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Le Comité des ONG doute des théories de « Law Enforcement Against Prohibition » et recommande le statut consultatif spécial pour 53 organisations

ECOSOC/6577-ONG/771

Le Comité des ONG doute des théories de « Law Enforcement Against Prohibition » et recommande le statut consultatif spécial pour 53 organisations

21/5/2013
Conseil économique et socialECOSOC/6577
ONG/771
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité des organisations non gouvernementales

Reprise de la session de 2013

19e & 20e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ DES ONG DOUTE DES THÉORIES DE « LAW ENFORCEMENT AGAINST PROHIBITION »

ET RECOMMANDE LE STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL POUR 53 ORGANISATIONS


Le Comité chargé des ONG a eu aujourd’hui un dialogue avec cinq organisations non gouvernementales dont « Law Enforcement Against Prohobition Educational Fund »des États-Unis, qui, majoritairement composées d’anciens officiers de la brigade des stupéfiants, se bat pour un « système de légalisation et de règlementation » du commerce de la drogue. 


Les cinq ONG avec lesquelles le Comité a dialogué aujourd’hui ont rejoint les 12 autres qui devront encore attendre une décision sur l’obtention ou non du statut demandé auprès du Conseil économique et social (ECOSOC).  En revanche, le Comité a recommandé à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif spécial à 53 ONG. 


Au deuxième jour de sa reprise de session, le Comité des ONG a entendu « Law Enforcement Against Prohobition Educational Fund » arguer qu’un « système de légalisation et de réglementation » du commerce de la drogue pourrait mettre fin à laviolence, mieux protéger les droits de l’homme, réduire les taux de criminalité et considérer les toxicomanes comme les malades qu’ils sont.  


Il y a d’autres alternatives que la « guerre contre la drogue », a affirmé l’ONG qui démontre ses théories par le fait qu’en 42 ans, les États-Unis ont investi 1 000 milliards de dollars contre la drogue, sans résultat probant.  Si cet argent avait été consacré à l’éducation des toxicomanes, à leur réinsertion sociale et aux soins de santé dont ils ont besoin, on n’en serait pas là, a tranché l’ONG.  Les membres du Comité, dont l’Inde, ont douté de l’efficacité de cette perspective « sanitaire » pour faire disparaître des grands centres de production qui manipulent des « sommes astronomiques » par an.


Le Comité peut recommander à l’ECOSOC l’octroi du statut consultatif général, du statut consultatif spécial ou de l’inscription sur la Liste.


Le statut consultatif général concerne les ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action du Conseil économique et social.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.  L’inscription sur la Liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


Le Comité des ONG poursuivra ses travaux demain, mercredi 22 mai, à partir de 10 heures.


OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL


Le Comité des ONG a recommandé l’octroi du statut consultatif spécial aux 53 ONG suivantes:


Association Togolaise d’Etude de Recherche et d’Appui au Développement Humain Durable (ASTERADHD)- (Togo)

Groupe d’action pour la Protection et la Promotion de la Flore et la Faune- (Bénin)

HEDA Resource Centre- (Nigéria)

Ideal World Foundation- ( Ghana)

Impacto Asociaciun Civil- (Argentine)

Indian Dreams Foundation- (Inde)

Inter-Faith Vision Foundation Cameroon- ( Cameroun)

Jeunes Volontaires pour l’Environnement- (Togo)

Jordanian Women Union- (Jordanie)

Lift Up Care Foundation- (Nigéria)

Maasai Youth Outreach Organization (MAYOO)- ( Kenya)

Merciful Assistance Foundation- (Nigéria)

Network for Women’s Rights in Ghana- ( Ghana)

Prevention Association of Social Harms (PASH)- ( Iran)

Rede Latino Americana de OrganizaA?es N,,o Governamentais de Pessoas com Deficilncia e suas Familias (RIADIS)- (Brésil)

Rescue and Hope “RAH”- (Bénin)

Sadguru Sadafaldeo Vihangam Yoga Sansthan- (Inde)

Scouts du Niger- (Niger)

Sustainable Rural Community Development Organization (SURCOD) Limited- ( Malawi)

Technical Centre for Fine Art and Computer Studies CIG- ( Cameroun)

The Competitiveness Company Limited- (Jamaïque)

The Islamic Foundation- ( Kenya)

Women Awareness Center Nepal- (Népal)

Youngstars Foundation International- (Nigéria)

Youth Alliance for Leadership and Development in Africa- ( Botswana)

Youth Path Organisation- ( Ghana)

Aboriginal and Torres Strait Islander Corporation Family Violence Prevention and Legal Service (Victoria)- (Australie)

Action for Peace through Prayer and Aid- (États-Unis)

Aequalia- (France)

African Artists for Development- (France)

AIDS Vaccine Advocacy Coalition- (États-Unis)

Akademisko Drustvo za Medunarodne Odnose- (Bosnie et Herzégovine)

Alsalam Foundation- (Royaume-Uni)

American Diabetes Association Inc- (États-Unis)

Arab African American Womens’ Leadership Council Inc. – (États-Unis)

Association pour de Développement des initiatives citoyennes et européennes- (France)

Auspice Stella- (France)

Centro Mexico de Derecho Ambiental A.C.,- (Mexique)

Conserve Africa Foundation- (Royaume-Uni) 

Eastern Alliance for Safe Sustainable Transport- (Royaume-Uni) 

Ecumenical Advocacy Alliance- (Suisse)

European Window Film Association- (Belgique)

Fondation pour le Dialogue des Civilisations- (Suisse)

Foundation for Autism Support and Training- (États-Unis)

Global Campaign for Climate Change- (Canada- Gouvernement du Québec)

Global Environment & Technology Foundation- (États-Unis)

Global Political Trends Center- (Turquie)

Groupe d’économie solidaire du Québec- (Québec)

Help A Child Africa- (Royaume-Uni)

Imam Mahdi Association of Marjaeta, Inc. – (États-Unis)

Institute for Conflict Transformation and Peacebuilding- (Suisse)

International Federation of Hard of Hearing Young People- (Italie)

Karabakh Foundation- (États-Unis). 


DEMANDES DONT L’EXAMEN A ÉTÉ REPORTÉ


Les 12 ONG suivantes ont vu l’examen de leur demande reporté dans l’attente des réponses aux questions posées aujourd’hui par les membres du Comité:


S’adressant à Hope Foundation NGO (République démocratique du Congo), Cuba a voulu savoir si cette ONG a un site Internet et une adresse électronique tandis que le Nicaragua a posé des questions sur l’équilibre financier de l’ONG dont les recettes sont de 800 dollars alors que les dépenses se chiffrent à 7 000 dollars?  À l’ONG Jssor Youth Organization (Iraq), le Maroc a demandé un nouveau certificat d’enregistrement étant donné que le certificat actuel date de 2009 et n’est valide pour deux ans. 


Natural Justice (Afrique du Sud) devra aussi apporter à Cuba des précisions sur ses activités en Amérique latine tandis que Non-governmental Organization Federation of Nepal devra expliquer au Pakistan comment elle préserve son indépendance vis-à-vis du Gouvernement népalais.  Le Pakistan avait également une question pour Operation ASHA (Inde), qui devra répondre de son budget « en mettant en relief les dépenses ».  The Ark Foundation Company, (Ghana) a été invitée par le Maroc à s’expliquer sur « l’énorme écart entre un revenu de 106 000 dollars et des dépenses de 294 000 dollars ».  Que fait l’ONG pour redresser cette situation?  S’adressant à Zanjireh Omid Charity Institute (République islamique d’Iran), le Nicaragua a noté que l’ONG prétend être « internationale » alors que ses membres sont tous des Nicaraguayens qui travaillent au Nicaragua.  Quel peut être le degré d’indépendance d’une ONG dont le sponsor est le Gouvernement? 


La Chine a demandé des précisions sur les « erreurs » dans les dossiers financiers de l’ONG pendant que Cuba notait également des « irrégularités » s’agissant des donateurs.  Le Nicaragua avait également une question pour Curia Generaliza Agostinia (Italie) s’agissant de sa présence en Amérique latine.  Cuba a souhaité savoir le genre d’activités et le type d’organisations avec lesquelles l’ONG travaille sur le terrain. 


Pour ce qui est de IBUKA-Mémoire et Justice - Section Suisse, le Nicaragua a demandé comment elle pouvait mener ses activités avec un déficit de 15 000 dollars?  La Fédération de Russie a voulu connaître les critères utilisés par Institute for Economics and Peace Limited (Australie) pour établir le classement des États qui figure dans son dossier.  Cuba a aussi posé des questions sur les ressources financières d’International MotherBaby Childbirth Organization Inc, (États-Unis). 


La Turquie a voulu des clarifications sur la composition du conseil d’administration de Catholic Family and Human Rights Institute, Inc. (États-Unis). 


DIALOGUE INTERACTIF AVEC LES ONG


Le Comité a entendu l’ONG Ambedkar Center for Justice and Peace (Inde) expliquer que depuis sa création en 2003, elle a mené de nombreux projets dans les domaines de l’éducation et de l’appui aux personnes déplacées à Bombay.  À une question de la Chine, elle a expliqué qu’une ONG ayant un nom similaire, mais qui siégeant aux États-Unis, avait fait une demande d’accréditation qui lui avait été refusée.  Le Soudan a insisté sur l’importance de clarifier cette question de nom, avant que la Chine ne soulève une autre question, celle des fonds obtenus par l’ONG du Gouvernement indien.


En réponse à une autre question de la Chine, l’ONG Domestic and Foreign Missionary Society of the Protestant Episcopal Church in the United States of America (États-Unis) a indiqué qu’elle reconnait le Tibet comme une région autonome de la Chine et que des changements sont en train d’être apportés à son site Internet.


L’ONG Grupo de Mujeres de la Argentina - Foro de VIH, mujeres y familia (Argentine) a passé en revue les grandes lignes de ses activités qui portent, entre autres, sur la lutte contre la traite et pour l’éducation dans les prisons.  À la question du Nicaragua, elle a précisé que son site Internet comporte la liste de toutes les activités effectuées depuis 2002, et en réponse à Cuba, elle a indiqué qu’elle mène des activités menées en dehors de l’Amérique latine avec l’aide de plusieurs organisations féminines.  L’ONG forme également des universitaires pour les aider à trouver un emploi de retour chez eux.  Avez-vous une liste de ces organisations? a demandé Cuba.


À son tour, l’ONG Law Enforcement Against Prohibition Educational Fund (États-Unis) a indiqué qu’elle se consacre à la lutte contre la toxicomanie, avant de faire remarquer, qu’après avoir passé au peigne fin son site Internet, elle n’y a trouvé aucune référence à Taïwan.  Quelle est votre position sur le Tibet? a demandé la Chine.  L’ONG s’est dite prête à effectuer les changements demandés « à condition de savoir où les faire! ». 


En réponse à une question d’Israël, elle a affirmé qu’il existe d’autres alternatives pour lutter contre la toxicomanie que la « guerre contre la drogue ».  La réglementation du commerce de la drogue peut permettre de mettre un terme à la violence, d’aider les toxicomanes et de réduire de moitié les nouveaux cas d’hépatite et d’infection au VIH/sida.  Les cas d’overdose seraient également réduits de manière significative, a-t-elle assuré.  En 42 ans, 1 000 milliards de dollars ont été consacrés à la lutte contre la drogue aux États-Unis et la situation n’a fait qu’empirer.  Si cet argent était consacré non pas à la destruction des vies par l’incarcération mais à l’éducation, à la réinsertion et aux soins de santé, on n’en serait pas là, a affirmé l’ONG.


Mais l’industrie de la drogue engrange des sommes astronomiques par an et face à cela, on ne peut considérer la question de la drogue que sous l’angle sanitaire, a argué l’Inde pour qui la réglementation du commerce de la drogue ne permettra pas de faire disparaître les grands centres de production.  Cuba a voulu des précisions sur les projets concrets que l’ONG envisage de lancer pour lutter contre ce commerce.


Enfin, l’ONG Christian Solidarity Worldwide (Royaume-Uni) a dit travailler au nom de toutes les religions, en parlant de projets au Sri Lanka, au Myanmar ou encore au Nigéria où il s’est agi d’un plan d’action de lutte contre l’intolérance religieuse.  En réponse à la Chine, l’ONG a reconnu que Taïwan est une province de la Chine.  Le représentant chinois a toutefois constaté que sur la mappemonde qui figure sur le site Internet de l’ONG, Taïwan ne figure pas sur le territoire chinois.


Cuba a voulu des précisions sur les sources de financement de l’ONG et le Soudan a dénoncé le fait l’ONG se concentre principalement sur les rapports entre son pays et le Soudan du Sud.  L’affirmation selon laquelle des viols massifs ont été perpétrés au Soudan du Sud est fausse.  L’ONG a-t-elle un bureau au Darfour?  Le Soudan, a argué son représentant, est l’un des rares pays où on peut voir une coexistence harmonieuse entre les religions.  D’où vous viennent ces informations sur la discrimination dont seraient victimes les Chrétiens?


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Plaidoyer passionné devant l’Instance autochtone en faveur de l’enseignement et de la préservation des langues et cultures autochtones

DH/5132

Plaidoyer passionné devant l’Instance autochtone en faveur de l’enseignement et de la préservation des langues et cultures autochtones

21/05/2013
Conseil économique et socialDH/5132
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Instance permanente sur les questions autochtones

Douzième session

3e et 4e séances - matin et après-midi


PLAIDOYER PASSIONNÉ DEVANT L’INSTANCE AUTOCHTONE EN FAVEUR DE L’ENSEIGNEMENT

ET DE LA PRÉSERVATION DES LANGUES ET CULTURES AUTOCHTONES


Un véritable cri d’alarme a maintes fois retenti, aujourd’hui, au deuxième jour de la Douzième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones, en faveur de l’enseignement des langues autochtones et d’un enseignement bilingue interculturel respectueux de l’histoire et de la diversité des cultures de tous les peuples autochtones de la planète.


La sauvegarde des langues autochtones par l’enseignement est d’autant plus urgente qu’une langue disparaît à jamais de la surface de la Terre tous les 15 jours, alors que l’identité culturelle repose sur la langue, ont plaidé des intervenants devant l’Instance.  Celle-ci entamait l’examen de la suite donnée aux recommandations qu’elle avait prises aux termes de ses sessions antérieures, et qui étaient relatives à la préservation et à la promotion de l’éducation et de la culture des populations autochtones.


La séance de la matinée a été ouverte par une oraison funèbre traditionnelle chantée à la mémoire de la centaine de victimes causées par la tornade qui s’est abattue hier sur l’État de l’Oklahoma.  Parmi les victimes, on compte beaucoup d’autochtones, de femmes et d’enfants.


Le débat sur l’éducation s’est déroulé autour d’un panel composé de M. Edward John, membre de l’Instance, de Mme Lilikala Kame’eleihiwa, de l’Université de Hawaï, de M. Tuomas Juuso, représentant du Gouvernement de la Finlande, et de M. Mark Walthan, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).  Plusieurs intervenants ont formé l’espoir que les États Membres fassent en sorte que leur système d’éducation englobe les dimensions spirituelles, mentales, émotionnelles, physiques, traditionnelles, culturelles et linguistiques des peuples autochtones.


Fortes de leurs expériences respectives sur le terrain, les organisations autochtones ont formulé une série de recommandations tendant au renforcement de celles qui ont d’ores et déjà été faites par l’Instance et mettant l’accent sur la préservation de la diversité linguistique et culturelle.  Certains intervenants ont dénoncé, dans ce contexte, la tendance des législations nationales de nombreux États à imposer « une intégration forcée » aux enfants autochtones par l’éducation, alors que d’autres ont dénoncé la privatisation de l’enseignement qui rend l’éducation hors de portée des populations marginalisées.  Des propositions ont été faites favorisant la création de chaînes de télévision autochtones.  De nombreux intervenants ont en outre fait observer que les enfants et les jeunes autochtones ont encore un long chemin à parcourir, étant donné le « caractère colonial et commercial de l’éducation » dans la plupart des pays.  Certains orateurs ont en particulier dénoncé la « falsification de l’histoire dans les manuels didactiques ».


Parmi les représentants d’États Membres qui ont pris part au débat, la Vice-Première Ministre de la Fédération de Russie a fait état de la création d’une école internationale de l’Arctique, pour « mieux prendre en considération les modes de vie nomade et les besoins spécifiques aux étudiants autochtones migrants ».


Citant les dispositions de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, sur le droit à l’éducation et au respect de la diversité culturelle, nombre d’orateurs ont toutefois salué les progrès normatifs nationaux, régionaux et internationaux accomplis au cours de la dernière décennie, en particulier dans les législations relatives aux droits de l’homme.


Le représentant de la Namibie a indiqué que son pays a établi un programme de développement du peuple San, premier habitant du territoire, placé sous la houlette du cabinet du Premier Ministre, alors que la délégation des États-Unis a rappelé la tenue, l’année dernière, de la Conférence de la Maison blanche pour les nations tribales, laquelle, selon la représentante américaine, a permis des « discussions franches » sur toute une série de questions, dont le logement l’éducation et l’énergie.   


Le deuxième panel, tenu dans l’après-midi, portait sur la culture, et était composé des experts suivants: Mme Bertie Xavier, membre de l’Instance, Mme Agnes Leina, de l’II’l Community Concerns, M. Carlos Aleman, du Gouvernement du Nicaragua et M. Philippe Kridelka, représentant de l’UNESCO.


Le développement culturel et la protection de l’environnement où vivent les peuples autochtones sont intimement liés, a-t-il été souligné, et à cet égard, des orateurs ont demandé aux États de signer et de pleinement mettre en œuvre la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et la Convention de l’UNESCO sur le patrimoine culturel immatériel.


L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a été sollicitée, quant à elle, afin de mener une étude comparative sur l’état de santé des populations autochtones et les incidences sanitaires des activités de développement sur ces populations. 


Pour étayer la discussion, l’Instance était saisie de plusieurs études conduites par l’un ou l’autre de ses 15 membres ou avec le concours d’universités autochtones, comme notamment, l’étude sur « la manière dont les systèmes de savoir autochtones et l’histoire et les circonstances sociales contemporaines des peuples autochtones sont pris en compte dans les programmes scolaires » (1), présenté par Mme Mirna Cunnimgham Kain. 


Outre unrapport d’analyse, les autres études traitaient respectivement de « la situation des enfants autochtones en Amérique latine et dans les Caraïbes »(2), qui a étéprésentée par M. Alvaro Esteban Pop Ac; de la « participation accrue des peuples autochtones au processus de réduction des risques de catastrophe »(3), introduite par Mme Paimaneh Hasteh; et du thème: « résilience, savoir traditionnel et renforcement des capacités dans les communautés arctiques et subarctiques d’éleveurs de rennes » (4), présenté par Mme Anna Naikanchina.


L’Instance poursuivra ses travaux demain, mercredi 22 mai à 10 heures pour aborder les questions relatives aux droits de l’homme.

(1) E/C.19/2013/17

(2) cote de ce rapport non disponible

(3) E/C.19/2013/14

(4) E/C.19/2013/19


Étude réalisée avec les concours d’universités autochtones sur la manière dont les systèmes de savoir autochtones et l’histoire et les circonstances sociales contemporaines des peuples autochtones sont pris en compte dans les programmes scolaires (E/C.19/2013/17)


À sa précédente session, l’Instance permanente sur les questions autochtones a chargé deux de ses membres, Mme Myrna Cunningham et M. Álvaro Pop, d’entreprendre une étude sur la manière dont les connaissances, l’histoire et les circonstances sociales contemporaines des peuples autochtones sont intégrées dans les programmes scolaires.


Des disparités entre les autochtones et le reste de la population dans l’accès à l’éducation en tant que droit fondamental sont encore manifestes, et l’étude procède à une analyse de tous les aspects du problème, en s’intéressant notamment à l’accessibilité culturelle.


Les disparités se manifestent par l’exclusion du système ou la difficulté d’accès à celui-ci; et par le fait que les contenus et stratégies pédagogiques en général ne font aucune place à la diversité culturelle, ni aux particularités, est-il stipulé dans l’étude.


De nos jours, les autochtones se distinguent du reste de la société précisément par le fait qu’ils gardent leurs pratiques culturelles et leur mode de vie fondés sur leur savoir traditionnel, leur vision du monde et leur spiritualité.


Dans les recommandations, les auteurs de l’étude préconisent la ratification de la recommandation, procédant de l’article 31 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, selon laquelle l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle et les États doivent prendre des mesures efficaces pour reconnaître le droit des peuples autochtones à protéger leur propriété intellectuelle.


Il est recommandé, en outre, que les gouvernements et les organismes de l’ONU définissent des mesures précises pour soutenir les universités autochtones interculturelles et communautaires dans leurs processus académique, organisationnel, financier et d’accréditation, est-il stipulé dans l’étude.


Dans le même ordre d’idées, il faudrait œuvrer à la diffusion des meilleures pratiques et à l’échange d’initiatives dans le domaine de l’éducation et de la recherche autochtone interculturelle en renforçant les réseaux entre universités autochtones et programmes universitaires apparentés.


Note du Secrétariat intitulée « Étude sur la participation accrue des peuples autochtones au processus de réductions des risques de catastrophe » (E/C.19/2013/14)


Préparée par M. Paimaneh Hasteh, membre de l’Instance permanente sur les questions autochtones, l’étude sur la participation accrue des peuples autochtones au processus de réduction des risques de catastrophe dans le respect de leurs pratiques linguistiques et culturelles, en péril, se propose de stimuler les discussions sur la réduction des risques de catastrophe au sein des communautés autochtones du monde entier et de servir de catalyseur à la mise en commun des données d’expérience et des connaissances. 


Elle souligne que les 370 millions d’autochtones répartis dans 90 pays environ de par le monde sont en butte à une discrimination systématique et ont été victimes, en tant que peuples, de modèles de développement appliqués sans discernement et qui ont eu des conséquences désastreuses pour leurs communautés qui sont à présent menacées de disparition.


En introduction, M. Hasteh rappelle que, depuis des millénaires, les capacités, les pratiques, les connaissances et les traditions enracinées dans leur environnement naturel ont aidé les peuples autochtones à faire face aux catastrophes naturelles et à prospérer dans des zones à risque.


Présentant les enjeux actuels, l’étude montre comment la disparition de ces pratiques, en raison de changements sociaux, politiques ou économiques, a exacerbé la vulnérabilité de ces populations, phénomène qui ne cesse de s’aggraver avec les changements climatiques.


L’étude reprend les 10 points des cinq priorités du Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015, qui pourraient aussi être utilisées par les peuples autochtones pour renforcer leurs résiliences face aux catastrophes. 


Il s’agit notamment de concevoir des mesures d’encouragement culturellement adaptées, à l’intention des individus et des collectivités autochtones; de ventiler les données par sexe et par appartenance ethnique; de réfléchir aux infrastructures traditionnelles mises en place par les peuples autochtones en matière de prévention; ou encore d’utiliser les sources de savoirs traditionnels pour la conception des programmes et mesures d’adaptation aux changements climatiques; et d’intégrer les pratiques traditionnelles aux systèmes d’alerte.


Dans les conclusions de l’étude, il est recommandé d’intensifier,d’urgence, le dialogue entre les pouvoirs publics, les institutions et les peuples autochtones pour recenser les connaissances autochtones et les incorporer dans tous les projets et programmes de réduction des risques de catastrophe. 


L’attention est également appelée sur le fait que, compte tenu du danger omniprésent de la commercialisation, il faille chercher à prévenir toute possibilité d’exploitation des savoirs durant le transfert des connaissances autochtones.


Il est enfin recommandé que les questions formulées par les peuples autochtones eux-mêmes soient prises en compte dans la planification et les textes qui seront issus de la quatrième session du Dispositif mondial pour la réduction des risques de catastrophe en 2013, de la Conférence mondiale des Nations Unies sur les peuples autochtones en 2014, et de la troisième Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe en 2015.


Déclarations liminaires


M. EDWARD JOHN, membre de l’Instance permanente sur les questions autochtones, a salué le rapport portant sur l’éducation des enfants et des populations autochtones, qui souligne l’importance d’une éducation maternelle, primaire, secondaire et universitaire en langue autochtone et qui prenne en compte la perception qu’ont les autochtones de la vie et du monde.  Il a souligné l’importance du rapport publié sous la cote E/C.19/2013/19, en appelant les délégations à prendre conscience que les trois domaines que sont l’éducation, la culture et la santé ont des liens entre eux.  Il a souligné la nécessité de mettre en place des programmes innovants pour que les étudiants autochtones restent à l’école.  Il a indiqué que l’Instance a produit 42 recommandations sur l’éducation, dont 34 ont été mises en œuvre ou sont sur le point de l’être.


Mme LILIKALA KAME’ELEIHIWA, Professeur de l’Université de Hawaï, a présenté les efforts visant à transformer l’université d’Hawaï pour qu’elle puisse mieux servir les peuples autochtones de cet État.  Elle a indiqué que le Conseil Puko’a a pu obtenir 114 postes permanents dans les 10 facultés de l’Université de Hawaï.  Elle a cité la pétition signée par des milliers d’Hawaïens il y a un siècle pour s’opposer à l’annexion américaine d’Hawaï.  Elle a précisé que les autochtones représentaient 25% de la population des îles hawaïennes et 14% des étudiants de l’Université, avant de souligner la difficulté qu’ont les autochtones en ce qui concerne le financement de leurs études.  Elle a cité 38 cours mis en place sur les savoirs ancestraux et a mis l’accent sur l’importance de cours intensifs en langue hawaïenne, qui est la « voix des ancêtres ».


M. TUOMAS JUUSO (Finlande) a parlé de l’éducation du peuple Sámi en Finlande en se félicitant de la qualité de l’enseignement général finlandais qui figure parmi les meilleurs au monde.  Il a dit que les trois langues sámi étaient en grand danger, deux d’entre elles n’étant parlées que par 600 personnes.  Il a dit l’importance que revêt un enseignement immersif pour les jeunes autochtones dès le plus jeune âge.  C’est le seul moyen de redonner vie à la langue et à la culture sámi, a-t-il estimé.  Il a évoqué la difficulté qu’il ya à trouver des enseignants formés en langue sámi alors que peu de jeunes sámi ont encore cette langue comme langue maternelle.  M. Juuso a précisé que les municipalités qui fournissent un enseignement en langue sámi doivent adopter un programme scolaire spécifique aux Sámi.  Alors que 65% des Sámi de moins de 18 ans résident en dehors des territoires sámi, il a noté la difficulté qu’il y a d’assurer un enseignement en langue sámi à ces Sámi vivant hors du territoire du peuple autochtone Sámi.  Si des progrès ont été réalisés en matière de droits des Sámi, le principal obstacle reste que les politiques d’éducation et les programmes scolaires n’ont pas suivi au niveau national l’évolution des droits des peuples autochtones, a relevé M. Juuso, Il a regretté que l’article 14 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones n’ait pas encore été intégré au droit finlandais.


M. MARK WALTHAN (UNICEF) a cité les efforts déployés par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) pour garantir les droits des petits garçons et des petites filles partout dans le monde.  Il a rappelé qu’au titre de la Convention internationale sur les droits de l’enfant, l’éducation primaire doit être obligatoire et gratuite pour tous, et elle doit être mise en place dans le respect de la culture, de la langue et de l’identité des enfants.  Il a mis l’accent sur les chevauchements entre les droits des autochtones et les termes de la Convention internationale sur les droits de l’enfant en rappelant que l’enseignement est le premier moteur de développement.  Il a indiqué que chaque année d’enseignement supplémentaire donné à un enfant peut plus tard contribuer à générer un point supplémentaire du PIB d’un pays.  Il a remarqué que les femmes éduquées se marient plus tard que les autres et sont moins touchées par la mortalité infantile et maternelle, et a ajouté qu’il y a un lien direct entre éducation, stabilité sociale, et démocratie.  Même si l’adoption des OMD relatifs à la scolarité primaire gratuite pour tous et à la parité entre hommes et femmes à tous les niveaux de l’enseignement ne seront pas atteints en 2015, ces objectifs ont galvanisé les États Membres et permis que 52 millions d’enfants supplémentaires aient accès à l’éducation dans le monde, a noté M. Walthan.  Il a mis l’accent sur la qualité de l’éducation en notant que 250 millions d’enfants ne savent ni lire ni écrire après avoir passe 4 ans à l’école


Le représentant de l’UNICEF a précisé que la moitié des enfants qui ne vont pas à l’école sont originaires de seulement 12 pays, dont huit sont en Afrique subsaharienne.  Il a précisé que le Nigéria comptait à lui seul 16% des enfants n’ayant pas accès à l’éducation primaire.  Notant que les enfants apprennent toujours mieux dans leur langue maternelle, même minoritaire, il a jugé indispensable que les communautés soient impliquées dans l’organisation des programmes scolaires.  Il a parlé des initiatives lancées par l’UNICEF pour promouvoir un enseignement bilingue et interculturel mettant l’accent sur la langue minoritaire. 


États Membres


Mme NUVIA M. MAYORGA DELGADO, Directrice générale de la Commission nationale pour le développement des peuples autochtones du Mexique, a rappelé que le nouveau Gouvernement mexicain a procédé à une réforme de la loi générale sur l’enseignement en vue du renforcement de la qualité et de la garantie du droit des peuples autochtones à un enseignement de qualité dans leurs langues respectives, ceci dans le plein respect de leur savoir, us et coutumes, traditions, vision du monde, diversité linguistique et culturelle.  Elle a estimé que l’inclusion devrait figurer au cœur des efforts déployés par les Nations Unies à tous les égards et en particulier en ce qui concerne l’éducation.  Elle a souhaité que l’initiative mondiale du Secrétaire général « L’éducation d’abord » prenne dûment en compte l’éducation interculturelle en tant que pilier d’un développement équitable et durable.  Mme Mayorga Delgado a souligné que son pays a fourni un appui aux 12 universités interculturelles dont il s’est doté et, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Mexique a également conçu l’indice du développement éducatif des peuples autochtones qui tend à mesurer l’écart en termes de résultats éducatifs entre les autochtones et les non autochtones.  Ces résultats seront présentés en marge de la Douzième session de l’Instance.  


Membres de l’Instance


Mme DALEE SAMBO DOROUGH, Membres de l’Instance permanente, a fait le point sur la situation des peuples Inuits en Alaska et souligné que les jeunes de la région sont confrontés à de nombreuses difficultés car il faut, entre autres, atteindre un seuil de fréquentation pour que les établissements d’enseignement destinés aux autochtones ne soient pas fermés.  C’est un problème très grave car, souvent, pour ces jeunes, pour avoir accès à l’enseignement, il faut se déplacer.  Il s’agit d’un élément clef à prendre en considération, que ce soit à Hawaï, pour les aborigènes d’Australie, ou pour les Inuits d’Alaska.


M. TIA OROS, États-Unis, a rappelé que des centaines de millions d’autochtones du monde possèdent des méthodologies pédagogiques et des méthodes d’apprentissage dynamiques qui sont la clef de voûte de la continuité de leur culture et de leur mode de vie.  Il a ajouté que leurs langues contiennent la conscience des centaines de générations de sagesse et que ces langues « résonnent avec les vibrations de la Terre ».  Notre histoire orale, a-t-il ensuite relevé, détient des formules de survie, un atout majeur en ces temps de changements climatiques et de chaos social.  Il a en outre affirmé que les systèmes d’éducation des peuples autochtones sont des modèles d’autonomisation qui ont servi les autochtones pendant des millénaires.  M. Oros a également regretté que les systèmes d’éducation imposés par la colonisation aient contribué à l’assimilation forcée des peuples autochtones du monde entier.  Mettre en place ces systèmes d’éducation, en excluant la vision du monde et les connaissances épistémologiques des autochtones relève de la violence infligée à nos peuples, a-t-il décrié, tout en condamnant « ces stratégies de lavage de cerveau et de conditionnement mental » qui détachent les jeunes autochtones de leur culture et de leur identité.  Il a par la suite réaffirmé que le soutien que peuvent apporter les systèmes d’éducation interculturels et intergénérationnels sont importants de nos jours pour la mise en œuvre de la compréhension et du respect mutuels.  Il a aussi plaidé pour que l’Instance permanente travaille avec tous les États afin que les autochtones victimes de handicap puissent avoir un plein accès à l’éducation.


Les organisations « Tonatierra, Maya Vision, Centro Cultural Techantit », « Seventh Generation Fund » et le Comité Abya Yala, dans une contribution commune, ont souhaité que les peuples autochtones puissent connaître et utiliser les terminologies langagières historiquement utilisées par leurs ancêtres pour nommer leurs territoires respectifs.  Les trois organisations se sont, dans ce contexte, interrogées sur le nom que portait le continent africain avant l’arrivée de la colonisation.  Ils ont ensuite invité la communauté internationale à mener une étude globale internationale sur l’impact de la « doctrine de la découverte », qui consistait, pour les puissances européennes notamment, à prendre possession des territoires non christianisés qu’elles conquéraient et soumettaient à leur joug.  Ces organisations ont ensuite recommandé que l’instance permanente sur les questions autochtones puisse prendre en compte les travaux d’éducation et de sensibilisation du groupe de réflexion dénommé Abya Yala qui œuvre au démantèlement de la doctrine de la découverte.


M. BONI ROBERTSON, s’exprimant au nom du Consortium sur l’éducation supérieure des Nations autochtones du monde, plus connu sous son acronyme anglais WINHEC, a rappelé d’emblée que cette réunion se déroule sur les terres ancestrales de la nation Onondaga, appelées aujourd’hui New York.  Il a relevé que la durabilité culturelle et sociale des peuples autochtones permettra que les générations présentes et futures puissent être éduquées dans le respect de leurs droits humains, de leur manière d’être et de faire, et dans le respect de leurs aînés et ancêtres qui ont consenti d’énormes sacrifices pour créer un avenir culturel pérenne pour leurs descendants.  Il a indiqué qu’en 2012, le WINHEC a mis au point un programme de formation universitaire qui a conduit à la mise sur pied de l’Université mondiale des peuples autochtones, basée sur un programme de formation en ligne qui tienne compte des approches méthodologiques traditionnelles de transmission des savoirs.  Il a ensuite annoncé que cette université mondiale virtuelle sera lancée en février prochain avec des programmes de formation, qui vont comprendre à la fois les connaissances des peuples autochtones, ainsi que celles des programmes modernes du modèle occidental.


M. JOHN SCOTT, Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention sur la biodiversité, a fait état de la onzième Conférence des États parties à cet instrument international, tenue en octobre 2012 en Inde, et de questions d’intérêts divers pour les peuples autochtones.  Il a notamment cité une nouvelle composante du travail liée à l’utilisation coutumière durable de la diversité biologique (Article 10 alinéa c) de la Convention.  Les États sont convenus, par ailleurs, d’une série de tâches en vue d’accélérer l’application de l’article 8, alinéa j) sur le savoir endogène, que d’aucuns attribuent à la mise en œuvre concrète du Protocole de Nagoya, a dit M. Scott.  À cet égard, il a annoncé des progrès dans l’adhésion audit Protocole et s’est dit convaincu que celui-ci entrera en vigueur avant la douzième Conférence des États parties à la Convention, prévue en octobre 2014 en République de Corée.


États Membres


M. FERNANDEZ DE SOTO, Représentant de la Colombie, a fait lecture d’un message de solidarité aux victimes de la tornade survenue lundi dans l’État de l’Oklahoma.  Il a indiqué que son pays avait mis en place une nouvelle structure institutionnelle pour pallier aux effets préjudiciables sur les populations autochtones du conflit avec les groupes armés qui perdure en Colombie.  Des plans de sauvegarde ont aussi été mis en place pour protéger les Us et coutumes des autochtones, ce qui n’a pas manqué d’avoir des incidences sur les programmes scolaires, a indiqué M. Soto.  En concertation permanente avec les autochtones, des programmes d’éducation multilingue de qualité ont été adoptés, et différents projets pilotes ont été mis en œuvre, à partir de modèles spécifiques.  Cet exercice de réforme a permis une amélioration du système d’enseignement ciblant les autochtones, en prenant en compte leurs besoins réels, a-t-il souligné.  Il a indiqué que les institutions éducatives colombiennes sont en passe d’être adaptées aux changements apportés par cette réforme.


Caucus


Mme SERETEKI MACANAWAI, du Caucus mondial des jeunes handicapés a déclaré que ces jeunes doivent souvent aller dans des établissements spécialisés, et a réclamé le droit pour ces enfants de fréquenter les écoles publiques.  Les États et les donateurs aux programmes de développement sont encouragés à mettre en œuvre l’article 42 sur la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées, a dit Mme Macanawai.  Elle a également recommandé d’être à l’écoute des priorités et des besoins des personnes vivant avec un handicap.   


M. ELOY FRANK GOMEZ (Nicaragua) a indiqué qu’au Nicaragua, l’enseignement est un droit humain fondamental qui consolide l’identité nationale fondée sur le respect de l’identité des citoyens.  Il a dit que le système d’enseignement autonome régional a pour axe fondamental l’interculturalité.  Il a cité le lancement, au milieu des années 80, d’un enseignement bilingue interculturel, créé par les associations autochtones et repris par le Gouvernement.  Nous avons formé des enseignants autochtones, développé du matériel pédagogique approprié et créé de nouveaux programmes en langues autochtones pour les écoles de formation d’instituteurs, a dit le représentant du Nicaragua.  Il a aussi parlé des efforts faits par le Nicaragua pour préserver des langues autochtones qui ne sont plus parlées que par quelques dizaines de locuteurs. 


Mme TIA OROS PETERS, du Global Indigenous Women’s Caucus, a souligné la nécessité que l’éducation englobe les dimensions spirituelles, mentales, émotionnelles, physiques, traditionnelles, culturelle et linguistiques des peuples autochtones et a formulé plusieurs recommandations.  Elle a jugé prioritaire la mise en œuvre de la recommandation faite, en 2011, par l’Instance permanente sur les questions autochtones, qui appelait les États à inclure dans le programme didactique une discussion de la doctrine de la « découverte », qui est en réalité la dépossession imposée aux autochtones par les conquérants, ceci du point de vue des peuples autochtones.  Elle a parlé des manifestations contemporaines de cette doctrine, qui se manifeste en particulier dans les législations foncières et les politiques d’expulsion.  Mme Gomez a en outre appuyé la recommandation de l’Instance visant à encourager les États Membres à faciliter la création d’organisations de la société civile autochtones centrées sur la préservation et la protection du patrimoine culturel autochtone, y compris les organisations féminines.


M. Gomez a aussi exprimé son soutien à la recommandation faite par la troisième session de l’Instance, qui est relative à l’appui, par les bailleurs de fonds, de stratégies orientées vers la prévention interculturelle et l’élimination de la violence à l’égard des femmes autochtones.  De telles stratégies, a-t-elle déclaré, devraient être conçues et exécutées avec la participation d’organisations féminines autochtones.  Finalement, la représentante du Global Indigenous Women’s Caucus a appelé de ses vœux l’adoption et la pleine mise en œuvre de politiques d’éducation nationales autochtones qui reposeraient sur une participation des femmes autochtones, et sur celle des parents des membres des communautés autochtones dans tout processus de prise de décisions.


Mme FEODOSIYA GABYSHEVA (Fédération de Russie), a cité la création d’une école internationale de l’Arctique en Fédération de Russie.  Elle a mis l’accent sur les efforts déployés par la Fédération de Russie pour prendre en compte la réalité des modes de vie nomade et les besoins particuliers des étudiants autochtones migrants.  Elle a dit que la création d’une nouvelle école, où puissent s’épanouir les autochtones, est conforme aux normes internationales d’enseignement.  Elle a dit qu’elle est persuadée que cette école permettra de former des experts hautement qualifiés qui permettront de promouvoir le développement économique et social futur des territoires arctiques et du Nord de la Fédération de Russie en garantissant les droits des peuples autochtones du Nord, de la Sibérie et de l’extrême Orient.


Mme ANNA NAYKANCHINA, Membre de l’Instance, a regretté que les programmes scolaires soient trop souvent élaborés sans prendre en compte les modes de vie et les attentes des autochtones.  Elle a souhaité que tout programme d’éducation prenne en compte le principe de consentement libre préalable et éclairé des autochtones.  Nous ne savons pas dans quelles mesures les autochtones pourront participer au projet d’école internationale de l’Arctique en Fédération de Russie, a-t-elle dit.


Rappelant qu’une langue autochtone disparait toutes les deux semaines Mme BABA FESTUS, du Caucus Afrique, a demandé la prise de mesures urgentes pour préserver les langues et les cultures autochtones et garantir la transmission intergénérationnelle des langues et des savoirs traditionnels.  Nous recommandons l’introduction d’une éducation en langue maternelle le plus tôt possible.  À la lumière des OMD et de l’article 28 de la Convention sur les droits de l’enfant, nous souhaitons que soit garantit le droit de chaque enfant d’accéder à une école dans sa langue maternelle, a dit la représentante.  Elle a encouragé les États Membres à mettre en œuvre un cadre réglementaire visant à mettre en œuvre les recommandations de l’Instance s’agissant de l’éducation en langue maternelle.


M. JEROBEAM SHAANIKA, de la Namibie, a dressé un tableau sombre de l’invasion coloniale en Namibie, les colons ayant usurpé les terres du peuple San, dont les ressortissants sont les premiers habitants du pays.  Il s’en est suivi que le peuple San a été acculé, repoussé vers des régions inhospitalières, et forcé à survivre de chasse et de cueillette.  À l’indépendance en 1990, le Gouvernement namibien a hérité de nombreux problèmes et de conditions socioéconomiques dramatiques, avec un profond fossé entre les différentes communautés.  L’Article 95 de la Constitution namibienne oblige les pouvoirs publics à promouvoir activement le bien-être de tous les citoyens en veillant à ce que tous les Namibiens aient un accès raisonnable aux infrastructures et aux services publics.  Le Gouvernement a ainsi établi un programme de développement du peuple San placé sous la houlette du cabinet du Premier Ministre.  Le programme vise à l’intégration des San, Ovatue et Ovatjimba dans l’économie nationale, au même titre que le reste de la population.  Depuis sa conception, le programme a accompli des progrès remarquables dans la mise à disposition des terres, de logements, de bétail, ainsi que dans les domaines de l’éducation et de la sensibilisation de l’opinion publique aux droits de ces communautés.  Plusieurs projets visent à leur autonomisation et à l’amélioration de leur niveau de vie.  M. Shaanika a assuré que le Gouvernement de la Namibie fera tout ce qui est en son pouvoir pour persévérer dans cette politique d’inclusion.  D’autre part, la politique d’éducation doit être façonnée comme un outil primordial d’auto-développement des peuples autochtones, a-t-il opiné.  


Le représentant du Caucus des jeunes a appelé les États à accepter une définition de l’éducation fondée sur les valeurs et les priorités des peuples autochtones.  Il a dit que l’éducation et la souveraineté linguistiques sont une question fondamentale, avant d’exhorter les États Membres à mettre en œuvre l’article 14 de la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones.  Il a ajouté que l’autodétermination à tous les niveaux est essentielle à l’avenir des jeunes et des enfants autochtones.


Mme TERRI ROBL (États-Unis) a mis l’accent sur les initiatives des États-Unis en faveur des autochtones.  Elle a cité la tenue, en 2012, de la Conférence de la Maison blanche pour les nations tribales, qui a permis des discussions franches sur toute une série de questions, dont le logement, l’éducation et l’énergie.  Elle a cité l’élaboration par le Gouvernement américain d’un rapport intitulé « Poursuite des progrès dans les communautés autochtones ».  Elle a souligné les efforts de son pays pour préserver les langues autochtones tout en soulignant l’importance d’une bonne utilisation de la langue anglaise.  Depuis son arrivée au pouvoir en 2009, le Président Barack Obama a traité 1 000 dossiers émanant des populations autochtones.  Il a dit que le Gouvernement américain a rendu 200 000 acres de terres aux tribus amérindiennes depuis 2009.  En 2012, le service national des parcs (NPS) et d’autres services fédéraux ont signé différents accords avec les tribus notamment pour permettre le retour de bisons génétiquement purs sur leurs terres d’origine.


M. JULIUS CESAR DAGUITAN, de l’Asia Pacific Indigenous Youth (APIYN), a indiqué que la position de son organisation émanait d’une réunion tenue du 18 au 25 avril 2013 à Baguio, aux Philippines.  Elle était conjointement organisée avec l’ONG « Land is Life », et des représentants d’organisations autochtones de l’Amérique latine et de l’Afrique y ont aussi pris part.  Il a mis l’accent sur l’Article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui consacre le droit de tous à l’éducation, de même que sur le programme « Éducation pour tous » de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).  Il a cependant fait observer que pour les jeunes autochtones, le chemin à parcourir est encore bien long du fait du caractère colonial et commercial de l’éducation dans la plupart des États du monde.  Il a dénoncé la falsification de l’histoire dans les manuels didactiques en Asie et l’absence des traditions remarquables et de la culture autochtones des programmes scolaires du secteur public.  Il a également mis le doigt sur la privatisation de l’enseignement et donc sur sa commercialisation en Asie, et sur le manque d’appui gouvernemental au secteur de l’éducation publique.  Ce phénomène est reproduit dans l’enseignement supérieur, trop onéreux et inabordable pour la majorité des jeunes, y compris les autochtones.  D’autre part, au Népal, au Bangladesh et aux Philippines, les institutions éducatives sont très éloignées des villages des communautés autochtones, et les élèves doivent parcourir de très longues distances à pied pour aller à l’école, a-t-il déploré.  Il s’est aussi inquiété de la militarisation croissante des communautés, et de l’utilisation des établissements scolaires comme casernes, ce qui perturbe la vie des autochtones, le programme scolaire, et la performance des enfants et des jeunes autochtones.  En conséquence, il a sollicité des États asiatiques qu’ils mettent fin aux coupes budgétaires dans le secteur éducatif, et allouent en revanche 6% de leur PNB à l’éducation, conformément à la Déclaration de Dhaka. 


États


Mme KGOMOTSO RAHLAGA (Afrique du Sud) s’est félicitée des avancées normatives relatives aux droits des autochtones tant à l’échelle nationale que régionale et internationale.  Partant de l’expérience de son pays en matière de lutte contre la discrimination, elle a affirmé que la Constitution sud-africaine stipule l’égalité des droits pour tous, y compris les droits religieux et culturels.  Le Gouvernement a entériné une loi sur le multilinguisme et mis en place des projets pilotes en langue Nana dans la région où se trouve ce peuple, a indiqué la représentante.  Elle a exprimé sa préoccupation face à la difficulté de trouver des enseignants dans cette langue.  Outre la gratuité de l’école, des programmes alimentaires ont été mis en place pour les enfants autochtones et un livre de recettes autochtones a été publié et distribué afin de montrer les bienfaits de la culture autochtone pour la santé.  Des projets et des recherches sur la médecine traditionnelle sont en cours.  Plusieurs problèmes exigent une attention accrue, notamment pour ce qui a trait à l’état de santé de certains peuples autochtones d’Afrique du Sud.


M. GISLAIN PICARD, a fait lecture d’une déclaration conjointe du Conseil des Premières Nations sur l’éducation (Canada) et d’autres organisations.  Il a recommandé à l’Instance permanente de déclarer qu’aucun État ne doit adopter de loi sur l’intégration par l’éducation sans le consentement préalable, libre et informé des peuples concernés par cette législation, et de veiller à la participation de ces peuples à la prise de décisions concernant l’application de ce type de lois.  Il a demandé à l’Instance d’exhorter le Canada à mettre en œuvre les dispositions de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, à commencer par celles liées à l’éducation.  Il a dénoncé certaines pratiques qui ont cours au Canada et qui entravent l’éducation des enfants autochtones, et s’est élevé contre certaines formes d’intégration forcée des autochtones à la société canadienne.


Mme YVONNE PEARSON (Guyana) a parlé des efforts déployés par son pays pour permettre à tous les enfants autochtones d’avoir accès à l’éducation.  Elle a cité l’organisation de systèmes de transport pour permettre aux enfants autochtones des zones les plus enclavées d’accéder à l’enseignement.  Elle a cité la création de cantines scolaires comme moyen d’améliorer le cadre d’enseignement des enfants autochtones.


M. LUIS FERNANDO SARANGO, du Groupe autochtone équatorien, a dénoncé la volonté du Gouvernement de l’Équateur d’assimiler les populations autochtones.  Il l’a accusé de mettre en place un processus de « néo-colonisation sous prétexte de renforcement de la qualité de l’éducation ».  Il a dit que la création d’une université autochtone interculturelle est le seul moyen de lutter contre l’assimilation et l’imposition de normes scolaires eurocentriques aux populations autochtones. 


M. BOLITO RAMOS (Guatemala) a précisé que 40% des 14 millions d’habitants du Guatemala étaient des autochtones.  Pour préserver les 24 langues autochtones du pays, le Gouvernement du Guatemala a lancé ce 20 mai 2013, une nouvelle politique d’enseignement bilingue, a-t-il précisé.  Il a indiqué que 47 000 des 135 000 enseignants du primaire étaient des enseignants bilingues.  Parmi eux, 13 000 ont reçu le certificat de bilinguisme, dont 6 000 ont suivi un programme de mise à jour.  Il a indiqué que la nouvelle politique d’enseignement bilingue est fondée sur six grands axes: la formation des enseignants, la planification, la conception de matériel pédagogique, l’accompagnement scolaire, l’évaluation et le soutien à la communauté des enseignants.  Le représentant a dit que l’objectif du Guatemala était de permettre à tous les jeunes autochtones d’accéder à un enseignement bilingue et culturel pertinent dès le plus jeune âge.  « Il y a encore du racisme dans le secteur de l’enseignement et nous essayons d’éradiquer cette intolérance à la diversité linguistique », a dit le représentant du Guatemala.


M. ANDRÈS FIALLO (Équateur) a dit que son pays a intégré le concept du « bien vivre » dans ses politiques publiques.  Il a regretté que « le Secrétariat des Nations Unies empêche certains autochtones de participer aux travaux de l’Instance permanente », en rappelant que ces autochtones étaient les principaux acteurs de ces travaux.  Il a parlé des efforts déployés par le Conseil de développement des nationalités et des peuples de l’Équateur pour s’assurer que la diversité des cultures et des traditions soit reflétée dans les programmes d’éducation. 


Présentations des experts


M. BERTIE XAVIER, membre de l’Instance permanente des peuples autochtones, a expliqué que les traditions autochtones peuvent jouer un rôle positif pour faire avancer la condition des hommes et des femmes.  La culture est un des éléments clefs permettant d’atteindre les OMD, a-t-il noté.  Il a rappelé que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones reconnaît le droit de ces populations de préserver leur culture et leur propriété intellectuelle sur un tel patrimoine.  Il a mentionné les recommandations de l’Instance sur la culture, relatives aux domaines de l’éducation, de l’environnement, de la santé, et des droits de l’homme, qui affirment que la culture est un élément essentiel de la survie des populations autochtones.


« Les femmes sont les gardiennes du patrimoine culturel », a souligné Mme AGNES LEINA, de « II’l Community Concerns », citant les différents moyens de le transmettre, comme les histoires, les contes et les chants.  Elle a également expliqué que les femmes permettent la socialisation des enfants.  En outre, elles s’occupent de l’alimentation, de l’allaitement, du logement, de l’enseignement de la langue et d’autres activités essentielles à la vie des communautés.  Elles produisent aussi des objets et des vêtements.  Par ailleurs, a-t-elle ajouté, les femmes transmettent leur religion à leurs enfants par la pratique de la prière.  « On pense d’ailleurs, dans les coutumes autochtones, que Dieu est une femme », a-t-elle précisé.  La représentante a aussi parlé des compétences artistiques (poterie, fabrication de bijoux) et techniques (construction de huttes, utilisation des plantes médicinales) que maîtrisent les femmes.  Elle a demandé à l’UNESCO de créer une cartographie pour célébrer cette diversité.  Il faut aussi que les nations et les institutions reconnaissent les avantages des pratiques culturelles, a-t-elle préconisé.  Elle a également demandé que des terres soient réservées pour la célébration des fêtes culturelles autochtones et d’autres pour l’élevage.  Enfin, elle a recommandé que les Nations Unies établissent une « journée du patrimoine culturel ».


M. CARLOS ALEMAN (Nicaragua) a présenté les garanties offertes aux peuples autochtones dans son pays, ainsi que les efforts visant à y renforcer la culture nationale.  Plusieurs langues autochtones ont été déclarées langues officielles nicaraguayennes dans les zones autochtones, a-t-il indiqué.  En application de la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, adoptée en 2005, le Gouvernement a adopté un programme de développement culturel de la côte caribéenne du Nicaragua.  Cela a permis de dresser un inventaire de 2 314 ressources culturelles existant dans les différentes communautés, au terme d’un long processus de participation collective.  Nous avons maintenant une base de données mise à jour, s’est-il félicité.  En outre, il a indiqué que ces efforts avaient permis de revitaliser ces communautés.  Il existe aussi une loi qui requiert le consentement par écrit des autochtones avant la conduite de toute activité prospective en matière d’exploitation de la biodiversité, conformément à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies.  Au titre de ses recommandations, il a demandé que le niveau de participation des communautés autochtones soit renforcé et que les pratiques culturelles soient revitalisées.  Il a aussi plaidé pour un renforcement des échanges culturels.


M. PHILIPPE KRIDELKA (UNESCO) a rappelé que la culture est un moteur pour le développement, car elle crée des emplois.  En Équateur, par exemple, les activités culturelles contribuaient au PIB à hauteur de 5% en 2010, avec 2,6% de la population active travaillant dans ce secteur, dont 60% de femmes.  Il a rappelé qu’avec le don de 100 millions de dollars que lui a fait le Gouvernement espagnol, l’UNESCO avait lancé huit projets basés sur la culture.  En Amérique latine, la priorité était de combattre les inégalités économiques, a-t-il indiqué, citant notamment la politique de parité homme/femme mise en place en Équateur et l’aide au développement fournie au Costa Rica et au Honduras.  En Afrique, les projets menés par l’UNESCO ont permis de promouvoir des pratiques traditionnelles de gestion agricole, a indiqué le représentant.  Il a aussi parlé du patrimoine immatériel des peuples autochtones, qui est pris en compte et permet la reconnaissance des rituels des communautés autochtones.  Plus de 70 pays ont bénéficié des activités de l’UNESCO pour le renforcement des capacités autochtones, a-t-il indiqué.  La Chine a accueilli la semaine dernière un congrès pour la culture, a-t-il aussi signalé.  Il a enfin annoncé le débat thématique sur la diversité culturelle prévu à l’Assemblée générale le 12 juin prochain.


États


Mme JOSÉE TOUCHETTE, Vice-Ministre principale aux affaires autochtones et de développement du nord Canada, a déclaré que l’amélioration des résultats scolaires des élèves autochtones est une responsabilité partagée des gouvernements, des collectivités, des éducateurs et des familles.  Pour cette raison, le Gouvernement canadien a travaillé à un certain nombre d’ententes tripartites afin d’appuyer une réforme de l’éducation des Premières Nations.  Par ailleurs, le Gouvernement et l’Assemblée des Premières Nations ont instauré, en 2011, un panel national, qui a publié en février 2012 un certains nombre de recommandations sur la réforme de l’éducation.


Par la suite, le Gouvernement canadien s’est engagé, dans le budget 2012, à collaborer avec des partenaires motivés pour déposer une loi sur l’éducation de ces Nations qui serait en place d’ici à 2014.  Plus de 300 millions de dollars sont investis chaque année pour aider les étudiants inscrits et membres d’une Première Nation, ainsi que les étudiants Inuits, à fréquenter des établissements supérieurs.  Des efforts sont également en cours en vue de la réconciliation entre Canadiens autochtones et non autochtones.  Le Gouvernement canadien a favorisé la création de nouveaux partenariats avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les collectivités et organisations autochtones, et les secteurs privé et non lucratif, dans le but de faire progresser les priorités et les objectifs communs, a-t-elle conclu.


M. MANDEVILLE PABLO, Coordonnateur Résident du Programme des Nations Unies pour le développement au Nicaragua, a présenté le Programme de revitalisation culturelle, qui est vital, dans la préservation des pratiques culturelles des peuples autochtones de la côte caribéenne du Nicaragua.  Des fonds de crédits de recherches culturelles ont été créés dans le cadre du programme, dont l’expérience acquise serait susceptible d’être élargie à d’autres pays.


Mme DONNA CAMVEL, du Caucus du Pacifique, a fait lecture de huit recommandations issues de la réunion du Caucus, dont l’une invitant le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones à se rendre dans la région du Pacifique pour se rendre compte de la situation des autochtones.  Elle a appelé l’UNESCO, le PNUD et toutes autres organisations et agences travaillant sur des questions affectant les autochtones à prendre en considération les besoins de ces peuples.  Mme Camvel a salué le vote de l’Assemblée générale tendant à inclure les îles polynésiennes de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes.  Elle a d’autre part appelé les États-Unis à prendre une décision rapide conduisant à l’autodétermination des autochtones d’Hawaï.


M. JOSEPH ELU (Australie) s’est inquiété des conséquences de la disparition des langues autochtones.  « Si les langues traditionnelles disparaissent, nous allons perdre une grande partie de notre identité et de nos connaissances », a dit le représentant de l’Australie.  Il a appelé à la protection des territoires traditionnels avant de mettre l’accent sur l’importance de l’industrie et de l’artisanat traditionnels qui génèrent des millions de dollars chaque année en Australie.  Il a cité des initiatives en faveur du maintien et du développement des langues du Détroit de Torres en appelant à préserver le droit des populations à revitaliser, préserver et transmettre leur histoire, langue et tradition. 


La représentante du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a annoncé l’adoption, en novembre 2012, d’orientations politiques du PNUE en direction des populations autochtones.  Elle a annoncé un événement organisé pour la présentation de ces orientations le 23 mai à 18 h 30, au Siège de l’ONU à New York.  Elle a rappelé que les questions environnementales sont mieux gérées quand la participation des populations concernées est assurée.  Notant l’importance croissante de la coopération Sud-Sud, elle a annoncé que le PNUE organisera une exposition sur la coopération Sud-Sud, à Nairobi, du 28 octobre au 1er novembre 2013 sur le thème « construire une économie verte inclusive ».  Elle a invité les populations autochtones à venir présenter leurs initiatives en matière de développement durable et de protection et gestion de l’environnement. 


Le représentant du Caucus arctique, s’est particulièrement inquiété que la culture, aujourd’hui en danger, représente la fondation sur laquelle les populations s’épanouissent.  Il s’est particulièrement inquiété de la situation des cultures inuites et sámi, touchées par les conséquences du développement industriel et les activités des industries extractives.  Il a dit l’importance de tenir compte du consentement libre, préalable et éclairé des populations concernées.  Il est particulièrement important de favoriser l’utilisation de nos langues dans l’enseignement, les affaires et le secteur public, a-t-il préconisé.  Il s’est inquiété de la disparition rapide des langues autochtones inuites et sámi.


Mme EUFROSINE CRUZ MENDOZA (Mexique) a mis l’accent sur l’élaboration de politiques publiques pour mettre en œuvre la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones.  Nous voulons développer les cultures autochtones et soutenir les initiatives autochtones en matière de préservation des langues autochtones, a-t-elle indiqué.  La diversité est à la base de notre richesse sociale, a-t-elle dit en ajoutant que la vision de l’univers des populations autochtones est une source de fierté pour le Mexique.  Sans culture autochtone, les pays ne pourront aller de l’avant, ni éradiquer la pauvreté, a-t-elle conclu.


MmeTRISHA REIDVde l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) a déclaré que le programme de formation visant à l’amélioration de la prévention des conflits et le renforcement des capacités d’édification de la paix des représentants des peuples autochtones a été développé en 2000 à la demande des ces derniers.  Dans le cadre de ce programme, les classes de simulation ont été centrées sur les principaux problèmes auxquels se heurtent ces peuples: leur marginalisation dans les processus politique et économique, les litiges fonciers, et les conflits autour des ressources naturelles.  L’UNITAR a activement recherché la participation et la contribution des femmes autochtones à la fois en tant que personnes-ressources et en tant que participantes, ce qui fait que les ateliers étaient composés de 40% de femmes.


M. ZUKURI XUKURI, du Caucus africain, a pris note avec une grande préoccupation de la manière dont l’urbanisation accélérée affecte la préservation des langues autochtones.  Les États Membres sont appelés à mettre en œuvre les instruments internationaux pertinents, notamment la Convention sur la diversité biologique, le Protocole de Nagoya sur les ressources génétiques, et la Convention de l’UNESCO sur la diversité culturelle, a-t-il indiqué.  Il a exhorté les États à reconnaître la corrélation entre la diversité culturelle et l’environnement, en soulignant que l’UNESCO et d’autres institutions universitaires ont publié un document reconnaissant une telle corrélation.  Il a demandé aux Nations Unies d’organiser une journée annuelle d’exposition des produits artisanaux autochtones.


Mme FEODOSIYA GABYSHEVA (Fédération de Russie) a estimé que la langue et la diversité culturelle sont des composantes très importantes de l’identité des peuples.  Elle a cité les actions à mener pour assurer la survie des populations autochtones: l’appui aux activités culturelles et à la préservation de l’héritage des peuples de la Sibérie et des régions orientales de la Russie.  Des concours, séminaires, manifestations culturelles et folkloriques sont organisés pour veiller à la sauvegarde du patrimoine autochtone, tout en veillant en outre à la protection de la propriété intellectuelle de ces peuples, a-t-elle souligné.  Un symposium et des séminaires sur la protection des connaissances et de l’identité culturelle des peuples autochtones dans un contexte de mondialisation ont aussi été organisés sous l’égide du Gouvernement russe, a précisé la représentante.


Mme OTILLITA LUX DE COTI, du Caucus des femmes autochtones, a reconnu, à son tour, le besoin essentiel de pouvoir préserver la diversité des cultures, dont les femmes sont généralement détentrices.  Les femmes autochtones ont un rôle majeur en tant que gardiennes de leurs cultures respectives, a-t-elle insisté, en établissant un lien entre les patrimoines culturel et naturel.  L’Instance permanente devrait encourager tous les pays à signer la Convention sur le patrimoine immatériel, a-t-elle préconisé.  Elle a recommandé aux Gouvernements de respecter les directives visant à l’autonomisation des femmes et à l’égalité entre les sexes.


Mme MARIANNE LYKKE THOMSEN (Danemark) a cité l’existence d’une école pour enfants sourds autochtones au Groenland depuis 1975.  Elle a souligné l’importance de la langue et de la culture pour l’autodétermination des populations autochtones.  Elle a dit que la langue du Groenland autochtone était la seule langue officielle du Groenland.  Elle a précisé que le cinquième parlement des jeunes du Groenland a tenu sa session sur le thème « Avons-nous mis l’accent sur les qualifications dont nous avons besoin? »  57 000 personnes parlent le groenlandais, et l’accent a été mis sur cette langue parlée au centre et dans la région occidentale pour la définition du support écrit y afférent.  Les élections législatives du mois de mars 2013, ont porté pour la première fois une femme à la tête du Groenland, qui a décidé de faire de la question linguistique un thème privilégié du Gouvernement du territoire.


Le représentant du Caucus mondial des autochtones a indiqué que le Caucus s’est réuni le 18 mai pour s’entendre sur des recommandations sur la culture en défendant les articles 11 et 12 de la Déclaration de l’ONU sur les droits des populations autochtones.  Il a mis l’accent sur le droit de partager la culture au-delà des frontières avant d’appeler l’Instance à demander aux États Membres de mettre fin à la commercialisation des ressources autochtones.  « Il faut éviter la bio-piraterie et protéger les connaissances culturelles autochtones de toute exploitation », a-t-il ajouté.  Il a appelé l’Instance à demander aux États Membres de défendre la culture des populations autochtones en aidant ces populations à créer leurs propres médias et contrôler leur contenu.  Il a appelé à faire passer le message que sans le consentement libre, préalable et éclairé des populations autochtones pour tout ce qui les concerne n’est pas négociable.


Mme KGOMOTSORAHLAGA (Afrique du Sud) a jugé indispensable l’avènement de la convention internationale sur le patrimoine culturel immatériel.  Elle a cité la contribution de la Commission de restitution des terres d’Afrique du Sud, qui a pour but de résoudre les litiges fonciers entre l’État et les autochtones par le biais de la négociation.


NICK COOPER, de la « Salamanca High School, Model UNFII », de New York, a demandé à l’Instance de créer des programmes favorisant l’accès des jeunes aux Nations Unies.  Il sera le premier de sa famille à entrer à l’université, a-t-il indiqué.  Les jeunes ont besoin de formation et d’aide, a-t-il plaidé.  D’autre part, les peuples autochtones doivent se remettre physiquement et mentalement des abus qu’ils ont subis, a-t-il poursuivi, en exhortant à la fourniture de bourses pour les jeunes autochtones, sans lesquelles ils ne seront pas en mesure de s’extraire de la pauvreté et de la marginalisation.  Le traumatisme qu’ont vécu les autochtones est considéré comme normal au sein de la communauté, qui devrait pourtant se libérer du poids de la colonisation qui a eu lieu dans son histoire et ouvrir une nouvelle ère moderne sur la base de nouveaux mécanismes permettant de déboucher sur l’autonomisation, a-t-il conclu sous des applaudissements nourris.


M. ANDRES TIOLO (Équateur) a également indiqué que ce n’est qu’au terme de cinq siècles d’oppression et de négation des cultures et des traditions autochtones que le monde a commencé à assister à une réémergence et à une reconnaissance des autochtones.  Il convient de protéger le patrimoine culturel, partie indivisible du patrimoine national équatorien, a-t-il préconisé, en déclarant qu’en Équateur, cela se concrétise par une économie en pleine expansion avec des partenariats entre acteurs publics et privés.  En outre, un plan plurinational a été mis en place pour en finir avec toutes les formes de discrimination.  La lutte contre les problèmes des autochtones va de pair avec un processus d’identification, et le lancement d’une campagne nationale pour répertorier et recueillir des données ventilées des divers groupes autochtones du pays est en cours.


Mme ANDREA LAUNDRY, Représentante du Caucus mondial des jeunes autochtones, a exhorté les États Membres à élaborer des politiques en faveur des jeunes autochtones en rappelant que les cultures, habitudes et modes vestimentaires et modes de vie traditionnels doivent être honorées.  Il faut donner aux populations autochtones déplacées la possibilité de retourner sur leurs terres.  Les populations autochtones doivent être consultées sur toutes les initiatives touchant à leur territoire.  L’Instance permanente doit garantir la participation des jeunes autochtones à tous les processus de prise de décisions, a-t-elle dit en souhaitant que les représentants des jeunes autochtones soient nommés par les autochtones et non par les États.  Elle a appelé le Mécanisme d’experts de garantir que la question des modes de vie sera étudiée.  « Nous sommes la jeunesse autochtone, et nous voulons garantir que nos langues et cultures seront toujours là pour les générations futures », a-t-elle conclu.


La représentante des populations autochtones d’El Salvador a appelé l’Instance à demander au Gouvernement salvadorien de ratifier la Convention 169 de l’OIT.  Elle a exhorté l’Instance à demander à El Salvador de modifier l’article 62 de sa Constitution afin que l’espagnol ne soit plus la seule langue officielle.  Elle a appelé à la création d’une commission d’enquête pour clarifier les massacres de populations autochtones afin que les responsables soient condamnés.


La représentante du Conseil national des premières nations d’Australie a invité l’Instance à demander à tous les États Membres de mettre en œuvre les recommandations de l’Instance sur l’éducation, la culture et la santé.  Elle a invité l’Instance à demander à l’OMS de mener une étude comparative sur la santé des populations autochtones et les incidences sanitaires du développement sur les personnes autochtones. 


Le représentant du Conseil foncier aborigène du Pacifique a invité l’Instance à demander aux États Membres de mettre en œuvre la Convention de l’UNESCO sur le patrimoine culturel immatériel, à intégrer les langues autochtones dans leur constitution, et à développer un réel enseignement bilingue.


M. OREN LYONS, Chef de la nation Onondaga, de l’actuel État de New York, a réitéré la recommandation faite par l’Instance lors de sa neuvième session, et qui demandait aux Gouvernements du Canada et des États-Unis de mettre en œuvre l’article 36 de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones, en résolvant au plus tôt les conflits existant par une réunion avec les chefs traditionnels des peuples respectifs de la région frontalière.  Les deux Gouvernements doivent poursuivre des relations avec la nation Onondaga sans interférence et dans le respect des traditions et de la culture de ce peuple. 


La représentante du Programme de formation pour six régions du monde, a demandé à l’Instance permanente de réitérer son appel relatif aux objectifs du développement dans la période de l’après-2015.  Elle a salué l’UNICEF pour son travail innovant qui vient en appui de l’enseignement bilingue en Amérique latine, et souhaité que l’UNICEF et les autres agences tirent des leçons des programmes d’éducation bilingue.


La représentante de la communauté assyrienne d’Iraq a appelé le Gouvernement iraquien à mettre en œuvre un Département pour la culture assyrienne.  Elle a demandé que la langue assyrienne soit reconnue comme une des langues officielles de l’Iraq.  Cette langue parlée par 240 000 personnes en Iraq est menacée d’extinction, a-t-elle dit en citant pour cause les déplacements de populations qui ont eu lieu en raison des conflits, ce qui n’a fait qu’aggraver la situation de la langue assyrienne.


M. MOHAMMED AL-NAQSHABANDI (Iraq) a indiqué que l’Iraq faisait de son mieux pour fournir des soins de santé et d’éducation à toutes les populations iraquiennes quelles que soient leurs origines ethniques, linguistiques ou religieuses.  Il a dit que les Assyriens étaient représentés au Parlement iraquien. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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L’Assemblée générale nomme M. Thomas David Smith, du Royaume-Uni, au Comité des contributions

AG/11375

L’Assemblée générale nomme M. Thomas David Smith, du Royaume-Uni, au Comité des contributions

21/5/2013
Assemblée généraleAG/11375
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-septième session

83e séance plénière - matin


L’Assemblée générale nomme M. Thomas David Smith, du Royaume-Uni, au Comité des contributions


L’Assemblée générale a nommé*, ce matin, M. Thomas David Smith, du Royaume-Uni, en qualité de membre du Comité des contributions, sur recommandation de sa Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires.


M. Smith prend ses fonctions aujourd’hui, 21 mai 2013, jusqu’au 31 décembre 2014, date de la fin du mandat de Mme NneNne Iwuji-Eme, également du Royaume-Uni, qui a démissionné.


Le Comité des contributions conseille l'Assemblée générale au sujet de la répartition des dépenses de l'ONU entre les États Membres, calculée en se basant sur leurs capacités de paiement.  Il la conseille aussi sur la quote-part des dépenses que doivent assumer les nouveaux États Membres, ainsi que sur les demandes de modification des quotes-parts formulées par les États Membres.


En outre, le Comité des contributions donne son avis sur les mesures à prendre en ce qui concerne l'application de l'Article 19 de la Charte, qui traite des retards de contribution.  Sa session annuelle a lieu généralement au mois de juin.


La prochaine séance de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* A/67/560/Add.1


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Les grands groupes discutent de leur contribution au Cadre d’action post-2015

IHA/1313

Les grands groupes discutent de leur contribution au Cadre d’action post-2015

20/5/2013
Communiqué de presseIHA/1313
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LES GRANDS GROUPES DISCUTENT DE LEUR CONTRIBUTION AU CADRE D’ACTION POST-2015


Genève, Suisse, 20 mai -– « Il ne peut y avoir de résilience aux catastrophes naturelles sans une décentralisation effective, sans le renforcement des capacités des communautés ou encore sans une solution aux inégalités sociales ou à la pauvreté », ont rappelé les représentants des autorités locales au cours d’une séance informelle consacrée, cet après-midi, aux grands groupes venus débattre des priorités communes pour le cadre d’action post-2015.


La Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophes, Mme Margareta Wahlström, qui a ouvert la discussion, a observé que les échanges de la journée avaient mis l’accent sur l’importance de la formation, de l’accès à l’information et des enseignements qui peuvent être tirés d’expériences antérieures.  Les débats ont souligné l’écart qui existe entre, d’une part, les intentions et, d’autre part, les moyens que se donnent ceux qui agissent en matière de réduction et de préparation aux catastrophes, notamment sur les plans législatif et politique.


Les parlements peuvent jouer un rôle très important pour faire en sorte que les données scientifiques et technologiques soient dûment prises en compte dans l’élaboration du prochain cadre d’action.  Ils peuvent ainsi appuyer la création de répertoires sur les meilleures pratiques, afin de partager à la fois des idées et des techniques.  Pour leur part, les autorités locales notent que la résilience dépend d’une décentralisation réussie.  Elles doivent se préparer aux catastrophes grâce à un soutien technique adéquat, y compris au plan financier.


Le groupe de plates-formes nationales joue un rôle clef pour remédier à certains problèmes de manière transversale, dans un cadre flexible.  D’ici à 2015, les plates-formes nationales pourront centraliser les éléments scientifiques qui devront sous-tendre le prochain cadre d’action.  Elles devront également continuer d’assurer la coordination au niveau national et obtenir la participation de toutes les parties concernées, en particulier celle du secteur privé.  Les plates-formes nationales se félicitent du processus d’examen par les pairs initié par le Royaume-Uni.


Le secteur privé, qui n’a commencé à s’organiser que récemment, a cependant reconnu l’importance de la prévention des catastrophes, a noté un représentant de ce groupe, qui a également souligné la nécessité d’investir davantage pour soutenir les efforts des autorités et organisations locales.  En retour, a-t-il dit, il faudrait créer un environnement propice pour l’action du secteur privé, notamment l’adoption de normes de construction visant à mieux réglementer l’urbanisation.


Les États devraient prendre à cœur la nécessité de s’impliquer activement dans l’action des plates-formes nationales.  Les chefs d’État devraient prendre conscience des conséquences d’une catastrophe sur la stabilité politique des pays.  Ils doivent comprendre que la prévention doit être perçue comme un véritable investissement pour l’avenir.


Le groupe des collectivités locales recommande, pour sa part, que les autorités locales et nationales coordonnent davantage leur action.  Il relève aussi qu’il importe d’intégrer le point de vue des femmes autochtones dans les efforts visant à renforcer la résilience aux catastrophes.  Le groupe consultatif « science et technologie » estime qu’il conviendrait de mieux intégrer l’apport des sciences sociales aux travaux préparatoires du prochain cadre d’action et d’améliorer les normes de collecte et d’accès aux connaissances et bases de données.


Enfin, les organisations non gouvernementales estiment que le prochain cadre d’action devrait tenir compte de la double dimension -naturelle et humaine– des catastrophes naturelles.  Les efforts de réduction des risques de catastrophe devraient, s’inscrire dans un cadre fondé sur les droits de l’homme, soulignent-elles.


Répondant, après une brève suspension de séance, à une série de questions posées par Mme Margareta Wahlström, les intervenants ont estimé que le futur cadre d’action devrait refléter, en particulier, les nouveaux risques.  Il devrait reposer sur une démarche impliquant la société dans son ensemble, et insister sur la responsabilisation des acteurs concernés, afin qu’ils s’investissent réellement dans la réduction des risques.  Plusieurs intervenants ont recommandé en outre l’inclusion systématique des catégories de population les plus vulnérables dans les processus décisionnels relatifs à la réduction de tous les risques de catastrophe.  Les intervenants ont souligné, enfin, l’importance de la bonne gouvernance pour encadrer les efforts de réduction des risques liés aux catastrophes, de même que la nécessaire convergence des stratégies internationales de développement.


Sur le plan technique, les intervenants ont préconisé la mise en place de mécanismes efficaces de collecte et de diffusion des statistiques, de transfert des connaissances entre les plates-formes nationales et de coordination et d’évaluation des actions menées.  Ils ont observé que les moyens actuels de communication électronique se prêtaient particulièrement bien à ces démarches.  Le financement et le renforcement des capacités des acteurs et pouvoirs locaux doivent aussi bénéficier d’une attention accrue. 


Le Secrétariat d’UNISDR a clos la séance en se félicitant des riches échanges qui ont marqué les consultations préliminaires de ces deux jours.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Une prise de conscience mondiale du problème de la préparation aux risques de catastrophe est nécessaire

IHA/1312

Une prise de conscience mondiale du problème de la préparation aux risques de catastrophe est nécessaire

20/5/2013
Communiqué de presseIHA/1312
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

UNE PRISE DE CONSCIENCE MONDIALE DU PROBLÈME DE LA PRÉPARATION

AUX RISQUES DE CATASTROPHE EST NÉCESSAIRE


Genève, Suisse, 20 mai - Au cours de consultations préliminaires sur le rôle du secteur privé dans le cadre d’action post-2015 pour la réduction des risques de catastrophe, les participants ont souligné qu’il était nécessaire de prendre conscience, à l’échelle mondiale, du problème de la préparation aux risques d’une catastrophe.  Après la présentation de l’expérience japonaise en matière de partenariats entre le secteur public et le secteur privé, un échange interactif animé a eu lieu, au cours duquel il a été souligné que les entreprises devraient s’acquitter de leur responsabilité sociale et agir en faveur des communautés dans lesquelles elles opèrent.  En même temps, les gouvernements doivent encourager les investissements en créant un environnement qui soit propice tant pour stimuler les activités du secteur privé que pour réduire les risques de catastrophe.


M. SATORU NISHIKAWA, spécialiste de l’atténuation des effets des catastrophes naturelles, a présenté l’expérience japonaise en matière de partenariats entre le secteur public et le secteur privé pour réduire les risques de catastrophe.  Il a rappelé que l’interruption dans la livraison des marchandises ou de services causait des pertes économiques immenses, comme l’a démontré le tremblement de terre à Kobe en 1995.  Ceci exige la mise sur pied d’un plan de continuité et de reprise des opérations après une catastrophe.  Le Gouvernement japonais a établi un plan de réduction des pertes économiques pour la période 2005-2015.  Par exemple, un éventuel tremblement de terre majeur à Tokyo provoquerait, selon les estimations les plus pessimistes, des dommages équivalents à 20% du PIB du Japon.  Le Gouvernement japonais a également mis en place des mesures incitatives, comme des prêts à taux préférentiels pour les entreprises qui s’engagent à adopter des plans de continuité de leurs activités en cas de catastrophe.  À ce jour, 72% des grandes entreprises disposent de tels plans, mais 35% seulement des petites entreprises le font.


Au cours des discussions qui ont suivi cette présentation, un intervenant a souligné que le nouveau cadre d’action post-2015 devrait insister sur l’urgence pour le secteur privé de contribuer à la réduction des risques de catastrophe.  Des investissements importants sont nécessaires pour que les mesures d’adaptation aux changements climatiques soient mises en œuvre et donnent des résultats.  Le secteur privé doit être honnête et transparent sur ce qu’il peut faire en cas de catastrophe et ce qu’il ne peut pas prendre en charge.


Un participant a estimé que les plans de continuité des opérations doivent être proactifs et non réactifs.  Les entreprises devraient chercher à participer aux efforts de reconstruction plutôt que se contenter de reprendre leurs activités, interrompues par la catastrophe.  En même temps, les autorités doivent mesurer et évaluer la résilience des villes aux catastrophes, en vue de stimuler les investissements privés dans les zones les mieux préparées aux risques de catastrophe naturelle.  Il ne suffit pas de se préparer aux risques qui ont existé auparavant, il faut aussi envisager les risques futurs.


Certains intervenants ont estimé que les entreprises n’avaient pas mandat pour lancer des initiatives en faveur de la réduction des risques de catastrophe, tandis que d’autres ont souligné l’importance grandissante du secteur privé face aux autorités politiques.  D’autres ont rappelé que ces entreprises avaient une responsabilité sociale là où elles opéraient.  Le partenariat entre le secteur public et le secteur privé exige que les acteurs concernés expriment leurs positions en vue de parvenir à un consensus sur des solutions constructives qui soient mutuellement bénéfiques.


Clôturant cet échange interactif, le Président du Groupe consultatif du secteur privé pour la réduction des risques de catastrophe, M. Aris Papadopoulos, a suggéré que le cadre d’action post-2015 devrait contenir des dispositions renforçant le rôle du secteur privé.  Ce dernier pourrait faire beaucoup plus si des mesures incitatives appropriées étaient adoptées par les gouvernements.


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Rôle des plates-formes nationales dans l’élaboration du Cadre d’action post-2015 pour la réduction des risques de catastrophe

IHA/1311

Rôle des plates-formes nationales dans l’élaboration du Cadre d’action post-2015 pour la réduction des risques de catastrophe

20/5/2013
Communiqué de presseIHA/1311
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

RÔLE DES PLATES-FORMES NATIONALES DANS L’ÉLABORATION DU CADRE D’ACTION POST-2015

POUR LA RÉDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHE


Genève, Suisse, 20 mai 2013 -- Ce matin, un certain nombre d’experts et de représentants de gouvernement et de la société civile ont examiné en détail la fonction et l’action des « plates-formes nationales », institutions créées au niveau des pays en vertu du Cadre d’action de Hyogo.  Ce dialogue interactif, organisé dans le cadre des consultations préliminaires de la quatrième session de la Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe au Centre international de conférences Genève (CICG), a mis l’accent, d’une part, sur les progrès réalisés et les pratiques adoptées dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe et, d’autre part, sur le rôle des plates-formes dans l’élaboration du cadre d’action post-2015 pour la réduction des risques de catastrophe, ou « Hyogo 2 ».  Ouvrant la discussion, Mme Elizabeth Longworth, Directrice du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNISDR), a insisté sur le rôle de coordination que jouent les plates-formes, en coopération avec le secteur privé et la société civile.


La discussion a porté tout d’abord sur les méthodes permettant d’évaluer la capacité des plates-formes nationales en matière de réduction des risques de catastrophe.  Mme Janet Edwards a ainsi présenté les critères d’évaluation des plates-formes, établis par l’Agence suédoise pour la protection civile.  L’évaluation faite par l’Agence est basée sur un questionnaire complet et facile à remplir.  L’Agence formule, sur la base des réponses reçues, des recommandations concrètes à l’intention des gouvernements.  M. Axel Rottländer, après avoir présenté les travaux d’évaluation réalisés par le Comité allemand pour la réduction des risques de catastrophe, a précisé que le Comité, en se basant sur ses observations et conclusions, préconise d’accorder une attention particulière à la définition précise du mandat des plates-formes nationales ainsi qu’à leur assise juridique.  Les plates-formes doivent veiller en outre à mesurer leurs incidences par le biais de méthodes appropriées.  Les autres critères importants permettant d’évaluer le succès des plates-formes sont la volonté politique, le soutien des cadres politiques et administratifs, des objectifs axés sur les résultats et l’existence de systèmes statistiques. Au cours de l’échange interactif, plusieurs intervenants ont souligné à quel point il importe de définir clairement le statut juridique des plates-formes, ce qui permet d’obtenir davantage de soutiens officiels et privés.


Mme Helen Lindberg, Directrice générale de l’Agence suédoise pour la protection civile, a passé en revue les différents niveaux d’action menée par l’Agence en vue de réduire les risques de catastrophe.  L’institution suédoise, a-t-elle précisé, a réussi à intégrer le risque que posent les changements climatiques au programme de travail de la plate-forme suédoise de prévention, le modèle scientifique sous-jacent étant désormais appliqué à plus de 130 projets.  Six villes européennes participent en outre à un projet sur le renforcement de leur résilience aux risques de catastrophe.  L’Agence s’attelle par ailleurs, avec le secteur privé, à l’application d’une stratégie de collaboration systématique en vue d’améliorer la résilience des sociétés aux catastrophes et elle déploie 50 experts au niveau international, notamment au Mozambique et au Monténégro.  Mme Lindberg s’est, enfin, félicitée de la collaboration entre l’Union européenne et l’UNISDR dans le domaine de la formation et de l’évaluation par les pairs.  Elle a observé que la nouvelle stratégie de l’Union européenne sur l’adaptation aux changements climatiquesexige que le risque posé par les changements climatiques soit intégré aux futures politiques européennes pour le développement.


Concernant la collaboration des plates-formes nationales avec le secteur privé, Mme Bina Desai, du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe, a présenté le rapport intitulé Réduction du risque de catastrophe: Bilan mondial, dont l’objet est, notamment, de mieux appréhender les effets des investissements massifs consentis jusqu’à présent.  Depuis 10 ans, le coût direct des catastrophes se chiffre à plus de 1 500 milliards de dollars, la tendance devant s’aggraver dans les années à venir, a-t-elle prévenu.  Dans ce contexte, il semble heureusement que le secteur privé –surtout les grandes entreprises– a pris conscience de la nécessité d’agir pour remédier aux pertes économiques que les catastrophes, ponctuelles ou de longue durée, risquent de causer.  Cela étant, l’action publique ne met pas encore suffisamment l’accent sur la réduction des risques, a regretté Mme Desai, en faisant remarquer qu’il existe encore peu d’institutionschargées de fixer des priorités au niveau des pays.  M. Faisal Djallal, de la Plate-forme indonésienne de réduction des risques de catastrophe (PLANAS), a souligné les mesures prises parcette institution nationale pour renforcer ses relations avec le secteur privé et la société civile, en citant en particulier les initiatives en matière de formation, de création de mécanismes de contrôle des financements et de coordination de l’action des différentes parties prenantes.


Plusieurs intervenants ont présenté les succès enregistrés par les institutions et les « bonnes pratiques » de leurs pays dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe.  M. Steven Barnes, de la Plate-forme nationale du Royaume-Uni, elle-même rattachée aux services du Premier Ministre, a indiqué que les défauts du formulaire sur l’évaluation que les pays font eux-mêmes de l’application du Cadre d’action de Hyogo ont incité la Plate-forme britannique à recourir, de préférence, à une évaluation par les pairs de son action au niveau national.  M. A. K. Mangotra, du Ministère de l’intérieur de l’Inde, a cité plusieurs obstacles institutionnels à la réduction des risques, en mettant l’accent sur le fait que l’on ne tire pas suffisamment de leçons de catastrophes précédentes ou encore sur les problèmes de financement de la lutte contre les risques.  Pour y remédier, l’Inde devra éliminer une certaine inertie politique et faire en sorte que les efforts entrepris en matière de réduction des catastrophes soient mieux perçus par la population.  L’Inde est confrontée, en raison de sa taille, à des difficultés particulières pour organiser une collaboration avec des millions de parties prenantes potentielles.  M. Leo Muller a présenté le site Internet utilisé par les membres de la Plate-forme française pour la prévention des risques majeurs (http://assises-risques.hcfdc.org/apropos.php), qui est, a-t-il précisé, géré par le Ministère français de l’écologie.


M. Jorge Rodriguez, Sous-Directeur de l’Académie de la protection civile de Panama, a rappelé que son pays était le quatorzième sur la liste des pays les plus vulnérables aux catastrophes, le développement rapide du pays et son Canal générant, a-t-il précisé, leurs propres risques environnementaux et climatiques.  La Plate-forme nationale, créée en 2002, avait lancé un vaste processus de consultation avec les organisations non gouvernementales en vue de formuler le premier plan d’action dans la région en 2010.  Enfin, M. Ahmed Madar a indiqué que la Plate-forme nationale de Djibouti, la première qui fut établie en Afrique, avait participé à l’élaboration de la stratégie nationale de réduction des risques de catastrophe et procédé à une évaluation des moyens mis en œuvre à cet effet au niveau du pays, y compris pour l’organisation et la planification des secours et des alertes.


Axant son intervention plus particulièrement sur l’élaboration du cadre d’action post-2015 pour la réduction des risques de catastrophe, Mme Madhai Ariyabandu, du Bureau régional Asie-Pacifique de l’UNISDR, a décrit l’approche participative et ouverte adoptée en la matière, qui consiste notamment en des entretiens et consultations avec les parties prenantes.  Le nouveau cadre reflètera, sur la base des points forts du document actuel, une meilleure compréhension de la notion de risque, telle quelle est mise en évidence par les travaux d’institutions spécialisées et de la communauté scientifique.  Le futur cadre devrait insister, en particulier, sur la contribution nécessaire du secteur privé à la réduction des risques, sur le renforcement des processus de gouvernance et des moyens techniques, et sur le rôle des femmes dans les efforts nationaux de réduction des risques.


Enfin, Mme Mette Lindahl-Olsson, de l’Agence suédoise pour la protection civile, a déclaré que la priorité devrait porter sur le recensement des difficultés rencontrées et des succès obtenus, secteur par secteur, dans les 85 paysdotés d’une plate-forme nationale.  C’est pourquoi, l’Agence suédoise pour la protection civile assiste l’UNISDR à organiser des consultations avec les organisations non gouvernementales et le secteur privé.  La Suède estime, d’une manière générale, que leCadre d’action de Hyogo 2 devrait établir des objectifs précis et prendre en compte de manière systématique les résultats des recherches scientifiques portant, en particulier, sur les effets des changements climatiques.  Mme Lindahl-Olsson a souligné qu’il faudrait aussi mobiliser toutes les ressources nécessaires à l’élaboration du nouveau cadre.


Les travaux de la quatrième session de la Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe ont démarré, le dimanche 19 mai, au Centre international de conférences Genève (CICG).  Les deux premières journées sont consacrées à des consultations informelles.  La cérémonie d’ouverture officielle de la session aura lieu demain, mardi 21 mai, à 9 h 30, dans la salle 1 du CICG.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Les experts insistent sur le renforcement des partenariats avec le secteur privé pour réduire les risques de catastrophe

IHA/1310

Les experts insistent sur le renforcement des partenariats avec le secteur privé pour réduire les risques de catastrophe

20/5/2013
Communiqué de presseIHA/1310
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LES EXPERTS INSISTENT SUR LE RENFORCEMENT DES PARTENARIATS AVEC

LE SECTEUR PRIVÉ POUR RÉDUIRE LES RISQUES DE CATASTROPHE


Genève, Suisse, 20 mai -- Le Groupe consultatif du secteur privé pour la réduction des risques de catastrophe a tenu sa réunion annuelle, ce matin, en présence de nombreux représentants d’entreprises.  Les discussions ont principalement porté sur les bonnes pratiques et le rôle du secteur privé pour renforcer la résilience aux catastrophes naturelles.  Les experts, notant que les entreprises privées prenaient, maintenant, véritablement conscience, ont insisté sur la nécessité de renforcer davantage les partenariats avec le secteur privé pour réduire les risques de catastrophe.


Mme MARGARETA WAHLSTRÖM, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe, a relevé que 2015 est le dernier délai pour mettre sur pied un nouveau cadre de travail concernant la réduction des risques de catastrophe.  Au cours de la présente Conférence, trois documents seront adoptés: un communiqué de haut niveau, signé par des représentants de haut niveau d’État et d’entreprises; le résumé de la présidence; ainsi qu’un résumé des débats portant sur le cadre post-2015.  Des consultations intensives se poursuivront en vue d’obtenir un consensus lors de la réunion à Sendai (Japon) en 2015.  Son rapport annuel à l’Assemblée générale se concentrera sur les résultats de la présente conférence.


Présentant les objectifs de la réunion, M. ARIS PAPADOPOULOS, Président-Directeur général de TITAN-America et Président du Groupe consultatif, s’est dit encouragé par la volonté des Nations Unies de rechercher des solutions et de travailler avec le secteur privé.  Le Groupe consultatif ne doit toutefois pas se contenter de fournir des conseils, il doit passer à l’action.  Rappelant que des catastrophes se produisent chaque année, il a insisté sur la nécessité de mettre sur pied un réseau qui rassemble des entreprises, publiques ou privées, pour partager l’information et les bonnes pratiques au sujet des projets de prévention des catastrophes.


Mme KIKI LAWAL, point focal du secteur privé au Bureau de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unies (SIPC), a souligné que la participation active de tous les participants était nécessaire pour amener les gouvernements, la société civile et les autres parties prenantes à jeter les bases d’une nouvelle stratégie contre les catastrophes lors de la Conférence internationale sur la réduction des risques de catastrophe, qui se tiendra au Japon en 2015.


Présentant les activités du sous-groupe des partenariats, qui travaille activement à la promotion d’un partenariat entre le secteur public et le secteur privé pour réduire les risques de catastrophe, Mme SANDRA WU, Présidente de Kokusai Kogyo Co., a estimé qu’il était temps maintenant d’avancer et d’établir des objectifs précis en vue de trouver des solutions et de développer davantage le partenariat entre le secteur public et le secteur privé, notamment par le biais du dialogue.  Un tel dialogue devrait viser en particulier à mobiliser les fonds nécessaires pour réduire les risques de catastrophe, a souhaité M. DALE SANDS, de la société AECOM Technology.


Des partenariats solides avec des entreprises du secteur privé ont permis au Japon de réduire les risques de catastrophe et de financer la reconstruction dans le pays après les récents tremblements de terre, a souligné Mme YUKI MATSUOKA, du Bureau de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unies.  M. HANS T. SY, Président de SM Prime Holdings, Inc., a présenté, pour sa part, les résultats du Top Leaders Forum, qui s’est tenu en septembre 2012 à Manille, aux Philippines.  Ce Forum, a-t-il précisé, avait pour objectif de partager les expériences du secteur privé qui a joué un rôle essentiel en matière de résilience aux catastrophes naturelles.  De nombreux acteurs de la région y avaient participé activement.  La ville de San Francisco, qui a rejoint la campagne en 2012, a fixé des objectifs ambitieux en matière de développement durable et encourage ses habitants à organiser la résilience aux catastrophes au niveau des quartiers.


Un intervenant a estimé qu’il était important de déterminer clairement les responsabilités et d’assurer la coordination entre les acteurs, aux niveaux local, régional et national.


Le Président de la fondation MunichRe, M. THOMAS LOSTER, a présenté le Risk Award (prix du risque) décerné par sa fondation.  Le prix est doté de 100 000 euros et vise à encourager la mise sur pied de mécanismes d’alerte précoce dans les zones urbaines, notamment dans les zones vulnérables et pauvres.  Il a indiqué que 25 pays avaient fait acte de candidature, démontrant ainsi leur engagement en faveur de la réduction des risques de catastrophe. 


Les catastrophes naturelles sont une réalité, a reconnu Mme CAROLINE WOOLEY, une spécialiste des questions liées aux risques de catastrophe, en appelant les secteurs public et privé à travailler ensemble en vue de garantir la résilience des villes aux catastrophes.  Les 10 principes de la Stratégie des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe, qui visent à rendre les villes plus résilientes, fournissent une excellente base de réflexion en la matière, a-t-elle estimé.  Les compagnies d’assurances doivent évaluer les risques et participer à la prévention des dommages causés aux biens.  Après une catastrophe, la reconstruction doit prendre en compte le risque afin de réduire la probabilité d’un nouveau dommage dans le futur, a-t-elle ajouté.


M. ANDREW MASKREY, Coordonnateur pour l’élaboration du rapport intitulé « Réduction des risques de catastrophe: bilan mondial », a présenté les points saillants de ce rapport.  Il s’est interrogé sur la capacité du secteur privé et des États à prendre en compte la résilience aux catastrophes dans leurs investissements.  La notion de risque partagé souligne que les dommages causés par une catastrophe naturelle touchent sans discrimination les entités publiques et privées.  C’est pourquoi, il faudrait une action vigoureuse, par exemple en faveur de l’amélioration de la résilience des constructions.  Certaines entreprises possèdent des actifs qui se trouvent dans des zones à haut risque, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux catastrophes.  Dans cette perspective, les compagnies d’assurances devraient encourager les entreprises à être plus sensibles aux risques de catastrophe naturelle.  Les gouvernements devraient également créer des environnements favorables aux assureurs.  On constate actuellement une véritable prise de conscience de la part des grandes entreprises concernant la résilience aux catastrophes naturelles, a-t-il dit.  Les entreprises vont de plus en plus se renseigner sur la résilience aux catastrophes des pays dans lesquels ils investissent.  Parallèlement à cette dynamique, les décideurs vont aussi demander aux entreprises des informations sur leur préparation aux risques de catastrophe.


Le rapport n’a pas pour objectif de décourager l’investissement dans les zones à haut risque, mais d’inciter les investisseurs à se renseigner sur la résilience aux catastrophes naturelles dans les zones où se trouvent leurs actifs, a précisé M. Maskrez. 


Un participant a estimé qu’il ne faudrait pas adopter une vision uniquement centrée sur les catastrophes.  La résilience et l’évaluation du risque sont des éléments importants, a-t-il dit, en notant que les économies les plus florissantes du monde se trouvaient dans des zones très exposées aux risques de catastrophe, comme le Japon ou la Californie. Une autre intervenante a souligné que les entreprises ont également un impact sur l’environnement, ce qui augmente dans certains cas le risque de catastrophe naturelle.


Mme MADIHA BAKIR, Directrice associée à PriceWaterhouseCooper, a indiqué que son entreprise avait l’intention d’adopter une approche globale face à la réduction des risques de catastrophe.  Dans un premier temps, il faudrait recenser les bonnes pratiques des entreprises et identifier ce qui n’est pas encore fait dans ce domaine, dans le but d’assurer la continuité de la production.  Les grandes entreprises prennent conscience de l’importance de travailler avec l’ensemble des acteurs concernés, a-t-elle dit.


Au cours de l’échange interactif, certains orateurs ont relevé que, même si les acteurs économiques sont conscients des risques de catastrophe, ils restent concentrés sur leurs activités et ne contribuent que rarement aux efforts visant à améliorer la résilience aux catastrophes.


En conclusion, M. Papadopoulos a appelé toutes les parties prenantes à proposer des solutions innovantes pour faire face aux risques de catastrophe naturelle.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG entame sa reprise de session en recommandant l’octroi du statut consultatif spécial à 39 ONG

ECOSOC/6576-ONG/770

Le Comité des ONG entame sa reprise de session en recommandant l’octroi du statut consultatif spécial à 39 ONG

20/5/2013
Conseil économique et socialECOSOC/6576
ONG/770
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité des organisations non gouvernementales

Reprise de la session de 2013

17e & 18e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ DES ONG ENTAME SA REPRISE DE SESSION EN RECOMMANDANT

L’OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL À 39 ONG


Le Comité des organisations non gouvernementales (ONG) a repris aujourd’hui sa session ordinaire de 2013 en recommandant, au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer un statut consultatif spécial à 39 ONG.  Cinq autres ONG ont en revanche vu l’examen de leur demande reporté dans l’attente des réponses aux questions posées par les membres du Comité.


En début de séance, plusieurs délégations, dont celles des États-Unis, de la Belgique et d’Israël, ont dénoncé la mauvaise gestion du système « paperless » qui n’a pas permis aux délégations d’accéder à la liste des nouvelles demandes de statut à temps.  La délégation cubaine a pointé du doigt le manque d’appui technique dont pâtit le Secrétariat et qui serait, selon elle, à l’origine de cette situation.


Au préalable, le Président du Comité, M. Marghoob Saleem Butt, du Pakistan, a indiqué qu’au cours de cette reprise de session, le Comité examinera 226 nouvelles demandes de statut et 180 autres dossiers dont l’examen avait été reporté, soit, a-t-il précisé, une augmentation de 152% par rapport à l’année dernière.  En tout, 2013 totalisera 634 nouvelles demandes et ce chiffre sera probablement encore plus important l’année prochaine, a fait observer M. Butt.


Face à cette charge croissante de travail, le représentant de la Chine, appuyé par son homologue du Soudan, a appelé le Secrétariat à se montrer plus efficace, tandis que la représentante du Venezuela a dit l’importance pour le Secrétariat d’avoir les ressources nécessaires. 


Le Chef de la Branche des ONG du Département des affaires économiques et sociales (DAES), M. Andrei Abramov, a apporté des précisions: les documents ne sont parvenus au Secrétariat qu’aujourd’hui même à quatre heures du matin.  La Branche, a-t-il reconnu, n’a pas les capacités nécessaires pour travailler sans papier, et le Fonds de contributions volontaires n’a reçu à ce jour aucun financement.


Outre les nouvelles candidatures, les 19 membres* du Comité examineront également 113 rapports quadriennaux, trois demandes de reclassement, dont une avait été reportée, 22 rapports quadriennaux reportés, et deux demandes de changement de nom, dont l’une avait été reportée.  Les dossiers de 43 ONG qui cherchent à voir leur statut rétabli seront également examinés.  Au cours de cette session, 154 ONG verront leur statut suspendu et 159 autres leur statut retiré.


Le Comité des ONG recommande trois catégories de statut: le statut consultatif général, le statut consultatif spécial et l’inscription sur la liste.


Le statut consultatif général est réservé aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.  


L’inscription sur la liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil et qui ont tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


Parmi les organes subsidiaires du Conseil, on compte les nombreux mécanismes des droits de l’homme.  Les ONG accréditées auprès de l’ECOSOC peuvent aussi participer aux manifestations spéciales organisées par le Président de l’Assemblée générale et aux conférences internationales de l’ONU.


Le Comité des ONG poursuivra ses travaux demain, mardi 21 mai, à partir de 10 heures.


Pour en savoir plus sur le Comité, veuillez consulter le site Internet www.un.org/esa/coordination/ngo.


*Belgique, Bulgarie, Burundi, Chine, Cuba, États-Unis, Fédération de Russie, Inde, Israël, Kirghizistan, Maroc, Mozambique, Nicaragua, Pakistan, Pérou, Sénégal, Soudan, Turquie et Venezuela.


OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL


Le Comité des ONG a recommandé, aujourd’hui, l’octroi du statut consultatif spécial aux 36 ONG suivantes:


Action Secours Ambulance- ASA (Haïti)

Africa Peace Forum ( Kenya)

African Palliative Care Association (Ouganda)

Asocacion Gilberto AC (Mexique)

Asociacion Civil (Mexique)

Association camerounaise pour la prise en charge de la personne âgée-ACAMAGE (Cameroun)

Association for Protection of Refugee and Internal Displaced Women and Children (République islamique d’Iran)

Association Internationale des Médecins pour la Promotion de l’Education et de la Santé en Afrique (Togo)

Association mouvement pour la Défense de l’humanité et abolition de la torture-MDHAT (Cameroun)

Association Trait d’Union des Jeunes Burkinabé (Burkina Faso)

Autre Vie (Bénin)

Bangladesh Rural Advancement Committee ( Bangladesh)

Cameroon Youths and Students Forum for Peace ( Cameroun)

Centro Panafricano Kituo Cha Wanafrika (Espagne)

China Soong Ching Ling Foundation (Chine)

Community Research and Development Centre (Nigéria)

Contact Base (Inde)

Corporación Red Nacional de Mujeres Comunales, Comunitarias, Indígenas y Campesinas de la República de Colombia (Colombie)

Consortium Congo Development(République démocratique du Congo)

Corporativa de Fundaciones AC (Mexique)

Comision Mexicana de Defensa y Promocion de los Derechos Humanos (Mexique)

Earthquakes and Megacities Initiative ( Philippines)

Ecoforum of NGOs of Uzbekistan(Ouzbékistan)

Feminenza Kenya( Kenya)

Fondation Nature & Vie ( Burkina Faso)

Foundation for Responsible Media (Inde)

Friends of the Global Fund Africa Ltd/Gte(Nigéria)

Global Race Against Poverty and HIV/AIDS in Nigeria(Nigéria)

Global Welfare Association ( Cameroun)

Integrated Development Services (I.D.S.) (Nigéria)

Lift Up Care Foundation (Nigéria)

Medical Emergency Relief International (Royaume-Uni)

Mothers Legacy Projects(États-Unis)

Regional Public Charitable Organization « Drug Abuse Prevention Centre » (Fédération de Russie)

Rural Health Care Foundation (Inde)

Somali Help-Age Association (Somalie)

Yogaathma Foundation(Inde)

Non-Commercial Partnership on Assistance in Promoting Social (Fédération de Russie)

Religious of the Sacred Heart of Mary ( France)

Commission of Voluntary Service and Action Inc (États-Unis)


DEMANDES DONT L’EXAMEN A ÉTÉ REPORTÉ


Les cinq ONG suivantes ont vu l’examen de leur demande reporté dans l’attente des réponses aux questions posées aujourd’hui par les membres du Comité.


Le représentant de l’Inde a voulu des précisions sur l’utilisation des revenus de DMW - Diplomaten für internationale Verbindungen von Mensch & Wirtschaft e.V. (Allemagne).  Les dépenses, s’est-il étonné, ne représentant que 7% du budget.  Son homologue du Sénégal s’est interrogée sur les membres de Non-Commercial Partnership on Assistance in Promoting Social Programs in the Healthcare Area « Equal Right to Life » (Fédération de Russie), ainsi que sur les revenus qui proviennent, a-t-elle constaté, exclusivement du secteur privé.


Et comment la Students’ Relief Society (Inde) parvient-elle à maintenir son indépendance alors qu’elle reçoit des subventions du Gouvernement? a demandé la représentante du Pakistan.  L’Association pour la santé et la prévention des maladies tropicales (Togo) devra répondre à une question du représentant du Burundi qui a demandé comment l’ONG fait pour couvrir des dépenses de 15 000 dollars avec des recettes de 2 000 dollars?


Et quelle est la structure de financement de l’Ethiopia Change and Development Association (Éthiopie)? a renchéri le représentant du Soudan, tandis que son homologue du Maroc a constaté que le certificat d’enregistrement de cette ONG n’avait pas été renouvelé depuis 2012. 


DIALOGUE INTERACTIF AVEC LES ONG


Au cours de l’heure traditionnellement consacrée au dialogue avec les ONG, Catholic Family and Human Rights Institute- C-FAM (États-Unis) a indiqué qu’il s’engage à faire connaître les droits de l’homme à travers le monde.  Pourquoi l’ONG a-t-elle mis plus de 16 ans avant de demander le statut consultatif spécial, a demandé le représentant d’Israël.  Il n’y a pas d’explication particulière à cela, a répondu l’ONG.  Peut-être que le temps est venu.  À une autre question d’Israël sur la position de l’ONG face à l’interruption volontaire de grossesse, le représentant de l’ONG s’est opposé à ce que les enfants issus des viols portent la faute de « leur père ».  Nous n’avons rien contre l’égalité hommes-femmes, a précisé l’ONG après une question de la représentante de Belgique


Organisation confessionnelle fondée en 1981, présente dans plus de 60 pays et défendant la dignité de l’homme, Human Life International (États-Unis) appuie des projets d’autonomisation des femmes par l’accès à la santé maternelle et infantile.  Que pense l’ONG des progrès en matière de droits de l’homme dans les pays en développement? a demandé le représentant de la Chine.  « Les droits de l’homme sont au cœur de la santé maternelle et infantile, a répondu l’ONG qui a dit avoir constaté que la situation s’est améliorée dans de nombreux pays même si elle pourrait être encore meilleure.  


La deuxième question de la Chine a porté sur les régions du monde où travaille l’ONG.  Human Life International a sa présence la plus importante en Afrique puis en Amérique latine.  Où en Amérique latine, a demandé la représentante de Cuba, avant que son homologue du Venezuela ne sollicite plus d’informations sur les projets menés dans son pays.  L’ONG apporte son appui aux organisations nationales qui partagent des valeurs communes, a répondu l’organisation.  Elle ne reçoit aucun argent des gouvernements nationaux et encore moins des États-Unis.   


World Council for Curriculum and Instruction (États-Unis) existe depuis 42 ans et réunit des éducateurs de 30 pays différents, avec pour but d’élaborer des programmes scolaires pour promouvoir une culture de paix dans le monde.  Quelle est la position de l’ONG sur Taiwan? a demandé la représentante de la Chine.  Les professeurs taïwanais qui travaillent avec l’association viennent de Taiwan, province de Chine, a répondu l’ONG. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Instance sur les questions autochtones ouvre sa session de 2013 consacrée à la jeunesse, à son identité, à la culture, à l’éducation et à la santé

DH/5130

L’Instance sur les questions autochtones ouvre sa session de 2013 consacrée à la jeunesse, à son identité, à la culture, à l’éducation et à la santé

20/05/2013
Conseil économique et socialDH/5130
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Instance permanente sur les questions autochtones

Douzième session

1re et 2e séances - matin et après-midi


L’INSTANCE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES OUVRE SA SESSION DE 2013 CONSACRÉE

À LA JEUNESSE, À SON IDENTITÉ, À LA CULTURE, À L’ÉDUCATION ET À LA SANTÉ


M. Ban Ki-moon souligne l’importance de la conférence mondiale de 2014 pour

intégrer les questions autochtones aux objectifs de développement durable post-2015


L’Instance permanente sur les questions autochtones (l’Instance) a ouvert, ce matin, les travaux de sa douzième session annuelle dont le thème est cette année « Jeunes autochtones: identité, défis et espoir* ».  Plus de 2 000 participants autochtones de toutes les régions du monde sont attendus aux travaux, qui ont lieu au Siège de l’ONU à New York du 20 au 31 mai, pour dialoguer avec des experts indépendants, des États Membres et des organismes des Nations Unies.  Cette session de deux semaines sera notamment l’occasion de débattre de la suite donnée* aux centaines de recommandations de l’Instance sur la promotion de la santé, de l’éducation et la préservation de la culture des autochtones.  L’Instance a d’ailleurs entamé, cet après-midi, l’examen des suites données à ses recommandations relatives à la santé**.


Les débats porteront également sur les préparatifs de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones, qui se tiendra en septembre 2014, et la définition en cours d’un programme de développement pour la période post-2015, qui fera suite à la date fixée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  À cet égard, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales des Nations Unies (DAES) qui donnait lecture d’un message du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a rappelé combien la conférence de 2014 devait être l’occasion d’intégrer les priorités et les points de vue des peuples autochtones au processus de définition des objectifs de développement durable de l’après-2015.


Sur le même ton, M. Néstor Osorio, Président du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), a souligné la nécessité de tenir compte des savoirs et des techniques des populations autochtones, qui ont été trop longtemps négligés et détruits au fil de siècles de génocide.  Il s’est inquiété de la perte des langues locales porteuses de ces savoirs en rappelant que les peuples autochtones sont toujours les dépositaires de la majeure partie de la diversité biologique du monde entier, et que leurs savoirs dans les domaines de la médecine, de l’agriculture et de l’environnement sont chaque jour de plus en plus reconnus par les hommes de science et les universitaires, ainsi que par les sociétés industrielles et les compagnies pharmaceutiques.


Soulignant l’importance de l’article 14 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et l’article 28 de la Convention relative aux droits de l’enfant, M. Paul Kanyinke Sena, Président de la douzième session de l’Instance, a mis l’accent sur le droit inaliénable des peuples autochtones à contrôler leurs systèmes éducatifs et les méthodes pédagogiques qui leur sont destinés, afin que les enfants autochtones jouissent d’un enseignement dans leur langue maternelle.


Suivant une coutume bien établie, la session s’est ouverte, en matinée, par un morceau de musique traditionnelle autochtone et par un message de bénédiction prononcé par le chef de la nation Onondaga, peuple autochtone de l’actuel État de New York, Todadaho Sid Hill.  Dans sa langue maternelle, il a invité les esprits à se rassembler et le monde à « respecter notre Terre mère qui nous donne ce dont nous avons besoin pour survivre ». 


L’après-midi, l’Instance a entamé son débat consacré au thème spécial de cette année « Jeunes autochtones: identité, défis et espoir (art. 14, 17, 21 et 25 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ».  L’article 14 consacre le droit à l’éducation, l’article 17 les droits au travail, l’article 21 le droit des peuples autochtones d’améliorer leur situation économique et sociale, et l’article 25 leur droit de conserver et renforcer leurs liens spirituels particuliers avec les terres, les eaux et les autres ressources de la nature.


À l’ouverture de ses travaux, l’Instance a élu par acclamation M. Paul Kanyinke Sena, du Kenya, à la présidence de sa douzième session.  Elle a aussi élu ses quatre vice-présidents: M. Raja Devasish Roy, Mme Kiktoria Tuulas, M. Bertie Xavier et M. Saul Vicente ainsi que son rapporteur, Mme Eva Biaudet.  Après les déclarations liminaires, l’Instance a adopté l’ordre du jour provisoire et l’organisation de ses travaux***.  Créée en juillet 2000, après deux décennies de négociations, l’Instance est le principal forum visant à sensibiliser la communauté internationale sur la situation des quelque 370 millions d’autochtones qui vivent dans environ 90 pays et figurent parmi les individus les plus pauvres et marginalisés à travers le monde.  Elle est composée de 16 experts indépendants siégeant à titre personnel, et nommés par l’ECOSOC, sur proposition des gouvernements, pour huit de ses membres, et des organisations autochtones de différentes régions du monde pour les huit autres.  La douzième session devrait se conclure par la rédaction d’un rapport destiné au Conseil économique et social, y compris des projets de décision qu’il sera recommandé au Conseil d’adopter. 


Outre une demi-journée consacrée aux peuples autochtones d’Afrique, l’Instance aura un dialogue avec les organismes et fonds des Nations Unies.  Elle débattra aussi des perspectives de mise en application de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée en 2007, qui constitue « les normes minimales nécessaires à la survie, à la dignité et au bien-être des peuples autochtones du monde ».  Elle aura un dialogue avec le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des peuples autochtones et le Président du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones.


L’Instance permanente reprendra ses travaux demain, mardi 21 mai, à 10 heures, en salle du Conseil de Tutelle.


*     E/C.19/2013/3

**    E/C.19/2013/19

***   E/C.19/2013/1 et E/CN.19/2013/L.1


OUVERTURE DE LA SESSION


Déclarations liminaires


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), s’est réjoui de la présence de nombreuses délégations à l’ouverture de cette douzième session de l’Instance, ce qui correspond à la vision des États Membres lors de l’établissement, il y a 13 ans, de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones qui doit se réunir dans un esprit de dialogue et de coopération dans le but, pour les délégations, d’échanger des idées, de procéder à un apprentissage mutuel et à la formulation de propositions concrètes pour le bien-être des peuples autochtones partout dans le monde.  Cela resserrera les liens entre ces peuples et les gouvernements, a souligné M. Osorio, ajoutant qu’il s’agit là d’une tâche importante que l’ECOSOC prend très au sérieux.


Le Président de l’ECOSOC a rappelé que, cette année, le thème de l’examen de la Conférence ministérielle annuelle est « la science, la technologie, l’innovation et la culture pour un développement durable et les Objectifs du Millénaire pour le développement ».  Il a souligné qu’à l’évidence, il s’avère nécessaire de mettre l’accent sur les peuples autochtones, qui sont dotés d’un vaste savoir et de techniques, et sur la manière de leur contribution aux sciences, à la technologie et l’innovation.  Il a précisé que nombre de leurs connaissances traditionnelles ont été négligées et détruites au fil de siècles de génocide, de perte des langues locales, de discrimination et de déplacements forcés imposés aux autochtones, obligés de quitter leurs territoires ancestraux. Il n’en reste pas moins que les peuples autochtones sont toujours les dépositaires de la majeure partie de la diversité biologique du monde entier, et que leurs savoirs dans les domaines de la médecine, de l’agriculture et de l’environnement sont chaque jour de plus en plus reconnus par les hommes de science et les universitaires, ainsi que par les sociétés industrielles et les compagnies pharmaceutiques.


À cet égard, le Président de l’ECOSOC a fait observer que ces peuples fabriquent de plus en plus de produits cosmétiques, pharmaceutiques et artisanaux dérivés de ce savoir traditionnel, et vendus à des fins lucratives par des sociétés privées alors que les détenteurs des connaissances permettant la mise au point de ces produits en bénéficient très peu ou prou.  Il ne fait aucun doute, a-t-il encore affirmé, que les peuples autochtones ont une contribution considérable à apporter au développement de nos sociétés; et que leurs savoirs et innovations peuvent jouer un rôle majeur dans les efforts de développement, notamment dans la réalisation des OMD et les préparatifs en vue de l’élaboration de l’Agenda pour le développement pour l’après-2015.  De ce fait, a souligné M. Osorio, l’Instance permanente est un membre important de la famille onusienne.  Il a indiqué que les recommandations de cette Instance ont d’ores et déjà façonné les travaux du système de l’ONU.  


Donnant lecture d’un message du Secrétaire général des Nations Unies, M. BAN KI-MOON, M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales (DAES), a dit que les débats de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones sont l’occasion de réfléchir et de protéger le patrimoine et le système des valeurs des populations autochtones, en mettant l’accent cette année sur les recommandations faites par l’Instance sur la culture, l’éducation et la santé.  Dans son message, a dit M. Wu, le Secrétaire général a appelé à améliorer le système de santé des autochtones en respectant leurs traditions.  « Nous devons mieux comprendre leurs valeurs en les faisant participer aux prises de décisions », insiste le Secrétaire général dans son message.  Il juge donc essentiel que les États Membres travaillent à la définition des objectifs de développement durable de la période post-2015, et que l’on s’assure que ce nouveau cadre de développement traite des priorités et des points de vue des peuples autochtones.


Poursuivant sa déclaration en sa qualité de Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales (DAES), M. Wu a rappelé que l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones a été établie par le Conseil économique et social en juillet 2000 suite à une demande des peuples autochtones qui souhaitaient être représentés au plus haut niveau à l’ONU.  Il a ajouté que la création de l’Instance en 2000, l’adoption de la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones en 2007, la création d’un poste de Représentant spécial du Secrétaire général pour les peuplesautochtones, etd’un Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones témoignent des progrès réalisés.  Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a dit que le débat de haut niveau de 2014 constitue une opportunité pour les États Membres et les peuples autochtones pour parvenir à une compréhension commune concernant le document final de cette rencontre.  Il a remercié le Gouvernement de la République du Congo, qui a accueilli au mois de mars 2013 à Brazzaville une réunion préparatoire de la session 2013 de l’Instance, ce qui a constitué une première sur le continent africain.  Il a remercié le Canada, le Danemark, l’Estonie et la Finlande pour leurs contributions au Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les peuples autochtones en 2012 et a dit toute l’utilité et la pertinence du fonds pour les petites bourses, qui aide les autochtones à apporter leurs contributions à la mise en œuvre de la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones (2005-2014).  M. Wu a dit qu’il est important de permettre aux peuples autochtones de participer au programme de développement post-2015, en appelant à la mise en place d’un nouveau partenariat fondé sur une démarche soucieuse des droits de l’homme.  Dans l’intérêt de la réalisation des objectifs de développement, M. Wu Hongbo a appelé a respecter les droits des peuples autochtones partout dans le monde.


M. PAUL KANYINKE SENA, Président nouvellement élu, par acclamation, de la douzième session de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, a salué la Nation Onondaga, en particulier M. Tadodaho Hill, Chef traditionnel de cette nation amérindienne de l’État de New York, qui est le peuple originel de la région.


M. Sena a déclaré qu’en tant qu’experts, les membres de l’Instance se sont engagés dans plusieurs processus aux niveaux national, régional et international pour sensibiliser, sans relâche, l’opinion publique et les gouvernements aux questions d’importance pour les peuples autochtones.  Cette année, l’Instance procédera à l’examen de ses recommandations en matière de santé, d’éducation et de culture, en vue d’une évaluation de leur mise en œuvre et des défis réels qui se posent encore, compte tenu du fait que les peuples autochtones accusent un retard en termes d’accès aux services de base dans ces trois domaines notamment, et que leurs droits ne sont pas respectés par la société au sein de laquelle ils vivent, « si n’est pour attirer les dollars des touristes ».  M. Sena a constaté, par ailleurs, que les enfants autochtones ne jouissent pas d’un enseignement dans leur langue d’origine au sein du système scolaire dans lequel ils sont inscrits, et que leurs parents ne peuvent pas participer à la prise de décisions dans ce domaine.  Il a insisté sur le droit inaliénable des peuples autochtones à établir et à avoir le contrôle sur les systèmes éducatifs qui les affectent, ainsi que sur les méthodes pédagogiques, sans discrimination aucune.  Il a mis l’accent, dans ce contexte, sur l’article 14 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et sur l’article 28 de la Convention relative aux droits de l’enfant.


Dans le domaine de la santé, M. Sena a constaté que trop d’enfants autochtones meurent de maladies évitables, et a relevé, de la part des autorités et des gouvernements, le manque de compréhension de la vision des peuples autochtones dans le domaine de la santé, qui repose sur leurs cultures respectives et sur leur vision du monde.


Soulignant également le droit des autochtones à l’exercice de leur autonomie et à celui du droit à l’autodétermination dans la promotion de la santé et des soins traditionnels, il a invité les participants à la douzième session de l’Instance à se référer à l’article 24 de la Déclaration, avant de mettre en relief la nécessité urgente d’actions coordonnées de toutes les parties prenantes pour en finir avec les discriminations, la racisme, la marginalisation, l’extrême pauvreté et les conflits auxquels sont confrontés les peuples autochtones.  L’indifférence à ces problèmes ne sautait être tolérée davantage, car elle ne ferait qu’alimenter l’intolérance, a-t-il prévenu avec force.


Il a également salué la tenue, pour la première fois en Afrique, de la réunion pré-session de l’Instance, tenue du 11 au 15 mars 2013 à Brazzaville, qu’il a qualifiée d’historique.  M. Sena a aussi salué la République du Congo pour avoir posé un jalon clef avec l’adoption de la loi no 5-2011, relative à la promotion et à la protection des droits des peuples autochtones, et il a invité d’autres pays à lui emboîter le pas et à veiller à accorder la priorité à l’application de lois du même genre.


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh), Vice-Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale, a dit l’importance de cette session annuelle de l’Instance « qui nous offre une opportunité exceptionnelle de dialogue et de collaboration entre les peuples autochtones, les États Membres, le système des Nations Unies et d’autres organisations internationales, ainsi que la société civile ».  Il a rappelé le rôle déterminant joué par l’Assemblée générale en faveur des questions autochtones, notamment à travers l’adoption à une large majorité de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.  Il a dit que cette déclaration était un instrument clef du droit international et des droits de l’homme et de la promotion de principes normatifs, et qu’elle contribue à stimuler un changement positif.  Le défi qui se pose aujourd’hui n’est pas d’adopter, mais plutôt de mettre en œuvre la Déclaration pour nous assurer que les droits des autochtones soient mis en œuvre et promus, a insisté M. Abdul Momen.  Il a dit que l’Instance devait jouer un rôle central pour guider les stratégies futures, tout en rappelant que le préambule de cette « Déclaration » stipule le rôle important que joue le système des Nations Unies pour promouvoir les droits des autochtones. 


Il a rappelé que 2013 était une année d’examen, au cours de laquelle des centaines de recommandations concernant trois des six domaines couverts par l’Instance –santé, éducation et culture– seront examinées.  « Malgré des progrès importants, il faut reconnaître que de nombreux peuples autochtones continuent d’être marginalisés et opprimés en subissant la pauvreté et d’autres violations des droits de l’homme qui menacent parfois jusqu’à leur survie », a-t-il relevé.  Des cas de confiscation des terres et de suppression d’activités culturelles continuent d’être documentés dans diverses parties du monde, tout comme l’exploitation sans limite des territoires ancestraux de peuples autochtones à des fins d’activités minières ou d’autres industries, a-t-il dénoncé.  Ces abus pèsent sur la conscience de l’humanité et doivent cesser, a-t-il dit.


En septembre 2014, l’Assemblée générale tiendra une réunion plénière de haut niveau intitulée « Conférence mondiale sur les peuples autochtones ».  Les principaux objectifs de cette rencontre seront de partager des perspectives et pratiques en faveur de la réalisation de droits individuels et de promouvoir les objectifs de la Déclaration, a indiqué M. Abdul Momen.  Il a rappelé que cette période, qui mène à la tenue de la conférence de 2014, coïncide avec les consultations en cours pour la détermination des objectifs de développement de la période post-2015.  Alors que nous allons passer des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) vers les objectifs de développement durable en 2015, et que les OMD ne font aucune mention des questions autochtones, le Vice-Président de l’Assemblée générale a jugé important que la conférence mondiale sur les peuples autochtones de 2014 aide la communauté internationale à voir comment les questions autochtones peuvent être intégrées aux objectifs de développement de l’après 2015.  Il a rappelé que le fait que les populations autochtones aient survécu jusqu’à aujourd’hui était une preuve de la résilience de ces sociétés traditionnelles.


SUITE DONNÉE AUX RECOMMANDATIONS DE L’INSTANCE PERMANENTE


À l’ouverture de la séance de l’après-midi, M. EDWARD JOHN, membre de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, a rendu hommage à la mémoire d’Elijah Hawker, chef autochtone Manitoba hautement respecté, et membre du Parlement canadien, qui avait survécu au système d’internat et était le chantre des droits des peuples autochtones.


Présentation du rapport


Rapport de la réunion du groupe d’experts internationaux sur le thème « Jeunes autochtones: identité, défis et espoirs (art. 14, 17, 21 et 25 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones) » (E/C.19/2013/3)


Ce rapport donne un aperçu des questions examinées à la réunion du Groupe d’experts internationaux sur le thème « Jeunes autochtones: identité, défis et espoirs », qui s’est tenue du 29 au 31 janvier 2013 au Siège de l’ONU à New York.  Le rapport est axé sur les conclusions et les recommandations formulées à la réunion par le Groupe d’experts qui a, entre autres, appelé de ses vœux une participation accrue des jeunes autochtones aux instances pertinentes à tous les niveaux, un soutien renforcé à la revitalisation des langues autochtones; des réformes majeures dans le domaine de l’éducation, avec notamment un enseignement dans des langues autochtones; et l’instauration urgente de mesures pour lutter contre le suicide chez les jeunes. 


« Essentielle aux jeunes autochtones qui commencent à trouver leur place dans la société, l’identité a une forte composante individuelle, mais elle est aussi liée à la terre, à la langue, au mode de vie ancestrale, aux cérémonies, à l’artisanat, ainsi qu’aux membres de la famille, aux amis et à la société tout entière », est-il indiqué dans le rapport


Le rapport définit la notion de jeunesse autochtone du monde comme recouvrant de nombreuses identités et nationalités multidimensionnelles: jeunes gens et jeunes femmes, étudiants, enseignants, employés de maison, éleveurs de rennes, agriculteurs, jeunes mères, travailleurs sanitaires, militants et défenseurs des droits de l’homme.


Les participants à la réunion ont examiné toute une série de questions touchant les jeunes autochtones, telles que la perte des terres, y compris à la suite de la militarisation; les dommages environnementaux; les questions de santé, y compris la santé mentale, le suicide, l’abus des drogues et de l’alcool, la santé procréative et sexuelle, le VIH/sida, la mortalité maternelle, la nutrition, la malnutrition, le manque d’hygiène et les maladies infectieuses.  Ont également été évoqués la disparition et la revitalisation des langues, les discriminations, l’accès à la justice, la surreprésentation des jeunes autochtones dans les populations carcérales, les pratiques d’accompagnement et de protection de l’enfance inadaptées et discriminatoires, l’identité, l’éducation, les stéréotypes et l’influence des médias, le développement économique, y compris les répercussions de l’exploitation minière sur les jeunes autochtones, l’urbanisation, avec notamment l’activité des bandes organisées, le problème des sans-abri, les conflits civils; les exécutions extrajudiciaires ainsi que les violences, tortures, viols et autres formes de sévices, le mariage forcé, les violences faites aux femmes autochtones, dont le meurtre et l’enlèvement de jeunes femmes.


Dans ses conclusions, le rapport note notamment que, du fait de ces pratiques coloniales destructrices, les jeunes autochtones réclament la reconnaissance du droit à l’identité, du droit à la culture, ainsi que du droit de préserver leurs sites sacrés et cérémoniels. Ils manifestent leur identité autochtone par la langue, les costumes et vêtements traditionnels, les arts, l’artisanat et la musique.


Au titre des recommandations, les États sont notamment invités à protéger et promouvoir les langues autochtones en apportant leur soutien à l’utilisation des médias (y compris les réseaux sociaux) par les autochtones, en mettant en place des systèmes de quotas ou des mécanismes analogues pour assurer une représentation adéquate des langues autochtones dans les médias publics et privés, en finançant la publication des œuvres littéraires autochtones, et en promouvant l’utilisation des symboles et des emblèmes autochtones dans la sphère publique, tout en respectant dûment les droits de propriété intellectuelle de ces peuples.  Les États sont invités à garantir aux jeunes autochtones le droit d’être instruits dans leur langue maternelle, quel que soit le nombre de locuteurs de cette langue, et de veiller à ce que les jeunes autochtones qui ne parlent pas leur langue ancestrale l’apprennent.


Le rapport considère que la langue est essentielle à la transmission de la culture et fait partie intégrante de l’identité. Il est souligné que les langues sont une des victimes des processus d’assimilation et d’endoctrinement, qui portent atteinte aux aptitudes linguistiques des jeunes autochtones, et donc à leur identité.  Les articles de la Déclaration relatifs à la revitalisation des langues mettent en évidence l’importance des langues autochtones pour les peuples concernés et pour l’humanité entière.


Déclaration


Suite à la présentation par l’expert Alvaro Esteban Pop du rapport publié sous la cote E/C.19/2013/3, la représentante du Réseau Quechua s’est particulièrement inquiétée de la disparition rapide des langues autochtones en soulignant la nécessité de renforcer la solidarité intergénérationnelle.  Elle a attiré l’attention sur la situation des autochtones vivant en zone urbaine.  Il est nécessaire que les populations autochtones se dotent de leur propre réseau d’enseignement, a-t-elle préconisé.  Elle a appelé à travailler sur des politiques qui revitalisent la culture autochtone.  Elle a évoqué la nécessité de financer la formation d’éducateurs bilingues capables de fournir aux populations autochtones des services sociaux dans le respect des connaissances ancestrales. Elle a souligné le problème du suicide, fort répandu chez les jeunes autochtones, en estimant nécessaire de cartographier et de documenter l’étendue et l’impact de ce phénomène.


Analyse des questions de santé, éducation et culture, établie par le secrétariat de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones (E/C.19/2013/19)


Ce rapport comprend une analyse de l’application des recommandations de l’Instance permanente sur les questions autochtones relatives à la santé, l’éducation et la culture, établie sur la base des rapports reçus des gouvernements, d’organismes des Nations Unies, d’organes intergouvernementaux, d’organisations non gouvernementales et des organisations des peuples autochtones.


Le rapport contient trois tableaux présentant l’état de mise œuvre de 64 recommandations de l’Instance concernant la santé, 42 recommandations concernant l’éducation, et 36 recommandations de l’Instance permanente relatives à la culture. S’agissant de l’éducation, 10 recommandations concernent l’appui à l’éducation bilingue et interculturelle et six autres la qualité de l’éducation et des programmes d’enseignement destinés aux peuples autochtones.  S’agissant des recommandations liées à la culture, l’Instance appelle notamment à des lois pour reconnaître les connaissances traditionnelles.  En 2010, l’Instance permanente a accueilli avec satisfaction la décision 2009/250 du Conseil économique et social relative à un amendement proposé à la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, telle que modifiée par le Protocole de 1972 concernant l’utilisation traditionnelle de la feuille de coca.


Il est noté que la santé, l’éducation et la culture sont des domaines qui appellent la mise en place de nouveaux modèles et une conception différente de la formulation des cadres conceptuels, des politiques, et des directives.  Une meilleure compréhension des conceptions du monde des peuples autochtones et leur participation au choix des politiques et aux décisions devraient améliorer la situation, est-il stipulé dans ce rapport.


Dans le secteur de l’éducation, le rapport regrette qu’une conception autoritaire appliquée par la plupart des systèmes d’éducation aux peuples autochtones méconnaisse l’importance des valeurs culturelles traditionnelles et privilégie l’intégration des peuples autochtones dans un moule national unique.


Dans le secteur de la santé, il est noté que les médecins considèrent souvent la culture des patients comme un obstacle au geste médical.  Le rapport juge nécessaire de disposer de praticiens compétents dans certains domaines précis de la connaissance culturelle, ou encore de la communication interculturelle.  Les articles 21 à 24 proclament le droit des peuples autochtones de jouir du niveau le plus élevé possible de santé physique et mentale, et d’autres droits tels que le droit à l’amélioration de leur situation économique et sociale, notamment dans les domaines de l’éducation.  L’Instance a formulé 13 recommandations sur les moyens de promouvoir une conception synthétique et interculturelle de la santé, qui englobe les pharmacopées traditionnelles et les pratiques médicales coutumières. Les recommandations invitent les États et les organismes de l’ONU à intégrer le principe voulant que la santé soit un droit fondamental, et d’encourager l’adoption d’une démarche fondée sur les droits en matière de santé, notamment le droit à des soins attentifs aux problèmes culturels.  Au niveau international, l’Instance a salué l’application par l’UNICEF et le FNUAP de conceptions attentives aux problèmes culturels en matière de soins de santé.


Dans ses conclusions, le rapport invite l’Instance à continuer à engager le Comité du patrimoine mondial à examiner et réviser ses méthodes de travail et ses directives opérationnelles en vue de garantir que les peuples autochtones soient correctement consultés et participent bien à la gestion et à la protection des sites du patrimoine mondial et que, quand leurs territoires sont retenus et inscrits sur la liste des sites du patrimoine mondial, leur consentement, libre, préalable et éclairé est bien obtenu.


Étant donné qu’il faut protéger et améliorer l’identité distincte et les institutions, la philosophie et les conceptions du monde, le droit coutumier, le régime politique autochtone et les systèmes d’exercice de la justice, les systèmes de connaissances autochtones et les modes de vie traditionnels durables et les autres systèmes économiques des peuples autochtones, et qu’il faut reconstituer la culture et la communauté des peuples autochtones vivant dans les villes après avoir été déplacés de leurs territoires traditionnels, le rapport suggère à l’Instance permanente de désigner l’un de ses membres pour rédiger un rapport d’ensemble sur ce que les États et les organismes des Nations Unies pourraient faire pour appliquer concrètement les recommandations de l’Instance permanente sur ces questions.


Déclarations liminaires


Commentant les recommandations de ce rapport, Mme MIRNA CUNNINGHAM KAIN, membre du Forum, a rappelé que le concept de « santé autochtone » s’appuie sur des perceptions physiques, mentales, spirituelles, et émotionnelles.  Elle a rappelé que l’Instance a formulé 64 recommandations en matière de santé dont 40 ont été mises en œuvre, tandis que 24 ne l’ont pas encore été.  Même s’il existe une étude de l’UNICEF sur le taux de suicide des jeunes autochtones dans certains pays d’Amérique latine, il reste nécessaire d’approfondir les recommandations à faire dans ce domaine, a-t-elle préconisé.  Elle a cité une recommandation appelant à la tenue d’une réunion visant à cerner l’impact des conflits sur la santé des peuples autochtones.  Elle a mis l’accent sur l’importance de l’établissement de statistiques ventilées par ethnie.


Mme MYRIAM CONESO, Directrice de la Direction nationale de la santé interculturelle du Ministère de la santé publique de l’Équateur, a parlé des efforts déployés par l’Équateur pour intégrer les savoirs traditionnels et ancestraux dans le système de santé national.  L’essentiel pour nous est la politique de santé interculturelle, a-t-elle indiqué.  « Nous disposons d’un guide pratique, de protocoles, et de règlements de médicine alternatives », a-t-elle dit en citant l’existence de 99 centres de santé interculturelle.  Nous avons élaboré une méthodologie afin de travailler avec les professionnels de la santé et de les sensibiliser sur les besoins sanitaires des autochtones.


La représentante du Pacte des peuples autochtones asiatiques a présenté les résultats d’une étude menée sur la santé sexuelle et génésique auprès d’une communauté autochtone de 10 000 individus du sud de la Thaïlande.  La communauté a été répartie en trois groupes, les Namken, Than Tawan et Tung Wah.  Elle a évoqué la création de trois groupes d’enquête chargés de travailler afin de comprendre les perceptions qu’ont ces communautés des soins de santé génésique.  Elle a souligné la difficulté qui se pose quand il faut mener une telle enquête dans une société traditionnelle dans laquelle l’opinion qu’ont les gens de la santé reproductive est qu’il s’agit de quelque chose de naturel et de spontané qui n’a pas besoin d’être enseigné.  Elle a souhaité la multiplication de ce type d’études auprès des populations autochtones pour y contribuer notamment à l’autonomisation des femmes.


Mme KAREN SEALEY, de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS)-Organisation mondiale de la Santé (OMS), a partagé l’expérience acquise par le OPS-OMS au cours des cinq dernières années dans le domaine de la formation des travailleurs de santé pour répondre aux besoins sanitaires des populations autochtones.  Elle a noté la vulnérabilité particulière des populations autochtones partout où elles se trouvent dans le monde en citant un taux de prévenance au diabète de 26% chez les Aborigènes d’Australie, un taux d’analphabétisme de 20% chez les populations autochtones de Bolivie, par rapport à une moyenne nationale de 5%, ainsi que le record atteint en terme de taux de suicide (11%) chez les jeunes Inuits.  Mme Sealey a souligné qu’il est important de disposer de données ventilées pour pouvoir mieux cerner les difficultés que rencontrent les peuples autochtones et en dégager des lignes de recommandations.  Elle a cité le lancement d’un programme intitulé: « Usage, voix et lieux », qui vise à favoriser une meilleure coopération entre les gouvernements et les populations autochtones afin d’aider ces dernières à réaliser les OMD.  Elle a indiqué que l’objectif de parvenir à une couverture sanitaire universelle parmi les populations autochtones après 2015 avait été arrêté.  Elle a appelé les gouvernements et les autres acteurs du développement social à concentrer leurs efforts sur le contrôle et l’éradication des maladies non transmissibles.  Elle a conclu son intervention en annonçant que l’Équateur venait d’être nommé lauréat des meilleures pratiques d’amélioration des conditions de vie et de santé des populations autochtones pour l’initiative lancée par le Gouvernement en direction des populations andines.


Dialogue interactif


M. MICHEL ROY, Vice-Ministre à la santé des Premières Nations et des Inuits du Canada, a déclaré que le Gouvernement du Canada était conscient que, malgré des progrès dans certains domaines, des écarts persistent dans l’état de santé des populations des Premières Nations et des Inuits, ainsi que dans celui de la population canadienne en général.  Le Gouvernement du Canada a pris l’engagement de continuer à travailler avec les Premières Nations et les Inuits à l’amélioration de leur niveau de santé en veillant à ce que des services de santé de qualité leur soit offerts et en favorisant une meilleure prise en charge du système de santé par les peuples autochtones eux-mêmes, a rappelé M. Roy.  Il a ajouté qu’au Canada, où les provinces et les territoires sont responsables de la prestation des services de santé, les Premières Nations et les Inuits, au même titre que les autres Canadiens, bénéficient, en matière de santé, d’une protection universelle et complète administrée par les gouvernements provinciaux et territoriaux selon les normes édictées dans la Loi canadienne sur la santé.  Parmi d’autres prestations, il a relevé l’existence de soins de santé préventive de services de santé publique dans plus de 600 communautés, dont bon nombre sont situées dans des zones reculées et isolées.  Il a également évoqué la disponibilité de stocks de médicaments, et de soins dentaires et complémentaires (notamment le transport pour raison médicale).  M. Roy s’est aussi félicité du soutien apporté au système de santé et du renforcement des capacités en la matière. 


D’autre part, a-t-il ajouté, un accord-cadre tripartite sur la gouvernance de la santé des Premières Nations a été signé avec les autorités compétentes des nations autochtones de la Colombie-Britannique, ainsi qu’avec la province de Colombie-Britannique elle-même et le Gouvernement du Canada en octobre 2011.  Cet accord permettra le transfert, en juillet 2013, du rôle joué par le Gouvernement fédéral en matière de planification, de conception, de gestion et de prestation des services et programmes de santé, à une nouvelle Régie de santé des Premières Nations.  Des investissements sont consentis, en outre, dans la formation d’agents de santé communautaires autochtones, et des efforts déployés dans le domaine de la cyber-santé et de la recherche en matière de santé des autochtones, a relevé M. Roy.


La représentante du Conclave mondial des peuples autochtones a déclaré que les peuples autochtones indépendants et intrinsèquement souverains exhortent l’Instance à encourager les États à mettre en place des systèmes de santé équitables, qui prennent en compte la préservation de la Terre nourricière, et à garantir la pleine participation des peuples autochtones, au nom du développement durable, aux discussions et aux décisions portant sur l’impact des produits toxiques et sur tout ce qui concerne le « développement économique », y compris les produits pharmaceutiques transnationaux.  Elle a appelé à prendre en considération la santé des femmes autochtones, conformément aux principes du consentement libre et volontaire.  Après avoir dénoncé l’empoisonnement et la pollution de l’environnement dans lequel vivent les peuples autochtones par les multinationales, elle a souhaité qu’un budget approprié soit mis à la disposition de la promotion de la santé des autochtones, et en particulier des femmes.  Elle a également demandé une meilleure reconnaissance de la médecine traditionnelle pratiquée par les autochtones depuis des millénaires.


Mme DALEE SAMBO DOROUGH, membre de l’Instance permanente, a prié la déléguée de l’Organisation panaméricaine de la santé de préciser si cette organisation disposait d’un système de classement des services de soins de santé destinés aux autochtones.  Soulignant le taux extrêmement élevé de suicide chez les jeunes Inuits du Canada par rapport à la moyenne de la société canadienne, elle s’est demandée comment faire face à ce problème.


En réponse, la Représentante de l’Organisation panaméricaine de la santé a indiqué que celle-ci en était à l’étape de la collecte et de la compilation des données, mais qu’elle était encore loin de disposer d’un système de classement fiable.  L’accent est mis, pour l’instant, sur la lutte contre les inégalités dont souffrent les autochtones, a-t-elle expliqué.


Le représentant du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a dit le souci des 25 bureaux de pays du FNUAP à travers le monde d’intégrer les besoins des populations autochtones dans les programmes de santé génésique du Fonds.  Il a dit que le principal problème rencontré quand on vise à combler le fossé sanitaire entre les autochtones et le reste de la population est que les autochtones sont « invisibles », soit parce qu’ils ne sont pas reconnus, soit parce que les États ne disposent d’aucune donnée statistique ventilée permettant de les identifier aisément.  Il a expliqué que l’engagement actif des populations autochtones à la définition des programmes de santé a été le meilleur moyen de favoriser l’accès des femmes autochtones à la santé génésique et à la prévention du VIH/sida.


Le représentant du Nicaragua a dit que son pays reconnaissait le droit à la santé des populations autochtones.  Il a précisé que l’article 52 de la Constitution nicaraguayenne précise que les citoyens ont le droit à la santé et que l’État crée les conditions de l’accès, de la promotion et de la restitution de la santé aux populations.  Il a indiqué que le Nicaragua a ratifié le 6 mai 2012 la Convention 169 de l’OIT qui, en son article 25, stipule la responsabilité qui incombe à l’État de mettre en œuvre des services sanitaires appropriés pour les populations.  Il a cité la mise en place en 2009 dans les zones autochtones autonomes, de modèles interculturels de santé visant à garantir des prestations en fonction des spécificités des populations autochtones et d’ascendance africaine.  Il a aussi cité l’adoption de la loi 659 de mars 2011, qui garantit le respect de la pratique individuelle et collective de la médecine ancestrale et traditionnelle dans toutes ses spécificités.


La représentante du Caucus des personnes autochtones handicapées a exhorté les États Membres à mettre en œuvre les recommandations relatives aux autochtones handicapés. 


Mme MANDY DOHERTY, Directrice du Service chargé de la réconciliation et des relations au Ministère des familles, du logement, des services communautaires et des affaires autochtones de l’Australie, a rendu hommage aux propriétaires autochtones traditionnels de la terre de l’île de Manhattan et de l’État de New York, sur laquelle se tient la rencontre d’aujourd’hui.  Elle a ensuite attiré l’attention sur la situation critique dans laquelle vivent les autochtones handicapés, dans la perspective des préparatifs de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et d’autres objectifs internationalement agréés dans le domaine du développement.  Mme Doherty a noté que les autochtones vivant avec un handicap, et leurs familles, se heurtaient à de nombreuses difficultés et que de ce fait beaucoup parmi eux étaient sans abri.  Ils sont également surreprésentés parmi les détenus du système pénal et de justice juvénile.  Face à cette situation, le Gouvernement australien a financé le Réseau des Premiers Peuples pour le handicap, afin de représenter devant les tribunaux les personnes autochtones handicapées et leurs familles.  Il s’agit de la seule organisation nationale au monde représentant les autochtones handicapés, s’est-elle félicitée, en stipulant qu’en 2012, le Réseau a été représenté à la réunion historique d’experts sur les autochtones handicapés, qui a eu lieu à Madrid, et qui ne manquera pas de jouer un rôle clef dans l’établissement d’un mouvement international des autochtones handicapés.  En outre, l’Australie a adopté une Stratégie nationale sur le handicap qui s’étalera sur 10 ans, et dont le cadre vise à l’amélioration des conditions de vie des personnes handicapées, à la promotion de leur participation et à la création d’une société plus inclusive.  Le 1er juillet 2013, l’Australie prévoit de lancer un nouveau système d’assurance maladie baptisé Disability Care Australia, a ajouté Mme Doherty.  Le Gouvernement australien financera ce programme à hauteur de 900 000 dollars sur trois ans pour faciliter l’accès des autochtones à ce système.


Mme CHRISTINE MON, du Caucus des jeunes, a réaffirmé la nature complémentaire des recommandations liées au respect de l’intégrité du corps des femmes autochtones, et aux implications des activités industrielles sur leur santé.  Elle a appuyé les recommandations de l’Instance relatives à l’urgence d’un programme d’action de l’ONU sur l’égalité entre les deux sexes dans les questions de santé, notamment le dépistage et le traitement du VIH/sida; et à l’incorporation des guérisseurs et de la médecine traditionnelle dans les programmes et projets en matière de santé destinés aux populations autochtones. L’intervenante a réitéré qu’il convient de lutter contre le taux élevé de suicide chez les jeunes autochtones, et a appelé l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) à faire une étude plus approfondie sur ce phénomène alarmant.  Elle a aussi indiqué qu’il fallait adopter une diplomatie plus respectueuse de la liberté des jeunes à choisir leur propre destin.


M. JORGE RETAMAL RUBIO, Directeur de la corporation nationale de développement autochtone du Chili, a souligné que la politique autochtone du Gouvernement chilien du Président Sébastian Piñera a été axée sur la culture, l’identité et l’éducation.  Il a indiqué que sans la prise de mesures urgentes, certaines langues traditionnelles risquaient de disparaître à jamais.  Un plan de revitalisation de toutes les langues autochtones originelles, à travers des méthodes ancestrales, a été conçu et exécuté par l’organisation d’ateliers de renforcement des capacités, avec la participation de 10 000 personnes dans 400 communautés et associations autochtones sur l’ensemble du territoire chilien, a annoncé M. Rubio.  L’orateur s’est félicité qu’à présent, 7 950 Mapuche, 925 Aymaras, autant de Quechuas, 20 Kunza, 75 Diaguitas, 50 Yagan, 30 Kawesqar et 250 Raoa Nui, ont « récupéré » leur langue.  Par ailleurs, un programme d’éducation interculturelle bilingue a été mis sur pied suite à l’adoption de la loi générale sur l’éducation, qui définit le concept d’éducation, consacre le respect et la valorisation de la diversité multiculturelle et établit l’obligation qu’a l’État de promouvoir des politiques éducatives qui reconnaissent et affirment les cultures d’origine.  Dans le cadre de la préservation des sites sacrés et cérémoniels des peuples autochtones, 151 d’entre eux ont été décrétés « sites à valeur culturelle », ce qui signifie que des centaines d’hectares destinés aux cérémonies et à l’échange culturel ont été restitués aux peuples autochtones à une date récente, a aussi indiqué M. Rubio.  Fait sans précédent dans l’histoire du Chili, depuis l’année dernière, le service de l’état civil célèbre des mariages en langue autochtone, s’est-il enfin félicité.


La représentante du Caucus des femmes autochtones du monde a réaffirmé l’importance de l’approche utilisée pour la promotion du bien-être et de l’égalité de tous en invitant à y inclure tous les aspects: économique, social et spirituel.  Elle a centré son intervention sur la question des industries extractives et sur la nécessité d’obtenir le consentement préalable et libre des peuples autochtones pour mener toutes activités sur leurs territoires.  Elle a recommandé en outre que soient conduites des études d’évaluation des incidences de ces activités sur la santé des femmes, sur leurs familles et sur les personnes âgées.  Elle a noté la prévalence croissante de la tuberculose parmi les autochtones, et le fait que le taux en est parfois 20 à 30% plus élevé que chez le reste de la population.  Elle a appelé à inclure des promoteurs autochtones de la santé dans les programmes de lutte contre la tuberculose.  La représentante a indiqué qu’elle soutenait toutes les recommandations formulées par l’Instance permanente sur les questions liées à la santé des peuples autochtones, et en particulier sur la santé des femmes.  Elle a appelé à conduire une étude sur la protection de l’eau dans les territoires habités par les autochtones, en tenant compte du caractère sacré que ces peuples accordent aux ressources de leurs terres.


Mme ANNA NAYKANCHINA, membre de l’Instance, a souhaité que les rapports examinés cette année soient évoqués au sein des États et notamment dans les territoires autochtones, afin que cette information capitale permette aux populations autochtones d’avoir un meilleur accès aux soins de santé.  Elle a jugé indispensable pour les États de garantir une reddition de comptes et de fournir des statistiques ventilées permettant d’avoir une vue claire de la situation des populations autochtones.  Elle a jugé indispensable la formation d’un personnel de santé qui maitrise les caractéristiques psychologiques des populations autochtones soignées.  Il faut que les populations autochtones soient bien informées, de manière à pouvoir participer au processus de prise de décisions, a-t-elle insisté.


Mme EDNA KAPTOYO a demandé que soit rappelée la recommandation formulée en 2009 par laquelle le FNUAP a été invité à organiser une réunion internationale, avec les agences compétentes, sur la santé des peuples autochtones en mettant l’accent sur la santé génésique.  Elle a soulevé les questions posées par les impacts des toxines et autres produits hautement polluant sur la santé génétiques des femmes autochtones.


Mme ANGELA ESPINOLA, Directrice de la division de la santé autochtone auprès du Ministère de la santé publique et du bien-être social du Paraguay, a présenté les grandes lignes de la politique nationale paraguayenne en matière de santé des populations autochtones, conformément aux recommandations formulées par l’Instance.  Parmi les nouveautés, l’intervenante a mis en exergue la création, dans son pays, de la Direction de la santé autochtone; l’élargissement de la couverture médicale dans les communautés autochtones; le recrutement et la formation de soixante-dix promoteurs autochtones chargés de la prévention, de la promotion et de la coordination avec les services de santé publique; l’encouragement à la participation autochtone, et la formation de sages-femmes. Mme Espinola a aussi mis l’accent sur le renforcement de l’interculturalité et la sensibilisation des praticiens de la santé aux droits de l’homme des peuples autochtones du Paraguay.  Elle a souligné que la participation de ceux-ci à l’élaboration de l’avant-projet de loi du système de santé autochtone était également encouragée.  En outre, des centres d’accueil maternels ont été mis en place dans les hôpitaux afin de faciliter l’accès des femmes enceintes aux services de santé maternels et néonataux, a précisé Mme Espinola.   


Le représentant du Mexique a souligné les efforts déployés par le Mexique pour développer une démarche holistique et interculturelle s’agissant des pratiques médicales et traditionnelles.  Il a cité la création de la « Maison pour femmes » dans le souci de lutter contre la prévention des violences sexistes.  Il a parlé de la politique de promotion de la santé publique utilisant les langues autochtones.  Il faut que les populations autochtones bénéficient des mêmes possibilités d’accès à la santé que le reste de la population, a insisté le représentant du Mexique.  Dans sa croisade contre la faim, le Gouvernement mexicain a relevé le défi de toucher 3,5 millions d’autochtones, a-t-il insisté.


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Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien: un négociateur palestinien dénonce une situation « pire que l’apartheid »

AG/PAL/1269

Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien: un négociateur palestinien dénonce une situation « pire que l’apartheid »

20/05/2013
Assemblée généraleAG/PAL/1269
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité pour l’exercice des droits

inaliénables du peuple palestinien

352e séance - matin


COMITÉ POUR L’EXERCICE DES DROITS INALIÉNABLES DU PEUPLE PALESTINIEN: UN NÉGOCIATEUR PALESTINIEN DÉNONCE UNE SITUATION « PIRE QUE L’APARTHEID »


Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a, ce matin, fait le point de la situation dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et sur les faits nouveaux intervenus dans le processus politique, grâce à un exposé de M. Saëb Erakat, membre du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et principal négociateur palestinien. 


Ce professeur de science politique a dénoncé les activités israéliennes de colonisation, aboutissant, selon lui, à une situation « pire que l’apartheid », avant d’annoncer que les instruments d’adhésion de l’État de Palestine à différents traités internationaux étaient prêts.  Il a vigoureusement plaidé en faveur de la seule solution possible à ses yeux, celle de deux États basés sur les frontières de 1967.


Les membres du Comité ont également pris note des rapports relatifs à deux réunions qui ont eu lieu en avril 2013 à Caracas et à Addis-Abeba, ainsi que du programme provisoire de la Réunion internationale des Nations Unies à l’appui de la paix israélo-palestinienne, qui devrait se tenir les 18 et 19 juin 2013 à Beijing.


En introduisant la séance de ce matin, le Président du Comité, M. Abdou Salam Diallo, du Sénégal, a exprimé la préoccupation de ses membres du fait de l’absence d’avancées dans le processus politique, « le principal obstacle étant les activités illégales de peuplement que mène Israël ». 


C’est cette question qui a retenu l’attention de M. Erakat, ancien Ministre de l’administration locale de l’Autorité palestinienne, qui a avancé des chiffres tirés de l’Annuaire israélien des statistiques sur le logement. 


Le nombre d’unités de logement construites depuis que M. Benyamin Nethanyahou a pris son poste de Premier Ministre israélien, il y a quatre ans, est supérieur à 6 000 unités, ce qui représente 11 nouvelles unités par jour, a-t-il dit. 


Il a également fait part de l’augmentation du nombre de colons israéliens entre janvier 2009 et fin décembre 2012 qui correspond à trois fois la croissance de la population nationale israélienne.  En outre, après la décision des Nations Unies d’accorder à la Palestine le statut d’État non membre, le 29 novembre 2012, la construction de 11 500 nouveaux logements a été approuvée, a-t-il aussi signalé.


Le négociateur palestinien a ensuite dénoncé la violence des colons qui, entre 2009 et 2012, a augmenté de 315%.  Il l’a qualifiée de « la forme la plus élevée de terrorisme », déplorant les meurtres d’innocents, les incendies provoqués dans des églises et des mosquées, ainsi que les blocages de routes de Cisjordanie.  Pour lui, la situation dans la région est « pire que l’apartheid ».


M. Erakat a aussi dénoncé le racisme qui enflamme les passions, ainsi que les moyens psychologiques, sociaux et sexuels qui sont utilisés par Israël qui se justifie en invoquant des besoins de sécurité.  Il a évoqué le problème du vol d’eau dans la vallée du Jourdain et les profits qui en résultent pour les Israéliens.  Le revenu israélien par personne est de 31 000 dollars à Jéricho contre 800 dollars pour les Palestiniens, a-t-il précisé.


Rappelant que les Palestiniens commémoraient la Nakba (catastrophe) chaque mois de mai depuis 1948, l’année où plus de 400 villages palestiniens avaient été détruits, M. Erakat a estimé que les Palestiniens avaient « le droit d’être en colère et amers.  « Nous sommes nés pour rendre à la Palestine sa place sur la carte », a-t-il dit.


« Nous avons maintenant terminé les préparatifs à l’adhésion de la Palestine aux traités internationaux », a par ailleurs annoncé M. Erakat, expliquant que cela n’avait pas été fait plus tôt en raison de la difficulté de la tâche.  « Nous voulions en outre donner une chance de réussir au Président Barack Obama, au Secrétaire d’État John Kerry, au Secrétaire général Ban Ki-moon, au Président Vladimir Poutine, au Quatuor, à l’Union européenne, ainsi qu’aux autres nations, a-t-il ajouté.


M. Erakat a rappelé le consensus mondial qui existe aujourd’hui.  « Un grand pas en avant » a été fait pour rétablir la Palestine sur les cartes lorsque l’Assemblée générale a donné à la Palestine le statut d’État non membre des Nations Unies, a-t-il noté.


En même temps, il a reconnu qu’il revenait aux Israéliens et aux Palestiniens de prendre les décisions nécessaires pour rétablir la paix.  Les Palestiniens ont été privés de 78% de leur territoire et ils acceptent de fonder un État sur les 22% restant, a-t-il souligné.  Il a par ailleurs assuré qu’il était tenu compte des intérêts de la Jordanie, de la Syrie, du Liban et de l’Égypte.


Du côté des Israéliens, il a remarqué que leur stratégie reposait sur l’occupation gratuite, une Palestine sans autorité et une bande de Gaza sous l’autorité de l’Égypte.  « Le statu quo que M. Netanyahou appelle de ses vœux n’est pas tenable », a-t-il ajouté.  Avertissant Israël sur le fait que le refus de la solution à deux États aurait un prix, il a parlé du risque de prendre la voie de l’extrémisme, qui n’a pourtant rien à voir avec l’Islam.


Mettant en parallèle les capacités des deux parties, il a rappelé qu’Israël possédait 5 000 chars ainsi que l’arme nucléaire.  « Je suis le négociateur le plus désavantagé », a-t-il dit, précisant qu’il n’avait ni armée, ni marine, ni d’économie, mais seulement un peuple dispersé. 


« Mais nous avons une solution à portée de la main, celle de deux États sur les frontières de 1967 ».  Selon lui, l’Initiative de paix arabe est l’initiative la plus stratégique adoptée par les arabes depuis 1948.


Après avoir salué les compétences de M. Kerry sur la question de la Palestine, M. Erakat a engagé toutes les nations à aider le Secrétaire d’État américain à réussir dans son entreprise.  Il a souligné les intérêts qu’ont les États-Unis dans la région où résident 100 000 Américains.


Par ailleurs, M. Erakat a estimé que 2010 n’avait pas été le début de la démocratie au Moyen-Orient.  C’est en 1951 qu’a eu lieu le premier effort démocratique, en Iran, malheureusement anéanti deux ans plus tard.  Pour lui, le moment est venu de redéfinir les relations entre l’Occident et le monde arabe.  « Quiconque dit que les Arabes ne sont pas pour la démocratie est un raciste », a-t-il insisté.


M. Erakat a par ailleurs clamé que les Palestiniens n’étaient pas racistes.  « La Palestine est une passerelle de réconciliation », a-t-il dit, soulignant la signification des lieux saints pour les chrétiens, les juifs et les musulmans.


Sur la question de la réconciliation interne entre le Hamas, parti au pouvoir dans la bande de Gaza, et le Fatah, parti de M. Erakat, il a expliqué que les gouvernements avaient des responsabilités à assumer, au-delà de celles qui reviennent à un parti.  Il a regretté que le Hamas n’ait pas fait cette distinction. 


Il a rappelé qu’une période de transition allait être instaurée puisque M. Abbas assurera le rôle de Premier Ministre pendant 90 jours avant les élections législatives et présidentielles.


À la suite de l’échange qui a eu lieu entre l’expert invité et les représentants de la Libye, du Pakistan, de Cuba, de la Turquie, du Maroc et de l’Indonésie, M. Erakat a précisé que l’exigence de la fin des colonies de peuplement et du retrait des territoires occupés n’était pas une condition préalable à des négociations, mais une obligation juridique à la charge d’Israël. 


Le Président du Comité a indiqué que celui-ci continuerait de demander au Conseil de sécurité, ainsi qu’aux hautes parties contractantes à la quatrième Convention de Genève, de prendre des mesures concrètes pour amener Israël à répondre de ses violations graves du droit international.


Le Comité a également pris note du rapport de sa réunion de Caracas (Venezuela) des 17 et 18 avril derniers, présenté par le représentant de Cuba, en sa qualité de Vice-Président du Comité, rapport qui sera amendé conformément aux demandes de l’observateur de La Ligue des États arabes et du représentant de la Namibie. 


 Cette réunion a donné lieu à l’adoption de la Déclaration de Caracas qui, entre autres, invite tous les États qui ont reconnu la Palestine à l’ONU à faire de même sur le plan bilatéral.  La Déclaration appelle également à une campagne de solidarité internationale en faveur des prisonniers palestiniens détenus dans les geôles israéliennes. 


Conformément à cette Déclaration, le Comité va demander à l’Assemblée générale que 2014 soit proclamée année internationale de solidarité avec le peuple palestinien.  Un plan d’action a également été adopté à l’issue de la réunion, contenant plusieurs propositions visant à faire avancer la cause palestinienne, ce qu’a salué l’observateur de l’État de Palestine, ainsi que la délégation du Venezuela.


Le Comité a aussi pris note du rapport de la réunion internationale des Nations Unies sur la question de Palestine, tenue à Addis-Abeba, les 29 et 30 avril 2013 sur le thème « Solidarité de l’Afrique avec le peuple palestinien pour la réalisation de ses droits inaliénables », présenté par le représentant de Malte. 


Au cours de cette réunion, un des experts a suggéré que l’on ne parle plus de « territoire occupé » mais de « pays occupé » pour tenir compte du changement de statut de la Palestine à l’ONU.  Les experts ont proposé de tirer parti de l’expérience de l’Afrique en matière de décolonisation. 


Celui de l’Afrique du Sud a rappelé qu’il avait fallu attendre des années avant de voir les fruits des campagnes anti-apartheid.  Bien que les mouvements de libération sud-africains eussent été reconnus internationalement, les pays occidentaux refusaient d’adopter des sanctions, a-t-il aussi été rappelé.


Enfin, le Président du Comité a salué les travaux du Tribunal Russell sur la Palestine qui vient de publier un document sur l’ensemble de ses sessions précédentes.  L’Observateur de l’État de Palestine a conclu en invitant à voir le film « State 194 » actuellement en salle à New York. 


La prochaine réunion du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


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