Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 mars 2023
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Journée internationale de la femme
La Journée internationale est commémorée aujourd’hui et dans son message, le Secrétaire général déclare que nous saluons les accomplissements des femmes et des filles de tous les horizons et des quatre coins du monde, mais que nous mesurons également les énormes obstacles auxquels elles font face, qu’il s’agisse des injustices structurelles, de leur marginalisation, des violences, des crises en cascade dont elles sont les premières et principales victimes, ou encore du fait qu’elles sont privées de leur autonomie personnelle et de leur droit de disposer de leur corps et de leur vie.
Ce matin, une manifestation a été organisée dans la salle de l’Assemblée générale et en l’absence du Secrétaire général, c’est son chef de Cabinet, M. Courtenay Rattray, qui a fait une déclaration. Les chefs des agences et des programmes du système des Nations Unies ont également publié des messages.
ONU-Actualités a lancé AmplifyHER, un podcast en 10 parties sur 10 musiciennes de différentes cultures qui parlent de leurs problèmes, en tant que femmes. L’on peut ainsi entendre la jeune rappeuse thaïlandaise Milli, la Conseillère pour la jeunesse, Alena Murang de la Malaisie, ou encore Emel, « la voix de la révolution tunisienne ».
Afghanistan
Ce matin, le Conseil de sécurité a tenu une réunion sur l’Afghanistan avec la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le pays, Mme Roza Otunbayeva, qui a dit avoir très peu de messages réconfortants pour les femmes et les filles afghanes, en cette Journée internationale de la femme.
Secrétaire général/Ukraine
Le Secrétaire général devrait être de retour à New York demain. Plus tôt dans la journée à Kiev, il s’est entretenu avec le Président ukrainien, M. Volodymyr Zelenskyy, avant de confier à la presse qu’il effectue sa troisième visite dans le pays en moins d’un an pour démontrer le plein engagement des Nations Unies et rechercher des solutions.
Le Secrétaire général a exprimé sa profonde solidarité avec toutes les victimes de la guerre, ajoutant qu’elles méritent toutes une action responsable.
Il a réitéré sa position selon laquelle l’invasion russe de l’Ukraine est une violation de la Charte des Nations Unies et du droit international. Il a ajouté que l’objectif ultime est tout aussi clair: une paix juste fondée sur la Charte, le droit international et la dernière résolution de l’Assemblée générale sur le premier anniversaire de la guerre.
M. Guterres a souligné l’importance cruciale de proroger l’Initiative céréalière de la mer Noire, le 18 mars et de travailler à la création de conditions favorables à l’utilisation la plus large possible des infrastructures d’exportation par la mer Noire, conformément aux objectifs de l’Initiative. Il a noté que cette initiative, lancée au mois de juillet dernier à Istanbul, a permis l’exportation de 23 millions de tonnes de céréales à partir des ports ukrainiens. Elle a contribué à baisser les prix des denrées alimentaires dans le monde et offert un vrai soulagement à ceux qui payent le prix le plus élevé de la guerre, en particulier dans le monde en développement.
Le Secrétaire général a ajouté que la sûreté et la sécurité aux alentours de la centrale nucléaire de Zaporijia est également vitale. Il a dit qu’une éventuelle médiation pour parvenir à la démilitarisation totale de la zone, tout en assurant le retour de la centrale à ses opérations normales, serait tout aussi important.
Le Secrétaire général était accompagné de Mme Rebeca Grynspan, Secrétaire générale de la CNUCED, de Martin Griffiths, Coordonnateur des secours d’urgence, et de Mme Denise Brown, Coordonnatrice résidente et Coordonnatrice humanitaire en Ukraine.
Moyen-Orient
M. Tor Wennesland, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, s’est dit aujourd’hui profondément troublé par la poursuite de la violence et horrifié par les attaques des colons israéliens contre les Palestiniens, il y a deux jours à Huwwara, près de Naplouse. En tant que Puissance occupante, Israël doit veiller à ce que la population civile soit protégée et à ce que les auteurs des attaques soient poursuivis en justice, a-t-il ajouté. Le Coordonnateur spécial a condamné la violence des colons contre les Palestiniens et celle de ces derniers contre les Israéliens.
M. Wennesland s’est dit également alarmé par les évènements d’hier durant lesquels une opération israélienne à Jenin, a donné lieu à des échanges de tirs entre les Forces de sécurité israéliennes et des Palestiniens armés. Six Palestiniens ont perdu la vie, dont l’auteur de l’attaque terroriste du 26 février à Huwwara. Nous sommes au milieu d’un cycle de violence qui doit cesser immédiatement, a-t-il martelé. Les parties doivent s’abstenir de toute autre mesure qui pourrait nous conduire à encore plus de violence.
Syrie
Les Nations Unies et d’autres partenaires humanitaires intensifient toujours leurs opérations dans les régions affectées par le tremblement de terre en Syrie, où au moins 8,8 millions de personnes ont été touchées. La plupart d’entre elles espèrent au moins l’une ou l’autre forme d’aide humanitaire.
Au 6 mars, plus de 4 500 morts et 8 700 blessés avaient été enregistrés dans le nord-ouest de la Syrie, depuis le tremblement de terre de magnitude 7,7 qui a frappé la Türkiye, le 6 février dernier. Des milliers de personnes se sont retrouvées à la rue, étant donné que plus de 10 600 habitations ont été complètement ou partiellement détruites dans le nord-ouest de la Syrie.
À ce jour, 648 camions chargés d’aide et organisés par sept agences des Nations Unies ont traversé les trois postes frontières désignés vers le nord-ouest de la Syrie, depuis le tremblement de terre.
Le Coordonnateur humanitaire par intérim, M. El-Mostafa Benlamlih, a exprimé sa profonde préoccupation aujourd’hui face aux conséquences de la fermeture de l’aéroport international d’Alep.
Cet aéroport a été frappé par un bombardement aérien hier qui a conduit à sa fermeture jusqu’à nouvel ordre. Selon le Ministère syrien du transport, tous les vols d’aide humanitaire ont été déviés sur Damas ou Lattaquié.
La fermeture de l’aéroport pourrait avoir de graves conséquences humanitaires pour les habitants d’Alep, l’une des provinces du pays les plus touchées par le tremblement de terre. La fermeture pourrait aussi affecter toute la population vulnérable qui a besoin d’une aide humanitaire.
Tous les vols du Service aérien d’aide humanitaire des Nations Unies ont été suspendus à partir d’Alep. Ces vols transportent les partenaires et fournitures humanitaires dans toute la Syrie, dont des produits médicaux vitaux, comme les vaccins contre le tétanos, le matériel de dépistage pour les transfusions de sang et les médicaments contre le diabète.
Les Nations Unies appellent toutes les parties à honorer leurs obligations, en vertu du droit international humanitaire, y compris à prendre toutes les précautions possibles pour épargner les personnes et biens civils dans la conduite des hostilités. En outre, les vols du Service aérien d’aide humanitaire des Nations Unies doivent reprendre sans délai pour que ladite aide puisse parvenir à ceux qui en ont besoin.
République démocratique du Congo (RDC)
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué aujourd’hui que plus de 20 000 personnes ont fui de chez elles dans le Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, compte tenu des affrontements entre l’Armée congolaise et le groupe armé M23. Les habitants de la zone de Kibirizi, à environ 120 kilomètres de Goma, ont été forcés de fuir les combats dans les villages environnants.
En un an, plus de 800 000 personnes ont été affectées par la reprise des combats entre les forces congolaises et le M23, selon les autorités et les agences humanitaires des Nations Unies.
Les Nations Unies appellent toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, à protéger les civils et à garantir l’accès aux populations qui ont besoin d’une aide humanitaire.
Myanmar
Le Secrétaire général condamne les attaques brutales et les meurtres signalés dans la région de Sagaing et dans d’autres parties du pays. Le Secrétaire général est profondément préoccupé par l’escalade des attaques aveugles commise par les forces armées du Myanmar et lance un appel pour que les responsables répondent de leurs actes. Il appelle toutes les parties à adhérer au droit international humanitaire et aux normes internationales des droits de l’homme.
Les Nations Unies vérifient toujours les informations sur les dernières attaques, une tâche difficile compte tenu du manque d’accès et de l’interruption généralisée d’Internet et des réseaux de téléphonie mobile.