Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 11 juin 2024
(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Conférence sur Gaza
Le Secrétaire général a prononcé un discours aujourd’hui à la réunion de haut niveau sur Gaza qui se tient en Jordanie.
Il a mis l’accent sur la situation humanitaire difficile à Gaza et déclaré que la moitié au moins des missions humanitaires sont interdites d’accès, empêchées ou annulées pour des raisons opérationnelles ou sécuritaires.
Il a dit aux dirigeants qui participent à la réunion qu’il est grand temps de décréter un cessez-le-feu et d’obtenir la libération des otages.
Le Secrétaire général a affirmé que la seule manière d’aller de l’avant est de trouver une solution politique qui ouvre la voie à une paix durable, fondée sur deux États, la Palestine et Israël, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, avec Jérusalem comme capitale de ces deux États, sur la base des frontières d’avant 1967 et des résolutions pertinentes des Nations Unies, des accords précédents et du droit international.
M. Martin Griffiths, Coordonnateur des secours d’urgence, a aussi fait une déclaration et souligné que tous les points de passage doivent être ouverts et fonctionner à pleine capacité. Les conditions d’entrée des fournitures et du personnel humanitaire doivent être allégées.
Des conditions favorables aux agents humanitaires doivent être assurées pour une réception effective et une bonne distribution de l’aide aux civils dans le besoin dans tout Gaza et l’Appel éclair des Nations Unies doit être totalement financé, a-t-il ajouté.
Après la Jordanie, le Secrétaire général a prévu de se rendre à Genève pour participer, cette semaine, à des réunions de commémoration du soixantième anniversaire de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Il devrait aussi prononcer un discours au Conseil de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Yémen
À Amman, le Secrétaire général a appelé à la libération immédiate de tous les 13 membres du personnel des Nations Unies détenus au Yémen par les autorités houthistes de facto. Il a parlé d’une évolution alarmante qui suscite des doutes graves sur l’engagement des houthistes en faveur d’une solution négociée au conflit. L’ONU condamne toutes les détentions arbitraires de civils, a-t-il ajouté. Il a insisté sur la libération immédiate et sans condition de tous les membres du personnel de l’ONU.
Le Secrétaire général a lancé cet appel alors qu’il rencontrait son Envoyé spécial, M. Hans Grundberg. Les deux hommes ont discuté des derniers développements au Yémen, dont le rétrécissement de l’espace civique voulu par les autorités de facto.
M. Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, a exhorté aujourd’hui les autorités de facto à Sanaa à libérer immédiatement et sans condition les membres du personnel ainsi que tous les autres individus détenus en raison de leur lien avec l’ONU, les ONG internationales ou d’autres acteurs impliqués dans des activités humanitaires.
Il a catégoriquement rejeté les allégations scandaleuses contre le personnel de l’ONU et s’est dit profondément inquiet de leur condition de détention. Il a jugé crucial que les autorités de facto veillent à ce que ces détenus soient traités dans le plein respect de leurs droits et dans la dignité, sans oublier qu’ils doivent pouvoir contacter leurs familles. L’accès aux collègues détenus doit être autorisé aussi tôt que possible.
Yémen/Migration
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué que 49 migrants au moins sont morts et beaucoup d’autres sont portés disparus après le naufrage d’une embarcation aux larges des côtes du Yémen. L’OIM note que le bateau, qui transportait 260 migrants, a chaviré hier près d’Alghareef Point dans la province de Chaboua.
Parmi les victimes de cette tragédie dévastatrice, l’on compte 31 femmes et 6 enfants.
L’OIM dit que les opérations de recherche et de secours sont en cours malgré des problèmes énormes dus au nombre insuffisant de bateaux de patrouille opérationnels, dans ce qui est une situation compliquée encore par le conflit. L’OIM a mobilisé deux équipes médicales mobiles pour porter assistance aux survivants.
Soudan
S’agissant de la violence qui s’aggrave à El-Fasher, dans l’État du Darfour septentrional, l’UNICEF a reçu des informations poignantes selon lesquelles six enfants au moins auraient été tués et beaucoup d’autres, blessés dans la ville depuis le 7 juin. Des milliers d’enfants, dont ceux qui vivent dans des camps de déplacés, sont pris au piège dans un conflit qui va en s’intensifiant, sans pouvoir fuir vers des endroits plus sûrs.
L’UNICEF exhorte toutes les parties à désamorcer immédiatement la situation, à permettre le mouvement sécurisé et volontaire des civils et à veiller à leur protection, y compris les femmes et les enfants, et les biens civils.
Les agences humanitaires préviennent que les affrontements en cours dans et autour d’El-Fasher ont un coût sinistre pour les agents et les opérations humanitaires. Hier, un agent de l’ONG « Relief International » au Darfour a succombé à ses blessures. Il a essuyé un tir le 1er juin dernier, alors qu’il retournait dans le camp de déplacés de Zamzam, après avoir transporté une patiente à la maternité d’El-Fasher.
C’est le sixième agent humanitaire à être tué au Soudan, ces six dernières semaines. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) souligne une fois encore qu’au Soudan comme ailleurs dans le monde, les agents humanitaires doivent être protégés.
Malgré ce danger, ces agents continuent de faire leur travail auprès des gens dans le besoin. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) indique que trois camions chargés de fournitures humanitaires sont arrivés au Darfour septentrional par le Tchad, en passant par Tine. Ces fournitures sont distribuées à plus de 1 100 familles dans deux localités proches de la frontière.
Ailleurs au Soudan, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a distribué près de 20 tonnes de produits médicaux à 18 établissements de santé et à 5 centres de stabilisation dans l’État du Kordofan septentrional.
Cette assistance vitale doit répondre aux besoins en soins d’urgence et primaires des déplacés et des communautés d’accueil. L’OMS a aussi réussi à acheminer des produits médicaux dans la région d’Abou Jibeha de l’État du Kordofan méridional, pour la première fois cette année.
L’Appel humanitaire de cette année pour le Soudan n’est financé qu’à 16%, soit moins de 441 millions de dollars sur les 2,7 milliards requis.
Abyei
Les Casques bleus indiquent que dans le cadre de leurs efforts pour renforcer la sécurité et la protection des civils dans la partie sud d’Abyei, la Force intérimaire des Nations Unies pour la sécurité à Abyei (FISNUA) a installé une base permanente à Rumamier qui va lui permettre de maintenir une présence dans la zone, avec pour objectif d’améliorer la sécurité de la communauté locale.
Rumamier a subi des attaques par le passé mais les routes rendues impraticables par la saison des pluies ont limité les opérations à la saison sèche. La zone longe le couloir est de la migration utilisé par les éleveurs.
La présence des Casques bleus, assurée par cette base, va renforcer la faculté de la Force à traiter des questions sécuritaires, dont les efforts pour prévenir les activités des individus armés.
République démocratique du Congo (RDC)
Le Coordonnateur humanitaire en RDC, M. Bruno Lemarquis, se dit préoccupé par la persistance de la violence et la détérioration alarmante de la situation humanitaire dans l’est du pays.
Dans une déclaration publiée hier, M. Lemarquis a condamné les attaques meurtrières des groupe armés non étatiques contre des civils dans le territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, lesquelles ont fait 41 morts le 7 juin dernier, selon les autorités nationales. Ce bilan porte à 57 au moins le nombre de morts depuis le 3 juin.
La violence contre les civils se poursuit aussi dans la province de l’Ituri qui accuse une moyenne de 100 morts entre les mois de janvier et de mai, du fait des groupes armés qui opèrent dans les territoires de Djugu, d’Irumu et de Mambasa.
Ces deux dernières semaines, la violence dans l’est du pays a forcé plus de 67 000 personnes à fuir pour aller se réfugier dans des zones plus sûres à Beni, dans le Nord-Kivu. Les partenaires de l’ONU ont dépêché des équipes pour évaluer les besoins.
M. Lemarquis a appelé tous les groupes armés et leurs partisans à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme, de protéger les civils, de garantir un accès humanitaire sans entrave et de faciliter les opérations humanitaires.
Entre les mois de janvier et d’avril, plus de 900 000 nouveaux déplacés ont été enregistrés en Ituri et dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, portant le nombre total des déplacés dans l’est de la RDC à plus de 7,3 millions.
Le Plan de réponse 2024 pour la RDC est financé à moins d’un quart, soit 593 millions de dollars sur les 2,6 milliards requis.
Malgré cette contrainte, plus de 3,5 millions de personnes ont reçu une aide humanitaire entre les mois de janvier et d’avril.
Haïti
Les agences humanitaires indiquent que la situation volatile continue de faire fuir des milliers de personnes dans tout le pays.
D’après l’OIM, entre les mois de mars et de juin, le nombre de déplacés a augmenté de 60%, passant de 362 000 à plus de 578 000 people. Le Département de l’ouest, qui comprend la capitale, Port-au-Prince, compte plus d’un tiers de tous les déplacés dont plus de la moitié sont des enfants.
Ces derniers mois, les gens ont continué de fuir Port-au-Prince vers les provinces, alourdissant le fardeau des communautés déjà vulnérables.
L’ONU et ses partenaires travaillent toujours auprès des populations dans la capitale et dans le reste du pays.
La semaine dernière, le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué plus de 43 000 repas chauds à plus de 13 500 personnes dans neuf sites de déplacés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Depuis le mois de mars, le PAM a fourni plus d’un million de repas chauds.
Le 7 juin, un avion-cargo affrété par le PAM a atterri à Cap-Haïtien, dans le nord de pays, avec plus de 11 tonnes de produits pour l’eau, l’hygiène et l’assainissement ainsi que des fournitures scolaires pour l’ONG partenaire Save the Children. L’Organisation panaméricaine de la santé et l’OMS, qui appuient toujours le secteur de la santé en Haïti, viennent de distribuer près de 4 tonnes de médicaments et de fournitures médicales dans les centres de santté de la zone de Port-au-Prince.
Conseil de sécurité
Cet après-midi, le Conseil de sécurité tient une réunion sur la Syrie avec la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu.
Enfants
L’UNICEF a publié aujourd’hui de nouvelles estimations qui indiquent que près de 400 millions d’enfants de moins de cinq ans subissent régulièrement des agressions psychologiques ou des châtiments corporels chez eux.
Environ 330 millions d’entre eux sont punis physiquement.
Les conclusions soulignent aussi le rôle crucial du jeu dans le développement et la santé mentale des enfants, des parents et de ceux qui en prennent soin. Ceci répond aux données sur la prévalence d’une prise en charge inadéquate, dont l’absence de stimulation et d’interaction à la maison.
Les données montrent également qu’environ un enfant de 2 à 4 ans sur 5 ne joue pas à la maison, alors qu’environ un enfant de 5 ans sur 8 n’a aucun jouet à la maison.
Journée internationale du jeu
La Journée internationale du jeu est commémorée aujourd’hui pour la toute la première fois.
La Journée est un moment d’union aux niveaux local, national et international pour établir l’importance du jeu. Elle sonne l’appel à des politiques, des formations et des financements pour intégrer le jeu dans l’éducation et les communautés dans le monde entier.
Contribution financière
Le Lesotho s’est acquitté de la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2024, faisant grimper le nombre des bons élèves à 114.