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IHA/1311

Rôle des plates-formes nationales dans l’élaboration du Cadre d’action post-2015 pour la réduction des risques de catastrophe

20/5/2013
Communiqué de presseIHA/1311
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

RÔLE DES PLATES-FORMES NATIONALES DANS L’ÉLABORATION DU CADRE D’ACTION POST-2015

POUR LA RÉDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHE


Genève, Suisse, 20 mai 2013 -- Ce matin, un certain nombre d’experts et de représentants de gouvernement et de la société civile ont examiné en détail la fonction et l’action des « plates-formes nationales », institutions créées au niveau des pays en vertu du Cadre d’action de Hyogo.  Ce dialogue interactif, organisé dans le cadre des consultations préliminaires de la quatrième session de la Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe au Centre international de conférences Genève (CICG), a mis l’accent, d’une part, sur les progrès réalisés et les pratiques adoptées dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe et, d’autre part, sur le rôle des plates-formes dans l’élaboration du cadre d’action post-2015 pour la réduction des risques de catastrophe, ou « Hyogo 2 ».  Ouvrant la discussion, Mme Elizabeth Longworth, Directrice du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNISDR), a insisté sur le rôle de coordination que jouent les plates-formes, en coopération avec le secteur privé et la société civile.


La discussion a porté tout d’abord sur les méthodes permettant d’évaluer la capacité des plates-formes nationales en matière de réduction des risques de catastrophe.  Mme Janet Edwards a ainsi présenté les critères d’évaluation des plates-formes, établis par l’Agence suédoise pour la protection civile.  L’évaluation faite par l’Agence est basée sur un questionnaire complet et facile à remplir.  L’Agence formule, sur la base des réponses reçues, des recommandations concrètes à l’intention des gouvernements.  M. Axel Rottländer, après avoir présenté les travaux d’évaluation réalisés par le Comité allemand pour la réduction des risques de catastrophe, a précisé que le Comité, en se basant sur ses observations et conclusions, préconise d’accorder une attention particulière à la définition précise du mandat des plates-formes nationales ainsi qu’à leur assise juridique.  Les plates-formes doivent veiller en outre à mesurer leurs incidences par le biais de méthodes appropriées.  Les autres critères importants permettant d’évaluer le succès des plates-formes sont la volonté politique, le soutien des cadres politiques et administratifs, des objectifs axés sur les résultats et l’existence de systèmes statistiques. Au cours de l’échange interactif, plusieurs intervenants ont souligné à quel point il importe de définir clairement le statut juridique des plates-formes, ce qui permet d’obtenir davantage de soutiens officiels et privés.


Mme Helen Lindberg, Directrice générale de l’Agence suédoise pour la protection civile, a passé en revue les différents niveaux d’action menée par l’Agence en vue de réduire les risques de catastrophe.  L’institution suédoise, a-t-elle précisé, a réussi à intégrer le risque que posent les changements climatiques au programme de travail de la plate-forme suédoise de prévention, le modèle scientifique sous-jacent étant désormais appliqué à plus de 130 projets.  Six villes européennes participent en outre à un projet sur le renforcement de leur résilience aux risques de catastrophe.  L’Agence s’attelle par ailleurs, avec le secteur privé, à l’application d’une stratégie de collaboration systématique en vue d’améliorer la résilience des sociétés aux catastrophes et elle déploie 50 experts au niveau international, notamment au Mozambique et au Monténégro.  Mme Lindberg s’est, enfin, félicitée de la collaboration entre l’Union européenne et l’UNISDR dans le domaine de la formation et de l’évaluation par les pairs.  Elle a observé que la nouvelle stratégie de l’Union européenne sur l’adaptation aux changements climatiquesexige que le risque posé par les changements climatiques soit intégré aux futures politiques européennes pour le développement.


Concernant la collaboration des plates-formes nationales avec le secteur privé, Mme Bina Desai, du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe, a présenté le rapport intitulé Réduction du risque de catastrophe: Bilan mondial, dont l’objet est, notamment, de mieux appréhender les effets des investissements massifs consentis jusqu’à présent.  Depuis 10 ans, le coût direct des catastrophes se chiffre à plus de 1 500 milliards de dollars, la tendance devant s’aggraver dans les années à venir, a-t-elle prévenu.  Dans ce contexte, il semble heureusement que le secteur privé –surtout les grandes entreprises– a pris conscience de la nécessité d’agir pour remédier aux pertes économiques que les catastrophes, ponctuelles ou de longue durée, risquent de causer.  Cela étant, l’action publique ne met pas encore suffisamment l’accent sur la réduction des risques, a regretté Mme Desai, en faisant remarquer qu’il existe encore peu d’institutionschargées de fixer des priorités au niveau des pays.  M. Faisal Djallal, de la Plate-forme indonésienne de réduction des risques de catastrophe (PLANAS), a souligné les mesures prises parcette institution nationale pour renforcer ses relations avec le secteur privé et la société civile, en citant en particulier les initiatives en matière de formation, de création de mécanismes de contrôle des financements et de coordination de l’action des différentes parties prenantes.


Plusieurs intervenants ont présenté les succès enregistrés par les institutions et les « bonnes pratiques » de leurs pays dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe.  M. Steven Barnes, de la Plate-forme nationale du Royaume-Uni, elle-même rattachée aux services du Premier Ministre, a indiqué que les défauts du formulaire sur l’évaluation que les pays font eux-mêmes de l’application du Cadre d’action de Hyogo ont incité la Plate-forme britannique à recourir, de préférence, à une évaluation par les pairs de son action au niveau national.  M. A. K. Mangotra, du Ministère de l’intérieur de l’Inde, a cité plusieurs obstacles institutionnels à la réduction des risques, en mettant l’accent sur le fait que l’on ne tire pas suffisamment de leçons de catastrophes précédentes ou encore sur les problèmes de financement de la lutte contre les risques.  Pour y remédier, l’Inde devra éliminer une certaine inertie politique et faire en sorte que les efforts entrepris en matière de réduction des catastrophes soient mieux perçus par la population.  L’Inde est confrontée, en raison de sa taille, à des difficultés particulières pour organiser une collaboration avec des millions de parties prenantes potentielles.  M. Leo Muller a présenté le site Internet utilisé par les membres de la Plate-forme française pour la prévention des risques majeurs (http://assises-risques.hcfdc.org/apropos.php), qui est, a-t-il précisé, géré par le Ministère français de l’écologie.


M. Jorge Rodriguez, Sous-Directeur de l’Académie de la protection civile de Panama, a rappelé que son pays était le quatorzième sur la liste des pays les plus vulnérables aux catastrophes, le développement rapide du pays et son Canal générant, a-t-il précisé, leurs propres risques environnementaux et climatiques.  La Plate-forme nationale, créée en 2002, avait lancé un vaste processus de consultation avec les organisations non gouvernementales en vue de formuler le premier plan d’action dans la région en 2010.  Enfin, M. Ahmed Madar a indiqué que la Plate-forme nationale de Djibouti, la première qui fut établie en Afrique, avait participé à l’élaboration de la stratégie nationale de réduction des risques de catastrophe et procédé à une évaluation des moyens mis en œuvre à cet effet au niveau du pays, y compris pour l’organisation et la planification des secours et des alertes.


Axant son intervention plus particulièrement sur l’élaboration du cadre d’action post-2015 pour la réduction des risques de catastrophe, Mme Madhai Ariyabandu, du Bureau régional Asie-Pacifique de l’UNISDR, a décrit l’approche participative et ouverte adoptée en la matière, qui consiste notamment en des entretiens et consultations avec les parties prenantes.  Le nouveau cadre reflètera, sur la base des points forts du document actuel, une meilleure compréhension de la notion de risque, telle quelle est mise en évidence par les travaux d’institutions spécialisées et de la communauté scientifique.  Le futur cadre devrait insister, en particulier, sur la contribution nécessaire du secteur privé à la réduction des risques, sur le renforcement des processus de gouvernance et des moyens techniques, et sur le rôle des femmes dans les efforts nationaux de réduction des risques.


Enfin, Mme Mette Lindahl-Olsson, de l’Agence suédoise pour la protection civile, a déclaré que la priorité devrait porter sur le recensement des difficultés rencontrées et des succès obtenus, secteur par secteur, dans les 85 paysdotés d’une plate-forme nationale.  C’est pourquoi, l’Agence suédoise pour la protection civile assiste l’UNISDR à organiser des consultations avec les organisations non gouvernementales et le secteur privé.  La Suède estime, d’une manière générale, que leCadre d’action de Hyogo 2 devrait établir des objectifs précis et prendre en compte de manière systématique les résultats des recherches scientifiques portant, en particulier, sur les effets des changements climatiques.  Mme Lindahl-Olsson a souligné qu’il faudrait aussi mobiliser toutes les ressources nécessaires à l’élaboration du nouveau cadre.


Les travaux de la quatrième session de la Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe ont démarré, le dimanche 19 mai, au Centre international de conférences Genève (CICG).  Les deux premières journées sont consacrées à des consultations informelles.  La cérémonie d’ouverture officielle de la session aura lieu demain, mardi 21 mai, à 9 h 30, dans la salle 1 du CICG.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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