indépendance, la sécurité et la liberté des médias ne sont pas toujours garanties.  Après avoir condamné les attaques contre les médias, il a jugé utile de garder à l’esprit que la liberté de la presse s’accompagne d’une série de responsabilités.  La vitesse avec laquelle les informations sont partagées place un autre fardeau sur les épaules des médias qui doivent assurer véracité, équilibre et objectivité dans leur travail.  Les journalistes ne sont pas seulement ceux qui informent du changement dans les sociétés mais ils sont aussi les agents du changement.  Il est donc important que les médias nouveaux et traditionnels ne soient pas utilisés pour propager la haine ou les tensions, et inciter à la violence.  Mais, a insisté l’orateur, nous devons travailler pour empêcher toute violence à l’égard des médias.  Il est tout aussi important que nous travaillions pour combler le fossé digital.  Nous devons faire plus afin que les avantages de la liberté de la presse profitent à tous.


Le Président du Comité de l’information, M. EDUARDO ULIBARRI-BILBAO(Costa Rica), a rappelé que la liberté de la presse était garantie par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Il a salué la nouvelle impulsion dont bénéficie la liberté de la presse grâce aux technologies de l’information et de la communication.  Il a déploré les entraves politiques, économiques et sociales qui empêchent des millions de personnes de jouir de la liberté de la presse.  Il a fustigé les tentatives de certains gouvernements de freiner l’utilisation des médias et d’empêcher les journalistes et les citoyens ordinaires de s’exprimer. 


Il a rappelé que 21 journalistes ont été tués en 2012 et que 169 ont été emprisonnés, alors que 121 internautes sont détenus du fait de leurs activités.  Les efforts pour garantir la liberté de la presse doivent être constants, a-t-il insisté, en rappelant que cette liberté ne garantit pas seulement l’exercice des droits individuels fondamentaux, mais bénéficie aussi à l’ensemble de la société par son fort potentiel de transformation. 


« Grace aux technologies de l’information et de la communication, penser, montrer, dire et publier peuvent se fusionner en un seul acte immédiat avec un dispositif sans fil qui échappe aux contrôles et aux contraintes traditionnelles », a dit le Président du Comité de l’information.  Il a exhorté les États Membres à surmonter les défis en matière d’infrastructures des technologies de l’information et de la communication.  La fracture numérique ne pourra être réduite que par des mesures d’incitation pour les entreprises et la mise en place d’un cadre juridique propice à la liberté de la presse et des médias. 


Il s’est inquiété des tentatives de certains pays qui consacrent énormément de ressources pour entraver les médias.  Il a indiqué que le Costa Rica a adhéré à la Déclaration finale de la Conférence sur la liberté d’Internet qui s’est tenue à La Haye, le 9 décembre 2011. 


M. MORGENS SCHMIDT, Directeur de la coordination sur le terrain pour l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a souligné que les jeunes ont trouvé de nouvelles manières de se faire entendre.  Les nouvelles technologies ont fait exploser les anciens cadres de la liberté de la presse et permettent la circulation de l’information à une vitesse inouïe.  Il a donné l’exemple des images du Tunisien Mohammed Bouazizi immolé par le feu, qui ont fait le tour du globe.  « Le téléphone portable est devenu le porte-voix de toute une génération », a-t-il prévenu.


Pourquoi sommes-nous si attachés à la liberté de la presse?  Pourquoi l’ONU a-t-elle une institution spécialisée chargée de promouvoir la liberté des médias?  Parce que, a-t-il répondu, la liberté de la presse et la liberté d’expression sont les pierres angulaires de la démocratie.  M. Schmidt a appelé à assurer la sécurité des médias, regrettant le nombre encore trop élevé de journalistes tués.  Il a cité le Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité, adopté l’an dernier.  Il s’est réjoui que ce Plan  vienne d’être approuvé par le Conseil d’administration de l’UNESCO.  Il a rendu hommage à Eynulla Fatullayev, journaliste azerbaïdjanais, qui recevra aujourd’hui, en Tunisie, le prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano, décerné par l’UNESCO.


M. GIANPAOLO PIOLI, Président de l’Association des journalistes accrédités auprès de l’ONU (UNCA), a donné lecture d’une liste de 63 journalistes morts dans l’exercice de leurs fonctions au cours des 12 derniers mois.  Depuis quatre ans, je lis une liste de plus en plus longue, a-t-il dit, avant d’exhorter les gouvernements à garantir une réelle liberté de la presse partout dans le monde.  Cinq ans après l’adoption de la résolution 1738 du Conseil de sécurité, les États Membres de l’ONU doivent faire plus, a dit M. Pioli, en souhaitant que l’année 2012 devienne l’année de la traduction des engagements en actes.  


Dans ses remarques de clôture, le Secrétaire général adjoint par intérim de l’information, M. Maher Nasser, a rappelé qu’une presse libre est la meilleure garantie pour promouvoir une société saine.  C’est pourquoi, il a exhorté les États Membres de veiller à ce que les journalistes bénéficient d’un environnement favorable à l’exercice de leur profession en toute sécurité et en toute liberté.  


Table ronde sur le thème « Les nouvelles voix: La liberté des médias aide à transformer les sociétés »


Mme DELPHINE HALGAND, Directrice de « Reporters sans frontières », a parlé du meurtre de deux journalistes au Mexique et au Bahreïn, l’année dernière, qui illustre l’importance des réseaux sociaux et la violence commise à l’égard de ceux qui les utilisent.  Près de 200 bloggeurs ont été arrêtés en 2011. 


La Chine, la République islamique d’Iran et le Viet Nam détiennent le record en la matière, a-t-il accusé, dénonçant les coupures de signaux comme en Égypte, en Chine ou au Kazakhstan, ou les pressions exercées sur les fournisseurs d’accès.  Aujourd’hui, a-t-elle dit, on ne torture plus tellement pour connaitre les noms des complices mais pour obtenir les mots de passe sur Facebook ou autres réseaux sociaux.  Saluant la résolution 1738 (2006) du Conseil de sécurité, elle a estimé qu’un rapport d’étape était maintenant nécessaire pour évaluer la situation.  L’histoire de Mohammed Bouazizi, a-t-elle prédit, a transformé la société tunisienne et continuera de le faire.


M. IAN BASSIN, Directeur de campagne et Conseiller général de AVAAZ, « mouvement mondial en ligne qui donne aux citoyens les moyens de peser sur les décisions politiques partout dans le monde », a indiqué que selon les grands médias, comme CNN, entre 20 et 30% des images de la Syrie sont envoyées par des citoyens qui s’improvisent journalistes.  Nous commençons à voir les premiers effets de ces avancées, a expliqué M. Bassin, donnant l’exemple des téléphones portables qui enregistrent des cas de fraude électorale.


AHMED SHIHAB-ELDIN, Journaliste à « Huffington Post », a fait projeter une vidéo pour illustrer le potentiel des médias sociaux pour la démocratisation du monde arabe.  Il a aussi mis en garde contre « l’autre versant » de ces médias qui permet aux régimes autoritaires d’identifier plus facilement les activités des droits de l’homme et de les localiser.  Aujourd’hui, a-t-il dit, l’Internet est devenu le moyen d’expression privilégié des jeunes de moins de 30 ans qui représentent 70% de la population arabe.  Face à cela, il faut savoir par exemple, que le Gouvernement syrien utilise aussi ces outils pour réprimer les voix de la dissidence.  En Égypte, le nouveau Gouvernement militaire a promulgué des lois d’urgence limitant l’accès aux réseaux sociaux. 


Mme AMY GOODMAN, Journaliste primée et auteur de « Democracy-now  », a rappelé que des multinationales occidentales ont dû collaborer avec le Gouvernement égyptien pour couper l’Internet et fournir des technologies permettant de lire les messages sur les téléphones portables et de localiser les militants des droits de l’homme.  Dans cet ère numérique, il est essentiel que toute la société soit proactive pour protéger les utilisateurs des médias sociaux, a insisté Mme Goodman.  Si on a des informations sur les uns et les autres, on apprendra à se connaître et on sera moins tenté de se détruire, a déclaré Mme Goodman.


Si pendant une semaine on pouvait voir les dégâts collatéraux de la guerre en Afghanistan et des attaques de drones au Pakistan et au Yémen, ou encore les images de femmes démembrées par les explosifs, je suis sûre, a-t-elle dit, que le peuple américain plein de compassion dirait non à la guerre.


L’échange qui a suivi les exposés a porté tout d’abord sur la fiabilité des informations reçues par le grand public, mettant en balance l’exactitude des informations publiées par les nouveaux médias, d’une part, et l’influence que subissent certains médias traditionnels, d’autre part.


À cet égard, la Directrice de Reporters sans frontières a souligné la complémentarité des médias traditionnels et des nouveaux médias, car les informations fournies par les journalistes traditionnels peuvent être confirmées ou vérifiées par les nouveaux médias.


De l’autre côté, « il faut absolument vérifier l’exactitude de ce qu’on apprend sur les réseaux sociaux », a décrété la représentante de « Democracy-now  », reconnaissant la nécessité de s’assurer de la précision et de l’exactitude des informations livrées par les nouveaux médias.  Le site www.democracynow.org parle de toutes ces questions, a-t-elle dit, avant de reconnaître que l’avantage des nouveaux médias est qu’ils permettent de faire entendre la voix de la minorité.


À ce propos, la représentante de la Ligue des électrices aux États-Unis a dénoncé les émissions de Fox News Network et de CNN, qui diffusent des émissions 24 heures sur 24 en essayant d’influencer les téléspectateurs, tandis que le Directeur de campagne et Conseiller général de AVAAZ a rappelé qu’il avait fallu le scandale de « News Corporation » au Royaume-Uni pour qu’on se penche sur la question du monopole dans les médias.


Pour le journaliste du réseau Huffington Post, il est important de mettre au jour la collusion entre les autorités publiques et les grandes entreprises.  Or, les médias sociaux sont plus à même de le faire que les médias traditionnels.  Il a aussi souligné l’avantage que présente la réactivité des médias sociaux par rapport à la passivité des autres médias tels que la chaîne de télévision CNN qui a récemment perdu 50% de ses téléspectateurs.


Illustrant cette réactivité des nouveaux médias, le Conseiller général de AVAAZ a relevé que les projets de lois aux États-Unis prévoyant de réglementer l’Internet seraient passés inaperçus si les réseaux sociaux n’avaient pas alerté l’opinion et fait signer des pétitions.


Outre l’influence des autorités et des grandes entreprises, les médias traditionnels peuvent être influencés par la publicité, qui joue un rôle si important dans les médias américains, a relevé la représentante de Green Panthers.


Dans les pays en développement, les médias sociaux et les téléphones mobiles portent en eux un grand potentiel de développement, a relevé le représentant d’Avocats sans frontières, mais l’accès à l’Internet reste très difficile dans certains de ces pays, a indiqué la Directrice de Reporters sans frontières, soulignant le rôle d’autant plus important de la téléphonie mobile.


Parallèlement, ces médias sont facilement accessibles aux enfants dans le monde développé, a relevé la représentante de l’organisation Operation Peace for Unity.  À cet égard, le représentant de l’UNESCO a expliqué que cette organisation avait lancé un projet d’apprentissage des médias à l’intention des enfants.


Si le représentant de l’UNESCO a signalé l’existence d’un système de localisation géographique des images reçues sur les nouveaux médias, utile pour vérifier les informations, le journaliste du Huffington Post a suggéré de bien former les utilisateurs de ces médias pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains de ceux qui cherchent à les réprimer.


Le débat s’est d’ailleurs poursuivi sur le terrain de la sécurité des journalistes.  La Directrice de Reporters sans frontières a reconnu que les gouvernements devaient agir davantage pour garantir la protection de ces professionnels.  Reporters sans frontières a établi un bilan des mesures prises pour appliquer la résolution 1738 du Conseil de sécurité, a-t-elle indiqué à cet égard.  Notant que les représentants d’ONG sont parfois dans une situation encore plus dangereuse que celle des journalistes, elle a attiré aussi l’attention sur la sécurité des chauffeurs et des interprètes qui accompagnent les journalistes dans leur travail.


Le représentant de l’UNESCO a affirmé l’importance de la résolution 1738, estimant qu’il fallait déjà bien la mettre en œuvre avant d’envisager d’autres instruments juridiques.  C’est une question que l’UNESCO va examiner dans la mise en œuvre du Plan d’action sur la question, a-t-il annoncé.


Pour sa part, l’auteur de « Democracy-now » a avoué être très préoccupée de la situation aux États-Unis.  Elle a rappelé l’existence d’une loi qui interdit aux soldats de descendre dans la rue mais a souligné que la police américaine à tendance à se militariser.  Elle a relaté de façon détaillée des incidents violents avec des unités de police qu’elle avait vécus lors d’une manifestation.


Sur le plan juridique, la représentante de Light Millenium Organization a indiqué que la promotion de l’accès du grand public aux moyens de télédiffusion est une liberté prise en compte par la Constitution des États-Unis.  Elle a souhaité que l’ONU agisse dans le même sens et s’est étonnée que cela ne soit pas un des buts des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Enfin, la représentante de Media Global News a regretté que les intervenants du début de la réunion n’aient pas participé au débat interactif avec des journalistes militants, mais ils en étaient empêchés pour des raisons d’emploi du temps, a expliqué le représentant de l’UNESCO.


Dans les remarques de clôture, le représentant d’AVAAZ a déclaré qu’il avait tendance à faire plus confiance aux vidéos provenant du terrain qu’aux reporters qui se trouvent à des milliers de kilomètres de l’action.  De son côté, le journaliste du Huffington Post, notant que 76 journalistes ont été arrêtés dans des pays démocratiques, a jugé que ce serait une erreur de se concentrer sur une seule partie du monde.  Il faut aussi, a-t-il ajouté, s’intéresser aux informations diffusées par ceux qui ne sont pas d’accord avec nous.  Dressant un parallèle avec la peinture murale qui orne la salle du Conseil de sécurité, la représentante de « Democracy-now » a dit qu’il était de notre devoir de mettre en lumière tous les « tableaux de Guernica » pour montrer la réalité de la guerre partout dans le monde, sans embellir ni occulter.  Enfin, la représentante de Reporters sans frontières a souligné que nos voix pouvaient transformer nos sociétés et empêcher les sociétés démocratiques de vendre aux pays autoritaires la technologie pour étouffer la voix des défenseurs de la démocratie.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité décide que le Soudan et le Soudan du Sud prendront des mesures pour cesser immédiatement les hostilités

CS/10632

Le Conseil de sécurité décide que le Soudan et le Soudan du Sud prendront des mesures pour cesser immédiatement les hostilités

02/05/2012
Conseil de sécuritéCS/10632
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6764e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DÉCIDE QUE LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD PRENDRONT

DES MESURES POUR CESSER IMMÉDIATEMENT LES HOSTILITÉS


Les deux pays sont également tenus de reprendre les négociations dans un délai de deux semaines


Le Conseil de sécurité, agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, a décidé, ce matin, que le Soudan et le Soudan du Sud prendront des mesures pour « cesser immédiatement toutes les hostilités, y compris les bombardements aériens », et « retirer sans condition toutes leurs forces armées de leur côté de la frontière ». 


De même, par sa résolution 2046 (2012), adoptée à l’unanimité, le Conseil a décidé que les deux pays doivent, dans un délai de deux semaines, « reprendre les négociations sans condition, sous les auspices du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine et avec le soutien du Président de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) ».


Ces négociations, dont la date sera fixée par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, en consultation avec les partenaires internationaux concernés, visent à parvenir à un accord sur les arrangements concernant le pétrole et les paiements y relatifs, le statut des ressortissants, le règlement du statut des zones frontalières contestées et revendiquées et la démarcation de la frontière, et le statut final de la zone d’Abyei.


Le Soudan et le Soudan du Sud devront, en outre, « cesser d’accueillir sur leur territoire ou de soutenir des groupes rebelles actifs contre l’autre État » et activer, dans un délai d’une semaine, les mécanismes de sécurisation de la frontière, à savoir le Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière et la Zone frontalière démilitarisée et sécurisée.


Le Conseil de sécurité a appuyé « sans réserve » la décision adoptée, le 24 avril dernier, par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine en vue de réduire la tension actuelle entre les deux pays et de faciliter la reprise des négociations sur les questions postsécession et la normalisation de leurs relations.


Lors de la discussion qui a suivi l’adoption du texte, plusieurs délégations se sont félicitées de la détermination du Conseil de sécurité à régler ce conflit qui, ont-elles dit, constitue une menace à la paix et à la sécurité régionales.


Le délégué de l’Afrique du Sud a dit espérer que la résolution 2046 contribuera à alimenter les efforts entrepris par l’Union africaine et a demandé aux parties d’accepter la feuille de route établie par le Conseil de paix et de sécurité de l’organisation et à reprendre immédiatement les négociations sous ses auspices. 


Avec cette résolution, « les parties seront désormais jugées à partir de leurs actions et non sur leurs paroles », a estimé la représentante des États-Unis, qui s’est déclarée prête à l’adoption de mesures qui imposent, le cas échéant, des sanctions à l’une ou à l’autre.


Son homologue de la Chine a néanmoins rappelé que son pays demeurait toujours prudent lorsqu’il s’agissait de l’emploi ou de la menace de l’emploi de sanctions dans la région.  Il a souligné que la communauté internationale devrait éviter de prendre partie, de faire pression sur les parties ou de s’immiscer dans les affaires de l’Union africaine ou de toute autre organisation régionale. 


La Fédération de Russie a regretté que certaines de ses préoccupations n’aient pas été prises en compte dans le texte, mais a salué le fait que la résolution 2046 mentionne les dégâts causés aux infrastructures pétrolières de Heglig ou la paralysie de leur fonctionnement, en émettant l’espoir que ces dégâts soient évalués et que des indemnisations soient assurées.


      Le Ministre des affaires étrangères du Soudan du Sud, M. Deng Alor Kuol, a assuré que son pays respecterait toutes les dispositions de la feuille de route, en précisant que son gouvernement avait ordonné le retrait de ses forces de police dans la région d’Abyei, le 28 avril dernier.  Le Soudan du Sud, a-t-il insisté, s’est engagé à cesser les hostilités et à reprendre les négociations sous les auspices de l’Union africaine. 


Le représentant du Soudan a déclaré, pour sa part, que la paix entre les deux pays ne pourrait être obtenue que lorsque le Soudan du Sud mettra fin à tout appui aux groupes armés rebelles.  À cet égard, il a déploré le fait que la résolution adoptée aujourd’hui n’indique nullement la date à laquelle cette question devrait être réglée, contrairement aux échéances établies pour d’autres situations, a-t-il dit. 


RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN


Texte de la résolution ( S/RES/2046 (2012 )


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions et déclarations antérieures sur la situation au Soudan et au Soudan du Sud, en particulier ses résolutions 1990 (2011), 2024 (2011) et 2032 (2011) et les déclarations de son président en date des 6 mars et 12 avril 2012, et rappelant également le degré de priorité qu’il attache à ce que toutes les questions issues de l’Accord de paix global qui restent non réglées le soient d’urgence et complètement,


Réaffirmant la force de son attachement à la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale du Soudan et du Soudan du Sud, ainsi qu’aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies,


Prenant note du paragraphe 7 de la décision prise le 24 avril 2012 par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, à sa 319e réunion, et déclarant à nouveau que les frontières territoriales des États ne sauraient être modifiées par la force et que les différends territoriaux doivent être réglés exclusivement par des moyens pacifiques,


Rappelant l’importance des principes de règlement des différends internationaux par des moyens pacifiques, de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération régionale,


Fermement attaché à l’idée de voir le Soudan et le Soudan du Sud devenir deux États économiquement prospères vivant côte à côte dans la paix, la sécurité et la stabilité, et soulignant combien il importe de créer un climat de confiance réciproque et des conditions propices à la stabilité à long terme et au développement économique,


Condamnant les incidents répétés de violence transfrontière entre le Soudan et le Soudan du Sud, notamment les mouvements de troupes, la prise et l’occupation de Heglig, le soutien à des forces supplétives et les bombardements aériens effectués par les forces armées soudanaises,


Condamnant les actes de tout groupe armé visant à renverser par la force le Gouvernement du Soudan ou celui du Soudan du Sud,


Se déclarant profondément préoccupé par la situation humanitaire créée par les combats entre le Soudan et le Soudan du Sud, ainsi que par la poursuite des combats dans les États du Kordofan méridional et du Nil bleu au Soudan,


Condamnant vigoureusement tout acte de violence commis contre des civils en violation du droit international humanitaire et du droit des droits de l’homme,


Se félicitant de ce que l’armée du Soudan du Sud se soit retirée de Heglig et demandant que cessent immédiatement les bombardements aériens du Soudan du Sud effectués par les forces armées soudanaises,


Condamnant vigoureusement les violations des droits fondamentaux des non-combattants dans la zone touchée, les dommages causés à l’infrastructure économique, en particulier aux installations pétrolières, ainsi que toutes les déclarations incendiaires, qui conduisent à une diabolisation réciproque et peuvent entraîner des actes hostiles de la part d’éléments extrémistes, y compris des attentats motivés par la xénophobie,


Demandant qu’une mission impartiale d’établissement des faits soit chargée d’évaluer les dommages et les pertes économiques et humanitaires, y compris les dégâts subis par les installations pétrolières et d’autres éléments clefs d’infrastructure, à Heglig et alentour,


Se disant profondément préoccupé par le sort des ressortissants de chacun des deux pays résidant sur le territoire de l’autre, après la fin, le 8 avril 2012, de la période de transition,


Rappelant l’Accord du 29 juin 2011 entre le Gouvernement du Soudan et celui du Soudan du Sud sur la sécurité des frontières et le Mécanisme conjoint pour les questions politiques et la sécurité, prenant note de l’engagement pris en son paragraphe 2 de créer une Zone frontalière démilitarisée et sécurisée, et rappelant également l’Accord du 30 juillet 2011 entre le Gouvernement du Soudan et le Gouvernement du Soudan du Sud sur la Mission d’appui au contrôle de la frontière, qui prévoit la création d’un Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière, dont la zone de responsabilité correspondrait à la Zone frontalière démilitarisée et sécurisée, et d’un Mécanisme conjoint pour les questions politiques et la sécurité,


Sachant qu’il est urgent que le Soudan et le Soudan du Sud entament le processus de démilitarisation de la frontière,


Déplorant que les forces de sécurité du Soudan et du Soudan du Sud ne se soient pas redéployées hors de la zone d’Abyei comme le prévoyaient leur accord du 20 juin 2011 et la résolution 1990 (2011),


Convaincu qu’il ne saurait y avoir de solution militaire au conflit dans le Kordofan méridional et dans le Nil bleu, et soulignant la nécessité et l’urgence d’un règlement politique et négocié, fondé sur le respect de la diversité dans l’unité,


Réaffirmant ses résolutions antérieures 1674 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé, 1612 (2005), 1882 (2009) et 1998 (2011) sur les enfants dans les conflits armés, 1502 (2003) sur la protection du personnel humanitaire des Nations Unies et 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010) sur les femmes, la paix et la sécurité,


Se félicitant que l’Union africaine continue de s’efforcer d’aider le Soudan et le Soudan du Sud à surmonter les conflits et l’amertume hérités du passé, notamment grâce à la conclusion de l’Accord de paix global de janvier 2005, à sa mise en œuvre, en particulier la tenue du référendum d’autodétermination du Soudan du Sud, et aux négociations sur les relations après la sécession,



Rendant hommage à l’action menée par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, notamment son président, le Président Thabo Mbeki, les anciens Présidents Abdulsalami Abubakar et Pierre Buyoya, le Président de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, Meles Zenawi, Premier Ministre de l’Éthiopie, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Soudan et le Soudan du Sud, Haile Menkerios, et la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA),


Déclarant appuyer sans réserve la décision adoptée par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine à sa trois cent dix-neuvième réunion, tenue au niveau ministériel, sur la situation entre la République du Soudan et la République du Soudan du Sud, en vue de réduire la tension actuelle et de faciliter la reprise des négociations sur les questions postsécession et la normalisation de leurs relations, y compris, en particulier,  la Feuille de route décrite dans cette décision,


Constatant que la situation actuelle le long de la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud constitue une grave menace contre la paix et la sécurité internationales,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Décide que le Soudan et le Soudan du Sud prendront les mesures suivantes avec effet immédiat, sauf stipulation contraire énoncée ci-après :


i)    Cesser immédiatement toutes les hostilités, y compris les bombardements aériens, les parties devant formellement exprimer leur engagement à cet égard au Président de la Commission de l’Union africaine et au Président du Conseil de sécurité, dans un délai de 48 heures à compter de l’adoption de la présente résolution;


ii)   Retirer sans condition toutes leurs forces armées de leur côté de la frontière, conformément aux accords adoptés précédemment, y compris l’Accord du 30 juillet 2011 sur la Mission d’appui au contrôle de la frontière;


iii)  Activer, dans un délai d’une semaine à compter de l’adoption de la présente résolution, les mécanismes nécessaires de sécurisation de la frontière, à savoir le Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière et la Zone frontalière démilitarisée et sécurisée, conformément à la carte administrative et sécuritaire présentée aux parties par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine en novembre 2011, étant entendu que cette carte ne préjuge en rien du résultat des négociations en cours sur les zones contestées et la démarcation de la frontière;


iv)   Cesser d’accueillir sur leur territoire ou de soutenir des groupes rebelles actifs contre l’autre État;


v)    Activer le Comité ad hoc prévu dans le cadre du Mécanisme conjoint pour les questions de politique et la sécurité, afin de recevoir les plaintes et allégations formulées par l’une des parties contre l’autre et d’enquêter sur elles;


vi)   Mettre fin immédiatement à toute propagande hostile et aux déclarations incendiaires dans les médias, ainsi qu’à tous les attentats dirigés dans un des États contre les biens et les symboles religieux et culturels des ressortissants de l’autre État, étant entendu que chacun des deux gouvernements assumera pleinement la responsabilité de protéger les ressortissants de l’autre, conformément aux principes internationaux, et comme ils en sont convenus dans l’Accord-cadre sur le statut des ressortissants de l’autre État et les questions connexes qu’ils ont paraphé en mars 2012;


vii)  Mettre en œuvre les dispositions pendantes de l’Accord du 20 juin 2011 sur les arrangements administratifs et sécuritaires temporaires pour la zone d’Abyei, en particulier le redéploiement hors de la zone d’Abyei, dans un délai de deux semaines à compter de l’adoption de la présente résolution, de toutes les forces du Soudan et du Soudan du Sud;


2.    Décide que le Soudan et le Soudan du Sud doivent reprendre les négociations sans condition, sous les auspices du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine et avec le soutien du Président de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), dans un délai de deux semaines à compter de l’adoption de la présente résolution et à une date qui sera fixée par le Groupe de haut niveau en consultation avec les partenaires internationaux concernés, aux fins de parvenir à un accord sur les questions cruciales suivantes:


i)    Les arrangements concernant le pétrole et les paiements y relatifs;


ii)   Le statut des ressortissants qui résident dans l’autre pays, conformément à l’Accord-cadre sur le statut des ressortissants de l’autre État et les questions connexes paraphé en mars 2012;


iii)  Le règlement du statut des zones frontalières contestées et revendiquées et la démarcation de la frontière;


iv)   Le statut final de la zone d’Abyei;


3.    Décide que le Gouvernement du Soudan et le Mouvement populaire de libération du Soudan (Nord) (SPLM-N) doivent apporter leur entière coopération au Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine et au Président de l’IGAD, afin de parvenir à un règlement négocié sur la base de l’Accord-cadre du 28 juin 2011 sur le partenariat politique entre le Parti du Congrès national (NCP) et le SPLM-N et des arrangements politiques et de sécurité dans les États du Nil bleu et du Kordofan méridional;


4.    Engage fortement le Soudan et le SPLM-N à accepter la proposition tripartite présentée par l’Union africaine, l’Organisation des Nations Unies et la Ligue des États arabes, consistant à ouvrir aux humanitaires l’accès aux populations touchées dans les deux zones, en garantissant au personnel humanitaire de l’ONU et aux autres humanitaires, conformément au droit international applicable, y compris les dispositions applicables du droit humanitaire, et dans le respect des principes régissant l’assistance humanitaire d’urgence, un accès immédiat et sans entrave aux populations touchées par le conflit et en autorisant l’acheminement de fournitures et de matériel, afin de leur permettre de s’acquitter de leur mandat efficacement et en toute sécurité;


5.    Décide que les négociations visées au paragraphe 2 ci-dessus doivent être conclues dans les trois mois suivant l’adoption de la présente résolution et, si elles n’aboutissent pas à un accord sur tout ou partie des points en question dans ce délai, prie le Secrétaire général, agissant en consultation avec le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, le Président de l’IGAD et le Président de la Commission de l’Union africaine, de lui soumettre dans un délai de quatre mois à compter de l’adoption de la présente résolution, un rapport sur l’état des négociations, y compris des propositions détaillées sur toutes les questions en suspens;


6.    Prie le Secrétaire général de consulter l’Union africaine sur l’application de la présente résolution et des décisions du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, de collaborer étroitement à l’action de facilitation menée par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, et de l’informer dans un délai de 15 jours, et par la suite toutes les deux semaines, de la façon dont le Soudan, le Soudan du Sud et le SPLM-N se conformeront aux dispositions de la présente résolution, et déclare compter prendre des mesures supplémentaires en vertu de l’Article 41 de la Charte si l’une ou l’autre des parties ou toutes les parties ne se sont pas conformées aux décisions énoncées dans la présente résolution;


7.    Engage toutes les parties à défendre et promouvoir les droits de l’homme, y compris ceux des femmes et des membres des groupes vulnérables, à s’acquitter des obligations que le droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, met à leur charge, et demande que les personnes responsables de graves violations de ces droits, notamment de violences sexuelles, soient tenues d’en répondre;


8.    Salue les efforts déployés par la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei pour s’acquitter de son mandat, exprime sa profonde gratitude au commandant de la Force et aux pays qui lui fournissent des contingents, et entend examiner le mandat de la FISNUA en tenant compte de la manière dont le Soudan et le Soudan du Sud auront respecté les décisions énoncées dans la présente résolution et tenu les engagements qu’ils ont pris dans les accords du 29 juin et du 30 juillet 2011;


9.    Souligne combien il est nécessaire et important de rétablir une paix globale, juste et durable entre le Soudan et le Soudan du Sud;


10.   Décide de demeurer activement saisi de la question.


Déclarations


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a affirmé que son pays se félicitait de l’adoption de la résolution 2046 qui souligne l’appui unanime du Conseil de sécurité à la feuille de route de l’Union africaine.  Le conflit actuel entre le Soudan et le Soudan du Sud est au bord d’une guerre complète et soutenue, a-t-elle dit, en précisant qu’il constituait clairement une menace à la paix et à la sécurité internationales.  Les deux pays sont près de revenir aux horreurs du passé, a-t-elle fait remarquer.  Les combats doivent cesser maintenant, a-t-elle insisté, en notant que les tensions étaient liées aux causes profondes du conflit. 


Avec cette résolution, les parties seront désormais jugées à partir de leurs actions et non sur leurs paroles, a expliqué Mme Rice, en énumérant certaines des dispositions du texte.  Le Conseil de sécurité est uni et déterminé, a-t-elle dit, en se déclarant prête à l’adoption de mesures qui imposent, le cas échéant, des sanctions à l’une ou l’autre des parties.  La représentante a souligné des rapports faisant état de bombardements aériens continus du Soudan contre le Soudan du Sud, les qualifiant d’inquiétants.  De même, le Gouvernement du Soudan du Sud devrait se retenir de mener toute attaque de représailles.  Les États-Unis demandent aux deux parties de mettre en œuvre sans délai et intégralement le communiqué du 24 avril du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, a déclaré Mme Rice avant de conclure.


M. LI BAODONG (Chine) s’est dit très inquiet de la détérioration récente de la situation entre les deux pays.  Il a émis l’espoir que les deux pays mettront fin à tout acte de violence et qu’ils respecteront l’intégrité territoriale de l’un et de l’autre.  Il a aussi émis l’espoir que les deux parties résoudront la question dans un dialogue de bonne foi et établiront des relations de bon voisinage dans leur intérêt mutuel.  Il a rappelé que la Chine avait toujours souligné que la communauté internationale devait éviter de prendre partie, faire pression sur les parties ou s’ingérer dans les affaires de l’Union africaine ou de toute autre organisation régionale. 


La Chine est par ailleurs toujours prudente lorsqu’il s’agit de l’emploi ou de la menace de l’emploi de sanctions dans la région, a-t-il dit.  Sa délégation, a-t-il indiqué, se félicite « des efforts inlassables » de l’Union africaine et de la feuille de route adoptée à cet égard.  Le représentant a émis l’espoir que les deux pays adopteront des mesures pratiques pour mettre en œuvre la feuille de route.  Il a souligné que son pays avait voté en faveur de la résolution 2046 car il continuera à jouer un rôle constructif pour promouvoir le bon règlement des questions entres les pays.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a affirmé que son pays était préoccupé par le conflit actuel entre le Soudan et le Soudan du Sud.  Le communiqué du 24 avril de l’Union africaine établit une feuille de route demandant aux deux pays de parvenir à un accord, a-t-il notamment précisé.  Il s’est dit heureux que le Conseil de sécurité ait adopté la résolution 2046, en espérant qu’elle contribuera à alimenter les efforts entrepris par l’Union africaine.  Le représentant de l’Afrique du Sud a demandé aux parties d’accepter la feuille de route de l’Union africaine et de reprendre immédiatement les négociations sous ses auspices. 


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a considéré que les événements récents, y compris des opérations transfrontalières et les dommages causés aux infrastructures économiques et pétrolières, étaient très préoccupants.  Il a souligné qu’une guerre entre les deux pays serait un recul important alors qu’ils doivent œuvrer pour guérir les profondes blessures causées par de longues décennies de conflit.  Il a également noté que le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine facilite le dialogue entre les deux pays depuis plusieurs années et qu’il existe un calendrier raisonnable pour régler leurs différentes questions. 


Dans ce contexte, le représentant a souligné que des négociations sérieuses permettraient d’établir une relation durable entre les deux pays sur la base de leur indépendance et du respect de leur intégrité territoriale.  Il a noté que l’Inde a voté pour cette résolution car elle appuie les efforts de l’Union africaine et qu’elle est en accord avec son communiqué du 24 avril 2012.  Il a demandé aux deux pays de cesser toute hostilité par la force militaire ou par l’intermédiaire des différents groupes armés qui sont présents dans la région.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a affirmé que la résolution 2046 que le Conseil de sécurité vient d’adopter adressait aux deux parties un message clair.  Le Conseil de sécurité réagit de manière opportune et appropriée pour faire face à une menace évidente à la paix et à la sécurité régionales, a ajouté le représentant.  Il incombe désormais aux gouvernements de saisir l’occasion qui leur est offerte de reprendre les négociations dans l’intérêt de leurs peuples respectifs, a-t-il conclu.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que sa délégation avait voté en faveur de la résolution 2046, en tenant compte de la nécessité de surmonter les dangers actuels dans les relations entre le Soudan et le Soudan du Sud.  La Fédération de Russie est en faveur d’un règlement des problèmes en Afrique, par les organisations régionales, et avec l’appui de la communauté internationale, a-t-il souligné.  Il a toutefois regretté que certaines préoccupations exprimées par la Fédération de Russie n’avaient pas été prises en compte dans le texte.  En revanche, la résolution 2046 fait mention des dégâts causés aux infrastructures pétrolières de Heglig ou de la paralysie de leur fonctionnement, s’est-il félicité, en émettant l’espoir que ces dégâts soient évalués et que des indemnisations soient assurées. 


Il est inacceptable que, dans les États du Kordofan méridional et du Nil bleu, des groupes armés poursuivent des activités déstabilisatrices, a-t-il dénoncé, en se déclarant convaincu qu’ils bénéficient d’un appui extérieur.  Le représentant a estimé que la résolution adoptée aujourd’hui ne pouvait toutefois pas être élargie au règlement de la question dans ces deux États.  Il a ajouté que l’instrument politico-diplomatique était loin d’avoir été entièrement utilisé et que la possibilité de prendre des sanctions devrait être examinée attentivement.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a regretté que les premières mesures prises par la nouvelle République du Soudan du Sud aient été des actes de guerre et d’hostilité.  Il a estimé qu’il était impératif que les deux parties adoptent à nouveau la volonté politique et le compromis qui ont conduit à la signature, en 2005, de l’Accord de paix global.  Le Soudan et le Soudan du Sud doivent fonder leurs relations sur la base du respect mutuel, de la viabilité et de la prospérité des deux pays, a-t-il rappelé.  Le représentant a estimé qu’avec l’adoption de la présente résolution, le Conseil de sécurité avait pris une mesure claire en vue d’appuyer les efforts de l’Union africaine et d’encourager les deux pays à reprendre la voie de la paix.


M. MARTIN BRIENS (France) a estimé que l’Union africaine avait tout mis en œuvre ces dernières semaines pour éviter une escalade du conflit actuel entre le Soudan et le Soudan du Sud et pour permettre une reprise rapide des négociations entre les deux États sur les questions qui demeurent en suspens depuis l’Accord de paix de 2005.  Il a rappelé que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait adopté, au niveau ministériel, un plan d’action de sortie de crise, qui s’adresse au Soudan et au Soudan du Sud, et qui leur fixe des échéances claires, et que l’Union africaine s’était ensuite adressée à ce Conseil pour qu’il endosse ce plan. 


Le représentant s’est ainsi félicité de l’adoption à l’unanimité de la résolution 2046 qui entérine le plan d’action de l’Union africaine.  Grâce au vote d’aujourd’hui, ce plan d’action bénéficie de l’autorité d’une résolution placée sous le Chapitre VII, comme le souhaitait l’Union africaine, a-t-il souligné.  M. Briens a notamment noté qu’avec cette résolution, le Conseil de sécurité souligne qu’il attend du Soudan, et du Soudan du Sud, qu’ils cessent immédiatement les hostilités, qu’ils mettent en place une zone démilitarisée le long de leur frontière commune, et qu’ils retirent leurs troupes de la région contestée d’Abyei.  Il a également souligné que cette résolution présentait une voie de sortie de crise claire et qu’il revenait, à présent, aux parties de la mettre en œuvre immédiatement.


M. KODJO MENAN (Togo) a souligné que le Conseil de sécurité avait pris la bonne décision en adoptant, aujourd’hui, une position ferme pour faire face à cette situation qui menace la paix et la sécurité dans la région.  Le règlement du conflit entre les deux pays ne saurait se faire qu’à travers le dialogue et la négociation, a-t-il estimé.  Le Togo, a-t-il dit, exhorte les deux pays à reprendre les négociations sereinement sous l’égide de l’Union africaine, a ajouté son représentant. 


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a souligné que la résolution 2046 invitait les parties à arrêter immédiatement toute confrontation et à s’engager à mettre en œuvre tous les accords préalablement conclus.  Il a ensuite salué la décision prise par le Gouvernement du Soudan en vue de régler les questions en suspens entre les deux pays.  Il est essentiel qu’à ce stade, les deux pays s’abstiennent de recourir à la force et c’est pourquoi, le Maroc les invite à s’engager dans la voie du dialogue et à reprendre les négociations.  Avant de conclure, il a rappelé la position de principe du Maroc qui encourage toujours le dialogue et la négociation, a-t-il dit.


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a affirmé qu’avec l’adoption de la résolution 2046, le Conseil de sécurité avait montré qu’il était déterminé à mettre fin à ce conflit.  Les parties, a-t-il dit, ont également des obligations contraignantes pour régler le conflit dans les États du Kordofan méridional et du Nil bleu.  Le représentant a dit espérer que le Soudan et le Soudan du Sud choisiront la voie de la paix, de la prospérité et de la stabilité pour le bien-être de leur peuple respectif.


M. SULJUK MUSTANSAR TARAR  (Pakistan) a estimé que la situation entre le Soudan et le Soudan du Sud s’était gravement détériorée avec l’occupation de Heglig.  Dans ce contexte, il a considéré que la communauté internationale devait encourager les deux pays à reprendre la voie du dialogue et de la paix.  Il s’est félicité que la résolution 2046 ait été adoptée à l’unanimité.  Le Pakistan appuie les efforts de l’Union africaine, a indiqué le représentant, en précisant que cet appui était basé sur la reconnaissance du rôle central de l’Union africaine en vue de résoudre les problèmes relatifs à l’Afrique. 


Le représentant a estimé que le Conseil de sécurité devrait jouer un rôle constructif pour faire face à la situation entre les deux pays et devait rester uni derrière l’Union africaine.  L’objectif général doit demeurer le dialogue, a-t-il ajouté, en regrettant que « certains membres du Conseil de sécurité aient choisi de s’engager vers une voie qui risque de créer des divisions au sein de cet organe ».  Il a également fait remarquer que des mentions du communiqué du 24 avril du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine n’avaient pas été reprises alors qu’elles étaient tout à fait pertinentes.  Il a aussi déploré le fait que ce communiqué ait été lu, par certains, de façon sélective.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) s’est dit convaincu que les deux parties avaient chacune leur part de responsabilité dans cette succession de faits irrationnels qui se déroulent au détriment des intérêts des deux pays.  Le Conseil, en votant pour cette résolution, ne fait que répondre à l’appel lancé par l’Union africaine et se conforme à la Charte des Nations Unies.  Le représentant a dit espérer que la paix entre le Soudan et le Soudan du Sud aura, avec ce texte, une nouvelle chance de succès.


M. JOÃO MARIA CABRAL(Portugal) s’est dit très préoccupé par les tensions qui opposent actuellement le Soudan et le Soudan du Sud.  Le représentant du Portugal a demandé aux deux parties de répondre favorablement et immédiatement aux demandes du Conseil de sécurité et de l’Union africaine.  Avant de conclure, il a mis l’accent sur les dispositions de la résolution portant sur la démilitarisation et les droits de l’homme.


M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) a estimé que la résolution 2046 devrait pouvoir contribuer à la cessation des hostilités et faciliter la reprise des négociations entre le Soudan et le Soudan du Sud.  Il a pris note de « l’engagement fort et profond » du Conseil de sécurité qui souhaite que ces deux pays deviennent deux États stables et prospères, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.  Il a souligné qu’il était essentiel que la résolution adoptée aujourd’hui soit basée sur le communiqué de l’Union africaine du 24 avril dernier et qu’elle réaffirme le ferme engagement du Conseil de sécurité vis-à-vis de l’intégrité territoriale et de l’indépendance du Soudan et du Soudan du Sud, en condamnant, a-t-il dit, les incidents répétés et les violences transfrontalières, en particulier l’« occupation » de Heglig et l’appui aux groupes armés.  Il a rappelé que l’utilisation de la force était inadmissible pour acquérir des territoires.


M. DENG ALOR KUOL, Ministre des affaires étrangères du Soudan du Sud, s’est félicité de la décision rapide du Conseil de sécurité de répondre à la demande de l’Union africaine d’approuver et de renforcer le communiqué du 24 avril de son Conseil de paix et de sécurité.  Le Ministre a affirmé que son pays s’engageait solennellement à respecter toutes les dispositions de la feuille de route établie par l’Union africaine.  Il a également assuré que son gouvernement avait ordonné le retrait de ses forces de police dans la région d’Abyei le 28 avril dernier.  Il a ajouté que le Soudan du Sud était engagé à cesser les hostilités et à reprendre les négociations sous les auspices de l’Union africaine. 


Le Ministre a dit espérer que la communauté internationale déploiera tous les efforts nécessaires pour obtenir le retrait immédiat et intégral des Forces armées soudanaises de la région d’Abyei.  Il s’est notamment félicité de l’engagement du Conseil de sécurité visant à renforcer le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine.  Il a, enfin, demandé à l’ONU et à ses États Membres de mobiliser, de façon urgente, une aide humanitaire pour les populations touchées par les bombardements aériens continus et les incursions terrestres du Soudan dans les États du nord du Soudan du Sud.


M. DAFFA-ALLA ELHAG ALI OSMAN (Soudan) a remercié les membres du Conseil de sécurité « qui ont insisté sur le fait que la résolution 2046 contient la condamnation de l’attaque de Heglig et qui l’ont décrite comme une violation de la souveraineté territoriale ».  Il a aussi salué les membres du Conseil de sécurité qui ont demandé qu’une enquête ou une mission d’établissement des faits soit menée pour évaluer les « destructions considérables causées à Heglig ».  Il a estimé que la déclaration du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine réaffirmait la confiance dans le Groupe de haut niveau pour régler les questions en suspend entre les deux pays.  Le représentant a toutefois déclaré que la paix entre son pays et le Soudan du Sud ne pourrait être obtenue que lorsque ce dernier mettra fin à tout appui aux groupes armés rebelles.  À cet égard, il a déploré le fait que la résolution adoptée aujourd’hui n’indique nullement la date à laquelle cette question devrait être réglée, contrairement aux échéances établies pour d’autres situations, a-t-il dit. 


Pour le Soudan, la résolution ne tient pas compte de l’agression continue du Soudan du Sud, a-t-il fait remarquer, en estimant que les questions de sécurité qui concernent les deux pays doivent être abordées, en priorité, lorsque les négociations commenceront.  S’agissant des États du Kordofan méridional et du Nil bleu, le représentant a fait observer que le communiqué de l’Union africaine n’avait pas demandé au Conseil de sécurité de placer ces questions sous le Chapitre VII de la Charte de l’ONU.  Le Conseil de sécurité, a-t-il souligné, devrait vérifier l’authenticité de cette affirmation.  Avant de conclure, le représentant a réaffirmé que la politique du Soudan se basait sur le respect de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale des États.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité pour l’exercice des droits des Palestiniens adopte le programme de la Réunion internationale sur la Palestine prévue à l’UNESCO du 30 mai au 1er juin

AG/PAL/1229

Le Comité pour l’exercice des droits des Palestiniens adopte le programme de la Réunion internationale sur la Palestine prévue à l’UNESCO du 30 mai au 1er juin

2/05/2012
Assemblée généraleAG/PAL/1229
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité pour l’exercice des droits

inaliénables du peuple palestinien

341e séance – après-midi                                   


LE COMITÉ POUR L’EXERCICE DES DROITS DES PALESTINIENS ADOPTE LE PROGRAMME DE LA RÉUNION INTERNATIONALE

SUR LA PALESTINE PRÉVUE À L’UNESCO DU 30 MAI AU 1ER JUIN


Cette Réunion internationale aura pour thème « le rôle des jeunes

et des femmes dans le règlement pacifique de la question de Palestine »


Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien s’est réuni, cet après-midi au Siège de l’ONU, à New York, pour faire le point des questions politiques et humanitaires relatives au peuple palestinien, ainsi que pour adopter le programme de travail provisoire de la Réunion internationale des Nations Unies sur la question de Palestine qui se tiendra à l’UNESCO, à Paris, du 30 mai au 1er  juin 2012.


« Le rôle des jeunes et des femmes dans le règlement pacifique de la question de Palestine » sera le thème de la Réunion internationale, tandis que la Réunion des Nations Unies pour l’appui de la société civile à la paix israélo-palestinienne, qui se tiendra en même temps, abordera la question de « l’action de la société civile pour mettre fin à l’occupation: utilisation du pouvoir des jeunes et des femmes ».


En organisant ces évènements, « le Comité souhaite mobiliser la communauté internationale pour appuyer les initiatives des jeunes et des femmes sur le terrain et montrer comment utiliser au mieux leur énergie pour mettre fin pacifiquement à l’occupation israélienne », a expliqué M. Abdou Salam Diallo, du Sénégal, Président du Comité. 


Au début de la séance, M. Riyad Mansour, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, et M. Richard Wright, Directeur du Bureau de représentation de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) à New York, ont rendu compte de la situation dans le Territoire palestinien occupé, y compris a Jérusalem-Est.


S’agissant du processus politique, M. Mansour s’est particulièrement inquiété du « comportement criminel des colons israéliens ».  Il s’est félicité de la qualité du récent débat tenu au Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient qui a mis en évidence l’indignation internationale face au développement de colonies de peuplement autour de Jérusalem-Est et à la légalisation de trois avant-postes en Cisjordanie, annoncée le 24 avril par le Gouvernement israélien.  Il s’est dit très étonné par le manque de volonté politique du Conseil de sécurité et de la communauté internationale dans son ensemble, de traduire ce soutien international massif en mesures concrètes afin d’amener Israël à respecter ses obligations internationales et arrêter sa campagne de colonisation.


À cet égard, M. Diallo a précisé que, selon l’organisation israélienne « La paix maintenant », c’est la première fois depuis 1990 que le Gouvernement israélien crée une nouvelle colonie en régularisant des avant-postes.  Il a rappelé la déclaration adoptée par le Bureau du Comité pour faire part de sa profonde inquiétude concernant la décision prise par le Gouvernement israélien.


Par ailleurs, l’Observateur permanent de la Palestine a émis l’espoir que la grève de la faim entamée par des prisonniers palestiniens le 17 avril permettrait d’obtenir la libération de tous les détenus.  Il ne doit pas rester un seul soldat israélien sur notre territoire, a insisté l’Observateur palestinien, en espérant qu’il y aurait une réponse israélienne à la lettre adressée le 17 avril par le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, au Premier Ministre israélien.  Il s’est particulièrement inquiété de l’annonce de nouvelles élections en Israël le 4 septembre 2012, qui risque de créer, d’ici là, une paralysie.


En ce qui concerne la déclaration adoptée par le Quatuor à Washington le 11 avril, il a regretté l’insuffisance de mesures visant à faire face à la violence des colons israéliens.  M. Diallo a cependant souligné que le Quatuor a demandé à Israël de prendre des mesures pour faire cesser les violences en Cisjordanie.


En ce qui concerne Gaza, M. Mansour a lancé un appel à la levée du blocus, en espérant que l’économie de cette région puisse être relancée et que tous les accords signés soient appliqués.


« Il y a 5 millions de réfugiés qui dépendent de l’UNRWA pour leur survie », a déclaré pour sa part M. Wright.  Nous fournissons des services humanitaires et de développement directement aux Palestiniens, sans passer par les organisations non gouvernementales, a-t-il expliqué.  M. Wright a indiqué que l’UNRWA gère plus de 700 établissements d’enseignement, 137 dispensaires, et offre des services de secours aux réfugiés les plus pauvres.  Il a précisé que 1,2 million des réfugiés palestiniens vivent dans la pauvreté absolue et que l’UNRWA loge un tiers de ces réfugiés dans des camps.


Le Directeur du Bureau de New York de l’UNRWA a ensuite expliqué les conditions d’existence extrêmement difficiles des Palestiniens qui vivent à proximité des colonies israéliennes, avant de se dire également préoccupé par le sort de la communauté bédouine.  La violence a augmenté de près d’un tiers en 2011, a-t-il regretté, citant les nombreux incidents émanant de colons.  À Gaza, nous sommes responsables d’environ 1,2 million de personnes, mais le blocus empêche l’UNRWA d’apporter toute l’aide voulue et retarde les actions de reconstruction à mener après les destructions de 2008 et 2009.


Au Liban, a-t-il poursuivi, 450 000 réfugiés enregistrés vivent dans des conditions très précaires et dépendent complètement de l’UNRWA.  Il a demandé au Liban d’amender sa législation du travail pour donner aux réfugiés l’accès à l’emploi.  Enfin, a-t-il indiqué, il y a 500 000 réfugiés palestiniens en Syrie qui, s’ils étaient traditionnellement bien accueillis par les autorités syriennes, souffrent actuellement de la crise qui rend leur situation très précaire.


M. Wright a ensuite souligné la nécessité de combler les besoins financiers de l’Agence, qui bénéficie déjà de dons importants de l’Union européenne, des États-Unis, du Japon et de l’Australie, qui contribuent à hauteur d’environ 80% du budget de l’UNRWA.  Beaucoup de pays du Golfe contribuent également de façon significative à ce budget, a-t-il reconnu, ainsi que le Brésil et un certain nombre de pays d’Asie.  Sur un budget qui s’élève cette année à 620 millions de dollars, nous attendons encore 10% de ce montant, a-t-il annoncé.


Intervenant à son tour, M. Christopher Grima, Rapporteur du Comité, a présenté le rapport sur la Réunion internationale des Nations Unies sur la question de Palestine et les consultations menées avec les organisations de la société civile qui ont eu lieu à l’Office des Nations Unies à Genève, du 3 au 5 avril 2012.  Le message du Secrétaire général de l’ONU adressé à cette Réunion a souligné que la situation de plus de 4 600 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes nécessitait une attention urgente sur le terrain, a dit M. Grima. 


La Réunion d’avril s’est articulée autour de trois sessions plénières portant respectivement sur les conditions de détention inhumaines des prisonniers palestiniens; l’aspect juridique du statut des prisonniers politiques palestiniens et l’applicabilité de la quatrième Convention de Genève; et l’examen, par des experts, de l’aspect politique de la question des prisonniers palestiniens. 


M. Grima a indiqué que cette Réunion internationale avait été suivie de consultations avec des représentants de 12 organisations de la société civile actives sur la question de la Palestine, qui ont notamment exhorté le Comité à s’associer à leur campagne de boycott et de sanctions contre les colonies de peuplement israéliennes.  À l’occasion de cette Réunion, la délégation du Comité a rencontré des représentants de la Suisse, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).  Il a notamment été question du rôle de la Suisse en tant que pays dépositaire des conventions de Genève.  En outre, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a donné des informations sur les préparatifs en cours de la mission d’établissement des faits mandatée pour enquêter sur les conséquences des colonies de peuplement israéliennes sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels du peuple palestinien dans tous les domaines. 


Tous les documents relatifs à la tenue de cette Réunion internationale sont disponibles sur le site Internet de la Division des droits des Palestiniens, a indiqué M. Grima.  Il a précisé qu’un rapport complet de la Réunion sera préparé par le Secrétariat de l’ONU et sera publié comme un document officiel.


La séance de travail tenue par le Comité cet après-midi a été précédée de la projection du documentaire intitulé « Ceci est ma terre, Hébron ».  « Ce film témoigne de la situation intolérable qui prévaut dans le centre de cette ville palestinienne, où quelques centaines de colons irréductibles ont réussi, avec l’appui de l’armée israélienne, à imposer leur volonté à 160 000 Palestiniens sous le régime de l’occupation », a-t-il déploré.


Retraçant ensuite les faits intervenus depuis la séance du Comité du 27 mars, son Président, M. Diallo, a notamment rappelé la tenue du Sommet de la Ligue des États arabes à Bagdad, le 30 mars, qui a confirmé qu’une « paix juste et globale dans la région reste impossible sans un retrait complet d’Israël des territoires palestiniens occupés et des autres territoires arabes sur les frontières du 4 juin 1967 ».  Les dirigeants arabes ont également soutenu la requête déposée par la Palestine pour que l’ONU reconnaisse officiellement l’existence d’un État palestinien.


La prochaine réunion du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien aura lieu mercredi, le 16 mai, à partir de 15 heures.  Le Chef du Département des négociations de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), M. Saëb Erakat, viendra informer le Comité de la situation concernant le processus politique.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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M. Yadh ben Achour, de la Tunisie, entre au Comité des droits de l’homme

DH/5084

M. Yadh ben Achour, de la Tunisie, entre au Comité des droits de l’homme

01/05/2012
Assemblée généraleDH/5084
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Réunion des États parties

au Pacte international relatif aux

droits civils et politiques                                

Trente et unième Réunion

37e séance – matin


M. YADH BEN ACHOUR, DE LA TUNISIE, ENTRE AU COMITÉ DES DROITS DE L’HOMME


M. Yadh Ben Achour, de la Tunisie, a été fait aujourd’hui membre du Comité des droits de l’homme.  Les États parties au Pacte international relatif aux droits civils et politiques l’ont élu ce matin par acclamation pour remplacer un autre Tunisien, Abdelfattah Amor, décédé le 2 janvier dernier et dont le mandat courrait jusqu’au 31 décembre 2014.


M. Ben Achour briguait ce poste aux côtés de deux autres candidats, M. Marlon Manuel, des Philippines, et M. Ndiame Gaye, du Sénégal, qui ont retiré leur candidature, respectivement, les 4 et 25 avril 2012.


M. Ben Achour est avocat et expert en droit public.  Après son élection, le représentant de la Tunisie a salué en lui, « un éminent juriste et un professeur de grande qualité ».


Le Comité des droits de l’homme est un organe composé de 18 experts indépendants chargés de surveiller l’application par les États parties du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.


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Le Comité de l’information célèbre la toute première Journée internationale du jazz « outil éducatif et force de dialogue »

PI/2028

Le Comité de l’information célèbre la toute première Journée internationale du jazz « outil éducatif et force de dialogue »

30/04/2012
Assemblée généralePI/2028
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Célébration de la Journée internationale du jazz


LE COMITÉ DE L’INFORMATION CÉLÈBRE LA TOUTE PREMIÈRE JOURNÉE INTERNATIONALE DU JAZZ « OUTIL ÉDUCATIF ET FORCE DE DIALOGUE »


« Désapprendre l'intolérance: le jazz comme outil éducatif et force de dialogue ».  C’est sur ce thème que la toute première Journée internationale du Jazz a été célébrée cet après-midi au Siège de l’ONU, par le Comité de l’information de l’Assemblée générale.  La Journée s’est terminée par un concert organisé par la Mission permanente des États-Unis auprès des Nations Unies.


Mais avant cela, diplomates, musiciens et spécialistes du jazz ont été conviés à une table ronde ponctuée par des airs chantés et joués.  La manifestation, qui était organisée en partenariat avec l’initiative « Impact universitaire » et la Mission permanente de l’Inde auprès des Nations Unies, s’est achevée avec la projection du documentaire « Finding Carlton », de Susheel Kurien, sur l’histoire universelle du jazz et la migration de ce genre musical vers l’Inde.


Après quelques minutes de musique interprétée en direct, les invités ont vanté les mérites du jazz: l’ouverture, le dialogue, la compréhension, la liberté, l’harmonie, l’unité et l’improvisation.


Commentant cette « séance quelque peu inhabituelle », le Président du Comité de l’information, Eduardo Ulibarri, a estimé que la musique permet d’atteindre un des objectifs des Nations Unies qui est de faire tomber les obstacles et de jeter des ponts entre les peuples.  « Le jazz a été défini comme une musique ouverte pour des esprits ouverts, mais il peut aussi contribuer à ouvrir les esprits fermés », a-t-il dit à propos d’une musique qui est « né d’une réalité historique, l’esclavage, et s’est mué en un outil d’inclusion. »


Pour le Président du Comité, le jazz est « une métaphore de la tolérance et de l’unité dans la diversité ».  « Le jazz, c’est un rythme suave, syncopé, historique mais moderne ».  « C’est aussi l’Afrique, le Brésil, Cuba, l’Inde, Israël, la Palestine, et bien entendu les États-Unis, son berceau », a ajouté le diplomate costaricien.


« Le jazz est un vecteur de communication et de dialogue », a posé comme principe de base M. Manjeev Singh Puri, Représentant permanent par intérim de l’Inde auprès des Nations Unies.  Il a rappelé que le jazz avait voyagé par mer et par route pour arriver à Calcutta, dans les années 30.  Les grands thèmes des films de Bollywood ont les mêmes connotations que le jazz, a-t-il affirmé, en rappelant que la musique traditionnelle indienne laisse également une grande place à l’improvisation.


Plusieurs années après que Duke Ellington eut lancé l’histoire du jazz, l’émergence de cette musique à Calcutta démontre que « c’est un art universel », a commenté Mme Rosemary DiCarlo, Représentante permanente adjointe des États-Unis auprès des Nations Unies, pour qui le jazz a été enrichi par les musiques du monde entier. 


Le producteur du « Finding Carlton », M. Susheel Kurien, s’est dit frappé par le lien de confiance et de complicité entre les musiciens de jazz.  Il a d’ailleurs proposé non sans humour de faire du jazz la septième langue officielle des Nations Unies.


Les musiciens ont voulu montrer que le jazz est véritablement une « langue universelle » à mettre aux côtés des six langues officielles de l’ONU.  Grace Kelly, jeune compositrice et saxophoniste, s’est exprimée en chinois, la langue de ses ancêtres, avant d’improviser au saxophone sur la chanson « Let there be peace on earth ».


« Le jazz n’est pas un divertissement, c’est un art », a lancé en espagnol M. José Masso, producteur depuis 36 ans de l’émission «ConSalsa !» sur WBUR FM 90.9, à Boston.  Il a prôné le recours aux nouvelles technologies pour faire partager cette musique.


En russe, Alexandra Yabrov, gérante du Scullers Jazz Club, à Boston, a retracé l’origine de sa passion pour le jazz, dès son enfance dans l’ex-Union soviétique.  Son club de jazz accueille chaque soir un public très différent, a-t-elle dit pour illustrer le fait que « le jazz a toujours été un vecteur de communication entre des gens différents ». 


Chanteur, trompettiste, joueur de santour et compositeur américano-iraquien, Amir Elsaffar, a tenu lui aussi à intervenir dans la langue de ses ancêtres, l’arabe.  Il s’est présenté comme l’inventeur, en 2006, d’une musique alliant les accents du maqâm à ceux du jazz américain, les deux styles communiquant en toute harmonie.  Il l’a prouvé par un chant et un morceau de trompette.


En français, Aminata Annie Soumare, jeune chanteuse d’origine malienne, a rappelé avec fierté que le jazz est un dérivé des rythmes et musiques africains. Roland Schatz, pianiste concertiste, fondateur et administrateur de l’Institut international de recherche Media Tenor, dont le siège se trouve en Suisse, a dit que « le troisième pouvoir de la musique est que l’harmonie mène à l’harmonie ».


C’est en novembre 2011 que la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a proclamé le 30 avril Journée internationale du jazz. 


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La Commission de la population achève sa session 2012 en recommandant des mesures en faveur des aspirations des jeunes

POP/1006

La Commission de la population achève sa session 2012 en recommandant des mesures en faveur des aspirations des jeunes

27/04/2012
Conseil économique et socialPOP/1006
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la population et du développement            

Quarante-cinquième session                                 

9e séance – après-midi


LA COMMISSION DE LA POPULATION ACHÈVE SA SESSION 2012 EN RECOMMANDANT DES MESURES

EN FAVEUR DES ASPIRATIONS DES JEUNES


Sa prochaine session annuelle sera axée sur l’évolution des migrations


Réunie depuis le 23 avril, la Commission de la population et du développement a achevé, dans la soirée, ses travaux en adoptant par consensus un projet de résolution intitulé « Les adolescents et les jeunes », thème central de sa quarante-cinquième session et son rapport*.


Ce texte, qui est composé de 38 paragraphes, reconnaît que la génération de jeunes et d’adolescents que l’on connaît aujourd’hui dans le monde est la plus nombreuse de l’histoire et appelle, à nouveau, à la mise en œuvre complète du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, qui s’était tenue en 1994 au Caire, en Égypte. 


Il rappelle que le Programme d’action du Caire et les principales mesures pour la poursuite de son application nécessitent une mobilisation constante, ainsi que des ressources tant au niveau national qu’au niveau international, y compris des ressources nouvelles et supplémentaires pour les pays en développement.


Saluant cette adoption par consensus, le Président de la Commission, M. Hasan Kleib, de l’Indonésie, a, dans ses remarques de clôture, appelé les États Membres à « passer de la parole aux actes pour transcrire dans la réalité les recommandations adoptées ».  « Une opportunité phare se présentera dans deux mois », à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable à Rio, a-t-il dit, en soulignant que les adolescents et les jeunes sont « les acteurs de la construction d’un meilleur avenir ».


Le consensus auquel sont parvenues les délégations a également été salué par M. Jorge Bravo, Chef de la Section population et développement de la Division population du Département des affaires économiques et sociales (DAES), ainsi que par M. Werner Haug, Directeur de la Division technique du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).


Par ce texte, la Commission réaffirme d’abord le droit souverain de chaque pays à mettre en œuvre les recommandations du Programme d’action, et d’autres propositions du projet de résolution, conformément à leurs lois nationales et à leurs priorités en matière de développement, ainsi que dans le plein respect de la diversité religieuse, des valeurs éthiques et de l’héritage culturel de leur population et conformément aux droits de l’homme internationalement reconnus.


Elle encourage les États Membres à rencontrer les aspirations des jeunes et des adolescents, en particulier dans le domaine de l’éducation, de l’emploi, de la création de revenus et de la participation citoyenne.  Elle les appelle, entre autres, à assurer le droit à l’éducation des jeunes femmes et des filles, à une éducation de qualité sur un pied d’égalité avec les jeunes hommes et les garçons.


La Commission les exhorte aussi à améliorer et à soutenir activement des opportunités pour les jeunes d’accéder à des emplois productifs et à un travail décent.


En matière de santé, la Commission exhorte, en vertu de ce texte, les États à renforcer leurs infrastructures de base, ainsi que les ressources humaines et techniques, en vue d’améliorer leurs systèmes de santé, en particulier pour les jeunes et les adolescents.  Il appelle aussi les gouvernements à accorder la plus grande attention aux services de santé reproductive, à l’information et à l’éducation dans ce domaine dans le respect de leur vie privée et dans la confidentialité.  Elle reconnaît aussi les droits, les obligations et les responsabilités des parents ou des personnes juridiquement responsables dans la fourniture de conseils appropriés, et qui contribuent au développement des capacités des adolescents, sur les questions de sexualité et de reproduction.


Concernant le mariage, la Commission exhorte à protéger et promouvoir les droits de l’homme et les libertés fondamentales en ce qui concerne l’âge et le statut marital.  Elle appelle aussi les États à prendre toutes les mesures nécessaires pour éliminer toutes formes de discriminations à l’égard des filles et des jeunes femmes.


En vertu de ce texte, les États Membres doivent assurer le suivi de la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement.


Elle a aussi adopté deux projets de décision portant respectivement sur les travaux de la Commission au cours de l’année 2014, et la session extraordinaire sur la suite donnée à la Conférence internationale sur la population et le développement au-delà de 2014.


Par le premier texte, elle demande au Conseil économique et social (ECOSOC) que le rapport biennal du Secrétaire général sur les tendances démographiques soit examiné par ses soins lors de sa quarante-septième session, soit au cours de l’année 2014.  Elle souhaite ainsi s’assurer que le rapport biennal s’aligne sur les estimations et les projections démographiques** les plus récentes.


Par le second, elle souhaite que l’ECOSOC recommande à l’Assemblée générale que sa session extraordinaire sur la suite donnée à la Conférence internationale sur la population et le développement au-delà de 2014, qui doit se tenir lors de sa soixante-neuvième session afin d’évaluer le degré d’application du Programme d’action, ait lieu juste avant le débat général***. 


Au cours de cette dernière séance de travaux, la Commission a pris note du rapport du Secrétaire général sur l’exécution du programme et le bilan des activités menées dans le domaine de la population en 2011, ainsi que du projet de programme de travail de la Division de la population, Département des affaires économiques et sociales, pour la période 2014-2015****.


La quarante-cinquième session de la Commission a permis d’entendre des ministres, responsables d’institutions spécialisées de fonds, programmes et institutions spécialisées et représentants d’organisations non gouvernementales qui se sont, dans l’ensemble, dits préoccupés par le sort réservé aux adolescents et jeunes, groupe de population qui, en 2012, représente 1,6 milliard d’individus âgés de 12 à 24 ans.  La communauté internationale, ont-ils souligné, doit tenir compte de leurs besoins. 


Les États Membres ont également eu l’occasion d’entendre deux représentants de jeunes venus d’Indonésie et du Sénégal, ainsi que deux experts, Mme Shireen Jejeebhoy (Inde), et M. George Patton (Australie), spécialistes des questions de santé des adolescents.


Après avoir clos les travaux de la présente session, la Commission a immédiatement ouvert la première séance de sa quarante-sixième session, au cours de laquelle elle a élu M. Vlad Lupan (République de Moldova), au poste de président.  Elle a également adopté l’ordre du jour provisoire de sa quarante-sixième session, dont le thème sera « L’évolution des migrations: aspects démographiques », tel qu’amendé oralement par son Président*****.


MM. Eduardo José A. de Vega (Philippines), Juan Carlos Alfonso Fraga (Cuba) et Matthias Schikorski (Allemagne) ont été élus aux postes de vice-président de la Commission, au nom respectivement du Groupe des États d’Asie et du Pacifique, du Groupe de l’Amérique latine et des Caraïbes et du Groupe d’Europe occidentale.


* E/CN.9/2012/L.5

** E/CN.9/2012/L.3

*** E/CN.9/2012/L.4

**** E/CN.9/2012/7 et E/CN.9/2012/CRP.1

***** E/CN.9/2012/L.2


La version française de ces documents sera publiée à une date ultérieure.


Déclarations avant l’adoption du projet de résolution


M. HASAN KLEIB (Indonésie), Président de la Commission de la population et du développement, a rappelé aux délégations que la première version de ce projet de résolution avait circulé dès le 28 mars 2012, soit plus de trois semaines avant l’ouverture de la session, et que des consultations avaient ensuite très vite démarré sous l’égide de M. Pio Wennubst, Vice-Président de la Commission.


Le 16 avril, après des consultations, une première version du projet de résolution a circulé et ce n’est qu’après six jours de longues négociations, menées en marge des travaux de la quarante-cinquième session, que le texte final a pu être rédigé et présenté à la Commission.


Ce texte « reflète autant que possible et de manière honnête les positions des États Membres », a-t-il souligné, en notant ensuite qu’il n’est pas seulement bénéfique pour la Commission, « mais aussi pour les États Membres et la communauté internationale dans son ensemble ».  Il a invité les délégations à l’adopter par consensus, en appelant à leur responsabilité, à leur bonne volonté et à leur flexibilité.


M. PIO WENNUBST (Suisse), Vice-Président de la Commission, qui a coordonné les négociations sur le projet de résolution, a rappelé que la Commission de la population et du développement avait « une obligation vis-à-vis des jeunes ».  Il a fait remarquer que ce texte prenait en compte les interprétations de toutes les délégations et qu’il envisageait un ensemble équilibré de questions, telles que le développement, la pauvreté, la crise, les droits de l’homme, l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes, la santé -y compris la santé procréative et sexuelle-, la mortalité maternelle, le mariage, le VIH/sida, la violence, la discrimination, la criminalité, les jeunes migrants et, enfin, la nécessité de débloquer des ressources afin d’examiner toutes ces questions. 


Plusieurs délégations ont ensuite pris la parole pour appeler au consensus et défendre un texte qu’elles ont jugé équilibré et qui reflète, selon elles, l’esprit de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), du Caire, ainsi que son Programme d’action.  « Nous ne pouvons pas faire marche arrière et il nous faut, à présent, aller de l’avant », a fait remarquer le représentant des Philippines.


Saluant les efforts consentis par les délégations sur une question qui s’avère « controversée », la représentante de Cuba a toutefois souhaité réviser la formulation de deux dispositions du texte.  Sa délégation, a-t-il assuré, pourra ainsi se rallier au consensus sur le texte « même si celui-ci ne répond pas pleinement à ses attentes, a-t-elle dit. 


S’exprimant au nom du Groupe des États arabes, la représentante de l’Égypte a rappelé que l’un des principes de la CIPD était le droit souverain des États et le respect de toute appartenance religieuse, ethnique et culturelle.  Pour le groupe arabe, toute interprétation concernant l’éducation sexuelle doit se faire sous l’autorité des parents et des gardiens, conformément aux capacités des enfants, a-t-elle ajouté.


Sous les applaudissements de nombreuses délégations, le représentant de l’Afrique du Sud a ensuite cédé son siège à une jeune qui participait au sein de sa délégation car, a-t-il dit, elle avait « plus de légitimité pour intervenir sur un texte qui concerne les jeunes. ».  La jeune femme a aussi appelé à une adoption par consensus.


Cet appel a encore été relayé par le représentant du Pérou, de l’Uruguay, du Brésil et de la Colombie, qui ont invité les délégations à « faire progresser les choses » étant donné les enjeux auxquels sont confrontés et seront confrontés les jeunes de la planète.  Ces délégations d’Amérique latine ont toutefois déploré le fait que des « questions fondamentales » comme celles liées à l’orientation sexuelle et à la discrimination ne figuraient pas clairement dans le projet de résolution.  Ils ont également regretté l’absence, dans ce texte, d’une définition plus détaillée des « droits sexuels ».


L’observateur du Saint-Siège a, pour sa part, émis plusieurs réserves à l’encontre de ce projet de résolution, « qui tend à promouvoir l’avortement et la contraception », a-t-il dit.  En l’état, a-t-il estimé, le texte « encourage les jeunes à une vie immorale ».  C’est pourquoi, il a appelé les délégations à le rejeter.


Réagissant à ces propos, le représentant de l’Argentine s’est associé à la position des États latino-américains et a estimé que l’enjeu, ici, n’était « ni religieux, ni culturel, ni même lié à des questions de souveraineté ».  Il a ensuite appelé les délégations à se concentrer sur la santé publique de millions de jeunes femmes et de jeunes hommes dans le monde.  « Il faut appuyer ce texte », a-t-il insisté.


Estimant aussi que le projet de résolution constituait « le fruit d’un compromis », le représentant de la Belgique a prévenu que le fait d’ouvrir à nouveau le débat pour modifier le texte ne contribuerait pas à l’améliorer.  Si la Commission ne décide d’y apporter que des modifications techniques, sa délégation propose alors d’utiliser « un libellé plus général pour le paragraphe 20 du texte, a-t-il suggéré.


Le représentant de l’Algérie, intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, a qualifié de « très choquant » le fait qu’il n’y ait plus de services d’interprétation au-delà de 18 heures sur une question de cette importance.


La délégation des États-Unis, tout en rejoignant le consensus au sujet de ce texte, s’est dite préoccupée par un certain nombre de références aux droits de l’homme dans cette résolution.  La résolution ne devrait pas viser à inclure des éléments propres à certains droits de l’homme, comme le droit de bénéficier des normes les plus élevées possibles en matière de santé.


C’est le cas, par exemple, lorsque nous reconnaissons que l’accès à la médecine est l’un des éléments fondamentaux en vue d’aboutir progressivement à la pleine réalisation du droit de chacun à jouir des normes les plus élevées qui peuvent être établies en matière de santé physique et mentale.  Une large gamme d’actions et de politiques sont accessibles en vue de réaliser ce droit.  C’est pourquoi, les États-Unis estiment qu’il est inapproprié et, de facto, incorrect, que cette résolution tente de définir ce que contient ce droit.


La résolution utilise le terme « droits » pour des choses qui ne relèvent pas des droits de l’homme mais qui peuvent constituer des droits importants dans certains systèmes juridiques nationaux.  La violation de droits de l’homme ne peut, en général, être commise que par des acteurs étatiques, a-t-elle rappelé. 


En outre, les États-Unis sont en profond désaccord avec toute interprétation fondée sur l’utilisation du terme « incitation » dans la résolution selon laquelle la Commission exhorterait les États à limiter les droits fondamentaux des individus, tels que la liberté d’expression.  La délégation des États-Unis souligne également que la Commission de la population n’est pas le lieu le plus approprié pour discuter du financement du développement ou pour exprimer des engagements financiers supplémentaires.  À cet égard, les États-Unis demeurent fermement attachés aux principes et buts énoncés dans le Consensus de Monterrey et la Déclaration de Doha.


Déclarations après l’adoption du projet de résolution


Après une interruption de séance, consacrée à de nouvelles consultations, et à la suite de l’adoption par consensus du projet de résolution intitulé « Les adolescents et les jeunes », plusieurs délégations ont salué les efforts du Président, M. Hasan Kleib, ainsi que du facilitateur M. Pio Wennubst, et du secrétariat, qui ont permis d’adopter le texte par consensus, a souligné la représentante de la Nouvelle-Zélande.


Tout en estimant que le texte n’était pas parfait, la délégation du Brésil a reconnu que son adoption montrait qu’un consensus était possible.


Plusieurs États Membres, qui ont soutenu le texte en dépit de certaines dispositions, ont ensuite précisé leurs positions.  Les représentants de l’Ouganda et de la Fédération de Russie ont rappelé que l’éducation des enfants et des adolescents étaient du seul ressort des parents ou de leurs responsables légaux.  La représentante de l’Égypte, s’exprimant au nom du Groupe des États arabes, a émis une réserve sur les dispositions concernant le mariage des enfants.   Enfin, les représentants de Malte, de la Hongrie et du Chili ont souligné que certaines dispositions de la résolution liées à l’avortement n’étaient pas conformes à leur législation ou leur Constitution, qui interdit notamment de considérer l’avortement comme « un des services de planning familial ».  S’exprimant de manière plus ferme, l’observateur du Saint-Siège a déploré l’adoption de cette résolution qui promeut, a-t-il soutenu, l’avortement et les moyens de contraception, avant de souligner le rôle central des parents dans la famille.  La représentante du Guatemala a également regretté, de son côté, que la résolution n’insiste pas davantage « sur le rôle central de la famille dans l’éducation des jeunes et des adolescents ».


La représentante de la Pologne a estimé que les dispositions du texte relatives à la reconnaissance et à la promotion des droits sexuels et reproductifs, ainsi qu’à l’accès aux services de santé reproductive, devraient aussi être intégrées au Programme d’action du Caire, estimant que celles-ci ne constituent pas « un encouragement à l’avortement ».


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Le Conseil économique et social élit M. Francisco Thoumi, de la Colombie, à l’Organe international de contrôle des stupéfiants

ECOSOC/6509

Le Conseil économique et social élit M. Francisco Thoumi, de la Colombie, à l’Organe international de contrôle des stupéfiants

27/04/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6509
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Conseil économique et social

Reprise de la session d’organisation de 2012

11e séance – après-midi                                    


LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ÉLIT M. FRANCISCO THOUMI, DE LA COLOMBIE,

À L’ORGANE INTERNATIONAL DE CONTRÔLE DES STUPÉFIANTS


Le Conseil économique et social (ECOSOC) a élu, cet après-midi, M. Francisco Thoumi, de la Colombie, comme nouveau membre de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS).


M. Thoumi a été élu au second tour de scrutin, à l’issue d’un vote à bulletins secrets, avec 35 voix, contre 15 pour l’autre candidat, M. Carlos Maria Alvarez Vara, de l’Espagne.


Le nouvel élu occupera le poste devenu vacant à la suite de la démission de M. Camilo Uribe Granja, de la Colombie.


Son mandat, qui prend effet dès aujourd’hui, expirera le 1er  mars 2015.


L’Organe international de contrôle des stupéfiants, un des organes subsidiaires de l’ECOSOC, a été établi en 1968 par la Convention unique sur les stupéfiants de 1961.  Il est chargé de surveiller l'application des traités internationaux relatifs au contrôle des drogues.


L’ensemble de ses 13 membres sont élus par l’ECOSOC.  Trois membres ayant l’expérience de la médecine, de la pharmacologie ou de la pharmacie sont choisis sur une liste de personnes désignées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et 10 membres sur une liste de personnes désignées par les gouvernements.


La prochaine séance plénière de l’ECOSOC sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Conseil de sécurité élit M. Dalveer Bhandari, de l’Inde, à la Cour internationale de Justice

CS/10629

Le Conseil de sécurité élit M. Dalveer Bhandari, de l’Inde, à la Cour internationale de Justice

27/04/2012
Conseil de sécuritéCS/10629
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6763e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ÉLIT M. DALVEER BHANDARI, DE L’INDE, À LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE


Le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ont, ce matin, après un seul tour de scrutin, élu M. Dalveer Bhandari, de l’Inde, au poste de juge de la Cour internationale de Justice (CIJ), laissé vacantsuite à la démission, le 20 novembre 2011, du juge Al-Khasawneh, de la Jordanie.


M. Bhandari, dont le mandat expirera le 5 février 2018, a obtenu 13 voix contre 2 pour M. Florentino P. Feliciano, des Philippines. 


M. Bhandari* a siégé comme juge à la plus haute instance judiciaire de l’Inde pendant plus de 20 ans.  Il est actuellement juge principal à la Cour suprême de l’Inde.  


M. Bhandari est membre du Conseil exécutif de la branche indienne de l’Association de droit international depuis 1994.  En 2007, il a été élu à l’unanimité Président de la Fondation indienne de droit international et occupe actuellement toujours cette fonction.  Il a siégé comme juge à la Haute Cour de Delhi avant de devenir Président de la Haute Cour de Bombay.  Pendant 23 ans, M. Bhandari a connu une carrière prestigieuse en tant qu’avocat, avant d’être nommé juge à la plus haute instance judiciaire de l’Inde en 1991.


Pour être élu**, un candidat doit avoir obtenu la majorité absolue à la fois à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité.  Au Conseil, la majorité absolue est de 8 voix et aucune distinction n’est faite entre membres permanents et membres non permanents.  À l’Assemblée générale, la majorité absolue est de 97 voix.


Instituée en juin 1945 par la Charte des Nations Unies, la Cour internationale de Justice est l’organe judiciaire principal de l’Organisation.  Elle siège au Palais de la Paix, à La Haye (Pays-Bas).


Seule juridiction internationale de caractère universel à compétence générale, sa mission est de régler les différends de nature juridique qui lui sont soumis par les États et de donner des avis consultatifs sur les questions juridiques que peuvent lui poser les organes et les institutions spécialisées de l’ONU autorisés à le faire. 


* Curriculum des deux candidats

**  Les détails de la procédure de l’élection et les informations sur les candidats présentés par les groupes nationaux figurent dans les documentsS/2011/452, S/2011/453 et S/2011/454.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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L’Assemblée générale élit M. Dalver Bhandari, de l’Inde, comme juge à la Cour internationale de Justice (CIJ)

AG/11230

L’Assemblée générale élit M. Dalver Bhandari, de l’Inde, comme juge à la Cour internationale de Justice (CIJ)

27/04/2012
Assemblée générale AG/11230
 
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Assemblée générale

Soixante-sixième session

107e séance plénière – matin

 

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ÉLIT M. DALVER BHANDARI, DE L’INDE, COMME JUGE À LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE (CIJ)

 

L’Assemblée générale a élu, ce matin, parallèlement avec le Conseil de sécurité, M. Dalver Bandhari, de l’Inde, à la Cour internationale de Justice (CIJ), où il siègera en tant que juge à compter d’aujourd’hui, jusqu’au 5 février 2018.

 

M. Bandhari a été élu dès le premier tour de scrutin, avec 122 voix, l’autre candidat en lice, M. Florentino Feliciano, des Philippines, n’ayant recueilli que 58 voix.

 

Il remplacera ainsi le juge Awn Shawkat Al-Kashawneh, de la Jordanie, qui avait notifié*, le 20 novembre dernier, le Secrétaire général de sa décision de démissionner de la Cour avec effet au 31 décembre 2011, date à laquelle son siège était devenu vacant.  Le juge Bandhari achèvera ainsi le mandat de son prédécesseur, à savoir jusqu’au 5 février 2018.

 

La liste des candidats** et leur notice biographique*** avaient été communiquées au Secrétaire général par les groupes nationaux des États parties au Statut de la Cour.  Par une note****, le Secrétaire général informe que le Liban a retiré la candidature de M. Ghaleb Ghanem.

 

En vertu de l’article 8 du Statut de la Cour, les juges sont élus simultanément par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.  Pour être élus, les candidats doivent avoir obtenu la majorité absolue des voix dans les deux organes.  La majorité absolue, qui signifie la majorité de tous les électeurs votant ou non, est à l’Assemblée générale de 97 voix sur 193 États Membres et au Conseil de sécurité de 8 voix sur les 15 membres permanents et non permanents.  Les 15 juges qui composent la Cour sont élus pour un mandat de neuf ans et sont rééligibles.

 

Aux termes de l’article 2 du Statut de la Cour, les juges doivent être élus, sans égard pour leur nationalité, parmi les personnes jouissant de la plus haute considération morale, qui réunissent les conditions requises pour l’exercice, dans leur pays respectif, des plus hautes fonctions judiciaires, ou qui sont des jurisconsultes possédant une compétence notoire en matière de droit international.

 

Créée en 1946, la CIJ, dont le siège est à La Haye (Pays-Bas), est l’organe judiciaire principal de l’ONU.  Sa compétence est double: d’une part, la Cour règle les différends juridiques entre les États parties; et d’autre part, elle donne des avis consultatifs aux Nations Unies et à leurs institutions spécialisées.

 

La Cour internationale de Justice est composée, à compter d’aujourd’hui, des 15 membres suivants: MM. Peter Tomka (Slovaquie), Président; Bernardo Sepulveda-Amor (Mexique), Vice-Président; Hisashi Owada (Japon); Ronny Abraham (France), Kenneth Keith (Nouvelle-Zélande), Mohamed Bennouna (Maroc), Leonid Skotnikov (Fédération de Russie), Antonio A. Cançado Trindade (Brésil), Abudlqawi Ahmed Yusuf (Somalie), Christopher Greenwood (Royaume-Uni), Xue Hanqin (Chine), Giogio Gaja (Italie), Dalveer Bhandari (Inde) et Mmes Joan E. Donoghue (États-Unis) et Julia Sebutinde (Ouganda).

 

* A/66/766-S/2012/211

** A/66/766-S/2012/212

*** A/66/768-S/2012/213

****A/66/767/Add.1

 

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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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La Commission de la population clôt son débat général sur un appel des ONG en faveur de la santé, de l’éducation et de l’emploi des jeunes

POP/1005

La Commission de la population clôt son débat général sur un appel des ONG en faveur de la santé, de l’éducation et de l’emploi des jeunes

26/04/2012
Conseil économique et socialPOP/1005
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la population et du développement            

Quarante-cinquième session                                 

8e séance - matin


LA COMMISSION DE LA POPULATION CLÔT SON DÉBAT GÉNÉRAL SUR UN APPEL DES ONG

EN FAVEUR DE LA SANTÉ, DE L’ÉDUCATION ET DE L’EMPLOI DES JEUNES


Les États Membres doivent renforcer les engagements pris au Caire, il y a 18 ans, en faveur des jeunes et des adolescents en leur assurant une éducation, des soins de santé adaptés à leur âge et à leurs besoins, ainsi qu’un avenir professionnel, ont souligné, ce matin, plusieurs organisations non gouvernementales. 


La protection des droits à la santé sexuelle et à la santé reproductive, en particulier, sont reconnus comme étant des droits de l’homme par le Programme d’action du Caire, adopté en 1994, a ainsi rappelé le responsable d’« Amnesty international » devant la Commission de la population et du développement, au cours de la dernière séance consacrée à son débat général. 


Les États doivent faire disparaître les obstacles juridiques, politiques ou culturels qui empêchent l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive et promouvoir l’accès à une information sur les maladies sexuellement transmissibles comme le VIH/sida, ont demandé plusieurs d’entre elles, dont « Center for Reproductive Rights », « World Mission Foundation » ou « Action Canada for Population and Development ».


Les besoins des jeunes et des adolescents en matière de santé concernent aussi leur bonne santé mentale, leur bien-être psychosocial et le soutien à leur autonomisation et à l’acquisition d’une meilleure confiance en eux, ont souligné les ONG « The Society for Psychological Study of Social issues » et « The International Association of Applied Psychology », qui réunissent des psychologues et des psychiatres professionnels.


Un tiers de la population des pays en développement est âgée de moins de 20 ans et les États ne peuvent pas exclure cette donnée des débats qui auront lieu à Rio, lors de la Conférence sur le développement durable, en juin prochain, a souligné le représentant de l’organisation « World Youth Alliance ».  Ils doivent garder à l’esprit que les jeunes peuvent être des moteurs de développement, a-t-il souligné.


« Les gouvernements ne peuvent pas, non plus, négliger le rôle essentiel des femmes et des filles lorsqu’ils prennent des mesures en faveur de l’éradication de la pauvreté, de la promotion d’emplois décents ou de la croissance économique durable », a insisté la représentante de l’ONG « Soroptimist International », qui s’exprimait au nom de 90 000 femmes représentant 125 pays.  « Sans engagement formel en faveur de l’égalité des sexes, le développement ne pourra pas avancer et, de facto, le monde régressera », a-t-elle averti. 


Plusieurs ONG, dont l’« AARP » qui travaille avec les personnes âgées de plus de 50 ans, et « Vida y Familia de Guadalajara (VIFAC) », ont aussi mis l’accent sur le renversement de la pyramide démographique, au cours des années à venir.  Elles ont appelé à la création de programmes de formation et d’opportunités professionnelles pour les jeunes.


Ce matin, la Commission de la population et du développement a également pris note du rapport du Secrétaire général sur les activités menées, en 2011, par la Division de la population, ainsi que de la note stratégique du Secrétaire général pour la période 2014-2015.  Le rapport sur la Division a été présenté aux membres de la Commission par l’une de ses spécialistes des questions de la population, Mme Cheryl Sawyer.  


Au sein du Département des affaires économique et sociales, la Division de la population examine, notamment, les progrès réalisés par la communauté internationale en vue de la mise en œuvre des engagements pris en matière de population.  Elle travaille également à la sensibilisation aux questions démographiques.  L’un de ses objectifs consiste à publier des données sur divers aspects de la population et à améliorer l’accessibilité de ces informations aux États Membres.


Parmi les publications phares, réalisées par la Division, Mme Sawyer a cité le rapport sur les différences de taux de mortalité infantile fondées sur le sexe, qui constitue la première étude mondiale réalisée sur la question par l’ONU depuis plus de 10 ans.  La Division a également réalisé un CD-ROM de l’édition 2011 du Rapport mondial sur la mortalité, qui contient plusieurs indicateurs pour la période 1950-2010 dans 197 pays ou régions.  Huit planches murales ont encore été réalisées sur les thèmes de la contraception, des politiques de natalité, sur la mortalité ou sur la migration internationale.


C’est un « travail remarquable », ont estimé les délégations de la Chine et des États-Unis, qui ont salué les objectifs réalisés par cette Division en 2011, en dépit de vacance de postes.  Le représentant de la Norvège s’est, par ailleurs, inquiété de cette situation, tandis que son collègue de l’Indonésie a, quant à lui, demandé aux États Membres de mieux développer et exploiter les indicateurs sur les dynamiques démographiques.


En début de séance, la Commission a continué à compléter son Bureau en élisant M. Sergio Rodrigues dos Santos au poste de Vice-Président au nom du Groupe d’Amérique latine et des Caraïbes.


La Commission de la population et du développement reprendra ses travaux demain, vendredi 27 avril, à 15 heures.


EXÉCUTION DU PROGRAMME ET BILAN DES ACTIVITÉS MENÉES DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION


Rapport du Secrétaire général sur l’exécution du programme et bilan des activités menées dans le domaine de la population en 2011 (E/CN.9/2012/7): Division de la population (Département des affaires économiques et sociales)


Dans ce rapport, le Secrétaire général dresse le bilan des activités menées en 2011 dans le domaine de la population par la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DAES), qui est chargée de l’application du sous-programme relatif à la population.


Ce sous-programme a pour objet d’offrir à la communauté internationale plus de moyens pour régler les problèmes de population actuels et futurs et prendre en compte les aspects démographiques du développement aux niveaux national et international.


Au cours de la période considérée, ses activités ont porté, entre autres, sur l’analyse de la fécondité, de la mortalité et des migrations internationales; sur l’établissement d’estimations et projections démographiques à l’échelle mondiale; sur l’analyse des corrélations entre population et développement; et sur le suivi, la coordination et la diffusion de l’information démographique.


Différentes publications ont ainsi été réalisées sur ces thèmes, dont « World Contraceptive Use 2011 », dans lequel on trouve les données les plus récentes sur le taux d’utilisation de la contraception, les différentes méthodes de contraception utilisées et les besoins non satisfaits ou « Sex Differentials in Childhood Mortality », la première étude mondiale réalisée par l’ONU depuis plus de 10 ans sur les écarts de mortalité infanto-juvénile entre filles et garçons.


Pour répondre à la demande grandissante de données ventilées sur les migrations internationales, en particulier celles des jeunes, la Division de la population a produit plusieurs documents sur la répartition des migrants internationaux par sexe et par âge et ses incidences sur les politiques relatives aux migrations.


Mme CHERYL SAWYER, spécialiste des questions de population à la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DAES), qui a présenté ce rapport, a souligné que les trois domaines prioritaires suivants avaient été identifiés: faciliter l’examen des progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements pris par la communauté internationale dans le domaine de la population; apporter une plus grande sensibilisation de la communauté internationale aux questions démographiques; et améliorer l’accessibilité des informations et données démographiques utilisables par les États Membres et les différentes parties intéressées.


Mme Sawyer a également précisé que l’examen des progrès réalisés s’appuyait sur la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement de 1994, sur les décisions prises à la vingt et unième session extraordinaire de l’Assemblée générale, connues sous le nom « CIPD+5 », ainsi que d’autres conférences et textes internationaux tels que la Déclaration du Millénaire et le Document final du Sommet mondial de 2005.  Elle a ensuite présenté plusieurs rapports publiés par la Division au cours de cette période d’activité, dont le rapport annuel sur les « Projections démographiques mondiales » et le « Rapport mondial sur la population » et a mis l’accent sur la publication de l’édition CD-ROM de l’édition 2011 du Rapport mondial sur la mortalité, qui contient des estimations de plusieurs indicateurs de mortalité au cours de la période 1950-2010 dans 197 pays ou régions.  Elle a également détaillé huit planches murales publiées par la Division, en 2011, sur les thèmes de la contraception, des politiques de natalité, sur la mortalité ou encore sur la migration internationale.


Débat général


M. SUDIBYO ALIMOESO (Indonésie) a souhaité que la Commission se concentre sur la disponibilité des indicateurs et des analyses liant la croissance démographique et les changements climatiques.  Il a ensuite demandé que les indicateurs sur les dynamiques des populations, qui peuvent être facilement collectés et présentés au niveau local, soient développés et plus largement exploités par les États Membres, afin de faciliter la mise en œuvre des politiques ou programmes d’envergure internationale.


M. HELGE BRUNBORG (Norvège) a salué le travail de la Division de la population, avant de faire part de sa préoccupation en ce qui concerne la vacance du poste de directeur et de deux sous-directeurs au sein de la Commission.  Concernant les projections démographiques, le représentant s’est félicité de ce que la présentation du rapport pertinent soit faite à intervalles réguliers, permettant ainsi d’avoir une meilleure vision des dynamiques.  Enfin, il a apporté son soutien à la proposition visant à présenter devant la Commission les données et projections démographiques biannuelles au cours de l’année qui suit leur première publication, en estimant que cela faciliterait la présentation des projections les plus récentes. 


M. THOMAS M. MCDEVITT (États-Unis) a loué le travail mené par le personnel de la Division de la population, notant que les publications et les documents fournis représentaient une importante référence internationale sur une vaste gamme de questions démographiques.  Il a, en particulier, salué la publication du rapport « Sex Differentials in Child Mortality » qui va permettre d’améliorer les initiatives en matière de santé infanto-juvénile et apporte une importante contribution aux travaux du Groupe interorganisations pour l’estimation de la mortalité juvénile, a-t-il dit. 


Il a aussi souligné les efforts réalisés par la Division de la population en vue d’améliorer la diffusion des documents qu’elle produit.  Avant de conclure, le représentant s’est dit « impressionné » par la note stratégique pour le sous-programme relatif à la population pour la période 2014-2015.  « Cela souligne la nécessité de fournir un soutien constant à la Commission de la population et du développement, ainsi qu’aux organes des Nations Unies dédiés à ces questions », a-t-il dit.


M. HU HONGTAO (Chine) a fait remarquer que la Division de la population n’avait pas eu la tâche facile pour parvenir à tous ces résultats en raison du poste vacant de directeur adjoint.  Il a souligné que son gouvernement avait contribué au travail de la Division en aidant à mettre au point un logiciel en six langues.  Notant que 2014 allait marquer le vingtième anniversaire de la Conférence internationale du Caire sur la population et le développement, le représentant a émis l’espoir que la Division de la population pourra participer aux activités de commémoration et continuer à jeter les fondations scientifiques de la mise en œuvre de différentes politiques dans le domaine démographique.


M. PAULO SAAD, Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a indiqué que la Commission publierait prochainement un document de référence sur la population et le développement durable pour la région d’Amérique latine et des Caraïbes, afin de souligner les liens qui existent entre la population et les territoires dans cette région du monde.  Il a rappelé les efforts de la Commission pour soutenir le renforcement des capacités des États de la région dans la collecte et l’analyse de données démographiques.  Il a cité les multiples ateliers, séminaires et programmes de coopération mis en place dans la région pour former les fonctionnaires, les chercheurs et les chargés de planification démographique des États Membres.  Il s’est également félicité de l’introduction du logiciel Redatam qui est devenu « le principal instrument de diffusion des données de recensement de population et d’habitat tant dans la région que dans le reste du monde ».  Il a également souligné les travaux de la Commission sur l’analyse des données démographiques des peuples descendants d’Afrique.


Le représentant de l’ONG « Baha’iInternational Community » a appelé les États Membres à cesser de regarder les jeunes comme des victimes, mais plutôt comme une vaste source de potentiel intellectuel et social.  Se concentrant sur le thème de l’éducation, il a souhaité attiré l’attention sur « une de ses dimensions particulières »: « l’éducation au service de la communauté », qu’il a qualifiée de « centrale » dans la transformation des individus et des communautés dans lesquelles ils vivent.  « L’éducation formelle doit aller bien au-delà du simple objectif de sécuriser un futur emploi productif pour les jeunes », a-t-il expliqué, avant de soutenir une éducation qui « aide les jeunes à reconnaître et exprimer leur potentiel, tout en développant leurs capacités pour contribuer à la prospérité matérielle et spirituelle de leurs communautés. »  Dans ce contexte, l’ONG défend « des approches et des méthodes éducatives guidées par les besoin et les aspirations des communautés, soutenues par les familles et les institutions sociales, en s’inspirant du potentiel énorme existant dans chaque enfant ».  Elles « n’éveilleraient pas seulement les capacités intellectuelles propres des adolescents et des jeunes, mais aussi leur rôle comme agent de changement dans leur communauté et dans le monde », a-t-il souligné, avant de conclure.


Notant qu’un tiers de la population des pays en développement est âgée de moins de 20 ans, la représentante de l’ONG « World Youth Alliance » a souligné qu’il faudrait garder ce fait à l’esprit lors de la Conférence sur le développement durable Rio+20 qui se tiendra en juin prochain, au Brésil.  « Il nous faut garder à l’esprit le fait que les jeunes peuvent être des moteurs de développement », a-t-elle dit.  Elle a également rappelé que, parmi la population au chômage à travers le monde, 40% sont des jeunes et qu’une éducation incomplète aggrave le risque de pauvreté et d’exclusion de ceux-ci.  Dans ce contexte, elle a demandé aux gouvernements d’axer les efforts sur l’éducation des jeunes et des adolescents, sur la création d’opportunités professionnelles, ainsi que sur la formation professionnelle.


Le représentant de l’organisation « Vida y Familia de Guadalajara (VIFAC) » a souligné que les pays allaient, à court terme, connaître d’importants dividendes démographiques.  La population mondiale vieillit et il y aura moins de jeunes pour soutenir les personnes âgées.  L’espérance de vie augmente, le monde vieillit et les jeunes sont la clef d’un développement durable, a-t-il dit.  Il a encore estimé qu’il existait une relation d’interdépendance entre l’éducation, la démographie et les changements sociaux et qu’il faudrait dès lors encourager les jeunes à poursuivre leur éducation.  Il a aussi demandé aux gouvernements qu’ils élaborent des programmes favorisant des modes de vie sains et il a estimé que l’avortement ne pouvait être promu en tant que méthode de planning familial.  Il a, par ailleurs, expliqué que son ONG prenait en charge des femmes et des enfants, afin d’éviter que ces derniers ne soient abandonnés parce que non désirés.


Le représentant de l’ONG « Action Canada for Population and Development » a appelé les États Membres à ne pas se contenter de réaffirmer leurs engagements en faveur du Programme d’action du Caire, « mais plutôt d’avancer sur les problèmes qui ont émergé depuis son adoption en 1994. »  L’ONG se déploie des efforts inlassables « en faveur d’un monde dans lequel les jeunes et les adolescents ont accès à une éducation sexuelle leur donnant les compétences et les informations nécessaires pour être maîtres de leur corps et de leur sexualité, et disposer d’un accès aux services de santé sexuelle et reproductive ».  C’est pourquoi, le représentant de l’ONG a appelé les États Membres à éliminer les obstacles à cet objectif, notamment les dispositions légales, et à soutenir de manière urgente la reconnaissance du droit des jeunes à un accès à la santé sexuelle et reproductive.


Le représentant de l’ONG « Amnesty international » a appelé la Commission à inscrire trois points essentiels en tête de ses priorités.  Il faudrait, d’abord, assurer la protection des droits à la santé sexuelle et à la santé reproductive, reconnus comme appartenant aux droits de l’homme par le Programme d’action du Caire.  Il faudrait ensuite assurer un véritable accès à des adolescents et des jeunes à une éducation sexuelle, ainsi qu’à une information et des services adaptés, dans le respect de leurs droits et de l’équité.  Enfin, il faudrait éliminer les obstacles juridiques, politiques et culturels, dont le consentement préalable des parents qui empêche certains jeunes et adolescents, en particulier les jeunes filles, de jouir de leur droits.


La représentante de l’ONG « Forum for Women and Development  », a fait observer que la communauté internationale disposait aujourd’hui de meilleures connaissances sur la santé des adolescents et sur les risques posés à celle-ci.  Elle a estimé qu’il faudrait toutefois travailler à fournir aux jeunes des outils qui leur permettent de prendre des décisions en matière sexuelle et procréative.  Les services de santé dans ce domaine, ainsi que la distribution de préservatifs, devraient être assurés gratuitement, a-t-elle dit.  Elle a ensuite fait remarquer que la question de l’avortement était la plus épineuse au sein de l’enceinte de cette Commission de la population et du développement.  « Mais nous savons que la plupart des grossesses non désirées font l’objet d’un avortement et que ces avortements sont dangereux et représentent un risque », a-t-elle rappelé.  Les droits des adolescents et des jeunes en matière de santé reproductive et sexuelle doivent être respectés, a-t-elle souligné, en mettant l’accent sur la nécessité de respecter la confidentialité. 


La représentante de l’ONG « SoroptimistInternational », qui s’exprimait au nom de 90 000 femmes dans 125 pays à travers le monde, a expliqué qu’elle portait le même message dans les différentes commissions et organes des Nations Unies.  « Les gouvernements ne peuvent plus négliger le rôle essentiel des femmes et des fillettes dans tous les domaines lorsqu’ils visent à l’éradication de la pauvreté, à la promotion d’emplois décents, à la croissance économique durable ou à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », a-t-elle rappelé.  La représentante a ajouté que, sans engagement formel en faveur de l’égalité des sexes, le développement ne pourra pas avancer et, de facto, le monde régressera.  Elle a appelé les gouvernements à reconnaître les femmes en tant que partenaires qui peuvent, sur le même pied d’égalité, contribuer au développement durable et à de meilleurs standards de vie pour tous. 


La représentante de l’ONG « Center for Reproductive Rights » a insisté sur la nécessité pour les États Membres de faire disparaître les obstacles juridiques, politiques et culturels qui empêchent l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive.  L’ONG appelle les États Membres à garantir les droits à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes, en assurant un accès aux services appropriés dans leurs politiques de santé publique.  Elle demande aussi la création et la mise en œuvre de mécanismes transparents permettant de garantir que les États Membres respectent les obligations qu’ils ont pris en faveur des adolescents et de la protection de leurs droits.  Enfin, l’ONG soutient la mise en place de mécanismes de contrôle des États permettant de démontrer qu’ils prennent bien les mesures annoncées pour atteindre cet objectif. 


La représentante de l’ONG « Fundacionpara Estudio e Investigacione de la Mujer (FEIM) » s’est félicitée du thème choisi pour cette session, avant d’appeler les États Membres « à adopter une résolution qui réponde aux besoins des adolescents et des jeunes, pour leur garantir le droit à un accès à une éducation sexuelle complète à l’école ».  Elle a fait remarquer que ce droit n’était « toujours pas garanti dans la majorité des pays du monde, notamment les pays en développement ».  Elle a rappelé les conséquences dramatiques du manque d’éducation sur la sexualité et sur la santé reproductive ou de la non-prise en charge des jeunes et des adolescents avant qu’ils ne soient malades ou en situation vulnérable.  En conclusion, elle a demandé l’élimination des obstacles juridiques, économiques ou sociaux qui empêchent la reconnaissance des droits fondamentaux des jeunes et des adolescents.


La responsable de l’ONG « The Society for the Psychological Study of Social Issues » a appelé les gouvernements, les institutions de l’ONU et les organisations de la société civiles à investir en priorité dans les ressources à la disposition des jeunes et des adolescents.  Insistant sur la dimension psychosociologique, elle a formulé une série de recommandations dans les cinq domaines suivants: soutien psychologique aux adolescents pour leur autonomisation; promotion de l’égalité de genre, des droits de l’homme et de la justice sociale chez les adolescents; accès universel à des services de santé mentale et de protection sociale pour les adolescents; promotion du bien-être psychologique des adolescents; et mise en œuvre de programmes d’évaluation pour déterminer l’efficacité des politiques, projets, stratégies et autres initiatives menées. 


De l’avis de la représentante de l’ONG « The International Association of Applied Psychology », il faudrait, lorsqu’on parle de santé des jeunes et des adolescents, garantir leur bonne santé mentale et leur bien-être psychosocial.  En tant qu’association de psychologues, son organisation a recommandé que des psychologues professionnels forment les travailleurs qui sont en contact avec les adolescents sur ces questions.  Elle a ensuite appelé les gouvernements à utiliser tous les moyens sociaux et technologiques pour atteindre les jeunes et les adolescents car « même les jeunes des villages les plus reculés ont un téléphone portable aujourd’hui ».  Elle a aussi mis l’accent sur la nécessité de fournir aux jeunes des outils pour parvenir à une meilleure estime d’eux-mêmes et à une confiance en eux.  Il faut en outre, dans des pays qui ont connu des catastrophes ou des tremblements de terre, comme Haïti par exemple, fournir aux jeunes un appui émotionnel, a-t-elle insisté.


Pour sa part, la représentante de l’ONG « RedMujeres, Desarrollo, Justicia y Paz » a estimé que des mesures doivent être prises pour permettre aux adolescents et jeunes d’avoir une vie sexuelle de façon responsable.  Elle a regretté le fait que la sexualité soit souvent présentée sous l’angle de la liberté ou du plaisir mais peu, a-t-elle dit, sous l’angle d’outils qui permettent des décisions.  S’agissant des grossesses précoces, elle a estimé que les pays devraient mettre au point des projets visant à insister sur une « culture qui préserve le capital humain ».  Elle a aussi appelé les gouvernements à prendre en compte le rôle des parents et de la famille en matière d’éducation à la santé sexuelle et reproductive.


La représentante de l’ONG « EndeavourForum Inc » a dénoncé « les campagnes de propagande de certaines ONG et agences de l’ONU pour défendre une éducation sexuelle sans limite pour des enfants de 10 ans et plus ».  Estimant que cette démarche « mène à plus de promiscuité sexuelle, encourage la transmission de maladies sexuelles et les rapports sexuels hors mariage », elle l’a qualifiée de « totalement inacceptable et inappropriée pour les enfants ».  Dénonçant également le projet de résolution de la Commission dans la mesure où « 13% du texte concerne l’éducation et l’emploi, alors que 57% se focalise sur le sexe », en rappelant aussi son opposition à l’avortement, l’ONG a appelé « les institutions de l’ONU, les gouvernements et les ONG à reconnaître que si la pauvreté est l’ennemi, c’est elle qu’il faut éliminer, et non pas les enfants avant même leur naissance ».  Elle a également appelé les institutions du système des Nations Unies et les ONG « à commencer immédiatement une campagne pour encourager les jeunes et les adolescents à maîtriser leurs hormones et à sauver les femmes enceintes et leurs enfants. »


La représentante de l’ONG « World Mission Foundation », spécialisée dans la lutte contre le VIH/sida, a formulé une série de recommandations devant la Commission, en appelant les États Membres à poursuivre leurs efforts en faveur de la reconnaissance des droits des jeunes et des adolescents.  Selon l’ONG, l’éducation et les programmes de sensibilisation devraient ainsi intégrer des compétences sur la sexualité, le VIH/sida, les violences sexistes, la puberté et le droit à une information et un accès à la santé sexuelle et procréative.  L’ONG réclame aussi que ces programmes éducatifs soient étendus aux adolescents et aux jeunes qui ne sont pas dans les structures scolaires, notamment dans les milieux ruraux, par le biais des centres spécialisés.  Elle estime également que la Commission doit accroître la sensibilisation aux droits des adolescents, développer également son réseau d’ONG, d’entreprises privées et d’individus, et rappeler chaque fois que la reconnaissance des droits des adolescents peut aussi contribuer à réaliser le développement durable et faire partie, de manière incontournable, des Objectifs du Millénaire pour le développement fixés pour 2015.  En conclusion, la représentante a réaffirmé son engagement global et régional sur les problèmes sanitaires, sociaux et de lutte contre le VIH/sida.


La représentante de l’ONG « Equidad de Género: Ciudadania, Trabajo y Familia », spécialisée dans la promotion de l’égalité des sexes, a rappelé la situation de millions de jeunes filles et adolescentes confrontées à des grossesses non désirées ou précoces, faute d’éducation sexuelle et d’accès réel aux services de santé reproductive. Dans ce contexte, elle a appelé les États Membres « à élaborer une déclaration dans laquelle ils s’engagent à garantir les droits fondamentaux des jeunes et des adolescents –éducation, santé et emploi- et à répondre à leurs attentes de justice et d’égalité. »


La représentante de l’ONG « Red de Salud de las Mujeres Latinoamericanas y del Caribe » a appelé les États Membres à préserver l’esprit qui avait prévalu lors de la Conférence internationale sur la population et le développement du Caire en 1994 et à réaffirmer leur engagement en faveur de son Programme d’action.  Estimant ensuite que le poids de l’héritage religieux et la présence de dirigeants politiques conservateurs en Amérique latine ont empêché ou ralenti la mise en œuvre du Programme d’action, elle a appelé à la reconnaissance pleine et entière des droits des jeunes, en particulier des jeunes filles.  En conclusion, elle a lancé un appel à la Commission, pour qu’elle continue de travailler avec les États Membres afin d’offrir « un accès à une éducation sexuelle complète et à des services de santé sexuelle procréative ».  Elle a ajouté que c’était une « condition qui permettra, à l’avenir, aux jeunes et adolescents d’exercer leurs droits et de participer plus activement au développement de leur société ».


Le représentant de l’ONG « AARP », principale association américaine des personnes de plus de 50 ans qui rassemble 38 millions de personnes, a estimé que les jeunes générations allaient être amenées à consacrer plus de temps à leurs aînés, et ces derniers à s’occuper davantage des jeunes et des adolescents, leurs parents étant de plus en plus absorbés par leur travail.  L’ONG appelle donc à accroître la participation des travailleurs âgés dans la vie économique, afin d’éviter que la baisse drastique du nombre de travailleurs sur le marché du travail dans le futur se traduise par une hausse des coûts du travail et un ralentissement de la croissance.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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