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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 28 novembre 2022

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Convention sur les armes biologiques

Le Secrétaire général a prononcé une allocution par visioconférence lors de la neuvième Conférence d’examen de la Convention sur les armes biologiques, qui se tient à Genève, en Suisse.

Il a rappelé aux participants qu’il y a 50 ans, la communauté mondiale s’était unie et avait déclaré que l’utilisation délibérée de la maladie comme arme était un affront à l’humanité.

Les armes biologiques sont un danger clair et présent, a-t-il souligné, ajoutant que le renforcement de la Convention sur les armes biologiques est plus important que jamais.

Le Secrétaire général a appelé à une action dans trois domaines spécifiques.  Il importe, premièrement, de donner du mordant aux dispositions de la Convention en matière de responsabilité afin de garantir que les avancées scientifiques ne soient pas exploitées à des fins hostiles.  En deuxième lieu, il convient selon lui de mettre à jour notre réflexion sur la vérification et la conformité pour répondre aux menaces d’aujourd’hui.  Enfin, il faut donner à la Convention les ressources financières et humaines accrues dont elle a besoin pour mener à bien son important travail.

La Conférence d’examen se poursuit jusqu’au milieu du mois prochain.

Éthiopie

Les entités humanitaires de l’ONU ont constaté des améliorations progressives mais tangibles de l’accès à la région du Tigré, en Éthiopie, à la suite des récents accords de cessation des hostilités.  Depuis la mi-novembre, les livraisons d’aide ont commencé à se déplacer dans le Tigré, notamment à Mekelle, le long des couloirs de Semera et de Kombolcha, et dans d’autres parties de la région, notamment à Amhara, via le long du couloir de Gondar.  Les vols humanitaires pour le personnel ont repris à destination de Mekelle et ont commencé vers Shire.

Entre le 15 et le 24 novembre, plus de 450 camions transportant de l’aide fournie par le Gouvernement, l’ONU et des ONG sont arrivés au Tigré.  Il s’agit en majorité d’une aide alimentaire ainsi que de fournitures médicales et agricoles.  Du carburant et de l’argent liquide ont également été apportés.

Ces livraisons ne représentent toutefois qu’une petite part de ce qui est réellement nécessaire pour répondre aux immenses besoins de la zone.  Plus de cinq millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire et environ 30% des enfants souffrent de malnutrition aiguë.  Il est essentiel de soutenir et de renforcer ces mouvements pour s’assurer que la nourriture et les autres articles nécessaires peuvent atteindre tous ceux qui en ont besoin.

L’accès à la plupart des régions voisines d’Amhara et d’Afar s’est également amélioré ces dernières semaines.  Avec ses partenaires, l’ONU fournit de la nourriture et d’autres formes d’assistance, notamment aux personnes déplacées et à celles qui sont revenues.  Cependant, elle doit être en mesure d’intensifier ce travail pour aider tous ceux qui en ont besoin.

En outre, l’Éthiopie connaît une sécheresse historique, tandis qu’une épidémie de choléra est en cours dans la zone Bale d’Oromia et la zone Liban de la région Somali.  Près de 500 personnes ont été touchées, 20 en sont mortes et des centaines de milliers d’autres restent à risque.  Avec ses partenaires, l’ONU fournit une assistance en matière de santé, d’eau et d’assainissement.

Les personnels humanitaires notent que le conflit dans l’ouest d’Oromia continue également de chasser des personnes de chez elles et entrave la capacité de l’ONU à fournir de l’aide.

Ukraine

La Coordonnatrice des opérations humanitaires en Ukraine, Mme Denise Brown, s’est rendue ce week-end à Kherson et Mykolaïv, dans le sud du pays, pour évaluer la situation humanitaire dans ces deux villes, rencontrer les autorités et suivre la réponse apportée par les organisations humanitaires.

Depuis le début de la guerre et jusqu’à récemment, Mykolaïv a été bombardée presque quotidiennement, privant les quelque 250 000 personnes restées dans la ville de l’approvisionnement en eau et d’autres services essentiels.  Maintenant que les lignes de front s’éloignent de la ville, les autorités locales affirment être en mesure de commencer à réparer le système d’alimentation en eau.

La situation reste cependant critique et la ville continue d’accueillir ces derniers jours des personnes fuyant Kherson, ce qui est une tendance depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine.

Mme Brown indique que, dans le but d’aider les habitants de Mykolaïv et les personnes qui arrivent d’ailleurs, les organisations humanitaires, soutenues par les donateurs, se rassemblent et mettent tout en œuvre pour aider les autorités à préparer la ville à l’hiver.  Certains points de chauffage ont déjà été installés à Mykolaïv pour aider les personnes qui ne peuvent pas chauffer leur maison.  Les travailleurs humanitaires livrent des fournitures et des générateurs pour rendre ces lieux fonctionnels.

À Kherson, Mme Brown a vu à quel point les fournitures fournies par l’ONU et ses partenaires, depuis que le gouvernement a repris le contrôle de la ville, ont été un apport essentiel pour la population locale.  L’ONU espère qu’avec le soutien des autorités, elle sera en mesure de couvrir les besoins de base des personnes qui sont restées dans la ville.  Pour cela, il lui faut parvenir à maintenir le niveau d’aide envoyé ces deux dernières semaines.

La situation de l’eau, du chauffage et de l’électricité reste cependant désastreuse, bien que l’approvisionnement en électricité soit progressivement rétabli.

L’ONU reste préoccupée par le sort des civils en Ukraine, surtout à l’approche de l’hiver.  Elle s’efforce d’aider ces populations avec des services et des fournitures afin de s’assurer qu’elles peuvent être protégées et se réchauffer pendant ces mois difficiles.

Le soutien financier des donateurs à la réponse humanitaire en Ukraine a été extraordinaire –l’ONU les en remercie- avec 3,1 milliards de dollars reçus sur les 4,3 milliards de dollars de l’appel éclair lancé en 2022.  Afin de maintenir l’élan de la réponse et la continuité des opérations destinées à soutenir les personnes à travers l’Ukraine au cours de ces mois d’hiver, un financement continu est évidemment essentiel.

République centrafricaine

Ce week-end, le Secrétaire général a fermement condamné l’attaque qui a eu lieu jeudi dernier sur l’aérodrome d’Obo, dans le sud-est de la République centrafricaine, et qui a entraîné la mort d’un Casque bleu marocain.

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a ouvert une enquête pour établir les faits. 

Le Secrétaire général exprime ses plus sincères condoléances à la famille du Casque bleu décédé ainsi qu’au Royaume et au peuple du Maroc. 

République démocratique du Congo

La troisième série de consultations du processus de paix de Nairobi a commencé aujourd’hui au Kenya.  Aujourd’hui, la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo) a fourni un appui opérationnel aux consultations en véhiculant à Goma des représentants de groupes armés et des dirigeants locaux de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, pour faciliter leur participation. 

La Mission et le Bureau de l’Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs ont exprimé leur appui au processus et continueront de travailler avec toutes les parties prenantes concernées pour trouver des solutions politiques afin de rétablir la paix dans l’est de la République démocratique du Congo.  Ils estiment que ces consultations peuvent ouvrir la voie aux groupes armés congolais pour s’engager dans le Programme national de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation. 

Et au cours du week-end, le Secrétaire général s’est félicité du « Mini-Sommet sur la paix et la sécurité dans la région orientale de la RDC », qui s’est tenu à Luanda (Angola) la semaine dernière, le 23 novembre, à l’invitation du Président João Lourenço, et des décisions prises par les dirigeants régionaux pour établir un cessez-le-feu et effectuer le retrait du M23 des zones occupées. 

Le Secrétaire général joint sa voix aux signataires du Communiqué final pour appeler tous les groupes armés congolais et étrangers à déposer immédiatement les armes et à entrer dans les processus respectifs de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement, le cas échéant. 

Comme demandé par les signataires du Communiqué, le Secrétaire général a réitéré la disponibilité de la MONUSCO à appuyer pleinement la mise en œuvre de toutes les dispositions relevant de son mandat, ainsi que la volonté de se coordonner avec la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est pour soutenir la mise en œuvre rapide du mécanisme de vérification ad hoc établi dans le cadre de la feuille de route de Luanda et pour continuer à aider le processus de Nairobi. 

Moyen-Orient

Ce matin, M. Tor Wennesland, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a fait un exposé devant le Conseil de sécurité.  Il a déclaré qu’après des décennies de violence persistante, d’expansion illégale des colonies, de négociations dormantes et d’occupation croissante, le conflit atteint à nouveau un point d’ébullition. 

Il a déclaré que les niveaux élevés de violence en Cisjordanie occupée et en Israël ces derniers mois, y compris les attaques contre les civils israéliens et palestiniens, l’utilisation accrue d’armes et la violence liée aux colons, ont causé de graves souffrances humaines. 

Venezuela

Au cours du week-end, le Secrétaire général a fait une déclaration sur le Venezuela.  Il s’est félicité de l’accord annoncé par le Gouvernement et la Plateforme unitaire du Venezuela à Mexico pour allouer des ressources de l’État à des initiatives de santé, d’alimentation, d’éducation et d’électricité, qui fournissent une protection sociale et une aide humanitaire à la population. 

Il a également pris note de la demande d’assistance des Nations Unies formulée par les parties et a exprimé l’engagement de l’ONU à les soutenir dans la mise en œuvre de l’accord, conformément aux mandats et autorités pertinents des Nations Unies. 

Malawi

L’équipe des Nations Unies au Malawi, dirigée par la Coordonnatrice résidente par intérim, Mme Maria do Valle Ribeiro, a lancé aujourd’hui une campagne pour soutenir les autorités dans leur réponse à l’épidémie de choléra.  Près de 10 000 cas de choléra ont été confirmés à ce jour, faisant près de 300 morts. 

Par l’intermédiaire du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’approbation a été obtenue pour 2,9 millions de doses de vaccin oral contre le choléra afin de protéger les personnes les plus à risque.  L’OMS aide également les autorités à former des agents de santé en ciblant les 14 districts les plus touchés.  L’ONU espère atteindre 400 formateurs, 2 500 vaccinateurs et plus de 5 000 bénévoles.  Pour sa part, l’UNICEF diffuse des messages sur la prévention, le traitement et les soins à 2,5 millions de personnes à travers le pays par le biais des médias locaux.

VIH – enfants et adolescents

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a publié, aujourd’hui, son dernier aperçu mondial sur les enfants et le VIH/sida, qui indique qu’environ 110 000 enfants et adolescents sont morts de causes liées au sida en 2021.  L’UNICEF a noté que 310 000 autres ont été nouvellement infectés, ce qui porte le nombre total de jeunes vivant avec le VIH/sida à 2,7 millions.

À l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le VIH/sida, l’UNICEF avertit que les progrès en matière de prévention et de traitement du VIH chez les enfants, les adolescents et les femmes enceintes ont pratiquement stagné au cours des trois dernières années, de nombreuses régions n’ayant toujours pas atteint la couverture pré-COVID-19.  Cela vient s’ajouter à un écart existant et croissant de traitement entre les enfants et les adultes.

L’UNICEF prévient qu’à moins de s’attaquer aux moteurs des inégalités, la fin au VIH/sida chez les enfants et les adolescents restera un rêve lointain.

Invité du point de presse

Demain, le Directeur du Bureau du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) à New York, M. César Núñez, qui sera l’invité du point de presse, fera le point sur la Journée mondiale de lutte contre le sida.

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