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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 novembre 2023

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Gaza

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) alerte sur la situation de plus en plus difficile de centaines de milliers de Palestiniens dans la ville de Gaza et dans d’autres endroits du nord, alors que des affrontements armés et d’intenses bombardements se poursuivent. 

Hier, aucune boulangerie n’était ouverte dans le nord, compte tenu du manque de carburant, d’eau et de farine de blé et compte tenu aussi des dégâts infligés aux boulangeries elles-mêmes.  Les partenaires qui s’occupent de la sécurité alimentaire ne sont plus en mesure de fournir de l’aide dans le nord, depuis les sept derniers jours. 

Toujours dans le nord, les hôpitaux, qui accueillent des dizaines de milliers de déplacés, vivent toujours sous les attaques dans leurs quartiers.  L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que compte tenu du manque de fournitures médicales, les médecins effectuent des interventions complexes, dont des amputations, sans anesthésie. 

L’aide continue à arriver à Gaza par le point de passage de Rafah, en provenance d’Égypte.  Hier, 81 camions sont passés par Rafah pour transporter de la nourriture, des médicaments, des fournitures médicales et des produits d’hygiène.  Ceci porte à 650 le nombre de camions qui sont entrés à Gaza depuis le 21 octobre. 

Le volume quotidien d’aide en provenance d’Égypte ne répond qu’à une fraction des besoins de la population.  L’eau potable ne sert qu’à 4% des habitants de Gaza où le carburant manque cruellement. 

Pour donner un exemple des difficultés rencontrées par les agents humanitaires sur place, hier, un convoi de cinq camions de l’UNRWA et de l’OMS, escortés par deux véhicules du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ont essuyé des tirs alors qu’ils acheminaient des fournitures médicales vitales à l’hôpital Chifa et à l’hôpital Al-Qods dans la ville de Gaza.  Deux camions ont été endommagés et un des conducteurs a été blessé.  Le convoi est finalement arrivé à l’hôpital Chifa. 

À ce jour, 99 membres du personnel de l’UNRWA ont perdu la vie pendant ce conflit.

Pour sa part, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Volker Türk, était au point de passage de Rafah hier, du côté égyptien, et a qualifié l’endroit de « portes vers un enfer vivant ». 

Il s’est aussi entretenu avec des victimes du conflit à l’hôpital El Arish, installé dans le Sinaï-Nord. 

Il est de retour au Caire aujourd’hui, avant de partir pour la Jordanie. 

Liban

Le commandant de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), le général Aroldo Lázaro Sáenz, a réitéré son appel aux parties pour qu’elles cessent les hostilités et tout acte pouvant mettre les civils ou le personnel de l’ONU en danger ou entraîner cette région « magnifique » dans le conflit. 

Il a tenu ces propos après une visite d’inspection dans plusieurs positions de la FINUL le long de la Ligne bleue, où les Casques bleus travaillent dans des conditions très difficiles depuis le mois dernier.  Le général Lázaro a ajouté que les événements actuels nous rappellent à tous l’important travail de l’ONU et renforce l’engagement à l’accomplir. 

Cameroun 

Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général condamne fermement les attaques perpétrées le 6 novembre contre les civils. 

Soudan/Humanitaire  

Hier à Djedda, les Forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide ont adopté une déclaration d’engagement sur la protection des civils et l’accès humanitaire sans entrave.  

La Coordonnatrice humanitaire pour le Soudan, Mme Clementine Nkweta-Salami, a qualifié ce geste de moment de vérité pour le pays.  Elle a dit que toutes les parties doivent fournir des garanties fiables pour que l’aide, les agents et les biens humanitaires puissent circuler en toute sécurité dans le pays et par-delà les lignes de front.  

Pour faciliter la mise en œuvre des engagements pris, l’OCHA va diriger un nouveau forum humanitaire pour le Soudan, avec la participation de toutes les parties au conflit.  

Après près de sept mois d’hostilités, la moitié de la population soudanaise, soit près de 25 millions de personnes, a besoin d’une aide humanitaire.   

Moins du cinquième l’a reçue, principalement en raison de l’insécurité et des combats. 

La mission des Nations Unies au Soudan a reçu de plusieurs sources fiables des informations sur les événements qui ont eu lieu entre les 4 et 6 novembre, après que les Forces d’appui rapide et les milices arabes alliées ont pris le contrôle de la 15e division d’infanterie des Forces armées soudanaises.  Elles ont apparemment commis de graves violations des droits de l’homme, surtout dans le quartier d’Ardamata à El Geneina, au Darfour occidental. 

Les informations indiquent que les milices arabes ont tué un certain nombre de civils et blessé d’autres dans la communauté de Massalit.  Le personnel des droits de l’homme vérifie ces informations, cherche à en obtenir d’autres et à corroborer les détails reçus, dont le nombre des victimes et des auteurs de ces violations.

La Mission réitère son appel aux parties au conflit pour qu’elles respectent leur obligation, en vertu des droits de l’homme et du droit humanitaire, de protéger les civils pendant les hostilités.

Mali

Le 31 octobre, un convoi de la mission de l’ONU, qui quittait Kidal pour parcourir une distance de près de 350 kilomètres, a heurté six engins explosifs improvisés.  Un nombre total de 37 Casques bleus ont dû se faire soigner mais ils ont quitté l’hôpital ou sont dans un état stable.

Quelque 143 véhicules et 848 Casques bleus du Bangladesh, du Tchad, de l’Égypte, de la Guinée et du Népal ont fait partie des convois qui transportaient aussi du matériel, marquant ainsi le retrait accéléré des derniers éléments de la mission de Kidal, compte tenu de la détérioration de la situation sécuritaire dans le nord du Mali.  Le convoi faisait 9 kilomètres de longueur. 

Il a dû partir sans appui aérien compte tenu de l’absence d’autorisation des autorités pertinentes du Mali, ce qui a aggravé les menaces à la sécurité des Casques bleus.  Outre l’insécurité, le mauvais temps et le mauvais état des routes ont provoqué des pannes, ajoutant aux problèmes auxquels le convoi a fait face en route pour Gao.  Avec tous ces retards, il a dû se faire livrer par avion du carburant, de l’eau et autres fournitures.

Le départ de Kidal marque la fermeture de la huitième base de la mission sur un total de 13.  Ces prochaines semaines, la mission partira d’Ansango dans la région de Gao, puis de Mopti, achevant ainsi la seconde et dernière phase du plan de retrait, comme indiqué au Conseil de sécurité au mois d’août dernier.  Les bases de Gao, de Tombouktou et de Bamako, où la MINUSMA consolide sa présence, seront transformées en sites de liquidation et transférées aux autorités maliennes une fois que la phase de liquidation, qui commence le 1er janvier, sera achevée.

Pendant cette phase, seule une petite équipe restera sur place pour superviser le transport des biens appartenant aux pays contributeurs de troupes et d’effectifs de police vers leur pays respectif.  L’équipe décidera aussi quoi faire des équipements qui appartiennent à l’ONU.  Ces biens seront soit rapatriés, soit redéployés dans d’autres missions, offerts aux autorités maliennes ou vendus sur le marché, conformément aux règles et règlements pertinents sur la fermeture des missions de maintien de la paix.

À ce jour, la moitié des 13 871 membres du personnel de la mission a quitté le Mali. 

Cette semaine, les contingents tchadien et guinéen du convoi qui a quitté Kidal devraient partir de Gao vers leur pays.

L’ONU réaffirme sa détermination à achever le retrait de la MINUSMA, à l’exception de l’équipe de liquidation, dont l’unité de garde et le détachement arrière, d’ici au 31 décembre.  Elle compte sur le plein soutien du Mali, à cette fin.

Afghanistan

Le Secrétaire général condamne dans les termes les plus fermes l’attaque qui a eu lieu le 7 novembre contre un bus et causé des victimes civiles.

Il réitère son appel à la protection des civils, présente ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. 

Il exprime sa solidarité au peuple afghan.

République démocratique du Congo (RDC)

La Coordonnatrice des Nations Unies pour la prévention et la réponse à la famine, Mme Reena Ghelani, effectue une visite de quatre jours en RDC pour discuter de la sécurité alimentaire.     

Mme Ghelani a des entretiens avec les autorités, les diplomates et les partenaires humanitaires pour explorer des options propres à s’attaquer aux causes sous-jacentes de l’insécurité alimentaire, mobiliser des ressources et plaider pour des interventions novatrices visant à prévenir la famine.  Elle a dit que le pays a besoin d’un soutien pour transformer la manière dont il produit les denrées alimentaires et éradiquer la pauvreté et la faim qui affectent un nombre impressionnant de 25,4 millions de personnes, soit près de 25% de la population en RDC.

Plus de 7,5 millions de ces personnes vivent dans les parties est et ouest du pays minées par des conflits.

Somalie

Le pays subit toujours des pluies exceptionnellement lourdes et des inondations.  L’OCHA indique que ces phénomènes touchent près de 1,2 million de personnes dont près de 335 000 déplacés.  

Les partenaires humanitaires disent que 28 personnes au moins, dont huit enfants, ont perdu la vie.  La situation est particulièrement grave dans l’État du Sud-Ouest où près de 500 000 personnes sont touchées, alors que les routes sont inondées et les abris, qui abritaient de nombreux déplacés, sont détruits.

Après une requête du Vice-Premier Ministre, les agences de l’ONU ont rapidement déployé par mer du matériel pour permettre aux secouristes d’évacuer 2 400 personnes piégées dans les inondations à Djoubaland.

Les agences de l’ONU, leurs partenaires et les autorités déploient une aide humanitaire d’urgence dans les régions inondées, par route et par air.  Déjà, plus de 63 000 personnes ont reçu de l’argent liquide, 88 000 des kits d’hygiène et plus 80 000 recevront de l’eau potable très bientôt.

Les agents humanitaires préviennent que l’on s’attend à des pluies torrentielles, dans les prochains jours, lesquelles vont probablement endommager encore les routes et inonder les pistes d’atterrissage.  Cela aura évidemment un impact négatif sur la faculté d’acheminer de l’aide par air, en particulier dans le sud de la Somalie.

Niger

L’OCHA indique que, malgré les problèmes et les ressources limitées, les organisations humanitaires nationales et internationales travaillent toujours dans le pays.  Depuis le début de l’année, plus de deux millions de personnes ont reçu de l’aide.

Avant la crise politique, 4,3 millions de personnes avaient besoin d’aide, dont 3,3 millions confrontées à l’insécurité alimentaire et 700 000 déplacées.  Les mauvaises récoltes, les inondations, l’insécurité croissante et l’impact de la crise politique ont accéléré la détérioration de la situation humanitaire; le nombre des personnes ayant besoin d’aide grimpant à 4,7 millions de personnes.  

Le Plan de réponse humanitaire pour le Niger, qui vise à collecter une somme de 584 millions de dollars, n’est financé qu’à 43%. 

Conseil de sécurité

Cet après-midi, le Conseil de sécurité a tenu une réunion sur les menaces à la paix et à la sécurité avec M. Miroslav Jenča, Sous-Secrétaire général chargé de l’Europe, de l’Asie centrale et des Amériques au Département des affaires politiques. 

Rapport du PNUE sur la production de combustibles fossiles

Ce matin, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a lancé son apport sur la production de combustibles fossiles qui montre que les gouvernements vont produire en 2030 plus de deux fois la quantité qu’il ne faut pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 degré Celsius.

Le Secrétaire général a qualifié cette information de réquisitoire surprenant contre une insouciance climatique galopante.  Les gouvernements vont réellement multiplier par deux la production de combustibles fossiles et cela veut dire multiplier par deux les problèmes pour les peuples et la planète, a-t-il ajouté.

Il a estimé que les dirigeants du monde doivent agir maintenant pour sauver l’humanité des pires impacts du chaos climatique et exploiter les avantages extraordinaires des énergies renouvelables.  Cela veut dire mettre fin à la dépendance aux combustibles fossiles, en réduisant l’offre, en baissant la demande et en accélérant la révolution des énergies renouvelables, dans le cadre d’une transition juste. 

Conférence de presse

Demain, M. Abdallah Al Dardari, Sous-Secrétaire général et Directeur du Bureau régional pour les pays arabes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et Mme Rola Dashti, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), basée à Beyrouth, parleront à la presse du lancement d’un nouveau rapport sur l’impact socioéconomique attendu du conflit en cours sur la Palestine. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.