Le Président de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale place son mandat sous le signe de « l’unité dans la diversité »
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Conscient de la « responsabilité titanesque » qui lui incombe, le Président de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale, M. Philémon Yang, ancien Premier Ministre du Cameroun, a déclaré, cet après-midi, placer son mandat sous le signe de « l’unité dans la diversité » afin de relever les multiples défis auxquels notre monde est confronté: changements climatiques, conflits armés, pauvreté, faim, préjugés et haine amplifiés par les nouveaux outils numériques.
« Nous devons lancer un appel à l’action pour répondre à ces défis en tirant notre inspiration de la Charte des Nations Unies, montrer que la coopération reste l’outil le plus efficace dont nous disposons et mettre en commun nos ressources et notre ingéniosité au service de la paix, de la justice et du développement durable », a préconisé M. Yang en lançant la soixante-dix-neuvième session.
Faisant part de sa vision, il a rappelé que l’Assemblée générale est l’instrument le plus puissant pour concrétiser la promesse faite aux 8 milliards d’habitants de notre planète. « C’est à nous de faire en sorte que les bénéfices de la coopération soient partagés sans laisser personne de côté », a-t-il dit, avant de plaider pour la création d’un environnement où chacun puisse se faire entendre et être pris à sa juste valeur. Il a également promis d’œuvrer pour la paix et de mettre le développement durable au cœur de sa présidence, insistant sur la croissance économique équitable, conjuguée à la gouvernance environnementale.
Le nouveau Président de l’Assemblée générale s’est par ailleurs engagé à accorder la priorité au multilinguisme au sein de l’organe et à promouvoir l’égalité femmes-hommes. Il a dit vouloir se faire le chantre de l’innovation et s’assurer que les avantages induits soient accessibles à toutes les nations. Dans le domaine de la paix et de la sécurité, il a souhaité que la priorité soit accordée à la prévention des conflits plutôt qu’à la course aux armements, ce qui permettrait de réduire les dépenses militaires qui compliquent la réalisation des ODD. Il faut investir dans la réduction des tensions, bâtir la confiance et élaborer des stratégies de règlement des conflits, notamment ceux qui font rage à Gaza, en Haïti, en Ukraine et dans la région africaine des Grands Lacs, a-t-il insisté.
Il a également misé sur l’élan que donnera le Sommet de l’avenir pour insuffler un nouveau dynamisme au Programme de développement durable à l’horizon 2030. Une attention particulière sera accordée aux pays les moins avancés, aux pays en développement sans littoral et aux petits États insulaires en développement, ainsi qu’à l’Afrique. Parmi ses autres priorités, le Président a cité la réforme du Conseil de sécurité, la revitalisation de l’Assemblée générale, le Sommet social de 2025, la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, la quatrième Conférence de haut niveau sur les maladies transmissibles et la mise en œuvre du Pacte pour l’avenir.
À la suite de cet exposé, le Secrétaire de l’ONU a salué l’accent mis par M. Yang sur des priorités clefs telles que la finance, la science et la technologie, « toutes essentielles au progrès mondial », et lui a promis son plein soutien. S’adressant à l’Assemblée dans son ensemble, M. António Guterres a souhaité que l’on trouve des solutions qui donnent à tous les pays une voix dans les institutions mondiales de finance, de paix et de sécurité, et qui garantissent que les technologies révolutionnaires comme l’intelligence artificielle soient une aubaine, et non un obstacle, au progrès humain et à l’égalité.
L’Assemblée générale reste « un outil indispensable et une voie vitale vers un avenir pacifique et juste pour tous », a souligné le Chef de l’ONU.
Témoin des tensions actuelles, cette séance inaugurale a été marquée par deux motions d’ordre, l’une émanant de l’Égypte, l’autre d’Israël. Rappelant que l’État de Palestine réunit « tous les éléments juridiques constitutifs d’un État », la délégation égyptienne a voulu avoir confirmation du Président de l’Assemblée que la résolution ES-10/23 était bien entrée en vigueur et que l’Ambassadeur Riyad Mansour pouvait siéger parmi les autres représentants permanents. « J’ai été informé que tous les arrangements nécessaires ont été pris pour que la Palestine puisse siéger là où elle est censée siéger et prendre place là où elle doit prendre place », lui a répondu M. Yang.
Israël a ensuite répondu à cette motion en estimant que la résolution ES-10/23, motivée par un « favoritisme politique », modifie la Charte des Nations Unies et permet à des entités non étatiques d’atteindre le plus haut niveau de représentation internationale « sans respecter les conditions de base du statut d’État ». Pour la délégation, toute action ou mesure qui améliore le statut de la Palestine revient à promouvoir le terrorisme du Hamas. De fait, a-t-elle jugé, cette décision de l’Assemblée générale appuie le terrorisme et empêche de trouver une solution au conflit.
Avant la levée de cette première séance plénière, l’Assemblée générale a nommé Antigua-et-Barbuda, Cabo Verde, la Chine, la Dominique, les États-Unis, la Fédération de Russie, le Libéria, Monaco et la République démocratique populaire lao, membres de la Commission de vérification des pouvoirs pour la soixante-dix-neuvième session. Elle a en outre autorisé une dizaine d’organes subsidiaires à se réunir pendant la partie principale de cette session.
L’Assemblée générale lancera son débat général annuel mardi 24 septembre, après le Sommet de l’avenir qui se tiendra dimanche 22 et lundi 23 septembre.
OUVERTURE DE LA SESSION PAR LA PRÉSIDENCE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Déclarations
M. PHILÉMON YANG, Président de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale, s’est dit conscient de la « responsabilité titanesque » qui lui incombe au moment de prendre ses fonctions. Plaçant son mandat sous le signe de « l’unité dans la diversité », il a déclaré vouloir s’attaquer aux multiples défis auxquels notre monde est confronté, des changements climatiques aux conflits armés, sans oublier les souffrances causées par la pauvreté et la faim, ainsi que les préjugés et la haine amplifiés par les nouveaux outils numériques. « Nous devons lancer un appel à l’action pour répondre à ces défis en tirant notre inspiration de la Charte des Nations Unies, montrer que la coopération reste l’outil le plus efficace dont nous disposons et mettre en commun nos ressources et notre ingéniosité au service de la paix, de la justice et du développement durable », a-t-il préconisé, assurant que l’Assemblée générale est l’instrument le plus puissant pour concrétiser la promesse faite aux 8 milliards d’habitants de notre planète.
« C’est à nous de faire en sorte que les bénéfices de la coopération soient partagés en ne laissant personne de côté », a-t-il dit, avant de plaider pour la création d’un environnement où chacun puisse se faire entendre et être pris à sa juste valeur. Il a également promis d’œuvrer pour la paix et de mettre le développement durable au cœur de sa présidence. Selon lui, il importe d’œuvrer pour une croissance économique équitable, conjuguée à la gouvernance environnementale. Ces efforts, a-t-il affirmé, reposeront sur un engagement inébranlable en faveur de la dignité humaine.
Rappelant qu’il vient d’un pays comptant plus de 250 langues nationales et 2 langues officielles, le français et l’anglais, M. Yang s’est engagé à accorder la priorité au multilinguisme au sein de l’Assemblée générale. La diversité linguistique fait partie du respect mutuel, a-t-il souligné, ajoutant qu’il en va de même de l’égalité femmes-hommes, socle indispensable à la création d’un monde inclusif et prospère. Il a noté à cet égard que lorsque les femmes participent pleinement à la société, celle-ci en sort gagnante. Il a par conséquent encouragé les États Membres, non seulement à accroître le nombre de femmes dans leurs délégations, mais aussi à intégrer les questions de genre dans leurs politiques nationales.
Soucieux d’offrir des solutions à tous les niveaux, le nouveau Président de l’Assemblée générale a jugé impératif d’étudier des stratégies susceptibles d’encourager la croissance et de garantir la durabilité et l’équité. Il a dit vouloir se faire le chantre de l’innovation et faire en sorte que les avantages induits soient accessibles à toutes les nations. Dans le domaine de la paix et de la sécurité, il a souhaité que la priorité soit accordée à la prévention des conflits plutôt qu’à la course aux armements, ce qui permettrait de réduire les dépenses militaires qui compliquent la réalisation des ODD. Il faut investir dans la réduction des tensions, bâtir la confiance, créer des opérations de paix efficaces et élaborer des stratégies de règlement des conflits, notamment ceux qui font rage à Gaza, en Haïti, en Ukraine et dans la région africaine des Grands Lacs, a-t-il insisté.
Les droits humains demeureront au cœur du programme de l’Assemblée générale pour faire en sorte que la dignité de chaque individu soit respectée, a poursuivi M. Yang, pour qui il est urgent d’améliorer la coordination humanitaire afin que l’aide parvienne aux populations qui en ont le plus besoin. Le renforcement du droit international et des cadres de justice sera également au centre des délibérations pour appuyer la création d’un environnement plus sûr, a-t-il promis, s’engageant par ailleurs à traiter de questions telles que le terrorisme international, la drogue, la traite des personnes et l’esclavage moderne.
De l’avis de M. Yang, l’Assemblée générale devra s’appuyer sur l’élan imprimé dans le cadre du Sommet de l’avenir et insuffler un nouveau dynamisme au Programme de développement durable à l’horizon 2030. Une attention particulière sera accordée aux pays les moins avancés, aux pays en développement sans littoral et aux petits États insulaires en développement, confrontés à des faiblesses structurelles. Nos efforts se concentreront sur l’Afrique, a-t-il précisé, exprimant son soutien à l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui vise à transformer le continent grâce au commerce et au développement.
Le nouveau Président prévoit d’autre part de se concentrer notamment sur la réforme du Conseil de sécurité, la revitalisation de l’Assemblée générale, le Sommet social mondial de 2025, la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, et la mise en œuvre du Pacte pour l’avenir qui sera adopté sous peu. « Mettons en avant ces priorités en collaborant pour faire en sorte les Nations Unies demeurent une source de solutions pour la communauté mondiale », a-t-il lancé en conclusion, se disant convaincu du pouvoir du dialogue pour surmonter les difficultés complexes de notre époque.
M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a félicité le Président de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale, rappelant que M. Philémon Yang apporte à cette fonction une riche expérience en tant qu’ancien Premier Ministre du Cameroun, diplomate, fonctionnaire et « fier Africain ». Il a salué l’accent mis par M. Yang dans son énoncé de vision sur des priorités clefs telles que la finance, la science et la technologie, toutes essentielles au progrès mondial, et lui a promis son plein soutien.
Le Chef de l’ONU a ensuite estimé que, dans le monde en difficulté que nous connaissons, « la bonne nouvelle est que nous pouvons faire quelque chose ». Depuis ses débuts, l’ONU est le lieu idéal pour trouver des solutions multilatérales fondées sur la collaboration, le dialogue, la diplomatie et la Charte des Nations Unies, a affirmé M. Guterres, ajoutant que la dignité et les droits humains y prennent vie. « Alors que nous accueillons cette soixante-dix-neuvième session, ces tâches vous incombent désormais », a-t-il lancé aux délégations.
C’est à l’ONU que les solutions sont élaborées, a poursuivi le Secrétaire général. Il en faut pour redonner vie aux objectifs de développement durable (ODD) et mettre fin à la pauvreté et aux inégalités, pour stimuler le progrès économique et la création d’emplois pour tous, pour combler les divisions politiques et mettre fin aux conflits, ainsi qu’à la catastrophe climatique et pour mobiliser les financements dont les pays en développement ont besoin. Il a souhaité que l’on trouve des solutions qui donnent à tous les pays une voix dans les institutions mondiales de finance, de paix et de sécurité, et qui garantissent que les technologies révolutionnaires comme l’intelligence artificielle soient une aubaine, et non un obstacle, au progrès humain et à l’égalité.
« Pas à pas, solution après solution, nous pouvons reconstruire la confiance les uns envers les autres et dans ce que nous pouvons accomplir grâce à la collaboration et à la solidarité », a assuré M. Guterres, pour qui l’Assemblée générale reste « un outil indispensable et une voie vitale vers un avenir pacifique et juste pour tous ».