Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 18 décembre 2020
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Nigéria
Le Secrétaire général se félicite de la libération, le 17 décembre, de certains des enfants enlevés le 11 décembre dans une école secondaire de l’État de Katsina, au Nigéria. Il salue les mesures rapides prises par les autorités nigérianes pour sauver les enfants et appelle à la libération immédiate et inconditionnelle des enfants qui n’ont pas encore été relâchés. Il souligne l’importance d’apporter le soutien sanitaire et psychosocial nécessaire aux enfants libérés et à leurs familles.
Le Secrétaire général appelle à redoubler d’efforts pour protéger les écoles et les établissements d’enseignement dans le pays et réitère la solidarité et l’engagement des Nations Unies à soutenir le Gouvernement et le peuple nigérians dans leur lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime organisé.
L’UNICEF a également publié une déclaration au sujet de la libération de ces enfants.
Allemagne
Ce matin, le Secrétaire général s’est adressé aux membres du Bundestag.
Dans son discours, que le Secrétaire général a prononcé en allemand -une première pour lui-, M. António Guterres a souligné à quel point la pensée, la vision et le leadership allemands ont contribué à façonner sa vie politique. Il a félicité l’Allemagne d’être un pilier du multilatéralisme, soulignant qu’il était évident que les défis mondiaux nécessitent des solutions mondiales. Il a cependant noté que nous sommes confrontés à un déficit de coopération internationale et que, dans de nombreux endroits, l’esprit des gens se referme.
Alors que nous nous tournons vers l’avenir, a-t-il dit, nous avons besoin d’un multilatéralisme qui donne des résultats, et d’une réforme des structures de gouvernance qui soit fondée sur les réalités actuelles et axée vers l’avenir et non pas figée dans le monde d’il y a 75 ans.
Le Secrétaire général s’est entretenu avec la presse allemande après sa rencontre virtuelle avec la Chancelière, Mme Angela Merkel. Il a déclaré que cette année, la coopération internationale avait été mise à rude épreuve comme jamais auparavant. Mais grâce à une action décisive, la Chancelière et l’Allemagne ont aidé à montrer au monde ce à quoi ressemble la solidarité mondiale.
Il a salué le leadership de l’Allemagne, tant au niveau national qu’international, pour relever le défi de la COVID-19, ainsi que pour son généreux soutien à l’Accélérateur ACT pour développer des outils de lutte contre la pandémie.
Il a également remercié l’Allemagne d’avoir guidé l’Union européenne vers une ambition climatique renforcée et un budget plus vert.
Le Secrétaire général a indiqué avoir discuté d’un certain nombre de situations de crise avec la Chancelière, notamment de la Libye, où la Chancelière et l’Allemagne ont joué un rôle central pour établir la paix. « Dans l’ensemble, nous avons appris à nous fier à la position de principe et au leadership de l’Allemagne », a-t-il déclaré.
Éthiopie
Les agences humanitaires indiquent que, plus de six semaines depuis le début du conflit au Tigré, de nombreuses personnes dans la région n’ont toujours pas reçu d’assistance, malgré quelques livraisons récentes et limitées de certaines agences onusiennes.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a livré une aide dans les zones frontalières du Tigré et le Programme alimentaire mondial (PAM) a envoyé des vivres dans les camps du Tigré.
L’ONU continue de demander un accès immédiat et sans entrave à toutes les zones où des personnes ont été touchées par les combats.
Les agences humanitaires signalent que bien que l’électricité et les télécommunications fonctionnent par intermittence à Mekele, la capitale du Tigré, les habitants de nombreuses autres parties de la région n’ont toujours pas accès à la nourriture, à l’eau, aux espèces, à l’électricité et aux télécommunications.
Au Soudan voisin, entre 200 et 300 réfugiés continuent d’arriver chaque jour en provenance de l’Éthiopie. À la date d’hier, près de 51 100 réfugiés avaient traversé la frontière à la recherche de sécurité et d’assistance.
Libye
La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) condamne les récentes menaces proférées par des groupes armés contre la National Oil Corporation et sa filiale, la Brega Petroleum Marketing Company basée à Tripoli. La National Oil Corporation est et doit rester une institution unifiée, indépendante et apolitique qui travaille dans l’intérêt de tous les Libyens. Ces actions peuvent constituer une violation des résolutions du Conseil de sécurité et les responsables peuvent faire l’objet de sanctions.
La MANUL ajoute que la production pétrolière de la Libye a déjà subi de graves revers en 2020 en raison du blocus pétrolier prolongé, qui a été levé il y a seulement trois mois, et qui a entraîné une perte irrémédiable de 11 milliards de dollars en ventes.
Somalie
L’ONU a acheminé par avion des fournitures destinées à des milliers de personnes dans la région du Puntland, en Somalie, qui ont été touchées par le cyclone Gati, le cyclone tropical le plus violent jamais enregistré dans le pays.
Le cyclone Gati a touché terre à la fin du mois dernier, déversant deux années de pluie en quelques jours seulement. Plus de 180 000 personnes ont été touchées et quelque 42 000 personnes ont été déplacées de leurs foyers.
Au cours des 35 dernières années, la Somalie a été touchée par 15 tempêtes tropicales et cyclones, ainsi que par des crues soudaines. Les événements météorologiques extrêmes font partie d’un schéma mondial caractérisé par des tempêtes plus violentes causées par les changements climatiques et le réchauffement des océans.
Le cyclone Gati a provoqué une urgence humanitaire en Somalie qui vient aggraver les défis existants liés notamment au conflit, à la pandémie de COVID-19 et aux criquets pèlerins.
Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) fournit des articles -notamment des moustiquaires, des lampes solaires et des couvertures- à 36 000 personnes dans la région durement touchée de Bari.
République démocratique du Congo
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, a achevé, aujourd’hui, sa mission d’une semaine en République démocratique du Congo (RDC) par une visite à Sake, près de Goma. La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) y a construit un camp d’isolement pour permettre la rotation des contingents dans le contexte de la COVID-19.
Pendant son séjour en RDC, M. Lacroix s’est rendu dans deux localités éloignées de l’est du pays. Il est allé à Pinga, au Nord-Kivu, où la population est affectée par les combats entre deux factions d’un groupe armé, le Nduma défense du Congo-Rénové/Guidon (NDC-R). Il s’est également rendu à Roe, en Ituri, où des milliers de personnes déplacées se sont rassemblées autour d’une base temporaire de la MONUSCO pour fuir les violences intercommunautaires.
M. Lacroix a réaffirmé l’engagement de la Mission de protéger les civils congolais, tout en notant la nécessité de continuer à travailler sur les causes profondes du conflit et d’appuyer la réconciliation communautaire. Lors de ses rencontres avec les gouverneurs des deux provinces, les autorités locales et la société civile, il a déclaré que la MONUSCO continuerait de soutenir le peuple congolais dans ses efforts visant à rétablir l’autorité de l’État et à construire un pays plus stable et plus pacifique.
Avant de se rendre dans l’est, le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix se trouvait à Kinshasa, où il a rencontré le Président de la RDC, M. Félix Tshisekedi, des représentants des partis politiques, ainsi que de la société civile, des droits de l’homme, des femmes et des groupes religieux.
Dans le contexte de la situation politique actuelle et de la pandémie mondiale de COVID-19, M. Lacroix a réitéré la nécessité d’identifier rapidement des solutions pour bâtir des institutions stables et fonctionnelles.
République centrafricaine
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) indique que la situation sécuritaire et politique est tendue dans le pays à l’approche élections générales, prévues le 27 décembre.
Tôt ce matin, des combattants armés, dont des membres présumés du groupe armé 3R, ont attaqué simultanément les villes de Bossembélé et de Yaloke, toutes deux situées au nord-ouest de Bangui. Le personnel de l’ONU sur le terrain a reçu des informations initiales faisant état d’échanges de tirs en cours entre les combattants et les forces de défense nationales.
Les Casques bleus ont déployé plusieurs membres de la force d’intervention rapide de Bouar, Bangui et Paoua vers la région.
La MINUSCA a également rencontré hier l’ancien Président François Bozizé. Il a réaffirmé qu’il n’incitait pas à la violence dans le pays.
La Mission dénonce toute alliance entre acteurs politiques, partis politiques et groupes armés qui pourrait menacer la stabilité nationale et la tenue d’élections pacifiques dans l’ensemble du pays.
Mozambique
L’ONU et ses partenaires ont lancé aujourd’hui un appel de 254 millions de dollars pour fournir, en 2021, une assistance et une protection urgentes à 1,1 million de personnes touchées par la violence, le conflit et l’insécurité à Cabo Delgado et dans les provinces avoisinantes.
Les agences humanitaires indiquent que la crise à Cabo Delgado s’est rapidement aggravée en 2020, les attaques et les combats obligeant les gens à quitter leur domicile. Près de 53 0000 personnes sont désormais déplacées à Cabo Delgado, Nampula et Niassa, soit près de cinq fois le nombre enregistré en mars 2020.
La Coordonnatrice de l’action humanitaire au Mozambique, Mme Myrta Kaulard, a fait part de ses préoccupations concernant le sort des enfants et des femmes. Elle a averti que les femmes et les filles sont exposées au risque d’enlèvement, de violence sexiste et d’exploitation, tandis que les garçons risquent d’être tués ou recrutés par des acteurs armés.
Pour sa part, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a indiqué aujourd’hui qu’il s’efforçait d’identifier et de répondre aux principaux besoins des personnes déplacées et des communautés d’accueil, et de veiller au respect des principes humanitaires internationaux de base. L’assistance fournie par le HCR aux populations déplacées en appui aux efforts du Gouvernement mozambicain comprend du matériel pour les abris, ainsi que des articles de première nécessité tels que des nattes, des couvertures, des ustensiles de cuisine et des lampes solaires.
Soudan du Sud
Une nouvelle analyse indique que 60% de la population du Soudan du Sud -soit quelque 7,2 millions de personnes- seront confrontées à une insécurité alimentaire aiguë sévère et auront besoin d’une aide urgente.
Selon le dernier rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, quelque 1,4 million d’enfants de moins de 5 ans devraient souffrir de malnutrition aiguë en 2021, le nombre le plus élevé enregistré depuis trois ans.
Le Coordonnateur de l’action humanitaire au Soudan du Sud, M. Alain Noudéhou, a déclaré que cette année avait été réellement difficile pour la population du pays, durement touchée par une deuxième année consécutive d’importantes inondations, des violences généralisées et les restrictions liées à la COVID-19.
Trois agences de l’ONU ont réclamé, aujourd’hui, un accès immédiat à certaines parties du comté de Pibor, dans l’État de Jonglei, où la population est à court de nourriture et confrontée à des niveaux de faim catastrophiques.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que leurs partenaires, intensifient leur action. Ils soulignent que l’aide humanitaire est nécessaire pour sauver des vies et éviter un effondrement généralisé des moyens de subsistance dans les zones difficiles d’accès.
Fidji
Le cyclone Yasa a touché terre, hier, aux Fidji, le plus fort à s’être abattu sur le pays depuis 2016.
Les agences humanitaires indiquent qu’au moins deux personnes ont été tuées et près de 23 500 personnes cherchent refuge dans les centres d’évacuation.
Des informations font état de fortes destructions d’infrastructures, de bâtiments et de zones agricoles.
L’ONU et ses partenaires appuient les évaluations initiales des besoins menées par le Gouvernement.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) soutient les télécommunications d’urgence, l’UNICEF fournit des fournitures nutritionnelles et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) travaille avec les autorités pour appuyer la gestion de l’information.
UNICEF / Vaccins
L’UNICEF se mobilise pour pouvoir transporter jusqu’à 850 tonnes de vaccins contre la COVID-19 par mois en 2021, si de telles quantités de vaccins deviennent disponibles.
Cela représente plus du double du poids moyen de vaccins que l’UNICEF transporte chaque mois.
La nouvelle évaluation du Fonds a examiné la capacité mondiale de fret aérien et les itinéraires de transport. Elle a conclu que les compagnies aériennes commerciales seraient en mesure de livrer des vaccins à presque tous les 92 pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure, qui font partie des 190 économies participant au Mécanisme COVAX, pour un coût estimé à 70 millions de dollars.
Criquets pèlerins
En début d’année, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé une campagne de sensibilisation et de financement pour aider à contrôler la recrudescence du criquet pèlerin dans la Corne de l’Afrique.
La FAO indique que la réponse a été très bonne jusqu’à présent: 200 millions de dollars ont été levés et plus de 1,3 million d’hectares infestés par les acridiens ont été traités dans 10 pays.
Cependant, des pluies saisonnières généralisées ont provoqué une augmentation considérable de la reproduction d’acridiens dans l’est de l’Éthiopie et en Somalie. Une nouvelle génération d’essaims de criquets pèlerins menace à présent d’affecter la sécurité alimentaire dans ces zones vulnérables.
La reproduction est également en cours des deux côtés de la mer Rouge, ce qui constitue une nouvelle menace pour l’Érythrée, l’Arabie saoudite, le Soudan et le Yémen. Face à cette situation, la FAO cherche à lever 40 millions de dollars supplémentaires pour accroître les activités de surveillance et de contrôle dans les pays les plus touchés -à savoir l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan et le Yémen- où plus de 35 millions de personnes sont déjà en situation d’insécurité alimentaire aiguë.
La FAO avertit que l’on ne doit pas considérer que la crise du criquet pèlerin est résolue. Si on baisse les bras, les nouveaux essaims annuleront tous les progrès réalisés précédemment.
Journée mondiale de la langue arabe
La Journée mondiale de la langue arabe, qui est célébrée aujourd’hui, vise à sensibiliser à l’histoire, à la culture et au développement de la langue grâce à un programme d’activités et d’événements spéciaux.
À cette occasion, le Secrétaire général a déclaré dans un message que nous apprécions la langue arabe, qui a été un catalyseur pour la production et la diffusion des connaissances et qui a contribué au transfert des connaissances scientifiques et philosophiques grecques et romaines vers l’Europe durant la Renaissance. Elle a également permis l’instauration d’un dialogue interculturel le long des routes terrestres et maritimes de la Route de la Soie, de la côte de l’Inde à la Corne de l’Afrique.
Journée internationale des migrants
La Journée internationale des migrants est célébrée aujourd’hui.
Dans un message, le Secrétaire général a indiqué qu’à cause de la pandémie de COVID-19, des millions et des millions de personnes ont connu la douleur d’être séparées de leur famille et de leurs amis, la précarité de l’emploi et la nécessité de s’adapter à une réalité nouvelle et inconnue.
Il a ajouté que nous avons également pris conscience de notre dépendance vis-à-vis de celles et ceux qui, trop souvent, sont invisibles dans la société.
Le Secrétaire général a indiqué que nous devons veiller à ce que les migrants, quel que soit leur statut juridique, soient pris en compte dans l’action entreprise par chaque pays pour lutter contre la pandémie, en particulier dans les programmes de santé, et notamment de vaccination.
Il a appelé la communauté internationale à profiter de la perspective du relèvement, après la pandémie, pour mettre en œuvre le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, repenser la mobilité humaine, permettre aux migrantes et migrants de relancer les économies dans leur pays et ailleurs, et édifier des sociétés plus inclusives et plus résilientes.