Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 6 novembre 2023
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Gaza
Gaza est toujours soumise à une panne totale d’électricité. Quelque 1,5 million de personnes ont été déplacées, dont plus de 700 000 ont trouvé refuge dans près de 150 installations de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Ces sites sont surpeuplés et de nombreuses personnes dorment dehors, dans la rue. L’UNRWA affirme que les refuges accueillent des nouveau-nés, des personnes blessées et d’autres personnes ayant besoin d’une assistance médicale spéciale.
Plusieurs cas d’infections respiratoires aiguës, de diarrhée et de varicelle ont été signalés parmi les personnes hébergées sur les sites de l’UNRWA.
Samedi, une école de l’UNRWA située dans le camp de Jabalia, au nord de Gaza, a été directement touchée par des frappes. Quinze personnes réfugiées dans l’école ont été tuées et 70 autres ont été blessées.
Hier, un nombre limité de camions transportant des fournitures humanitaires sont entrés à Gaza en provenance d’Égypte.
Depuis le 21 octobre, plus de 450 camions ont livré de la nourriture, de l’eau, des produits nutritionnels, des produits de santé et d’hygiène, ainsi que d’autres articles. Mais l’entrée de carburant –dont on a désespérément besoin– n’est toujours pas autorisée.
Aujourd’hui, l’ONU et ses partenaires lancent un appel éclair pour répondre aux besoins croissants dans le territoire palestinien occupé jusqu’à la fin de l’année. On estime qu’environ 1,2 milliard de dollars seront nécessaires pour fournir une aide vitale à quelque 2,7 millions de personnes.
Les dirigeants des agences des Nations Unies et des ONG ont lancé un appel urgent à un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Dans une déclaration hier, les dirigeants du Comité permanent interorganisations ont renouvelé leur appel aux parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
Ils ont déclaré que tous les civils retenus en otages devaient être libérés immédiatement et sans condition. Les civils et les infrastructures dont ils dépendent doivent être protégés. Et davantage d’aide doit parvenir à Gaza en toute sécurité, rapidement et à grande échelle.
Cet après-midi, le Conseil de sécurité tiendra des consultations informelles sur la situation au Moyen-Orient. Les membres du Conseil seront informés par Tor Wennesland, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, et par Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires. Ils donneront un aperçu des efforts continus de l’ONU pour mettre fin aux souffrances et prévenir une nouvelle escalade dangereuse, notamment en Cisjordanie et dans la région au sens large, ainsi que des mises à jour sur la situation humanitaire.
Népal
Le Secrétaire général est profondément attristé d’apprendre les pertes en vies humaines et les dégâts causés par le tremblement de terre qui a frappé vendredi la province occidentale de Karnali, au Népal.
S’étant récemment rendu au Népal, et avec l’hospitalité et l’esprit du peuple du pays encore présents dans son cœur, le Secrétaire général exprime sa solidarité avec le Gouvernement et le peuple du Népal et présente ses sincères condoléances aux familles des victimes. Il souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Les Nations Unies travaillent en étroite collaboration avec les autorités pour fournir une assistance rapide –notamment de la nourriture, un abri et des médicaments– aux personnes touchées.
Népal humanitaire
L’ONU et ses partenaires ont fourni des abris temporaires, de la nourriture et des articles non alimentaires. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a expédié six tonnes de nourriture dans les zones touchées et fournit un soutien logistique au Gouvernement. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déployé des médicaments et des fournitures pour répondre aux besoins de soins de santé primaires de 1 000 personnes.
L’UNICEF a distribué plus de 2 000 kits d’abris d’urgence, 2 000 kits supplémentaires étant en route pour Jajarkot et 1 000 autres pour le district de Rukum West.
Et ONU-Femmes collabore avec des groupes de femmes pour soutenir les cuisines communautaires et fournir des colis de secours.
Traité d’interdiction complète des essais nucléaires
Le Secrétaire général regrette profondément la décision de la Fédération de Russie de révoquer sa ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Depuis l’adoption du Traité, la Russie a joué un rôle de premier plan pour promouvoir son entrée en vigueur. Il est inquiétant de constater un renversement de cette tendance.
Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires est capital pour la paix et la sécurité internationales. C’est un élément essentiel d’un monde exempt d’armes nucléaires.
Tous les États, en particulier ceux dont la ratification est requise pour l’entrée en vigueur du Traité, devraient le ratifier sans délai ni conditions préalables.
Dans l’intervalle, les États dotés d’armes nucléaires devraient réaffirmer ensemble leurs moratoires sur les essais et s’engager à ne prendre aucune mesure qui irait à l’encontre de l’objet et du but du Traité.
Mali
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) indique que le convoi parti de Kidal le 31 octobre et en route vers Gao poursuit ses opérations dans des conditions très difficiles tant sur le plan sécuritaire que logistique.
Samedi, le convoi a rencontré deux engins explosifs improvisés près de la ville d’Anéfis. Vingt-deux Casques bleus ont dû être évacués par voie aérienne pour être immédiatement soignés à Gao. Il s’agit du sixième incident depuis le départ du convoi de Kidal.
Il convient de noter que tous les vols d’évacuation sanitaire se sont déroulés sans problème. Hier, la Mission, à la suite des autorisations nécessaires accordées par le commandement local des Forces armées maliennes, a effectué des vols de ravitaillement pour approvisionner le convoi en eau, carburant, rations et autres articles.
Myanmar
L’ONU est alarmée par les violents combats, en particulier dans l’État de Shan, dans la partie nord du Myanmar, avec des informations faisant état de bombardements d’artillerie et de frappes aériennes qui ont fait des victimes civiles et entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes à l’intérieur du pays et de centaines de personnes de l’autre côté de la frontière.
Le Secrétaire général condamne toutes les formes de violence et réaffirme que les civils doivent être protégés conformément au droit international humanitaire.
Conformément à la résolution 2669 (2022) du Conseil de sécurité, il appelle à la retenue et à la désescalade des tensions, notamment dans l’intérêt de la stabilité régionale.
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) affirme que depuis le 26 octobre, près de 33 000 personnes ont été déplacées. Cela entraîne une augmentation des besoins humanitaires.
Les routes essentielles sont obstruées par des points de contrôle gérés par les deux camps, tandis que les services téléphoniques et Internet sont perturbés. Le principal aéroport de Lashio est fermé depuis l’escalade des combats.
Un accès humanitaire sans entrave et l’élimination des formalités administratives sont nécessaires afin que l’aide et les services vitaux puissent parvenir aux personnes dans le besoin. L’ONU exhorte toutes les parties au conflit à adhérer au droit international humanitaire, en protégeant la vie et le bien-être des civils et des travailleurs humanitaires qui tentent de les aider. Au Myanmar, deux millions de personnes sont désormais déplacées à l’intérieur du pays, nombre d’entre elles ayant été déracinées à plusieurs reprises. Le Plan de réponse humanitaire pour le Myanmar n’est financé qu’à hauteur de 28%, alors qu’il reste moins de deux mois d’ici à la fin de l’année.
Vice-Secrétaire générale
À Djedda, en Arabie saoudite, la Vice-Secrétaire générale, Amina Mohammed, a pris aujourd’hui la parole lors de la Conférence internationale sur les femmes dans l’Islam. Elle a déclaré qu’il n’y a pas d’Islam sans femmes et a souligné que dès le début, l’Islam a reconnu le droit des femmes à participer aux décisions politiques, à hériter, à posséder des biens et des entreprises.
Mais plusieurs siècles plus tard, dans de nombreux pays et dans de nombreux domaines de la vie, les femmes ont été laissées pour compte, a-t-elle déclaré.
Mme Mohammed a déclaré que lorsque les femmes et les filles sont laissées pour compte, nous en payons tous le prix: nos sociétés sont moins pacifiques, nos économies moins prospères, notre monde moins juste.
Elle a exhorté tous les dirigeants présents à la Conférence à écouter et à amplifier la voix des femmes dans leurs sociétés.
[Le Porte-parole du Secrétaire général a apporté une clarification: la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, n’a pas fait de déclaration comme on l’a dit précédemment. Ce que l’on aurait dû dire est qu’elle est à Djedda, en Arabie saoudite, où elle a fait une déclaration à la cérémonie d’ouverture de la Conférence internationale sur les femmes dans l’Islam, organisée par l’Organisation de la coopération islamique et le Ministère saoudien des affaires étrangères.
Mme Mohammed s’est entretenue avec les hauts responsables de l’Organisation de la situation au Moyen-Orient et en Afghanistan ainsi que des droits des femmes et de leur autonomisation dans l’Islam.
La Vice-Secrétaire générale s’est aussi rendue, dimanche, à Riyad, où elle s’est entretenue avec le Prince Abdulaziz bin Salman al Saud, Ministre de l’énergie, et le Prince Abdul Aziz bin Talal al Saud, Président de l’« AGFUND ». Elle a aussi eu une réunion avec l’équipe de pays des Nations Unies en Arabie saoudite.
Mme Roza Isabkovna Otunbayeva, Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Afghanistan et Cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies dans le pays, et M. Mohammed el Zarkani, Coordonnateur résident en Arabie saoudite, faisaient partie de la délégation.]
Ukraine
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a averti aujourd’hui que les attaques en cours dans de nombreuses régions d’Ukraine ont un impact terrible sur les civils – endommageant les maisons, les installations céréalières et les infrastructures critiques à mesure que les températures baissent.
Au cours du week-end, des attaques meurtrières ont eu lieu dans le sud et le centre de l’Ukraine, notamment dans les villes d’Odessa et de Kherson. L’attaque de dimanche à Odessa a blessé plusieurs habitants et endommagé des maisons, des entrepôts et des véhicules à proximité du port. Les services d’eau, d’électricité et de télécommunications ont également été perturbés dans certaines parties de la ville.
Les partenaires des Nations Unies aident à distribuer du matériel d’abri pour réparer les dommages causés aux structures, ainsi qu’un soutien financier, juridique et psychologique aux familles touchées.
Dans la région de Kherson, nos partenaires nous aident également à fournir du matériel d’abris d’urgence, des couvertures, des matelas, des lampes solaires et d’autres articles pour soutenir les communautés qui se trouvent en première ligne pendant les mois d’hiver.
Soudan/Soudan du Sud
Ce matin, le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a briefé les membres du Conseil de sécurité sur la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA). Il a déclaré que les hostilités en cours au Soudan ont interrompu les signes encourageants de dialogue entre le Soudan et le Soudan du Sud observés plus tôt en 2023, et ont effectivement suspendu le processus politique concernant le statut final d’Abyei et les questions frontalières.
Pour sa part, la Représentante spéciale du Secrétaire général auprès de l’Union africaine, Hanna Tetteh, a souligné que son Bureau continuera de collaborer avec les parties concernées pour plaider en faveur d’un processus global et simultané qui ne laisse aucun conflit sans solution et conformément à la résolution 2046 (2012).
Somalie
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) affirme que jusqu’à 2 400 personnes seraient piégées par la montée des eaux de crue dans le Jubaland, en Somalie.
L’OCHA confirme qu’à la demande du Vice-Premier Ministre, les agences de l’ONU s’efforcent d’obtenir du matériel maritime pour permettre aux intervenants locaux d’évacuer les civils bloqués. L’ONU, ses partenaires et les autorités mobilisent une aide d’urgence –notamment de la nourriture, des abris et de l’eau– pour les personnes touchées par les inondations.
Les pluies saisonnières –qui s’étendent d’octobre à décembre– se sont intensifiées et les inondations touchent désormais plus de 700 000 hommes, femmes et enfants. Plus de 110 000 personnes ont été temporairement déplacées hors de leurs foyers, et au moins 25 décès ont été signalés, selon les partenaires humanitaires.
Yémen
L’Envoyé spécial pour le Yémen, Hans Grundberg, s’est rendu en Iran et a rencontré Hossein Amir-Abdollahian, le Ministre iranien des affaires étrangères, ainsi que d’autres hauts responsables iraniens.
Ils ont échangé des points de vue sur l’importance de progresser vers un accord sur des mesures visant à améliorer les conditions de vie au Yémen, un cessez-le-feu national durable et la reprise d’un processus politique inclusif sous les auspices de l’ONU.
L’Envoyé spécial a souligné le rôle crucial de la communauté régionale et internationale dans la fourniture d’un soutien durable aux efforts visant à parvenir à une paix durable qui réponde aux aspirations d’un large éventail de parties prenantes yéménites.
Afghanistan
L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) ont lancé hier l’enquête 2023 sur l’opium en Afghanistan.
L’enquête montre que la culture de l’opium en Afghanistan a diminué de 95% à la suite de l’interdiction des drogues imposée par les autorités de facto en avril 2022. Cette réduction a eu des conséquences humanitaires immédiates pour de nombreuses communautés vulnérables qui dépendaient des revenus de la culture de l’opium. Le rapport appelle à une aide humanitaire urgente pour aider les Afghans à répondre à leurs besoins les plus élémentaires et à des investissements massifs dans des opportunités de développement alternatif.
Nomination
Aujourd’hui, le Secrétaire général a nommé Ruvendrini Menikdiwela, de Sri Lanka, au poste de Haut-Commissaire assistante pour la protection au sein du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Mme Menikdiwela succédera à Gillian Triggs, de l’Australie, à qui le Secrétaire général et le Haut-Commissaire pour les réfugiés sont reconnaissants pour son dévouement à la cause des réfugiés.
Mme Menikdiwela, qui est actuellement Directrice du Bureau du HCR à New York, apporte à ce poste plusieurs décennies d’expérience professionnelle dans le cadre de son travail avec et pour les réfugiés au HCR, notamment en tant que représentante du HCR au Pakistan et en Thaïlande.
Journée internationale
Aujourd’hui est la Journée internationale pour la prévention de l’exploitation de l’environnement en temps de guerre et de conflit armé.
L’ONU attache une grande importance à ce que l’action en faveur de l’environnement fasse partie des stratégies de prévention des conflits, de maintien et de consolidation de la paix, car il ne peut y avoir de paix durable si les ressources naturelles qui soutiennent les moyens de subsistance et les écosystèmes sont détruites.
Invité du point de presse
L’invité d’aujourd’hui au Point de presse est Guilherme Canela De Souza Godoi de l’UNESCO qui sera ici pour parler de la liberté d’expression et de la sécurité des journalistes.
Invité du Point de presse demain
Demain, le docteur Natalia Kanem, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), sera l’invitée du Point de presse.
Elle informera des conclusions de sa récente mission au Tchad où elle a rencontré des réfugiés dans le sud, des survivantes de violences basées sur le genre et de fistules, ainsi que des femmes leaders.