En cours au Siège de l'ONU

SOC/4804

La communauté internationale doit miser sur les jeunes et les groupes vulnérables pour garantir le développement pour tous et la cohésion sociale

12/02/2013
Conseil économique et socialSOC/4804
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social                         

Cinquantième et unième session                             

10e & 11e séances – matin & après-midi    


LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DOIT MISER SUR LES JEUNES ET LES GROUPES VULNÉRABLES

POUR GARANTIR LE DÉVELOPPEMENT POUR TOUS ET LA COHÉSION SOCIALE


La communauté internationale doit renforcer sa coopération pour mettre fin à la pauvreté et aux problèmes de chômage, en particulier celui des jeunes, a vigoureusement appelé de ses vœux, aujourd’hui, la représentante de la Tunisie devant la Commission du développement social, dont la session se tient jusqu’au 15 février au Siège de l’ONU, à New York.


« Il est urgent d’établir des stratégies internationales ciblées sur le recrutement de la jeunesse et de miser sur l’emploi des jeunes dans l’Agenda pour le développement post-2015 », a estimé la représentante.  « Depuis janvier 2011 et, en dépit de nombreuses entraves, la Tunisie a engagé une nouvelle phase de son histoire grâce à la volonté de sa jeunesse qui aspire à la liberté et au progrès », a-t-elle rappelé.


À l’instar de la Tunisie, de nombreuses délégations, plusieurs responsables de programmes et fonds des Nations Unies, ainsi que des organisations non gouvernementales ont estimé, au cours des débats d’aujourd’hui, que les objectifs de développement ne pouvaient être atteints sans valoriser la place des jeunes et des plus vulnérables dans nos sociétés.


En 2012, un travailleur sur trois était soit pauvre, soit au chômage, a fait remarquer le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT).  Aujourd’hui, 73,8 millions de jeunes dans le monde sont au chômage et, parmi eux, beaucoup ont perdu tout espoir de pouvoir trouver un emploi, a-t-il souligné.


« C’est un problème qui concerne la société dans son ensemble car l’emploi joue un rôle central dans l’inclusion sociale.  Nous refusons d’être la génération perdue », a déclaré une représentante des jeunes de la Belgique, qui est venue spécialement à New York, comme beaucoup d’autres issus des quatre coins du monde, pour faire entendre leur voix.  Elle a invité les gouvernements à mettre en œuvre des législations adéquates visant à éliminer toute forme de discrimination, ainsi que les stéréotypes qui touchent les jeunes sur le marché du travail. 


Plusieurs pistes de solutions ont été évoquées pour remédier au chômage des jeunes et pour encourager leur participation dans la société.  L’Autriche, par exemple, a fait part de plusieurs initiatives novatrices.  Dans ce pays, un Conseil fédéral des jeunes est reconnu comme partenaire social et habilité à participer aux processus décisionnels au même titre que les syndicats.  Un programme baptisé « Youth Check » permet de soumettre chaque projet de loi à une évaluation de son impact sur les jeunes.  Enfin, l’âge légal du vote a été établi à 16 ans, ce qui a permis une plus grande participation des jeunes à la vie politique et publique du pays.


D’autres délégations ont insisté sur la nécessité d’établir des programmes scolaires qui répondent aux exigences du marché du travail, tandis que des organisations gouvernementales, comme « Sustain Us », ont encouragé les gouvernements à réfléchir à la formation des enseignants et à de meilleurs outils pour former les dirigeants de demain, en particulier les jeunes femmes, qui sont davantage confrontées aux obstacles du marché du travail. 


Une autre catégorie de jeunes est durement frappée par les discriminations, celle qui est atteinte du VIH/sida, a rappelé un responsable du Programme des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).  Plus de 2 300 jeunes âgés de 15 à 24 ans sont infectés chaque jour, tandis que 4,6 millions de jeunes gens vivent avec le VIH/sida au niveau mondial.


La place que nos sociétés accordent aux plus vulnérables, en particulier à ces jeunes victimes de discrimination, aux personnes âgées et aux personnes handicapées, est aussi un élément déterminant de l’autonomisation, ont également souligné plusieurs pays.


La communauté internationale doit davantage s’intéresser aux personnes handicapées qui représentent plus de 15% de la population mondiale, a insisté le représentant de l’Algérie.  Elle doit aussi accorder une priorité absolue à la protection des personnes âgées, qui continuent d’être exclues d’une pleine participation dans les domaines politique, social, économique et culturel.  Le Gouvernement a traduit cette nécessité en investissements publics car il s’agit, a-t-il dit, de préserver la cohésion sociale.


Le Kenya, de son côté, a pris conscience du rôle central que jouent les personnes âgées et de la double charge qu’elles doivent affronter, a expliqué son représentant.  En raison de l’impact du VIH/sida, les plus âgés assument en effet au sein des familles la charge des plus jeunes affectés par le virus.  C’est la raison pour laquelle le Kenya a mis en œuvre un programme novateur qui a permis, dès 2007, de fournir à 300 personnes âgées une aide financière spécifique.  Aujourd’hui, ce programme touche près de 33 000 ménages.


Différentes délégations, dont celles de la Mongolie ou du Zimbabwe, ont ensuite mis en exergue les partenariats établis avec des groupes communautaires ou autochtones dans l’élaboration de politiques de développement, notamment à travers l’instauration de coopératives.


La Mongolie compte aujourd’hui 2 400 coopératives qui travaillent dans des secteurs aussi variés que le traitement des matériaux bruts, l’épargne, l’octroi de services et le bâtiment.  De son côté, le Gouvernement du Zimbabwe met l’accent sur le sentiment d’appropriation nationale à travers la mise en place d’un fonds d’affectation spéciale pour les coopératives auxquelles participe la population autochtone.


Au cours du débat, la représentante de la Syrie a déploré les « mesures coercitives prises unilatéralement et qui menacent son commerce et le renforcement du développement social du pays ».  Elle a estimé que les « conséquences graves d’une occupation étrangère » sur le développement social étaient ignorées dans la plupart des rapports examinés dans le cadre des travaux de la Commission.


La Commission du développement social poursuivra ses travaux demain, mercredi 13 février, à 10 heures. 



SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2013/2)


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de certains groupes sociaux, E/CN.5/2013/7)


i) Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées


ii) Règles pour l’égalisation des chances des handicapés


iii) Programme d’action mondial pour la jeunesse


iv) Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, 2002


v) Questions, politiques et programmes relatifs à la famille


Suite et fin du débat général


Mme INGRID NEMEC, Directrice générale pour la famille et les jeunes, au Ministère de l’économie, de la famille et des jeunes de l’Autriche, a mis l’accent sur quatre initiatives développées par son pays en vue de promouvoir la participation des jeunes.  Elle a tout d’abord présenté le Conseil fédéral des jeunes, organe composé d’enfants et de jeunes issus d’horizons divers qui représente officiellement les jeunes en Autriche.  Ce Conseil est reconnu comme partenaire social et il est habilité à participer aux processus décisionnels au même titre que les syndicats, a-t-elle expliqué. 


Une initiative baptisée « Youth Check » permet de soumettre chaque projet de loi à une évaluation sur son impact sur les droits des jeunes, a ajouté la représentante.  Par ailleurs, l’Autriche a abaissé l’âge légal du vote à 16 ans, une mesure qui a permis une plus grande participation des jeunes à la vie politique et publique du pays, comme l’ont montré plusieurs sondages réalisés à la sortie des urnes, a-t-elle souligné.  Enfin, de manière plus globale, la « Stratégie pour les jeunes » permet au Conseil fédéral de participer au dialogue entre les différentes composantes de la société autrichienne.


Mme MARY MAYER, Federationon Aging, s’est inquiétée du fait que les objectifs de lutte contre la pauvreté n’avaient toujours pas été atteints.  Elle a également fait observer que l’autonomisation des personnes âgées avait été affectée par des changements sociétaux, en précisant notamment que les personnes âgées qui vivent dans la pauvreté ont plus de mal à faire valoir leurs droits.  Les personnes âgées, a-t-elle souligné, doivent pouvoir vivre dans de bonnes conditions.  La représentante de Federation on Aging a rappelé que les personnes âgées qui vivent dans la pauvreté sont exposées au risque de vivre dans l’isolement.  À moins de prendre les mesures qui s’imposent, ces personnes âgées ne pourront pas s’épanouir, a-t-elle averti, en insistant de nouveau sur la nécessité de lutter contre la pauvreté.


Mme LILA PROUNIS, Diocèse orthodoxe grec, a tenu à souligner l’importance de la famille dans les débats et travaux de cette Commission, en insistant sur le fait que tous les membres d’une famille devraient se voir garantir un accès à l’éducation, aux soins de santé, à des conditions de vie décentes et aux technologies.  Elle a cité le cas particulier de la lutte contre le VIH/sida, qui plonge des familles dans des difficultés sans commune mesure.  Rappelant que huit millions de personnes avaient eu accès à des traitements antirétroviraux en 2010, elle a estimé que davantage d’efforts devraient être enregistrés pour encourager des partenariats entre le secteur public et le secteur privé dans ce domaine.  À titre d’exemple, elle a cité le partenariat établi entre des associations caritatives orthodoxes et le programme USAIDS en Éthiopie concernant la formation à la prévention du VIH/sida.  


Mme KLINE, American Association of Retired Persons(AARP), a tout d’abord indiqué que selon des prévisions, le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans, qui est actuellement de 780 millions, passera à presque deux milliards d’ici à 2050.  Elle a ensuite attiré l’attention sur les répercussions de l’urbanisation, en précisant que les personnes âgées de plus de 60 ans représenteront un quart des habitants des zones urbaines d’ici à 2050.  Compte tenu de cette situation, les autorités se doivent de repenser la conception de ces espaces, a-t-elle estimé.  La représentante a également insisté sur la nécessité de créer de bons systèmes de transport.  Elle a également souligné l’importance de bonnes politiques pour répondre efficacement aux situations d’urgence.  L’inclusion, le transport et la pleine participation à la vie publique des personnes âgées sont des éléments essentiels de leur autonomisation, a-t-elle estimé.


Mme MANZANA, World Youth Alliance, a expliqué qu’elle représentait une coalition de jeunes qui œuvrent à promouvoir la solidarité entre les pays développés et en développement en ce qui concerne les questions des jeunes.  Rappelant que le taux de la population dans les pays en développement de moins de 20 ans varie entre 30 et 50%, elle a encouragé les gouvernements à prendre conscience du fait que ce groupe de la population représente une ressource précieuse, ainsi qu’un moteur de développement durable et de prospérité pour leur pays.  Si les jeunes ne poursuivent pas d’études, ils ont peu de chance de réussir et leur potentiel créateur ou entrepreneurial n’est pas valorisé, a-t-elle dit.  La représentante de World Youth Alliance a insisté sur la nécessité d’assurer à chacun de ces jeunes l’accès à l’eau, à des services d’assainissement adéquats, à une éducation et à la culture.  Elle a ensuite appelé tous les gouvernements à lutter contre la pauvreté et à encourager la jeunesse d’être créative.  « La solution à la pauvreté n’est pas de réduire la population mondiale mais d’œuvrer pour un monde où chacun peut satisfaire ses besoins essentiels », a-t-elle conclu.


Mme ASHLEY BARNES, SustainUs, a estimé qu’un changement s’imposait pour permettre aux jeunes de pouvoir se faire entendre.  Elle a également souligné qu’il faudrait réfléchir à l’avenir en examinant de manière approfondie les causes profondes de la marginalisation des jeunes afin de prendre les mesures appropriées.  La représentante a ensuite déploré le fait que le débat de la Commission du développement social n’ait pas abordé, selon elle, certaines questions importantes telles que la migration et le chômage des jeunes.  L’accès à l’éducation, l’entrepreneuriat et la participation des jeunes au processus de prise de décisions politiques sont d’autres éléments importants, a-t-elle ajouté.


La représentante de Sustain Us a engagé les ONG et les gouvernements à réfléchir à la formation des éducateurs.  Il nous faut de meilleurs outils pour former les dirigeants de demain, des jeunes qui sachent faire preuve de créativité et d’esprit critique, a-t-elle estimé.  Les jeunes doivent pouvoir arriver sur un marché de l’emploi qui leur offre des dizaines de possibilités, a-t-elle ajouté.


La représentante a ensuite signalé que les jeunes femmes rencontraient davantage d’obstacles sur le marché du travail.  Elle a également dénoncé le fait que certains gouvernements ne semblent pas se soucier des problèmes liés à l’économie informelle.  Mme Barnes a aussi estimé qu’il était nécessaire d’accorder plus d’attention aux nombreux jeunes parmi les millions de migrants dans le monde.  Elle a également insisté sur l’importance pour les jeunes de se faire entendre lors de l’élaboration de l’Agenda pour le développement post-2015.


Thème prioritaire: promotion de l’autonomisation dans les domaines de l’élimination de la pauvreté, de l’intégration sociale, du plein emploi et du travail décent pour tous


M. ALIOUNE NDIAYE, Directeur de Cabinet du Ministre de la femme, de l’enfance et de l’entreprenariat féminin du Sénégal, a souligné que l’autonomisation des populations, qui inclut certains aspects tels que les principes de participation, de dignité humaine et de liberté, ainsi que la pleine utilisation des ressources humaines, devrait constituer le fondement essentiel des politiques publiques pour bâtir une société juste et équitable pour tous.  C’est la raison pour laquelle le Sénégal a pris d’importantes mesures politiques allant dans le sens du renforcement des mécanismes de bonne gouvernance, de l’approfondissement de la démocratie, de l’élargissement de la participation des groupes sociaux à la vie de la nation et de la lutte contre la pauvreté, a-t-il souligné. 


Le représentant a cité, à titre d’exemple, la Stratégie nationale de développement économique et social, ainsi que la mise en place d’un programme national de lutte contre la pauvreté dont les mécanismes de gestion et d’exécution mettent au cœur du système les populations bénéficiaires.  De la même façon, des politiques énergiques sont prises pour la promotion et la protection des droits des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées.  En ce qui concerne les jeunes, il a annoncé que son gouvernement comptait recruter, en 2013, 5 500 jeunes dans la fonction publique pour améliorer la qualité du service social et contribuer à l’insertion des jeunes dans des emplois salariés ou non salariés. 


M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a estimé qu’il faudrait répondre de manière prioritaire aux causes sous-jacentes de l’absence d’autonomisation des personnes, laquelle entrave l’élimination de la pauvreté.  L’accès à une alimentation adéquate et l’accès à l’eau potable sont les conditions essentielles pour la création de tout environnement propice à l’autonomisation des personnes, a-t-il rappelé.  M. Dehghani a rappelé que, selon le rapport 2012 sur l’insécurité alimentaire dans le monde, la planète compte 870 millions de personnes qui souffrent de malnutrition de manière chronique, dont 852 millions vivent dans des pays en développement.  Le représentant a néanmoins averti que si les efforts de lutte contre la pauvreté ciblent uniquement les personnes vivant dans une situation de pauvreté extrême, les personnes qui vivent dans la pauvreté risquent de voir leur situation s’aggraver car elles auraient été négligées.  M. Dehghani a par ailleurs fait observer que la transition difficile vers la vie active d’une personne a un impact négatif sur ses revenus à long terme et augmente le risque de chômage à d’autres étapes de sa vie.


Passant en revue les grandes lignes du programme de pays de l’Iran pour la période 2012-2016, le représentant a précisé que ce programme faisait de la lutte contre la pauvreté une de ses priorités.  Il a précisé que les personnes âgées, les jeunes et les personnes handicapées recevaient un appui de la part de l’État.  Le Gouvernement adopte un nombre croissant de lois sur la protection des personnes âgées et l’Organisation de la sécurité sociale et le Ministère du bien-être social sont chargés de la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement.  M. Dehghani a également évoqué la création d’un fonds médical pour le traitement des personnes handicapées, ainsi que l’adoption de mesures visant à favoriser leur emploi et leur participation à des activités sportives.


M. GEORG HILMAR ANTONSEN (Norvège) s’est tout d’abord félicité de ce que la question des personnes handicapées figure plus régulièrement dans les résolutions et documents de l’ONU, citant en particulier le Document final de la Conférence Rio+20.  Il a ensuite insisté sur la nécessité d’autonomiser les groupes les plus marginalisés en assurant leur participation politique à tous les niveaux, tant au sein des gouvernements que des organisations non gouvernementales.  C’est pourquoi, la Norvège appuie la création d’un poste de conseiller spécial du Secrétaire général pour l’autonomisation des jeunes marginalisés.  Le représentant a ensuite évoqué la double discrimination que connaissent les femmes et filles handicapées et a estimé que ces dernières devraient participer à l’élaboration des programmes les concernant.  Il a également fait savoir que la Norvège avait lancé une stratégie pour l’emploi à l’intention des personnes handicapées âgées de moins de 30 ans.


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN(Bangladesh) a estimé que beaucoup avait été réalisé dans le domaine du développement social mais qu’il faudrait, maintenant, traduire les engagements pris en actions concrètes.  « Beaucoup d’individus vivent aujourd’hui dans des situations de conflit ou sont privés de leurs droits fondamentaux.  Ces individus ne peuvent pas répondre à leurs besoins essentiels ou n’ont aucune autonomie », a-t-il déploré.  Le résultat de cette situation, a-t-il ajouté, ce sont les révoltes, l’insurrection, le terrorisme ou le fondamentalisme.  Le développement social est intimement lié à ces questions et c’est la raison pour laquelle nous devons redoubler d’efforts pour favoriser un environnement qui contribue à l’éradication de la pauvreté, a-t-il insisté.


Pour le Bangladesh, toute stratégie d’autonomisation doit se faire par l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à une protection sociale.  Dans ce contexte, le Premier Ministre du Bangladesh a proposé un modèle pour l’autonomisation de la population et destiné à donner voix au chapitre aux tranches les plus vulnérables.  « Ce modèle se base notamment sur des fondamentaux tels que l’emploi, la participation à la bonne gouvernance, l’inclusion sociale et l’élimination de la pauvreté », a-t-il précisé.  Des budgets spéciaux ont ainsi été alloués au développement d’infrastructures pour l’alimentation ou à l’aide aux personnes défavorisées en matière de santé.  Par ailleurs, l’éducation est un facteur clef de changement pour le Bangladesh, qui a -entre autres- mis en place un fonds d’assistance aux étudiants en difficultés, une parité entre filles et garçons dans l’enseignement primaire, ainsi que des quotas spéciaux pour les femmes et des initiatives les encourageant à l’entreprenariat.


M. CHIR KAMEL(Algérie) a d’abord tenu à rappeler la situation particulière des personnes handicapées qui représentent plus de 15% de la population mondiale.  Il a également souligné la nécessité d’accorder une priorité absolue à la protection des personnes âgées, qui continuent d’être exclues d’une pleine participation dans les domaines politique, social, économique et culturel.  Le rôle de la famille, en tant que principal agent de l’intégration et de la protection sociale, doit être au cœur des stratégies et programmes, a-t-il souligné.  À cet égard, le représentant de l’Algérie a considéré que le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, qui sera célébré en 2014, constituera une excellente opportunité pour renforcer les politiques et programmes axés sur la famille.


Le Gouvernement algérien a adopté une série de réformes structurelles, sociales et économiques visant à promouvoir le développement économique, à préserver la cohésion sociale et à garantir une répartition équitable du revenu national, a assuré M. Kamel.  Cette volonté politique s’est traduite par la mise en œuvre de deux programmes d’investissements publics, à savoir un plan de soutien à la relance économique (2000-2004) et un plan complémentaire au soutien à la croissance économique (2005-2009), dotés tous deux d’un montant de 200 milliards de dollars.  Un autre programme a été lancé pour la période allant de 2010 à 2014, impliquant des engagements financiers de l’ordre de 286 milliards de dollars, a-t-il précisé. 


Le résultat de ces investissements, dont plus de 40% des ressources sont réservées à l’amélioration du développement humain, s’est traduit notamment par une augmentation significative du produit intérieur brut (PIB) par tête d’habitant et par une baisse du taux de pauvreté.  En outre, l’Algérie a décidé de consacrer annuellement 20% des transferts sociaux au soutien à l’habitat, aux familles, aux retraités, à la santé, aux démunis et aux autres catégories vulnérables, a indiqué le représentant.  


M. GHANA SHYAM LAMSAL (Népal) a estimé, comme le souligne le rapport du Secrétaire général, que la création d’un emploi décent pour tous doit figurer au cœur de toutes les politiques de lutte contre la pauvreté et d’intégration sociale.  La pauvreté est un problème multidimensionnel et transversal qui transcende les frontières nationales, a-t-il fait remarquer.  On ne peut ainsi se permettre de minimiser les conditions déshumanisantes de la pauvreté et de la faim qui, cumulées à la « crise du chômage des jeunes », débouchent sur l’exclusion sociale et menacent la paix et la stabilité dans le monde, a déclaré M. Lamsal.  Le représentant a estimé que la mondialisation actuelle n’est ni durable, ni inclusive.  Il a également insisté sur la nécessité d’édifier des sociétés capables de résister aux effets des changements climatiques en accordant, notamment, une attention particulière aux personnes vulnérables.


M. Lamsal a ensuite passé en revue certains des programmes de lutte contre la pauvreté et de création d’emplois du Népal, lesquels, s’est-il félicité, ont permis de faire chuter le taux de pauvreté de 42% à 25,5% entre 1996 et 2007.  Le représentant a assuré que son gouvernement accordait une attention particulière au secteur agricole et au développement des infrastructures dans les zones rurales et reculées.  Outre une croissance inclusive qui débouche sur la création d’emplois, il importe également de veiller au développement des zones rurales afin d’y augmenter la sécurité alimentaire et d’y assurer une meilleure vie pour tous, a-t-il par ailleurs estimé.  Le représentant a également parlé du programme de sécurité sociale de son pays qui permet de venir en aide aux personnes âgées, aux veuves, aux groupes autochtones défavorisés ainsi qu’aux personnes handicapées.  Le Gouvernement du Népal s’efforce également d’améliorer l’octroi des services de base en forgeant des partenariats plus forts entre les secteurs public et privé, a-t-il ajouté.


Mme SHORNA-KAY MARIE RICHARDS (Jamaïque) a fait remarquer que son pays avait, entre 2002 et 2010, réduit son taux de pauvreté de 19,1% à 17,5%.  Ce résultat a été possible malgré les chocs externes de la crise économique et financière mondiale et les catastrophes liées aux changements climatiques, a-t-elle dit.  En outre, depuis 2007, la Jamaïque met en œuvre son Plan de développement intitulé « Vision 2030 », destiné à faire de la Jamaïque un pays où l’on peut à présent vivre, travailler et faire des affaires, a-t-elle assuré.  Ce Plan de développement vise également à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015 et à porter la Jamaïque au statut de pays développé d’ici à 2030.


La représentante a ensuite indiqué que la Jamaïque s’était engagée en faveur de l’autonomisation et de l’inclusion de la personne handicapée.  Le Gouvernement a ainsi mis en place un registre pour les personnes handicapées et mène actuellement des consultations visant à réformer le programme national destiné aux personnes handicapées.  Au niveau international, a-t-elle estimé, davantage d’efforts doivent être réalisés pour intégrer cette question dans les programmes de développement.  La représentante a notamment plaidé pour des politiques fondées sur des données factuelles concernant la situation de ces personnes et leur handicap.  S’agissant des personnes âgées, elle a fait remarquer que celles-ci représentaient aujourd’hui 13% de la population jamaïcaine et que ce nombre devrait doubler d’ici à 2050.  Dans ce contexte, elle a mis l’accent sur la nécessité de répondre à la nouvelle équation posée par le vieillissement, notamment par le biais de partenariats entre le secteur public et le secteur privé.  


M. MALEFETSANE MOSEME (Lesotho) a déclaré que, pour éliminer la pauvreté, il était important de renforcer les capacités de la société, en tenant compte de tous les groupes de la population, notamment les jeunes, les personnes âgées, les personnes handicapées ainsi que les personnes vivant dans la pauvreté.  M. Moseme a également constaté que l’autonomisation des personnes était une question complexe et a engagé les États Membres à adopter des politiques centrées sur l’être humain.  La communauté internationale doit travailler de manière collective pour créer un environnement qui permette à l’ensemble de pays d’autonomiser leur population, a-t-il ajouté.  Il faudrait accorder également une attention accrue aux problèmes posés par les barrières tarifaires ainsi qu’à la mise en œuvre des engagements pris en matière d’aide publique au développement.


M. Moseme a assuré que l’autonomisation des personnes était la principale priorité du Plan de développement national du Lesotho.  Il a indiqué que d’importants progrès avaient été réalisés en la matière, en se félicitant notamment du fait que des femmes et des jeunes siègent dans certains organes de prise de décisions et ministères.  L’accès des femmes aux services financiers est en hausse, ce qui a permis à nombre d’entre elles de créer de petites entreprises, a-t-il ajouté.  Le représentant a également indiqué que des initiatives avaient été lancées pour assurer la pleine participation des personnes handicapées au développement du pays.  M. Moseme a par ailleurs fait savoir que le VIH/sida demeurait un des principaux défis que connaît le Lesotho en matière de lutte contre la pauvreté.  Une politique de lutte avait été adoptée en 2006 pour y faire face en créant un cadre de prévention, de contrôle et de gestion de la pandémie, a-t-il précisé.


M. HASSAN EL MKHANTAR (Maroc) a affirmé que les stratégies de redressement économique et social ne pouvaient être opérationnelles qu’à travers la mise en œuvre de projets socioéconomiques de « grandes envergures » qui favorisent un « développement soutenu » des capacités productives et une valorisation du potentiel humain en faveur des couches sociales démunies, notamment les jeunes, « afin de leur permettre de bénéficier des opportunités de l’emploi à travers un accès équitable au marché du travail ».  La mise en place d’un système de protection sociale efficace est une nécessité impérieuse et une des dispositions clefs pour réduire la vulnérabilité des populations démunies, a-t-il souligné.


Le représentant a indiqué que son gouvernement avait procédé en 2011 à l’évaluation de l’effort entrepris par les autorités publiques dans le cadre de l’Initiative nationale pour le développement humain qui a été lancée en 2005.  Sur la base d’un budget d’environ 2 milliards de dollars pour les cinq prochaines années, a-t-il précisé, les modes opératoires de cette grande initiative vont être davantage affinés pour lutter de manière efficace contre la pauvreté en milieu rural et l’exclusion en milieu urbain.  Le représentant a ajouté qu’un régime d’assistance médicale aux démunis avait également été mis en place et que le Fonds de solidarité familiale était entré en fonctions en 2001.  Le Gouvernement marocain a en outre instauré un quota de 7% de postes dans les administrations publiques et les collectivités locales pour les personnes handicapées, a-t-il assuré.


Mme AMIRA DALI (Tunisie) a appelé la communauté internationale à consolider sa coopération en vue de mettre fin à la pauvreté et aux problèmes de chômage, en particulier celui des jeunes qui demeure très élevé à l’échelle mondiale.  Elle a mis accent sur la nécessité d’établir des stratégies internationales ciblées sur le recrutement de la jeunesse et a insisté sur l’importance de miser sur l’emploi dans l’Agenda pour le développement post-2015.  « De tels objectifs ne pourront être assurés qu’en contribuant à garantir l’enseignement, la santé, la connaissance et en travaillant à promouvoir les potentialités de chacun à travers l’élimination de toutes les formes de discrimination », a-t-elle souligné.  


« Depuis janvier 2011, la Tunisie a engagé une nouvelle phase de son histoire grâce à la volonté de sa jeunesse qui aspire à la liberté et au progrès », a rappelé la représentante.  Elle a insisté sur le fait que ce changement démocratique était fondé sur le compromis et sur l’entente entre toutes les catégories de la société tunisienne.  Ce changement, a-t-elle poursuivi, doit permettre à toutes ces catégories de participer efficacement à la réalisation d’un objectif de développement juste.  La Tunisie doit adopter des réformes visant à favoriser cette participation, à enraciner la transparence et à favoriser la responsabilisation de toutes les catégories de sa population, a déclaré sa représentante. 


L’objectif de la Tunisie est de parvenir, avec tous les partenaires, à dépasser les problèmes et à concrétiser les ambitions de la révolution, c’est-à-dire l’emploi, l’amélioration des conditions de vie et la justice sociale.  « La Tunisie est sur la voie de la démocratie et veut réaliser ces acquis en dépit de nombreuses entraves.  Elle est déterminée à adopter un nouveau modèle et un nouveau cadre en engageant la responsabilité de toutes les parties intéressées », a conclu sa représentante avant de rendre hommage à tous les martyrs qui ont payé de leur vie pour réaliser des révolutions.


M. TULGA NARKHUU (Mongolie) s’est félicité des contributions des coopératives au développement social et économique du pays.  Il a estimé que celles-ci sont un instrument important pour la création d’emplois décents ainsi que pour la lutte contre la pauvreté et l’intégration sociale.  Il a précisé que la Mongolie comptait 2 400 coopératives qui travaillent dans des domaines aussi variés que le traitement des matériaux bruts, l’épargne, l’octroi de services et le bâtiment.  Pour appuyer davantage les zones rurales, le Gouvernement de la Mongolie a lancé une campagne de trois ans qui vise à promouvoir le mouvement des coopératives rurales.  Le représentant a également indiqué que son gouvernement prenait actuellement des mesures en vue d’établir un socle de protection sociale pour tous.


M. Narkhuu a ensuite appelé les États Membres à accélérer leurs efforts pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également estimé que la promotion de l’autonomisation des personnes, comme moyen d’éliminer la pauvreté et de promouvoir l’intégration sociale et le plein emploi, doit être inscrite dans le nouvel Agenda pour le développement.


Au nom des jeunes de la Belgique, Mme ELIEN RAPORT a, dans un premier temps, rappelé devant la Commission du développement social que 200 millions de personnes à travers le monde sont touchées par le chômage, dont un tiers sont des jeunes.  « Il ne s’agit pas seulement d’une part énorme de ressources non utilisées mais d’un problème pour l’individu et pour la société dans son ensemble car l’emploi joue un rôle central à la fois dans l’implication des jeunes et dans l’inclusion sociale », a-t-elle souligné.  C’est pourquoi, a-t-elle insisté, « nous refusons d’être la génération perdue comme le déclarent des experts ». 


La jeune déléguée belge a ensuite mis l’accent sur la nécessité de lutter contre les stéréotypes dont sont victimes les jeunes sur le marché du travail et a invité les gouvernements à mettre en place des législations adéquates visant à éliminer toute forme de discrimination, ainsi que les stéréotypes concernant les jeunes.  Elle a ensuite fait observer que le système d’éducation ne répondait pas toujours aux besoins du marché du travail et a plaidé pour une meilleure adéquation entre l’enseignement et l’emploi.


Prenant à son tour la parole, un autre délégué des jeunes de la Belgique, M. DENIS NAETS a réaffirmé le soutien de son pays au Réseau interinstitutions des Nations Unies sur le développement des jeunes et le Réseau pour l’emploi des jeunes.  Il a également estimé que les jeunes ne devraient plus être considérés comme des bénéficiaires passifs des politiques d’emploi mais devraient être, au contraire, impliqués dans leur formulation.


M. EDUARDO LÓPEZ(Pérou) a estimé qu’il était nécessaire de réfléchir aux écarts qui subsistent en matière de lutte contre la pauvreté.  Il a ensuite fait savoir que le PIB de son pays avait augmenté de plus de 70% entre 2002 et 2012 et que le Pérou avait un des plus faibles indices d’inflation.  Il a cependant fait savoir que malgré ces avancées, des poches de pauvreté subsistaient là où les populations ne pouvaient pas profiter de retombées de cette croissance.  Afin de réduire ces écarts, le Gouvernement péruvien avait créé, en 2011, un nouveau ministère chargé de favoriser les initiatives entre les secteurs public et privé, a indiqué M. Thornberry.  Son gouvernement accorde en outre une attention particulière aux personnes qui sont sur le point de sortir de la pauvreté, et qui représentent 17% de la population.  Le représentant a également indiqué que des nouveaux programmes sociaux avaient été établis pour répondre aux défis qui se posent tout au long du cycle d’une vie.  Il a notamment évoqué l’existence d’un programme d’alimentation scolaire, d’un système de retraite pour les personnes âgées de plus 65 ans et d’un programme pour le développement social.  Une commission multisectorielle pour le développement des personnes en processus d’inclusion entend en outre garantir, d’ici à 2016, l’universalité de l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’électricité, entre autres, a-t-il ajouté.


M. SIDNEY MHISHI (Zimbabwe) a rappelé que son pays avait engagé, il y a deux ans, une importante réforme de redistribution des terres.  Aujourd’hui, la moitié des ménages zimbabwéens détient des terres ou a accès à des terres grâce à cette réforme.  La majorité des ménages est de plus en plus autonome et la production commence à atteindre les niveaux antérieurs à la réforme, s’est-il félicité.  En outre, les avantages de la production sont aussi plus équitablement répartis entre les hommes et les femmes par le biais de ce programme.


Comme cette réforme de redistribution des terres voit son aboutissement, le Gouvernement zimbabwéen se concentre désormais sur la mise en œuvre de politiques sociales ciblées, telles que l’octroi de prêts aux agriculteurs ou des mesures visant le développement social pour l’ensemble de la population, a assuré le représentant.  Le Gouvernement du Zimbabwe met également l’accent sur l’importance de favoriser l’appropriation nationale à travers la mise en place de fonds d’affectation spéciale pour les propriétaires ou de coopératives auxquelles participe la population autochtone, a-t-il ajouté.  Le Zimbabwe travaille en outre à la mise en œuvre de programmes ciblant plus particulièrement les orphelins et les filles dans le domaine de l’éducation, ainsi qu’à des initiatives permettant aux ménages les plus vulnérables d’accéder à une couverture médicale.


M. ANDY RACHMIANTO (Indonésie) a indiqué que son pays avait mis en place une stratégie favorable à la croissance et à la création d’emplois et a précisé que ce programme avait permis de faire chuter la pauvreté de 11,9% en 2012.  Le taux de chômage, qui était de 9,9% en 2004, est passé à 6,56% en 2011, a-t-il indiqué, en précisant que son pays œuvrait pour ramener le taux de pauvreté à 6% d’ici à 2025.  Ces progrès sont le résultat des investissements réalisés par l’Indonésie dans le capital humain, a-t-il souligné.


Afin de réduire le taux de pauvreté des familles défavorisées, le Gouvernement de l’Indonésie crée des programmes ciblant les familles les plus exposées à des risques.  Il a également adopté des politiques et programmes destinés à améliorer la qualité deS services sociaux et à renforcer les capacités des pauvres, des femmes et des familles vulnérables, a indiqué M. Rachmianto.  Le représentant a par ailleurs souhaité que la commémoration, en 2014, du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille soit l’occasion d’adopter des mesures de protection de la famille et de renforcer son rôle dans le développement social.


M. Rachmianto a ensuite indiqué que la création de centres de formation professionnelle avait permis à 18 000 personnes handicapées de trouver un emploi dans le secteur privé.  Il a également émis l’espoir que la tenue, au mois de septembre prochain, de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les personnes handicapées et le développement permettrait de déboucher sur une série de mesures concrètes afin d’intégrer la question des personnes handicapées dans l’Agenda pour le développement post-2015.  Afin de faire face au vieillissement de sa population, l’Indonésie axe ses efforts sur l’octroi de soins de santé de qualité ainsi que sur la promotion de la vie active des personnes âgées.  Concernant les jeunes, M. Rachmianto a précisé que 20% du budget national était consacré à l’éducation.


M. YURY AMBRAZEVICH (Bélarus) a expliqué que la protection des droits de toutes les catégories de la population du pays, y compris les plus vulnérables, était une priorité de politique nationale.  Le Bélarus, a-t-il ajouté, travaille à l’établissement de nouveaux modèles d’aide à la population.  Dans ce contexte, l’objectif de la politique sociale est d’offrir à toute personne capable de travailler la possibilité de gagner sa vie et d’assumer les besoins de sa famille.  Ceux qui ne sont pas aptes à travailler doivent, de leur côté, être aidés et c’est ainsi que le Bélarus, en vertu d’un décret présidentiel, a augmenté le niveau des retraites et assure un revenu complémentaire aux hommes et aux femmes âgés entre 75 et 85 ans.


En ce qui concerne les enfants, un des groupes les plus vulnérables de la population, le Bélarus a développé un programme garantissant le traitement alimentaire d’un enfant pendant les deux premières années de sa vie, a indiqué le représentant.  Plusieurs initiatives visent également d’autres groupes de la population, en particulier les personnes handicapées, en leur assurant des services de réhabilitation.  Par ailleurs, le Bélarus -en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)- étudie un projet relatif à son adhésion à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, projet qui est actuellement débattu au parlement national.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a dénoncé le fait qu’un pour cent de la population mondiale concentrait plus de 40% des richesses mondiales.  Il s’est également inquiété du fait que les pays développés, « bâtis sur la base de la protection sociale », renoncent actuellement à de nombreux programmes sociaux pour privilégier le « dogme capitaliste ».  Le représentant a également dénoncé les politiques du Consensus de Washington qui, a-t-il affirmé, ont accentué l’injustice et l’inégalité en Amérique latine et dans les pays des Caraïbes. 


Les politiques adoptées par le Gouvernement de Hugo Chávez ont énormément contribué à améliorer le bien-être de la population, a souligné le représentant, en précisant que plus de 60% du budget national était consacré au financement de programmes sociaux.  L’indice de pauvreté du Venezuela, qui était de 49% en 1998, est passé à 17,60% en 2012, tandis que le taux de pauvreté extrême, qui était de 24,7% en 1998, est passé à 6,97% en 2012.  En outre, le taux de chômage n’est que de 5,9%, soit le taux le plus faible de son histoire, s’est félicité le représentant.  M. Valero Briceño a par ailleurs évoqué l’existence d’un programme dont le but est d’assurer une retraite digne aux personnes âgées, quel que soit le montant de leurs contributions au régime de sécurité sociale.  Il a également mis en avant les progrès réalisés par le Venezuela en matière d’égalité entre les sexes, en précisant que neuf ministères de son gouvernement sont actuellement dirigés par des femmes.


Mme MONIA ALSALEH (République arabe syrienne) a rappelé que le Sommet mondial pour le développement social de Copenhague de 1995 avait abouti à un consensus international sur la nécessité de mettre fin à la pauvreté et de réaliser le plein-emploi en vue de renforcer des sociétés stables et sûres.  « Cependant, les nombreuses agressions et violations graves du droit international, du droit international humanitaire et des droits de l’homme continuent de menacer la sécurité et la stabilité des pays », a-t-elle regretté, en appelant à conjuguer les efforts pour mettre fin à toutes les formes de la pauvreté et réaliser un développement juste. 


Pour réaliser ces objectifs, la Syrie a mis en place un fonds d’aide sociale qui verse une aide financière aux familles, en cas de situation d’urgence.  Elle a également mis en place des programmes visant la promotion et l’autonomisation des femmes, et l’élaboré des lois visant à protéger les mères, les enfants, les personnes handicapées ou les jeunes, et à garantir des services d’éducation et de soins de santé.  « Malheureusement, ces efforts de réforme ont été paralysées par des mesures coercitives prises unilatéralement et qui ont menacé le commerce et le renforcement du développement social du pays », a-t-elle fait remarquer.  « Ces mesures ont des conséquences sur le développement de la population, sur l’autonomisation de la population et contribuent de manière grave à la détérioration des conditions de vie des Syriens », a-t-elle prévenu. 


La représentante a également expliqué que cette situation sapait les efforts entrepris pour importer des médicaments ou des pièces destinées à renforcer les infrastructures publiques et avaient des répercussions sur les exportations syriennes de manière générale.  « Les projets d’investissements ont dû être interrompus, ce qui a renforcé le taux de chômage et diminué le pouvoir d’achat des familles syriennes », a soutenu la représentante.  Elle a estimé que les « conséquences graves d’une occupation étrangère sur le développement social étaient ignorées dans la plupart des rapports étudiés dans le cadre des travaux de la Commission ».  C’est pourquoi, a-t-elle insisté, le Secrétaire général doit accorder plus d’attention à des questions comme les conséquences de systèmes d’armement, comme les bombes à fragmentation, ou les sanctions « qui sont imposées unilatéralement, et dans l’illégalité internationale, par des États dominateurs sur des pays en développement ».


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a estimé que l’autonomisation exige la création de cadres juridiques capables d’assurer la protection sociale, un environnement propice et l’édification de structures institutionnelles officielles.  Il a également insisté sur l’importance du suivi afin d’assurer la participation des groupes marginalisés.  Des mesures législatives doivent également être adoptées pour appuyer la représentation des groupes marginalisés au sein des processus de prise de décisions, a-t-il ajouté.  Le représentant a par ailleurs estimé que les discussions sur l’élaboration de l’Agenda pour le développement post-2015 doivent être l’occasion de renouveler les engagements pris en matière de développement durable.  Il a également mis l’accent sur les politiques d’économie verte ainsi que sur la nécessité d’établir de fermes partenariats sur le plan international.


M. Khan a ensuite évoqué la création du « Programme Benazir, un programme de transfert de fonds et d’octroi de crédit destiné aux femmes et qui permet également d’assurer la formation professionnelle d’un des membres de chaque famille bénéficiaire.  Le programme « Pakistan Bait-ul-Mal » assure une aide financière aux veuves sans ressources, des orphelins et des personnes handicapées.  Quatre millions de retraités bénéficient en outre d’un système de retraite, a-t-il fait savoir.  Le représentant a ensuite indiqué que 68% de la population de son pays étaient âgés de moins de 30 ans, ce qui pose un problème important en matière d’emploi.  C’est pourquoi, le Gouvernement pakistanais accorde la priorité au développement et à l’engagement communautaire des jeunes.  Il a ainsi lancé des programmes pour la formation professionnelle des jeunes et développe des partenariats entre les secteurs public et privé dans ce domaine.


M. Khan a aussi cité les mesures lancées par son gouvernement en faveur de l’autonomisation des femmes.  Ces dernières occupent 22,2% des sièges de l’Assemblée nationale et 17% des sièges du Sénat, s’est-il félicité.  De nombreuses mesures législatives ont par ailleurs été adoptées pour combattre, entre autres, les attaques à l’acide, le harcèlement sur le lieu du travail et la violence domestique, a assuré le représentant.


Mme MARIA CLARISA SOLORZANO-ARRIAGADA (Nicaragua) a présenté plusieurs aspects du plan national de développement humain du Nicaragua, dont l’ambition est notamment d’assurer un système de santé, l’alimentation et l’éducation pour tous.  Celui-ci met aussi l’accent sur des secteurs prioritaires comme la production agricole, l’élevage, les énergies durables, la distribution de graines et d’engrais, l’amélioration de l’habitat et les services d’eau ou d’assainissement.  Pour s’inscrire dans ce plan de développement humain, les familles nicaraguayennes doivent respecter un principe de « responsabilité commune », a-t-elle expliqué.  Il s’agit, par exemple, de faire en sorte que tous les enfants soient vaccinés et fréquentent l’école.  Les familles sont aidées à réaliser cet objectif pour pouvoir bénéficier du plan, a-t-elle précisé. 


« Notre ambition est d’aboutir à des familles responsables et éduquées qui contribuent au développement économique et social du pays », a poursuivi la représentante.  Pour 2013, le budget général prévoit des postes spécifiques pour réaliser cet objectif en matière d’éducation et de santé.  Ces politiques ont, en outre, déjà permis au pays de réduire son taux d’analphabétisme ou celui de sa moralité infantile.  D’autres initiatives sont prises, comme le programme de repas scolaire, qui favorise une meilleure alimentation, ou une politique intitulée « Vivre propre, vivre bien » qui sensibilise à l’hygiène et à une vie saine, a-t-elle expliqué.  Avant de conclure, elle a remercié l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA-TCP) ayant permis d’établir différents volets de ce programme de développement social.


Mme NELIDA CONTRERAS (Argentine) a rappelé les mesures lancées par son pays pour mettre un terme aux politiques néolibérales du passé.  Elle a notamment indiqué que l’Argentine disposait à présent d’une « politique sociale intégrale » qui a permis, entre autres, d’étendre le versement d’allocations familiales aux jeunes dont les parents sont au chômage.  Le taux d’inscription scolaire a augmenté de 27%.   Il est important que toute personne connaisse ses droits et puisse les exercer, a-t-elle souligné, en rappelant que l’autonomisation des personnes était un élément essentiel des sociétés.


Face aux conséquences de la crise économique et financière mondiale, Mme DIANA ALI NAHAR AL-HADID(Jordanie) a estimé que l’économie mondiale devrait viser à assurer un développement durable basé sur des politiques de protection sociale en faveur des personnes les plus vulnérables.  En Jordanie, le Gouvernement a établi un programme intitulé « Travail décent » qui place cet objectif au cœur des politiques nationales économiques et sociales.  Ce programme a été marqué de succès, a-t-elle assuré, en appelant ensuite la communauté internationale à appuyer davantage les initiatives prises au niveau national.  « Il s’agit là d’un engagement qui vise à contribuer à mettre fin à la pauvreté et à soutenir l’inclusion de tous, y compris les plus défavorisés », a-t-elle conclu.


Mme WOINSHET TADESSE WOLDEGIORGIS(Éthiopie) a affirmé que la lutte contre la pauvreté, l’emploi et le renforcement des capacités productives devraient figurer au cœur des délibérations intergouvernementales sur l’Agenda pour le développement post-2015.  Comme le souligne le rapport du Secrétaire général, elle a également estimé que l’autonomisation des groupes marginalisés, notamment les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et les personnes âgées, est essentielle pour assurer le succès de la lutte contre la pauvreté et du développement durable.  La représentante a ensuite parlé de la politique de croissance économique et de développement lancée par son gouvernement, en précisant qu’au cours des 10 dernières années, les progrès réalisés en matière de développement social avaient débouché sur la création d’emplois et l’amélioration de la qualité de vie.  Elle a également fait savoir que le développement du secteur agricole et des zones rurales figure au cœur de la politique de lutte contre la pauvreté de l’Éthiopie.  Le Gouvernement éthiopien a aussi adopté plusieurs mesures pour renforcer la réforme économique axée sur le marché, améliorer le rendement agricole, promouvoir le secteur privé et établir des programmes de logement et de formation professionnelle.


M. TUVAKO NATHANIEL MANONGI(République-Unie de Tanzanie) a rappelé que de nombreux pays étaient encore en proie aux conséquences de la crise financière et économique mondiale ou à l’impact de catastrophes liées aux changements climatiques.  La Tanzanie, qui dépend désespérément des pluies pour sa production agricole, a souffert de cette situation, a-t-il expliqué.  Pour favoriser l’autonomisation, le Gouvernement tanzanien a mis sur pied divers programmes destinés à cibler les plus pauvres, en particulier dans les zones rurales du pays.  L’un d’eux, appelé « L’agriculture d’abord », encourage des initiatives qui permettent de stimuler le secteur agricole en y associant des organisations d’agriculteurs et le secteur privé.  Un fonds développe également des initiatives et répond à des besoins spécifiques grâce à une approche basée sur l’élan communautaire.  En matière de santé, le Gouvernement tanzanien continue à renforcer ses efforts en matière de soins obstétriques et de santé maternelle.  Des programmes permettent aussi aux personnes âgées de pouvoir rester vivre au sein de leur communauté et de faire en sorte qu’un plus grand nombre d’entre elles bénéficie d’une pension sociale.   


M. DER KOGDA (Burkina Faso) s’est dit convaincu que la promotion du développement était la clef de voûte du développement.  Il a mis l’accent sur la Stratégie nationale de croissance accélérée et de développement durable qui, a-t-il expliqué, est axée sur la consolidation du capital humain, la protection sociale et le renforcement de la gouvernance.  La pertinence de cette Stratégie a valu au Burkina Faso d’être désigné parmi les pays pilotes chargés de définir les priorités de l’Agenda pour le développement post-2015, s’est-il félicité.


Le représentant a estimé qu’il était important de mettre en place de nouvelles stratégies de développement basées sur des modèles participatifs qui prônent la promotion de l’autonomisation dans la lutte contre la pauvreté.  Il faut, a-t-il insisté, des politiques de gouvernance durable qui intègrent la dimension humaine et sociale du développement visant, notamment, à éradiquer la crise de l’emploi chez les jeunes, à garantir la protection sociale pour tous et à renforcer la capacité des États à faire face aux effets des changements climatiques et aux pandémies telles que le paludisme et le VIH/sida.  M. Kogda a ensuite parlé des politiques adoptées par le Burkina Faso pour assurer la protection des jeunes, des femmes, des personnes âgées et des personnes vivant avec un handicap. 


M. Kogda s’est félicité des progrès réalisés, en insistant en particulier sur la « baisse significative » des taux de mortalité infantile et maternelle.  Il a également parlé du programme national de protection sociale qui, a-t-il précisé, se place dans une perspective ambitieuse de l’extension de l’assurance sociale à toutes les catégories de travailleurs.  Le Gouvernement du Burkina Faso a en outre fait de la trilogie « jeunesse-emploi-formation professionnelle » son cheval de bataille.  Il a ainsi adopté un programme spécial de création d’emplois qui devrait générer plus de 54 000 emplois et former 45 000 jeunes diplômés en moyenne par an, a-t-il assuré.


M. RIGHA (Kenya) s’est dit très attaché à la mise en œuvre du Programme d’action du Sommet de Copenhague pour le développement social.  Selon le recensement de 2009, 3,5% de la population du Kenya souffrent d’un handicap, tandis que les personnes âgées de plus de 60 ans représentent 5% de la population.  C’est la raison pour laquelle le Kenya a développé plusieurs initiatives ciblées en faveur de ces catégories de la population, dont un programme de protection sociale pour les personnes handicapées, qui a profité à 14 700 ménages.  En vue d’offrir une formation spécifique aux personnes handicapées, le Gouvernement kényan a également créé 12 centres offrant des compétences variées et des débouchés sur le marché de l’emploi.


Les personnes âgées jouent un rôle central dans la société kényane, a poursuivi le représentant.  En raison de l’impact du VIH/sida, nombre de ces personnes ont, au sein des familles, la charge des plus jeunes qui sont affectés par le virus.  Un programme novateur a permis, en 2007, de fournir à 300 personnes âgées une aide financière spécifique.  Aujourd’hui, ce programme touche près de 33 000 ménages, s’est-il félicité.  En outre, le Gouvernement a adopté un programme de protection sociale en 2012.


M. FRITZNER GASPARD (Haïti) a dénoncé le fait que près de 20 ans après la Déclaration de Copenhague sur le développement social, plus de 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès aux services sociaux de base.  Il a ensuite engagé la communauté internationale à multiplier davantage d’efforts pour venir à bout des inégalités qui sont à l’origine de la pauvreté.  Le représentant a ensuite fait le point sur les mesures arrêtées par son gouvernement, notamment en matière d’emploi, d’éducation et d’état de droit. 


Le représentant a indiqué que des décisions prises avaient déjà conduit à la création de 20 000 emplois directs.  Le Gouvernement haïtien a également enregistré des centaines de créations de petites et moyennes entreprises.  Depuis quelques mois, le Gouvernement haïtien a lancé plusieurs programmes pilotes contre la faim et l’extrême pauvreté afin d’assurer une protection sociale aux plus défavorisés.  M. Gaspard a également parlé du succès du programme « Aba Grangou/Non à la faim », qui vise à éradiquer la faim et la malnutrition d’ici à 2025.


M. Gaspard a ensuite rappelé l’évaluation faite par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), trois ans après le séisme, qui souligne les progrès considérables accomplis en matière de nutrition, de santé, d’éducation et d’assainissement.  Il a également précisé que la politique du Gouvernement pour l’année 2013 s’articulait autour de la réduction des inégalités et la lutte contre la pauvreté extrême, l’amélioration de la qualité de vie, la construction d’une société démocratique plus inclusive et d’un autre avenir pour la jeunesse.


M. TALAIBEK KYDYROV (Kirghizistan) a insisté sur la nécessité de garantir un travail décent pour tous afin d’assurer le développement économique social.  Dans cette perspective, et conformément à sa Stratégie nationale de développement social pour 2013, le Kirghizistan va déployer tous les efforts nécessaires pour atteindre différents objectifs en matière d’emploi et de lutte contre la pauvreté.  À ce jour, on estime à 45% le taux des enfants vivant dans la pauvreté au Kirghizistan, dont 1 enfant sur 8 dans la pauvreté extrême et la privation, a souligné le représentant.  Seulement 16% des enfants reçoivent une aide sociale dans le pays et c’est pourquoi, le Gouvernement doit prendre des mesures urgentes en faveur de la famille.  « L’objectif de notre politique consiste à accroître le rôle de la famille en tant qu’entité fondamentale de la société.  Les enfants de familles pauvres ont des possibilités limitées, tout comme les enfants de mères célibataires ou ceux des familles sans ressources », a-t-il regretté.  Dans cet objectif, son gouvernement axe ses efforts sur l’établissement de conditions plus propices au développement des jeunes.  Il prévoit, notamment, de créer en cinq ans plus de 350 000 emplois pour ce groupe de la population.  L’objectif est aussi de former des spécialistes hautement qualifiés dont les compétences seront demandées sur le marché du travail et de miser sur la coopération internationale pour soutenir la lutte contre la criminalité ou la toxicomanie parmi les jeunes.


M. SHIN DONG IK (République de Corée) a estimé qu’il était nécessaire d’accorder une attention prioritaire à l’autonomisation des groupes les plus marginalisés.  Il faudrait renforcer l’accès aux services sociaux de base, créer un socle de protection sociale et aider les plus marginalisés à prendre leur sort en main.  Il a déploré le fait que, de nos jours, 80% de la population mondiale n’ont pas accès à une protection sociale adéquate.


Le représentant a ensuite fait état des mesures lancées par son gouvernement, en particulier en ce qui concerne la protection des personnes âgées ou handicapées.  La République de Corée, a-t-il assuré, place la promotion de l’éducation au cœur de sa politique de développement.  Le Gouvernement sud-coréen a également ouvert des centres de formation professionnelle dans des pays en développement.  Le manque d’accès à un travail décent est particulièrement préoccupant et mérite une attention urgente de la part des États Membres, a-t-il estimé par ailleurs.


Mme TANISHA HEWANPOLA (Australie) a considéré que la coopération internationale pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) montrait combien le rôle de la communauté internationale pouvait être efficace et a appelé cette dernière à préserver cet élan après la date butoir de 2015.  Elle a expliqué que la Stratégie nationale de développement de l’Australie était fondée sur des consultations et des contacts de terrain avec les populations les plus défavorisées, en particulier celles qui souffrent d’un handicap. 


« Il est fondamental de respecter les droits de ces personnes car c’est grâce à des mesures qui les ciblent spécifiquement que nous parviendrons à réduire les inégalités de manière globale dans nos sociétés », a-t-elle insisté.  La représentante a également mis l’accent sur la nécessité de partager les expériences réalisées en matière d’accessibilité des personnes handicapées car celles-ci aussi peuvent contribuer à éliminer les barrières à l’accès et à la participation d’autres personnes à l’ensemble de la société.


Mme MICHELE KLEIN SOLOMON, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a souligné que la question de la migration devait être considérée comme une stratégie essentielle pour améliorer la qualité de vie et encourager l’autonomisation des personnes.  Elle a affirmé qu’il existait un lien important entre migration et développement, en faisant observer que la migration permettait aux migrants de subvenir non seulement à leurs propres besoins mais également à ceux des membres de leur famille vivant dans leur pays d’origine.  C’est pourquoi, les envois de fonds sont le lien le plus tangible entre migration et développement, a-t-elle indiqué, en précisant qu’en 2012, le montant global de ces envois avait atteint 530 milliards de dollars, soit 3 fois le budget mondial d’aide au développement.  Cet argent, a-t-elle poursuivi, permet d’améliorer les conditions de vie dans les pays d’origine en augmentant, par exemple, l’investissement dans l’éducation ou dans les infrastructures.


Mme Solomon a également estimé que compte tenu de leur nombre croissant, les femmes migrantes devraient être considérées comme des agents essentiels du processus de développement durable.  L’OIM a ainsi lancé, en coopération avec le Gouvernement italien, un programme visant à renforcer les liens entre les femmes migrantes africaines et leur pays d’origine par le biais de projets pour le développement.  La représentante a également estimé que la migration économique contribuait à créer des emplois décents dans le pays d’accueil.  Elle a par ailleurs estimé que les politiques de développement devraient accorder une attention particulière au problème du chômage chez les jeunes.


M. BERTRAND DE LOOZ KARAGEORGIADES (Ordre militaire souverain de Malte) a affirmé que, pour favoriser l’autonomisation, il faudrait encourager les groupes sociaux marginalisés à participer activement à la vie économique, sociale et politique; et leur donner accès à des ressources permettant cette participation.  Il a souligné que l’élimination de la pauvreté est un objectif essentiel de sa délégation, en précisant notamment que l’Ordre de Malte intervenait dans plus de 120 pays.  Le représentant a indiqué, à titre d’exemple, que l’Ordre avait sponsorisé, dans la région Altiplano de la Bolivie, l’éducation d’un groupe de jeunes femmes aymaras.  En Inde, a-t-il ajouté, un projet pilote de microcrédit a permis à un groupe important de femmes de créer leur propre commerce ou entreprise.


M. KEVIN CASSIDY, Organisation internationale du Travail (OIT), a indiqué qu’en 2012, soit cinq ans après les crises économique et financière, 1 travailleur sur trois était soit pauvre, soit au chômage.  Il a fait remarquer que, sur une force de travail internationale de 3,3 milliards de personnes, 900 millions de travailleurs vivaient en dessous du seuil de pauvreté et 197 millions d’autres demeuraient sans emploi.  Pire encore, s’est-il indigné, aujourd’hui, on estime à 39 millions le nombre de personnes qui ont complètement disparu du marché du travail et n’ont plus guère espoir de retrouver un emploi.  Le représentant a également indiqué que de nombreux travailleurs, qui avaient réussi à maintenir leur emploi, ont connu une baisse de leur salaire.  Les décideurs politiques doivent de toute urgence rétablir le lien entre les salaires et la productivité comme moyen permettant de promouvoir non seulement l’autonomisation et le progrès social mais également la croissance économique durable, a-t-il souligné.


M. Cassidy a ensuite indiqué que 12,6% de jeunes, soit 73,8 millions de personnes, sont actuellement au chômage et que nombre d’entre eux ont perdu tout espoir de pouvoir retrouver un emploi.  Beaucoup de ces jeunes n’ont ni éducation, ni formation, et encore moins un emploi et certains d’entre eux finissent par se livrer à la violence, consommer la drogue ou s’associer à des gangs.  C’est pourquoi, le représentant a invité les États Membres à étudier les conclusions de l’Appel à l’action pour faire face à la crise du chômage chez les jeunes, adopté à l’issue de la Conférence internationale du Travail de 2012.  Il a par ailleurs insisté sur la nécessité d’établir des socles de protection sociale comme moyen de lutter contre la pauvreté et l’inégalité.  Si les bonnes conditions pour un emploi décent sont mises en place, près de 60 millions d’emplois pourront être créés au cours des deux prochaines décennies, a-t-il assuré.


M. VARUGHESE, Programme des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), a souligné qu’ONUSIDA travaillait à ce que chacun ait le droit à un travail décent et une vie productive s’il est atteint du VIH/sida.  À la fin de 2011, les taux de nouvelles infections avaient baissé de plus de 50% dans 25 pays mais la discrimination à l’encontre des personnes malades subsiste, en particulier dans le milieu professionnel ou bien lorsqu’elles veulent accéder au marché du travail.  En 2012, 60% des pays avaient adopté des lois ou des mesures qui font obstacle à une action appropriée contre le VIH/sida, tandis qu’à peine 40% des pays n’avaient adopté aucune mesure pour lutter contre les discriminations qui frappent les personnes infectées.  Il a rappelé que l’épidémie avait un impact partout dans le monde sur des femmes et des enfants.  Plus de 2 300 jeunes, âgés de 15 à 24 ans, sont infectés chaque jour, tandis que 4,6 millions de jeunes gens vivent avec le VIH/sida dans le monde, a-t-il rappelé.


M. SERGEI ZELENEV, Directeur exécutif du Conseil international de l’action sociale (CIAS/ICSW), a souligné que la protection sociale joue un rôle croissant dans l’autonomisation des personnes.  Elle facilite l’inclusion sociale des groupes les plus vulnérables.  C’est une nécessité à la fois sociale et économique, a-t-il souligné.  Le représentant a assuré que la protection sociale permettait de promouvoir la protection des droits de l’homme.  Il est nécessaire, a-t-il insisté, de lutter contre les écarts croissants en matière de revenus.  Il faut des politiques publiques cohérentes en la matière et intégrer les projets de lutte contre la pauvreté dans les politiques de développement, a-t-il souligné.  Le représentant a par ailleurs estimé que la société civile était particulièrement bien placée pour assurer le suivi en matière de protection sociale.  Il a également mis en garde contre les répercussions de toute baisse de l’investissement social. 


Mme DINA POTTER, de l’organisation International Presentation Association, a expliqué que son organisation travaillait avec des personnes qui vivent dans la pauvreté et représentait 58 organisations actives dans ce domaine à travers le monde.  Ces ONG permettent notamment aux plus pauvres d’avoir des documents d’identité, d’organiser des rencontres avec elles sur le terrain et de les faire participer aux processus de prise de décisions politiques.  Elle a invité la Commission du développement social à veiller à ce qu’il existe des processus identiques au niveau national, à s’assurer que les plus pauvres puissent être représentés en justice et à ce qu’ils bénéficient d’un socle minimal de protection sociale.


SŒUR MARIE MYRIAM, de la Fraternité Notre-Dame, a invité la Commission du développement social à examiner la question de la paix dans le contexte du développement social.  La violence réduit la possibilité pour les familles et les individus de réussir et met à mal les capacités sociales, a-t-elle fait remarquer.  Elle a également insisté, à cet égard, sur la nécessité de favoriser les soins de santé et a cité l’exemple d’un projet soutenu au Niger.  Elle a aussi mis l’accent sur la situation des veuves et des orphelins en période de conflit ou de postconflit.  


M. SUDHANGSHU KARMAKAR, de International Committee for Arab-Israeli Reconciliation, a noté que les personnes avaient un potentiel immense dont il faut tirer profit.  Il a ajouté que l’exclusion sociale et la discrimination étaient des causes et, en même temps, des conséquences de la pauvreté.  Il a ensuite relevé que l’une des principales causes de la pauvreté était le fait que la majorité des richesses soient détenues par un minimum d’individus.  La sensibilisation des masses populaires fait qu’aujourd’hui, l’élimination de la pauvreté est possible, a-t-il noté.  Le représentant de l’ONG a également fait remarquer que des facteurs comme la malhonnêteté et l’ignorance étaient des obstacles à l’élimination de la pauvreté.  Il a insisté sur l’autonomisation des pauvres.  L’intégration sociale ne sera possible que lorsque les facteurs que sont la haine et l’ignorance seront vaincus, a-t-il dit avant de conclure.


M. KURT BODEWIG, BalticSea Forum, a insisté sur la nécessité de protéger les océans tout en créant des emplois.  Il a rappelé que 90% de la planète étaient recouverts d’eau et que la protection de cet environnement était vitale au développement de la population car les ressources qu’elle contient servent à nourrir des populations entières.  Il a mis en exergue la pollution du transport maritime qui a un impact considérable sur les océans.  La réglementation de ce secteur et la protection des océans pourraient devenir des domaines propices pour la création d’emplois, en particulier pour les jeunes, a-t-il suggéré.  Baltic Sea Forum soutient d’ailleurs des initiatives qui encouragent à la fois la protection de ce précieux environnement et l’implication des jeunes dans le domaine de la protection de la nature, a-t-il assuré.  Il faudrait agir sur le plan mondial et contribuer à l’autonomisation en encourageant le développement durable, a-t-il estimé.  « Nous avons de nombreuses possibilités pour avancer dans ce domaine à travers l’éducation, le débat au sein des Nations Unies, et grâce à des technologies innovantes auxquelles il faut donner vie », a-t-il dit. 


M. PALICIO, Mouvement international ATD quart monde, a regretté que les politiques de développement mises en place à travers le monde n’aient pas atteint leurs objectifs.  Elles ont, au contraire, davantage contribué à appauvrir les groupes les plus vulnérables de la population.  Il a également noté que l’humiliation des pauvres et le manque d’espoir qui les anime étaient des formes de violence et de stigmatisation.  Le représentant d’ATD-Quart Monde a suggéré que des mesures soient prises à tous les niveaux en faveur de l’autonomisation des pauvres.  Il a ensuite souhaité que les points de vue des plus démunis soient pris en compte dans les processus de consultations à l’ONU concernant les programmes de développement d’après-2015.  Avant de conclure, il a plaidé pour des emplois décents en faveur des groupes de population les plus défavorisés.


Mme MARTIN, de l’organisation UNANIMA International, a mis en exergue les partenariats établis entre les groupes communautaires, les gouvernements et les ONG dans le cadre de l’élaboration de l’Agenda pour le développement post-2015.  Elle a recommandé que les États suivent de plus près la situation des personnes les plus vulnérables et encouragent les initiatives d’inclusion sociale et de partenariats pour mettre au point une stratégie permettant d’éliminer la pauvreté.  Elle a insisté sur le sentiment d’appartenance au sein des communautés.  Il est nécessaire, a-t-elle dit, de faire en sorte que chacun ait le sentiment de participer à la construction de la communauté.


Mme CELINE PARAMUNDA, de la Society of Catholic Medical Missionaries, citant l’apôtre de la non-violence, mahatma Gandhi, a fait remarquer qu’« il y avait, dans le monde, assez de ressources pour chaque personne, mais pas assez de ressources pour l’avidité des hommes ».  Elle a pointé du doigt quelques entreprises multinationales qui, par des montages financiers abjects, trouvent des moyens de payer le minimum d’impôts possible alors qu’elles font des profits énormes.  Elle a également dénoncé les pertes immenses dont sont victimes les économies de pays en développement du fait de la corruption et des détournements de fonds publics, en ajoutant que les sommes d’argent qui sortent de l’Afrique dépassent largement le montant de l’aide publique au développement que le continent reçoit.  « La pauvreté ne pourra être éradiquée que si des mesures justes sont mises en place », a dit la représentante de l’ONG, en faisant remarquer que si les montants alloués aux budgets militaires étaient consacrés à la protection sociale, les populations vivraient mieux et le monde serait plus sûr.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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