L’Assemblée générale demande à la communauté internationale d’accélérer l’aide au Pakistan, confronté aux effets dévastateurs des inondations
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Assemblée générale
Soixante-quatrième session
110e séance plénière - après-midi
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DEMANDE À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE D’ACCÉLÉRER L’AIDE
AU PAKISTAN, CONFRONTÉ AUX EFFETS DÉVASTATEURS DES INONDATIONS
Les États-Unis s’engagent à porter leur contribution à 150 millions de dollars, assure la Secrétaire d’État, Mme Hillary R. Clinton
L’Assemblée générale, répondant à l’appel du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a exhorté, cet après-midi, la communauté internationale à apporter un appui total au Gouvernement du Pakistan, confronté aux effets dévastateurs des inondations qui sévissent dans le pays depuis un mois.
Dans une résolution* adoptée sans vote lors d’une séance plénière, l’Assemblée incite également les États Membres, dont une quinzaine d’entre eux étaient représentés au niveau ministériel, à aider le Pakistan à satisfaire les besoins de relèvement et de reconstruction à moyen et à long termes.
Le Secrétaire général a décrit une situation humanitaire exigeant des États Membres qu’ils « décaissent maintenant » les contributions qu’ils se sont engagés à verser au titre de l’appel de fonds de 460 millions de dollars lancé, la semaine dernière, par l’Organisation. Après avoir indiqué que la moitié de l’appel, destiné à couvrir les besoins pendant les 90 prochains jours, avait été versée, M. Ban a ainsi assuré que « les promesses de contributions doivent être suivies d’actions pour changer la donne sur le terrain ».
M. Ban a fait le récit de sa récente visite au Pakistan, estimant d’emblée qu’entre 15 et 20 millions de personnes ont besoin d’un abri, de nourriture et de soins d’urgence. « C’est plus que l’ensemble des victimes réunies du tsunami, du tremblement de terre au Cachemire, du cyclone Nargis et du séisme d’Haïti », a-t-il signalé, précisant qu’au moins 160 000 kilomètres carrés de terre étaient submergés par les eaux. « Cette catastrophe est mondiale et met ainsi à l’épreuve la solidarité planétaire », a-t-il dit.
Indiquant ensuite que les pluies pourraient continuer de s’abattre pendant encore des semaines, M. Ban a comparé les inondations au Pakistan à un « tsunami qui progresse au ralenti », son pouvoir destructeur augmentant avec le temps. Après avoir souligné que les efforts de relèvement et de reconstruction devront commencer dès que les eaux se retireront, il a prévenu que « les changements climatiques causeront d’autres incidents extrêmes et c’est pourquoi nous devons investir davantage dans la réduction des risques ». Le Secrétaire général, qui a annoncé que l’ONU tiendra probablement, en septembre prochain, une réunion de haut niveau sur le Pakistan en marge du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a répété que « le Pakistan a besoin d’un appui solide ».
Réagissant à ces propos, le Ministre pakistanais des affaires étrangères, M. Shah Mahmood Qureshi, a déclaré que son pays, considéré par la communauté internationale comme « un rempart au terrorisme », attendait de celle-ci qu’elle fasse preuve d’humanité pour « satisfaire, dans l’immédiat, les besoins en nourriture, en eau et en soins des millions de personnes déplacées et reconstruire les infrastructures ».
M. Qureshi a fait savoir que son gouvernement allait mettre en place une entité nationale pour mobiliser le maximum de ressources nationales et garantir leur utilisation la plus efficace dans la transparence. L’entité, a-t-il promis, « sera composée de personnes intègres qui superviseront la gestion et la distribution de l’assistance aux personnes affectées ». « Si les pertes économiques subies par des millions de Pakistanais ne sont pas prises immédiatement en compte, a-t-il averti, les gains acquis dans la guerre contre le terrorisme pourraient être menacés ».
Évoquant son retour à Islamabad, M. Qureshi a souhaité pouvoir présenter au peuple pakistanais « un message clair de la part de la communauté internationale, l’assurant qu’il n’est pas seul dans son malheur et que le monde est disposé à lui venir en aide ».
De leurs côtés, les États-Unis et l’Union européenne ont annoncé de nouvelles contributions destinées à accélérer la fourniture de l’aide humanitaire et, conformément à la résolution de l’Assemblée générale, de répondre aux besoins en matière de reconstruction à moyen et long terme.
La Secrétaire d’État américaine, Mme Hillary Clinton, a ainsi annoncé que son pays s’engageait à ajouter 60 millions de dollars aux 90 millions d’aide d’urgence déjà alloués. « Les États-Unis fourniront une assistance technique », a poursuivi Mme Clinton, qui a aussi invité les citoyens américains et les entreprises du secteur privé à apporter leur propre contribution. La responsable de la diplomatie américaine a également mis l’accent sur le fait que son pays restait pleinement investi dans l’appui au développement du Pakistan par le biais du renforcement de ses institutions démocratiques. Elle s’est en outre dite convaincue que le Pakistan parviendrait à surmonter la crise, « grâce au courage et à la résilience de son peuple ».
« Depuis le début de la crise, l’Union européenne s’est engagée à fournir une aide d’un montant de 110 millions d’euros », a déclaré pour sa part le Ministre belge des affaires étrangères, qui a assuré que 30 millions d’euros supplémentaires seront prochainement débloqués. M. Steven Vanackere a tenu à préciser que l’assistance de l’Union européenne était fournie « sur la base du respect des principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance, et selon les besoins sur le terrain ». « Comme nous l’avons vu en Haïti, les conséquences d’une catastrophe naturelle d’ampleur globale peuvent constituer un fardeau insupportable », a-t-il fait remarquer, soulignant qu’il était « crucial que, pour être les plus efficaces possibles, tous les acteurs coopèrent et inscrivent leur action sur la durée ».
La majorité des États Membres ont en outre noté que les inondations au Pakistan témoignaient, comme l’indique la résolution, « des effets dévastateurs des changements climatiques et de la vulnérabilité croissante des pays face à ce phénomène ». Ils ont par ailleurs rappelé, à l’instar de l’Envoyé spécial de l’Italie pour le Pakistan et l’Afghanistan, que le Gouvernement pakistanais luttait contre les Taliban, l’aide devant, dans ce contexte, se fonder sur la conviction qu’une assistance humanitaire rapide répond aux besoins politiques et stratégiques du pays.
L’Assemblée générale poursuivra demain, vendredi 20 août, à partir de 10 heures, sa réunion sur les conséquences des inondations qui ont dévasté le Pakistan.
RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE
Déclarations
M. ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de l’Assemblée générale, a déclaré qu’il était du devoir de la communauté internationale de soutenir le Pakistan dans l’épreuve, « un pays frère dont tous les citoyens sont touchés par les inondations ». Il a indiqué « qu’alors que nous nous réunissons, nous prenons conscience du ravage sans précédent causé par des inondations qui ont frappé 20 millions de personnes ». « Jamais je n’aurais imaginé une aggravation aussi soudaine », a-t-il ensuite confié, soulignant que ces circonstances exceptionnelles expliquaient la convocation de cette réunion et la « mobilisation générale ». « Nous devons envoyer un message fort au Pakistan et à son peuple pour lui dire que le monde se tient à ses côtés », a également déclaré M. Treki, qui a appelé les États Membres à fournir « immédiatement l’aide promise au titre de l’appel de fonds de l’ONU d’un montant de 460 millions de dollars ». « Seul, le Pakistan ne peut rien faire face à cette catastrophe, 20% de la surface de son territoire se trouvant actuellement sous les eaux », a-t-il rappelé. Soulignant une « course contre la montre », le Président de l’Assemblée générale a exhorté les États Membres à faire aujourd’hui d’autres contributions « pour sauver des vies en empêchant en particulier la propagation des maladies ». Si l’ONU a réagi immédiatement, beaucoup reste à faire, comme l’a montré la visite sur le terrain du Secrétaire général, a poursuivi le Président de l’Assemblée générale, qui a considéré que l’adoption du projet de résolution fournissait le cadre idéal pour renforcer l’assistance en cours au Pakistan.
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a fait le récit de la visite qu’il a effectuée, dimanche dernier, au Pakistan, pays dévasté par les inondations depuis un mois. « Les yeux voient, les oreilles entendent, pourtant, d’une certaine manière, l’esprit lutte pour saisir cette catastrophe dans toute sa dimension », a-t-il d’abord confié. M. Ban a estimé qu’entre 15 et 20 millions de personnes avaient besoin d’un abri, de nourriture et de soins d’urgence. C’est plus que les victimes combinées du tsunami, du tremblement de terre au Cachemire, du cyclone Nargis et du séisme d’Haïti, a-t-il affirmé. Poursuivant, le Secrétaire général a indiqué qu’au moins 160 000 kilomètres carrés de terre étaient submergés par les eaux, déclarant ainsi que « cette catastrophe était mondiale et mettait à l’épreuve la solidarité planétaire ».
Le Secrétaire général a ajouté qu’à ce stade, près d’un million de personnes avaient reçu des rations alimentaires du Programme alimentaire mondial (PAM). D’autres institutions des Nations Unies ont fourni à un nombre équivalent de personnes des abris et de l’eau potable. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) répond aux menaces sanitaires croissantes, a-t-il assuré, faisant cependant remarquer que les besoins sont immenses. Indiquant que les pluies pourraient continuer de s’abattre pendant encore des semaines, M. Ban a déclaré que le Pakistan était exposé à un « tsunami qui progressait au ralenti », son pouvoir destructeur augmentant avec le temps.
Concernant la marche à suivre, le Secrétaire général a reconnu que les organisations internationales humanitaires avaient besoin « d’un appui additionnel massif » pour venir en aide aux 8 millions de personnes en attente de nourriture, d’eau et d’abris, et aux 14 millions d’individus -en particulier les enfants et les femmes enceintes- qui nécessitent des soins médicaux. Après avoir indiqué que la moitié de l’appel de fonds de l’ONU, d’un montant de 460 millions de dollars destiné à couvrir les besoins pendant les 90 prochains jours, avait été financée, M. Ban a assuré que le reste devait être décaissé « maintenant ». « Les promesses de contributions que vous faites, aujourd’hui, doivent être suivies d’actions pour changer la donne sur le terrain », a-t-il insisté.
Le Secrétaire général a ensuite souligné que les efforts de relèvement et la reconstruction devraient commencer dès que les eaux se retireront. Il a précisé que, selon la Banque mondiale, les pertes agricoles s’élèveront à un milliard de dollars et que la reconstruction des infrastructures s’étalerait sur une longue période. « Il faut le reconnaître, les changements climatiques causeront d’autres incidents extrêmes, c’est pourquoi nous devons investir davantage dans la réduction des risques », a-t-il estimé. M. Ban a, par ailleurs, annoncé que l’ONU tiendra probablement une réunion de haut niveau sur le Pakistan en marge du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en septembre prochain, et, qu’en octobre 2010, les « Amis » du Pakistan démocratique se réuniront à Bruxelles.
« Le Pakistan a besoin d’un appui solide », a conclu le Secrétaire général, en saluant la détermination, la résilience, l’espoir et les attentes du peuple pakistanais, « qui ne peut rester seul sous le ciel le plus sombre ».
M. MAKHDOOM SHAH MAHMOOD QURESHI, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, a remercié le Président de l’Assemblée générale pour la convocation de la réunion, ainsi que le Secrétaire général pour son exposé, avant d’affirmer que le Pakistan subit aujourd’hui une calamité d’une ampleur sans précédent, du fait de la pire mousson que le monde n’ait jamais connue.
Le peuple pakistanais sait faire preuve de résilience et a l’habitude des difficultés et des épreuves, a ajouté le Ministre, qui a rappelé que le pays avait, en 2005, subi un séisme qui avait fait 80 000 morts. Le terrorisme et l’extrémisme qu’il combat ont causé la mort de plusieurs centaines de personnes. Le Pakistan est le pays que la communauté internationale voit comme un rempart contre le terrorisme et l’extrémisme international, a-t-il insisté. C’est aussi le pays qui, aujourd’hui, attend de la communauté internationale qu’elle fasse preuve de la même détermination et de la même humanité à son endroit.
Le Ministre a ensuite dressé un tableau de la situation, qu’il a décrite comme dramatique, rappelant qu’un habitant sur 10 est affecté et que 20% du pays se trouve sous l’eau. Les inondations sans précédent que connaît actuellement le pays ont détruit l’agriculture et le bétail, a-t-il dit, rappelant également que plus de 3,5 millions d’enfants sont menacés par les maladies dues à l’eau. Les chiffres fournis ne sont que des estimations, a-t-il ajouté, en précisant que la situation ne cessait d’évoluer et qu’elle risquait d’empirer avec les deuxième et troisième vagues d’inondations, qui vont affecter davantage le pays et provoquer de nouveaux déplacements de populations.
Les coûts de reconstruction et de réhabilitation seront gigantesques, a averti le Ministre, qui a toutefois souligné que, dans l’immédiat, il s’agissait de satisfaire les besoins en nourriture, en eau et en soins des millions de personnes déplacées, et de reconstruire les infrastructures détruites. Les difficultés ne s’arrêtent pourtant pas là, a poursuivi M. Shah, qui a expliqué que les infrastructures urbaines allaient être mises sous pression du fait de la masse de personnes qui vont se rendre dans les villes à la recherche de logements et de travail, que la sécurité alimentaire de la sixième population mondiale était menacée, que des émeutes de la faim ne sauraient être exclues et qu’il y aurait des conséquences économiques et sociales à long terme.
Le Gouvernement du Pakistan a mobilisé toutes ses ressources nationales pour venir en aide à la population, a affirmé le Ministre, qui a ajouté que le peuple pakistanais avait ouvert son cœur à ses frères et sœurs. Il a annoncé que le Pakistan allait mettre en place une entité nationale pour mobiliser le maximum de ressources nationales et garantir leur utilisation la plus efficace dans la transparence. Cette entité sera composée de personnes intègres qui superviseront la gestion et la distribution de l’assistance aux personnes affectées.
Toutefois, a fait observer le Ministre, le défi est colossal et c’est pourquoi le Pakistan espère que la communauté internationale apportera le soutien si nécessaire. Le peuple pakistanais apprécie réellement l’appel humanitaire de 459 millions de dollars lancé par les Nations Unies, a-t-il affirmé. Le Pakistan a également demandé à la Banque mondiale et à la Banque asiatique de développement de l’aider, notamment en menant une évaluation complète des dégâts. Le Ministre a rappelé que son pays était en pleine guerre contre le terrorisme et qu’il avait remporté des succès salués par la communauté internationale. Ces succès ont toutefois été acquis au prix fort avec plus de 10 000 civils innocents tués, victimes du terrorisme, et plus de 2 500 soldats tués, a-t-il affirmé. Si les succès sont importants, le pays reste exposé au terrorisme, a poursuivi le Ministre, qui a affirmé que la paix obtenue grâce aux efforts du Gouvernement démocratique restait fragile et avait besoin d’être consolidée.
Si les pertes économiques considérables subies par des millions de Pakistanais ne sont pas prises immédiatement en compte, les gains acquis par le Gouvernement dans sa guerre contre le terrorisme pourraient être menacés, a prévenu le Ministre, qui a estimé que l’on ne peut permettre que la catastrophe actuelle soit utilisée par les terroristes. Il a souhaité pouvoir présenter au peuple pakistanais, lors de son retour à Islamabad, un message clair de la part de la communauté internationale selon lequel le Pakistan n’est pas seul dans son malheur et le monde est disposé à lui venir en aide. « Nous comptons sur votre aide dans les mesures d’urgence et aussi pour traiter des besoins de reconstruction et de la réhabilitation », a-t-il plaidé avant de conclure.
Mme HILLARY RODHAM CLINTON, Secrétaire d’État des États-Unis, a rappelé qu’il est difficile d’apprécier l’ampleur d’une catastrophe qui touche, en terme de population, davantage de personnes que le séisme d’Haïti, celui subi par le Pakistan en 2005 et le tsunami de 2006 réunis, et alors que les pluies continuent. Les États-Unis sont résolus à aider le Pakistan à réagir à cette crise et à se relever, a-t-elle affirmé. « Nous serons avec vous lorsque le niveau des rivières redescendra, lorsque vous recommencerez à semer dans les champs et lorsque vous reconstruirez une nation plus forte », a-t-elle affirmé. Mme Clinton a énuméré les efforts consentis très tôt par les États-Unis, notamment les hélicoptères venus au secours de la population dans les zones les plus affectées et les avions transportant l’aide alimentaire. Ces efforts ont permis de sauver des vies, a-t-elle assuré. Toutefois, a fait remarquer Mme Clinton, ils restent insuffisants, car la mousson est loin d’être finie et la sécurité alimentaire du pays est menacée.
« Nous disons souvent aux Nations Unies que nous voulons établir un monde plus solidaire », a fait observer Mme Clinton. Elle a rappelé que de nombreux pays, y compris les États-Unis, sont confrontés à des difficultés économiques, alors que les catastrophes naturelles sont plus nombreuses dans le monde. « Mais nous devons néanmoins agir », a-t-elle souligné. Annonçant une nouvelle promesse de contributions d’un montant de 60 millions de dollars de la part de son pays, Mme Clinton a précisé que les États-Unis auront ainsi fourni au Pakistan 150 millions de dollars d’aide d’urgence. Les États-Unis fourniront en outre une assistance technique, a poursuivi Mme Clinton, qui a également invité les citoyens américains et les entreprises à apporter leur contribution personnelle.
Les États-Unis s’engagent en outre à collaborer à long terme avec le Pakistan pour améliorer le niveau de développement du pays. « Nous cherchons à renforcer les institutions démocratiques du Pakistan », a précisé Mme Clinton, qui a ajouté que l’aide américaine viserait à renforcer ces institutions. Elle s’est dite convaincue que le Pakistan parviendrait à surmonter la crise, grâce au courage et à la résilience de son peuple. Elle a cité le cas d’une femme enceinte qui a été sauvée grâce aux hélicoptères américains et qui a pu donner naissance en sécurité à son enfant. Mme Clinton a conclu en déclarant que cet enfant, qui risquait de faire face à d’autres difficultés, avait cependant des chances pour un meilleur avenir.
M. STEVEN VANACKERE, Premier Ministre adjoint et Ministre des affaires étrangères de la Belgique, au nom de l’Union européenne, a notamment rappelé qu’avant la catastrophe, l’Union européenne avait alloué plus de 400 millions d’euros à l’assistance au développement économique au Pakistan pour la période 2007-2010. Depuis le début de la crise actuelle, l’Union européenne s’est engagée à consacrer 110 millions d’euros d’aide, un montant qui sera complété d’un effort supplémentaire de 30 millions d’euros, a annoncé le Ministre belge des affaires étrangères. Il a ensuite insisté sur le fait que cette assistance humanitaire était fournie sur la base du respect des principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance, et selon les besoins sur le terrain. Il a précisé que la fourniture de l’aide européenne s’effectuerait de manière coordonnée, toutes les institutions de l’Union européenne s’étant engagées à travailler main dans la main sous la houlette de la Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton. Comme nous l’avons vu en Haïti, les conséquences d’une catastrophe naturelle d’ampleur globale peuvent constituer un fardeau insupportable, il est donc crucial que, pour être les plus efficaces possibles, tous les acteurs coopèrent et inscrivent leur action sur la durée, a indiqué M. Vanackere. En conclusion, il a fait savoir que la Belgique accueillerait, en octobre prochain, une réunion ministérielle des Amis du Pakistan démocratique, qui permettra de faire le point sur les besoins en matière de reconstruction.
M. TEMUR YAKOBASHVILI, Vice-Premier Ministre de la Géorgie, a souligné que son pays est très au fait des souffrances causées par les déplacements forcés. Comme en Géorgie, plus de 10% de la population pakistanaise a été touchée par la crise. Un déplacement de cette ampleur, a-t-il ajouté, est un défi extrêmement difficile à relever pour n’importe quel gouvernement et nécessite un effort concerté de la communauté internationale.
Toutes les personnes déplacées doivent être autorisées à rentrer chez elles et à revenir dans leurs communautés en toute sécurité et dans la dignité, a dit le Vice-Premier Ministre, en invoquant le droit international humanitaire et en appelant la communauté internationale à appuyer ce processus. La Géorgie, a annoncé M. Yakobashvili, va répondre à hauteur de 100 000 dollars à l’appel des Nations Unies.
Mme LENE ESPERSEN, Ministre des affaires étrangères du Danemark, a déclaré que l’appel lancé par le Secrétaire général est clair: nous devons agir maintenant pour aider les millions de personnes touchées par les inondations sans précédent au Pakistan et prévenir toute aggravation de la situation. Il faut fournir une aide humanitaire qui réponde à la magnitude de cette catastrophe, passer ensuite à la phase de reconstruction et, enfin, appuyer le Gouvernement du Pakistan et le peuple pakistanais dans leurs efforts d’édifier un pays démocratique, stable et prospère, qui soit libre de conflit et de la pauvreté. Pour faire face efficacement à ces défis, nous devons mettre en place une action internationale coordonnée et rapide, a souligné la Ministre danoise des affaires étrangères. Les Nations Unies, en étroite coopération avec le Gouvernement du Pakistan, ont réagi à la crise humanitaire et lancé un plan pour les secours d’urgence. Comme beaucoup d’autres pays, le Danemark a répondu immédiatement à l’appel lancé par le Secrétaire général, a-t-elle rappelé, en soulignant qu’il n’y a pas de temps à perdre.
Le Gouvernement du Danemark a déjà approuvé une aide humanitaire immédiate de 11 millions de dollars et l’envoi d’experts techniques au Pakistan. En outre, il s’est engagé à verser 22,5 millions de dollars pour l’aide au développement du Pakistan à moyen et long termes. L’essentiel de ce montant sera consacré aux activités de relèvement et de reconstruction assurées par le biais du Fonds d’affectation géré conjointement par la Banque mondiale et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
M. LAWRENCE CANNON, Ministre des affaires étrangères du Canada, a déclaré que son pays avait entendu l’appel lancé par le Secrétaire général invitant la communauté internationale à apporter un soutien et une aide immédiate au peuple pakistanais. À cet égard, le Canada appuie pleinement la résolution qui vient d’être adoptée et qui accorde un soutien au Gouvernement du Pakistan afin qu’il puisse répondre aux besoins urgents de sa population. À la suite du lancement par l’ONU, le 11 août, du Plan d’intervention d’urgence pour faire face aux conséquences des inondations au Pakistan, le Canada a annoncé qu’il fournirait, outre les 2 millions de dollars versés dès les premiers jours de la catastrophe, jusqu’à 33 millions de dollars pour répondre aux besoins immédiats des Pakistanais touchés par les inondations. De ce montant, jusqu’à 25 millions de dollars seront consacrés à l’aide humanitaire pour satisfaire les besoins prioritaires, comme l’accès à la nourriture, à l’eau, à des installations sanitaires, aux soins médicaux d’urgence et aux abris et articles ménagers essentiels. Les 8 millions restants serviront à faire l’acquisition de matériel dont le pays a un besoin urgent, comme la construction de ponts pour rétablir l’accès aux communautés touchées.
M. EGEMEN BAGIS, Ministre des affaires européennes et négociateur en chef de la Turquie, a d’abord transmis à l’Assemblée générale un message du Premier Ministre turc, M. RecepErdoğan, déclarant qu’il était non seulement nécessaire pour tous les pays de montrer solidarité et unité face à la catastrophe que subit actuellement le Pakistan, comme à d’autres, mais qu’il s’agissait aussi d’une responsabilité humanitaire. « Nous devons aujourd’hui tendre une main déterminée au Pakistan pour lui venir en aide », a-t-il ajouté.
M. Bağış a ensuite rappelé que des catastrophes naturelles pouvaient provoquer des soulèvements sociaux et politiques, ajoutant que les communautés déstabilisées, les personnes déplacées et les tragédies personnelles étaient susceptibles de se transformer en problèmes de sécurité. Il est donc de notre responsabilité que les souffrances cessent au plus vite. Cette réponse doit être rapide et la solidarité mondiale. Le représentant s’est dit convaincu que les opérations humanitaires ne porteraient pas atteinte à la souveraineté du Pakistan, ajoutant que la dignité du peuple pakistanais devrait être respectée pendant les opérations d’assistance.
M. Bağış a rappelé l’aide apportée par son pays: 140 tonnes de matériel humanitaire, d’une valeur de plus de 2 millions de dollars, des rations alimentaires, des abris et du matériel médical demandé par les autorités pakistanaises, ainsi que 10 millions de dollars. En outre, l’armée de l’air turque va envoyer deux avions cargo « C’130 » avec une cargaison de matériel médical, a-t-il expliqué. Il s’est dit fier que les volontaires du Croissant-Rouge turc aient été parmi les premiers à arriver au Pakistan, et a ajouté que la Turquie construisait sur place deux hôpitaux de campagne. Par ailleurs, la Turquie a participé activement à la session extraordinaire que l’Organisation de la Conférence islamique a tenue, hier à Djeddah.
M. Bağış a jugé très encourageante cette réunion de l’Assemblée générale, avant d’ajouter qu’il faudrait un effort coordonné et à long terme. Comme toujours, le pays sera confronté à un plus grand défi lorsque les flots se seront retirés et que la phase d’urgence sera passée, a-t-il fait remarquer. Il faudra donc rester vigilant et suivre la situation au Pakistan jusqu’à ce que les millions de personnes déplacées puissent retrouver une vie normale. « Notre attention ne doit pas se limiter aux nouvelles du soir; la région, le continent et le monde ne peuvent s’offrir une nouvelle cause d’instabilité », a-t-il averti, avant de conclure en affirmant que la Turquie serait au premier rang de ce grand effort humanitaire.
Mme GUNILLA CARLSSON, Ministre de la coopération et du développement international de la Suède, a déclaré que la réponse de son pays aux inondations au Pakistan atteignait à ce jour 11 millions de dollars et a annoncé que son pays prendrait demain la décision d’y ajouter 8,2 millions de dollars. Elle a rappelé que son pays apporte en outre annuellement et régulièrement une contribution de base à plusieurs organisations humanitaires, comme l’UNICEF et le HCR. La Suède continuera à assumer ses responsabilités, a-t-elle ajouté.
Les catastrophes en Haïti et au Pakistan montrent l’importance d’un système humanitaire international bien coordonné, a affirmé Mme Carlsson, qui a rendu hommage au travail d’OCHA et du Coordonnateur des secours d’urgence. Elle a en outre encouragé les États à renforcer leur soutien au CERF et insisté sur la nécessité d’améliorer la préparation aux catastrophes et leur prévention. Dans ce cadre, elle a mis l’accent sur le travail de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes.
M. ANDREW MITCHELL, Secrétaire d’État au développement international du Royaume-Uni, qui était de retour du Pakistan, a raconté avoir assisté à des « scènes de destruction totale des maisons comme des infrastructures de base ». « La force de l’eau a tout balayé sur son passage, et ce, sur des centaines de kilomètres », a-t-il ajouté. « Nous appuyons pleinement les efforts du Gouvernement pakistanais et de l’ONU, qui démontrent aujourd’hui leur détermination à mobiliser la communauté internationale pour répondre d’urgence aux besoins », a assuré M. Mitchell. La réunion d’aujourd’hui ne sera un succès que si, ce soir, nous aurons excédé l’appel de fonds lancé par l’Organisation, sinon le monde considèrera que la communauté internationale ne s’est pas acquittée de ses responsabilités, a poursuivi M. Mitchell. Le responsable britannique a ensuite expliqué que les 50 millions de dollars d’aide consentis par le Royaume-Uni contribueraient à atténuer les souffrances d’un million et demi de personnes et d’aider à la reconstruction des ponts et du système de transports dans les zones les plus touchées du Pakistan.
Après avoir reconnu que le Gouvernement pakistanais fait face à la responsabilité « énorme » de diriger la réponse à la catastrophe, M. PETER POWER, Ministre chargé du développement de l’Irlande, a estimé que la communauté internationale se réunit aujourd’hui pour démontrer clairement sa solidarité. Il a souligné le rôle vital que doivent jouer les Nations Unies dans la coordination de l’aide pour faire en sorte qu’une assistance adéquate soit fournie à tous ceux qui en ont besoin. La coordination et la coopération sont la meilleure stratégie, a-t-il insisté, en rappelant l’expérience en Haïti. Il a aussi rappelé l’importance d’adhérer aux principes humanitaires.
Le Gouvernement et le peuple irlandais, a poursuivi le représentant, ont déjà contribué « extrêmement généreusement » à la réponse humanitaire et les fonds continuent de parvenir aux ONG irlandaises. L’Irlande, a-t-il rappelé, a pour politique de prépositionner son aide d’urgence, dans les ONG, le CERF ou encore le PAM. L’Irlande a aussi donné des fonds aux ONG partenaires comme Concern et Trocaire, sans oublier les fonds spécifiques donnés à OCHA. Le représentant a conclu en annonçant le doublement de l’aide humanitaire de son pays qui s’élève désormais à 2 millions d’euros. Ce n’est, a-t-il précisé, qu’une première réponse. D’autres fonds suivront après une évaluation plus approfondie des besoins humanitaires.
M. WERNER HOYER, Secrétaire d’État aux affaires étrangères de l’Allemagne, a déclaré que, face à la catastrophe naturelle sans précédent qui affecte le Pakistan et en réponse à l’appel du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), l’Allemagne avait immédiatement lancé des opérations d’aide humanitaire. Il a annoncé que son pays avait décidé aujourd’hui de porter à 32 millions de dollars (25 millions d’euros) son aide humanitaire. Celle-ci, a-t-il précisé, s’ajoute à la contribution allemande aux fonds humanitaires de l’Union européenne, soit environ 18 millions de dollars, et au Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires (CERF). Au total, l’aide humanitaire de l’Allemagne dépasse largement 50 millions de dollars, a-t-il affirmé.
M. Hoyer a expliqué que l’aide bilatérale de son pays irait à des institutions humanitaires des Nations Unies, au CICR et à des organisations non gouvernementales ainsi qu’à des agences allemandes. Elle servira à distribuer de la nourriture, de l’eau potable et à fournir des abris aux personnes dans le besoin. M. Hoyer a par ailleurs rendu hommage aux efforts déployés par OCHA et le Coordonnateur des secours d’urgence, M. John Holmes, pour faire face à cette catastrophe. En cette Journée mondiale de l’aide humanitaire, il a rendu hommage aux travailleurs humanitaires pakistanais et internationaux pour leurs efforts inlassables.
Tandis que les efforts en cours visent à répondre aux besoins d’urgence, le Pakistan sera confronté à des défis infiniment plus grands quand l’ampleur des destructions deviendra pleinement visible, a fait remarquer M. Hoyer. C’est pourquoi, la communauté internationale doit rester aux côtés du Pakistan après la décrue et après le départ des caméras, a-t-il insisté. L’Allemagne, qui assiste le Pakistan dans cette phase d’urgence, poursuivra son effort en faveur de la coopération pour le développement à long terme et pour aider le Pakistan à surmonter ses difficultés structurelles, a-t-il assuré. Le Ministre a rappelé que le Pakistan jouait un rôle essentiel dans la stabilité de la région, et a conclu en affirmant qu’un Pakistan stable, démocratique et prospère était essentiel pour la paix en Asie du Sud et au-delà.
M. OSAMU FUJIMURA, Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Japon, a détaillé l’aide humanitaire de son pays au Pakistan. Treize millions de dollars seront consacrés à l’aide d’urgence, 200 000 à la fourniture de biens de première nécessité et 1,2 millions à l’appui aux ONG japonaises regroupées dans le cadre de la plate-forme mise en place par le Gouvernement, a-t-il indiqué. Le Japon continuera de fournir un appui rapide en fonction des besoins zone par zone, y compris les plus difficiles d’accès, a-t-il ajouté, précisant que des opérations héliportées de largage de nourriture avaient commencé aujourd’hui.
Mme REEM IBRAHIM REDHA AL HASHIMI, Ministre d’État des Émirats arabes unis, a rappelé que son pays, qui entretient des liens anciens avec le Pakistan, appuierait les efforts internationaux d’aide et de relèvement après les inondations ayant dévasté jusqu’à 20% de son territoire. L’envoi d’aide directe se poursuivra tant qu’il sera nécessaire, a-t-elle assuré, précisant que son pays avait déjà envoyé du matériel médical, des tentes, des denrées alimentaires et des hélicoptères pour transporter les sinistrés. « Nous avons versé 5 millions à l’ONU pour aider d’urgence les victimes, tout en sachant qu’à long terme, le Pakistan aura besoin d’un appui spécial pour rétablir son agriculture, ses infrastructures de base et, surtout, renforcer ses moyens de prévention des risques », a également indiqué la Ministre. Avant de conclure, elle a souligné la pertinence de la résolution qui invite à prendre des mesures pour limiter les effets potentiellement catastrophiques des changements climatiques.
Mme INGRID FISKAA, Secrétaire d’État au développement international de la Norvège, a prévenu qu’au Pakistan, la « deuxième vague de souffrance » pourrait être encore plus meurtrière, notamment à cause des maladies liées à l’eau. Nous devons agir maintenant et fournir une aide d’urgence immédiatement. Elle a souhaité que la communauté internationale et les acteurs humanitaires alignent leurs efforts sur les priorités définies par le Gouvernement du Pakistan et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Le Plan de réponse d’urgence du Pakistan est une plate-forme importante, a-t-elle estimé.
Une bonne coordination humanitaire signifie s’assurer que l’aide est dirigée là où les besoins sont les plus grands et qu’elle est fournie conformément aux principes d’humanité, de neutralité, d’indépendance et d’impartialité, a-t-elle rappelé. Mme Fiskaa a aussi rappelé que son pays avait versé une somme d’environ 19 millions de dollars, y compris au Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF). Pour appuyer l’appropriation nationale, la Norvège a versé une partie de ses contributions à l’Autorité nationale de la gestion des catastrophes, a précisé la représentante.
Mme JOKE BRANDT, Directrice générale pour la coopération internationale au Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas, a rappelé que son pays et le Pakistan entretiennent de veilles relations comme en témoigne également le partenariat structurel au développement. En réponse à la catastrophe, a-t-elle indiqué, les Pays-Bas ont déjà versé trois millions d’euros pour l’aide d’urgence, soit un million d’euros à la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et deux millions au Plan de réponse d’urgence pakistanais, à travers le Programme alimentaire mondial (PAM). Mme Brandt a annoncé que son pays verserait une somme supplémentaire de 3,6 millions d’euros au Plan de réponse d’urgence dont deux millions d’euros au PAM et 1,6 million d’euros à l’UNICEF.
De plus, a-t-elle indiqué, un groupe d’ONG néerlandaises collectent des fonds en faveur de la population pakistanaise. « Un désastre de cette magnitude requiert une coordination et une coopération de toutes les organisations et les institutions impliquées », a souligné la Directrice générale qui a appelé toutes les parties prenantes à travailler avec le Gouvernement du Pakistan, dans un effort concerté, pour garantir la plus grande efficacité aux opérations d’urgence. Le rôle de coordination des Nations Unies et en particulier du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) est crucial, a-t-elle insisté.
M. ATTILIO MASSIMO IANUCCI, Envoyé spécial du Ministre des affaires étrangères de l’Italie pour l’Afghanistan et le Pakistan, a rappelé que le premier vol de la coopération italienne était arrivé à Islamabad le 7 août avec 30 tonnes de biens essentiels pour un montant de 330 000 euros, comprenant des médicaments, des générateurs et des unités de purification de l’eau. Cette assistance a été immédiatement distribuée avec l’aide de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes du Pakistan, a-t-il expliqué. En outre, l’Italie a immédiatement annoncé une contribution d’un million d’euros –dont 40% par le biais de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et 60% par le biais du Programme alimentaire mondial– pour appuyer l’assistance humanitaire. M. Ianucci a ajouté que son pays allait accorder un autre million d’euros à l’UNICEF et à l’OMS et préparait une initiative bilatérale d’un montant de 1,5 million d’euros.
L’Italie révise en outre son programme de coopération avec le Pakistan afin de veiller à ce qu’il soit pleinement compatible avec les nouvelles priorités de reconstruction du tissu social et économique au pays, a poursuivi M. Ianucci. Rappelant que le Gouvernement démocratique du Pakistan luttait contre les Taliban, il a précisé que l’Italie, en fournissant une assistance humanitaire rapide, était convaincue qu’elle répondait aussi aux besoins politiques et stratégiques du pays. Il a rappelé que, lors de la conférence de contributions en faveur du Pakistan organisée le 17 avril à Tokyo, son pays avait annoncé une contribution de 62millions d’euros pour des projets de développement dans les secteurs de l’agriculture, du microcrédit et de la formation, concentrés sur les zones tribales aux confins de l’Afghanistan. En ce qui concerne la phase de posturgence, M. Ianucci a rappelé que son pays avait déjà annoncé une contribution de 4 millions d’euros au Fonds d’affectation multidonateurs de la Banque mondiale pour la reconstruction et le développement des régions de la frontière du Nord-Ouest. Il a rappelé que cette assistance entrait dans le cadre plus vaste du soutien politique et stratégique que l’Italie, en tant que membre de l’Union européenne, apporte au Gouvernement démocratique du Pakistan.
M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que la fréquence et l’ampleur des catastrophes naturelles étaient alarmantes, ajoutant que leurs conséquences pour les pays en développement étaient immenses et à long terme. Il a pris note des efforts fournis par le Pakistan, en coopération avec la communauté internationale, et a insisté sur la fourniture d’une aide pour répondre aux besoins immédiats et, ensuite, pour assurer la reconstruction et le développement du pays. Le Groupe des 77 et de la Chine rappelle, en outre, son soutien aux principes de neutralité, d’humanité, et d’impartialité qui doivent guider l’assistance humanitaire, a-t-il dit.
M. HATEM TAG-ELDIN (Égypte), qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non alignés, a assuré qu’au moment où la situation humanitaire empirait au Pakistan, « la détermination des pays non alignés à aider le Gouvernement et le peuple pakistanais ne pouvait que se renforcer ». De nombreux membres du Mouvement ont annoncé au cours de ces dernières semaines leurs promesses de contributions pour atténuer les souffrances des millions de personnes touchées par la catastrophe et permettre aux autorités du pays de répondre aux défis du relèvement, a indiqué le représentant. Il a également précisé que l’Égypte avait envoyé au Pakistan deux avions chargés de médicaments, d’équipement médical, de tentes et de nourriture.
M. SRIODJIDIN ASLOV (Tadjikistan), intervenant au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a exhorté les États Membres à fournir le plus rapidement possible l’aide humanitaire destinée au peuple pakistanais, qui attend notre soutien en ce mois sacré de ramadan. Il a ajouté que le Secrétaire général de l’OCI avait invité, à maintes reprises, les membres de l’organisation, leurs citoyens, les bailleurs de fonds privés, la société civile et la communauté internationale dans son ensemble à venir en aide aux victimes des inondations dévastatrices au Pakistan.
M. LESLIE CHRISTIAN (Ghana), au nom du Groupe des États d’Afrique, a apporté son soutien aux efforts des Nations Unies pour venir en aide au Pakistan et a remercié les pays qui ont déjà apporté leur contribution. Il a appuyé la résolution que vient d’adopter l’Assemblée générale et a invité les gouvernements et les organisations internationales, mais aussi la société civile et le secteur privé à apporter leur aide au Gouvernement du Pakistan dans un esprit de solidarité internationale et de coopération.
M. KOSAL SEA (Cambodge), au nom du Groupe des États d’Asie, a rendu hommage, en cette Journée mondiale de l’aide humanitaire, à ceux qui viennent en aide aux victimes des catastrophes au Pakistan et ailleurs dans le monde. Rappelant que dès le début de cette mousson désastreuse, les Nations Unies avaient été en première ligne pour aider les pays asiatiques affectés, il a rendu hommage au travail d’OCHA. Il a salué la réaction de la communauté internationale, affirmant que chacun de ses membres avait fait preuve d’un profond sens de l’humanité commune. Il a aussi rappelé qu’une fois que les efforts humanitaires en cours auront ramené une certaine forme de normalité, il sera très important de maintenir l’effort pendant le long processus de réhabilitation et de reconstruction.
M. HENRY MAC DONALD (Suriname), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré qu’en tant que groupe de pays constamment dévastés par les catastrophes naturelles, la CARICOM est parfaitement au fait des énormes souffrances causées par un désastre d’une telle ampleur. Formée de « petits États insulaires » aux ressources limitées, a poursuivi le représentant, la CARICOM est néanmoins prête à contribuer, dans la mesure de ses moyens, aux efforts de secours. Elle appelle la communauté internationale à tendre la main au peuple pakistanais, en particulier lorsque les inondations ne feront plus la une des journaux internationaux alors que des efforts devront encore être fournis pour réhabiliter les moyens de substance.
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