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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 septembre 2024

(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général/Assemblée générale 

Ce matin, le Secrétaire général s’est exprimé lors de la clôture de la soixante-dix-huitième session de l’Assemblée générale des Nations Unies.  Il a rappelé que nous avions assisté à une année de pauvreté, d’inégalité et d’injustice persistantes, une année de division, de violence et de conflit, année qui a été la plus chaude jamais enregistrée.  Mais, a-t-il ajouté, cette session se termine également à une époque d’espoir et d’inspiration croissants, que nous pouvons réaliser si nous travaillons ensemble.  Il a remercié le Président sortant de l’Assemblée générale, M. Dennis Francis, pour le travail qu’il a accompli au cours de la dernière session.

Cet après-midi à 15 heures, le Secrétaire général prononcera une allocution à l’ouverture de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale, sous la présidence de M. Philémon Yang, du Cameroun, le nouveau Président de l’Assemblée.  Le Secrétaire général devrait parler de la manière dont l’ONU peut être le lieu de recherche de solutions multilatérales, fondées sur le dialogue, la diplomatie et la Charte des Nations Unies.

Plus tôt ce matin, le Secrétaire général a déposé une gerbe au mémorial de notre deuxième Secrétaire général, Dag Hammarskjöld.  Il a déclaré que les idéaux qui ont guidé Dag Hammarskjöld sont les nôtres - la paix, la justice et l’humanité partagée. Il a ajouté que le Sommet de l’avenir qui se tiendra ce mois-ci est l’occasion d’embrasser l’esprit de l’œuvre de Dag Hammarskjöld et de réformer nos institutions multilatérales afin qu’elles soient aptes à rechercher la paix dans notre monde en mutation.

Gaza

À propos de ce qui s’est passé à Gaza au camp de Mawassi, le Secrétaire général est profondément alarmé par les pertes en vies humaines qui continuent de se produire à Gaza.  Il condamne fermement les frappes aériennes israéliennes menées aujourd’hui dans une zone qu’Israël a désignée pour les personnes déplacées à Khan Younès.

L’utilisation d’armes lourdes dans des zones densément peuplées est inadmissible.  Les Palestiniens s’étaient installés dans cette zone de Khan Younès pour trouver abri et sécurité, après avoir reçu des instructions répétées de la part des autorités israéliennes en ce sens.

Comme le Secrétaire général l’a dit à maintes reprises, il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza.  Il réitère son appel en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages israéliens et d’autres nationalités encore détenus à Gaza.

Plus tôt dans la journée, M. Tor Wennesland, Coordonnateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, a fermement condamné l’attaque.  Il a déclaré que le droit international humanitaire, notamment les principes de distinction, de proportionnalité et de précautions en cas d’attaque, doit être respecté à tout moment.  Il a également souligné que les civils ne devaient jamais être utilisés comme boucliers humains.

Territoire palestinien occupé

À la suite de l’attaque de Mawassi, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a dépêché aujourd’hui une équipe d’évaluation sur place afin d’identifier les besoins les plus urgents de la population et de se mobiliser pour y répondre.  L’UNICEF, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et d’autres partenaires ont participé à la mission, en distribuant des matériaux pour les abris et des articles non alimentaires, en réparant les infrastructures d’approvisionnement en eau et en fournissant un appui en matière de protection. 

L’OCHA met en garde contre le fait que les travailleurs humanitaires à Gaza continuent d’être confrontés à des menaces quotidiennes pour leur sécurité et à des obstacles continus qui entravent leurs efforts visant à aider les Palestiniens qui ont besoin d’une aide vitale.  L’incident d’hier impliquant un convoi de l’ONU arrêté par les forces israéliennes est le dernier exemple en date des dangers et des obstacles inacceptables auxquels est confronté le personnel humanitaire à Gaza. 

Le convoi, qui transportait 12 membres du personnel, était en route pour soutenir la campagne de vaccination contre la poliomyélite dans le nord de Gaza.  Ce déplacement avait été complètement coordonné avec les forces israéliennes, tous les détails ayant été fournis à l’avance.

Lorsque l’équipe a été arrêtée au point de contrôle d’Al Rashid, elle a été informée que les forces israéliennes souhaitaient retenir deux membres du personnel de l’ONU du convoi pour les interroger.  La situation s’est envenimée très rapidement, les soldats pointant leurs armes directement vers le personnel présent dans le convoi.

Les véhicules de l’ONU ont été encerclés par les forces israéliennes et des coups de feu ont été tirés.  Le convoi a ensuite été approché par des chars et un bulldozer de Tsahal, qui ont commencé à percuter les véhicules de l’ONU par l’arrière et l’avant, compactant le convoi avec le personnel de l’ONU à l’intérieur. 

Un bulldozer a largué des débris sur le premier véhicule, tandis que des soldats israéliens menaçaient le personnel, les empêchant de sortir en toute sécurité de leurs véhicules.

Le convoi est resté sous la menace des armes, alors que de hauts responsables de l’ONU s’engageaient auprès des autorités israéliennes dans le but de désamorcer la situation.  Les deux membres du personnel ont été interrogés puis relâchés.

Après avoir passé sept heures et demie au poste de contrôle, le convoi est rentré à la base, sans avoir pu terminer sa mission humanitaire. Tout le personnel est revenu à la base.

Cet incident, ainsi que le comportement des forces israéliennes sur le terrain, a mis la vie de notre personnel en danger.  Il est essentiel que les forces israéliennes prennent des mesures pour protéger le personnel et les biens humanitaires et pour faciliter leur travail.  C’est ce qu’exige le droit international humanitaire.

Malgré cet incident, nos partenaires ont pu lancer aujourd’hui la campagne de vaccination contre la poliomyélite dans le nord de Gaza. Il s’agit de la troisième phase de la campagne qui devrait se poursuivre jusqu’à jeudi.  Selon l’UNRWA, des milliers d’enfants du nord de Gaza ont été vaccinés jusqu’à présent.  Nous espérons avoir plus de détails plus tard aujourd’hui ou demain.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que les vaccins, l’équipement de la chaîne du froid et les marqueurs numériques, qui sont utilisés pour savoir qui a été vacciné, ont été livrés avec succès à Gaza hier.  Le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus a informé que des travaux étaient en cours pour pouvoir livrer plus de carburant, afin d’assurer le fonctionnement des véhicules utilisés par les équipes de vaccination et de réapprovisionner les hôpitaux devant maintenir les services essentiels.

Liban

La Coordonnatrice spéciale pour le Liban, Mme Jeanine Hennis-Plasschaert, poursuit son dialogue avec les responsables libanais et israéliens, ainsi qu’avec les acteurs régionaux et internationaux, pour faire pression en faveur d’un retour immédiat à une cessation des hostilités le long de la Ligne bleue.  Elle a continué à mettre en garde contre les risques d’erreur de calcul alors que les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah se poursuivent depuis 11 mois.

Plus tôt dans la semaine, la Coordonnatrice spéciale ainsi que les ambassadeurs des États membres du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Union européenne ont rencontré à Beyrouth le Premier Ministre par intérim du Liban, M. Najib Mikati, pour discuter de la situation dans le sud du Liban et de la nécessité de rétablir le calme et la stabilité, comme le prévoit la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité.

Pendant ce temps, les agences humanitaires indiquent que l’impact humanitaire des hostilités en cours le long de la Ligne bleue est considérable.  Ces hostilités touchent principalement les civils des deux côtés de la Ligne bleue ainsi que les infrastructures essentielles.

Au cours du week-end, trois volontaires de la Défense civile libanaise ont été tués dans une frappe aérienne israélienne.  C’est un rappel tragique des risques immenses auxquels sont confrontés les intervenants de première ligne.

Nous exhortons à nouveau toutes les parties à respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit international humanitaire de protéger les civils ainsi que les infrastructures civiles.

Les hostilités ont poussé les civils des deux côtés de la Ligne bleue à quitter leurs maisons et leurs écoles, et à renoncer à leurs moyens de subsistance pendant un mois.

Libye

Au troisième jour de sa visite en Libye, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, a tenu des réunions productives avec le Président de la Haute Commission électorale nationale, des représentants du Haut Conseil d’État, des associations de partis politiques et des organisations de la société civile, notamment des femmes et des groupes de jeunes.

Dans toutes ses discussions, la Secrétaire générale adjointe DiCarlo a souligné l’urgence d’un processus politique inclusif menant à des élections parlementaires et présidentielle.  Elle a souligné que les élections demeurent le seul moyen de sortir de l’impasse politique et de restaurer la légitimité des institutions politiques libyennes.  À cet égard, elle a réitéré l’engagement indéfectible des Nations Unies à soutenir la Libye et le peuple libyen dans la réalisation de ces objectifs.

Par ailleurs, cela fait aujourd’hui un an que des inondations dévastatrices ont tué et déplacé des milliers de personnes dans le nord-est du pays.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a estimé qu’environ 884 000 personnes dans cinq provinces vivaient dans des zones directement touchées par la tempête Daniel.  La tempête a provoqué des pluies torrentielles et des crues soudaines qui ont tué plus de 4 000 personnes et en ont déplacé 43 000 autres.

La phase d’intervention d’urgence étant presque terminée, les efforts se concentrent désormais sur l’aide au relèvement et à la reconstruction, ainsi que sur un soutien à plus long terme.

République démocratique du Congo

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que l’épidémie de mpox en République démocratique du Congo s’est maintenant propagée dans 23 des 26 provinces du pays, affectant des personnes déjà confrontées à une situation humanitaire désastreuse.

Hier, les responsables de la santé du pays ont signalé plus de 20 000 cas suspects, 5 050 cas confirmés et plus de 690 décès.

Le Gouvernement dirige la réponse et a lancé un plan national de réponse au mpox de 193 millions de dollars.  La priorité est donnée à la surveillance de la maladie, la vaccination, l’amélioration des capacités des laboratoires ainsi que la préparation sanitaire.  L’ONU et ses partenaires sont prêts à appuyer la distribution des vaccins et à veiller à ce que les plus vulnérables soient atteints pour aider à arrêter la propagation du virus.

Vingt-trois cas confirmés ont été signalés dans au moins six camps de déplacés autour de Goma, dans la province du Nord-Kivu.  Ces camps accueillent plus de 130 000 personnes vulnérables.  Les organisations humanitaires sont préoccupées par la surpopulation des camps de déplacés dans l’est du pays, car l’accès insuffisant à l’eau et à l’assainissement augmente le risque de contamination.

L’ONU exhorte la communauté internationale à se rassembler et à fournir le financement nécessaire pour mettre en place une réponse urgente et robuste à cette crise.

République démocratique du Congo – maintien de la paix

Au début de cette semaine, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et le Service de lutte antimines de l’ONU ont organisé la première d’une série de formations sur l’évaluation des menaces explosives pour 60 membres des forces armées congolaises.  Cet atelier a eu lieu à Bukavu, dans le Sud-Kivu.

La formation fait partie des efforts de la Mission pour aider les soldats congolais à acquérir les compétences essentielles pour détecter et gérer efficacement les engins explosifs improvisés (EEI), afin de limiter la capacité logistique et la liberté de mouvement des groupes illégaux armés.

La MONUSCO a également lancé aujourd’hui un programme de formation de 11 jours à Beni, dans le Nord-Kivu, pour les officiers de police nationale, sur les techniques d’enquête liées au terrorisme, à l’extrémisme violent et à la radicalisation en prison.

Viet Nam

Le Viet Nam a été frappé ce week-end par le typhon Yagi, la tempête la plus puissante qu’a connu la mer de Chine méridionale depuis trois décennies.  L’impact de la tempête a été particulièrement grave dans les provinces du nord du Viet Nam, où des milliers de maisons ont été endommagés et des centaines de milliers d’hectares de cultures, notamment des rizières, ont été inondés.

Le Gouvernement dirige la réponse et a évacué 50 000 personnes des zones inondables et des zones sujettes aux glissements de terrain et les a relogées dans des zones plus sûres.

Suite à la demande d’aide internationale, l’ONU coordonne les efforts de secours avec le Gouvernement.  Les besoins prioritaires comprennent la nourriture, l’eau et l’assainissement ainsi que l’argent pour réparer les abris.  Les évaluations sur le terrain sont en cours. 

Point de presse - demain

Demain, à 10 h 30, le Secrétaire général adjoint aux politiques et Président du Sommet de l’avenir de l’ONU, M. Guy Ryder, informera les membres des médias du programme et des objectifs du Sommet qui se tiendra au Siège de l’ONU les 22 et 23.

À 13 heures, les Coprésidentes du Groupe chargé de la question des minéraux essentiels à la transition énergétique –à savoir l’Ambassadrice Nozipho Mxakato-Diseko d’Afrique du Sud et la Directrice générale de la Commission européenne, Mme Ditte Juul Jørgensen– feront le point sur le rapport du Groupe qui aura été présenté au Secrétaire général au préalable. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.