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Inondations au Pakistan: au-delà de l’assistance humanitaire en cours, le coût de la reconstruction sera énorme

AG/10971

Inondations au Pakistan: au-delà de l’assistance humanitaire en cours, le coût de la reconstruction sera énorme

20/8/2010
Assemblée généraleAG/10971
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

111e et 112e séances plénières – matin & après-midi


INONDATIONS AU PAKISTAN: AU-DELÀ DE L’ASSISTANCE HUMANITAIRE EN COURS, LE COÛT DE LA RECONSTRUCTION SERA ÉNORME


L’Assemblée générale achève son débat sur le renforcement des secours d’urgence, le relèvement, la reconstruction et la prévention


L’Assemblée générale a achevé aujourd’hui son débat sur le renforcement des secours d’urgence, le relèvement, la reconstruction et la prévention au lendemain des inondations qui ont dévasté le Pakistan, lors d’une réunion marquée par de nouvelles expressions de sympathie de la part des délégations et par l’annonce de nouvelles contributions.  Au-delà de l’urgence humanitaire actuelle, nombre de représentants ont aussi abordé les besoins de la reconstruction à venir, dont le coût a été jugé « énorme » par la Banque asiatique de développement, qui a proposé d’y jouer un rôle moteur.


Hier, l’Assemblée générale a adopté sans vote une résolution* par laquelle elle exhorte la communauté internationale à « apporter un appui total et une assistance au Gouvernement pakistanais dans ses efforts pour atténuer les effets dévastateurs des inondations et satisfaire les besoins de relèvement et de reconstruction à moyen et à long termes, et incite les États Membres à aider le Pakistan à satisfaire ensuite les besoins de relèvement et de reconstruction à moyen et à long termes ».


Les délégations qui ont pris la parole aujourd’hui ont renouvelé leurs expressions de sympathie et leurs condoléances aux Gouvernement et peuple du Pakistan, et ont insisté sur l’ampleur de la catastrophe qui frappe le pays.  Cette dernière exige que la communauté internationale assume ses responsabilités et vienne en aide au Pakistan, ont rappelé plusieurs délégués.  Dans une telle situation, aucun État ne peut y faire face seul et se passer de l’appui et de la solidarité de la communauté internationale, ont affirmé notamment les représentants de l’Indonésie et d’Haïti, deux États ravagés ces dernières années, l’un par le tsunami de décembre 2004, l’autre par le tremblement de terre du 12 janvier 2010.


Un grand nombre de délégations ont rappelé les mesures déjà prises par leur gouvernement, sous forme de contributions financières ou matérielles, et plusieurs ont annoncé une augmentation de leur aide initiale.


De nombreux représentants ont rappelé que l’aide d’urgence devrait être suivie d’un engagement à plus long terme de la communauté internationale en faveur de la réhabilitation et de la reconstruction du pays, alors même qu’on ne connaît pas encore l’étendue complète des dommages, qui ne pourront être évalués qu’après la décrue.  Le représentant de la Banque asiatique de développement a estimé que le relèvement exigerait des « engagements financiers énormes », en précisant que le soutien apporté par la Banque pour les deux prochaines années serait sans doute d’au moins 2 milliards de dollars.  Mettant comme d’autres l’accent sur la coordination de l’aide, le représentant a rappelé que la Banque avait acquis une solide expertise dans l’assistance au relèvement des pays asiatiques et affirmé qu’elle était prête à jouer un rôle moteur dans l’énorme tâche à venir.


Certains intervenants ont clairement expliqué que l’assistance humanitaire actuelle et l’aide à venir à la reconstruction avaient aussi pour objectif de garantir la stabilité démocratique du Pakistan. Le représentant de la France a ainsi déclaré qu’il faudrait aider les autorités pakistanaises à relever le défi de la reconstruction tout en continuant à s’engager dans la voie des réformes et de la lutte contre le terrorisme, et a replacé cette assistance dans un contexte régional: « Il en va également de la stabilité dans la région et de la réussite de notre action en Afghanistan », a-t-il affirmé.


Certains représentants, notamment ceux de Cuba et du Venezuela, ont tenu à rappeler leur attachement aux principes directeurs de l’action humanitaire tels qu’ils ont été réaffirmés dans la résolution 46/182 de l’Assemblée générale, à savoir la neutralité, l’humanité, l’impartialité et le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.


Plusieurs délégations ont vu dans les inondations sans précédent que subit actuellement le Pakistan un nouvel exemple de la fréquence  des catastrophes climatiques.  Le représentant de la Fédération de Russie a ainsi estimé que les enseignements qui seront tirés de l’expérience au Pakistan, devraient donner lieu à une réflexion sur le renforcement du rôle des Nations Unies dans la prévention et l’atténuation des catastrophes humanitaires.  Pour le représentant de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, il faut absolument traiter des effets des événements météorologiques extrêmes, toujours plus nombreux sur les plus vulnérables, et investir dans la réduction des risques et le renforcement de la résilience des communautés.  Le représentant du Bangladesh a estimé, pour sa part, qu’il était temps que la communauté internationale agisse pour répondre efficacement aux conséquences des changements climatiques.


En fin de séance, le représentant du Pakistan a rendu un hommage appuyé au Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, pour s’être rapidement rendu sur les lieux de la catastrophe, ainsi qu’au Président de l’Assemblée générale, M. Ali Abdusalam Treki, pour avoir organisé cette réunion.  Il a ensuite vivement remercié tous les pays qui avaient apporté leur aide et leur soutien.  C’est une catastrophe qui change le cours de l’histoire des États, a-t-il affirmé, en rappelant notamment que le Pakistan avait accepté l’aide de son voisin, l’Inde.



RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES


Suite des déclarations


M. FUAD Al-HINAI (Oman) a exhorté la communauté internationale à ne pas rester passive devant la catastrophe qui a frappé le Pakistan.  Il a rappelé que ce pays et le sien ont des liens historiques, fraternels et de voisinage.  Il a donc exprimé sa solidarité et sa sympathie au peuple pakistanais.  En consultation avec les autorités pakistanaises, a-t-il affirmé, le Sultanat d’Oman a apporté son plein appui et son assistance aux efforts du Gouvernement pakistanais.  En ce moment de détresse, « Oman est près de vous et vous souhaite un retour rapide à la normale, au développement et à la prospérité », a conclu le représentant en s’adressant au peuple pakistanais.


M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a estimé que les Nations Unies devraient rester au centre des efforts de la communauté internationale et a salué l’engagement personnel du Secrétaire général, ainsi que la présence de son Envoyé spécial pour l’aide au Pakistan.  Il a en outre rendu hommage aux équipes des Nations Unies et au personnel humanitaire.  Affirmant que la France était fière d’avoir développé au cours des années une « relation dense et confiante » avec le Pakistan, le représentant a déclaré que le dialogue exigeant de la France lui permet aujourd’hui d’aborder « toutes les questions » avec ses amis pakistanais, qui savent en retour qu’ils peuvent compter sur le soutien de la France pour relever les défis énormes auxquels ils doivent faire face.


M. de Rivière a rappelé que la France a déjà mobilisé 1,3 million d’euros au titre de son aide bilatérale pour fournir, nourriture, eau potable, abris et médicaments aux personnes qui en sont dépourvues, ce qui, a-t-il rappelé, est la priorité dans l’immédiat.  La France, a poursuivi le représentant, est également engagée par le biais de l’Union européenne.  La France apporte aussi une aide matérielle et a décidé d’envoyer un avion  transportant 70 tonnes de fret humanitaire.  Elle met des moyens de transport à la disposition des organisations non gouvernementales françaises qui apportent une aide d’urgence aux victimes.


La France est en outre prête à mobiliser des moyens militaires nationaux de transport stratégique pour l’acheminement de l’aide internationale dans le cadre du pont aérien prévu par l’OTAN, a ajouté le représentant.  Elle est enfin disposée à participer à la réflexion visant à améliorer les systèmes de prévention, d’anticipation et de gestion des risques naturels en Asie.  Au-delà de l’urgence, la communauté internationale doit s’engager rapidement et massivement dans la durée en faveur de la reconstruction, aux côtés du Gouvernement pakistanais, a affirmé M. de Rivière, qui a rappelé que les dommages causés aux infrastructures, à l’économie, aux services publics et aux moyens de communication ne pourront être pleinement évalués que lorsque les pluies auront cessé.  « Nous devons aider les autorités pakistanaises à relever le défi de la reconstruction tout en continuant à s’engager dans la voie des réformes et de la lutte contre le terrorisme, a poursuivi le représentant, qui a estimé qu’« il en va de la sécurité des habitants » du Pakistan, y compris des trois millions de personnes déplacées dans le nord-ouest du pays du fait du conflit avec les islamistes.  « Il en va également de la stabilité dans la région et de la réussite de notre action en Afghanistan », a-t-il ajouté.


La France est disposée à mobiliser son aide en ce sens, a assuré le représentant, qui a rappelé qu’elle avait annoncé, lors de la Conférence sur le Pakistan qui s’était tenue à Tokyo en avril 2009, une contribution de 300 millions de dollars, dont la moitié a déjà été engagée en faveur de projets de développement économique, notamment dans les secteurs de l’eau et de l’énergie.  Il a également souhaité que l’Union européenne commence à identifier les actions de reconstruction à mener.  L’Union européenne et le Pakistan entretiennent un partenariat global avec le Pakistan.  Il a enfin rappelé que la France reste mobilisée dans le cadre du Groupe des amis du Pakistan démocratique dont la prochaine réunion, prévue début octobre à Bruxelles, devrait être l’occasion de dresser un premier bilan des actions de reconstruction à mener et de s’assurer qu’elles s’inscrivent dans le cadre des réformes que le Gouvernement pakistanais doit continuer à engager.


M. JANNE TAALAS(Finlande) a déclaré qu’en 2010, son pays avait accordé 5,7 millions d’euros d’aide humanitaire au Pakistan, par le biais du système des Nations Unies ou des organisations non gouvernementales finlandaises.  Sur ce total, 4,4 millions d’euros sont consacrés à l’aide d’urgence aux victimes des inondations, a-t-elle expliqué.  Par ailleurs, la Finlande verse des contributions en tant que membre de l’Union européenne et par le biais des institutions multilatérales.  La Croix-Rouge finlandaise a déjà déployé son personnel sur place et FINCHURCHAid s’apprête, elle aussi, à envoyer du personnel dans le pays.  Enfin, la Finlande participe à la mission civilo-militaire de l’Union européenne chargée d’aider les populations affectées.  Outre ces fonds destinés à l’assistance humanitaire, la Finlande s’est engagée à fournir 3 millions d’euros au Fonds d’affectation multidonateurs pour la reconstruction et le développement des zones de la frontière du nord-ouest, a précisé le représentant, qui a insisté  sur l’importance du rôle du Pakistan dans la stabilisation de toute la région.  Pour réduire les risques de déstabilisation, le Pakistan a besoin de toute l’aide possible, non seulement aujourd’hui mais aussi dans l’avenir proche, a-t-il conclu.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a estimé que l’aide financière de 460 millions de dollars ne correspond nullement aux attentes et aux besoins urgents de la population sinistrée.  « Nous espérons que l’élan de solidarité fraternelle ira en grandissant et que la totalité de l’aide qui sera fournie atteindra un niveau susceptible d’alléger, dans une large mesure, le fardeau des autorités pakistanaises qui font face, par ailleurs, à d’autres défis », a-t-il ajouté.  Face à la recrudescence des catastrophes naturelles, a estimé le représentant, la communauté internationale doit œuvrer pour identifier des remèdes propices et urgents, à même de lutter contre ces fléaux et réduire leurs impacts destructeurs.  Il a également souligné que le Maroc demeure favorable à l’élaboration par l’ONU d’une étude globale sur les régions exposées aux catastrophes et la création d’une carte mondiale des zones les plus vulnérables.  L’objectif est d’intégrer la prévention des risques dans les stratégies de développement des pays relevant de ces régions, a souligné le délégué avant de conclure.


M. LI BAODONG (Chine) a indiqué qu’au lendemain des inondations, la Chine avait répondu promptement en apportant son aide au Pakistan.  Le 4 août, la Chine a envoyé environ 80 tonnes de produits et matériel d’urgence, y compris des tentes, des médicaments, des générateurs, des purificateurs d’eau, le tout accompagné d’une enveloppe de 10 millions de yuans, a-t-il précisé.  Le représentant a assuré que la Chine va augmenter sa contribution de 50 millions de yuans.  Son gouvernement continuera d’aider le Pakistan tant que celui-ci fera appel à la communauté internationale, a-t-il ajouté.


M. GYAN GHANDRA ACHARYA (Népal) a indiqué que son pays avait fait une contribution de 10 millions de roupies népalaises.  « Nous appelons la communauté internationale à fournir une assistance généreuse et continue pour atténuer les souffrances des millions de Pakistanais touchés par les inondations et préparer le relèvement et la reconstruction à moyen et long termes au pays », a-t-il ajouté.


M. GARY FRANCIS QUINLAN(Australie) a estimé que l’appui généreux de la communauté internationale était nécessaire pour répondre aux besoins urgents du peuple pakistanais puis, à plus long terme, pour la reconstruction du pays.  L’Australie a décidé d’ajouter 24 millions de dollars à sa contribution initiale, ce qui représentera un montant total de 35 millions de dollars.  Outre les besoins immédiats, il est essentiel que la communauté internationale s’engage à aider le Pakistan à long terme, a ajouté le représentant.  Il s’est félicité que le Gouvernement du Pakistan ait chargé la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement de l’évaluation des besoins en matière de reconstruction, ainsi que de la décision de réunir de nouveau le Forum du développement du Pakistan, qui devra tenir compte de ces évaluations.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a indiqué que son pays avait fourni une aide au Pakistan d’un montant d’un million de dollars.  Elle a précisé qu’outre la distribution de nourriture et d’abris, le Brésil avait livré des équipements éducatifs pour les enfants des familles de personnes déplacées et de réfugiés.  L’assistance humanitaire du Brésil prend en compte les besoins des écoliers et étudiants affectés par les catastrophes naturelles, a-t-elle précisé, estimant que l’éducation ne doit pas cesser en temps de crise afin d’assurer un relèvement rapide.  Le droit à l’éducation doit être respecté pendant les situations d’urgence, a-t-elle rappelé.


M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA(Cuba) a rappelé que son pays, « petit pays en développement », a toujours aidé les pays frères, citant en exemple la formation de plusieurs centaines de jeunes médecins palestiniens.  Il a insisté sur la nécessité de respecter les engagements pris en matière d’aide publique au développement et s’est inquiété de l’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles, l’attribuant aux changements climatiques.  Le représentant a souhaité que soient renforcés les moyens de la Stratégie internationale de réduction des catastrophes.  Il a souligné l’importance de l’assistance humanitaire en insistant sur le rôle principal de l’État d’accueil, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale et au Cadre d’action de Hyogo.  Il a insisté sur le respect des principes directeurs d’humanité, d’impartialité et de neutralité inscrits dans la résolution 46/182 et a rejeté le recours à des « concepts ambigus » susceptibles d’être utilisés pour porter atteinte à la souveraineté des États.


M. KIM BONG-HYUN (République de Corée) a annoncé que son pays allait fournir une aide en nature d’un montant d’un million de dollars, avec des abris, de la nourriture, de l’eau, des installations sanitaires et des médicaments.  De plus, a-t-il dit, le Gouvernement, la société civile et le secteur privé avaient mobilisé plus de 674 000 dollars pour l’aide humanitaire.  Le représentant a précisé que son pays appuyait la résolution que l’Assemblée générale a adoptée hier.


M. PALITHA KOHONA (Sri Lanka), rappelant que son pays avait été ravagé il y a cinq ans par le tsunami et qu’il avait été rapidement assisté par la communauté internationale, a annoncé qu’en signe de solidarité, le Sri Lanka avait envoyé le 8 août au Pakistan un avion C-130 avec une cargaison alimentaire.  Il a ajouté qu’une équipe de 17 médecins sri-lankais aidaient les victimes sur place.  Le Sri Lanka, a-t-il affirmé, est prêt à fournir toute nouvelle assistance à la demande du Gouvernement pakistanais, et continue par ailleurs d’appuyer le travail des Nations Unies en contribuant au Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, auquel il a rendu hommage.  Il a par ailleurs salué l’engagement personnel du Secrétaire général.


Le représentant a fait observer que ces inondations sans précédent semblent témoigner de la fréquence croissante des phénomènes climatiques extrêmes, qui inquiète de nombreux pays et régions.  Il a  estimé que les institutions des Nations Unies devraient peut-être être réformées et réorienter leurs activités pour mieux répondre aux défis liés aux changements climatiques.


M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM (Jamahiriya arabe libyenne) a indiqué que la Libye avait été le premier pays à demander l’organisation de cette réunion.  Se ralliant à la déclaration faite par l’Égypte au nom du Mouvement des pays non alignés, le représentant a estimé qu’il faudrait assurer une aide à long terme pour reconstruire les infrastructures de base nécessaires au relèvement du Pakistan.  Il a précisé que son pays avait envoyé des avions pour le transport des blessés et pour acheminer nourriture et abris dans les zones les plus sévèrement touchées par la catastrophe.


Mme JEANNINE VOLKEN (Suisse) a indiqué que son pays avait immédiatement octroyé une aide de 4 millions de dollars, auxquels s’ajouteront, a-t-elle annoncé, plus de 15 millions de dollars d’aide privée recueillis parmi la population suisse.  Elle a précisé que l’aide humanitaire suisse avait déjà permis de fournir de l’eau potable, des ressources de base et du matériel d’abri pour 8 000 sinistrés de la vallée de Swat.  La Suisse, présente au Pakistan depuis 1966, cherchera ultérieurement à contribuer à l’effort de reconstruction, a-t-elle dit, espérant que la solidarité internationale permettra au Pakistan de fournir les moyens d’expertise à cette fin.  La représentante, soulignant que les changements climatiques causeront des dommages dramatiques si la communauté internationale n’agit pas de manière résolue, a assuré que la Suisse n’épargnera aucun effort à la Conférence de Cancún sur le climat pour que des résultats significatifs et concrets soient obtenus.


M. VITALY I. CHURKIN(Fédération de Russie) a déclaré que son pays était prêt à apporter toute son aide, ajoutant que les services spécialisés russes avaient déjà pris contact avec les autorités pakistanaises et qu’une une aide d’urgence d’un montant d’un million de dollars avait été débloquée.  Il a précisé que des avions avaient déjà apporté du matériel humanitaire d’urgence.  Le Gouvernement russe étudie actuellement les appels des organismes humanitaires de l’ONU et soutient le leadership des Nations Unies dans cette action, a poursuivi le représentant, qui a salué le travail des institutions de l’ONU, et notamment d’OCHA.  Il a estimé que les enseignements qui seront tirés de cette catastrophe au Pakistan devraient donner lieu à une réflexion sur le renforcement du rôle des Nations Unies dans la prévention et l’atténuation des catastrophes humanitaires.


M. ESHAGH AL HABIB(République islamique d’Iran) a déclaré que, dès les tous premiers jours de la catastrophe au Pakistan, son pays avait mis en alerte toutes ses institutions, gouvernementales ou non, pour venir en aide au pays frère.  Il a notamment mentionné une discussion au sein du Parlement iranien et la constitution d’une délégation parlementaire.  Il a précisé qu’un budget spécifique initial de 5 millions de dollars, avait été porté à 10 millions de dollars pour faire face aux besoins d’urgence des personnes affectées.  Il a ensuite précisé que trois avions cargo et quatre convois routiers avaient assuré la livraison de plus de 200 tonnes de nourriture, matériel médical et autres formes d’assistance humanitaire, et que d’autres envois étaient en préparation.  Il a rappelé que les institutions religieuses apportaient leur contribution par le biais de leurs organisations caritatives et a mentionné les efforts du Croissant-Rouge iranien ainsi que du Comité d’assistance d’urgence Imam Khomeini.  Il a également estimé que la coopération au niveau stratégique et la coordination représentaient des composantes essentielles des activités à mener pour apporter une assistance humanitaire efficace.  Il a affirmé que l’ambassade et le consulat de son pays à Islamabad étaient prêts à apporter toute l’assistance nécessaire au Gouvernement et au peuple pakistanais.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a indiqué que son pays envisageait de fournir une assistance au Pakistan pendant les phases de reconstruction et de développement.  À ce jour, le Gouvernement et les organisations non gouvernementales qatariennes ont versé des contributions à hauteur de 1,8 million de dollars, a indiqué M. Al-Nasser.  Il a précisé que les contributions faites par son pays étaient versées directement aux différents fonds des Nations Unies.  Le représentant a, par ailleurs, fait part de son inquiétude concernant le nombre croissant de catastrophes naturelles qui se sont produites au cours de ces dernières années.  Il a, à cet égard, souhaité qu’un mécanisme des Nations Unies soit mis en place pour mieux répondre à ces catastrophes.  Ce mécanisme, a-t-il précisé, servirait à assurer une réponse rapide, comme celui qui existe en matière de maintien de la paix.  M. Al-Nasser a rappelé la proposition faite par le Qatar de mettre en œuvre le projet « Hopefor », qui contribuerait aux efforts de la communauté internationale.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a fait savoir que son pays avait proposé, hier, au Pakistan une aide de 5 millions de dollars pour répondre aux besoins d’urgence.  La fourniture de l’aide indienne sera assurée à la frontière commune entre les deux pays, a-t-il dit, ce qui permettra de gagner du temps et de soulager rapidement la population se trouvant dans les zones les plus difficiles d’accès.  Citant le Premier Ministre indien, il a en outre estimé que tous les pays d’Asie du Sud devraient agir collectivement et faire tout ce qui est en leur pouvoir, à moyen et long termes, pour venir en aide aux millions de Pakistanais dans le besoin.


M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a indiqué que son pays avait octroyé une aide humanitaire initiale d’un montant de 75 000 dollars.  Dans les prochains jours, 150 000 dollars supplémentaires seront alloués par le biais des ministères de la santé et de la défense, de l’armée nationale et de la Croix-Rouge thaïlandaise, a-t-il ensuite promis.  Le représentant a également annoncé que le Ministre thaïlandais des affaires étrangères allait bientôt rencontrer des acteurs du secteur privé en vue de mobiliser davantage leur soutien.


M. OMAR ALI SALEH AL OYAIDI(Arabie saoudite) a annoncé que son gouvernement avait envoyé plusieurs avions transportant du matériel humanitaire pour aider le Pakistan, et avait incité la population à contribuer à cet effort humanitaire.  Il a indiqué que plusieurs centaines de millions de dollars avaient déjà été consacrées à cette aide, ajoutant que son pays avait également alloué 100 millions de dollars à des fonds établis pour intervenir en cas de catastrophes naturelles.  L’Arabie saoudite, qui appuie la résolution adoptée hier par l’Assemblée générale, appelle tous les autres États Membres pour qu’ils assistent le Pakistan à faire face aux conséquences dévastatrices des inondations, a-t-il dit.


M. ABDUL MOMEN (Bangladesh), qui a rappelé que son pays est fréquemment affecté par des catastrophes, a estimé que celle qui touche actuellement le Pakistan témoigne de la fréquence de telles catastrophes et de la vulnérabilité des pays qui ne peuvent y faire face seuls.  Il est temps que la communauté internationale agisse pour répondre efficacement aux conséquences des changements climatiques, a-t-il ajouté.  Il a ensuite présenté les mesures d’assistance humanitaire prises par son pays, dont du matériel d’assistance humanitaire d’urgence d’un montant total de 2 millions de dollars.


En tant que membre du Conseil d’administration de l’UNICEF, le Bangladesh permettra au Pakistan, lors de la réunion du Conseil le 7 septembre, l’occasion de s’exprimer sur la crise humanitaire actuelle et ses conséquences sur les enfants.  Le représentant a rappelé que le Bangladesh, frappé par de nombreuses catastrophes, avait toujours réussi à assurer son relèvement grâce à l’aide internationale, mais aussi à la résilience de sa population et à une bonne organisation nationale de gestion et de prévention des catastrophes.  Tout en remerciant la communauté internationale pour l’aide apportée à son pays, il a rappelé que les décaissements n’étaient pas toujours à la hauteur des promesses faites.  M. Momen a enfin estimé qu’à plus long terme, le Pakistan devrait à la fois reconstruire et prendre des mesures de prévention et de réduction des effets des catastrophes.


M. JUAN ANTONIO YAÑEZ-BARNUEVO (Espagne) a indiqué que son pays avait contribué à hauteur de 6 millions d’euros à l’aide humanitaire au Pakistan, 90% de cette aide passant par les institutions des Nations Unies.  L’ONU est, a-t-il dit, l’organisation la plus appropriée « pour coordonner les secours d’urgence et les efforts de relèvement et de reconstruction à plus long terme ».


M. SAVIOUR F. BORG (Malte) s’est contenté de remercier les parties prenantes à l’assistance humanitaire, au lendemain des inondations ayant dévasté le Pakistan.  Il a indiqué que le Gouvernement de Malte avait décidé d’octroyer une contribution financière de 10 000 euros à cette aide.


M. HASAN KLEIB (Indonésie), qui a rappelé la situation de son pays frappé par le tsunami en 2004, une catastrophe naturelle sans précédent, a déploré l’ampleur des dégâts qui frappent le Pakistan.  Aucun pays ne peut gérer cette situation seul, a fait remarquer le représentant qui a invité la communauté internationale à faire preuve de solidarité.  Il a souhaité que les efforts de tous permettent de fournir une assistance immédiate aux Pakistanais afin d’éviter de nouvelles victimes du fait des maladies liées à l’eau et à la pénurie alimentaire.  M. Kleib a jugé nécessaire d’appuyer la reconstruction à moyen et long termes du Pakistan.  À cet égard, a-t-il précisé, le Gouvernement indonésien a envoyé le 7 août dernier une assistance humanitaire, notamment des tentes, des lits, des unités électriques de production, des médicaments et des aliments pour les nourrissons et les enfants.


Mme BERNADETTE CAVANAGH(Nouvelle-Zélande) a affirmé que son pays se tenait aux côtés du Pakistan dans l’épreuve.  Elle a rappelé que la Nouvelle-Zélande avait déjà contribué à hauteur de 2 millions de dollars par le biais de l’UNICEF, de la Croix-Rouge et d’autres organisations implantées dans le pays, avant d’annoncer que son pays envisageait de doubler cette aide, en la portant à 4 millions de dollars.  Elle a précisé que ces 2 millions supplémentaires seraient versés par le biais du Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires (CERF) d’OCHA.


M. NEVEN MIKEC(Croatie) a annoncé que son gouvernement contribuera à l’assistance au Pakistan par le biais de la Croix-Rouge croate à hauteur d’un million de couronnes, soit environ 180 000 dollars.  Il a appelé tous les États Membres et la communauté internationale à appuyer les efforts du Gouvernement pakistanais.


M. MANSOUR AYYAD SH A ALOTAIBI (Koweït) a salué la résolution adoptée hier par l’Assemblée générale et rendu hommage aux efforts du Secrétaire général pour accélérer l’aide au Pakistan.  Il a également précisé que le Koweït envisageait d’octroyer 10 millions de dollars d’aide au pays, dont 10% seront versés aux institutions de l’ONU.  En plus de cette somme, le Koweït a affrété des avions chargés d’articles et de matériel d’urgence et a lancé une campagne de collecte auprès de la société civile et du secteur privé, laquelle a permis de mobiliser, à ce stade, 2 millions de dollars, a ajouté le représentant.


Mme MARINA IVANOVIC (Serbie) s’est félicitée de l’adoption hier de la résolution par l’Assemblée générale « qui contribuera à accélérer la fourniture de l’aide d’urgence au Pakistan et au relèvement à plus long terme du pays ».  La représentante a indiqué que la Serbie communiquera, dans les prochains jours, le montant et la forme de l’assistance bilatérale qu’elle fournira au Gouvernement pakistanais.  En conclusion, elle a rendu hommage au personnel humanitaire, en particulier aux travailleurs humanitaires qui ont sacrifié leur vie dans l’exercice de leurs fonctions et « ceux qui aujourd’hui mènent une activité à risque requérant l’appui constant des Nations Unies ». 


M. ZAHIR TANIN(Afghanistan) a rappelé que son pays partage avec  le Pakistan une longue frontière, des langues communes, la religion, la culture et l’histoire et c’est pourquoi, les Afghans ressentent profondément les peines et angoisses de leurs frères et sœurs pakistanais.  Il a appuyé la résolution adoptée hier par l’Assemblée générale et a demandé à la communauté internationale de faire preuve de solidarité et de générosité.  Malgré sa propre situation difficile, l’Afghanistan s’est engagé à contribuer pour un montant d’un million de dollars aux efforts humanitaires en cours, a assuré le représentant.  L’Afghanistan a en outre envoyé au Pakistan quatre hélicoptères et plus de 4 tonnes de matériel médical, ainsi que 48 membres du personnel médical et humanitaire.  Par ailleurs, le représentant a noté que la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan, la MANUA, ainsi que la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) avaient également apporté leur aide.  Le représentant a par ailleurs rappelé que des milliers de réfugiés afghans au Pakistan ont été, eux aussi, affectés par les inondations et a précisé que trois camps de réfugiés avaient été presque totalement détruits, affectant plus de 3 000 familles.  Il a ajouté que le consulat d’Afghanistan à Peshawar leur avait déjà distribué plusieurs milliers de couvertures et travaillait en collaboration étroite avec le HCR.


M. SHEKOU TOURAY (Sierra Leone) a salué les efforts du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, pour atténuer les souffrances des millions de Pakistanais touchés directement par les inondations.  Il a également salué les États Membres qui étaient les premiers à intervenir pour assurer l’aide humanitaire et les organisations humanitaires qui appuient, depuis le premier jour de cette catastrophe naturelle, le Gouvernement et le peuple pakistanais à y faire face.  Avant de conclure, le représentant a réaffirmé que son pays appuyait la résolution de l’Assemblée générale qui, selon lui, offre un cadre pratique au renforcement rapide et effectif des secours et de relèvement au lendemain des inondations qui ont dévasté le Pakistan.


M. HAMIDON ALI(Malaisie) a déclaré que son pays avait versé une contribution d’un million de dollars au Pakistan et apportait en outre une aide en nature.  La Malaisie continuera à contribuer aux efforts d’assistance humanitaire, a-t-il assuré.  Le représentant a ajouté qu’une équipe de l’organisation non gouvernementale « MERCY Malaisie » travaillait actuellement au Pakistan, en collaboration avec l’Association médicale internationale basée au Pakistan, et avait mis en place deux cliniques pour assurer les secours d’urgence.


M. VALERIE S. BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a souligné les efforts déployés par le Secrétaire général pour intensifier les opérations mondiales de secours, ainsi que la résolution adoptée hier par l’Assemblée générale en faveur du Plan initial d’intervention d’urgence lancé le 11 août dernier.  Dans le cadre de son aide humanitaire d’urgence, le Gouvernement de Monaco va verser 100 000 euros au Département d’action sanitaire en situation de crise de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), afin de soutenir les actions prises dans le domaine de la santé d’urgence et de lutter contre la propagation des maladies liées à l’eau, a assuré le représentant.


M. MILORAD SCEPANOVIC (Monténégro) a fait savoir que son pays avait décidé de verser 50 000 euros au titre de l’aide humanitaire directe au Pakistan, dévasté par les inondations.  Cet effort est symbolique, mais il est l’expression de notre entière solidarité et de notre appui au peuple et au Gouvernement pakistanais dans l’épreuve, a-t-il assuré.  Le représentant a ajouté que le Monténégro, lui-même confronté à des catastrophes naturelles, est fermement convaincu de l’importance d’un appui à long terme pour faciliter la reconstruction des zones les plus affectées.


Mme VERONICA CALCINARI VAN DER VELDE(Venezuela) a présenté ses condoléances au Gouvernement et au peuple pakistanais.  Elle a rappelé les principes directeurs de l’assistance humanitaire contenus dans la résolution 46/182 de l’Assemblée générale de décembre 1991, à savoir les principes de neutralité, d’humanité, d’impartialité, de respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.  Elle a rejeté toute tentative d’imposer des mesures ou actions visant à s’ingérer dans les affaires intérieures d’un État ou d’afficher des prétentions politiques.  Elle a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle redouble d’efforts afin d’assurer le redressement, la reconstruction et le développement du Pakistan dans les régions affectées.


M. ADEL BEN LAGHA (Tunisie) a souligné que son pays avait réagi immédiatement en envoyant un avion au Pakistan avec une cargaison de centaines de tonnes d’équipements d’urgence.  Un nouvel envoi est prévu pour aujourd’hui, a-t-il ajouté.  Le Président Ben Ali a décidé de contribuer à hauteur d’un million de dollars au renforcement de l’aide pour le Pakistan, a-t-il également indiqué.


M. OCTAVIO ERRAZURIZ (Chili) a fait sienne la déclaration prononcée par l’Égypte, au nom du Mouvement des pays non alignés.  Il a ensuite signalé que le Chili, qui lui aussi a été confronté aux conséquences de catastrophes naturelles, attachait une importance particulière à l’appui de la communauté internationale en matière d’aide humanitaire, de relèvement et de reconstruction.  Il a souligné que son pays participerait à l’aide au Pakistan, mais dans les limites imposées par les effets du tremblement de terre survenu dans son pays en début d’année.  « Symboliquement, nous ferons une contribution de 5 000 dollars au plan d’intervention de l’ONU », a indiqué le représentant.



M. AUGUSTINE NWOSA (Nigéria) a déclaré que la communauté internationale devrait adopter un plan stratégique pour fournir l’aide immédiatement, afin d’éviter d’autres calamités imminentes telles que les diarrhées, le choléra ou autres maladies liées à l’eau. Il s’est félicité de la visite effectuée sur place par le Secrétaire général et de l’appel de 459 millions de dollars lancé par les Nations Unies.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) s’est rallié aux déclarations du Mouvement des pays non alignés et de l’OCI, ajoutant que son pays a salué la résolution, adoptée hier par l’Assemblée générale.  Ce texte traduit un consensus sur la nécessité de répondre solidairement à la multiplication des catastrophes naturelles causées par les changements climatiques, a-t-il dit.  Le représentant a indiqué que la Syrie avait affrété un avion chargé d’équipements de secours d’urgence et de rations alimentaires.


M. SOMDUTH SOBORUN(Maurice) a rappelé l’étendue de la catastrophe au Pakistan et a jugé indispensable de mobiliser tous les efforts pour venir en aide au peuple pakistanais.  Le Gouvernement de Maurice a ainsi décidé de verser, à titre de solidarité, 300 000 dollars au processus de reconstruction.  En outre, un « appel éclair » sera lancé le 26 août par Port-Louis, la capitale, pour inciter la population à apporter sa propre contribution, a annoncé le représentant.


M. MOURAD BENMEHIDI(Algérie) a déclaré que son pays avait déjà exprimé sa solidarité avec le Pakistan et fourni un million de dollars aux autorités pakistanaises, au titre de l’aide d’urgence.  Il a souhaité que la présente réunion de l’Assemblée générale permette d’accroître l’assistance internationale en faveur du Pakistan, autant dans la phase d’urgence que dans la phase de reconstruction.


M. MOHAMMAD ABDO ABD ELKARIM TARAWNEH (Jordanie), s’exprimant au nom de la Ligue des États arabes, a réaffirmé la solidarité des États membres de la Ligue à l’égard du « pays frère du Pakistan, confronté à une catastrophe naturelle aux conséquences humanitaires sans précédent ».  Il a appuyé la résolution adoptée hier par l’Assemblée générale ainsi que les efforts du Secrétaire général pour mobiliser et accélérer l’aide humanitaire destinée au pays.  Seul, le Pakistan ne pourra pas répondre aux besoins des 20 millions de sinistrés, a-t-il dit, la communauté des donateurs devant rester engagée à aider le pays à moyen et long termes pour lui assurer un retour à la normale.  Enfin, le représentant a fait savoir que la Jordanie avait envoyé une équipe médicale pour aider à lutter contre la propagation des maladies qui menacent tout particulièrement les enfants et les femmes enceintes.


M. JEAN CLAUDY PIERRE (Haïti) a souligné l’assistance fournie par le Pakistan lors du récent séisme qui a frappé Haïti, le 12 janvier dernier.  Il a fait part des difficultés rencontrées par son pays pour débuter la reconstruction.  Récemment, plusieurs pays en développement ont été frappés par des catastrophes naturelles et ont éprouvé des difficultés à répondre de manière efficace à ces catastrophes compte tenu d’un manque de ressources, a ajouté le représentant.  Lors de telles catastrophes, ces pays ne peuvent se passer de l’appui et du soutien de la communauté internationale, a-t-il poursuivi.  Le représentant a remercié les pays qui ont fourni une aide humanitaire d’urgence à Haïti et ceux qui contribuent aujourd’hui à venir en aide au Pakistan.  À cet égard, M. Pierre a souhaité que la communauté internationale poursuive ses efforts afin d’aider le Pakistan à se redresser.


M. GUNNAR PALSSON(Islande) a annoncé que son pays avait décidé d’accorder au Programme alimentaire mondial (PAM) un montant de 125 000 dollars, qui s’ajoutera à la somme de 64 000 dollars versée à diverses organisations non gouvernementales.  Pour sa part, la Croix-Rouge islandaise a décaissé 28 000 dollars et a lancé, tout comme l’UNICEF, une campagne pour collecter des fonds auprès de la population islandaise, a-t-il indiqué.


M. MODEST JONATHAN MERO (République-Unie de Tanzanie) a, comme ses homologues, salué la résolution que l’Assemblée générale a adoptée hier et assuré le Gouvernement et le peuple pakistanais du plein appui et de la solidarité de son pays.  « Nous encourageons toutes les formes d’appui qui pourraient permettre aux Pakistanais de reprendre une vie normale et nous appelons la communauté internationale à faire tout ce qui est en son pouvoir pour à la fois accélérer le relèvement et éviter que des entités opportunistes ne profitent de la crise », a-t-il également déclaré.


M. ABDUL GHAFOOR MOHAMED (Maldives) a indiqué que son gouvernement allait verser au Pakistan une contribution d’un montant équivalent à 3 millions de roupies pakistanaises.  En outre, il a lancé une campagne de collecte de fonds publics et privés en vue d’augmenter l’aide au peuple pakistanais dans l’épreuve, a-t-il ajouté.  Le représentant a également souligné que pour les pays en développement, souvent dépourvus de ressources adaptées, les conséquences des catastrophes naturelles peuvent être dévastatrices à court, moyen et long termes.  C’est pourquoi, la communauté internationale doit rester mobilisée pour accompagner, après la fourniture des secours d’urgence, les efforts pour le relèvement et la reconstruction des pays touchés, a-t-il conclu.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a estimé que les solutions efficaces de demain pour lutter contre les effets des catastrophes naturelles résultant des changements climatiques devront prendre en compte les incidences économiques, sociales et environnementales de ces désastres.  Il a ensuite réitéré l’engagement de son pays à participer pleinement aux efforts humanitaires internationaux déployés pour aider le Pakistan à se relever rapidement.


M. CHRISTIAN EBNER (Autriche) a indiqué que son pays fournirait un total de 5 millions d’euros d’aide au Pakistan, la gestion de cette contribution devant être prise en charge par les Nations Unies, le Comité internationale de la Croix-Rouge et d’autres organisations humanitaires internationales.


M. MARWAN JILANI, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a indiqué que la mission d’évaluation et de coordination de la Fédération était en voie d’être intégrée à la Société du Croissant-Rouge pakistanaise pour établir une évaluation détaillée des besoins, en vue de mettre en place un plan d’action multisectoriel qui réponde à la fois aux besoins humanitaires urgents de la population et au relèvement du pays à plus long terme.  Du fait de l’ampleur de la catastrophe, la FICR a considérablement renforcé son opération, a expliqué le représentant.  Dans un appel révisé lancé hier, elle a demandé 73,6 millions de dollars, soit quatre fois plus qu’initialement, afin de mettre en place un projet d’assistance pour 900 000 personnes sur une période de 18 mois.  Cet appel doit permettre d’appuyer des distributions d’urgence de produits alimentaires et non alimentaires, la fourniture d’abris et le soutien à la reconstruction de logements par les personnes touchées elles-mêmes, ainsi que la fourniture de soins de santé, d’eau potable, de services sanitaires et d’hygiène, ou encore une aide initiale au relèvement pour 150 000 familles.


Jugeant essentielle la coordination entre les différents acteurs humanitaires, M. Jilani a rappelé que la Société pakistanaise du Croissant-Rouge avait une longue expérience de coopération avec l’Autorité nationale pakistanaise chargée de la gestion des catastrophes et avait des liens étroits avec les autorités locales.  Les partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, y compris la FICR et le CICR, travaillent au Pakistan depuis des décennies, a-t-il rappelé, avant d’ajouter que plusieurs sociétés nationales du Mouvement mènent déjà des opérations dans le pays.  M. Jilani a en outre rappelé que le nombre des changements climatiques extrêmes augmente et que leurs effets sur les populations s’aggravent.  Il faut absolument traiter des effets de ces événements sur les plus vulnérables et investir dans la réduction des risques et le renforcement de la résilience des communautés.


M. CHRISTPOPHER McCORMAC, Banque asiatique de développement, a déclaré qu’au-delà des efforts d’assistance humanitaire en cours, la phase de reconstruction du Pakistan prendra beaucoup de temps.  Il faut réparer ou reconstruire les écoles, les centres de santé, les installations d’adduction d’eau, les centrales électriques et les lignes de communications.  Deux millions d’hectares de culture sont sous l’eau, a-t-il appelé, ce qui représente une menace majeure pour la sécurité alimentaire.  La liste continue de s’allonger, a-t-il ajouté.  Il est clair que les efforts de reconstruction devront être bien coordonnés à tous les niveaux, en commençant par une évaluation des dégâts et des besoins, a poursuivi M. McCormac.  La Banque asiatique de développement et la Banque mondiale ont demandé à diriger cette évaluation et la Banque asiatique de développement, qui travaille en collaboration étroite avec le Gouvernement pakistanais, les Nations Unies et d’autres partenaires, a déjà une équipe préliminaire de 20 personnes sur place, qui sera portée à une centaine de personnes dans les jours à venir.  En outre, une équipe de haut niveau est actuellement à Islamabad pour les premières consultations.


Le représentant a déclaré que le relèvement exigera des engagements financiers énormes de la part des différents partenaires au développement et a annoncé que le soutien apporté par la Banque asiatique de développement pour les deux prochaines années serait sans doute d’au moins deux milliards de dollars.  À cette fin, la Banque envisage de créer un fonds d’affectation spéciale qui pourra être utilisé par d’autres partenaires au développement pour apporter leur aide.  Pour satisfaire aux besoins d’urgence, la Banque a approuvé un versement de 3 millions de dollars à partir du Fonds de réaction aux catastrophes pour la région Asie-Pacifique, a expliqué M. McCormac.  « L’avenir de 20 millions de Pakistanais dépend de notre capacité à fournir une assistance substantielle et efficace », a déclaré le représentant.  Il a rappelé que la Banque asiatique de développement avait acquis une solide expertise dans l’assistance au relèvement des pays asiatiques, y compris après le tsunami de 2004 et le séisme au Pakistan en 2005, et a affirmé qu’elle était prête à jouer un rôle moteur dans l’énorme tâche à venir.


Prenant la parole en fin de séance, M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a notamment tenu à remercier chaleureusement les États Membres, le Président de l’Assemblée générale et le Secrétaire général pour la réponse unie qu’ils ont apportée au cours de ces deux jours de réunion.  À l’heure où nous parlons, trois districts supplémentaires sont sous les eaux, portant à 22 millions le nombre de sinistrés, a-t-il dit.  Le monde a entendu le message d’espoir envoyé par l’Assemblée générale au peuple du Pakistan, y compris le message des pays voisins, a souligné le représentant.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale demande à la communauté internationale d’accélérer l’aide au Pakistan, confronté aux effets dévastateurs des inondations

AG/10969

L’Assemblée générale demande à la communauté internationale d’accélérer l’aide au Pakistan, confronté aux effets dévastateurs des inondations

19/8/2010
Assemblée généraleAG/10969
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

110e séance plénière - après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DEMANDE À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE D’ACCÉLÉRER L’AIDE

AU PAKISTAN, CONFRONTÉ AUX EFFETS DÉVASTATEURS DES INONDATIONS


Les États-Unis s’engagent à porter leur contribution à 150 millions de dollars, assure la Secrétaire d’État, Mme Hillary R. Clinton


L’Assemblée générale, répondant à l’appel du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a exhorté, cet après-midi, la communauté internationale à apporter un appui total au Gouvernement du Pakistan, confronté aux effets dévastateurs des inondations qui sévissent dans le pays depuis un mois. 


Dans une résolution* adoptée sans vote lors d’une séance plénière, l’Assemblée incite également les États Membres, dont une quinzaine d’entre eux étaient représentés au niveau ministériel, à aider le Pakistan à satisfaire les besoins de relèvement et de reconstruction à moyen et à long termes.


Le Secrétaire général a décrit une situation humanitaire exigeant des États Membres qu’ils « décaissent maintenant » les contributions qu’ils se sont engagés à verser au titre de l’appel de fonds de 460 millions de dollars lancé, la semaine dernière, par l’Organisation.  Après avoir indiqué que la moitié de l’appel, destiné à couvrir les besoins pendant les 90 prochains jours, avait été versée, M. Ban a ainsi assuré que « les promesses de contributions doivent être suivies d’actions pour changer la donne sur le terrain ».


M. Ban a fait le récit de sa récente visite au Pakistan, estimant d’emblée qu’entre 15 et 20 millions de personnes ont besoin d’un abri, de nourriture et de soins d’urgence.  « C’est plus que l’ensemble des victimes réunies du tsunami, du tremblement de terre au Cachemire, du cyclone Nargis et du séisme d’Haïti », a-t-il signalé, précisant qu’au moins 160 000 kilomètres carrés de terre étaient submergés par les eaux.  « Cette catastrophe est mondiale et met ainsi à l’épreuve la solidarité planétaire », a-t-il dit.


Indiquant ensuite que les pluies pourraient continuer de s’abattre pendant encore des semaines, M. Ban a comparé les inondations au Pakistan à un « tsunami qui progresse au ralenti », son pouvoir destructeur augmentant avec le temps.  Après avoir souligné que les efforts de relèvement et de reconstruction devront commencer dès que les eaux se retireront, il a prévenu que « les changements climatiques causeront d’autres incidents extrêmes et c’est pourquoi nous devons investir davantage dans la réduction des risques ».  Le Secrétaire général, qui a annoncé que l’ONU tiendra probablement, en septembre prochain, une réunion de haut niveau sur le Pakistan en marge du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a répété que « le Pakistan a besoin d’un appui solide ».


Réagissant à ces propos, le Ministre pakistanais des affaires étrangères, M. Shah Mahmood Qureshi, a déclaré que son pays, considéré par la communauté internationale comme « un rempart au terrorisme », attendait de celle-ci qu’elle fasse preuve d’humanité pour « satisfaire, dans l’immédiat, les besoins en nourriture, en eau et en soins des millions de personnes déplacées et reconstruire les infrastructures ».


M. Qureshi a fait savoir que son gouvernement allait mettre en place une entité nationale pour mobiliser le maximum de ressources nationales et garantir leur utilisation la plus efficace dans la transparence.  L’entité, a-t-il promis, « sera composée de personnes intègres qui superviseront la gestion et la distribution de l’assistance aux personnes affectées ».  « Si les pertes économiques subies par des millions de Pakistanais ne sont pas prises immédiatement en compte, a-t-il averti, les gains acquis dans la guerre contre le terrorisme pourraient être menacés ».


Évoquant son retour à Islamabad, M. Qureshi a souhaité pouvoir présenter au peuple pakistanais « un message clair de la part de la communauté internationale, l’assurant qu’il n’est pas seul dans son malheur et que le monde est disposé à lui venir en aide ».


De leurs côtés, les États-Unis et l’Union européenne ont annoncé de nouvelles contributions destinées à accélérer la fourniture de l’aide humanitaire et, conformément à la résolution de l’Assemblée générale, de répondre aux besoins en matière de reconstruction à moyen et long terme.


La Secrétaire d’État américaine, Mme Hillary Clinton, a ainsi annoncé que son pays s’engageait à ajouter 60 millions de dollars aux 90 millions d’aide d’urgence déjà alloués.  « Les États-Unis fourniront une assistance technique », a poursuivi Mme Clinton, qui a aussi invité les citoyens américains et les entreprises du secteur privé à apporter leur propre contribution.  La responsable de la diplomatie américaine a également mis l’accent sur le fait que son pays restait pleinement investi dans l’appui au développement du Pakistan par le biais du renforcement de ses institutions démocratiques.  Elle s’est en outre dite convaincue que le Pakistan parviendrait à surmonter la crise, « grâce au courage et à la résilience de son peuple ».


« Depuis le début de la crise, l’Union européenne s’est engagée à fournir une aide d’un montant de 110 millions d’euros », a déclaré pour sa part le Ministre belge des affaires étrangères, qui a assuré que 30 millions d’euros supplémentaires seront prochainement débloqués.  M. Steven Vanackere a tenu à préciser que l’assistance de l’Union européenne était fournie « sur la base du respect des principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance, et selon les besoins sur le terrain ».  « Comme nous l’avons vu en Haïti, les conséquences d’une catastrophe naturelle d’ampleur globale peuvent constituer un fardeau insupportable », a-t-il fait remarquer, soulignant qu’il était « crucial que, pour être les plus efficaces possibles, tous les acteurs coopèrent et inscrivent leur action sur la durée ».


La majorité des États Membres ont en outre noté que les inondations au Pakistan témoignaient, comme l’indique la résolution, « des effets dévastateurs des changements climatiques et de la vulnérabilité croissante des pays face à ce phénomène ».  Ils ont par ailleurs rappelé, à l’instar de l’Envoyé spécial de l’Italie pour le Pakistan et l’Afghanistan, que le Gouvernement pakistanais luttait contre les Taliban, l’aide devant, dans ce contexte, se fonder sur la conviction qu’une assistance humanitaire rapide répond aux besoins politiques et stratégiques du pays.


L’Assemblée générale poursuivra demain, vendredi 20 août, à partir de 10 heures, sa réunion sur les conséquences des inondations qui ont dévasté le Pakistan.


*     A/64/L.66


RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE


Déclarations


M. ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de l’Assemblée générale, a déclaré qu’il était du devoir de la communauté internationale de soutenir le Pakistan dans l’épreuve, « un pays frère dont tous les citoyens sont touchés par les inondations ».  Il a indiqué « qu’alors que nous nous réunissons, nous prenons conscience du ravage sans précédent causé par des inondations qui ont frappé 20 millions de personnes ».  « Jamais je n’aurais imaginé une aggravation aussi soudaine », a-t-il ensuite confié, soulignant que ces circonstances exceptionnelles expliquaient la convocation de cette réunion et la « mobilisation générale ».  « Nous devons envoyer un message fort au Pakistan et à son peuple pour lui dire que le monde se tient à ses côtés », a également déclaré M. Treki, qui a appelé les États Membres à fournir « immédiatement l’aide promise au titre de l’appel de fonds de l’ONU d’un montant de 460 millions de dollars ».  « Seul, le Pakistan ne peut rien faire face à cette catastrophe, 20% de la surface de son territoire se trouvant actuellement sous les eaux », a-t-il rappelé.  Soulignant une « course contre la montre », le Président de l’Assemblée générale a exhorté les États Membres à faire aujourd’hui d’autres contributions « pour sauver des vies en empêchant en particulier la propagation des maladies ».  Si l’ONU a réagi immédiatement, beaucoup reste à faire, comme l’a montré la visite sur le terrain du Secrétaire général, a poursuivi le Président de l’Assemblée générale, qui a considéré que l’adoption du projet de résolution fournissait le cadre idéal pour renforcer l’assistance en cours au Pakistan.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a fait le récit de la visite qu’il a effectuée, dimanche dernier, au Pakistan, pays dévasté par les inondations depuis un mois.  « Les yeux voient, les oreilles entendent, pourtant, d’une certaine manière, l’esprit lutte pour saisir cette catastrophe dans toute sa dimension », a-t-il d’abord confié.  M. Ban a estimé qu’entre 15 et 20 millions de personnes avaient besoin d’un abri, de nourriture et de soins d’urgence.  C’est plus que les victimes combinées du tsunami, du tremblement de terre au Cachemire, du cyclone Nargis et du séisme d’Haïti, a-t-il affirmé.  Poursuivant, le Secrétaire général a indiqué qu’au moins 160 000 kilomètres carrés de terre étaient submergés par les eaux, déclarant ainsi que « cette catastrophe était mondiale et mettait à l’épreuve la solidarité planétaire ».


Le Secrétaire général a ajouté qu’à ce stade, près d’un million de personnes avaient reçu des rations alimentaires du Programme alimentaire mondial (PAM).  D’autres institutions des Nations Unies ont fourni à un nombre équivalent de personnes des abris et de l’eau potable.  L’Organisation mondiale de la santé (OMS) répond aux menaces sanitaires croissantes, a-t-il assuré, faisant cependant remarquer que les besoins sont immenses.  Indiquant que les pluies pourraient continuer de s’abattre pendant encore des semaines, M. Ban a déclaré que le Pakistan était exposé à un « tsunami qui progressait au ralenti », son pouvoir destructeur augmentant avec le temps.


Concernant la marche à suivre, le Secrétaire général a reconnu que les organisations internationales humanitaires avaient besoin « d’un appui additionnel massif » pour venir en aide aux 8 millions de personnes en attente de nourriture, d’eau et d’abris, et aux 14 millions d’individus -en particulier les enfants et les femmes enceintes- qui nécessitent des soins médicaux.  Après avoir indiqué que la moitié de l’appel de fonds de l’ONU, d’un montant de 460 millions de dollars destiné à couvrir les besoins pendant les 90 prochains jours, avait été financée, M. Ban a assuré que le reste devait être décaissé « maintenant ».  « Les promesses de contributions que vous faites, aujourd’hui, doivent être suivies d’actions pour changer la donne sur le terrain », a-t-il insisté.


Le Secrétaire général a ensuite souligné que les efforts de relèvement et la reconstruction devraient commencer dès que les eaux se retireront.  Il a précisé que, selon la Banque mondiale, les pertes agricoles s’élèveront à un milliard de dollars et que la reconstruction des infrastructures s’étalerait sur une longue période.  « Il faut le reconnaître, les changements climatiques causeront d’autres incidents extrêmes, c’est pourquoi nous devons investir davantage dans la réduction des risques », a-t-il estimé.  M. Ban a, par ailleurs, annoncé que l’ONU tiendra probablement une réunion de haut niveau sur le Pakistan en marge du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en septembre prochain, et, qu’en octobre 2010, les « Amis » du Pakistan démocratique se réuniront à Bruxelles.


« Le Pakistan a besoin d’un appui solide », a conclu le Secrétaire général, en saluant la détermination, la résilience, l’espoir et les attentes du peuple pakistanais, « qui ne peut rester seul sous le ciel le plus sombre ».


M. MAKHDOOM SHAH MAHMOOD QURESHI, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, a remercié le Président de l’Assemblée générale pour la convocation de la réunion, ainsi que le Secrétaire général pour son exposé, avant d’affirmer que le Pakistan subit aujourd’hui une calamité d’une ampleur sans précédent, du fait de la pire mousson que le monde n’ait jamais connue.


Le peuple pakistanais sait faire preuve de résilience et a l’habitude des difficultés et des épreuves, a ajouté le Ministre, qui a rappelé que le pays avait, en 2005, subi un séisme qui avait fait 80 000 morts.  Le terrorisme et l’extrémisme qu’il combat ont causé la mort de plusieurs centaines de personnes.  Le Pakistan est le pays que la communauté internationale voit comme un rempart contre le terrorisme et l’extrémisme international, a-t-il insisté.  C’est aussi le pays qui, aujourd’hui, attend de la communauté internationale qu’elle fasse preuve de la même détermination et de la même humanité à son endroit.


Le Ministre a ensuite dressé un tableau de la situation, qu’il a décrite comme dramatique, rappelant qu’un habitant sur 10 est affecté et que 20% du pays se trouve sous l’eau.  Les inondations sans précédent que connaît actuellement le pays ont détruit l’agriculture et le bétail, a-t-il dit, rappelant également que plus de 3,5 millions d’enfants sont menacés par les maladies dues à l’eau.  Les chiffres fournis ne sont que des estimations, a-t-il ajouté, en précisant que la situation ne cessait d’évoluer et qu’elle risquait d’empirer avec les deuxième et troisième vagues d’inondations, qui vont affecter davantage le pays et provoquer de nouveaux déplacements de populations.


Les coûts de reconstruction et de réhabilitation seront gigantesques, a averti le Ministre, qui a toutefois souligné que, dans l’immédiat, il s’agissait de satisfaire les besoins en nourriture, en eau et en soins des millions de personnes déplacées, et de reconstruire les infrastructures détruites.  Les difficultés ne s’arrêtent pourtant pas là, a poursuivi M. Shah, qui a expliqué que les infrastructures urbaines allaient être mises sous pression du fait de la masse de personnes qui vont se rendre dans les villes à la recherche de logements et de travail, que la sécurité alimentaire de la sixième population mondiale était menacée, que des émeutes de la faim ne sauraient être exclues et qu’il y aurait des conséquences économiques et sociales à long terme.


Le Gouvernement du Pakistan a mobilisé toutes ses ressources nationales pour venir en aide à la population, a affirmé le Ministre, qui a ajouté que le peuple pakistanais avait ouvert son cœur à ses frères et sœurs.  Il a annoncé que le Pakistan allait mettre en place une entité nationale pour mobiliser le maximum de ressources nationales et garantir leur utilisation la plus efficace dans la transparence.  Cette entité sera composée de personnes intègres qui superviseront la gestion et la distribution de l’assistance aux personnes affectées.


Toutefois, a fait observer le Ministre, le défi est colossal et c’est pourquoi le Pakistan espère que la communauté internationale apportera le soutien si nécessaire.  Le peuple pakistanais apprécie réellement l’appel humanitaire de 459 millions de dollars lancé par les Nations Unies, a-t-il affirmé.  Le Pakistan a également demandé à la Banque mondiale et à la Banque asiatique de développement de l’aider, notamment en menant une évaluation complète des dégâts.  Le Ministre a rappelé que son pays était en pleine guerre contre le terrorisme et qu’il avait remporté des succès salués par la communauté internationale.  Ces succès ont toutefois été acquis au prix fort avec plus de 10 000 civils innocents tués, victimes du terrorisme, et plus de 2 500 soldats tués, a-t-il affirmé.  Si les succès sont importants, le pays reste exposé au terrorisme, a poursuivi le Ministre, qui a affirmé que la paix obtenue grâce aux efforts du Gouvernement démocratique restait fragile et avait besoin d’être consolidée.


Si les pertes économiques considérables subies par des millions de Pakistanais ne sont pas prises immédiatement en compte, les gains acquis par le Gouvernement dans sa guerre contre le terrorisme pourraient être menacés, a prévenu le Ministre, qui a estimé que l’on ne peut permettre que la catastrophe actuelle soit utilisée par les terroristes.  Il a souhaité pouvoir présenter au peuple pakistanais, lors de son retour à Islamabad, un message clair de la part de la communauté internationale selon lequel le Pakistan n’est pas seul dans son malheur et le monde est disposé à lui venir en aide.  « Nous comptons sur votre aide dans les mesures d’urgence et aussi pour traiter des besoins de reconstruction et de la réhabilitation », a-t-il plaidé avant de conclure.


Mme HILLARY RODHAM CLINTON, Secrétaire d’État des États-Unis, a rappelé qu’il est difficile d’apprécier l’ampleur d’une catastrophe qui touche, en terme de population, davantage de personnes que le séisme d’Haïti, celui subi par le Pakistan en 2005 et le tsunami de 2006 réunis, et alors que les pluies continuent.  Les États-Unis sont résolus à aider le Pakistan à réagir à cette crise et à se relever, a-t-elle affirmé.  « Nous serons avec vous lorsque le niveau des rivières redescendra, lorsque vous recommencerez à semer dans les champs et lorsque vous reconstruirez une nation plus forte », a-t-elle affirmé.  Mme Clinton a énuméré les efforts consentis très tôt par les États-Unis, notamment les hélicoptères venus au secours de la population dans les zones les plus affectées et les avions transportant l’aide alimentaire.  Ces efforts ont permis de sauver des vies, a-t-elle assuré.  Toutefois, a fait remarquer Mme Clinton, ils restent insuffisants, car la mousson est loin d’être finie et la sécurité alimentaire du pays est menacée.


« Nous disons souvent aux Nations Unies que nous voulons établir un monde plus solidaire », a fait observer Mme Clinton.  Elle a rappelé que de nombreux pays, y compris les États-Unis, sont confrontés à des difficultés économiques, alors que les catastrophes naturelles sont plus nombreuses dans le monde.  « Mais nous devons néanmoins agir », a-t-elle souligné.  Annonçant une nouvelle promesse de contributions d’un montant de 60 millions de dollars de la part de son pays, Mme Clinton a précisé que les États-Unis auront ainsi fourni au Pakistan 150 millions de dollars d’aide d’urgence.  Les États-Unis fourniront en outre une assistance technique, a poursuivi Mme Clinton, qui a également invité les citoyens américains et les entreprises à apporter leur contribution personnelle.


Les États-Unis s’engagent en outre à collaborer à long terme avec le Pakistan pour améliorer le niveau de développement du pays.  « Nous cherchons à renforcer les institutions démocratiques du Pakistan », a précisé Mme Clinton, qui a ajouté que l’aide américaine viserait à renforcer ces institutions.  Elle s’est dite convaincue que le Pakistan parviendrait à surmonter la crise, grâce au courage et à la résilience de son peuple.  Elle a cité le cas d’une femme enceinte qui a été sauvée grâce aux hélicoptères américains et qui a pu donner naissance en sécurité à son enfant.  Mme Clinton a conclu en déclarant que cet enfant, qui risquait de faire face à d’autres difficultés, avait cependant des chances pour un meilleur avenir.


M. STEVEN VANACKERE, Premier Ministre adjoint et Ministre des affaires étrangères de la Belgique, au nom de l’Union européenne, a notamment rappelé qu’avant la catastrophe, l’Union européenne avait alloué plus de 400 millions d’euros à l’assistance au développement économique au Pakistan pour la période 2007-2010.  Depuis le début de la crise actuelle, l’Union européenne s’est engagée à consacrer 110 millions d’euros d’aide, un montant qui sera complété d’un effort supplémentaire de 30 millions d’euros, a annoncé le Ministre belge des affaires étrangères.  Il a ensuite insisté sur le fait que cette assistance humanitaire était fournie sur la base du respect des principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance, et selon les besoins sur le terrain.  Il a précisé que la fourniture de l’aide européenne s’effectuerait de manière coordonnée, toutes les institutions de l’Union européenne s’étant engagées à travailler main dans la main sous la houlette de la Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton.  Comme nous l’avons vu en Haïti, les conséquences d’une catastrophe naturelle d’ampleur globale peuvent constituer un fardeau insupportable, il est donc crucial que, pour être les plus efficaces possibles, tous les acteurs coopèrent et inscrivent leur action sur la durée, a indiqué M. Vanackere.  En conclusion, il a fait savoir que la Belgique accueillerait, en octobre prochain, une réunion ministérielle des Amis du Pakistan démocratique, qui permettra de faire le point sur les besoins en matière de reconstruction.


M. TEMUR YAKOBASHVILI, Vice-Premier Ministre de la Géorgie, a souligné que son pays est très au fait des souffrances causées par les déplacements forcés.  Comme en Géorgie, plus de 10% de la population pakistanaise a été touchée par la crise.  Un déplacement de cette ampleur, a-t-il ajouté, est un défi extrêmement difficile à relever pour n’importe quel gouvernement et nécessite un effort concerté de la communauté internationale.


Toutes les personnes déplacées doivent être autorisées à rentrer chez elles et à revenir dans leurs communautés en toute sécurité et dans la dignité, a dit le Vice-Premier Ministre, en invoquant le droit international humanitaire et en appelant la communauté internationale à appuyer ce processus.  La Géorgie, a annoncé M. Yakobashvili, va répondre à hauteur de 100 000 dollars à l’appel des Nations Unies.


Mme LENE ESPERSEN, Ministre des affaires étrangères du Danemark, a déclaré que l’appel lancé par le Secrétaire général est clair: nous devons agir maintenant pour aider les millions de personnes touchées par les inondations sans précédent au Pakistan et prévenir toute aggravation de la situation.  Il faut fournir une aide humanitaire qui réponde à la magnitude de cette catastrophe, passer ensuite à la phase de reconstruction et, enfin, appuyer le Gouvernement du Pakistan et le peuple pakistanais dans leurs efforts d’édifier un pays démocratique, stable et prospère, qui soit libre de conflit et de la pauvreté.  Pour faire face efficacement à ces défis, nous devons mettre en place une action internationale coordonnée et rapide, a souligné la Ministre danoise des affaires étrangères.  Les Nations Unies, en étroite coopération avec le Gouvernement du Pakistan, ont réagi à la crise humanitaire et lancé un plan pour les secours d’urgence.  Comme beaucoup d’autres pays, le Danemark a répondu immédiatement à l’appel lancé par le Secrétaire général, a-t-elle rappelé, en soulignant qu’il n’y a pas de temps à perdre.


Le Gouvernement du Danemark  a déjà approuvé une aide humanitaire immédiate de 11 millions de dollars et l’envoi d’experts techniques au Pakistan.  En outre, il s’est engagé à verser 22,5 millions de dollars pour l’aide au développement du Pakistan à moyen et long termes.  L’essentiel de ce montant sera consacré aux activités de relèvement et de reconstruction assurées par le biais du Fonds d’affectation géré conjointement par la Banque mondiale et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).


M. LAWRENCE CANNON, Ministre des affaires étrangères du Canada, a déclaré que son pays avait entendu l’appel lancé par le Secrétaire général invitant la communauté internationale à apporter un soutien et une aide immédiate au peuple pakistanais.  À cet égard, le Canada appuie pleinement la résolution qui vient d’être adoptée et qui accorde un soutien au Gouvernement du Pakistan afin qu’il puisse répondre aux besoins urgents de sa population.  À la suite du lancement par l’ONU, le 11 août, du Plan d’intervention d’urgence pour faire face aux conséquences des inondations au Pakistan, le Canada a annoncé qu’il fournirait, outre les 2 millions de dollars versés dès les premiers jours de la catastrophe, jusqu’à 33 millions de dollars pour répondre aux besoins immédiats des Pakistanais touchés par les inondations.  De ce montant, jusqu’à 25 millions de dollars seront consacrés à l’aide humanitaire pour satisfaire les besoins prioritaires, comme l’accès à la nourriture, à l’eau, à des installations sanitaires, aux soins médicaux d’urgence et aux abris et articles ménagers essentiels.  Les 8 millions restants serviront à faire l’acquisition de matériel dont le pays a un besoin urgent, comme la construction de ponts pour rétablir l’accès aux communautés touchées.


M. EGEMEN BAGIS, Ministre des affaires européennes et négociateur en chef de la Turquie, a d’abord transmis à l’Assemblée générale  un message du Premier Ministre turc, M. RecepErdoğan, déclarant qu’il était non seulement nécessaire pour tous les pays de montrer solidarité et unité face à la catastrophe que subit actuellement le Pakistan, comme à d’autres, mais qu’il s’agissait aussi d’une responsabilité humanitaire.  « Nous devons aujourd’hui tendre une main déterminée au Pakistan pour lui venir en aide », a-t-il ajouté.


M. Bağış a ensuite rappelé que des catastrophes naturelles pouvaient provoquer des soulèvements sociaux et politiques, ajoutant que les communautés déstabilisées, les personnes déplacées et les tragédies personnelles étaient susceptibles de se transformer en problèmes de sécurité.  Il est donc de notre responsabilité que les souffrances cessent au plus vite.  Cette réponse doit être rapide et la solidarité mondiale.  Le représentant s’est dit convaincu que les opérations humanitaires ne porteraient pas atteinte à la souveraineté du Pakistan, ajoutant que la dignité du peuple pakistanais devrait être respectée pendant les opérations d’assistance.


M. Bağış a rappelé l’aide apportée par son pays: 140 tonnes de matériel humanitaire, d’une valeur de plus de 2 millions de dollars, des rations alimentaires, des abris et du matériel médical demandé par les autorités pakistanaises, ainsi que 10 millions de dollars. En outre, l’armée de l’air turque va envoyer deux avions cargo « C’130 » avec une cargaison de matériel médical, a-t-il expliqué.  Il s’est dit fier que les volontaires du Croissant-Rouge turc aient été parmi les premiers à arriver au Pakistan, et a ajouté  que la Turquie construisait sur place deux hôpitaux de campagne.  Par ailleurs, la Turquie a participé activement à la session extraordinaire que l’Organisation de la Conférence islamique a tenue, hier à Djeddah.


M. Bağış a jugé très encourageante cette réunion de l’Assemblée générale, avant d’ajouter qu’il faudrait un effort coordonné et à long terme.  Comme toujours, le pays sera confronté à un plus grand défi lorsque les flots se seront retirés et que la phase d’urgence sera passée, a-t-il fait remarquer.  Il faudra donc rester vigilant et suivre la situation au Pakistan jusqu’à ce que les millions de personnes déplacées puissent retrouver une vie normale.  « Notre attention ne doit pas se limiter aux nouvelles du soir; la région, le continent et le monde ne peuvent s’offrir une nouvelle cause d’instabilité », a-t-il averti, avant de conclure en affirmant que la Turquie serait au premier rang de ce grand effort humanitaire.


Mme GUNILLA CARLSSON, Ministre de la coopération et du développement international de la Suède, a déclaré que la réponse de son pays aux inondations au Pakistan atteignait à ce jour 11 millions de dollars et a annoncé que son pays prendrait demain la décision d’y ajouter 8,2 millions de dollars.  Elle a rappelé que son pays apporte en outre annuellement et régulièrement une contribution de base à  plusieurs organisations humanitaires, comme l’UNICEF et le HCR.  La Suède continuera à assumer ses responsabilités, a-t-elle ajouté.


Les catastrophes en Haïti et au Pakistan montrent l’importance d’un système humanitaire international bien coordonné, a affirmé Mme Carlsson, qui a rendu hommage au travail d’OCHA et du Coordonnateur des secours d’urgence.  Elle a en outre encouragé les États à renforcer leur soutien au CERF et insisté sur la nécessité d’améliorer la préparation aux catastrophes et leur prévention.  Dans ce cadre, elle a mis l’accent sur le travail de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes.


M. ANDREW MITCHELL, Secrétaire d’État au développement international du Royaume-Uni, qui était de retour du Pakistan, a raconté avoir assisté à des « scènes de destruction totale des maisons comme des infrastructures de base ».  « La force de l’eau a tout balayé sur son passage, et ce, sur des centaines de kilomètres », a-t-il ajouté.  « Nous appuyons pleinement les efforts du Gouvernement pakistanais et de l’ONU, qui démontrent aujourd’hui leur détermination à mobiliser la communauté internationale pour répondre d’urgence aux besoins », a assuré M. Mitchell.  La réunion d’aujourd’hui ne sera un succès que si, ce soir, nous aurons excédé l’appel de fonds lancé par l’Organisation, sinon le monde considèrera que la communauté internationale ne s’est pas acquittée de ses responsabilités, a poursuivi M. Mitchell.  Le responsable britannique a ensuite expliqué que les 50 millions de dollars d’aide consentis par le Royaume-Uni contribueraient à atténuer les souffrances d’un million et demi de personnes et d’aider à la reconstruction des ponts et du système de transports dans les zones les plus touchées du Pakistan.


Après avoir reconnu que le Gouvernement pakistanais fait face à la responsabilité « énorme » de diriger la réponse à la catastrophe, M. PETER POWER, Ministre chargé du développement de l’Irlande, a estimé que la communauté internationale se réunit aujourd’hui pour démontrer clairement sa solidarité.  Il a souligné le rôle vital que doivent jouer les Nations Unies dans la coordination de l’aide pour faire en sorte qu’une assistance adéquate soit fournie à tous ceux qui en ont besoin.  La coordination et la coopération sont la meilleure stratégie, a-t-il insisté, en rappelant l’expérience en Haïti.  Il a aussi rappelé l’importance d’adhérer aux principes humanitaires.


Le Gouvernement et le peuple irlandais, a poursuivi le représentant, ont déjà contribué « extrêmement généreusement » à la réponse humanitaire et les fonds continuent de parvenir aux ONG irlandaises.  L’Irlande, a-t-il rappelé, a pour politique de prépositionner son aide d’urgence, dans les ONG, le CERF ou encore le PAM.  L’Irlande a aussi donné des fonds aux ONG partenaires comme Concern et Trocaire, sans oublier les fonds spécifiques donnés à OCHA.  Le représentant a conclu en annonçant le doublement de l’aide humanitaire de son pays qui s’élève désormais à 2 millions d’euros.  Ce n’est, a-t-il précisé, qu’une première réponse.  D’autres fonds suivront après une évaluation plus approfondie des besoins humanitaires.


M. WERNER HOYER, Secrétaire d’État aux affaires étrangères de l’Allemagne, a déclaré que, face à la catastrophe naturelle sans précédent qui affecte le Pakistan et en réponse à l’appel du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), l’Allemagne avait immédiatement lancé des opérations d’aide humanitaire.  Il a annoncé que son pays avait décidé aujourd’hui de porter à 32 millions de dollars (25 millions d’euros) son aide humanitaire.  Celle-ci, a-t-il précisé, s’ajoute à la contribution allemande aux fonds humanitaires de l’Union européenne, soit environ 18 millions de dollars, et au Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires (CERF).  Au total, l’aide humanitaire de l’Allemagne dépasse largement 50 millions de dollars, a-t-il affirmé.


M. Hoyer a expliqué que l’aide bilatérale de son pays irait à des institutions humanitaires des Nations Unies, au CICR et à des organisations non gouvernementales ainsi qu’à des agences allemandes.  Elle servira à distribuer de la nourriture, de l’eau potable et à fournir des abris aux personnes dans le besoin.  M. Hoyer a par ailleurs rendu hommage aux efforts déployés par OCHA et le Coordonnateur des secours d’urgence, M. John Holmes, pour faire face à cette catastrophe.  En cette Journée mondiale de l’aide humanitaire, il a rendu hommage aux travailleurs humanitaires pakistanais et internationaux pour leurs efforts inlassables.


Tandis que les efforts en cours visent à répondre aux besoins d’urgence, le Pakistan sera confronté à des défis infiniment plus grands quand l’ampleur des destructions deviendra pleinement visible, a fait remarquer M. Hoyer.  C’est pourquoi, la communauté internationale doit rester aux côtés du Pakistan après la décrue et après le départ des caméras, a-t-il insisté.  L’Allemagne, qui assiste le Pakistan dans cette phase d’urgence, poursuivra son effort en faveur de la coopération pour le développement à long terme et pour aider le Pakistan à surmonter ses difficultés structurelles, a-t-il assuré.  Le Ministre a rappelé que le Pakistan jouait un rôle essentiel dans la stabilité de la région, et a conclu en affirmant qu’un Pakistan stable, démocratique et prospère était essentiel pour la paix en Asie du Sud et au-delà.


M. OSAMU FUJIMURA, Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Japon, a détaillé l’aide humanitaire de son pays au Pakistan.  Treize millions de dollars seront consacrés à l’aide d’urgence, 200 000 à la fourniture de biens de première nécessité et 1,2 millions à l’appui aux ONG japonaises regroupées dans le cadre de la plate-forme mise en place par le Gouvernement, a-t-il indiqué.  Le Japon continuera de fournir un appui rapide en fonction des besoins zone par zone, y compris les plus difficiles d’accès, a-t-il ajouté, précisant que des opérations héliportées de largage de nourriture avaient commencé aujourd’hui. 


Mme REEM IBRAHIM REDHA AL HASHIMI, Ministre d’État des Émirats arabes unis, a rappelé que son pays, qui entretient des liens anciens avec le Pakistan, appuierait les efforts internationaux d’aide et de relèvement après les inondations ayant dévasté jusqu’à 20% de son territoire.  L’envoi d’aide directe se poursuivra tant qu’il sera nécessaire, a-t-elle assuré, précisant que son pays avait déjà envoyé du matériel médical, des tentes, des denrées alimentaires et des hélicoptères pour transporter les sinistrés.  « Nous avons versé 5 millions à l’ONU pour aider d’urgence les victimes, tout en sachant qu’à long terme, le Pakistan aura besoin d’un appui spécial pour rétablir son agriculture, ses infrastructures de base et, surtout, renforcer ses moyens de prévention des risques », a également indiqué la Ministre.  Avant de conclure, elle a souligné la pertinence de la résolution qui invite à prendre des mesures pour limiter les effets potentiellement catastrophiques des changements climatiques.


Mme INGRID FISKAA, Secrétaire d’État au développement international de la Norvège, a prévenu qu’au Pakistan, la « deuxième vague de souffrance » pourrait être encore plus meurtrière, notamment à cause des maladies liées à l’eau.  Nous devons agir maintenant et fournir une aide d’urgence immédiatement.  Elle a souhaité que la communauté internationale et les acteurs humanitaires alignent leurs efforts sur les priorités définies par le Gouvernement du Pakistan et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  Le Plan de réponse d’urgence du Pakistan est une plate-forme importante, a-t-elle estimé.


Une bonne coordination humanitaire signifie s’assurer que l’aide est dirigée là où les besoins sont les plus grands et qu’elle est fournie conformément aux principes d’humanité, de neutralité, d’indépendance et d’impartialité, a-t-elle rappelé.  Mme Fiskaa a aussi rappelé que son pays avait versé une somme d’environ 19 millions de dollars, y compris au Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF).  Pour appuyer l’appropriation nationale, la Norvège a versé une partie de ses contributions à l’Autorité nationale de la gestion des catastrophes, a précisé la représentante.


Mme JOKE BRANDT, Directrice générale pour la coopération internationale au Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas, a rappelé que son pays et le Pakistan entretiennent de veilles relations comme en témoigne également le partenariat structurel au développement.  En réponse à la catastrophe, a-t-elle indiqué, les Pays-Bas ont déjà versé trois millions d’euros pour l’aide d’urgence, soit un million d’euros à la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et deux millions au Plan de réponse d’urgence pakistanais, à travers le Programme alimentaire mondial (PAM).  Mme Brandt a annoncé que son pays verserait une somme supplémentaire de 3,6 millions d’euros au Plan de réponse d’urgence dont deux millions d’euros au PAM et 1,6 million d’euros à l’UNICEF.


De plus, a-t-elle indiqué, un groupe d’ONG néerlandaises collectent des fonds en faveur de la population pakistanaise.  « Un désastre de cette magnitude requiert une coordination et une coopération de toutes les organisations et les institutions impliquées », a souligné la Directrice générale qui a appelé toutes les parties prenantes à travailler avec le Gouvernement du Pakistan, dans un effort concerté, pour garantir la plus grande efficacité aux opérations d’urgence.  Le rôle de coordination des Nations Unies et en particulier du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) est crucial, a-t-elle insisté.


M. ATTILIO MASSIMO IANUCCI, Envoyé spécial du Ministre des affaires étrangères de l’Italie pour l’Afghanistan et le Pakistan, a rappelé que le premier vol de la coopération italienne était arrivé à Islamabad le 7 août avec 30 tonnes de biens essentiels pour un montant  de 330 000 euros, comprenant des médicaments, des générateurs et des unités de purification de l’eau.  Cette assistance a été immédiatement distribuée avec l’aide de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes du Pakistan, a-t-il expliqué.  En outre, l’Italie a immédiatement annoncé une contribution d’un million d’euros –dont 40% par le biais de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et 60% par le biais du Programme alimentaire mondial– pour appuyer l’assistance humanitaire.  M. Ianucci a ajouté que son pays allait accorder un autre million d’euros à l’UNICEF et à l’OMS et préparait une initiative bilatérale d’un montant de 1,5 million d’euros.


L’Italie révise en outre son programme de coopération avec le Pakistan afin de veiller à ce qu’il soit pleinement compatible avec les nouvelles priorités de reconstruction du tissu social et économique au pays, a poursuivi M. Ianucci.  Rappelant que le Gouvernement démocratique du Pakistan luttait contre les Taliban, il a précisé que l’Italie, en fournissant une assistance humanitaire rapide, était convaincue qu’elle répondait aussi aux besoins politiques et stratégiques du pays.  Il a rappelé que, lors de la conférence de contributions en faveur du Pakistan organisée le 17 avril à Tokyo, son pays avait annoncé une contribution de 62millions d’euros pour des projets de développement dans les secteurs de l’agriculture, du microcrédit et de la formation, concentrés sur les zones tribales aux confins de l’Afghanistan.  En ce qui concerne la phase de posturgence, M. Ianucci a rappelé que son pays avait déjà annoncé une contribution de 4 millions d’euros au Fonds d’affectation multidonateurs de la Banque mondiale pour la reconstruction et le développement des régions de la frontière du Nord-Ouest.  Il a rappelé que cette assistance entrait dans le cadre plus vaste du soutien politique et stratégique que l’Italie, en tant que membre de l’Union européenne, apporte au Gouvernement démocratique du Pakistan.


M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que la fréquence et l’ampleur des catastrophes naturelles étaient alarmantes, ajoutant que leurs conséquences pour les pays en développement étaient immenses et à long terme.  Il a pris note des efforts fournis par le Pakistan, en coopération avec la communauté internationale, et a insisté sur la fourniture d’une aide pour répondre aux besoins immédiats et, ensuite, pour assurer la reconstruction et le développement du pays.  Le Groupe des 77 et de la Chine rappelle, en outre, son soutien aux principes de neutralité, d’humanité, et d’impartialité qui doivent guider l’assistance humanitaire, a-t-il dit.


M. HATEM TAG-ELDIN (Égypte), qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non alignés, a assuré qu’au moment où la situation humanitaire empirait au Pakistan, « la détermination des pays non alignés à aider le Gouvernement et le peuple pakistanais ne pouvait que se renforcer ».  De nombreux membres du Mouvement ont annoncé au cours de ces dernières semaines leurs promesses de contributions pour atténuer les souffrances des millions de personnes touchées par la catastrophe et permettre aux autorités du pays de répondre aux défis du relèvement, a indiqué le représentant.  Il a également précisé que l’Égypte avait envoyé au Pakistan deux avions chargés de médicaments, d’équipement médical, de tentes et de nourriture.


M. SRIODJIDIN ASLOV (Tadjikistan), intervenant au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a exhorté les États Membres à fournir le plus rapidement possible l’aide humanitaire destinée au peuple pakistanais, qui attend notre soutien en ce mois sacré de ramadan.  Il a ajouté que le Secrétaire général de l’OCI avait invité, à maintes reprises, les membres de l’organisation, leurs citoyens, les bailleurs de fonds privés, la société civile et la communauté internationale dans son ensemble à venir en aide aux victimes des inondations dévastatrices au Pakistan.


M. LESLIE CHRISTIAN (Ghana), au nom du Groupe des États d’Afrique, a apporté son soutien aux efforts des Nations Unies pour venir en aide au Pakistan et a remercié les pays qui ont déjà apporté leur contribution.  Il a appuyé la résolution que vient d’adopter l’Assemblée générale et a invité les gouvernements et les organisations internationales, mais aussi la société civile et le secteur privé  à apporter leur aide au Gouvernement du Pakistan dans un esprit de solidarité internationale et de coopération.


M. KOSAL SEA (Cambodge), au nom du Groupe des États d’Asie, a rendu hommage, en cette Journée mondiale de l’aide humanitaire, à ceux qui viennent en aide aux victimes des catastrophes au Pakistan et ailleurs dans le monde.  Rappelant que dès le début de cette mousson désastreuse, les Nations Unies avaient été en première ligne pour aider les pays asiatiques affectés, il a rendu hommage au travail d’OCHA.  Il a salué la réaction de la communauté internationale, affirmant que chacun de ses membres avait fait preuve d’un profond sens de l’humanité commune.  Il a aussi rappelé qu’une fois que les efforts humanitaires en cours auront ramené une certaine forme de normalité, il sera très important de maintenir l’effort pendant le long processus de réhabilitation et de reconstruction.


M. HENRY MAC DONALD (Suriname), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré qu’en tant que groupe de pays constamment dévastés par les catastrophes naturelles, la CARICOM est parfaitement au fait des énormes souffrances causées par un désastre d’une telle ampleur.  Formée de « petits États insulaires » aux ressources limitées, a poursuivi le représentant, la CARICOM est néanmoins prête à contribuer, dans la mesure de ses moyens, aux efforts de secours.  Elle appelle la communauté internationale à tendre la main au peuple pakistanais, en particulier lorsque les inondations ne feront plus la une des journaux internationaux alors que des efforts devront encore être fournis pour réhabiliter les moyens de substance.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

« Les pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens sont la seule voie vers une solution durable », réaffirme le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques

CS/10009

« Les pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens sont la seule voie vers une solution durable », réaffirme le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques

17/08/2010
Conseil de sécuritéCS/10009
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6372e séance – matin


« LES POURPARLERS DIRECTS ENTRE ISRAÉLIENS ET PALESTINIENS SONT LA SEULE VOIE VERS UNE

SOLUTION DURABLE », RÉAFFIRME LE SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AUX AFFAIRES POLITIQUES


« Nous approchons d’un tournant important dans les efforts visant la reprise

de pourparlers directs », estime M. Oscar Fernandez-Taranco devant le Conseil de sécurité


« Nous approchons d’un tournant important dans les efforts visant la reprise de pourparlers directs entre Palestiniens et Israéliens, a affirmé aujourd’hui le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, M. Oscar Fernandez-Taranco, au cours de la réunion mensuelle du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.  M. Fernandez-Taranco a répété que de telles négociations directes et substantielles représentent la seule voie vers une solution durable et globale qui puisse satisfaire les aspirations des peuples israélien et palestinien.


Le Sous-Secrétaire général, qui a relevé que les différentes parties tiennent actuellement des discussions internes sur l’opportunité d’engager des négociations directes, a souhaité qu’elles fassent preuve d’ouverture et saisissent l’occasion de s’engager de manière décisive sur la voie d’une solution réaliste à deux États.  Les Nations Unies, a-t-il affirmé, sont prêtes à soutenir un tel processus, dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité et des accords internationaux existants.


M. Fernandez-Taranco a rappelé les efforts personnels consentis par le Secrétaire général, en contact avec le Sénateur américain, M. George Mitchell, chargé de la médiation américaine.  Ce dernier a de nouveau rencontré le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, et le Premier Ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, les 10 et 11 août respectivement.  Il a également rappelé qu’un soutien régional et international sera nécessaire pour que les efforts aboutissent.  En ce sens, il s’est félicité de la décision de la Ligue des États arabes qui, le 29 juillet, a apporté son soutien de principe au Président Abbas pour qu’il engage des négociations directes quand il le jugera bon.  M. Fernandez-Taranco s’est dit cependant déçu de l’absence de progrès dans les efforts de réconciliation intrapalestinienne, malgré les différents efforts entrepris en ce sens, notamment par l’Égypte. 


Pour que les négociations aboutissent, il faut créer un climat propice sur le terrain, a rappelé M. Fernandez-Taranco.  Les deux parties doivent donc respecter les engagements pris en vertu de la Feuille de route.  Le Sous-Secrétaire général a ainsi demandé que le moratoire partiel sur la colonisation en Cisjordanie, qui arrive à échéance le 26 septembre prochain, soit reconduit et étendu à toutes les activités de colonisation dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est.  Il a toutefois fait observer que la retenue relative manifestée par les autorités israéliennes au cours de ces derniers mois à Jérusalem-Est s’estompait et que les évictions de Palestiniens, les destructions de leurs maisons et les constructions de logements pour des colons avaient repris.  Aux termes de la Feuille de route, Israël a l’obligation de geler toutes les activités de colonisation, y compris celles résultant de l’accroissement naturel de la population, et de démanteler tous les avant-postes installés depuis mars 2001, a-t-il rappelé. 


M. Fernandez-Taranco a noté qu’Israël avait pris quelques mesures pour faciliter le passage des postes de contrôle en Cisjordanie depuis le début du Ramadan, signalant notamment la levée de trois points de contrôle, tout en ajoutant qu’il en restait plus de 500 en place.  Il a indiqué que, depuis le précédent exposé au Conseil de sécurité, le 21 juillet, Israël avait effectué 313 incursions en Cisjordanie, alors que 22 incidents étaient imputables à des colons israéliens.


Par ailleurs, le Sous-Secrétaire général s’est dit inquiet de la situation financière de l’Autorité palestinienne, dont le financement actuel –507 millions de dollars– reste inférieur de 200 millions aux besoins de l’année 2010.  Le déficit risque d’atteindre 300 millions de dollars à la fin de l’année, a-t-il averti, avant de rappeler que les donateurs doivent accroître leur soutien à l’Autorité palestinienne, afin de renforcer sa stabilité, qui est essentielle pour la reprise des négociations.


Le Sous-Secrétaire général a assuré qu’il continuait de suivre les effets de la nouvelle politique menée par Israël à l’égard de Gaza depuis l’allègement du blocus à la fin du mois de juin.  Il a noté une augmentation importante en valeur comme en volume des entrées à Gaza, qu’il a jugée positive. Toutefois, a-t-il relevé, les échanges restent très inférieurs à ce qu’ils étaient avant l’instauration du bouclage en 2007.  Il a rappelé que, le 21 juin, le Quatuor a appelé à une solution exhaustive, qui tienne compte des besoins, notamment humanitaires, des Gazaouis en même temps que des préoccupations légitimes de sécurité  d’Israël.  Il a estimé que les procédures d’approbation imposées par les Israéliens demeurent trop lourdes, y compris pour les projets des Nations Unies. 


M. Fernandez-Taranco en a également appelé à la communauté internationale pour qu’elle soutienne les travaux de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui souffre de graves difficultés de financement.


Rappelant que le 4 août a marqué le 1 500ème jour de détention du caporal israélien Gilad Shalit, M. Fernandez-Taranco a déploré que les appels internationaux en faveur de sa libération et d’un échange de prisonniers n’aient pas été entendus.  Il a par ailleurs condamné les six tirs de roquettes et trois tirs de mortiers lancés à partir de Gaza en direction d’Israël durant le mois écoulé, sans toutefois faire de blessés.  Ces tirs, a-t-il dit, ont provoqué 11 attaques aériennes et 11 incursions israéliennes à Gaza en représailles, qui ont tué trois militants palestiniens et fait 29 blessés, dont 22 civils et cinq policiers.


M. Fernandez-Taranco a rappelé que, le 2 août, le Secrétaire général avait constitué l’Équipe chargée d’enquêter sur l’incident du 31 mai de la flottille se dirigeant vers Gaza, après d’intenses consultations avec les dirigeants israéliens et turcs, ajoutant que l’Équipe s’est réunie, pour la première fois, les 10 et 11 août.  Précisant que l’Équipe d’enquête n’a pas pour mandat de déterminer des responsabilités pénales individuelles, M. Fernandez-Taranco a également rappelé que le Secrétaire général avait exprimé l’espoir que l’Équipe pourrait bénéficier de la pleine coopération de l’ensemble des pays concernés.  Il a annoncé que les membres de l’Équipe d’enquête se réuniraient, à nouveau, début septembre et devraient présenter un rapport intérimaire au Secrétaire général, le 15 septembre. 


Concernant la situation dans la région, M. Fernandez-Taranco a déclaré que la situation dans le Golan syrien occupé demeurait stable même si les activités d’implantation de colonies de peuplement se poursuivent.  Il a fait état de deux graves incidents survenus au cours du mois dernier: le tir de cinq roquettes, le 2 août, sur les stations d’Eilat en Israël et d’Aqaba, en Jordanie, qui ont fait un mort en Jordanie, et l’incident du 3 août en violation de la « Ligne bleue » entre le Liban et Israël.  L’échange de tirs du 3 août entre les Forces armées israéliennes et les Forces armées libanaises constitue l’incident le plus grave depuis l’adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 1701 (2006), a déclaré le Sous-Secrétaire général, qui a rappelé qu’une enquête était en cours.  Toujours à propos du Liban, M. Fernandez-Taranco a rappelé que, le 20 juillet, le Premier Ministre libanais avait demandé au Conseil de sécurité de proroger sans modification le mandat de la FINUL pour une nouvelle période d’une année. 


Des progrès importants en matière politique et de sécurité ont été enregistrés au Liban au cours de ces derniers mois, a fait remarquer M. Fernandez-Taranco, précisant que le 31 juillet, le Président du Liban avait tenu une réunion conjointe  avec le Roi d’Arabie saoudite et le Président de la Syrie.  L’Émir du Qatar a, pour sa part, effectué une visite officielle au Liban du 31 juillet au 2 août, au cours de laquelle il s’est rendu dans des villages du sud du pays.  Ces visites, qui signalent un ferme engagement des pays arabes voisins pour maintenir le calme au Liban, ont eu lieu au moment où les tensions augmentaient à la suite de rumeurs et de spéculations concernant des accusations par le Tribunal spécial pour le Liban, a estimé M. Fernandez-Taranco, avant de conclure.


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Le Chef de la MINURCAT souligne la nécessité de renforcer les Forces de sécurité tchadiennes et centrafricaines en vue du retrait de la Mission, le 31 décembre 2010

CS/10008

Le Chef de la MINURCAT souligne la nécessité de renforcer les Forces de sécurité tchadiennes et centrafricaines en vue du retrait de la Mission, le 31 décembre 2010

10/08/2010
Conseil de sécuritéCS/10008
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6371e séance – matin


LE CHEF DE LA MINURCAT SOULIGNE LA NÉCESSITÉ DE RENFORCER LES FORCES DE SÉCURITÉ TCHADIENNES ET CENTRAFRICAINES EN VUE DU RETRAIT DE LA MISSION, LE 31 DÉCEMBRE 2010


Le Représentant spécial et Chef de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT), M. Youssef Mahmoud, a assuré, ce matin, les membres du Conseil de sécurité que la Mission, dont le retrait sera achevé le 31 décembre prochain conformément à la résolution 1923, avait entamé la réduction de ses effectifs militaires dans l’est du Tchad et au nord-est de la République centrafricaine. 


« La pérennisation du Détachement intégré de sécurité (DIS) au Tchad, qui sera un processus long et laborieux, demandera toute l’attention du Gouvernement et de ses partenaires, et il faudra combler le vide sécuritaire après le départ de la MINURCAT du nord-est de la République centrafricaine », a prévenu M. Mahmoud.


Le Chef de la MINURCAT a d’abord souligné qu’en dépit de la complexité persistante de la situation en matière de sécurité dans l’est du Tchad, le Gouvernement tchadien, à la suite de la suspension des patrouilles et des escortes de la Mission avait, le 27 mai, commencé à assumer la pleine responsabilité de la protection des civils et des travailleurs humanitaires dans la zone.  « Le DIS a ainsi accru ses escortes de travailleurs humanitaires à l’intérieur et autour des camps de réfugiés et dans les principales villes de l’est du Tchad », a-t-il précisé. 


M. Mahmoud a ajouté que, de son côté, la force conjointe du Tchad et du Soudan avait, au cours de la période considérée, continué à patrouiller le long de la frontière entre les deux pays en vue de juguler le trafic d’armes et le flux de réfugiés soudanais.  La situation humanitaire au Darfour voisin, qui reste préoccupante, a entraîné l’arrivée de réfugiés au Tchad, a-t-il indiqué.  « Quelque 70 ONG fournissent l’assistance à 255 000 réfugiés soudanais et à 168 000 personnes déplacées dans l’est du Tchad ainsi qu’à 150 000 réfugiés centrafricains dans le sud-est du pays », a-t-il rappelé.  Depuis le mois d’avril, 20 000 réfugiés sont retournés dans leur pays, a-t-il ajouté.


Le Chef de la MINURCAT a assuré que la Mission poursuivait, dans ce contexte, la mise en œuvre de son mandat dans les domaines de l’état de droit, de la justice, des droits de l’homme, de la protection des civils et de la lutte contre la violence sexuelle.  « La Mission discute avec l’équipe de pays de l’ONU sur les moyens à mettre en place pour absorber ses activités dans le Plan-cadre de l’ONU pour l’aide au développement du Tchad », a-t-il également indiqué. 


De l’avis de M. Mahmoud, « le renforcement du Détachement intégré de sécurité devra faire l’objet d’une attention particulière de la part du Gouvernement tchadien ».  Les autorités tchadiennes et l’ONU, a-t-il indiqué, ont créé à cet effet un groupe de travail technique chargé d’établir un plan clair, dont le Gouvernement devrait exposer les grandes lignes au Conseil de sécurité. 


Se référant ensuite au rapport* du Secrétaire général, M. Mahmoud a évoqué les deux options que pourrait examiner le Conseil à la suite du retrait de la MINURCAT du nord-est de la Centrafrique.  Il a expliqué que le Président centrafricain, M. François Bozizé, et le Secrétaire général privilégiaient l’option prévoyant le renforcement des capacités des Forces de sécurité nationales plutôt que le déploiement d’une opération de maintien de la paix dans la zone, dont les coûts de fonctionnement, a-t-il dit, seraient compris entre 98 et 122 millions de dollars par an. 


Le Ministre des affaires étrangères, M. Antoine Gambi, qui prenait part à la réunion de ce matin, a confirmé que le Président Bozizé appuyait cette option.  Les efforts visant à renforcer les capacités nationales dans les domaines de la sécurité et de l’état de droit auront, a-t-il estimé, un impact plus durable dans cette partie encore fragile du territoire centrafricain qui risque, de nouveau, de basculer dans la violence, le banditisme, l’insécurité transfrontalière et le conflit interethnique ».  M. Gambi a indiqué que le Président centrafricain avait demandé au Secrétaire général que des instructeurs et observateurs issus de la MINURCAT aident son Gouvernement à former et à appuyer logistiquement les Forces armées centrafricaines.  Il a insisté sur l’importance de cette aide dans la période cruciale de transition que traversent son pays et la sous-région. 


Le Ministre a ainsi évoqué la préparation des élections générales de janvier prochain dans son pays, la mise en œuvre du programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), la persistance de l’insécurité régionale, marquée par la crise du Darfour et la présence d’éléments de l’Armée de résistance du Seigneur, le référendum à venir sur l’indépendance du Sud-Soudan ou encore les contraintes financières auxquelles est confronté le Gouvernement centrafricain.  « C’est au Conseil de sécurité d’assurer le maintien de la paix et de la sécurité internationales et c’est pourquoi, la République centrafricaine compte sur son appui pour faire face aux nombreux défis auxquels elle est confrontée », a affirmé M. Gambi.  Il a conclu en estimant que « la paix n’a pas de prix dans un contexte où la vie de milliers de personnes est menacée ».


À son tour, le Représentant permanent du Tchad auprès de l’ONU, M. Ahmad Allam-Mi, a réaffirmé  que son pays était engagé à protéger les civils, notamment les réfugiés et les personnes déplacées jusqu’à leur retour volontaire dans leur foyer d’origine.  « Cela implique, sans l’ombre d’un doute que le Détachement intégré de sécurité, qui avait été créé par le Tchad avec l’appui du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), soit maintenu et renforcé en effectifs, en moyens financiers et techniques et en soutien des Forces de défense et de sécurité tchadiennes », a-t-il insisté.  M. Allam-Mi a demandé que les infrastructures promises soient réalisées au profit du Détachement intégré de sécurité et des institutions judiciaires et pénitentiaires.  Le Fonds d’affectation spéciale doit, a-t-il estimé, continuer à fonctionner après le retrait de la Mission pour répondre aux besoins du Détachement intégré de sécurité.


* S/2010/409


LA SITUATION AU TCHAD, EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ET DANS LA SOUS-RÉGION


Rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) ( S/2010/409)


Dans ce rapport, le Secrétaire général aborde en particulier les conséquences du retrait militaire de la MINURCAT de la République centrafricaine, qui devrait être terminé d’ici au 31 décembre 2010.  Il rappelle que la Mission, dans le cadre du mandat qui lui avait été confié par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1861 (2009), devait, au nord-est du pays, effectuer des opérations de caractère limité en vue d’extraire des civils et des travailleurs humanitaires en danger et protéger le personnel et les locaux des Nations Unies. 


Il note que la situation générale en matière de sécurité dans la zone continue de pâtir du conflit interethnique, du banditisme et des activités criminelles transfrontières.  L’absence d’autorité de l’État, la faible présence et les capacités limitées des Forces armées centrafricaines (FACA) ainsi que le manque de progrès réalisés dans la mise en œuvre des accords de paix entre le Gouvernement et les groupes rebelles de la République n’ont pu contribuer à améliorer la situation de manière durable, estime-t-il. 


M. Ban Ki-moon souligne qu’il faudra quelque temps au Gouvernement pour renforcer ses capacités et que, dans l’intervalle, « il est à craindre que le retrait du contingent de la MINURCAT ne renforce les groupes armés de la région et se traduise par une aggravation de la criminalité et une dégradation de la situation humanitaire ».  « Pour remédier à ces problèmes, il faudra une volonté politique, des progrès importants au niveau de la réconciliation nationale et l’appui des partenaires internationaux de manière à ce que le Gouvernement puisse asseoir son autorité dans la région, notamment en renforçant les forces armées, la police et le régime de droit », indique le Secrétaire général.


M. Ban évoque ensuite les deux options que pourraient envisager le Conseil de sécurité pour ce qui est du nord-est de la République centrafricaine.  Le Conseil pourrait soit créer une force de maintien de la paix pour prévenir l’insécurité dans la région, soit continuer d’appuyer les efforts déployés pour renforcer les capacités de l’État dans le domaine de la sécurité et à prendre des mesures pour améliorer les moyens d’action des forces armées dans la zone.  Le Secrétaire général note que le Président centrafricain, M. François Bozizé, estime qu’une option qui miserait sur les capacités nationales « aurait un impact plus durable que le déploiement de personnel de maintien de la paix ».


Dans ses observations, le Secrétaire général considère que les problèmes humanitaires et les problèmes de sécurité dans l’est du Tchad et dans le nord-est de la République centrafricaine continueront à retenir « sans aucun doute » l’attention du Conseil de sécurité après la fin de la Mission.  « Néanmoins, l’amélioration des relations entre le Tchad et le Soudan, l’efficacité grandissante des patrouilles communes le long de leur frontière commune et les efforts entrepris par le Gouvernement tchadien pour renforcer les capacités nationales de protection augurent bien de l’avenir », fait-il remarquer. 


M. Ban se félicite du fait que le Gouvernement tchadien et l’ONU ont depuis l’adoption de la résolution 1923 (2010) entretenu des relations constructives pour résoudre les problèmes persistants de protection de la population dans l’est du Tchad.  Saluant ce qu’a fait le Gouvernement tchadien pour s’acquitter de ses obligations internationales en la matière, il déplore toutefois la poussée récente de criminalité qui a conduit des travailleurs humanitaires à suspendre leurs opérations dans l’est du pays.  « Je demande instamment aux autorités locales et centrales de continuer à adresser des signaux sans ambiguïté, pour bien convaincre ces criminels que les attaques contre la vie et les biens des travailleurs humanitaires et des populations vulnérables ne seront pas tolérées », prévient ainsi le Secrétaire général.


Le Secrétaire général demande aux Gouvernements tchadien et centrafricain de continuer à apporter le soutien voulu à la restructuration en cours de la Mission et au retrait des militaires.  Il convient en outre, « avec le Président Bozizé », que le maintien de la paix n’est pas le meilleur instrument pour résoudre les problèmes auxquels est confrontée la République centrafricaine.  M. Ban encourage, par conséquent, le Gouvernement centrafricain et les acteurs multilatéraux et bilatéraux de la consolidation de la paix et du développement à continuer à étudier la deuxième option.  Il se dit prêt à les aider en exerçant ses bons offices.


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Le Conseil de sécurité entend les exposés des commandants des Forces de la MINUSTAH, de la MONUSCO, de la MINUL, de la MINUS et de l’ONUST

CS/10006

Le Conseil de sécurité entend les exposés des commandants des Forces de la MINUSTAH, de la MONUSCO, de la MINUL, de la MINUS et de l’ONUST

06/08/2010
Conseil de sécuritéCS/10006
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6370e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ENTEND LES EXPOSÉS DES COMMANDANTS DES FORCES DE LA MINUSTAH, DE LA MONUSCO, DE LA MINUL, DE LA MINUS ET DE L’ONUST


Il faut adapter les ressources, l’équipement et la formation pour mieux répondre aux réalités sur le terrain, estiment des délégations


Dans le souci de veiller à ce que les mandats des opérations de maintien de la paix (OMP) soient clairs, crédibles et réalisables et à ce que ces opérations soient dotées des ressources voulues, le Conseil de sécurité a entendu ce matin les interventions des commandants des Forces de la MINUSTAH, de la MONUSCO, de la MINUL, de la MINUS et de l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST) suite de la guerre israélo-arabe de 1948.


Par sa déclaration présidentielle* du 5 août 2009, le Conseil avait souligné que, « pour mieux préparer, planifier, contrôler et évaluer les opérations de maintien de la paix », il était nécessaire d’établir des échanges non seulement avec le Secrétariat mais aussi avec toutes les parties prenantes dès la phase initiale d’établissement et pendant tout le déploiement de la mission.  Il s’agit aussi, comme l’ont rappelé aujourd’hui les représentants du Nigéria, de l’Inde, du Pakistan et du Bangladesh, quatre des plus importants fournisseurs de troupes aux opérations de maintien de la paix, de consulter plus avant les pays fournisseurs de contingents et d’équipement avant le renouvellement ou la modification de tout mandat.   


Dans une intervention liminaire, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy, a salué l’importance de cette réunion qui, a-t-il dit, contribue à mieux préparer et planifier le déploiement d’une opération de maintien de la paix.  En 2010, les 18 opérations déployées sur le terrain comptent au total 120 000 personnes –soit 84 000 Casques bleus, 13 000 policiers et 23 000 civils - et un budget annuel record de 7,7 milliards de dollars. 


Si le Chef de l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve, créé à la suite de la guerre israélo-arabe en 1948, a préconisé d’améliorer la coordination entre les composantes civile et militaire pour assurer une meilleure efficacité des missions de l’ONU, celui de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a estimé qu’il était essentiel de renforcer les capacités nationales pour préserver les gains de la stabilité et garantir une reconstruction à long terme à la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010. 


Celui de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) s’est dit convaincu qu’un investissement dans les Forces de sécurité du Libéria est nécessaire à l’approche des élections de 2011 et du retrait programmé des troupes de la Mission.  L’opération « SAFE REFUGE », destinée à renforcer la protection des civils visés aux frontières par les mouvements armés sera un défi majeur à relever, exigeant la coordination des forces militaires internationales engagées sur place mais aussi celles des organisations non gouvernementales (ONG), a déclaré le commandant de la Force de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), en rappelant l’autre défi qui consiste à organiser le référendum de 2010 sur un territoire immense.


Répondant à une question du représentant de la France sur l’impact, en matière de protection des civils, des nouvelles conditionnalités imposées aux interventions des Casques bleus de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), le Chef de la MONUSCO a noté qu’il était clair que « la réduction du soutien à l’armée congolaise risquait de voir les soldats congolais vivre aux dépens de la population ».  


La plupart des délégations ont souhaité des précisions sur les défis en matière de protection des civils et les moyens d’améliorer l’efficacité de l’ONU en ce domaine, notamment en République démocratique du Congo (RDC) et dans les camps de personnes déplacées au Soudan.  D’autres ont mis l’accent sur la nécessité de garantir la meilleure collaboration entre l’ONU et le pays hôte de la mission, et suggéré d’envisager la consolidation de la paix dès les premières phases du maintien de la paix.  Des délégations ont aussi souligné l’importance de la coopération aux niveaux régional et sous-régional et la nécessité d’éviter un vide en matière de sécurité après le retrait d’une opération de maintien de la paix.  À cet égard, plusieurs intervenants se sont dits préoccupés par l’absence de progrès dans le renforcement du secteur de la sécurité au Libéria. 


La représentante des États-Unis a, pour sa part, exhorté les commandants des forces des opérations de maintien de la paix à faire respecter le principe de tolérance zéro pour prévenir d’éventuels abus par des membres du personnel de ces opérations.  Face à la demande croissante de contingents de police, le représentant de la Fédération de Russie a suggéré d’organiser une bonne répartition des tâches entre policiers et militaires des opérations de maintien de la paix.  De son côté, le représentant du Canada a estimé que les nouvelles exigences en matière de maintien de la paix nécessitent des mandats et une configuration des forces permettant d’optimiser la souplesse, la capacité de réaction et la mobilité.  S’agissant de la capacité de réaction rapide de l’ONU, les représentants des Philippines et de la République de Corée ont cité les initiatives de leur pays pour répondre aux besoins urgents des Casques bleus de l’ONU.  


* Voir communiqué de presse CS/9724


OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES


Déclarations


M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a indiqué que si seulement cinq commandants de missions de maintien de la paix intervenaient ce matin, les représentants de 10 autres missions étaient également présents dans la salle, prêts à répondre aux questions des membres du Conseil de sécurité.  Il a cependant précisé que les commandants des forces de la FINUL et de la MINUAD ont dû se rendre immédiatement auprès de leurs missions respectives au cours de ces deux derniers jours en raison des tensions qui existent dans les régions où ces deux missions sont déployées.  Il a rappelé que la plus ancienne des opérations de maintien de la paix qui sont actuellement actives, l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST), avait été créée en 1948.  Le personnel de maintien de la paix de l’ONU a atteint aujourd’hui un niveau historique.  Sur un effectif total de 120 000 personnes, on compte 84 000 Casques bleus, 13 000 policiers et 22 000 civils.  M. Le Roy a souligné que cette réunion était essentielle pour nous aider à mieux préparer, planifier, contrôler et évaluer les opérations de maintien de la paix. 


Présentant la situation au Libéria, le général SIKANDER AFZAL, Commandant de la Force de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), a estimé que le Gouvernement du Libéria prenait les bonnes mesures pour faire face aux conséquences de 14 ans de guerre civile.  Même si le climat est plutôt pacifique, a-t-il dit, le chômage et l’insuffisance des infrastructures sont des sources d’inquiétude.  L’état de droit et la lutte contre la criminalité sont les principaux défis auxquels le Gouvernement libérien doit faire face pour que la population civile fasse confiance au rôle de la police et à celui du système judiciaire.  Il a cité notamment les litiges fonciers nés de la guerre et auxquels les lois en vigueur n’apportent pas de solution claire.  Le général Afzal a indiqué que la réduction du nombre de Casques bleus qui est passé de 14 000 à 8 100 a fait peser de nouvelles charges à la Mission qui est amenée à s’acquitter de son mandat avec des ressources limitées.  En raison de l’absence d’ingénierie dans le pays, c’est le génie de la Force de la MINUL qui maintient l’état des routes du pays, a-t-il précisé.  Le chef de la MINUL a souligné que les élections nationales de 2011 représenteront un jalon important pour mesurer le succès de la MINUL et préparer son retrait.  Il a jugé essentiel de renforcer les capacités du Libéria, en exhortant tous les bailleurs de fonds à investir dans ce domaine pour éviter que le Libéria ne connaisse ce qui s’est passé au Timor-Leste.


Général BABACAR GAYE, Commandant sortant de la Force de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a rappelé que la tâche première de la Mission était de protéger la population civile, « un défi beaucoup plus grand qu’il ne paraît à première vue ».  Même si près de 20 000 soldats sont déployés sur le terrain, même si la Mission dispose de huit hélicoptères de combat, elle doit s’occuper d’un territoire aussi vaste que l’Europe occidentale avec une population de 65 millions de personnes, a précisé le général Gaye.  Expliquant que si la Force toute entière n’était déployée que dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, cela équivaudrait à confier à un Casque bleu la sécurité de 20 kilomètres carrés de territoire, le général Gaye a également souligné « la variété difficilement contrôlable des menaces émanant d’un nombre toujours plus important de groupes armés ».  Non seulement le terrain dans les deux Kivu est immense et difficile d’accès, mais la Mission est également confrontée à plus de 50 mouvements armés, dont les agissements au cours de ces dernières années sont venus s’ajouter à d’autres fléaux, comme la pauvreté, qui cantonnent la région dans l’insécurité et le sous-développement, a poursuivi le général Gaye.  Il a souligné que, dans ce contexte, la Mission doit continuer à aider à former le commandement militaire de la RDC et à renforcer la justice militaire du pays et l’appui logistique, « tout en assurant la protection des civils ».  Le général Gaye a expliqué que l’approche intégrée qui est privilégiée se base sur les principes « présence égale protection » et « présence égale mobilité ».  Chaque bataillon, a-t-il précisé, doit pouvoir être déployé rapidement dans 6 à 8 sites différents.  Après avoir insisté sur l’importance des patrouilles, qui sont « nécessaires pour permettre aux villageois des provinces orientales menacés par l’Armée de résistance du Seigneur de travailler en toute sécurité », le général Gaye a conclu que, « demain, la protection de la population dépendra du renforcement de l’autorité de l’État et de l’état de droit en RDC ». 


Général MOSES BISONG OBI, Commandant de la Force de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), a souligné que la Mission n’avait que jusqu’à septembre prochain pour superviser le processus d’inscription des électeurs en vue des référendums sur l’indépendance du Sud-Soudan et sur le rattachement de la zone d’Abyei au nord ou au sud du pays, comme le prévoit l’Accord de paix global.  M. Obi a noté que « là encore le territoire, immense et difficile d’accès, que doit couvrir la Mission pose des problèmes pratiques parfois insolubles, en particulier pour le maintien des troupes chargées de patrouiller et d’assurer la sécurité dans les « zones minées par la violence tribale ».  Les Forces armées soudanaises, a-t-il estimé, respectent les termes de l’Accord de paix global, « même si elles sont peu actives à la frontière entre le Nord-Soudan et le Sud-Soudan ».  Le général Bisong Obi a tenu à souligner les succès militaires obtenus par la MINUS.  Il a, entre autres, évoqué la tenue « dans le calme » des élections des 11 et 15 avril dernier et le maintien de l’ordre et la protection des civils dans la zone de cessez-le-feu.  L’opération « SAFE REFUGE », destinée à renforcer la protection des civils visés aux frontières par les mouvements armés sera un défi majeur à relever, exigeant la coordination des forces militaires internationales engagées sur place mais aussi celle des ONG, qui sont incontournables pour garantir la fourniture de l’eau, des abris et des sanitaires dans les camps des personnes déplacées, a également souligné le Chef de la Force de la MINUS.


Rappelant que l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST) avait été créé en 1948 à la suite de la guerre israélo-arabe, le Chef de l’ONUST, le général Robert Moses, précise que cette mission avait pour mandat de couvrir des lignes de failles culturelle, religieuse et linguistique en Égypte, au Liban, en Syrie, en Israël et en Jordanie afin d’aider ces cinq pays à instaurer une véritable paix dans la région.  Il a indiqué que les 153 observateurs non armés fournis par 23 États Membres étaient des officiers biens formés qui jouissent d’une confiance totale de la population locale.  L’ONUST maintient un dialogue ouvert et constructif avec les cinq pays concernés sur diverses questions.  Le général Moses a recommandé d’améliorer la coordination entre les composantes civile et militaire des missions de maintien de la paix des Nations Unies afin d’assurer le succès de leur mandat. 


Présentant la situation à Haïti, le général LUIZ GUILHERME PAUL CRUZ, Commandant de la Force de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), a indiqué que la Mission avait franchi plusieurs étapes depuis sa création.  Il a rappelé la tenue des élections législatives et présidentielle en février 2006 après plusieurs reports en raison des violences.  En 2006 et 2007, a-t-il précisé, la composante militaire a participé au rétablissement de l’état de droit alors que la période 2008-2009 a été marquée par des émeutes et les destructions causées par les ouragans.  Le 12 janvier 2010, le tremblement de terre a interrompu une période de progrès et plongé le pays dans un climat d’incertitudes, a-t-il ajouté.  Le général Cruz a estimé que le renforcement des capacités nationales est essentiel pour protéger les gains de la stabilité et garantir une reconstruction à long terme.  Il a rappelé que les activités de secours et de relèvement représentent aujourd’hui le cœur des actions de la MINUSTAH et des autres organismes des Nations Unies.  Avant de conclure, il a mis l’accent sur les efforts de la MINUSTAH pour assurer la sécurité des civils dans des camps de déplacés.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a estimé que pour assurer le succès de la mise en œuvre des mandats du Conseil de sécurité, « il faut combler les lacunes en matière de ressources, de formation et de capacités ».  La coordination entre le Conseil, le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes doit être affermie à cette fin, a-t-il ajouté.  Le représentant a également souligné le potentiel de la Commission de consolidation de la paix (CCP) qui, selon lui, pourrait rapprocher les différents acteurs.  C’est pourquoi, il a appelé le Conseil à tenir davantage compte des avis de la CCP dans l’élaboration des mandats des missions.  Il a également exhorté le Secrétariat à continuer d’accroître ses capacités de planification stratégique et de collecte de données, afin d’aligner au mieux les mandats des missions sur les besoins réels sur le terrain.  M. Barbalić a indiqué que dans les domaines de l’état de droit, de la sécurité et du désarmement, un effort particulier doit être fait pour améliorer la formation et le recrutement, « notamment lorsque les missions prévoient des activités de consolidation de la paix ». 


M. EMMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) a noté que la MINUAD était en voie d’être pleinement déployée sur le terrain, ce qui permettra une extension réelle du territoire couvert jusqu’ici.  Le nouveau mandat de la Mission de l’ONU en RDC est plus réaliste, a-t-il estimé.  La MONUSCO pourra ainsi apporter une assistance coordonnée aux côtés du Gouvernement de la RDC, pour protéger au mieux les populations sur l’ensemble du pays.  Le représentant a également salué l’intégration d’approches pluridisciplinaires dans les mandats des missions.  Ces mandats prévoient désormais des mesures spéciales visant à renforcer l’état de droit et à mettre en œuvre des programmes de reconstruction.  En outre, a-t-il estimé, la complexité des crises et des mandats que le Conseil de sécurité établit pour y faire face, exige de la part de la communauté internationale des réponses à la hauteur des défis logistiques. 


M. CHRISTIAN EBNER (Autriche) a souligné l’importance de mieux préparer, planifier, contrôler et évaluer les opérations de maintien de la paix.  Pour ce faire, a-t-il dit, les informations des commandants des forces des missions de maintien de la paix sont importantes pour mieux connaître les réalités sur le terrain.  Le succès de ces missions, a-t-il dit, dépend de la façon dont elles s’acquittent de leur mandat.  M. Ebner s’est félicité de la contribution de la présidence japonaise du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix.  Il a salué l’approche définie dans le document « Nouvel Horizon », qui met l’accent sur l’importance des équipements et des ressources dont doivent disposer les missions déployées sur le terrain pour s’acquitter efficacement de leur mandat.  Il a également souligné l’importance de la question de l’alerte rapide.  Le représentant a salué la mise en place par la MONUSCO d’équipes conjointes de protection pour prendre des mesures civiles et militaires propres à chaque situation.  Il a souhaité des précisions sur les initiatives prises par les opérations de maintien de la paix en matière de protection des civils.  Il a souhaité que le problème posé par l’Armée de résistance du Seigneur soit examiné de manière urgente, avec la coopération de tous les pays concernés de la région. 


Mme JOY OGWU (Nigéria) a souligné l’importance de la planification du déploiement d’une opération de maintien dans le cadre des réunions du Conseil de sécurité avec les pays fournisseurs de troupes et d’équipement.  Elle a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération aux niveaux régional et sous-régional en matière de maintien de la paix.  La représentante a insisté, par ailleurs, sur le rôle clef de la diplomatie préventive.  Elle a estimé que le succès du maintien de la paix passait par l’intégration de stratégies de consolidation de la paix.  Il est urgent de renforcer les mandats des opérations de maintien de la paix afin d’améliorer la sécurité du personnel de maintien de la paix, a-t-elle dit, en souhaitant que le Conseil de sécurité adopte une politique de tolérance zéro à l’égard des violences commises contre le personnel de ces opérations. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a déclaré que les opérations de maintien de la paix doivent disposer d’un mandat clairement défini, crédible et réalisable, ainsi que de ressources humaines et financières adéquates.  L’engagement de toutes les parties concernées, a-t-il souligné, doit être sans équivoque afin que les efforts déployés permettent de parvenir à une solution pacifique basée sur un accord général de paix portant sur les véritables causes du conflit.  Poursuivant, M. Heller a estimé que le rôle de la Mission doit être compris par les populations pour lui permettre d’opérer efficacement.  Il a ajouté que les difficultés sur le terrain, évoquées ce matin par les responsables militaires des missions montraient combien il est nécessaire que le Conseil de sécurité adapte en permanence les mandats de ces missions.  C’est pourquoi, le Conseil doit élaborer des stratégies qui puissent être mises en œuvre à court terme. 


M. SHIGEKI SUMI (Japon) a estimé qu’il convient en premier lieu de se concentrer sur la réduction des écarts persistant entre la définition des mandats et leur exécution.  Le Conseil de sécurité doit écouter directement et sur une base régulière les commandants des forces des différentes missions de maintien de la paix pour réduire les incompréhensions entre le terrain et le Siège de l’ONU, a-t-il dit, en se félicitant de la tenue du débat d’aujourd’hui.  C’est en tenant compte des observations faites aujourd’hui et en améliorant la compréhension mutuelle que le Conseil sera en mesure de définir des mandats clairs qui répondent aux besoins sur le terrain, a-t-il répété.  Avant de conclure, le représentant a demandé que les capacités et ressources des opérations soient utilisées au mieux, comme c’est actuellement le cas avec la MONUSCO, « qui a efficacement renforcé sa communication auprès de la population locale en vue d’en faire une partie prenante des efforts de paix en RDC ».


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a souligné l’importance des travaux du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (« Comité des 34 »).  La protection des civils ne doit pas uniquement être perçue comme une tâche militaire, mais comme une priorité de l’ensemble de la mission de maintien de la paix, a-t-elle rappelé.  Elle a souligné l’importance du rapport attendu sur la stratégie du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) concernant les interventions rapides, mais aussi du prochain rapport de la Banque mondiale sur les conflits, la sécurité et le développement.  Elle a souhaité que d’ici à 2011, des progrès importants seront réalisés pour assurer une meilleure compréhension entre la sécurité et le développement et mieux définir les activités de maintien de la paix et celles de la consolidation de la paix.  Elle a également souhaité que les grandes difficultés sur le terrain, notamment en matière de coordination entre tous les acteurs concernés et le renforcement des capacités, soient identifiées afin d’y apporter les solutions appropriées. 


M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a souligné que la vision acquise sur le terrain par les chefs des missions était essentielle.  Il a souhaité connaître les principales difficultés auxquelles sont confrontées les opérations de maintien de la paix en matière de protection des civils depuis la réflexion engagée à l’occasion de la publication de l’étude conjointe commandée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et le DOMP, en juin 2010.  Il a demandé également des précisions sur les stratégies de protection élaborées par la MINUAD, la MINUS, la MONUSCO et la MINUSTAH.  S’agissant tout particulièrement de la MINUSTAH et de la gestion de l’après-tremblement de terre, il a demandé d’indiquer les leçons qui pourraient être tirées de l’engagement des capacités de génie mises à la disposition de la Mission.  En ce qui concerne la décision du Conseil de mettre en place un système de conditionnalités précis et contraignant pour l’intervention de la MONUSCO, M. De Rivière a demandé des informations sur les conséquences de cette décision sur la protection des civils congolais et la mise en œuvre du mandat en matière de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR).  En outre, il a demandé comment se préparait la réduction des forces de la FINUL et quelles étaient les leçons apprises de la transition entre maintien et consolidation de la paix.


M. PATRICK S. MUGOYA (Ouganda) a appelé à mieux évaluer les défis auxquels se heurtent les opérations de maintien de la paix sur le terrain, « dont le mandat s’est étoffé à mesure que les crises sont devenues plus complexes ».  Il faut des ressources suffisantes pour éviter le retard dans leur déploiement, qui contribue souvent à l’escalade des violences dans les zones de conflit.  Ceci a un impact négatif sur l’image de l’ONU, a-t-il fait observer.  Le représentant a estimé important que les missions sur le terrain établissent des partenariats stratégiques avec les organisations régionales et sous-régionales afin de tirer profit de leur proximité avec le théâtre des opérations.


Mme ROSEMARY A. DICARLO (États-Unis) a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer la formation des forces de police, précisant que les États-Unis pouvaient offrir leur expertise et leur expérience dans ce domaine.  Après avoir souligné l’importance de mettre en œuvre la stratégie de l’Assemblée générale sur l’appui aux missions en renforçant les critères d’évaluation des performances, la représentante a préconisé que les opérations de maintien de la paix s’accompagnent d’efforts de consolidation de la paix.  Dans ce cadre, la Commission de consolidation de la paix doit être responsabilisée et contribuer à restaurer la confiance des populations du pays hôte à l’égard de l’ONU.  Avant de conclure, elle a demandé au commandant de la Force de la MINUL de préciser les défis auxquels la Mission serait bientôt confrontée à l’approche des élections. 


M. WANG MIN(Chine) a souhaité que les opérations de maintien de la paix se concentrent davantage sur les activités de reconstruction lorsqu’il n’y a plus de paix à maintenir.  Il a souligné la nécessité de définir clairement les mandats des opérations de maintien de la paix.  Les missions les plus vastes, a-t-il noté, sont confrontées à des problèmes logistiques.  La délégation de la Chine estime que les mandats des opérations de maintien de la paix tiennent compte de la situation spécifique des pays.  


M. PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) a estimé que les interactions entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents et d’équipement étaient essentielles.  La protection des civils est souvent difficile à assurer en raison des obstacles auxquels se heurtent les Casques bleus et le personnel humanitaire en s’acquittant de leur mandat.  Pour être efficaces, a-t-il dit, les responsables des opérations de maintien de la paix doivent avoir la volonté de lutter contre ceux qui essaient de faire dérailler les processus de paix.  Les efforts de la MINUSTAH sur le front humanitaire et de la reconstruction, a souligné le représentant, doivent être coordonnés avec les autres organismes de l’ONU, afin d’éviter des doublons qui risquent de rendre l’ONU moins crédible.  Il a également demandé des explications sur les retards enregistrés dans le renforcement du secteur de la sécurité au Libéria.


Mme CAROLINE ZIADE (Liban) a souligné la nécessité, d’une part, de préciser le lien qui existe entre maintien et consolidation de la paix, et d’autre part, de renforcer le rôle des organisations régionales et sous-régionales, dans le respect du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.  Elle a déclaré que des attaques comme celles qu’Israël a lancées contre Cana en 1996 et contre le poste de l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve en 2006 ne devraient plus jamais se reproduire.  S’adressant en particulier au commandant de la FINUL, elle a demandé de lui préciser les risques liés au vide sécuritaire qu’entraînent les problèmes logistiques qu’il a évoqués dans son intervention.  Elle a également souhaité savoir quels étaient les principaux problèmes logistiques auxquels la MINUSTAH est actuellement confrontée pour la coordination des efforts d’assistance. 


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a tout d’abord rappelé « le lien vital qui doit exister entre consolidation et maintien en vue d’instaurer une paix durable.  Il a ensuite voulu savoir si les missions étaient dotées des moyens nécessaires pour établir concrètement ce lien sur le terrain.  Il a également souhaité savoir si les opérations étaient en mesure de tirer profit de la coordination stratégique qui existe entre les acteurs du maintien de la paix et ceux du développement.  Par ailleurs, il a demandé d’indiquer comment les responsables militaires des missions déployées sur le terrain procédaient pour assurer un bon fonctionnement entre troupes d’origines culturelles très différentes.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a rappelé la proposition faite par sa délégation de continuer à intensifier les activités du Comité d’état-major dans le souci d’obtenir des informations fiables.  Il est important que le Conseil se penche sur la question d’établir un niveau adéquat des compétences des contingents militaires formés, a-t-il dit.  Compte tenu de la demande croissante de contingents de police, les mandats des opérations de maintien de la paix devraient envisager une bonne répartition des tâches entre les policiers et les militaires.  Pour assurer une meilleure efficacité des opérations de maintien de la paix, le Conseil de sécurité devrait organiser des échanges interactifs plus fréquents avec les commandants de leurs forces.


M. HENRI-PAUL NORMANDIN (Canada) a rappelé que la communauté internationale demandait aux forces de maintien de la paix d’accomplir une plus grande diversité de tâches.  Ces nouvelles exigences nécessitent des mandats et une configuration des forces permettant d’optimiser la souplesse, la capacité de réaction et la mobilité.  Il a estimé que les forces devraient avoir la capacité intrinsèque de s’adapter à des conditions en évolution constante sur le terrain.  Il a jugé crucial d’assurer le perfectionnement des capacités du personnel au moyen d’activités de formation et de mentorat afin de donner aux missions les moyens d’examiner de manière approfondie l’information pour en dégager des actions concrètes.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a rappelé que son pays avait contribué à toutes les opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Aujourd’hui, plus de 8 000 soldats et policiers indiens sont déployés sur le terrain, a-t-il précisé avant de se féliciter de la nomination du général Prakash Wadhwa, de l’armée indienne, à la tête de la Force de la MONUSCO.  Poursuivant, le représentant a fait remarquer que l’Inde et les autres pays contributeurs concernés attendaient toujours d’être informés de l’avenir de la FINUL.  Le représentant a également attiré l’attention sur les problèmes de commandement et de contrôle qui persistent dans les missions déployées en Afrique de l’Ouest.  Les responsables au Siège de l’ONU devraient fournir plus d’informations sur ces difficultés aux États Membres afin d’y remédier, a ajouté le représentant.  En conclusion, il a assuré que la complexité des crises actuelles nécessitait des réponses autres que sécuritaires, les Casques bleus étant appelés à jouer un rôle déterminant dans le domaine humanitaire et de la protection des civils. 


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a mis l’accent sur la nécessité pour le Conseil de définir des mandats en matière de maintien de la paix plus solides.  Le maintien de la paix, a-t-il dit, doit se concentrer sur des zones particulières de conflit et ne pas être considéré comme un moyen de régler des situations politiques générales.  Dans ce contexte, l’engagement du gouvernement du pays hôte et des acteurs politiques locaux est essentiel aux missions de l’ONU, notamment pour mener à bien les réformes du secteur de la sécurité, les activités de désarmement, réintégration et réhabilitation (DDR) et les efforts de consolidation de la paix, a-t-il ajouté.  Il a également souligné le rôle des organisations régionales qui, comme l’Union africaine dans le cadre de la MANUAD et de l’AMISOM, contribuent à des succès déterminants sur le plan militaire et dans le domaine de la réconciliation. 


M. LIBRAN CABACTULAN (Philippines) a déclaré que 1 057 soldats et policiers philippins étaient répartis dans neuf opérations de maintien de la paix.  Il a assuré que les Philippines procédaient actuellement au renforcement de leur propre mécanisme de maintien de la paix afin de réagir avec plus d’efficacité aux demandes de troupes de maintien de la paix.  Il a regretté que l’augmentation de la demande en matière de maintien de la paix ne s’accompagne pas de ressources suffisantes.  Les Philippines, a-t-il poursuivi, appuient la démarche du Département des opérations de maintien de la paix en matière de protection des civils, axée sur trois piliers, à savoir: la protection par le biais d’un processus politique; la protection physique; et la mise en place d’un environnement de protection. 


M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a rappelé que la Cinquième Commission avait adopté en mai 2010 un budget annuel record de 7,7 milliards de dollars pour 16 opérations de maintien de paix regroupant au total un effectif de 124 000 personnes.  Le représentant a souligné l’importance du rapport du Secrétaire général sur l’application des recommandations du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (C-34) et des quatre axes prioritaires suivants: donner des orientations sur les tâches essentielles; mobiliser et renforcer les capacités nécessaires pour obtenir des résultats optimums sur le terrain; adapter le système d’appui de l’ONU pour en assurer l’efficacité et permettre la bonne utilisation des ressources; mieux planifier, gérer et contrôler les missions de maintien de la paix des Nations Unies.  S’agissant la capacité de réaction de l’ONU, il a assuré que la République de Corée venait de promulguer une loi qui autorise le déploiement de forces en attente à court terme.   


M. ABUL KALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a mis l’accent sur le fait que son pays qui, depuis 1988, a été engagé dans 36 missions de l’ONU, s’attachait désormais à renforcer la présence de soldats femmes sur le terrain, « conformément à la résolution 1325 du Conseil de sécurité ».  Il a ainsi rendu hommage à la centaine de membres du personnel des opérations de maintien de la paix originaires de son pays ayant perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions.  Pour le représentant, il est essentiel que soit accrue la représentation des pays contributeurs de troupes dans les processus de décisions du Secrétariat en matière de maintien de la paix.  L’élaboration des mandats des missions doit refléter, dans toutes les phases, les vues des pays contributeurs, a-t-il également insisté.


Reprenant la parole, le commandant de la Force de la MINUL a répondu aux questions en expliquant, notamment, que les effectifs de police étaient suffisants pour préparer l’organisation des élections de l’année prochaine.  Le retrait de la Mission aura lieu après la tenue de ces élections.  « Nous devons, à présent, identifier les capacités nationales qui devront assurer ensuite la sécurité de la phase de transition démocratique », a-t-il ajouté. 


De son côté, le commandant de la Force de la MONUSCO s’est félicité de ce que les autorités congolaises aient pris conscience des impératifs de protection de la population civile, ce qui a permis d’établir un mécanisme de surveillance des activités des rebelles, conformément à la politique de conditionnalités.  Il a estimé que la technologie de communication tactique et opérationnelle dont dispose la Mission était de plus en plus utile pour renforcer la protection de la population civile. 


Reprenant la parole, le commandant de la Force de la MINUSTAH s’est félicité de l’intervention des compagnies de génie japonaises et coréennes qui permettent à la Mission d’ouvrir des sites pour les institutions gouvernementales, les hôpitaux et les internats.  Il s’est inquiété par ailleurs de l’augmentation de la violence dont sont victimes les femmes en Haïti.  Pendant la phase humanitaire d’urgence, a-t-il rappelé, la MINUSTAH a distribué des quantités énormes d’eau, de nourriture et d’abris.  Après la phase d’urgence, la MINUSTAH a établi un système de fourniture d’aide humanitaire, en coordination avec les plans du Gouvernement haïtien. 


Répondant à une question sur la protection des civils, le commandant des Forces de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a indiqué que la Mission se concentrait sur les zones urbaines et les zones à haut risque.  Il a souligné la difficulté pour l’ONUCI de faire face aux impératifs de protection des populations dans un pays d’une telle taille avec seulement 7 000 Casques bleus.  Il est difficile, a-t-il ajouté, de protéger des civils qui sont menacés par les forces de sécurité nationales lors de mouvements de contestation.  


Le commandant de la Force de la MINUS a souligné l’efficacité croissante de la de la coopération avec la MONUSCO pour coordonner la lutte contre l’Armée de résistance du Seigneur, en particulier en matière de communication et d’information.  Les améliorations apportées sont nécessaires pour renforcer la protection des civils le long de la frontière entre le Sud-Soudan et la RDC,  où les activités de l’Armée de résistance du Seigneur ont un impact sur la sécurité de la population civile, a-t-il dit.  Les moyens aériens sont indispensables car il est impossible de se déplacer par voie fluviale pendant les intempéries, a ajouté le commandant. 


Le commandant de l’ONUST a brièvement évoqué les échanges de rapports entre la FINUL et ses partenaires internationaux sur le terrain visant à évaluer et recenser les violations des résolutions de l’ONU concernant la situation au Liban et le Golan syrien occupé. 


Dans des remarques de clôture, le Conseiller militaire aux opérations de maintien de la paix de l’ONU a déclaré que les commandants des forces de maintien de la paix étaient encouragés par l’attention que leur accorde le Conseil de sécurité. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Iraq (MANUI) jusqu’au 31 juillet 2011

CS/10004

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Iraq (MANUI) jusqu’au 31 juillet 2011

05/08/2010
Conseil de sécuritéCS/10004
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6369e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION D’ASSISTANCE DES NATIONS UNIES EN IRAQ (MANUI) JUSQU’AU 31 JUILLET 2011


Le Conseil de sécurité, réaffirmant la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Iraq, a décidé, ce matin, de proroger le mandat de la MANUI jusqu’au 31 juillet 2011.


Par la résolution 1936 présentée par les États-Unis et le Royaume-Uni, et adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil a décidé également que, comme le Gouvernement iraquien l’a demandé dans sa lettre* adressée au Secrétaire général, le Représentant spécial de ce dernier et la MANUI continueront à exercer leur mandat ainsi qu’il est stipulé dans la résolution 1883 (2009).


En outre, le Conseil de sécurité, qui considère que la sécurité du personnel de l’ONU est indispensable pour permettre à la Mission de s’acquitter de son mandat, demande au Gouvernement iraquien et aux autres États Membres de continuer à prêter concours à la présence de l’Organisation en Iraq sur le plan de la sécurité et à lui fournir un soutien logistique. 


Aux termes de la présente résolution, il sait aussi gré aux États Membres de fournir à la MANUI les moyens et le soutien dont elle a besoin sur le plan financier, logistique et sécuritaire pour s’acquitter de sa tâche.  Le Conseil de sécurité prie les États Membres de continuer à lui assurer des ressources et un appui suffisants à cette fin. 


Dans le préambule de la résolution, le Conseil de sécurité « appelle les dirigeants à former le plus vite possible, à travers un processus politique ouvert et conformément à la Constitution iraquienne, un gouvernement qui incarne la volonté et la souveraineté du peuple iraquien et l’espoir qu’il nourrit d’un Iraq fort, indépendant, unifié et démocratique ».  Il appuie aussi l’appel** lancé hier par le Représentant spécial du Secrétaire général.


Le Conseil réexaminera le mandat de la MANUI dans 12 mois, ou plus tôt si le Gouvernement iraquien lui en fait la demande. 


* S/2010/404 (Annexe)

 ** CS/10002


Texte intégral de la résolution 1936 (2010)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant toutes ses résolutions concernant l’Iraq, en particulier les résolutions 1500 (2003) du 14 août 2003, 1546 (2004) du 8 juin 2004, 1557 (2004) du 12 août 2004, 1619 (2005) du 11 août 2005, 1700 (2006) du 10 août 2006, 1770 (2007) du 10 août 2007, 1830 (2008) du 7 août 2008 et 1883 (2009) du 7 août 2009,


Réaffirmantl’indépendance, la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Iraq,


Soulignant l’importance de la stabilité et de la sécurité de l’Iraq pour le peuple iraquien, la région et la communauté internationale,


Encourageant le Gouvernement iraquien à continuer d’affermir la démocratie et l’état de droit, de renforcer la sécurité et l’ordre public et de combattre le terrorisme et la violence sectaire dans tout le pays, et réaffirmant son appui au peuple et au Gouvernement iraquiens qui s’emploient à bâtir un pays sûr, stable, fédéral, uni et démocratique, fondé sur l’état de droit et le respect des droits de l’homme,


Notant avec satisfaction que les conditions de sécurité se sont améliorées en Iraq, grâce à une action concertée sur le plan politique et celui de la sécurité, et soulignant qu’il y subsiste cependant des problèmes de sécurité et que l’amélioration constatée demande à être consolidée par un dialogue politique véritable et l’unité nationale,


Soulignant que toutes les communautés iraquiennes doivent participer au processus politique et à un dialogue politique ouvert à tous, s’abstenir de faire des déclarations et de commettre des actes qui pourraient aggraver les tensions, parvenir à une solution globale de la question de la répartition des ressources et mettre au point une solution juste et équitable pour les frontières intérieures contestées du pays, et œuvrer à l’unité nationale,


Réaffirmant qu’il importe que l’Organisation des Nations Unies, et en particulier la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), apporte conseils, soutien et aide au peuple et au Gouvernement iraquiens pour renforcer les institutions démocratiques, favoriser un dialogue politique sans exclusive et la réconciliation nationale, faciliter le dialogue régional, venir en aide aux groupes vulnérables, y compris les réfugiés et les déplacés, renforcer l’égalité entre hommes et femmes, promouvoir la protection des droits de l’homme et promouvoir la réforme du droit et du système judiciaire, et soulignant qu’il importe que l’Organisation des Nations Unies, et tout particulièrement la MANUI, donne la priorité aux conseils, au soutien et à l’aide à apporter au peuple et au Gouvernement iraquiens dans la poursuite de ces objectifs,


Félicitant le peuple et le Gouvernement iraquiens de la tenue, le 7 mars, des élections législatives et de la validation de leurs résultats par la Cour suprême fédérale, et appelant les dirigeants iraquiens à former le plus vite possible, à travers un processus politique ouvert et conformément à la Constitution iraquienne, un gouvernement qui incarne la volonté et la souveraineté du peuple iraquien et l’espoir qu’il nourrit d’un Iraq fort, indépendant, unifié et démocratique,


Saluant ce qu’a faitla MANUI pour aider la Haute Commission électorale indépendante et le Gouvernement iraquien à assurer le bon déroulement des élections législatives nationales organisées en mars 2010, et insistant sur l’importance de la transparence, de l’impartialité et de l’indépendance de la Haute Commission,


Demandant instamment au Gouvernement iraquien de s’attaquer aux problèmes et aux préoccupations qui sont liés aux droits de l’homme, ainsi que d’envisager de prendre des mesures supplémentaires pour prêter son appui à la Haute Commission indépendante des droits de l’homme,


Déclarant qu’il importe de remédier aux problèmes humanitaires que connaît le peuple iraquien, et insistant sur la nécessité de poursuivre une action coordonnée et de fournir des ressources suffisantes pour y faire face,


Soulignant la souveraineté du Gouvernement iraquien, réaffirmant que toutes les parties doivent continuer à prendre toutes les mesures possibles et à mettre en place les moyens voulus pour assurer la protection des civils touchés, notamment les enfants, les femmes et les membres de groupes religieux et de groupes ethniques minoritaires, et qu’elles doivent créer des conditions propices au retour librement consenti et durable, en toute sécurité et dans la dignité, des réfugiés et des déplacés, accueillant avec satisfaction les engagements pris par le Gouvernement iraquien de venir en aide aux déplacés et incitant celui-cià poursuivre les efforts engagés en faveur des déplacés, des réfugiés et des rapatriés, et notant le rôle important que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés est amené à jouer, conformément à son mandat, pour continuer à prodiguer conseils et appui au Gouvernement iraquien, en coordination avec la MANUI,


Soulignant l’importance que revêt l’application de sa résolution 1882 (2009), notamment la nomination des conseillers pour la protection de l’enfance dont la MANUI pourrait avoir besoin,


Engageant toutes les parties intéressées à permettre au personnel humanitaire d’accéder en toute liberté à tous ceux qui ont besoin d’aide, à lui accorder, autant que possible, toutes les facilités nécessaires à ses opérations, et à favoriser la protection, la sécurité et la liberté de circulation du personnel humanitaire, du personnel des Nations Unies et du personnel associé ainsi que de leurs biens, comme le prescrit le droit international humanitaire, notamment les Conventions de Genève et le Règlement de La Haye,


Considérant qu’il importe que l’Iraq recouvre la stature internationale qui était la sienne avant l’adoption de la résolution 661 (1990), se félicitant que l’Iraq applique le Protocole additionnel à titre provisoire en attendant de le ratifier et réaffirmant qu’il est important que cette ratification intervienne dans les meilleurs délais, se félicitant également que le Gouvernement iraquien ait l’intention de signer le Code de conduite de La Haye contre la prolifération des missiles balistiques, et demandant au Gouvernement de prendre toutes les autres dispositions nécessaires pour s’acquitter des obligations qui lui incombent, notamment celle de s’employer avec toute la diligence voulue à clore le programme « pétrole contre nourriture »,


Remerciant le Représentant spécial du Secrétaire général, Ad Melkert, de ses efforts et de l’action énergique qu’il a menée à la tête de la MANUI, et exprimant sa profonde reconnaissance à tout le personnel desNations Unies en Iraq pour ses efforts courageux et inlassables,


1.   Décide de proroger le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) jusqu’au 31 juillet 2011;


2.   Décide également que, comme le Gouvernement iraquien l’a demandé et compte tenu de la lettre en date du 28 juillet 2010, adressée au Secrétaire général par le Ministre iraquien des affaires étrangères (S/2010/404, annexe), le Représentant spécial du Secrétaire général et la MANUI continueront à exercer le mandat énoncé dans la résolution 1883 (2009);


3.   Considère que la sécurité du personnel des Nations Unies est indispensable pour que la MANUI puisse mener son action en faveur du peuple iraquien, et demande au Gouvernement iraquien et aux autres États Membres de continuer à appuyer la présence de l’Organisation des Nations Unies en Iraq dans le domaine de la sécurité et sur le plan logistique;


4.   Sait gré aux États Membres de fournir à la MANUI les moyens et le soutien dont elle a besoin sur les plans financier et logistique et dans le domaine de la sécurité pour s’acquitter de son mandat, et prie les États Membres de continuer à lui assurer des ressources et un appui suffisants;


5.   Entend réexaminer le mandat de la MANUI dans douze mois, ou plus tôt si le Gouvernement iraquien en fait la demande;


6.   Prie le Secrétaire général de lui rendre compte tous les quatre mois des progrès accomplis par la MANUI dans l’accomplissement de toutes les tâches dont elle est chargée; 


7.          Décide de rester saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

M. Ad Melkert plaide pour un processus de transition démocratique « inclusif » afin d’accélérer la formation du gouvernement et la réconciliation nationale en Iraq

CS/10002

M. Ad Melkert plaide pour un processus de transition démocratique « inclusif » afin d’accélérer la formation du gouvernement et la réconciliation nationale en Iraq

04/08/2010
Conseil de sécuritéCS/10002
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6368e séance – matin


M. AD MELKERT PLAIDE POUR UN PROCESSUS DE TRANSITION DÉMOCRATIQUE « INCLUSIF »

AFIN D’ACCÉLÉRER LA FORMATION DU GOUVERNEMENT ET LA RÉCONCILIATION NATIONALE EN IRAQ


Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), a mis l’accent, ce matin, sur la nécessité pour les autorités iraquiennes de constituer rapidement la formation d’un nouveau gouvernement.  M. Ad Melkert, qui présentait aux membres du Conseil de sécurité le rapport * du Secrétaire général sur la situation en Iraq, a également évoqué les conditions économiques et sociales actuelles, les questions arabo-kurdes, le développement et le renforcement de la MANUI après le retrait des forces américaines. 


Le représentant de l’Iraq a, de son côté, demandé à nouveau au Conseil que soient levées les restrictions imposées à son pays depuis de nombreuses années par la communauté internationale, et qui continuent, selon lui, de peser sur la souveraineté de l’Iraq après la fin de l’ancien régime iraquien.


Concernant la formation du gouvernement, M. Melkert a ainsi indiqué qu’en dépit du succès des élections parlementaires de mars dernier et de la certification des résultats le 2 juin, les retards s’accumulent en raison de désaccords persistants.  M. Melkert a estimé qu’il faudrait établir un échéancier clair et s’assurer que le processus de formation soit réellement inclusif afin de sortir de l’impasse.  Il a mis en garde contre l’absence de progrès dans la transition vers un nouveau gouvernement, qui risque de porter atteinte à la bonne gouvernance de l’Iraq et d’affecter gravement la vie quotidienne des Iraquiens.  S’il a souligné que la formation du gouvernement relève d’un processus souverain mené par les Iraquiens eux-mêmes, « la MANUI continue de rencontrer toutes les parties concernées et reste disposée à apporter son assistance à la demande de l’Iraq ». 


Le Chef de la MANUI a également évoqué la situation économique et sociale qui prévaut actuellement en Iraq, indiquant notamment que, dans plusieurs localités, les habitants ont protesté à maintes reprises contre les coupures fréquentes d’électricité.  « Le Gouvernement a fait de la production d’électricité une priorité, a-t-il assuré, précisant cependant que les pannes, qui peuvent durer jusqu’à neuf heures par jour, affectent la croissance économique et la création d’emplois.  Par ailleurs, a-t-il fait remarquer, tant que le nouveau gouvernement n’est pas formé, la mise en œuvre du Plan national de développement sera elle-même retardée.  Le Coordonnateur humanitaire en Iraq a récemment rappelé aux donateurs de respecter leurs engagements, a-t-il dit, faisant observer qu’à ce stade, seulement 12% des 190 millions de dollars prévus pour le plan d’action humanitaire pour l’Iraq de 2010 ont été versés.


« Une fois le gouvernement constitué, il est impératif que les dirigeants iraquiens continuent de faire de la réconciliation nationale une priorité », a poursuivi le Chef de la MANUI.  « Cela inclut les relations arabo-kurdes, le partage des ressources, la législation sur les hydrocarbures et l’achèvement du cadre fédéral et du processus d’examen constitutionnel », a-t-il détaillé. 


M. Melkert a indiqué que dans ce contexte, la MANUI poursuivait ses efforts d’appui aux négociations de Ninive concernant les zones contestées et le transfert des détenus qui se trouvent actuellement dans la région du Kurdistan.  « Au titre de ce processus, un forum a été mis en place pour que les différentes minorités de Ninive puissent connaître et faire valoir leurs droits », a-t-il ajouté.  Le Représentant spécial a estimé qu’il demeure vital que des arrangements liés à la sécurité soient établis entre le Gouvernement de l’Iraq et les Forces de sécurité des autorités de la région du Kurdistan.  Se référant au rapport du Secrétaire général, M. Melkert a souhaité la fin du boycott du Conseil de province de Ninive par les parties kurdes.  « Un accord contribuerait à apaiser considérablement les tensions dans les territoires contestés et restaurerait la confiance nécessaire pour régler les questions arabo-kurdes au niveau national », a-t-il expliqué.


Après avoir noté que l’arrivée d’un nouvel ambassadeur d’Iraq au Koweït devrait contribuer à l’amélioration du dialogue entre les deux pays, le Représentant spécial a attiré l’attention sur le fait que le retrait des troupes américaines commençait déjà à compliquer les activités de la MANUI.  Il a indiqué, à ce propos, que la future présence de l’ONU en Iraq devra être sécurisée de manière durable, ce qui implique la finalisation de l’accord sur le statut de la Mission entre l’Iraq et les Nations Unies et le renforcement de la sécurité de la MANUI et de ses capacités opérationnelles.  « Pour maintenir la présence de l’ONU au niveau actuel ou à un niveau plus élevé, des ressources financières adéquates devront inévitablement être fournies par les États Membres et c’est pourquoi, j’appelle le Conseil de sécurité à tenir compte de cette donnée pendant la période de transition en vue de la prorogation du mandat de la Mission », a-t-il déclaré.


Intervenant à son tour, le Représentant permanent de l’Iraq auprès de l’ONU, M. Hamid Al Bayati, a notamment souligné que son pays était pleinement engagé dans l’application de l’ensemble des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 


Il a insisté à ce sujet sur les efforts de son gouvernement pour s’acquitter « en toute transparence » de ses obligations internationales en matière de désarmement.  « Nous avons adressé, le 18 janvier 2010, une lettre au Président du Conseil de sécurité et au Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui expliquait toutes les mesures prises dans le domaine du désarmement, des armes de destruction massive et des missiles balistiques », a-t-il rappelé. 


Pour le représentant, « le Conseil de sécurité doit considérer immédiatement la levée des restrictions imposées au titre de ses résolutions 687 et 707 datant de 1991 ».  L’Iraq, a-t-il indiqué, vient d’adhérer volontairement au Protocole additionnel de l’AIEA et de mettre sur pied un comité d’experts chargé de liquider les déchets chimiques de l’ancien programme d’armes chimiques, cette initiative ayant été saluée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. 


M. Al Bayati a par ailleurs assuré les membres du Conseil de sécurité que son gouvernement, désireux d’enterrer définitivement le programme « Pétrole contre nourriture », avait créé un comité ministériel pour conduire des audits concernant les contrats controversés.  S’agissant de la protection des fonds iraquiens et la mise en œuvre du Fonds de développement pour l’Iraq, a-t-il ajouté, son pays fait tout est ce qui en son pouvoir, dans le respect des dispositions de la résolution 1905 (2005).  Il a plaidé en faveur de la levée des restrictions imposées à l’Iraq par le Conseil de sécurité, lesquelles affectent la souveraineté nationale et la vie quotidienne des Iraquiens, en soulignant les progrès réalisés par son pays au cours de ces dernières années pour rétablir sa légitimité internationale.  Avant de conclure, le représentant iraquien a déclaré que le Gouvernement constitutionnel élu de l’Iraq, tout en exprimant sa volonté que le mandat de la Mission soit renouvelé, compte que l’assistance sera fournie conformément aux mécanismes établis et avec son accord préalable**


* S/2010/406

 ** S/2010/404


RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, PRÉSENTÉ EN APPLICATION DU PARAGRAPHE 6 DE LA RÉSOLUTION 1883 DE 2009 RELATIVE À LA SITUATION EN IRAQ ( S/2010/406 )


Dans ce rapport, le Secrétaire général note, dans ses observations, le bon déroulement du processus électoral national organisé le 2 juin 2010 et la convocation du Conseil des représentants nouvellement élu le 14 juin, qu’il qualifie « d’événements importants pour le processus de transition démocratique en Iraq ».  Il confie toutefois que les retards imposés au processus de formation gouvernementale contribuent à faire naître une incertitude croissante dans le pays.  « Non seulement ils risquent de saper la confiance dans le processus politique, mais des éléments opposés à la transition démocratique en Iraq pourraient exploiter cette situation », prévient-il, en indiquant que le nombre d’incidents liés à la sécurité survenus sur le territoire iraquien, « surtout au nord du pays et à Bagdad » sont une cause de préoccupation majeure. 


M. Ban Ki-moon exhorte ainsi tous les dirigeants des partis politiques à œuvrer dans le cadre d’un processus « inclusif » pour mettre fin à l’impasse actuelle et se dit convaincu que cela contribuera à instaurer la stabilité dans le pays.  « Conformément à leur mandat, mon Représentant spécial et son équipe au sein de la MANUI sont disposés à apporter leur aide », souligne-t-il encore.  Le Secrétaire général estime en outre qu’une fois que le gouvernement sera formé, il sera indispensable que les autorités donnent la priorité à la réconciliation nationale et s’attaquent aux nombreux défis que sont les relations arabo-kurdes, le partage des revenus, l’adoption d’une loi sur les hydrocarbures, le processus d’examen constitutionnel et le renforcement des institutions de gouvernance et de l’état de droit.


Assurant ensuite que la MANUI est déterminée à aider toutes les parties prenantes à régler les questions de sécurité faisant l’objet d’un différend dans le nord de l’Iraq, le Secrétaire général juge « urgent et indispensable » que le Gouvernement iraquien honore le reste de ses obligations découlant du Chapitre VII de la Charte de l’ONU, notamment en ce qui concerne le Koweït.  Il l’encourage également à accélérer le rythme du développement et de la reconstruction dans le pays, comme le prévoit le Plan de développement national.  Sur ce dernier point, il souligne que les priorités en matière de développement, « y compris l’assistance vitale aux réfugiés et aux personnes déplacées », nécessiteront un complément de ressources des donateurs internationaux. 


De même, sachant que le retrait planifié des forces américaines ne peut qu’avoir des répercussions sur l’ONU, « la MANUI met actuellement au point de nouveaux dispositifs qui lui permettront à l’avenir de maintenir et de renforcer ses capacités opérationnelles », indique-t-il.  « Cela nécessitera un appui financier important des États Membres si l’on veut que l’ONU s’acquitte pleinement de son mandat en Iraq », conclut M. Ban.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité entend les parties serbe et kosovare, deux semaines après la publication de l’avis consultatif de la CIJ

CS/10000

Le Conseil de sécurité entend les parties serbe et kosovare, deux semaines après la publication de l’avis consultatif de la CIJ

03/08/2010
Conseil de sécuritéCS/10000
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6367e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ENTEND LES PARTIES SERBE ET KOSOVARE, DEUX SEMAINES

APRÈS LA PUBLICATION DE L’AVIS CONSULTATIF DE LA CIJ


Les membres du Conseil saluent le rôle de la MINUK pour empêcher une escalade des tensions dans le nord du Kosovo


Le Conseil de sécurité s’est penché, cet après-midi, sur la situation au Kosovo, deux semaines après que la Cour internationale de Justice (CIJ) ait conclu que la déclaration d’indépendance prononcée, en février 2008, par les autorités de Pristina était conforme au droit international. 


Lors d’un débat, les membres du Conseil ont entendu les positions des parties serbe et kosovare, représentées respectivement par le Ministre des affaires étrangères de la Serbie, M. Vuk Jeremić, et M. Skender Hyseni. 


M. Jeremić a affirmé d’emblée que son pays ne reconnaîtrait jamais, « implicitement ou explicitement », la déclaration d’indépendance du Kosovo.  « La CIJ vient de réaffirmer que « la province du Kosovo reste un territoire administré par un régime international mandaté par le Conseil de sécurité », et en même temps rejette le fait que les Albanais du Kosovo pourraient exercer leur droit à l’autodétermination, a-t-il estimé. 


« Dans un jargon juridique, la CIJ a conclu que la déclaration unilatérale ne violait pas le droit international », a-t-il seulement concédé, avant de mettre en garde contre une mauvaise interprétation de cet avis consultatif par les minorités ethniques du monde entier, celles-ci pouvant « saisir cette opportunité pour rédiger leur propre déclaration d’indépendance en s’appuyant sur le précédent kosovar ».  Le Ministre serbe a ainsi estimé qu’il était du devoir de la communauté internationale d’empêcher que de tels scénarios ne deviennent réalité, faute de quoi « les frontières de chaque pays multiethnique seront menacées par le sécessionnisme ». 


M. Jeremić a en outre fait savoir que la Serbie avait soumis un projet de résolution demandant la tenue d’un débat à l’Assemblée générale sur les implications de la déclaration d’indépendance « à la lumière de l’avis de la CIJ ».  Les États Membres, a-t-il dit, auront à cette occasion « la possibilité d’apporter une contribution essentielle à la gouvernance internationale ».  « S’ils ne le font pas, cela donnera lieu à un précédent universellement applicable qui pourrait servir à toute autre sécession unilatérale », a-t-il prévenu. 


« Le moment est venu de remplacer la résolution 1244 par une nouvelle résolution qui reflète la nouvelle situation du Kosovo après l’avis consultatif de la Cour », a déclaré, de son côté, M. Skender Hyseni.  Selon lui, le Kosovo, fort de cette reconnaissance après avoir « mis en place, en deux ans et demi, un État démocratique et multiethnique en paix avec ses voisins », doit pouvoir devenir un membre à part entière des Nations Unies. 


« Le Kosovo indépendant, qui est aujourd’hui reconnu par 69 pays et se trouve sur la voie de l’intégration européenne et à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) » a établi des relations consulaires avec plus de 30 de ces États et obtenu le statut de membre du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, a assuré M. Hyseni.  Exhortant tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître l’indépendance du Kosovo, il a déclaré que la Serbie et le Kosovo devraient ouvrir un nouveau chapitre, « celui de la coopération entre deux États sur toutes les questions d’intérêt commun ».


La position du Secrétaire général, dont le rapport périodique* sur la MINUK était examiné par les délégations, a été exprimée par son Représentant spécial et Chef de la Mission, M. Lamberto Zannier.  Ce dernier a, entre autres, rappelé l’échange de lettres entre M. Ban Ki-moon et la Haut-Représentante aux affaires étrangères et à la politique de sécurité de l’Union européenne, Mme Catherine Ashton, « qui soulignent tous deux l’importance de l’Union dans la promotion d’un dialogue en vue de l’intégration de la région à l’Europe ».  M. Zannier a également indiqué que l’avis de la CIJ ne contredisait en rien la portée du mandat de la MINUK, tel que défini par la résolution 1244.


Les membres du Conseil ont appuyé certaines observations du Secrétaire général, en particulier la nécessité que les parties consacrent davantage de ressources à la localisation des personnes portées disparues à la suite du conflit, de façon à faire avancer le processus de réconciliation.  Elles ont également salué l’action conjointe de la MINUK, de la Mission « EULEX » et de la KFOR pour empêcher une escalade des tensions dans le Kosovo du Nord, marqué par les incidents** des 2 et 5 juillet derniers.


Pour sa part, la représentante des États-Unis a considéré que l’avis consultatif de la CIJ devrait être le point de départ d’un dialogue franc entre les parties, « afin d’aller au-delà des débats du passé et construire la paix et la stabilité dans la région des Balkans ».  « L’avis consultatif devrait en outre encourager les pays qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître l’indépendance du Kosovo », a-t-elle dit, assurant que le Kosovo était « un cas particulier et ne constituait nullement un précédent ». 


Le représentant de la Fédération de Russie a, quant à lui, réaffirmé que son pays appuyait l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Serbie et s’opposait à l’indépendance du Kosovo.  Il a déclaré que « la CIJ ne précise pas, dans son avis consultatif, que le Kosovo est un État, ni même que sa reconnaissance par d’autres États est légale ».  Notant que l’appel lancé au cours du débat à la Serbie pour le dialogue par des membres du Conseil s’apparentait à « une forme de menace voilée à l’intégrité de ce pays », il a rappelé que la majorité des États Membres de l’ONU prônaient une approche modérée sur la question du Kosovo.


* S/2010/401

 ** Communiqué de presse CS/9972


RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LA MISSION D’ADMINISTRATION INTÉRIMAIRE DES NATIONS UNIES AU KOSOVO (MINUK) (S/2010/401)


Dans ce rapport, le Secrétaire général fait le point sur les activités menées par la MINUK et l’évolution de la situation entre le 16 mars et le 15 juillet 2010. 


Le Secrétaire général rappelle qu’il avait adressé une lettre en date du 24 juin à la Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité dans laquelle il proposait d’explorer les moyens de résoudre les problèmes relatifs au Kosovo, après la publication de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur la conformité avec le droit international de la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo. 


Il ajoute que, dans sa lettre, il proposait que l’ONU et l’Union européenne, « qui a un rôle vital à jouer dans la promotion du dialogue pour résoudre les problèmes d’intérêt commun entre Belgrade et Pristina », conviennent d’une approche coordonnée.  « Dans sa réponse, datée du 8 juillet, la Haut-Représentante avait indiqué que l’Union européenne souhaitait apporter son assistance aussi bien à Belgrade qu’à Pristina pour les aider à poursuivre leurs efforts en vue de se rapprocher de l’Europe et que l’Union européenne coordonnerait sa propre action avec celle de mon Représentant spécial et de mon Représentant à Belgrade, après la publication de l’avis consultatif de la CIJ », a fait savoir M. Ban Ki-moon.


Le Secrétaire général rappelle ensuite que, le 22 juillet, la Cour internationale de Justice ayant conclu que « l’adoption de la déclaration d’indépendance n’a violé aucune règle applicable du droit international », il en a informé l’Assemblée générale, « qui déterminera ce qu’il convient à présent de faire sur cette question ».  En outre, a-t-il dit, il a encouragé les parties à engager un dialogue constructif et les a exhortées à éviter de prendre toute mesure qui pourrait apparaître comme une provocation.


Par ailleurs, le Secrétaire général revient sur deux incidents survenus dans le nord du Kosovo en juillet et qui ont contribué à aggraver les tensions.  Il explique ainsi que le 2 juillet, quelque 1 500 Serbes du Kosovo ont manifesté contre l’ouverture, par les autorités du Kosovo, d’un centre de services civils dans le quartier bosniaque de Mahala, une zone ethniquement mélangée des quartiers nord de Mitrovica.  « Douze personnes ont été blessées par un engin explosif non identifié: 11 manifestants serbes du Kosovo et un pédiatre bosniaque du Kosovo, qui est décédé à la suite de ses blessures », indique-t-il.  M. Ban ajoute que « Pristina aussi bien que Belgrade ont fermement condamné l’incident et demandé l’arrestation de ses auteurs, chaque partie faisant porter à l’autre la responsabilité de la provocation de l’incident ». 


Le Secrétaire général évoque aussi l’attaque ayant visé, le 5 juillet, un membre de l’Assemblée du Kosovo appartenant à la communauté serbe, Petar Miletić.  « L’enquête criminelle est menée conjointement par la Police du Kosovo et par la Mission État de droit menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX) », précise-t-il. 


M. Ban souligne qu’en dépit de ces incidents, la situation sur le plan de la sécurité demeure relativement calme.


Le Secrétaire général indique en outre que la MINUK, épaulée par EULEX –« qui s’efforce de trouver une solution pour assurer l’entraide juridique entre les deux parties »- continue d’exercer certaines responsabilités dans le domaine de l’état de droit.  Il précise que la MINUK continue également de suivre l’application des arrangements en matière de patrimoine culturel et religieux, la Kosovo Force (KFOR) assurant, dans ce contexte, la garde de huit sites d’églises orthodoxes serbes. 


S’agissant des droits de l’homme, M. Ban souligne que les accords entre la MINUK et le Conseil de l’Europe sur les arrangements techniques relatifs à la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales et à la Convention européenne pour la prévention de la torture continuent de régir les activités des mécanismes compétents de suivi de ces instruments.  Pour ce qui est de la représentation à l’étranger et de la coopération régionale, le Secrétaire général salue le fait que la MINUK, pendant la période considérée, a facilité la participation du Kosovo à de nombreuses réunions de forums régionaux et internationaux.


Dans ses observations, le Secrétaire général, qui se dit préoccupé par les récents événements violents survenus dans le nord de Mitrovica, engage instamment les parties à faire preuve de retenue et à adopter une attitude mesurée et constructive afin d’éviter toute nouvelle escalade dans le nord du Kosovo, « à la suite en particulier de l’avis consultatif rendu par la CIJ ».  « Je compte aussi sur le soutien du Conseil de sécurité pour encourager les parties à s’attacher à faire prévaloir le dialogue et la transparence avant qu’une quelconque stratégie ou politique soit annoncée ou appliquée dans la région.


Le rapport comporte en annexe le bilan des activités d’EULEX.  Le chef de la mission, M. Yves de Kermabon, précise en particulier que, dans le nord du Kosovo, EULEX et d’autres acteurs de l’Union européenne ont continué de renforcer leur visibilité et de développer leurs activités de communication, la présence accrue de la Mission dans la partie nord de Mitrovica visant à « y promouvoir les valeurs européennes et à améliorer les relations interethniques »  Il confirme qu’EULEX suit activement les enquêtes en cours sur les incidents des 2 et 5 juillet dernier. 


Exposé


M. LAMBERTO ZANNIER, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), a souligné l’important développement qu’a constitué la publication de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ), le 22 juillet.  Il a indiqué que cette publication devrait ouvrir une nouvelle phase et permettre à Belgrade et Pristina d’engager un dialogue constructif sur toutes les questions en suspens.  Il a rappelé que le dialogue était important pour la stabilité et le développement de la région.  M. Zannier a rappelé l’échange de lettres entre le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, et la Haut-Représentante aux affaires étrangères et à la politique de sécurité de l’Union européenne, Mme Catherine Ashton, qui ont tous les deux souligné l’importance de l’Union européenne dans la promotion d’un dialogue dans la perspective de l’intégration de la région à l’Europe.  Il a indiqué que l’avis de la CIJ ne contredisait en rien la portée du mandat de la MINUK tel que défini par la résolution 1244 (1999).


Sur le front politique interne, les municipalités du Kosovo en majorité serbes, créées après les élections de novembre 2009, se sont dotées de leurs structures administratives en signant un mémorandum d’accord avec les municipalités parentes sur la remise du cadastre et des documents d’état-civil, a-t-il indiqué. 


M. Zannier a assuré que des confrontations ont pu être évitées dans le nord de Mitrovica, après les élections du 30 mai grâce à l’intervention de la police du Kosovo et des forces de la KFOR et de la Mission État de droit au Kosovo de l’Union européenne (EULEX).  « La violence au nord de Mitrovica rappelle, a-t-il dit, la nécessité pour toutes les parties de s’engager dans un dialogue ».  Il a salué les progrès accomplis dans le processus de rétablissement des communautés roms et « égyptiennes ».  Il a indiqué que l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), avait financé la construction de 50 maisons destinées à accueillir les familles roms, particulièrement exposées.  Ces familles, a-t-il précisé, devraient pouvoir les occuper le 15 août prochain.  


Le Chef de la MINUK a regretté les incidents occasionnés par le retour spontané de 23 Serbes du Kosovo au village de Zallq/Žac, dans le nord-ouest du Kosovo où cinq personnes sont, depuis le conflit, toujours portées disparues.  Il s’est inquiété de la résistance locale face à ces retours, y compris des violences physiques à l’encontre des personnes qui rentrent.  Il a rappelé que ces violences ont été condamnées par les autorités du Kosovo et toutes les parties prenantes au Kosovo, y compris le Commandant de la KFOR et les responsables de l’EULEX.  C’est pourquoi, a souligné M. Zannier, les efforts doivent être davantage axés sur la réconciliation.  L’appel à la paix et la justice lancé par le représentant de l’église orthodoxe serbe -Le métropolite Amfilohije- lors des célébrations de Vidovdan à Gazimestan le 28 juin, a été entaché par des chants de participants anti-albanais et appelant à la haine, a-t-il regretté. 


Il a indiqué que la MINUK continuait à offrir sa facilitation pour la coopération régionale.  Mais cette facilitation demeure ponctuelle et est soumise à un climat politique prévalent parce que les autorités du Kosovo semblent penser que le rôle de facilitation joué par la MINUK n’est pas dans l’intérêt de leur statut souverain déclaré. 


La MINUK, a-t-il précisé, continue à fournir ses bons offices pour savoir ce qu’il est advenu des 1 862 personnes toujours portées disparues au Kosovo selon les estimations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).  Tout en se disant encouragé par la coopération entre le bureau du procureur chargé des crimes de guerre en Serbie, l’EULEX et le Groupe de travail Pristina-Belgrade sur les personnes disparues sur l’identification de possibles fosses communes au sud de la Serbie, il a regretté le peu de progrès en ce domaine.  Il a dit que trouver et identifier les personnes disparues était un élément crucial du processus de réconciliation.  Par ailleurs, il a également salué la restauration de deux sites religieux orthodoxes détruits en 2004 qui représente une autre étape significative dans les efforts pour oublier le passé et restaurer la confiance entre les communautés.         


Déclarations


M. VUK JEREMIĆ, Ministre des affaires étrangères de la Serbie, a tout d’abord commenté le rapport du Secrétaire général, notant en particulier que ce dernier souligne que la situation dans le nord du Kosovo demeure tendue.  Les tensions évoquées dans ce document se sont intensifiées après « la tentative unilatérale de Pristina d’établir des institutions dans la ville serbe de Mitrovica, en ouvrant un bureau du « supposé Gouvernement du Kosovo » sans le consentement de la communauté locale, de la MINUK et d’EULEX », a-t-il estimé.  Après avoir rappelé la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité le 6 juillet dernier sur les incidents ayant résulté, les 2 et 5 juillet, de cette tentative de la partie kosovare, M. Jeremić s’est attardé sur l’avis consultatif que la Cour internationale de Justice a rendu le 22 juillet dernier. 


La Serbie ne reconnaîtra jamais, implicitement ou explicitement, la déclaration unilatérale d’indépendance faite le 17 février 2008 par les autorités de Pristina, contre la volonté du Conseil de sécurité et en violation de la Constitution serbe, a d’emblée déclaré M. Jeremić.  Saluant la majorité des États Membres de l’Assemblée générale de l’ONU, « qui continuent de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de son pays », il a demandé à ces États de maintenir leur position de principe et de ne pas reconnaître le Kosovo.  La CIJ a clairement réaffirmé que le Kosovo reste administré de manière intérimaire par les Nations Unies et que la résolution 1244 (1999) ainsi que le cadre fourni par la MINUK sont toujours pertinents, a-t-il renchéri.  Pour le Ministre serbe, « il est évident que la province demeure un territoire administré par un régime international mandaté par le Conseil de sécurité ».  En outre, a-t-il poursuivi, la Cour n’a ni déclaré que le Kosovo est un État, comme le revendique Pristina, ni que la province a le droit de faire sécession avec la Serbie, ni même que les Albanais du Kosovo pourraient exercer un droit à l’autodétermination.  M. Jeremić a seulement concédé que, « dans un vocabulaire technique », la CIJ avait conclu que la déclaration unilatérale ne constituait pas une violation du droit international. 


Le Ministre serbe a ensuite estimé que l’avis de la CIJ pouvait toutefois être mal interprété par des minorités ethniques du monde entier, ces dernières pouvant « saisir cette opportunité pour rédiger leur propre déclaration d’indépendance en s’appuyant sur un éventuel précédent kosovar ».  Il a considéré qu’il était du devoir de la communauté internationale d’empêcher que de tels scénarios ne deviennent réalité, faute de quoi « les frontières de chaque pays multiethnique seront menacées par le sécessionnisme, provoquant partout l’instabilité ».  M. Jeremić a aussi souligné que, comme l’indique le Secrétaire général dans son rapport, il appartient désormais à l’Assemblée générale de « déterminer ce qu’il convient à présent de faire sur la question du Kosovo ».  À cette fin, la Serbie a soumis un projet de résolution demandant la tenue d’un débat sur les conséquences et implications de la déclaration unilatérale à la lumière de l’avis de la CIJ, a-t-il fait savoir.  Les États Membres, a-t-il estimé, auront à cette occasion « la possibilité de s’unir pour apporter une contribution essentielle à la gouvernance internationale et envoyer un message clair.  S’ils ne le font pas, cela donnera lieu à un précédent qui s’appliquera universellement et servira de modèle pour toute sécession unilatérale », a-t-il prévenu. 


M. Jeremić a jugé « inconcevable » que la déclaration unilatérale d’indépendance devienne la base d’une normalisation des relations entre Serbes et Albanais.  La prospérité durable ne pourra être atteinte qu’une fois que chacun aura admis que la défaite des uns est en réalité une perte pour tous, a-t-il dit, estimant qu’il n’existe pas de solution parfaite.  Mais il doit en être une d’équitable à laquelle nous pourrions tous nous rallier afin d’avancer et assurer la consolidation des progrès réalisés dans la région au cours de la dernière décennie, a déclaré le Ministre serbe.  Réaffirmant que son pays demeure pleinement déterminé à intégrer l’Union européenne, « le moyen le plus sûr de parachever la démocratisation des Balkans de l’Ouest », M. Jeremić a estimé que cet effort nécessitera de la part de tous « de l’imagination, du leadership ainsi que le courage de surmonter les divisions présentes ». 


M. SKENDER HYSENI, représentant du Kosovo, s’est dit heureux de pouvoir s’exprimer devant les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies deux semaines seulement après la publication de l’avis consultatif de la CIJ sur la légalité de la déclaration d’indépendance du Kosovo.  Il a estimé que le moment était venu de remplacer la résolution 1244 par une nouvelle résolution qui reflète la nouvelle situation du Kosovo après l’avis consultatif de la Cour.  Il a souhaité que la résolution 1244 soit remplacée pour que le Kosovo puisse devenir un membre à part entière des Nations Unies.  En deux ans et demi, a-t-il dit, le Kosovo a mis en place avec succès un État démocratique et multiethnique en paix avec ses voisins et sur la voie de l’intégration européenne et de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).  Le Kosovo indépendant a été reconnu par 69 pays et a déjà établi des relations consulaires avec plus de 30 de ces pays, a-t-il rappelé, en précisant qu’il avait également obtenu le statut de membre du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale en juin 2009. 


S’agissant de la gouvernance, M. Hyseni a indiqué que les municipalités en majorité serbe ont obtenu une grande autonomie.  Il s’est félicité de la forte participation des Serbes du Kosovo aux récentes élections municipales.  Il a dénoncé la constitution de structures municipales parallèles et les conseillers municipaux qui s’étaient autodéclarés.  Il a rappelé que les représentants des minorités participent régulièrement aux travaux du Gouvernement du Kosovo.  M. Hyseni a déclaré que les activités entreprises et les menaces et intimidations de communautés minoritaires constituaient des actes illégaux, faisant remarquer que la grande majorité des Serbes du Kosovo est prête à travailler de concert avec les autres communautés du Kosovo. 


En 2008, il était opposé à la saisine de la CIJ, parce qu’il était convaincu que l’avis consultatif de la Cour risquait de freiner le processus de normalisation entre la Serbie et le Kosovo, a fait savoir M. Hyseni.  Aujourd’hui, la CIJ conclut que le Kosovo n’a violé aucune règle de droit international en déclarant son indépendance, a-t-il noté.  C’est pourquoi, il a exhorté tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître l’indépendance du Kosovo qui, selon lui, est de l’intérêt de l’avenir des Balkans occidentaux.  M. Hyseni a estimé que l’avenir de la Serbie et du Kosovo reposait entre les mains de l’Union européenne et de l’OTAN.  Le moment est venu pour que la Serbie et le Kosovo ouvrent un nouveau chapitre qui est celui de la coopération entre deux États sur toutes les questions d’intérêt commun, a-t-il insisté.  « La Serbie doit travailler de concert avec le Kosovo au profit de nos deux pays », a-t-il souligné.  C’est la seule voie à suivre, a-t-il conclu. 


M. ARTHUR SEWANKAMBO KAFEERO (Ouganda) a demandé aux parties de faire preuve de retenue en vue d’éviter toute escalade des tensions, en particulier dans le nord du Kosovo.  Il a salué la coordination entre la MINUK, EULEX et la KFOR, qui gagnerait, selon lui, à être renforcée pour régler les problèmes persistants entre les parties sur la base de la confiance mutuelle des communautés.  Il est important de consacrer plus de ressources à la localisation des personnes disparues lors du conflit, comme le demande le Secrétaire général dans son rapport, a également estimé le représentant.  Concernant l’avis consultatif de la CIJ, il a assuré que « bien avant qu’il ne soit rendu », l’Ouganda était convaincu que pour les peuples concernés, il est vital que toutes questions en suspens soient réglées par la voie du dialogue.  Seule cette approche permettra l’instauration d’une paix durable et la stabilité dans la région, a-t-il conclu. 


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a noté avec satisfaction que la situation en matière de sécurité au Kosovo était stable, avec notamment le retour au calme à Mitrovica un mois après les incidents qui avaient donné lieu à la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, le 6 juillet dernier.  Le représentant a, à son tour, salué les efforts de facilitation de la MINUK, qui avaient permis d’éviter une escalade des tensions.  Tous les acteurs doivent redoubler d’efforts pour instaurer un climat de confiance au sein des communautés, a souligné le représentant, qui a qualifié de première priorité la recherche des personnes disparues lors du conflit entre les parties. 


M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) s’est félicité de l’amélioration de la situation sécuritaire malgré des incidents dramatiques mais isolés.  Il a estimé que les institutions démocratiques kosovares se renforçaient conformément aux normes européennes grâce à l’appui de la Mission « EULEX ».  La communauté internationale, a-t-il assuré, continuera de jouer un rôle irremplaçable en appui de cette dynamique constructive.  Le représentant de la France a particulièrement mis l’accent sur la contribution de la Mission « EULEX » à la stabilité du Kosovo par le biais de ses interventions en matière de justice, de police et de douane.  Il a rappelé que c’est à la demande de l’Assemblée générale de l’ONU que la Cour international de Justice s’était prononcée le 22 juillet dernier sur la conformité de la déclaration d’indépendance du Kosovo au droit international.  Le représentant a rappelé que la Cour, dans son avis consultatif, avait conclu que l’indépendance du Kosovo n’était ni contraire au droit international, ni à la résolution 1244 (1999).  Il a estimé que cet avis consultatif mettait un terme définitif à ce débat, en permettant aux parties de se concentrer sur les autres questions en suspens.  Le représentant a souhaité qu’un dialogue fort soit établi en vue d’assurer des relations de bon voisinage, de progresser sur la voie de l’intégration européenne et d’améliorer la qualité de vie des populations.  Il a assuré que ces deux pays pourront compter sur l’appui de la France lorsqu’ils s’engageront sur la voie de l’intégration européenne.  


M. IVAN BARBALIC (Bosnie-Herzégovine) a condamné les « incidents tragiques » du 2 juillet dernier, et la « mort tragique » d’un représentant de la communauté serbe à l’Assemblée du Kosovo, tué par balles par des hommes inconnus.  « Nous réitérons, a dit le représentant, notre appel pour qu’une enquête approfondie soit menée et que les responsables de ces actes soient traduits en justice ».  Il a souligné que les efforts visant le dialogue intercommunautaire et le rétablissement de la confiance sont d’une importance particulière pour les retours.  Le représentant a appuyé la pratique des visites qui permettent aux personnes déplacées de revoir leurs biens et d’évaluer la situation dans les communautés d’accueil.  Bien que la présidence de son pays ne se soit pas encore prononcée sur la question de la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo, le représentant a assuré cependant que son pays avait pris note de l’avis consultatif de la CIJ.  


Mme BRIGITTE TAWK (Liban) a jugé important, malgré les améliorations en matière de sécurité, que les forces de sécurité demeurent vigilantes et que les responsables d’actes de violence soient poursuivis et condamnés.  Elle a salué le rôle de la MINUK pour la promotion du dialogue.  Elle s’est également félicitée du niveau de coordination entre la MINUK et la Mission « EULEX ».  La représentante a fait sien l’appel du Secrétaire général pour que l’Union européenne rallie les efforts de l’ONU, afin de coordonner le dialogue entre Pristina et Belgrade pour régler toutes les questions en suspens.  Elle a émis l’espoir que cette coopération permettra de faire avancer la question de l’identification des personnes disparues et la reconstruction des sites religieux détruits, ainsi que toutes les autres questions en suspens.  Il est important, a-t-elle insisté, de mettre l’accent sur un dialogue transparent entre toutes les communautés du Kosovo afin de parvenir à la réconciliation.  La représentante a souligné que les efforts de réconciliation devraient aller de pair avec les efforts de développement économique pour toutes les communautés.  Faisant référence à l’avis consultatif de la CIJ du 22 juillet, elle a espéré que la prochaine étape sera encourageante pour le règlement de toutes les questions en suspens. 


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a, lui aussi, salué le fait que, durant la période considérée, le nombre d’incidents a diminué.  Soulignant les efforts consentis par le Gouvernement du Kosovo pour renforcer le cadre démocratique du pays et améliorer la vie quotidienne de toutes les communautés, « qui répondent à ces efforts », le représentant a cependant reconnu la nécessité d’avancer dans le domaine de la réconciliation.  Comme l’indique le Secrétaire général dans son rapport, davantage d’efforts et de ressources doivent être consacrés pour localiser les personnes disparues lors du conflit et intégrer graduellement la région du nord, a-t-il dit.  La Turquie a été l’un des premiers pays à avoir reconnu l’indépendance du Kosovo, a poursuivi le représentant, estimant que l’avis consultatif de la CIJ « doit ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre Pristina et Belgrade ».  C’est sur cette base que doit se tenir un dialogue constructif sur les questions controversées en vue de parvenir à la paix et à la stabilité durables dans les Balkans, a-t-il estimé, assurant, enfin, que l’avenir de la région passe par l’intégration européenne du Kosovo et de la Serbie. 


M. LI BAODONG (Chine) a déclaré que beaucoup d’incertitudes persistent en ce qui concerne le nord du Kosovo.  Il a réitéré l’appel de sa délégation à toutes les parties concernées de s’unir pour garantir la stabilité dans la région et protéger les intérêts légitimes des communautés ainsi que le patrimoine religieux et culturel.  La Chine a pris note de l’avis consultatif de la CIJ et réaffirme qu’elle respecte pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Serbie, a-t-il indiqué.  Le représentant a estimé que pour résoudre la question du Kosovo, « tous les acteurs, y compris la MINUK, doivent œuvrer à la restauration de la confiance et à la reprise du dialogue », dans le cadre prévu par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment la résolution 1244, qui est « la base juridique pour régler les questions en suspens ».  L’avis consultatif de la CIJ ne constitue nullement un obstacle à la négociation entre les parties serbe et kosovare sous l’égide de l’ONU, a-t-il conclu.


M. PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) a déclaré que son pays appuyait l’indépendance du Kosovo.  Il s’est félicité de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) du 22 juillet qui conclut que la déclaration d’indépendance du Kosovo est conforme au droit international.  Il s’est opposé à l’avis de la Serbie qui estime qu’une reconnaissance de l’indépendance du Kosovo risquerait de créer un précédent pour les autres minorités partout dans le monde.  Il a estimé que le Kosovo est un cas unique et qu’il ne constitue pas un modèle de sécession.  Le pays le plus jeune au monde est un État viable avec un avenir au sein de l’Union européenne, a-t-il estimé.  « Il est essentiel pour la Serbie et le Kosovo d’entrer dans une phase nouvelle de leurs relations, a-t-il ajouté en souhaitant que l’avenir de ces pays au sein de l’Union européenne soit garanti par un dialogue constructif entre les deux États.  C’est pourquoi, il a jugé inacceptable toute tentative visant à débattre à nouveau du statut du Kosovo.  Il a souligné que l’avenir de ces deux pays indépendants au sein de l’Union européenne était dans l’intérêt de la stabilité et du progrès économique de toute la région des Balkans.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a estimé que la situation au Kosovo demeure stable mais fragile, comme l’a montré le tragique incident qui a eu lieu le 2 juillet à Mitrovica.  Le risque de tensions ethniques, a-t-elle ajouté, est papable et continue d’être une source d’inquiétude particulièrement dans le nord du Kosovo.  La représentante a souligné qu’il incombe à toutes les parties de faire du Kosovo un lieu de tolérance ethnique et de coexistence pacifique entre les communautés.  La communauté internationale doit rester pleinement engagée et suivre étroitement la situation au Kosovo, en continuant à déployer des efforts pour promouvoir la stabilité, le dialogue et la réconciliation.


Mme Dunlop a par ailleurs appelé Belgrade et Pristina à coopérer étroitement avec la MINUK et avec le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, avant de rappeler que la MINUK demeure la seule autorité établie par le Conseil de sécurité sur ce territoire.  Le Brésil, a-t-elle dit, a pris note de l’avis consultatif de la CIJ relatif à la déclaration d’indépendance du Kosovo, et l’examine actuellement.  La représentante a cependant noté que la Cour n’a pas contesté le fait que la résolution 1244 (1999) reste en vigueur.  Pour son pays, a-t-elle souligné, cette résolution continue d’être le paramètre clef guidant la présence de l’ONU au Kosovo et des entités opérant sous son autorité.  Elle continue en outre d’offrir les conditions de régler les questions en suspens, par la négociation, avec l’objectif de parvenir à une solution légitime sous les auspices du Conseil de sécurité, a-t-elle ajouté avant de conclure.


M. CHRISTIAN EBNER (Autriche) a appuyé l’assertion selon laquelle le manque de progrès dans la réconciliation entre les communautés et les difficultés économiques représente un défi porteur d’un risque de déstabilisation.  Il faut donc, a-t-il préconisé, continuer de se concentrer sur le développement économique, la bonne gouvernance, l’état de droit, la lutte contre la corruption et la criminalité organisée et la situation au nord du Kosovo.  Il serait utile que les rapports présentés au Conseil porte sur toutes ces questions, a estimé le représentant. 


De l’avis de sa délégation, l’avis consultatif de la CIJ offre l’occasion de marquer un tournant positif dans les relations entre le Kosovo et la Serbie et pour les aspirations des deux « États » à l’intégration européenne.  M. Ebner a espéré que cet avis consultatif permettra au Kosovo et à la Serbie de surmonter leur désaccord fondamental sur les questions juridiques et territoriales fondamentales, et d’adopter, pour ce faire, une approche pragmatique.  Le pragmatisme doit aussi être de mise dans la recherche des arrangements pour la participation du Kosovo aux instances régionales et internationales.  Le représentant a appelé la Serbie et le Kosovo à travailler de bonne foi avec l’Union européenne et à redoubler d’efforts pour traduire dans la réalité les valeurs européennes du dialogue et de la coopération.  Il a appuyé l’idée d’une coordination et d’une coopération plus étroites entre les Nations Unies et l’Union européenne pour promouvoir le dialogue sur les questions d’intérêt commun pour Belgrade et Pristina.


M. SHIGEKI SUMI (Japon) s’est félicité de la contribution de la MINUK, de la Mission « EULEX » et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour la stabilité du Kosovo et des Balkans occidentaux en général.  Il a salué l’avis consultatif que la Cour internationale de Justice a rendu le 22 juillet dernier concernant la légalité de la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo.  Il a estimé que cet avis consultatif était important pour la réconciliation de la Serbie et du Kosovo.  La reconstruction des sites orthodoxes serbes devrait contribuer à rétablir la confiance entre les communautés, a-t-il dit par ailleurs.  La délégation du Japon, a-t-il assuré, appuie la proposition du Secrétaire général qui recommande des efforts conjoints de l’Union européenne et de l’ONU pour faciliter le dialogue entre les parties.  Le représentant s’est dit préoccupé par les récents incidents qui, selon lui, constituent un obstacle physique et psychologique aux retours.  


Mme ROSEMARY DICARLO (États-Unis) a estimé que l’avis consultatif de la CIJ doit être le point de départ d’un nouveau dialogue entre les parties, « afin d’aller au-delà des débats du passé et construire la paix et la stabilité dans les Balkans ».  L’avis consultatif devrait en outre encourager les pays qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître l’indépendance du Kosovo, a-t-elle ajouté, assurant que le Kosovo est « un cas particulier et non pas un précédent ».  La représentante a indiqué que la résolution 1244 du Conseil de sécurité offrait toujours le cadre pertinent pour régler la question du statut.  Après avoir répété que « l’avis doit être utilisé par les parties serbe et kosovare pour régler les questions techniques en suspens et permettre ainsi d’améliorer la vie quotidienne de leurs citoyens », la représentante a qualifié le Kosovo de « démocratie multiethnique aux frontières inviolables ».  Elle a demandé à la Serbie et au Kosovo d’œuvrer en vue de leur intégration à l’Union européenne, avant de demander, à son tour, à Pristina et à Belgrade de fournir davantage d’efforts en matière de réconciliation.  La représentante américaine a également salué l’action coordonnée de la MINUK, de la Mission « EULEX » et de la KFOR pour empêcher l’escalade des tensions dans le Kosovo du Nord. 


M. EMMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) s’est félicité du fait que la MINUK ait été en mesure de continuer à promouvoir la sécurité, la stabilité et le respect des droits de l’homme au Kosovo.  De même, il s’est félicité du fait que l’ONU et l’Union européenne aient décidé de coopérer plus efficacement pour la recherche de solutions aux problèmes d’intérêt commun entre les deux parties, Serbes et Kosovars. Cependant la mise en œuvre de la résolution 1244 (1999) rencontre encore des difficultés qu’il faut surmonter, a-t-il dit, soulignant la nécessité de prendre des mesures vigoureuses pour localiser les personnes disparues, encourager davantage le retour des personnes déplacées et des refugiés et mettre fin aux luttes intercommunautaires.


M. Issoze-Ngondet, qui a par ailleurs estimé que la situation au nord du Kosovo reste fragile et préoccupante, s’est déclaré confiant que la MINUK et la Mission « EULEX » seront en mesure de prévenir les violences. Abordant la question du statut du Kosovo, il a réitéré son appel au respect de la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Serbie et à leur garantie par le droit international.  « Le Gabon rejette toute déclaration unilatérale d’indépendance », a-t-il conclu, avant d’appeler au règlement de la question du Kosovo sur la base de la résolution 1244 (1999).


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a salué les efforts de la MINUK pour faciliter le dialogue entre les communautés sur le terrain et restaurer ainsi la confiance dans une région qui, a-t-il rappelé, demeure fragile.  Sur ce dernier point, il a noté que la situation dans le nord du Kosovo « incite encore à la violence et à la haine entre Serbes et Albanais ».  Le représentant a appelé les autorités concernées à lutter contre l’impunité pour traduire rapidement en justice les auteurs d’actes criminels susceptibles de mettre le feu aux poudres.  La réconciliation, la tolérance et le respect des droits de l’homme doivent être renforcés pour protéger les droits des personnes déplacées qui retournent dans leur région, a-t-il souligné.  Concernant l’avis consultatif de la CIJ, M. Heller a indiqué que son pays analysait les incidences de cet avis « avec l’attention que mérite une question aussi importante ».  « À ce stade, nous pouvons déjà indiquer que l’avis consultatif de la Cour se focalise uniquement sur les aspects formels et non de fond », a-t-il fait remarquer, ajoutant que, pour l’heure, la résolution 1244 constitue le cadre juridique pour résoudre, par le biais du dialogue, la question du Kosovo.


M. VITALY I. CHURKIN (Fédération de Russie) a appuyé l’intervention du Ministre des affaires étrangères de la Serbie.  Il a indiqué que son pays appuyait l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Serbie et s’opposait à l’indépendance du Kosovo.  Il a jugé que la résolution 1244 continuait d’être la référence internationale du règlement de la question du Kosovo.  Le rôle de la MINUK, a-t-il souligné, est essentiel pour promouvoir le dialogue intercommunautaire, notamment dans le nord de la province.  Le représentant s’est dit très préoccupé par les incidents survenus récemment au Kosovo.  Le Conseil de sécurité doit rester le garant du droit international, a-t-il insisté en s’inquiétant particulièrement des obstacles au retour des personnes déplacées et des réfugiés et du niveau élevé d’intolérance ethnique.  Il a également souligné la nécessité de protéger le patrimoine culturel et religieux serbe, faisant remarquer que des sites religieux serbes ont été la cible d’attaques.  Il a indiqué que la Fédération de Russie avait décidé de consacrer 2 millions de dollars à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) pour financer les travaux de reconstruction des sites culturels et religieux serbes.  En rendant un avis consultatif, la CIJ n’indique pas que le Kosovo est un État, ni même que sa reconnaissance par d’autres pays est légale, a-t-il fait observer.  Il a estimé que l’appel lancé par certains membres du Conseil de sécurité à la partie serbe pour engager un dialogue s’apparentait à une forme de menace voilée à l’intégrité de la Serbie.  Il a rappelé que la grande majorité des États Membres des Nations Unies adoptent une approche modérée à l’égard de cette question.


Reprenant la parole, le Ministre des affaires étrangères de la Serbie a fait remarquer qu’en concluant, dans son avis consultatif, que « la déclaration d’indépendance n’a violé aucune règle du droit international », la CIJ ne reconnaissait pas pour autant au Kosovo le statut d’État.  Il a rappelé qu’aucune province n’est jamais devenue indépendante sans l’avis préalable du pays dont elle fait partie.  « Nous ne sommes pas prêts à ce que cela se produise », a-t-il réaffirmé, en rappelant qu’il incombait en premier lieu à la Serbie de décider. 


Réagissant à ces remarques, M. Hyseni a rappelé que la demande d’avis consultatif à la CIJ avait été rédigée par la Serbie.  Il a précisé que la CIJ a été très précise dans l’avis consultatif qu’elle a rendu.  Il a regretté que l’indépendance du Kosovo soit présentée comme un précédent pour toutes les autres minorités.  Le Kosovo est un cas unique et particulier, a-t-il fait remarquer, car il était un élément constitutif d’une unité qui n’existe plus.  La déclaration d’indépendance du Kosovo est conforme au droit international et représente la mise en œuvre de la résolution 1244, a-t-il estimé.  C’est pourquoi, il a exhorté la Serbie à cesser de créer des obstacles diplomatiques sur la voie de la coopération entre la Serbie et le Kosovo et d’œuvrer dans l’intérêt d’un avenir européen commun pour les deux pays.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité CEDAW conclut sa session par l’adoption d’une déclaration sur le dixième anniversaire de la résolution sur « les femmes, la paix et la sécurite »

FEM/1817

Le Comité CEDAW conclut sa session par l’adoption d’une déclaration sur le dixième anniversaire de la résolution sur « les femmes, la paix et la sécurite »

30/07/2010
Assemblée généraleFEM/1817
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité pour l’élimination de la

discrimination à l’égard des femmes

Quarante-sixième session

943e séance – après-midi


LE COMITÉ CEDAW CONCLUT SA SESSION PAR L’ADOPTION D’UNE DÉCLARATION SUR LE DIXIÈME ANNIVERSAIRE DE LA RÉSOLUTION SUR « LES FEMMES, LA PAIX ET LA SÉCURITÉ »


Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a achevé aujourd’hui les travaux de sa quarante-sixième session par l’adoption d’une déclaration sur le dixième anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité intitulée « les femmes, la paix et la sécurité »*. 


Le Comité y souligne la nécessité d’une approche intégrée plaçant l’application de la résolution 1326, et des résolutions 1820 et 1889, qui ont suivi, dans le cadre plus large de la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et de son Protocole facultatif.  Il appelle aussi les États parties à renforcer la collaboration avec la société civile et les organisations non gouvernementales (ONG).  


Au cours de cette session, qui a débuté le 12 juillet dernier, le Comité a examiné les rapports de l’Albanie, de l’Argentine, de l’Australie, de Fidji, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, de la Fédération de Russie et de la Turquie.  Pour des raisons de procédure, il a reporté à sa prochaine session, qui se tiendra du 4 au 22 octobre 2010, l’examen du rapport exceptionnel de l’Inde sur les événements de Gujarat en 2002.


Nous avons, a dit la Vice-Présidente du Comité chargée de suivre la mise en œuvre de la CEDAW par les États parties, identifié des lacunes et, dans tous les cas, nous avons recommandé que la Convention serve de base aux efforts visant la parité des sexes. 


Le Comité, a-t-elle poursuivi, a été informé de révisions des lois sur la famille, la protection des femmes devant l’emploi, l’égalité d’accès à l’éducation, la lutte contre les stéréotypes, la participation des femmes à la vie publique et le combat contre la violence faite aux femmes. 


Le Comité, a souligné la Vice-Présidente, a relevé la persistance des discriminations et appelé tous ces sept États parties à évaluer la compatibilité de leur législation avec la Convention.  Dans nombre de cas, la CEDAW gagnerait à être redécouverte et utilisée comme un instrument juridiquement contraignant et « central » dans les politiques de promotion de la femme. 


Il est apparu tout important de connecter la mise en œuvre de la CEDAW à d’autres instruments des droits de l’homme ainsi qu’à d’autres « documents politiques » comme le Programme d’action de Beijing, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les résolutions 1325, 1820 et 1888 du Conseil de sécurité, a encore dit la Vice-Présidente.


Les États parties, a-t-elle conclu, doivent veiller à ce que les observations finales du Comité soient discutées par leur parlement respectif et à ce que les prochains rapports périodiques soient mis à la disposition des députés, des sénateurs et des ministres.


Outre ses observations finales, le Comité a aussi poursuivi ses discussions sur le projet de recommandations générales relatives aux femmes âgées, aux conséquences économiques du divorce et à l’article 2 de la CEDAW concernant les mesures politiques.


Le Comité a eu des réunions informelles avec les entités du système des Nations Unies, des institutions nationales des droits de l’homme et des ONG.  Ses 23 experts ont également rencontré la Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la promotion de la femme, la responsable des questions des droits de l’homme du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et la Rapporteure spéciale sur la violence faite aux femmes.  Le Comité a enfin tenu des réunions informelles avec les États parties.


Les experts ont par ailleurs adopté le rapport du Groupe de travail sur les communications et une décision sur la recevabilité des plaintes.  En vertu du Protocole facultatif de la CEDAW, les experts peuvent recevoir des communications –plaintes- de particuliers ou de groupes d’individus.


L’ordre du jour de la quarante-septième session** indique que seront examinés les rapports des Bahamas, du Burkina Faso, de Malte, de l’Ouganda, de la République tchèque, du Tchad et de la Tunisie.   


* La version française de la déclaration paraîtra prochainement

**   CEDAW (C/2010/46/1)


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) jusqu’au 31 juillet 2011

CS/9997

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) jusqu’au 31 juillet 2011

30/07/2010
Conseil de sécuritéCS/9997
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6366e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE L’OPÉRATION HYBRIDE UNION AFRICAINE-NATIONS UNIES AU DARFOUR (MINUAD) JUSQU’AU 31 JUILLET 2011


Le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, de proroger pour une période de 12 mois, jusqu’au 31 juillet 2011, le mandat de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD).


Par la résolution 1935 (2010), présentée par le Royaume-Uni et adoptée à l’unanimité, le Conseil souligne que la MINUAD doit faire tout ce que lui permettent son mandat et ses capacités pour assurer la protection des civils et un accès rapide, sûr et sans entrave aux organisations humanitaires.  Le Conseil de sécurité, qui note que les effectifs de la MINUAD sont pratiquement au complet, demande aux États Membres de fournir les hélicoptères militaires de transport et autres moyens de reconnaissance aérienne. 


Le Conseil de sécurité, par ce même texte, condamne toute agression contre l’Opération et exhorte le Gouvernement soudanais à faire son possible pour traduire en justice les auteurs de tels crimes.  Le Conseil de sécurité demande en outre à toutes les parties au Darfour de lever les obstacles empêchant la MINUAD de s’acquitter de son mandat.  Il exige de celles-ci qu’elles mettent fin à la violence et aux attaques contre les civils et les personnels humanitaires et demande, en ce sens, un arrêt immédiat des hostilités par le biais du respect d’un cessez-le-feu permanent.


Le Conseil de sécurité, qui rappelle qu’il ne saurait y avoir de solution militaire au conflit au Darfour, réaffirme son plein soutien aux efforts du Médiateur en chef conjoint, M. DjibrillYipènèBassolé, et au processus politique mené par l’Union africaine et l’ONU en faveur du Darfour.  Il exige de toutes les parties, y compris tous les groupes rebelles, qu’elles s’engagent immédiatement dans le processus de paix, en participant à des pourparlers sous la médiation de M. Bassolé en vue de parvenir à un accord inclusif et général.  Le Conseil souligne l’importance de parvenir à un tel accord afin de permettre à la région de connaître une paix stable et durable. 


Par ailleurs, le Conseil prie la MINUAD d’appuyer les efforts de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) en vue de préparer les référendums au Sud-Soudan et à Abyei, en partageant l’analyse des risques dans les zones frontalières, et notamment des menaces qui pèsent sur les populations civiles.  Il souligne qu’il importe de trouver des solutions durables et dignes pour les réfugiés et les déplacés et d’assurer leur pleine participation à la préparation et à la mise en œuvre de ces solutions. 


Le Conseil de sécurité appelle le Gouvernement soudanais à éliminer les causes profondes de la crise au Darfour.  Il exige aussi que les parties au conflit protègent les femmes et les enfants contre toutes les formes de violence sexuelle, conformément à la résolution 1820 (2008).  Par ailleurs, il prie le Secrétaire général d’assurer la poursuite du dialogue en vue de l’élaboration de plans d’action destinés à mettre un terme au recrutement d’enfants soldats.


Texte intégral de la résolution 1935 (2010)


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant l’ensemble de ses résolutions et des déclarations de son président concernant la situation au Soudan,


Réaffirmant également son ferme attachement à la souveraineté, à l’unité, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale du Soudan ainsi que sa détermination à travailler avec le Gouvernement soudanais, dans le plein respect de sa souveraineté, pour l’aider à relever les divers défis auxquels est confronté le Soudan,


Rappelant ses résolutions 1674 (2006) et 1894 (2009) relatives à la protection des civils en période de conflit armé qui réaffirment, entre autres, les dispositions pertinentes du Document final du Sommet mondial des Nations Unies, 1612 (2005) et 1882 (2009) sur les enfants et les conflits armés, 1502 (2003) sur la protection du personnel humanitaire et du personnel des Nations Unies et 1325 (2000) et les résolutions associées sur les femmes, la paix et la sécurité,


Gardant présent à l’esprit la Convention relative au statut de réfugié du 28 juillet 1951 et son protocole additionnel du 16 décembre 1966, ainsi que la Convention de 1969 de l’Organisation de l’unité africaine régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique, et la Convention de l’Union africaine en date du 29 octobre 2009 sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique,


Rappelant le rapport du Secrétaire général sur les enfants et le conflit armé au Soudan, en date du 10 février 2009 (S/2009/84), y compris les recommandations qui y figurent, et rappelant également les conclusions sur les enfants et le conflit armé au Soudan du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés (S/AC.51/2009/5),


Se déclarant fermement résolu et déterminé à promouvoir et à appuyer le processus politique au Darfour, ainsi que les efforts du Médiateur en chef conjoint, accueillant avec satisfaction sa détermination à avancer ainsi que les négociations entre le Gouvernement soudanais et le Mouvement pour la libération et la justice au sujet d’un accord sous les auspices de ce dernier, et déplorant le fait que certains groupes continuent de refuser de prendre part au processus politique,


Soulignant, sans préjudice de la responsabilité première qui incombe au Conseil de sécurité s’agissant du maintien de la paix et de la sécurité internationales, l’importance du partenariat entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine, conforme au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, pour ce qui est du maintien de la paix et de la sécurité en Afrique, notamment au Soudan,


Se félicitant du rôle important joué au Soudan par l’Union africaine, et notamment des efforts du Groupe de mise en œuvre de haut niveau pour le Soudan, travaillant en coopération avec le Médiateur en chef conjoint et l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) pour promouvoir la paix, la réconciliation et la responsabilité au Darfour, notamment en organisant rapidement une conférence Darfour-Darfour, afin d’encourager une avancée rapide du processus de paix mené par l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies,


Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 14 juillet 2010 (S/2010/382) sur la MINUAD,


Soulignant que le Conseil doit adopter une approche stratégique rigoureuse en matière de déploiements de missions de maintien de la paix, de façon à en renforcer l’efficacité, et soulignant à cet égard qu’il importe de répondre aux besoins de la MINUAD afin qu’elle soit en mesure de dissuader toute menace en rapport avec l’exécution de son mandat ou contre la sûreté et la sécurité du personnel chargé du maintien de la paix, conformément à la Charte des Nations Unies,


Se déclarant profondément préoccupé par la détérioration de la situation en matière de sécurité au Darfour, y compris les violations du cessez-le-feu, les bombardements par l’aviation du Gouvernement soudanais, les attaques menées par des groupes rebelles, l’intensification des combats intertribaux et les agressions contre le personnel humanitaire et de maintien de la paix, qui ont limité l’accès du personnel humanitaire aux zones de conflit où se trouvent les populations civiles vulnérables, et demandant à toutes les parties de mettre fin aux hostilités et de faciliter d’urgence l’accès du personnel humanitaire


Condamnant à nouveau toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire au Darfour, demandant à toutes les parties de respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme, soulignant la nécessité de traduire en justice les auteurs de ces crimes et exhortant le Gouvernement soudanais à s’acquitter de ses obligations à cet égard,


Réaffirmant sa préoccupation quant aux répercussions des violences qui persistent au Darfour sur la stabilité de l’ensemble du Soudan et de la région, se félicitant de l’amélioration des relations entre le Soudan et le Tchad à la suite de la signature, le 15 janvier 2010, par le Gouvernement soudanais et le Gouvernement tchadien, d’un accord de normalisation de leurs relations bilatérales, ainsi que du déploiement par les deux pays d’une force conjointe sous commandement mixte le long de la frontière, et encourageant le Soudan et le Tchad à continuer d’appliquer cet accord et de coopérer de façon à instaurer la paix et la stabilité au Darfour et dans l’ensemble de la région,


Considérant que la situation au Soudan constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales,


1.    Décide de proroger, pour une nouvelle période de 12 mois, jusqu’au 31 juillet 2011, le mandat de la MINUAD tel qu’il figure dans sa résolution 1769 (2007);


2.    Souligne que la MINUAD doit faire tout ce que lui permettent son mandat et ses capacités, en accordant la priorité aux décisions concernant l’utilisation de ses capacités et ressources pour: a) assurer la protection des civils partout au Darfour et b) assurer un accès rapide, sûr et sans entrave aux organisations humanitaires, la sûreté et la sécurité du personnel humanitaire et la protection des activités humanitaires;


3.    Réaffirme qu’il importe de promouvoir le processus politique dirigé par l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies pour le Darfour et, à cet égard, souligne la nécessité d’un engagement systématique et durable de toutes les parties prenantes du Darfour, y compris les représentants nouvellement élus, la société civile, notamment les organisations féminines ou dirigées par des femmes, les groupes communautaires et les chefs tribaux, pour créer par un dialogue constructif et ouvert un environnement propice à la paix et à la sécurité, se félicite de la priorité accordée aux efforts menés en permanence par la MINUAD pour promouvoir un tel engagement à l’appui et en complément de l’action menée par le Médiateur en chef conjoint, Djibrill Yipènè Bassolé, et au processus politique pour le Darfour dirigé par l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies, et se félicite de l’action menée par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau pour le Soudan de l’Union africaine à cet égard;


4.    Prie la MINUAD d’élaborer, en consultation avec l’équipe de pays des Nations Unies, une stratégie globale visant à atteindre les objectifs énoncés au paragraphe 2 ci-dessus et prie la MINUAD d’utiliser au mieux ses capacités au Darfour pour l’application de cette stratégie;


5.    Remercie les pays qui fournissent des contingents et des effectifs de police ainsi que les donateurs à la MINUAD, note que les effectifs de la MINUAD sont pratiquement au complet, souligne la nécessité de disposer d’unités capables de mener à bien les tâches confiées à la MINUAD et, à cet égard, prie les donateurs de continuer à fournir une assistance aux pays qui fournissent des contingents et des effectifs de police afin que les unités soient entraînées et équipées comme il convient pour pouvoir mener durablement par elles-mêmes des opérations, et demande aux États Membres de prendre l’engagement de fournir et de fournir effectivement les hélicoptères militaires de transport, moyens de reconnaissance aérienne et autres moyens encore nécessaires;


6.    Condamne énergiquement toute agression contre la MINUAD, souligne que toute attaque ou menace contre la MINUAD est inacceptable, exige que de telles attaques ne se reproduisent pas, souligne la nécessité de renforcer la sécurité et la sûreté du personnel de la MINUAD ainsi que de mettre fin à l’impunité de ceux qui attaquent les soldats de la paix et, à cet égard, exhorte le Gouvernement soudanais à faire tout son possible pour traduire en justice les auteurs de ces crimes;


7.    Se félicite de la crédibilité de l’action du Mécanisme tripartite, mais se dit profondément préoccupé par les restrictions qui continuent d’être imposées à la liberté de mouvement et aux opérations de la MINUAD; demande à toutes les parties au Darfour de lever tous les obstacles empêchant la MINUAD de s’acquitter intégralement et convenablement de son mandat, notamment d’assurer sa sécurité et sa liberté de mouvement; et, à cet égard, exhorte le Gouvernement soudanais à respecter intégralement et sans retard les dispositions de l’Accord sur le statut des forces, en particulier en octroyant les autorisations de vol et d’importation de matériel, et en permettant à la MINUAD de faire pleinement usage des moyens aériens à sa disposition afin, entre autres et si besoin était, de répondre aux menaces armées et procéder aux évacuations médicales d’urgence;


8.    Insiste sur l’importance de définir des objectifs réalisables et réalistes par rapport auxquels on puisse mesurer les progrès des opérations de paix des Nations Unies; prie le Secrétaire général de continuer à lui faire rapport tous les 90 jours sur les progrès réalisés dans l’exécution du mandat de la MINUAD dans l’ensemble du Darfour, y compris sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la stratégie mentionnée au paragraphe 4 ci-dessus et sur les obstacles rencontrés à cet égard, notamment en évaluant ces progrès à l’aune des objectifs fixés dans l’annexe II du rapport du Secrétaire général du 16 novembre 2009, ainsi que sur les progrès concernant le processus politique, les conditions de sécurité et la situation humanitaire, y compris dans les sites de déplacés et les camps de réfugiés, et sur les actions de relèvement rapide et le respect par toutes les parties de leurs obligations internationales;


9.    Exige de toutes les parties au conflit au Darfour qu’elles mettent fin immédiatement à la violence et aux attaques contre les civils et les personnels humanitaires, et respectent les obligations que leur imposent le droit des droits de l’homme et le droit international humanitaire; affirme, à cet égard, qu’il est fermement opposé à toute violation grave du droit international humanitaire et des droits de l’homme; demande un arrêt immédiat des hostilités et invite toutes les parties à s’engager à respecter un cessez-le-feu durable et permanent; prie le Secrétaire général de procéder à des consultations avec les parties afin d’établir un mécanisme plus efficace de surveillance du cessez-le-feu; et souligne que la MINUAD doit notifier tout cas grave de violence qui porte atteinte aux efforts constructifs et sans réserve des parties en vue de la paix;


10.   Se déclare profondément préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire, les menaces qui continuent de peser sur les organisations humanitaires et la restriction de la liberté de passage des secours au Darfour; demande que les termes du Communiqué commun du Gouvernement soudanais et de l’ONU sur la facilitation de l’activité humanitaire au Darfour soient intégralement appliqués; et exige du Gouvernement soudanais, de toutes les milices armées et de toutes les autres parties prenantes qu’ils veillent à ménager aux organisations humanitaires et à leur personnel tout accès, en toute sécurité et liberté, aux populations dans le besoin afin qu’elles puissent leur apporter l’aide humanitaire nécessaire;


11.   Affirme à nouveau qu’il ne saurait y avoir de solution militaire au conflit au Darfour, que la paix ne peut être rétablie au Darfour qu’au prix d’un règlement politique associant toutes les parties et du déploiement réussi de la MINUAD; réaffirme son plein soutien aux efforts du Médiateur en chef conjoint, Djibrill Yipènè Bassolé, et au processus politique mené par l’Union africaine et l’ONU en faveur du Darfour;


12.   Exige de toutes les parties au conflit, y compris tous les groupes rebelles, qu’elles s’engagent immédiatement, pleinement et de façon constructive dans le processus de paix sans condition préalable, notamment en participant à des pourparlers sous la médiation de M. Bassolé en vue de parvenir à un accord inclusif et général; souligne l’importance de parvenir à un tel accord afin de permettre à la région de connaître une paix stable et durable; se félicite de l’action du Qatar à cet égard et de l’appui d’autres pays de la région; demande à la MINUAD de continuer à appuyer le Médiateur en chef conjoint et l’Équipe de médiation conjointe dans leurs efforts;


13.   Note que le conflit dans une partie du Soudan touche les autres parties du pays et le reste de la région; et invite instamment la MINUAD à coordonner étroitement son action avec celle d’autres missions présentes dans la région, notamment la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) et la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT);


14.   Prie la MINUAD, dans la mesure de ses capacités actuelles et conformément à son mandat, d’appuyer et de compléter, selon qu’il sera utile, les efforts déployés par la MINUS en vue de préparer les référendums au Sud-Soudan et à Abyei, et notamment de partager, en coordination étroite avec la MINUS, l’analyse des risques dans les zones frontalières, et notamment des menaces qui pèsent sur les populations civiles;


15.   Souligne qu’il importe de trouver pour les réfugiés et les déplacés des solutions durables et dignes, et d’assurer leur pleine participation à la préparation et à la mise en œuvre de ces solutions, exige que toutes les parties au conflit au Darfour créent les conditions propices au retour librement consenti et durable, en toute sécurité et dans la dignité, des réfugiés et des déplacés, ou leur intégration locale;


16.   Note que de bonnes conditions de sécurité faciliteront grandement les initiatives en faveur d’un relèvement rapide et le retour à une situation normale au Darfour; souligne qu’il importe de déployer des efforts en vue d’un relèvement rapide du Darfour et, à cet égard, encourage la MINUAD à faciliter, dans les limites de son mandat actuel, les travaux de l’équipe de pays des Nations Unies et des organismes spécialisés visant au relèvement et à la reconstruction rapides du Darfour, en assurant notamment la sécurité de la zone; et appelle le Gouvernement soudanais à poursuivre ses efforts visant à éliminer les causes profondes de la crise du Darfour et à accroître l’investissement consacré aux activités de relèvement rapide;


17.   Se déclare vivement préoccupé par la persistance de la violence et des conflits localisés, par leur impact sur les populations civiles et par la prolifération des armes, surtout légères et, à cet égard, prie la MINUAD de maintenir son appui aux mécanismes locaux de règlement des différends et de vérifier si des armes et matériels connexes sont présents au Darfour, conformément à son mandat tel qu’il est défini au paragraphe 9 de la résolution 1769;


18.   Exige que les parties au conflit prennent immédiatement les mesures nécessaires pour protéger les populations civiles, notamment les femmes et les enfants, contre toutes les formes de violence sexuelle, conformément à la résolution 1820 (2008); et prie la MINUAD de rendre compte de l’application de sa stratégie globale de protection des femmes et des enfants contre la violence sexuelle et la violence sexiste et d’évaluer les progrès accomplis en vue de l’élimination de ces violences, prie le Secrétaire général de veiller à ce que la MINUAD applique les dispositions pertinentes des résolutions 1325 (2000) et 1820 (2008), 1888 (2009) et 1889 (2009) et de faire figurer des informations à ce sujet dans son rapport au Conseil;


19.   Prie le Secrétaire général d’assurer a) le suivi de la situation des enfants et l’établissement des rapports à ce sujet visés au paragraphe 8 ci-dessus et b) la poursuite du dialogue avec les parties au conflit en vue de l’élaboration de plans d’action assortis d’un échéancier destinés à mettre un terme au recrutement et à l’emploi d’enfants soldats et aux autres violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme dont les enfants sont des victimes;


20.   Prie le Secrétaire général d’examiner et de mettre à jour régulièrement le concept d’opérations et les règles d’engagement de la MINUAD, conformément au mandat de la mission défini dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, et d’en rendre compte, dans les rapports auxquels il est fait référence au paragraphe 8 ci-dessus, au Conseil et aux pays fournisseurs de contingents;


21.   Décide de rester saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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