Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 13 juillet 2022
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Rencontre du Secrétaire général avec la presse
Cet après-midi le Secrétaire général a parlé à la presse des développement à Istanbul, avant de répondre à quelques questions.
Secrétaire général/Forum politique de haut niveau
Ce matin, le Secrétaire général a prononcé un discours au segment de haut niveau du forum politique de haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC).
Il a déclaré que notre monde est profondément en grand danger tout comme les objectifs de développement durable. Toutefois, a-t-il ajouté, nous ne sommes pas impuissants et nous avons beaucoup de mesures concrètes pour inverser la tendance. Il a souligné qu’il faut mettre fin aux guerres insensées et catastrophiques, lancer la révolution des énergies renouvelables et créer un nouveau contrat social. Il a aussi appelé les pays à conclure un nouveau contrat mondial pour rétablir l’équilibre entre pouvoir et ressources financières et permettre à tous les pays en développement d’investir dans les objectifs de développement durable.
République démocratique du Congo (RDC)/Maintien de la paix
Au cours d’une conférence de presse aujourd’hui, la Cheffe de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), Mme Bintou Keita, a fermement condamné les attaques dans le Nord-Kivu et l’Ituri et souligné la nécessité de maintenir la pression militaire sur les groupes armés.
La Mission continue activement d’atténuer les violences aux côtés de l’armée congolaise, en particulier dans la zone du pont de Kabindi et à Rumangabo, dans le territoire de Rutshuru, contrant le groupe M23 et assurant la sécurité des communautés locales.
Mme Keita a réitéré la nécessité pour le M23 et tous les groupes armés de déposer les armes sans condition et pour les communautés régionales et internationale de parler avec cohérence pour maintenir la sécurité et la stabilité dans l’est de la RDC. L’intensification des attaques a conduit les individus concernés à manifester pour la sécurité dans plusieurs parties du Nord-Kivu. En réponse, la Mission maintient le contact avec les parties prenantes locales pour atténuer les tensions et combattre la désinformation qui l’empêche de mener sa tâche de protection des civils.
République démocratique du Congo (RDC)
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) est profondément préoccupé par l’augmentation du nombre des attaques armées contre les civils dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, lesquelles ont causé la mort d’au moins 31 personnes et blessé plusieurs autres en moins d’une semaine. Hier, les groupes armés ont attaqué la ville de Beni au Nord-Kivu et tué au moins cinq civils.
Cette attaque intervient après celles que l’on a vues aussi hier dans plusieurs villages de la province de l’Ituri et celle du 8 juillet contre un centre de santé dans un village du territoire de Beni.
Ces attaques sont perpétrées alors que des milliers de gens sont forcés de fuir les combats entre l’armée congolaise et le groupe armé M23 dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.
Depuis le début de l’année, quelque 700 000 personnes ont dû fuir ailleurs dans le pays, faisant grimper le nombre des déplacés à plus de six millions.
L’OCHA appelle les parties au conflit à honorer leurs obligations, en vertu du droit international humanitaire et à protéger les personnes et infrastructures civiles.
Nigéria
Les partenaires humanitaires de l’ONU ont fourni une aide alimentaire et nutritionnelle à 26 000 personnes, la semaine dernière, dans la ville de Rann, dans le nord-est du pays. Cette ville constitue l’environnement le plus difficile pour les agents humanitaires dans la région. Elle a été le théâtre des attaques répétées des groupes armés non étatiques qui ont causé des centaines de morts parmi les civils, les déplacés et les agents humanitaires. Les agences humanitaires ont été forcées de réduire leur présence ces dernières années.
Par exemple, un important partenaire de la santé a suspendu son travail à Rann, le mois dernier, compte tenu du risque élevé des attaques contre les civils et les biens humanitaires.
En pleine saison sèche, quelque 4,1 millions ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence dans les États de Borno, d’Adamawa et de Yobe dans le nord-est du Nigéria. Compte tenu de la pénurie de fonds, seulement 1,2 million de personnes avaient reçu une aide alimentaire à la fin du mois de mai.
Les agences humanitaires ont aidé quelque 1,8 million de personnes au premier trimestre de cette année, malgré le fait que le Plan de réponse humanitaire de 1,1 milliard de dollars pour 2022 ne soit financé qu’à moins de 25%.
L’équipe de pays des Nations Unies, dirigée par le Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire, M. Matthias Schmale, aide toujours le Gouvernement à riposter à la pandémie de COVID-19. L’équipe a contribué à la fourniture de soins de santé à plus de 125 000 membres des communautés vulnérables dans l’État de Borno, tout en mettant en œuvre des initiatives de communication des risques, y compris le travail en cours contre la fistule obstétrique dont souffrent près de 68 000 personnes.
Sur le front socioéconomique, le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) a aidé plus d’un million de petits exploitants à protéger et booster leur production, alors que le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a maintenu son appui aux services de santé sexuelle et reproductive.
Pour sa part, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a établi un partenariat avec l’Union européenne pour assurer l’application de la justice criminelle au terrorisme et à l’extrémisme violent, contribuant à l’examen par les procureurs fédéraux de près de 2 900 cas et en conséquence, à la libération de 1 800 adultes et 580 enfants détenus, ainsi qu’au renvoi de 230 cas devant la Haute Cour fédérale. Enfin, le Centre d’information des Nations Unies a formé plus de 300 journalistes, dont 37% de femmes, aux objectifs de développement durable.
Afghanistan
Le Bureau de la coordination de l’aide humanitaire (OCHA) a indiqué aujourd’hui que le taux des inondations s’est accru cette dernière semaine. Depuis le 5 juillet, les inondations ont tué 39 personnes dont 9 enfants, dans cinq provinces. Quelque 2 900 habitations ont été endommagées ou détruites.
Les partenaires humanitaires ont mobilisé des ressources pour répondre aux besoins. Ils se concentrent sur l’aide alimentaire d’urgence.
L’agence météorologique nationale a prévu des orages et de lourdes pluies pour la semaine prochaine dans les régions du sud-est et de l’est qui s’attaquent déjà à l’impact du séisme du 22 juin dernier.
Dans la province de Bamyan, les agences humanitaires continuent de porter assistance aux déplacés qui ont fui les combats dans la province de Balkhab, dans le nord du pays. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a fourni des tentes et autres articles alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué de la nourriture à plus de 2 000 personnes.
Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a offert soins de santé, protection et aide nutritionnelle à plus de 500 personnes.
Ukraine/Réfugiés
Le HCR a publié aujourd’hui un rapport qui montre que la majorité des réfugiés d’Ukraine espèrent retourner chez eux aussi vite que possible. Toutefois, les deux tiers environ devraient rester dans leur pays d’accueil jusqu’à la fin des hostilités et l’amélioration de la situation sécuritaire.
Le rapport montre que les réfugiés ne cessent d’exprimer leurs préoccupations face à l’avenir, compte tenu d’une guerre qui les empêche de faire des plans à long terme.
Le travail du HCR pour aider les réfugiés et les déplacés complète celui du Gouvernement, de l’ONU et des ONG partenaires. Depuis le mois de février, le HCR a aidé plus de 1,5 million de personnes dans toute l’Ukraine, élargissant les programmes de protection, de logement et d’aide, en particulier au profit de ceux vivent dans les zones le plus durement touchées par la guerre. Les efforts se portent en ce moment sur la préparation à l’hiver.
Holocauste
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a publié aujourd’hui un rapport sur la distorsion et le déni de l’Holocauste sur les réseaux sociaux. Le rapport, élaboré en partenariat avec le Congrès juif mondial, révèle que ces contenus blessants sont sur tous les réseaux mais que la modération et l’éducation permettent de réduire considérablement ce phénomène.
Le rapport se concentre sur quatre plateformes: Facebook, Instagram, Telegram, TikTok et Twitter, et démontre que la distorsion et le déni de l’Holocauste sont particulièrement inquiétants sur Telegram, une plateforme connue pour son manque de modération et ses directives pour le moins vagues aux usagers. Près de la moitié des contenus sur cette plateforme nie et déforme les faits. En revanche, sur les plateformes modérées, le déni et la distorsion sont présents mais beaucoup moins, soit 19% des contenus liés à l’Holocauste sur Twitter, 17% sur TikTok, 8% sur Facebook et 3% sur Instagram.
Conférences de presse
M. Ahsan Iqbal, Ministre du plan, du développement des initiatives spéciales du Pakistan, a donné une conférence de presse aujourd’hui sur le forum politique de haut niveau sur le développement durable.
Demain, ce sera au tour du père Francisco de Roux, Président de la Commission Vérité de la Colombie, de parler à la presse.