En cours au Siège de l'ONU

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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 6 avril 2022

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Groupe des Championnes et champions des objectifs de développement durable 

Le Secrétaire général a nommé aujourd’hui la Première Ministre de la Barbade, Mme Mia Amor Mottley, et le Premier Ministre du Canada, M. Justin Trudeau, coprésidents du Groupe des Championnes et champions des objectifs de développement durable. 

Les deux Premiers Ministres travailleront aux côtés des Championnes et champions des ODD pour soutenir le Secrétaire général et renforcer l’ambition et l’action mondiales afin de tenir la promesse des ODD. 

Alors que le temps presse et que de multiples crises ne cessent de nous faire dérailler, le Secrétaire général a déclaré que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour atteindre les ODD.  Il a ajouté qu’il est ravi que la Première Ministre Mottley et le Premier Ministre Trudeau aident à diriger le plaidoyer pour y parvenir. 

Le Secrétaire général a remercié les anciens Coprésidents, le Président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo du Ghana et l’ancienne Première Ministre norvégienne Erna Solberg.  Ils ont dirigé le groupe depuis 2016 et 2014, respectivement, et continueront de rester engagées en tant que coprésidents du groupe des Championnes et champions émérites des ODD, un groupe d’anciens défenseurs qui continuent de soutenir la réalisation des ODD. 

Éthiopie

Le Secrétaire général salue les informations selon lesquelles des camions transportant de l’aide alimentaire et du carburant ont atteint le Tigré et l’Afar à la suite de la déclaration de la trêve humanitaire.

Le Secrétaire général appelle toutes les parties à maintenir l’élan et à tenir leurs engagements pour faciliter la fourniture d’une aide humanitaire à toutes les personnes dans le besoin.  Il réitère son appel au rétablissement des services publics au Tigré, notamment les services bancaires, l’électricité et les télécommunications, ainsi que l’accès commercial.

Les Nations Unies réitèrent leur engagement inébranlable à soutenir un avenir pacifique et prospère pour tous les Éthiopiens.

Somalie

Le Secrétaire général se félicite de la création récente de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS).  Il réitère l’engagement indéfectible des Nations Unies envers la Somalie et exprime son plein soutien à l’ATMIS et aux forces de sécurité somaliennes dans leur lutte continue contre les Chabab.

Le Secrétaire général exhorte tous les partenaires à assurer de toute urgence un financement durable et prévisible pour l’ATMIS et des ressources pour les forces de sécurité somaliennes à l’appui de la transition sécuritaire du pays.  Il se réjouit de travailler en étroite collaboration avec l’Union africaine, le Gouvernement fédéral somalien et tous les partenaires pour soutenir un transfert progressif des responsabilités en matière de sécurité aux forces de sécurité somaliennes.

Le Secrétaire général rend hommage aux réalisations importantes de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) au cours des 15 dernières années.  Il exprime sa gratitude aux pays contributeurs de troupes et de police de l’AMISOM pour leur engagement à faire progresser la paix en Somalie, et rend hommage à ceux qui ont consenti le sacrifice ultime.

Ukraine

Suite à sa mission en Russie, le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, est en route pour l’Ukraine, où il espère rencontrer de hauts responsables du Gouvernement pour explorer les possibilités de pauses humanitaires. 

En ce qui concerne le financement, les donateurs ont fourni 50 millions de dollars supplémentaires pour soutenir le travail humanitaire essentiel en Ukraine.  Alors que 58% des 1,1 milliard de dollars demandés dans le cadre de l’appel humanitaire éclair ont maintenant été reçus, des fonds supplémentaires seront nécessaires pour aider les personnes dont la vie a été bouleversée par la guerre. 

Les agences humanitaires indiquent que sur le terrain, plus de six millions d’hommes, de femmes et d’enfants en Ukraine luttent chaque jour pour accéder à l’eau, un besoin humain essentiel. 

L’endommagement des infrastructures a laissé plus de 1,4 million de personnes dans le pays sans accès à l’eau potable, principalement dans les oblasts de Louhansk et Donetsk, mais aussi dans certaines parties de Kharkiv, Soumy, Tchernihiv et Mykolaïv.  Selon les estimations récentes de l’ONU et ses partenaires, 4,6 millions de personnes supplémentaires ont un accès limité à l’eau ou dépendent de sources dangereuses. 

Dans la ville de Lozova, dans l’oblast de Kharkiv, plus de 60 000 personnes ont été coupées de l’approvisionnement en eau et 40 000 autres de l’électricité depuis le 2 avril, à la suite de l’endommagement des infrastructures dus à d’intenses combats. 

Au cours des derniers jours, l’ONU et ses partenaires ont reçu des informations faisant état d’une augmentation des combats, des bombardements et des affrontements dans la région du Donbass à l’est, ainsi que dans les oblasts du sud de l’Ukraine. 

Les affrontements continuent d’affecter les zones résidentielles et d’endommager les infrastructures essentielles, ce qui empêche les personnes bloquées dans les villes encerclées d’accéder à des approvisionnements vitaux ou d’évacuer en toute sécurité.  Le manque d’accès empêche l’ONU de vérifier ces informations. 

Les combats empêchent également l’aide indispensable d’atteindre ceux qui en ont le plus besoin.  Marioupol, Kherson, Mykolaïv et les régions des oblasts de Louhansk et Donetsk sont les zones les plus touchées. 

À Mykolaïv, des bombardements auraient endommagé un hôpital pour enfants, un orphelinat et un centre d’oncologie il y a deux jours. 

De son côté, la Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la prévention du génocide, Mme Alice Wairimu Nderitu, a exprimé sa consternation et sa condamnation face aux événements inquiétants de Boutcha, y voyant des signes très graves que de possibles crimes de guerre auraient été commis.  La Conseillère spéciale s’est faite l’écho des appels du Secrétaire général et d’autres responsables de l’ONU pour un cessez-le-feu immédiat et une enquête efficace et indépendante pour établir la responsabilité pénale du meurtre de civils dans cette localité. 

Dans le même temps, la Conseillère spéciale a alerté de l’impact de cette crise dans d’autres régions d’Europe.  Plus précisément, elle a appelé tous les acteurs en position de responsabilité à renforcer les efforts de prévention dans la région des Balkans occidentaux, car le douloureux héritage du passé pourrait être exacerbé par la dynamique de détérioration associée au conflit en cours en Ukraine. 

Bosnie-Herzégovine 

Alors que la Bosnie-Herzégovine marque les 30 ans du siège de Sarajevo, l’équipe des Nations Unies réitère l’importance d’assurer justice et réparation pour les victimes, les survivants et les membres de leur famille. 

D’une durée de près de quatre ans, le siège a été le plus long depuis la Seconde Guerre mondiale.  Plus de 11 000 hommes et femmes et 1 600 enfants ont perdu la vie rien qu’à Sarajevo. 

La Coordonnatrice résidente de l’ONU en Bosnie-Herzégovine, Mme Ingrid Macdonald, a rencontré des associations de survivants à travers le pays et continue de souligner l’importance de contrer le déni des atrocités et la glorification des criminels de guerre.  Elle a indiqué qu’une telle rhétorique perpétue la souffrance des survivants et des familles des victimes et n’a pas sa place dans une société démocratique. 

Mme Macdonald réitère son appel aux dirigeants politiques et aux autorités du pays pour qu’ils prennent des mesures afin de prévenir et combattre toutes les manifestations de haine et de discrimination, ainsi que pour veiller à ce que l’ensemble des habitants de Bosnie-Herzégovine vivent dans un environnement de compréhension mutuelle, de respect et de dignité. 

Sahel

Les agences humanitaires indiquent que les besoins dans toute la région du Sahel ont atteint des niveaux sans précédent en raison de l’escalade des conflits, des changements climatiques, de la montée de l’insécurité alimentaire et du prix record des denrées alimentaires.

Au total, plus de 30 millions d’hommes, de femmes et d’enfants au Sahel auront besoin d’assistance et de protection en 2022.

La guerre en Ukraine va aggraver les souffrances des Sahéliens en faisant grimper encore plus les prix des denrées alimentaires et du carburant.  Les perturbations de l’approvisionnement provoqueront un nouveau choc des prix alors que les pays importateurs se bousculent pour s’approvisionner dans un marché qui se resserre.

Cette année, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime qu’au Sahel, plus de 18 millions de personnes seront confrontées à une grave insécurité alimentaire entre juin et août, le nombre le plus élevé enregistré depuis 2016.

Les civils pris au piège entre les groupes armés, les violences intercommunautaires et les opérations militaires sont souvent contraints de fuir leur foyer en quête de sécurité.  Selon les agences humanitaires, plus de six millions de personnes sont déracinées à travers le Sahel.  Les déplacements à grande échelle mettent à rude épreuve des services sociaux faibles et des ressources naturelles rares.

Les services de base essentiels, tels que l’éducation et la santé, sont gravement touchés.  Selon l’UNICEF, près de 6 000 écoles sont fermées, ce qui prive des millions d’enfants d’éducation, les mettant en danger d’être exploités et victimes d’abus.

L’année dernière, les organisations humanitaires ont levé 3 milliards de dollars pour le plan de réponse humanitaire pour les pays du Sahel et ont atteint plus de 28 millions de personnes.  Les niveaux de financement, cependant, ne correspondent pas aux besoins croissants, et au cours des cinq dernières années, aucun des plans de réponse humanitaire coordonnés par l’ONU à travers le Sahel n’a été financé à plus des deux tiers.

Six pays de la zone –à savoir le Cameroun, le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et le Nigéria– ont élaboré des plans de réponse pour cette année, qui cherchent à lever 3,8 milliards de dollars.  Trois mois après le début de l’année, les besoins humanitaires de la région ne sont financés qu’à hauteur de 10%.

République démocratique du Congo

Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général a fermement condamné l’attaque perpétrée contre des Casques bleus de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) à Bali, dans le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri, par des membres présumés de la milice de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO).  L’attaque a coûté la vie à un Casque bleu népalais.

Le Secrétaire général exprime ses plus sincères condoléances à la famille du Casque bleu décédé, ainsi qu’au Gouvernement et au peuple du Népal.

Hier, plus d’une semaine après les affrontements entre l’armée congolaise et le groupe armé M23 à Rutshuru, quatre agences onusiennes –à savoir le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM)- ainsi que des ONG ont finalement pu atteindre la localité de Rutshuru pour livrer des vivres, des articles non alimentaires et des médicaments.

Cependant, le personnel de l’ONU sur le terrain indique que des affrontements ont éclaté ce matin, obligeant à retarder la distribution de l’aide.  La distribution commencera dès que la situation sécuritaire le permettra.

Alors que les affrontements sporadiques se poursuivent, l’ONU et ses partenaires humanitaires appellent à un accès sans entrave aux zones touchées pour fournir une réponse d’urgence à des milliers de personnes, dont la situation pourrait encore se détériorer si l’aide est retardée en raison de l’insécurité.

Soudan du Sud

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) salue le lancement, hier, du Processus consultatif national pour la création de la Commission vérité, réconciliation et apaisement.  La MINUSS indique que celle-ci démontre un engagement envers la justice, la responsabilité, la réconciliation et l’apaisement.

Le lancement d’hier fait suite à la décision prise le 3 avril par les signataires de l’Accord de paix revitalisé d’unifier les structures de commandement des forces de sécurité.

L’ONU encourage vivement toutes les parties à canaliser ce nouvel élan vers l’achèvement des objectifs restants de l’Accord de paix.  La MINUSS espère que cela contribuera à garantir la tenue en temps voulu d’élections libres et équitables, ce qui est crucial compte tenu de la résurgence de la violence infranationale au Soudan du Sud et de l’augmentation des besoins humanitaires.

Yémen

L’Envoyé spécial pour le Yémen, M. Hans Grundberg, s’est adressé à la presse à Amman, aujourd’hui, et a noté le début de la première trêve nationale au Yémen depuis six ans.  Il a déclaré qu’il s’agissait d’un moment à la fois précieux et précaire et d’une occasion rare de progresser vers une solution politique dans le contexte d’une guerre longue et brutale.

Depuis le début de la trêve, a indiqué M. Grundberg, nous avons constaté une réduction significative de la violence.  Cependant, des informations font état de certaines activités militaires hostiles, en particulier autour de Mareb, ce qui est préoccupant.  L’Envoyé spécial a fait savoir que l’ONU mettait actuellement en place un mécanisme de coordination avec les parties pour maintenir des canaux de communication ouverts et aider à la désescalade.

Il a ajouté que le Gouvernement du Yémen a libéré, vendredi, à la veille de la trêve, deux navires de carburant en signe de bonne volonté très apprécié.  Deux autres navires transportant du carburant ont été libérés aujourd’hui. 

Entre-temps, a dit M. Grundberg, les préparatifs sont en cours pour le premier vol commercial qui décollera de Sanaa.  Le Bureau de l’Envoyé spécial se prépare également pour une réunion pour rassembler les parties afin qu’elles s’entendent sur l’ouverture des routes à Taëz et ailleurs.

Journée internationale du sport au service du développement et de la paix

La Journée internationale du sport au service du développement et de la paix est célébrée aujourd’hui avec pour thème « Assurer un avenir durable et pacifique pour tous: la contribution du sport ».

Lors d’un événement organisé ce matin au Siège, la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, a déclaré que le sport promeut le respect et l’égalité, et qu’il fournit également une plateforme pour lutter contre les menaces mondiales comme les changements climatiques, les événements et ligues sportifs majeurs, les athlètes et les fans ayant le potentiel d’être de puissants défenseurs de cette cause.  Elle a également affirmé que l’industrie du sport doit faire preuve de leadership en réduisant son empreinte carbone et en promouvant des solutions vertes et accessibles.

Invité du point de presse

Demain, le Coordonnateur des opérations humanitaire pour le Yémen, M. David Gressly, sera l’invité du point de presse.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.