POP/1005

La Commission de la population clôt son débat général sur un appel des ONG en faveur de la santé, de l’éducation et de l’emploi des jeunes

26/04/2012
Conseil économique et socialPOP/1005
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la population et du développement            

Quarante-cinquième session                                 

8e séance - matin


LA COMMISSION DE LA POPULATION CLÔT SON DÉBAT GÉNÉRAL SUR UN APPEL DES ONG

EN FAVEUR DE LA SANTÉ, DE L’ÉDUCATION ET DE L’EMPLOI DES JEUNES


Les États Membres doivent renforcer les engagements pris au Caire, il y a 18 ans, en faveur des jeunes et des adolescents en leur assurant une éducation, des soins de santé adaptés à leur âge et à leurs besoins, ainsi qu’un avenir professionnel, ont souligné, ce matin, plusieurs organisations non gouvernementales. 


La protection des droits à la santé sexuelle et à la santé reproductive, en particulier, sont reconnus comme étant des droits de l’homme par le Programme d’action du Caire, adopté en 1994, a ainsi rappelé le responsable d’« Amnesty international » devant la Commission de la population et du développement, au cours de la dernière séance consacrée à son débat général. 


Les États doivent faire disparaître les obstacles juridiques, politiques ou culturels qui empêchent l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive et promouvoir l’accès à une information sur les maladies sexuellement transmissibles comme le VIH/sida, ont demandé plusieurs d’entre elles, dont « Center for Reproductive Rights », « World Mission Foundation » ou « Action Canada for Population and Development ».


Les besoins des jeunes et des adolescents en matière de santé concernent aussi leur bonne santé mentale, leur bien-être psychosocial et le soutien à leur autonomisation et à l’acquisition d’une meilleure confiance en eux, ont souligné les ONG « The Society for Psychological Study of Social issues » et « The International Association of Applied Psychology », qui réunissent des psychologues et des psychiatres professionnels.


Un tiers de la population des pays en développement est âgée de moins de 20 ans et les États ne peuvent pas exclure cette donnée des débats qui auront lieu à Rio, lors de la Conférence sur le développement durable, en juin prochain, a souligné le représentant de l’organisation « World Youth Alliance ».  Ils doivent garder à l’esprit que les jeunes peuvent être des moteurs de développement, a-t-il souligné.


« Les gouvernements ne peuvent pas, non plus, négliger le rôle essentiel des femmes et des filles lorsqu’ils prennent des mesures en faveur de l’éradication de la pauvreté, de la promotion d’emplois décents ou de la croissance économique durable », a insisté la représentante de l’ONG « Soroptimist International », qui s’exprimait au nom de 90 000 femmes représentant 125 pays.  « Sans engagement formel en faveur de l’égalité des sexes, le développement ne pourra pas avancer et, de facto, le monde régressera », a-t-elle averti. 


Plusieurs ONG, dont l’« AARP » qui travaille avec les personnes âgées de plus de 50 ans, et « Vida y Familia de Guadalajara (VIFAC) », ont aussi mis l’accent sur le renversement de la pyramide démographique, au cours des années à venir.  Elles ont appelé à la création de programmes de formation et d’opportunités professionnelles pour les jeunes.


Ce matin, la Commission de la population et du développement a également pris note du rapport du Secrétaire général sur les activités menées, en 2011, par la Division de la population, ainsi que de la note stratégique du Secrétaire général pour la période 2014-2015.  Le rapport sur la Division a été présenté aux membres de la Commission par l’une de ses spécialistes des questions de la population, Mme Cheryl Sawyer.  


Au sein du Département des affaires économique et sociales, la Division de la population examine, notamment, les progrès réalisés par la communauté internationale en vue de la mise en œuvre des engagements pris en matière de population.  Elle travaille également à la sensibilisation aux questions démographiques.  L’un de ses objectifs consiste à publier des données sur divers aspects de la population et à améliorer l’accessibilité de ces informations aux États Membres.


Parmi les publications phares, réalisées par la Division, Mme Sawyer a cité le rapport sur les différences de taux de mortalité infantile fondées sur le sexe, qui constitue la première étude mondiale réalisée sur la question par l’ONU depuis plus de 10 ans.  La Division a également réalisé un CD-ROM de l’édition 2011 du Rapport mondial sur la mortalité, qui contient plusieurs indicateurs pour la période 1950-2010 dans 197 pays ou régions.  Huit planches murales ont encore été réalisées sur les thèmes de la contraception, des politiques de natalité, sur la mortalité ou sur la migration internationale.


C’est un « travail remarquable », ont estimé les délégations de la Chine et des États-Unis, qui ont salué les objectifs réalisés par cette Division en 2011, en dépit de vacance de postes.  Le représentant de la Norvège s’est, par ailleurs, inquiété de cette situation, tandis que son collègue de l’Indonésie a, quant à lui, demandé aux États Membres de mieux développer et exploiter les indicateurs sur les dynamiques démographiques.


En début de séance, la Commission a continué à compléter son Bureau en élisant M. Sergio Rodrigues dos Santos au poste de Vice-Président au nom du Groupe d’Amérique latine et des Caraïbes.


La Commission de la population et du développement reprendra ses travaux demain, vendredi 27 avril, à 15 heures.


EXÉCUTION DU PROGRAMME ET BILAN DES ACTIVITÉS MENÉES DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION


Rapport du Secrétaire général sur l’exécution du programme et bilan des activités menées dans le domaine de la population en 2011 (E/CN.9/2012/7): Division de la population (Département des affaires économiques et sociales)


Dans ce rapport, le Secrétaire général dresse le bilan des activités menées en 2011 dans le domaine de la population par la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DAES), qui est chargée de l’application du sous-programme relatif à la population.


Ce sous-programme a pour objet d’offrir à la communauté internationale plus de moyens pour régler les problèmes de population actuels et futurs et prendre en compte les aspects démographiques du développement aux niveaux national et international.


Au cours de la période considérée, ses activités ont porté, entre autres, sur l’analyse de la fécondité, de la mortalité et des migrations internationales; sur l’établissement d’estimations et projections démographiques à l’échelle mondiale; sur l’analyse des corrélations entre population et développement; et sur le suivi, la coordination et la diffusion de l’information démographique.


Différentes publications ont ainsi été réalisées sur ces thèmes, dont « World Contraceptive Use 2011 », dans lequel on trouve les données les plus récentes sur le taux d’utilisation de la contraception, les différentes méthodes de contraception utilisées et les besoins non satisfaits ou « Sex Differentials in Childhood Mortality », la première étude mondiale réalisée par l’ONU depuis plus de 10 ans sur les écarts de mortalité infanto-juvénile entre filles et garçons.


Pour répondre à la demande grandissante de données ventilées sur les migrations internationales, en particulier celles des jeunes, la Division de la population a produit plusieurs documents sur la répartition des migrants internationaux par sexe et par âge et ses incidences sur les politiques relatives aux migrations.


Mme CHERYL SAWYER, spécialiste des questions de population à la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DAES), qui a présenté ce rapport, a souligné que les trois domaines prioritaires suivants avaient été identifiés: faciliter l’examen des progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements pris par la communauté internationale dans le domaine de la population; apporter une plus grande sensibilisation de la communauté internationale aux questions démographiques; et améliorer l’accessibilité des informations et données démographiques utilisables par les États Membres et les différentes parties intéressées.


Mme Sawyer a également précisé que l’examen des progrès réalisés s’appuyait sur la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement de 1994, sur les décisions prises à la vingt et unième session extraordinaire de l’Assemblée générale, connues sous le nom « CIPD+5 », ainsi que d’autres conférences et textes internationaux tels que la Déclaration du Millénaire et le Document final du Sommet mondial de 2005.  Elle a ensuite présenté plusieurs rapports publiés par la Division au cours de cette période d’activité, dont le rapport annuel sur les « Projections démographiques mondiales » et le « Rapport mondial sur la population » et a mis l’accent sur la publication de l’édition CD-ROM de l’édition 2011 du Rapport mondial sur la mortalité, qui contient des estimations de plusieurs indicateurs de mortalité au cours de la période 1950-2010 dans 197 pays ou régions.  Elle a également détaillé huit planches murales publiées par la Division, en 2011, sur les thèmes de la contraception, des politiques de natalité, sur la mortalité ou encore sur la migration internationale.


Débat général


M. SUDIBYO ALIMOESO (Indonésie) a souhaité que la Commission se concentre sur la disponibilité des indicateurs et des analyses liant la croissance démographique et les changements climatiques.  Il a ensuite demandé que les indicateurs sur les dynamiques des populations, qui peuvent être facilement collectés et présentés au niveau local, soient développés et plus largement exploités par les États Membres, afin de faciliter la mise en œuvre des politiques ou programmes d’envergure internationale.


M. HELGE BRUNBORG (Norvège) a salué le travail de la Division de la population, avant de faire part de sa préoccupation en ce qui concerne la vacance du poste de directeur et de deux sous-directeurs au sein de la Commission.  Concernant les projections démographiques, le représentant s’est félicité de ce que la présentation du rapport pertinent soit faite à intervalles réguliers, permettant ainsi d’avoir une meilleure vision des dynamiques.  Enfin, il a apporté son soutien à la proposition visant à présenter devant la Commission les données et projections démographiques biannuelles au cours de l’année qui suit leur première publication, en estimant que cela faciliterait la présentation des projections les plus récentes. 


M. THOMAS M. MCDEVITT (États-Unis) a loué le travail mené par le personnel de la Division de la population, notant que les publications et les documents fournis représentaient une importante référence internationale sur une vaste gamme de questions démographiques.  Il a, en particulier, salué la publication du rapport « Sex Differentials in Child Mortality » qui va permettre d’améliorer les initiatives en matière de santé infanto-juvénile et apporte une importante contribution aux travaux du Groupe interorganisations pour l’estimation de la mortalité juvénile, a-t-il dit. 


Il a aussi souligné les efforts réalisés par la Division de la population en vue d’améliorer la diffusion des documents qu’elle produit.  Avant de conclure, le représentant s’est dit « impressionné » par la note stratégique pour le sous-programme relatif à la population pour la période 2014-2015.  « Cela souligne la nécessité de fournir un soutien constant à la Commission de la population et du développement, ainsi qu’aux organes des Nations Unies dédiés à ces questions », a-t-il dit.


M. HU HONGTAO (Chine) a fait remarquer que la Division de la population n’avait pas eu la tâche facile pour parvenir à tous ces résultats en raison du poste vacant de directeur adjoint.  Il a souligné que son gouvernement avait contribué au travail de la Division en aidant à mettre au point un logiciel en six langues.  Notant que 2014 allait marquer le vingtième anniversaire de la Conférence internationale du Caire sur la population et le développement, le représentant a émis l’espoir que la Division de la population pourra participer aux activités de commémoration et continuer à jeter les fondations scientifiques de la mise en œuvre de différentes politiques dans le domaine démographique.


M. PAULO SAAD, Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a indiqué que la Commission publierait prochainement un document de référence sur la population et le développement durable pour la région d’Amérique latine et des Caraïbes, afin de souligner les liens qui existent entre la population et les territoires dans cette région du monde.  Il a rappelé les efforts de la Commission pour soutenir le renforcement des capacités des États de la région dans la collecte et l’analyse de données démographiques.  Il a cité les multiples ateliers, séminaires et programmes de coopération mis en place dans la région pour former les fonctionnaires, les chercheurs et les chargés de planification démographique des États Membres.  Il s’est également félicité de l’introduction du logiciel Redatam qui est devenu « le principal instrument de diffusion des données de recensement de population et d’habitat tant dans la région que dans le reste du monde ».  Il a également souligné les travaux de la Commission sur l’analyse des données démographiques des peuples descendants d’Afrique.


Le représentant de l’ONG « Baha’iInternational Community » a appelé les États Membres à cesser de regarder les jeunes comme des victimes, mais plutôt comme une vaste source de potentiel intellectuel et social.  Se concentrant sur le thème de l’éducation, il a souhaité attiré l’attention sur « une de ses dimensions particulières »: « l’éducation au service de la communauté », qu’il a qualifiée de « centrale » dans la transformation des individus et des communautés dans lesquelles ils vivent.  « L’éducation formelle doit aller bien au-delà du simple objectif de sécuriser un futur emploi productif pour les jeunes », a-t-il expliqué, avant de soutenir une éducation qui « aide les jeunes à reconnaître et exprimer leur potentiel, tout en développant leurs capacités pour contribuer à la prospérité matérielle et spirituelle de leurs communautés. »  Dans ce contexte, l’ONG défend « des approches et des méthodes éducatives guidées par les besoin et les aspirations des communautés, soutenues par les familles et les institutions sociales, en s’inspirant du potentiel énorme existant dans chaque enfant ».  Elles « n’éveilleraient pas seulement les capacités intellectuelles propres des adolescents et des jeunes, mais aussi leur rôle comme agent de changement dans leur communauté et dans le monde », a-t-il souligné, avant de conclure.


Notant qu’un tiers de la population des pays en développement est âgée de moins de 20 ans, la représentante de l’ONG « World Youth Alliance » a souligné qu’il faudrait garder ce fait à l’esprit lors de la Conférence sur le développement durable Rio+20 qui se tiendra en juin prochain, au Brésil.  « Il nous faut garder à l’esprit le fait que les jeunes peuvent être des moteurs de développement », a-t-elle dit.  Elle a également rappelé que, parmi la population au chômage à travers le monde, 40% sont des jeunes et qu’une éducation incomplète aggrave le risque de pauvreté et d’exclusion de ceux-ci.  Dans ce contexte, elle a demandé aux gouvernements d’axer les efforts sur l’éducation des jeunes et des adolescents, sur la création d’opportunités professionnelles, ainsi que sur la formation professionnelle.


Le représentant de l’organisation « Vida y Familia de Guadalajara (VIFAC) » a souligné que les pays allaient, à court terme, connaître d’importants dividendes démographiques.  La population mondiale vieillit et il y aura moins de jeunes pour soutenir les personnes âgées.  L’espérance de vie augmente, le monde vieillit et les jeunes sont la clef d’un développement durable, a-t-il dit.  Il a encore estimé qu’il existait une relation d’interdépendance entre l’éducation, la démographie et les changements sociaux et qu’il faudrait dès lors encourager les jeunes à poursuivre leur éducation.  Il a aussi demandé aux gouvernements qu’ils élaborent des programmes favorisant des modes de vie sains et il a estimé que l’avortement ne pouvait être promu en tant que méthode de planning familial.  Il a, par ailleurs, expliqué que son ONG prenait en charge des femmes et des enfants, afin d’éviter que ces derniers ne soient abandonnés parce que non désirés.


Le représentant de l’ONG « Action Canada for Population and Development » a appelé les États Membres à ne pas se contenter de réaffirmer leurs engagements en faveur du Programme d’action du Caire, « mais plutôt d’avancer sur les problèmes qui ont émergé depuis son adoption en 1994. »  L’ONG se déploie des efforts inlassables « en faveur d’un monde dans lequel les jeunes et les adolescents ont accès à une éducation sexuelle leur donnant les compétences et les informations nécessaires pour être maîtres de leur corps et de leur sexualité, et disposer d’un accès aux services de santé sexuelle et reproductive ».  C’est pourquoi, le représentant de l’ONG a appelé les États Membres à éliminer les obstacles à cet objectif, notamment les dispositions légales, et à soutenir de manière urgente la reconnaissance du droit des jeunes à un accès à la santé sexuelle et reproductive.


Le représentant de l’ONG « Amnesty international » a appelé la Commission à inscrire trois points essentiels en tête de ses priorités.  Il faudrait, d’abord, assurer la protection des droits à la santé sexuelle et à la santé reproductive, reconnus comme appartenant aux droits de l’homme par le Programme d’action du Caire.  Il faudrait ensuite assurer un véritable accès à des adolescents et des jeunes à une éducation sexuelle, ainsi qu’à une information et des services adaptés, dans le respect de leurs droits et de l’équité.  Enfin, il faudrait éliminer les obstacles juridiques, politiques et culturels, dont le consentement préalable des parents qui empêche certains jeunes et adolescents, en particulier les jeunes filles, de jouir de leur droits.


La représentante de l’ONG « Forum for Women and Development  », a fait observer que la communauté internationale disposait aujourd’hui de meilleures connaissances sur la santé des adolescents et sur les risques posés à celle-ci.  Elle a estimé qu’il faudrait toutefois travailler à fournir aux jeunes des outils qui leur permettent de prendre des décisions en matière sexuelle et procréative.  Les services de santé dans ce domaine, ainsi que la distribution de préservatifs, devraient être assurés gratuitement, a-t-elle dit.  Elle a ensuite fait remarquer que la question de l’avortement était la plus épineuse au sein de l’enceinte de cette Commission de la population et du développement.  « Mais nous savons que la plupart des grossesses non désirées font l’objet d’un avortement et que ces avortements sont dangereux et représentent un risque », a-t-elle rappelé.  Les droits des adolescents et des jeunes en matière de santé reproductive et sexuelle doivent être respectés, a-t-elle souligné, en mettant l’accent sur la nécessité de respecter la confidentialité. 


La représentante de l’ONG « SoroptimistInternational », qui s’exprimait au nom de 90 000 femmes dans 125 pays à travers le monde, a expliqué qu’elle portait le même message dans les différentes commissions et organes des Nations Unies.  « Les gouvernements ne peuvent plus négliger le rôle essentiel des femmes et des fillettes dans tous les domaines lorsqu’ils visent à l’éradication de la pauvreté, à la promotion d’emplois décents, à la croissance économique durable ou à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », a-t-elle rappelé.  La représentante a ajouté que, sans engagement formel en faveur de l’égalité des sexes, le développement ne pourra pas avancer et, de facto, le monde régressera.  Elle a appelé les gouvernements à reconnaître les femmes en tant que partenaires qui peuvent, sur le même pied d’égalité, contribuer au développement durable et à de meilleurs standards de vie pour tous. 


La représentante de l’ONG « Center for Reproductive Rights » a insisté sur la nécessité pour les États Membres de faire disparaître les obstacles juridiques, politiques et culturels qui empêchent l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive.  L’ONG appelle les États Membres à garantir les droits à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes, en assurant un accès aux services appropriés dans leurs politiques de santé publique.  Elle demande aussi la création et la mise en œuvre de mécanismes transparents permettant de garantir que les États Membres respectent les obligations qu’ils ont pris en faveur des adolescents et de la protection de leurs droits.  Enfin, l’ONG soutient la mise en place de mécanismes de contrôle des États permettant de démontrer qu’ils prennent bien les mesures annoncées pour atteindre cet objectif. 


La représentante de l’ONG « Fundacionpara Estudio e Investigacione de la Mujer (FEIM) » s’est félicitée du thème choisi pour cette session, avant d’appeler les États Membres « à adopter une résolution qui réponde aux besoins des adolescents et des jeunes, pour leur garantir le droit à un accès à une éducation sexuelle complète à l’école ».  Elle a fait remarquer que ce droit n’était « toujours pas garanti dans la majorité des pays du monde, notamment les pays en développement ».  Elle a rappelé les conséquences dramatiques du manque d’éducation sur la sexualité et sur la santé reproductive ou de la non-prise en charge des jeunes et des adolescents avant qu’ils ne soient malades ou en situation vulnérable.  En conclusion, elle a demandé l’élimination des obstacles juridiques, économiques ou sociaux qui empêchent la reconnaissance des droits fondamentaux des jeunes et des adolescents.


La responsable de l’ONG « The Society for the Psychological Study of Social Issues » a appelé les gouvernements, les institutions de l’ONU et les organisations de la société civiles à investir en priorité dans les ressources à la disposition des jeunes et des adolescents.  Insistant sur la dimension psychosociologique, elle a formulé une série de recommandations dans les cinq domaines suivants: soutien psychologique aux adolescents pour leur autonomisation; promotion de l’égalité de genre, des droits de l’homme et de la justice sociale chez les adolescents; accès universel à des services de santé mentale et de protection sociale pour les adolescents; promotion du bien-être psychologique des adolescents; et mise en œuvre de programmes d’évaluation pour déterminer l’efficacité des politiques, projets, stratégies et autres initiatives menées. 


De l’avis de la représentante de l’ONG « The International Association of Applied Psychology », il faudrait, lorsqu’on parle de santé des jeunes et des adolescents, garantir leur bonne santé mentale et leur bien-être psychosocial.  En tant qu’association de psychologues, son organisation a recommandé que des psychologues professionnels forment les travailleurs qui sont en contact avec les adolescents sur ces questions.  Elle a ensuite appelé les gouvernements à utiliser tous les moyens sociaux et technologiques pour atteindre les jeunes et les adolescents car « même les jeunes des villages les plus reculés ont un téléphone portable aujourd’hui ».  Elle a aussi mis l’accent sur la nécessité de fournir aux jeunes des outils pour parvenir à une meilleure estime d’eux-mêmes et à une confiance en eux.  Il faut en outre, dans des pays qui ont connu des catastrophes ou des tremblements de terre, comme Haïti par exemple, fournir aux jeunes un appui émotionnel, a-t-elle insisté.


Pour sa part, la représentante de l’ONG « RedMujeres, Desarrollo, Justicia y Paz » a estimé que des mesures doivent être prises pour permettre aux adolescents et jeunes d’avoir une vie sexuelle de façon responsable.  Elle a regretté le fait que la sexualité soit souvent présentée sous l’angle de la liberté ou du plaisir mais peu, a-t-elle dit, sous l’angle d’outils qui permettent des décisions.  S’agissant des grossesses précoces, elle a estimé que les pays devraient mettre au point des projets visant à insister sur une « culture qui préserve le capital humain ».  Elle a aussi appelé les gouvernements à prendre en compte le rôle des parents et de la famille en matière d’éducation à la santé sexuelle et reproductive.


La représentante de l’ONG « EndeavourForum Inc » a dénoncé « les campagnes de propagande de certaines ONG et agences de l’ONU pour défendre une éducation sexuelle sans limite pour des enfants de 10 ans et plus ».  Estimant que cette démarche « mène à plus de promiscuité sexuelle, encourage la transmission de maladies sexuelles et les rapports sexuels hors mariage », elle l’a qualifiée de « totalement inacceptable et inappropriée pour les enfants ».  Dénonçant également le projet de résolution de la Commission dans la mesure où « 13% du texte concerne l’éducation et l’emploi, alors que 57% se focalise sur le sexe », en rappelant aussi son opposition à l’avortement, l’ONG a appelé « les institutions de l’ONU, les gouvernements et les ONG à reconnaître que si la pauvreté est l’ennemi, c’est elle qu’il faut éliminer, et non pas les enfants avant même leur naissance ».  Elle a également appelé les institutions du système des Nations Unies et les ONG « à commencer immédiatement une campagne pour encourager les jeunes et les adolescents à maîtriser leurs hormones et à sauver les femmes enceintes et leurs enfants. »


La représentante de l’ONG « World Mission Foundation », spécialisée dans la lutte contre le VIH/sida, a formulé une série de recommandations devant la Commission, en appelant les États Membres à poursuivre leurs efforts en faveur de la reconnaissance des droits des jeunes et des adolescents.  Selon l’ONG, l’éducation et les programmes de sensibilisation devraient ainsi intégrer des compétences sur la sexualité, le VIH/sida, les violences sexistes, la puberté et le droit à une information et un accès à la santé sexuelle et procréative.  L’ONG réclame aussi que ces programmes éducatifs soient étendus aux adolescents et aux jeunes qui ne sont pas dans les structures scolaires, notamment dans les milieux ruraux, par le biais des centres spécialisés.  Elle estime également que la Commission doit accroître la sensibilisation aux droits des adolescents, développer également son réseau d’ONG, d’entreprises privées et d’individus, et rappeler chaque fois que la reconnaissance des droits des adolescents peut aussi contribuer à réaliser le développement durable et faire partie, de manière incontournable, des Objectifs du Millénaire pour le développement fixés pour 2015.  En conclusion, la représentante a réaffirmé son engagement global et régional sur les problèmes sanitaires, sociaux et de lutte contre le VIH/sida.


La représentante de l’ONG « Equidad de Género: Ciudadania, Trabajo y Familia », spécialisée dans la promotion de l’égalité des sexes, a rappelé la situation de millions de jeunes filles et adolescentes confrontées à des grossesses non désirées ou précoces, faute d’éducation sexuelle et d’accès réel aux services de santé reproductive. Dans ce contexte, elle a appelé les États Membres « à élaborer une déclaration dans laquelle ils s’engagent à garantir les droits fondamentaux des jeunes et des adolescents –éducation, santé et emploi- et à répondre à leurs attentes de justice et d’égalité. »


La représentante de l’ONG « Red de Salud de las Mujeres Latinoamericanas y del Caribe » a appelé les États Membres à préserver l’esprit qui avait prévalu lors de la Conférence internationale sur la population et le développement du Caire en 1994 et à réaffirmer leur engagement en faveur de son Programme d’action.  Estimant ensuite que le poids de l’héritage religieux et la présence de dirigeants politiques conservateurs en Amérique latine ont empêché ou ralenti la mise en œuvre du Programme d’action, elle a appelé à la reconnaissance pleine et entière des droits des jeunes, en particulier des jeunes filles.  En conclusion, elle a lancé un appel à la Commission, pour qu’elle continue de travailler avec les États Membres afin d’offrir « un accès à une éducation sexuelle complète et à des services de santé sexuelle procréative ».  Elle a ajouté que c’était une « condition qui permettra, à l’avenir, aux jeunes et adolescents d’exercer leurs droits et de participer plus activement au développement de leur société ».


Le représentant de l’ONG « AARP », principale association américaine des personnes de plus de 50 ans qui rassemble 38 millions de personnes, a estimé que les jeunes générations allaient être amenées à consacrer plus de temps à leurs aînés, et ces derniers à s’occuper davantage des jeunes et des adolescents, leurs parents étant de plus en plus absorbés par leur travail.  L’ONG appelle donc à accroître la participation des travailleurs âgés dans la vie économique, afin d’éviter que la baisse drastique du nombre de travailleurs sur le marché du travail dans le futur se traduise par une hausse des coûts du travail et un ralentissement de la croissance.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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