Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 9 septembre 2024
(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Conseil de sécurité
Ce matin, le Chef du Département des opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, a fait un exposé au Conseil de sécurité lors du débat public annuel sur le maintien de la paix de l’ONU.
Il a déclaré aux membres du Conseil que le maintien de la paix de l’ONU reste une pierre angulaire du multilatéralisme en action. Mais, a-t-il ajouté, le maintien de la paix est confronté à des défis importants et ne peut être aussi fort que le soutien collectif des membres de l’ONU.
M. Lacroix a déclaré que le Sommet de l’avenir sera l’occasion de réévaluer et réaffirmer les atouts inhérents qui ont fait le succès du maintien de la paix pendant près de huit décennies. Le maintien de la paix a fait ses preuves en tant qu’outil clef de ce Conseil, a-t-il déclaré, et il doit continuer à s’adapter pour relever les défis futurs. Il nous incombe à nous tous d’assurer que nous sommes prêts, a-t-il déclaré.
Territoire palestinien occupé
Aujourd’hui aurait dû marquer le début de la nouvelle année scolaire à Gaza. Cependant, après 11 mois d’hostilités, plus de 600 000 élèves sont privés d’accès à l’éducation formelle pour une année supplémentaire. L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) indique qu’aucune scolarité officielle n’est possible dans ses 200 écoles dont beaucoup servent d’abris pour les Palestiniens déplacés. L’agence indique que ses équipes continuent de proposer des activités récréatives et un soutien psychosocial dans certaines de ces écoles.
Les enfants de Gaza continuent de souffrir des pires effets de la crise humanitaire, notamment le risque d’épidémie. L’ONU et ses partenaires poursuivent leurs efforts pour protéger les enfants contre le poliovirus. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que les partenaires ont conclu hier la deuxième phase de la campagne de vaccination dans le sud de Gaza.
Plus de 256 000 enfants de Khan Younès et Rafah ont été vaccinés sur une période de quatre jours au cours de la deuxième phase de la campagne de vaccination. La première phase est désormais achevée avec près de 70% de taux de vaccination, soit plus de 446 000 enfants vaccinés sur les 640 000 ciblés lors de cette première phase. La seconde phase devrait commencer dans quatre semaines.
La dernière étape de cette première phase doit commencer demain dans le nord de Gaza. Cependant, un nouvel ordre d’évacuation émis pour certaines parties du nord comprend des zones où des pauses locales avaient été convenues pour la vaccination contre la poliomyélite. Environ 5 000 déplacés hébergés dans sept centres collectifs, principalement des écoles, font partie des personnes concernées par cet ordre d’évacuation. C’est ce qu’indiquent les premières évaluations de nos partenaires humanitaires. L’OCHA prévient que les ordres d’évacuation répétés aggravent la crise humanitaire pour des centaines de milliers de personnes à Gaza. À ce jour, plus de 55 ordres d’évacuation restent en vigueur, couvrant jusqu’à 86% de la bande de Gaza. Ces directives, associées aux hostilités, aux attaques contre les convois d’aide, à la destruction de routes clefs, à la présence de munitions non explosées et à l’absence d’ordre public et de sécurité, entravent les opérations d’aide à Gaza.
Les retards et les refus d’accès continuent également de restreindre considérablement l’accès humanitaire. L’OCHA rapporte que le nombre de missions et de mouvements humanitaires à Gaza qui se sont vu refuser l’accès par les autorités israéliennes a presque doublé en août par rapport à juillet, soit 105 missions et mouvements refusés le mois dernier, contre 53 le mois précédent.
Journée internationale pour la protection de l’éducation contre les attaques
Aujourd’hui est célébrée la Journée internationale pour la protection de l’éducation contre les attaques. Dans un message, le Secrétaire général déclare que ces dernières années ont vu une augmentation spectaculaire des attaques contre les étudiants, les enseignants, le personnel éducatif et les écoles dans le monde entier – de Gaza au Soudan, au Myanmar, en Ukraine, en Colombie, en République démocratique du Congo et ailleurs. Il a exhorté tous les pays à soutenir les efforts visant à garantir que les enfants et les jeunes puissent poursuivre leur apprentissage pendant les crises et après la fin des combats.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) souligne que l’éducation ouvre les portes à un meilleur accès au marché du travail et permet aux réfugiés de gagner leur vie. Bien que des progrès remarquables aient été réalisés en matière d’éducation et de scolarisation des réfugiés dans le monde, des défis importants demeurent, avec près de la moitié des 14,8 millions d’enfants réfugiés en âge scolaire dans le monde qui ne sont toujours pas scolarisés.
Violences sexuelles dans les conflits
La Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Mme Pramila Patten, a exprimé sa profonde inquiétude au sujet des rapports récemment publiés par les Nations Unies, notamment par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, et décrivant une détérioration dramatique des conditions de détention des hommes, des femmes et des enfants palestiniens sous la garde d’Israël depuis les attaques du 7 octobre et l’escalade des hostilités à Gaza. Ces rapports très inquiétants de violences sexuelles et d’autres traitements inhumains et dégradants pourraient s’apparenter à de la torture sexualisée perpétrée contre des hommes et des femmes palestiniens, a-t-elle déclaré.
Soudan
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) prévient que de fortes pluies et des inondations ont touché environ un demi-million de personnes depuis fin juin dans les États du Darfour méridional, de la Mer Rouge, du Nil et dans les États du Nord, celui du Darfour septentrional étant le plus durement touché.
L’ONU et ses partenaires sont sur le terrain pour aider ceux qui ont besoin d’aide. La semaine dernière, des organisations humanitaires ont livré des aliments thérapeutiques vitaux pour traiter 6 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère dans la ville de Nyala, au Darfour méridional. Dans l’État du Nord, les partenaires ont distribué des articles de secours à des dizaines de milliers de personnes.
Les graves inondations aggravent une situation humanitaire déjà désastreuse au Soudan.
Dans les zones à risque de famine, notamment à El-Fasher, la capitale du Darfour septentrional, environ 124 000 personnes ont été touchées par de fortes pluies.
Les inondations et les eaux stagnantes augmentent également le risque de propagation des maladies, avec près de 2 900 cas suspects de choléra signalés depuis le début de la dernière épidémie à la mi-août.
L’ONU et ses partenaires poursuivent leurs efforts pour répondre à la récente épidémie. Ce matin encore, l’UNICEF a annoncé que plus de 400 000 doses de vaccin contre le choléra étaient arrivées dans le pays.
Soudan du Sud
La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a apporté son soutien au déploiement d’un tribunal militaire général à Maridi, dans l’État d’Équatoria-Occidental, afin de promouvoir la justice et la responsabilisation pour les crimes commis par les membres des Forces sud-soudanaises de défense du peuple.
Le tribunal a statué dans 12 affaires, dont des viols et des meurtres. Huit soldats ont été reconnus coupables, renvoyés de l’armée et condamnés à des peines de prison, tandis que les autres soldats ont été acquittés. Le processus judiciaire est considéré comme une étape importante vers le renforcement de la discipline au sein de l’armée et l’instauration d’un climat de confiance avec la population civile. La MINUSS prévoit d’étendre son soutien à ces procédures judiciaires dans d’autres lieux afin de contribuer au renforcement de l’état de droit dans le pays.
Tchad
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que les inondations qui sévissent au Tchad continuent de s’aggraver dans tout le pays.
Selon les autorités, au moins 340 personnes ont été tuées et près de 1,5 million de personnes sont désormais touchées par les inondations. Cela représente 90 000 personnes de plus que la semaine dernière. Plus de 160 000 habitations ont été détruites.
Les inondations ont également un impact sur l’agriculture, alors que près de 3,4 millions de personnes sont confrontées à une faim aiguë pendant la période de soudure actuelle.
Les autorités tchadiennes, les agences des Nations Unies et leurs partenaires fournissent des vivres et des produits nutritionnels, entre autres aides d’urgence. L’ONU et ses partenaires construisent également des abris et fournissent des tentes, des bâches et des couvertures.
Parallèlement, les partenaires de l’ONU dans le domaine de la santé continuent de soutenir les provinces touchées, notamment en effectuant des vaccinations et en surveillant les maladies d’origine hydrique.
La situation évoluant rapidement, la Coordonnatrice par intérim des secours d’urgence, Mme Joyce Msuya, a augmenté l’allocation du Fonds central d’intervention d’urgence pour soutenir la réponse aux inondations de 5 à 8 millions de dollars.
Lesotho
L’OCHA signale que la situation de la sécurité alimentaire au Lesotho se détériore à la suite d’une sécheresse historique causée par El Niño. En moyenne, la production agricole a diminué d’un tiers, atteignant les niveaux les plus bas depuis 2018 et 2019. Selon les dernières projections, près d’un tiers de la population –soit 700 000 personnes– sera confrontée à l’insécurité alimentaire dans les mois à venir. La Coordonnatrice des secours d’urgence par intérim, Mme Joyce Msuya, a alloué 2 millions de dollars du Fonds central de secours d’urgence à la lutte contre la sécheresse. La Sous-Secrétaire générale et Coordonnatrice de la crise climatique, Mme Reena Ghelani, s’est récemment rendue dans le pays pour évaluer l’impact de la sécheresse et appeler à un soutien international accru. L’équipe des Nations Unies sur place intensifie ses opérations pour soutenir les efforts menés par le Gouvernement.
Haïti
M. William O’Neill, expert désigné sur les droits humains en Haïti, entame aujourd’hui une visite de 12 jours dans le pays. Ce sera sa première visite en Haïti cette année.
Pendant son séjour dans la capitale Port-au-Prince, il doit rencontrer le Président du Conseil présidentiel de transition, M. Edgar Leblanc Fils, le Premier Ministre Garry Conille et d’autres personnalités haïtiennes. Il doit également se déplacer hors de la capitale.
M. O’Neill a été désigné par M. Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, en avril dernier, à la suite d’une demande du Conseil des droits de l’homme.
Invité
Demain, l’invitée du point de presse de midi est Mme Corinne Fleischer, Directrice régionale pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Europe de l’Est au Programme alimentaire mondial (PAM). Elle parlera de sa récente visite en Ukraine.
Contributions financières
Le Niger et le Soudan ont versé l’intégralité de leurs contributions au budget ordinaire de l’ONU. À ce jour, 132 États Membres sont à jour de leur cotisation pour 2024.