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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 18 mars 2024

(La version française du Point de presse quotidien 
n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Fahran Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU: 

Cadre de classification de l’insécurité alimentaire

Le cadre de classification de l’insécurité alimentaire (IPC) décrit une situation désastreuse à Gaza. Pour le Secrétaire général, ce rapport est une illustration épouvantable des conditions de vie des civils.  Il a indiqué que, selon ce rapport, plus de la moitié de la population de Gaza -1,1 million de personnes– a entièrement épuisé ses vivres et est confrontée à un niveau de faim catastrophique.  Il s’agit d’une catastrophe entièrement provoquée par l’homme, a souligné le Secrétaire général.  Le rapport indique clairement qu’elle peut cesser.  Le Secrétaire général appelle les autorités israéliennes à garantir un accès complet et sans entrave des livraisons humanitaires sur tout le territoire de Gaza.  Il exhorte également la communauté internationale à soutenir pleinement les efforts humanitaires de l’ONU. 

UNRWA  

Le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), M. Philippe Lazzarini, a déclaré que les autorités israéliennes ont refusé aujourd’hui qu’il entre dans Gaza. Il a déclaré, à la lumière du rapport sur une famine imminente dans le nord de Gaza, qu’il a essayé de se rendre à Gaza afin de coordonner et d’améliorer la réponse humanitaire.  Il a noté que l’UNRWA, de toutes les organisations humanitaires, est, de loin, la plus présente à Gaza.  Le Commissaire général a déclaré que bien trop de temps a été perdu et demandé l’ouverture de tous les points de passage terrestres.  La famine peut être évitée grâce à la volonté politique, a-t-il déclaré. 

Territoire palestinien occupé

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), des bombardements et opérations terrestres israéliens d’envergure, ainsi que de violents combats entre les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens, se poursuivent dans une grande partie de Gaza, en particulier à Deïr el-Balah et près de l’hôpital Chifa dans la ville de Gaza, au nord.  Malgré les hostilités, l’ONU et ses partenaires humanitaires essayent d’acheminer une aide vitale aux civils de Gaza.  Hier soir, le Programme alimentaire mondial a fait parvenir 18 camions chargés de vivres –notamment de la farine de blé, des colis alimentaires et des rations prêtes à manger– dans la ville de Gaza, grâce à une nouvelle route le long de la frontière.  L’OCHA demande que cette route soit praticable quotidiennement afin de disposer d’un accès sûr dans le nord. 

Le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), M. Tedros Ghebreyesus, s’est dit extrêmement préoccupé par la situation à l’hôpital Chifa, laquelle présente un danger pour les civils, tant pour les patients que pour le personnel soignant.  Il a répété que les hôpitaux ne doivent jamais être transformés en champs de bataille et doivent donc être protégés.  Samedi, une équipe de l’OMS s’est rendue à l’hôpital européen de Gaza à Khan Younès dans le sud de Gaza, afin d’apporter des fournitures médicales à quelque 80 000 patients et évaluer les capacités en eau et en assainissement de l’établissement. Ce dimanche, l’OMS, l’UNRWA et le Service de lutte antimines des Nations Unies ont livré 10 500 litres de carburant à l’hôpital Nasser, également à Khan Younès.  Ils ont pu évaluer les problèmes de sécurité et les conditions de reprise des services essentiels. 

Désarmement nucléaire 

Le Secrétaire général s’est exprimé lors du débat public du Conseil de sécurité sur le désarmement nucléaire et la non-prolifération.  Près de huit décennies après qu’Hiroshima et Nagasaki ont été réduites en cendres, les armes nucléaires continuent de représenter un danger manifeste pour la paix et la sécurité mondiales.  Aujourd’hui, a-t-il ajouté, nous nous réunissons à un moment où les tensions géopolitiques et la méfiance ont porté le risque de guerre nucléaire à son niveau le plus élevé depuis plusieurs dizaines d’années.  L’humanité ne peut survivre à une suite à Oppenheimer, a déclaré le Secrétaire général aux membres du Conseil. 

Il a déclaré que le Sommet de l’avenir de septembre -et le Pacte qui en résultera- offrira à la communauté internationale une occasion majeure de se mobiliser autour de réformes concrètes de l’architecture mondiale du désarmement ainsi que des organes et institutions qui en sont les garants. 

Le Conseil de sécurité a la possibilité de poser des jalons décisifs pour tous ces domaines.  De voir au-delà des divisions d’aujourd’hui et d’affirmer clairement qu’il est inacceptable de vivre sous la menace existentielle des armes nucléaires. 

Colombie 

Le Secrétaire Général prend note de la décision du Président Gustavo Petro de suspendre le cessez-le-feu bilatéral entre le Gouvernement et le groupe armé connu sous le nom d’EMC dans plusieurs départements de la Colombie.  Il condamne les derniers actes de violence commis contre les communautés autochtones qui ont motivé cette décision et appelle les groupes armés à cesser immédiatement toute hostilité contre la population civile. 

Haïti  

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires poursuit l’acheminement de l’aide humanitaire aux habitants de Port-au-Prince, malgré la situation tendue et volatile dans la capitale. 

Samedi, l’UNICEF a signalé qu’un de ses conteneurs avait été pillé dans le port principal de Port-au-Prince.  Le conteneur contenait des articles essentiels à la survie des mères, des nouveau-nés et des enfants.  Il s’agissait notamment de couveuses ainsi que de fournitures essentielles pour le développement de la petite enfance, l’éducation et l’équipement pour l’eau.  L’UNICEF a condamné ce pillage et souligné que le fait de priver des enfants de fournitures médicales vitales dans un contexte d’effondrement du système de santé constitue une violation de leurs droits. 

Plus de 300 conteneurs appartenant à des agences de l’ONU et à des organisations non gouvernementales se trouvent à Port-au-Prince alors que les discussions se poursuivent avec les autorités portuaires et nationales afin de les sécuriser. 

Depuis le début du mois de mars, le Programme alimentaire mondial (PAM) a livré 115 000 repas chauds aux personnes déplacées dans la capitale. 

Sur le plan sanitaire, l’Hôpital universitaire la Paix, le seul hôpital public de Port-au-Prince capable de traiter les traumatismes, continue de fonctionner avec le soutien de l’Organisation panaméricaine de la santé et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  L’hôpital a activé son plan d’urgence de grande ampleur afin d’augmenter sa capacité à recevoir plus de patients. 

Selon une nouvelle enquête de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en plus de provoquer des déplacements dans la zone de la capitale, les attaques et l’insécurité poussent de plus en plus de personnes à quitter la capitale pour trouver refuge dans les provinces, en prenant le risque de passer par des itinéraires contrôlés par les gangs. Selon les chiffres de l’OIM, du 8 au 14 mars près de 17 000 personnes ont quitté la capitale.  Plus de la moitié d’entre elles se dirigent vers les départements du Grand Sud, une région qui accueille déjà plus de 116 000 personnes ayant fui la zone métropolitaine de Port-au-Prince au cours des derniers mois. 

Ukraine  

Les organisations humanitaires continuent de soutenir les communautés touchées par les récentes attaques contre les villes d’Odessa et de Mykolaev, dans le sud de l’Ukraine, indique le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  Selon les partenaires humanitaires sur le terrain, ces attaques ont tué et blessé des dizaines de civils au cours des trois derniers jours.  Des habitations, ainsi que des installations de gaz et d’électricité, ont également été touchées. 

À Odessa et à Mykolaev, le personnel humanitaire s’est rapidement mobilisé pour apporter des soins et des repas aux personnes touchées et aux secouristes, ainsi qu’un soutien psychologique.  Les organisations humanitaires ont distribué du matériel de réparation pour couvrir les dégâts immédiats et s’engagent à soutenir les réparations de plus grande envergure et à fournir une aide financière polyvalente. 

Les régions de Kharkiv et de Soumy, à l’est et au nord-est de l’Ukraine, ont également été attaquées.  Ces derniers jours, les organisations humanitaires ont livré des kits d’abris d’urgence aux communautés touchées.  Les infrastructures civiles ont subi des dommages, notamment dans la communauté de Velyka Pysarivka, où plus d’une douzaine de maisons, une école maternelle et un hôpital ont été endommagés lors d’une attaque le 17 mars. 

Soudan du Sud 

En ce qui concerne le Soudan du Sud, la mission de maintien de la paix de l’ONU, la MINUSS, a publié aujourd’hui son rapport trimestriel sur les violences affectant les civils. 

Ce rapport fait état d’une recrudescence des violences intercommunautaires dans l’ensemble du pays entre octobre et décembre 2023.  Au total, 233 incidents ont été documentés au cours de cette période, 862 personnes ont été tuées, blessées, enlevées ou ont subi des violences sexuelles liées au conflit.  L’État de Warrap a été le principal point chaud avec une augmentation de 87% du nombre de victimes par rapport au trimestre précédent. 

Le rapport précise que plus de la moitié des personnes touchées par la violence infranationale ont été prises dans les feux croisés des attaques de représailles liées au différend en cours entre les communautés Dinka Twic Mayardit à Warrap et Dinka Ngok dans la région d’Abyei. 

La MINUSS continue d’assurer la protection des civils de manière proactive à travers des patrouilles et un déploiement rapide de bases d’opérations temporaires dans les zones de conflit, mais une intervention urgente des autorités nationales, étatiques et locales est nécessaire pour résoudre les griefs sous-jacents et construire une paix durable, a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan du Sud, M. Nicholas Haysom. 

République démocratique du Congo  

Dans une déclaration publiée samedi dernier, le Secrétaire général a condamné l’incident au cours duquel huit soldats de la paix de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo ont été blessés.  Cet incident s’est produit lors de combats entre le M23 et les Forces armées de la République démocratique du Congo dans la région de Sake, à 20 kilomètres de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Les soldats de la paix blessés étaient déployés dans le cadre de l’opération Springbok, lancée en novembre pour protéger les civils dans la région. 

La Mission confirme aujourd’hui maintenir ses positions de blocage alors que les affrontements se poursuivent dans la région de Sake. 

Yémen  

Au cours du week-end, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Hans Grundberg, a rencontré de hauts responsables américains à Washington DC. 

Au cours de ces réunions, M. Grundberg a réitéré les appels du Secrétaire général en faveur d’une désescalade dans la région et en mer Rouge.  L’Envoyé spécial a souligné l’importance primordiale d’un soutien régional et international concerté aux parties pour finaliser une feuille de route des Nations Unies qui concrétise leurs engagements en faveur d’un cessez-le-feu national, de mesures visant à améliorer les conditions de vie au Yémen et de la reprise d’un processus politique pour parvenir à un règlement inclusif et durable du conflit. 

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