Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 16 octobre 2023
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Déplacement du Secrétaire général
Le Secrétaire général est en route pour Beijing.
À l’invitation du Gouvernement chinois, il a prendra part au troisième Forum « La ceinture et la route » et fera une déclaration à la cérémonie d’ouverture ainsi qu’à une réunion de haut niveau sur le climat.
Le Secrétaire général a aussi prévu des réunions bilatérales avec le Président Xi Jinping, le Vice-Président Han Zheng, et d’autres hauts responsables, dont le Ministre des affaires étrangères, Wang Yi, et l’Envoyé spécial pour les changements climatiques, Xie Zhenhua.
Secrétaire général/Moyen-Orient
Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général lance deux appels humanitaires forts.
Territoire palestinien occupé
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. Martin Griffiths, part pour le Caire demain pour une mission de plusieurs jours. Il devrait aussi se rendre en Israël.
Il a déclaré ce matin que le monde vit ses pires moments et ajouté que la prise d’otages, dont des femmes, des personnes âgées et des malades, est inacceptable et illégale. Il a appelé à leur libération immédiate et souligné que les gens doivent pouvoir se mettre à l’abri et se réfugier dans des endroits plus sûr où l’on peut répondre à leurs besoins.
Les agences humanitaires ont des fournitures prêtes à entrer dans le sud de Gaza pour répondre à l’explosion des besoins.
Il est essentiel qu’une aide vitale puisse être acheminée, sans délai, par le point de passage de Rafah.
Un avion chargé des fournitures de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est arrivé ce matin à l’aéroport d’El-Arich en Égypte. Pour sa part, le Programme alimentaire mondial (PAM) entend aider près de 225 000 déplacés dans 19 sites des Nations Unies dans le sud de Gaza.
UNRWA
L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) a indiqué aujourd’hui que plus d’un million de personnes, soit presque la moitié de la population totale de Gaza, ont fui les combats. Par ailleurs, quelque 400 000 personnes se sont abritées dans les installations de l’UNRWA à Gaza, dépassant largement la capacité de l’Office à les aider de manière efficace, qu’il s’agisse des abris, de la nourriture, de l’eau ou du soutien psychologique.
Malgré l’ordre d’évacuation lancé par les Forces de défense israéliennes, un nombre indéterminé de déplacés se trouvent toujours dans les écoles de l’UNRWA, dans le nord. L’UNRWA ne peut plus ni les aider ni les protéger.
Il a ajouté que dans tout Gaza les gens n’ont qu’un accès très limité à l’eau potable et sont obligés de consommer une eau saumâtre tirée des puits pour la production agricole, causant de graves inquiétudes quant à la propagation des maladies hydriques.
Pour le cinquième jour consécutif, Gaza vit sans électricité, poussant des services vitaux, dont la santé, l’eau et l’assainissement, au bord de l’effondrement et aggravant l’insécurité alimentaire.
Au cours de la conférence de presse qu’il a donnée hier, le Chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a prévenu qu’aucun lieu n’est sûr à Gaza. Il a ajouté que jusqu’ici, 14 membres du personnel de l’Office ont perdu la vie.
Avant qu’il ne soit trop tard, a-t-il pressé, le siège doit être levé et les agences humanitaires doivent pouvoir, en toute sécurité, acheminer des fournitures essentielles, comme le carburant, l’eau, la nourriture et les médicaments.
Liban
La Force intérimaire des Nations Unies (FINUL) a indiqué aujourd’hui que la situation au Sud-Liban reste tendue comme en attestent les nouveaux bombardements de cet après-midi.
Hier, la Force a observé des échanges de tirs intenses dans plusieurs endroits le long de la Ligne bleue, au cours desquels son siège de Naqoura a été touché, heureusement sans faire de victime.
La Force rappelle à toutes les parties impliquées la nécessité de respecter, en tout temps, la neutralité et l’inviolabilité des installations des Nations Unies.
Les Casques bleus continuent d’effectuer leur travail essentiel, en patrouillant le long de la Ligne bleue. Le leadership de la FINUL, dirigée par le commandant Aroldo Lázaro Sáenz, garde le contact avec les autorités des deux côtés de la Ligne bleue pour tenter de désamorcer la situation et prévenir d’autres pertes en vie humaine.
Mali
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilité au Mali (MINUSMA) a annoncé aujourd’hui le début du retrait des camps du nord, dans la région de Kidal, en commençant par les bases de Tessalit et d’Aguelhok, après le camp de Kidal proprement dit.
La Mission fait tout pour terminer le processus aussi vite que possible, dans un contexte où la situation sécuritaire se détériore rapidement, avec des risques accrus pour des centaines de Casques bleus. Le retrait devient de plus en plus difficile. Aujourd’hui, le personnel de la Mission a été forcé de se réfugier dans des bunkers, en raison des échanges de tirs à Tessalit.
Toutes les parties, dont le Gouvernement et les mouvements armés signataires, ont l’obligation d’assurer un retrait sécurisé, sûr et sans obstacle du personnel et du matériel de la Mission.
Une note publiée ce week-end faisait état de tensions accrues dans le nord du Mali, ce qui fait que la Mission sera probablement forcée de partir sans avoir rapatrié le matériel de l’ONU.
Par conséquent, la Mission a multiplié les contacts avec les autorités maliennes pour faire état de ses préoccupations et obtenir d’elles qu’elles assument leur responsabilité, en tant que pays hôte, d’assurer la sûreté et la sécurité des Casques bleus. Le Secrétaire de l’ONU est aussi en consultations avec les membres du Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes et d’effectifs de police pour obtenir leur appui afin de sécuriser les Casque bleus.
Soudan
Ce week-end, une sombre étape a été marquée, au sixième mois des hostilités dans le pays.
Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, souligne que pendant ces six mois, les civils, en particulier à Khartoum, au Darfour et au Kordofan, n’ont eu aucun répit dans ce bain de sang et cette terreur. Il appelle les parties à honorer leurs obligations, en vertu du droit international humanitaire et à respecter l’engagement qu’ils ont pris à Djedda de protéger les civils et de faciliter l’aide humanitaire. Il appelle aussi les donateurs à renforcer leur appui.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Soudan a indiqué qu’après six mois, le pays est devenu la grande plus crise du déplacement au monde, avec plus 7,1 millions de personnes qui ont dû fuir de chez elles.
Parmi elles, quelque 4,5 millions ont fui depuis la moitié du mois d’avril, dans une situation aggravée par les dégâts énormes infligés aux infrastructures.
Plus d’1,2 million de personnes ont fui dans les pays voisins.
Depuis le 15 avril dernier, 45 agents humanitaires au moins ont été blessés ou détenus et presque tous recrutés sur le plan local. Les humanitaires subissent un manque réel de fonds.
Tchad
La Coordonnatrice humanitaire au Tchad, Violette Kakyomya, a prévenu aujourd’hui que le pays est confronté à de multiples crises humanitaires et appelle à un soutien urgent.
Le conflit au Soudan a eu un impact important, avec près de 490 000 réfugiés soudanais, principalement des femmes et des enfants, qui ont traversé vers l’est du Tchad à مش recherche d’un refuge. Au total, un million de réfugiés vivent au Tchad.
Le conflit au Soudan a également affecté la chaîne d’approvisionnement comme en atteste les prix de la nourriture de base qui ont plus que doubler depuis le début du conflit.
Le Tchad est également vulnérable aux changements climatiques. L’année dernière, de lourdes pluies jamais vues depuis les années 60 ont provoqué une crise majeure qui touche 1,4 million de personnes, après la destruction de 350 000 hectares de terres agricoles. Mme Kakyoma a souligné l’extrême générosité du peuple tchadien qui continue d’accueillir les réfugiés et appelle à un appui pour faire en sorte que 7 millions de Tchadiens sur une population totale de 18 millions reçoivent une aide humanitaire cette année.
L’appel humanitaire de 921 millions de dollars n’est financé qu’à 25%.
Libye
Ce matin, Abdoulaye Bathily, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye est intervenu au Conseil de sécurité.
Ukraine
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a prévenu aujourd’hui que les civils subissent des attaques quotidiennes près des lignes de front de l’est et du sud de l’Ukraine. Ces derniers jours, des habitations, des écoles, des établissements de santé, des infrastructures portuaires et des points de distribution de l’aide ont été touchés.
Avec ses partenaires, l’ONU continue à travailler dans les régions touchées. Samedi dernier, la Coordonnatrice humanitaire, Denise Brown, a mené un convoi humanitaire à quelque 1 000 civils à Chasiv Yar, juste à six kilomètres de la ligne de front de la zone de Donetsk.
Des civils ont dit être coupés de l’eau, de l’électricité et du gaz depuis plus d’un an. La plupart des habitations et des infrastructures civiles ont été endommagées et 90% de la population a fui.
Cette année, l’ONU a organisé 90 convois interinstitutions vers les communautés des lignes de front du nord, de l’est et du sud de l’Ukraine, dont un tiers est allé à la région de Donetsk.
Avec ses partenaires, l’ONU a aidé plus de 8,3 millions de personnes rien que cette année en Ukraine.
Secrétaire général/Martti Ahtisaari
Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le Secrétaire général se dit attristé par la mort de Martti Oiva Kalevi Ahtisaari, de la Finlande.
Journée mondiale de l’alimentation
La Journée mondiale est commémorée aujourd’hui et dans son message, le Secrétaire général dit que dans notre monde d’abondance, il est scandaleux qu’une personne meure de faim chaque seconde.
Conférence de presse
Demain, la Représentante spéciale pour la traite des êtres humains, Siobhán Mullally, donnera une conférence à 11 heures.
L’invité du point de presse était aujourd’hui Daniel Peter Endres, Coordonnateur humanitaire par intérim en Afghanistan, qui a parlé des derniers tremblements de terre, de la réponse de l’ONU et de l’appui qu’il faut pour faire en sorte que les gens reçoivent de l’aide rapidement maintenant que l’hiver s’installe.
Après lui, la Porte-parole de l’UNRWA, Juliette Touma, a parlé de la situation humanitaire à Gaza.