Inondations au Pakistan: au-delà de l’assistance humanitaire en cours, le coût de la reconstruction sera énorme
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Assemblée générale
Soixante-quatrième session
111e et 112e séances plénières – matin & après-midi
INONDATIONS AU PAKISTAN: AU-DELÀ DE L’ASSISTANCE HUMANITAIRE EN COURS, LE COÛT DE LA RECONSTRUCTION SERA ÉNORME
L’Assemblée générale achève son débat sur le renforcement des secours d’urgence, le relèvement, la reconstruction et la prévention
L’Assemblée générale a achevé aujourd’hui son débat sur le renforcement des secours d’urgence, le relèvement, la reconstruction et la prévention au lendemain des inondations qui ont dévasté le Pakistan, lors d’une réunion marquée par de nouvelles expressions de sympathie de la part des délégations et par l’annonce de nouvelles contributions. Au-delà de l’urgence humanitaire actuelle, nombre de représentants ont aussi abordé les besoins de la reconstruction à venir, dont le coût a été jugé « énorme » par la Banque asiatique de développement, qui a proposé d’y jouer un rôle moteur.
Hier, l’Assemblée générale a adopté sans vote une résolution* par laquelle elle exhorte la communauté internationale à « apporter un appui total et une assistance au Gouvernement pakistanais dans ses efforts pour atténuer les effets dévastateurs des inondations et satisfaire les besoins de relèvement et de reconstruction à moyen et à long termes, et incite les États Membres à aider le Pakistan à satisfaire ensuite les besoins de relèvement et de reconstruction à moyen et à long termes ».
Les délégations qui ont pris la parole aujourd’hui ont renouvelé leurs expressions de sympathie et leurs condoléances aux Gouvernement et peuple du Pakistan, et ont insisté sur l’ampleur de la catastrophe qui frappe le pays. Cette dernière exige que la communauté internationale assume ses responsabilités et vienne en aide au Pakistan, ont rappelé plusieurs délégués. Dans une telle situation, aucun État ne peut y faire face seul et se passer de l’appui et de la solidarité de la communauté internationale, ont affirmé notamment les représentants de l’Indonésie et d’Haïti, deux États ravagés ces dernières années, l’un par le tsunami de décembre 2004, l’autre par le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Un grand nombre de délégations ont rappelé les mesures déjà prises par leur gouvernement, sous forme de contributions financières ou matérielles, et plusieurs ont annoncé une augmentation de leur aide initiale.
De nombreux représentants ont rappelé que l’aide d’urgence devrait être suivie d’un engagement à plus long terme de la communauté internationale en faveur de la réhabilitation et de la reconstruction du pays, alors même qu’on ne connaît pas encore l’étendue complète des dommages, qui ne pourront être évalués qu’après la décrue. Le représentant de la Banque asiatique de développement a estimé que le relèvement exigerait des « engagements financiers énormes », en précisant que le soutien apporté par la Banque pour les deux prochaines années serait sans doute d’au moins 2 milliards de dollars. Mettant comme d’autres l’accent sur la coordination de l’aide, le représentant a rappelé que la Banque avait acquis une solide expertise dans l’assistance au relèvement des pays asiatiques et affirmé qu’elle était prête à jouer un rôle moteur dans l’énorme tâche à venir.
Certains intervenants ont clairement expliqué que l’assistance humanitaire actuelle et l’aide à venir à la reconstruction avaient aussi pour objectif de garantir la stabilité démocratique du Pakistan. Le représentant de la France a ainsi déclaré qu’il faudrait aider les autorités pakistanaises à relever le défi de la reconstruction tout en continuant à s’engager dans la voie des réformes et de la lutte contre le terrorisme, et a replacé cette assistance dans un contexte régional: « Il en va également de la stabilité dans la région et de la réussite de notre action en Afghanistan », a-t-il affirmé.
Certains représentants, notamment ceux de Cuba et du Venezuela, ont tenu à rappeler leur attachement aux principes directeurs de l’action humanitaire tels qu’ils ont été réaffirmés dans la résolution 46/182 de l’Assemblée générale, à savoir la neutralité, l’humanité, l’impartialité et le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.
Plusieurs délégations ont vu dans les inondations sans précédent que subit actuellement le Pakistan un nouvel exemple de la fréquence des catastrophes climatiques. Le représentant de la Fédération de Russie a ainsi estimé que les enseignements qui seront tirés de l’expérience au Pakistan, devraient donner lieu à une réflexion sur le renforcement du rôle des Nations Unies dans la prévention et l’atténuation des catastrophes humanitaires. Pour le représentant de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, il faut absolument traiter des effets des événements météorologiques extrêmes, toujours plus nombreux sur les plus vulnérables, et investir dans la réduction des risques et le renforcement de la résilience des communautés. Le représentant du Bangladesh a estimé, pour sa part, qu’il était temps que la communauté internationale agisse pour répondre efficacement aux conséquences des changements climatiques.
En fin de séance, le représentant du Pakistan a rendu un hommage appuyé au Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, pour s’être rapidement rendu sur les lieux de la catastrophe, ainsi qu’au Président de l’Assemblée générale, M. Ali Abdusalam Treki, pour avoir organisé cette réunion. Il a ensuite vivement remercié tous les pays qui avaient apporté leur aide et leur soutien. C’est une catastrophe qui change le cours de l’histoire des États, a-t-il affirmé, en rappelant notamment que le Pakistan avait accepté l’aide de son voisin, l’Inde.
RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES
Suite des déclarations
M. FUAD Al-HINAI (Oman) a exhorté la communauté internationale à ne pas rester passive devant la catastrophe qui a frappé le Pakistan. Il a rappelé que ce pays et le sien ont des liens historiques, fraternels et de voisinage. Il a donc exprimé sa solidarité et sa sympathie au peuple pakistanais. En consultation avec les autorités pakistanaises, a-t-il affirmé, le Sultanat d’Oman a apporté son plein appui et son assistance aux efforts du Gouvernement pakistanais. En ce moment de détresse, « Oman est près de vous et vous souhaite un retour rapide à la normale, au développement et à la prospérité », a conclu le représentant en s’adressant au peuple pakistanais.
M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a estimé que les Nations Unies devraient rester au centre des efforts de la communauté internationale et a salué l’engagement personnel du Secrétaire général, ainsi que la présence de son Envoyé spécial pour l’aide au Pakistan. Il a en outre rendu hommage aux équipes des Nations Unies et au personnel humanitaire. Affirmant que la France était fière d’avoir développé au cours des années une « relation dense et confiante » avec le Pakistan, le représentant a déclaré que le dialogue exigeant de la France lui permet aujourd’hui d’aborder « toutes les questions » avec ses amis pakistanais, qui savent en retour qu’ils peuvent compter sur le soutien de la France pour relever les défis énormes auxquels ils doivent faire face.
M. de Rivière a rappelé que la France a déjà mobilisé 1,3 million d’euros au titre de son aide bilatérale pour fournir, nourriture, eau potable, abris et médicaments aux personnes qui en sont dépourvues, ce qui, a-t-il rappelé, est la priorité dans l’immédiat. La France, a poursuivi le représentant, est également engagée par le biais de l’Union européenne. La France apporte aussi une aide matérielle et a décidé d’envoyer un avion transportant 70 tonnes de fret humanitaire. Elle met des moyens de transport à la disposition des organisations non gouvernementales françaises qui apportent une aide d’urgence aux victimes.
La France est en outre prête à mobiliser des moyens militaires nationaux de transport stratégique pour l’acheminement de l’aide internationale dans le cadre du pont aérien prévu par l’OTAN, a ajouté le représentant. Elle est enfin disposée à participer à la réflexion visant à améliorer les systèmes de prévention, d’anticipation et de gestion des risques naturels en Asie. Au-delà de l’urgence, la communauté internationale doit s’engager rapidement et massivement dans la durée en faveur de la reconstruction, aux côtés du Gouvernement pakistanais, a affirmé M. de Rivière, qui a rappelé que les dommages causés aux infrastructures, à l’économie, aux services publics et aux moyens de communication ne pourront être pleinement évalués que lorsque les pluies auront cessé. « Nous devons aider les autorités pakistanaises à relever le défi de la reconstruction tout en continuant à s’engager dans la voie des réformes et de la lutte contre le terrorisme, a poursuivi le représentant, qui a estimé qu’« il en va de la sécurité des habitants » du Pakistan, y compris des trois millions de personnes déplacées dans le nord-ouest du pays du fait du conflit avec les islamistes. « Il en va également de la stabilité dans la région et de la réussite de notre action en Afghanistan », a-t-il ajouté.
La France est disposée à mobiliser son aide en ce sens, a assuré le représentant, qui a rappelé qu’elle avait annoncé, lors de la Conférence sur le Pakistan qui s’était tenue à Tokyo en avril 2009, une contribution de 300 millions de dollars, dont la moitié a déjà été engagée en faveur de projets de développement économique, notamment dans les secteurs de l’eau et de l’énergie. Il a également souhaité que l’Union européenne commence à identifier les actions de reconstruction à mener. L’Union européenne et le Pakistan entretiennent un partenariat global avec le Pakistan. Il a enfin rappelé que la France reste mobilisée dans le cadre du Groupe des amis du Pakistan démocratique dont la prochaine réunion, prévue début octobre à Bruxelles, devrait être l’occasion de dresser un premier bilan des actions de reconstruction à mener et de s’assurer qu’elles s’inscrivent dans le cadre des réformes que le Gouvernement pakistanais doit continuer à engager.
M. JANNE TAALAS(Finlande) a déclaré qu’en 2010, son pays avait accordé 5,7 millions d’euros d’aide humanitaire au Pakistan, par le biais du système des Nations Unies ou des organisations non gouvernementales finlandaises. Sur ce total, 4,4 millions d’euros sont consacrés à l’aide d’urgence aux victimes des inondations, a-t-elle expliqué. Par ailleurs, la Finlande verse des contributions en tant que membre de l’Union européenne et par le biais des institutions multilatérales. La Croix-Rouge finlandaise a déjà déployé son personnel sur place et FINCHURCHAid s’apprête, elle aussi, à envoyer du personnel dans le pays. Enfin, la Finlande participe à la mission civilo-militaire de l’Union européenne chargée d’aider les populations affectées. Outre ces fonds destinés à l’assistance humanitaire, la Finlande s’est engagée à fournir 3 millions d’euros au Fonds d’affectation multidonateurs pour la reconstruction et le développement des zones de la frontière du nord-ouest, a précisé le représentant, qui a insisté sur l’importance du rôle du Pakistan dans la stabilisation de toute la région. Pour réduire les risques de déstabilisation, le Pakistan a besoin de toute l’aide possible, non seulement aujourd’hui mais aussi dans l’avenir proche, a-t-il conclu.
M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a estimé que l’aide financière de 460 millions de dollars ne correspond nullement aux attentes et aux besoins urgents de la population sinistrée. « Nous espérons que l’élan de solidarité fraternelle ira en grandissant et que la totalité de l’aide qui sera fournie atteindra un niveau susceptible d’alléger, dans une large mesure, le fardeau des autorités pakistanaises qui font face, par ailleurs, à d’autres défis », a-t-il ajouté. Face à la recrudescence des catastrophes naturelles, a estimé le représentant, la communauté internationale doit œuvrer pour identifier des remèdes propices et urgents, à même de lutter contre ces fléaux et réduire leurs impacts destructeurs. Il a également souligné que le Maroc demeure favorable à l’élaboration par l’ONU d’une étude globale sur les régions exposées aux catastrophes et la création d’une carte mondiale des zones les plus vulnérables. L’objectif est d’intégrer la prévention des risques dans les stratégies de développement des pays relevant de ces régions, a souligné le délégué avant de conclure.
M. LI BAODONG (Chine) a indiqué qu’au lendemain des inondations, la Chine avait répondu promptement en apportant son aide au Pakistan. Le 4 août, la Chine a envoyé environ 80 tonnes de produits et matériel d’urgence, y compris des tentes, des médicaments, des générateurs, des purificateurs d’eau, le tout accompagné d’une enveloppe de 10 millions de yuans, a-t-il précisé. Le représentant a assuré que la Chine va augmenter sa contribution de 50 millions de yuans. Son gouvernement continuera d’aider le Pakistan tant que celui-ci fera appel à la communauté internationale, a-t-il ajouté.
M. GYAN GHANDRA ACHARYA (Népal) a indiqué que son pays avait fait une contribution de 10 millions de roupies népalaises. « Nous appelons la communauté internationale à fournir une assistance généreuse et continue pour atténuer les souffrances des millions de Pakistanais touchés par les inondations et préparer le relèvement et la reconstruction à moyen et long termes au pays », a-t-il ajouté.
M. GARY FRANCIS QUINLAN(Australie) a estimé que l’appui généreux de la communauté internationale était nécessaire pour répondre aux besoins urgents du peuple pakistanais puis, à plus long terme, pour la reconstruction du pays. L’Australie a décidé d’ajouter 24 millions de dollars à sa contribution initiale, ce qui représentera un montant total de 35 millions de dollars. Outre les besoins immédiats, il est essentiel que la communauté internationale s’engage à aider le Pakistan à long terme, a ajouté le représentant. Il s’est félicité que le Gouvernement du Pakistan ait chargé la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement de l’évaluation des besoins en matière de reconstruction, ainsi que de la décision de réunir de nouveau le Forum du développement du Pakistan, qui devra tenir compte de ces évaluations.
Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a indiqué que son pays avait fourni une aide au Pakistan d’un montant d’un million de dollars. Elle a précisé qu’outre la distribution de nourriture et d’abris, le Brésil avait livré des équipements éducatifs pour les enfants des familles de personnes déplacées et de réfugiés. L’assistance humanitaire du Brésil prend en compte les besoins des écoliers et étudiants affectés par les catastrophes naturelles, a-t-elle précisé, estimant que l’éducation ne doit pas cesser en temps de crise afin d’assurer un relèvement rapide. Le droit à l’éducation doit être respecté pendant les situations d’urgence, a-t-elle rappelé.
M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA(Cuba) a rappelé que son pays, « petit pays en développement », a toujours aidé les pays frères, citant en exemple la formation de plusieurs centaines de jeunes médecins palestiniens. Il a insisté sur la nécessité de respecter les engagements pris en matière d’aide publique au développement et s’est inquiété de l’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles, l’attribuant aux changements climatiques. Le représentant a souhaité que soient renforcés les moyens de la Stratégie internationale de réduction des catastrophes. Il a souligné l’importance de l’assistance humanitaire en insistant sur le rôle principal de l’État d’accueil, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale et au Cadre d’action de Hyogo. Il a insisté sur le respect des principes directeurs d’humanité, d’impartialité et de neutralité inscrits dans la résolution 46/182 et a rejeté le recours à des « concepts ambigus » susceptibles d’être utilisés pour porter atteinte à la souveraineté des États.
M. KIM BONG-HYUN (République de Corée) a annoncé que son pays allait fournir une aide en nature d’un montant d’un million de dollars, avec des abris, de la nourriture, de l’eau, des installations sanitaires et des médicaments. De plus, a-t-il dit, le Gouvernement, la société civile et le secteur privé avaient mobilisé plus de 674 000 dollars pour l’aide humanitaire. Le représentant a précisé que son pays appuyait la résolution que l’Assemblée générale a adoptée hier.
M. PALITHA KOHONA (Sri Lanka), rappelant que son pays avait été ravagé il y a cinq ans par le tsunami et qu’il avait été rapidement assisté par la communauté internationale, a annoncé qu’en signe de solidarité, le Sri Lanka avait envoyé le 8 août au Pakistan un avion C-130 avec une cargaison alimentaire. Il a ajouté qu’une équipe de 17 médecins sri-lankais aidaient les victimes sur place. Le Sri Lanka, a-t-il affirmé, est prêt à fournir toute nouvelle assistance à la demande du Gouvernement pakistanais, et continue par ailleurs d’appuyer le travail des Nations Unies en contribuant au Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, auquel il a rendu hommage. Il a par ailleurs salué l’engagement personnel du Secrétaire général.
Le représentant a fait observer que ces inondations sans précédent semblent témoigner de la fréquence croissante des phénomènes climatiques extrêmes, qui inquiète de nombreux pays et régions. Il a estimé que les institutions des Nations Unies devraient peut-être être réformées et réorienter leurs activités pour mieux répondre aux défis liés aux changements climatiques.
M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM (Jamahiriya arabe libyenne) a indiqué que la Libye avait été le premier pays à demander l’organisation de cette réunion. Se ralliant à la déclaration faite par l’Égypte au nom du Mouvement des pays non alignés, le représentant a estimé qu’il faudrait assurer une aide à long terme pour reconstruire les infrastructures de base nécessaires au relèvement du Pakistan. Il a précisé que son pays avait envoyé des avions pour le transport des blessés et pour acheminer nourriture et abris dans les zones les plus sévèrement touchées par la catastrophe.
Mme JEANNINE VOLKEN (Suisse) a indiqué que son pays avait immédiatement octroyé une aide de 4 millions de dollars, auxquels s’ajouteront, a-t-elle annoncé, plus de 15 millions de dollars d’aide privée recueillis parmi la population suisse. Elle a précisé que l’aide humanitaire suisse avait déjà permis de fournir de l’eau potable, des ressources de base et du matériel d’abri pour 8 000 sinistrés de la vallée de Swat. La Suisse, présente au Pakistan depuis 1966, cherchera ultérieurement à contribuer à l’effort de reconstruction, a-t-elle dit, espérant que la solidarité internationale permettra au Pakistan de fournir les moyens d’expertise à cette fin. La représentante, soulignant que les changements climatiques causeront des dommages dramatiques si la communauté internationale n’agit pas de manière résolue, a assuré que la Suisse n’épargnera aucun effort à la Conférence de Cancún sur le climat pour que des résultats significatifs et concrets soient obtenus.
M. VITALY I. CHURKIN(Fédération de Russie) a déclaré que son pays était prêt à apporter toute son aide, ajoutant que les services spécialisés russes avaient déjà pris contact avec les autorités pakistanaises et qu’une une aide d’urgence d’un montant d’un million de dollars avait été débloquée. Il a précisé que des avions avaient déjà apporté du matériel humanitaire d’urgence. Le Gouvernement russe étudie actuellement les appels des organismes humanitaires de l’ONU et soutient le leadership des Nations Unies dans cette action, a poursuivi le représentant, qui a salué le travail des institutions de l’ONU, et notamment d’OCHA. Il a estimé que les enseignements qui seront tirés de cette catastrophe au Pakistan devraient donner lieu à une réflexion sur le renforcement du rôle des Nations Unies dans la prévention et l’atténuation des catastrophes humanitaires.
M. ESHAGH AL HABIB(République islamique d’Iran) a déclaré que, dès les tous premiers jours de la catastrophe au Pakistan, son pays avait mis en alerte toutes ses institutions, gouvernementales ou non, pour venir en aide au pays frère. Il a notamment mentionné une discussion au sein du Parlement iranien et la constitution d’une délégation parlementaire. Il a précisé qu’un budget spécifique initial de 5 millions de dollars, avait été porté à 10 millions de dollars pour faire face aux besoins d’urgence des personnes affectées. Il a ensuite précisé que trois avions cargo et quatre convois routiers avaient assuré la livraison de plus de 200 tonnes de nourriture, matériel médical et autres formes d’assistance humanitaire, et que d’autres envois étaient en préparation. Il a rappelé que les institutions religieuses apportaient leur contribution par le biais de leurs organisations caritatives et a mentionné les efforts du Croissant-Rouge iranien ainsi que du Comité d’assistance d’urgence Imam Khomeini. Il a également estimé que la coopération au niveau stratégique et la coordination représentaient des composantes essentielles des activités à mener pour apporter une assistance humanitaire efficace. Il a affirmé que l’ambassade et le consulat de son pays à Islamabad étaient prêts à apporter toute l’assistance nécessaire au Gouvernement et au peuple pakistanais.
M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a indiqué que son pays envisageait de fournir une assistance au Pakistan pendant les phases de reconstruction et de développement. À ce jour, le Gouvernement et les organisations non gouvernementales qatariennes ont versé des contributions à hauteur de 1,8 million de dollars, a indiqué M. Al-Nasser. Il a précisé que les contributions faites par son pays étaient versées directement aux différents fonds des Nations Unies. Le représentant a, par ailleurs, fait part de son inquiétude concernant le nombre croissant de catastrophes naturelles qui se sont produites au cours de ces dernières années. Il a, à cet égard, souhaité qu’un mécanisme des Nations Unies soit mis en place pour mieux répondre à ces catastrophes. Ce mécanisme, a-t-il précisé, servirait à assurer une réponse rapide, comme celui qui existe en matière de maintien de la paix. M. Al-Nasser a rappelé la proposition faite par le Qatar de mettre en œuvre le projet « Hopefor », qui contribuerait aux efforts de la communauté internationale.
M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a fait savoir que son pays avait proposé, hier, au Pakistan une aide de 5 millions de dollars pour répondre aux besoins d’urgence. La fourniture de l’aide indienne sera assurée à la frontière commune entre les deux pays, a-t-il dit, ce qui permettra de gagner du temps et de soulager rapidement la population se trouvant dans les zones les plus difficiles d’accès. Citant le Premier Ministre indien, il a en outre estimé que tous les pays d’Asie du Sud devraient agir collectivement et faire tout ce qui est en leur pouvoir, à moyen et long termes, pour venir en aide aux millions de Pakistanais dans le besoin.
M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a indiqué que son pays avait octroyé une aide humanitaire initiale d’un montant de 75 000 dollars. Dans les prochains jours, 150 000 dollars supplémentaires seront alloués par le biais des ministères de la santé et de la défense, de l’armée nationale et de la Croix-Rouge thaïlandaise, a-t-il ensuite promis. Le représentant a également annoncé que le Ministre thaïlandais des affaires étrangères allait bientôt rencontrer des acteurs du secteur privé en vue de mobiliser davantage leur soutien.
M. OMAR ALI SALEH AL OYAIDI(Arabie saoudite) a annoncé que son gouvernement avait envoyé plusieurs avions transportant du matériel humanitaire pour aider le Pakistan, et avait incité la population à contribuer à cet effort humanitaire. Il a indiqué que plusieurs centaines de millions de dollars avaient déjà été consacrées à cette aide, ajoutant que son pays avait également alloué 100 millions de dollars à des fonds établis pour intervenir en cas de catastrophes naturelles. L’Arabie saoudite, qui appuie la résolution adoptée hier par l’Assemblée générale, appelle tous les autres États Membres pour qu’ils assistent le Pakistan à faire face aux conséquences dévastatrices des inondations, a-t-il dit.
M. ABDUL MOMEN (Bangladesh), qui a rappelé que son pays est fréquemment affecté par des catastrophes, a estimé que celle qui touche actuellement le Pakistan témoigne de la fréquence de telles catastrophes et de la vulnérabilité des pays qui ne peuvent y faire face seuls. Il est temps que la communauté internationale agisse pour répondre efficacement aux conséquences des changements climatiques, a-t-il ajouté. Il a ensuite présenté les mesures d’assistance humanitaire prises par son pays, dont du matériel d’assistance humanitaire d’urgence d’un montant total de 2 millions de dollars.
En tant que membre du Conseil d’administration de l’UNICEF, le Bangladesh permettra au Pakistan, lors de la réunion du Conseil le 7 septembre, l’occasion de s’exprimer sur la crise humanitaire actuelle et ses conséquences sur les enfants. Le représentant a rappelé que le Bangladesh, frappé par de nombreuses catastrophes, avait toujours réussi à assurer son relèvement grâce à l’aide internationale, mais aussi à la résilience de sa population et à une bonne organisation nationale de gestion et de prévention des catastrophes. Tout en remerciant la communauté internationale pour l’aide apportée à son pays, il a rappelé que les décaissements n’étaient pas toujours à la hauteur des promesses faites. M. Momen a enfin estimé qu’à plus long terme, le Pakistan devrait à la fois reconstruire et prendre des mesures de prévention et de réduction des effets des catastrophes.
M. JUAN ANTONIO YAÑEZ-BARNUEVO (Espagne) a indiqué que son pays avait contribué à hauteur de 6 millions d’euros à l’aide humanitaire au Pakistan, 90% de cette aide passant par les institutions des Nations Unies. L’ONU est, a-t-il dit, l’organisation la plus appropriée « pour coordonner les secours d’urgence et les efforts de relèvement et de reconstruction à plus long terme ».
M. SAVIOUR F. BORG (Malte) s’est contenté de remercier les parties prenantes à l’assistance humanitaire, au lendemain des inondations ayant dévasté le Pakistan. Il a indiqué que le Gouvernement de Malte avait décidé d’octroyer une contribution financière de 10 000 euros à cette aide.
M. HASAN KLEIB (Indonésie), qui a rappelé la situation de son pays frappé par le tsunami en 2004, une catastrophe naturelle sans précédent, a déploré l’ampleur des dégâts qui frappent le Pakistan. Aucun pays ne peut gérer cette situation seul, a fait remarquer le représentant qui a invité la communauté internationale à faire preuve de solidarité. Il a souhaité que les efforts de tous permettent de fournir une assistance immédiate aux Pakistanais afin d’éviter de nouvelles victimes du fait des maladies liées à l’eau et à la pénurie alimentaire. M. Kleib a jugé nécessaire d’appuyer la reconstruction à moyen et long termes du Pakistan. À cet égard, a-t-il précisé, le Gouvernement indonésien a envoyé le 7 août dernier une assistance humanitaire, notamment des tentes, des lits, des unités électriques de production, des médicaments et des aliments pour les nourrissons et les enfants.
Mme BERNADETTE CAVANAGH(Nouvelle-Zélande) a affirmé que son pays se tenait aux côtés du Pakistan dans l’épreuve. Elle a rappelé que la Nouvelle-Zélande avait déjà contribué à hauteur de 2 millions de dollars par le biais de l’UNICEF, de la Croix-Rouge et d’autres organisations implantées dans le pays, avant d’annoncer que son pays envisageait de doubler cette aide, en la portant à 4 millions de dollars. Elle a précisé que ces 2 millions supplémentaires seraient versés par le biais du Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires (CERF) d’OCHA.
M. NEVEN MIKEC(Croatie) a annoncé que son gouvernement contribuera à l’assistance au Pakistan par le biais de la Croix-Rouge croate à hauteur d’un million de couronnes, soit environ 180 000 dollars. Il a appelé tous les États Membres et la communauté internationale à appuyer les efforts du Gouvernement pakistanais.
M. MANSOUR AYYAD SH A ALOTAIBI (Koweït) a salué la résolution adoptée hier par l’Assemblée générale et rendu hommage aux efforts du Secrétaire général pour accélérer l’aide au Pakistan. Il a également précisé que le Koweït envisageait d’octroyer 10 millions de dollars d’aide au pays, dont 10% seront versés aux institutions de l’ONU. En plus de cette somme, le Koweït a affrété des avions chargés d’articles et de matériel d’urgence et a lancé une campagne de collecte auprès de la société civile et du secteur privé, laquelle a permis de mobiliser, à ce stade, 2 millions de dollars, a ajouté le représentant.
Mme MARINA IVANOVIC (Serbie) s’est félicitée de l’adoption hier de la résolution par l’Assemblée générale « qui contribuera à accélérer la fourniture de l’aide d’urgence au Pakistan et au relèvement à plus long terme du pays ». La représentante a indiqué que la Serbie communiquera, dans les prochains jours, le montant et la forme de l’assistance bilatérale qu’elle fournira au Gouvernement pakistanais. En conclusion, elle a rendu hommage au personnel humanitaire, en particulier aux travailleurs humanitaires qui ont sacrifié leur vie dans l’exercice de leurs fonctions et « ceux qui aujourd’hui mènent une activité à risque requérant l’appui constant des Nations Unies ».
M. ZAHIR TANIN(Afghanistan) a rappelé que son pays partage avec le Pakistan une longue frontière, des langues communes, la religion, la culture et l’histoire et c’est pourquoi, les Afghans ressentent profondément les peines et angoisses de leurs frères et sœurs pakistanais. Il a appuyé la résolution adoptée hier par l’Assemblée générale et a demandé à la communauté internationale de faire preuve de solidarité et de générosité. Malgré sa propre situation difficile, l’Afghanistan s’est engagé à contribuer pour un montant d’un million de dollars aux efforts humanitaires en cours, a assuré le représentant. L’Afghanistan a en outre envoyé au Pakistan quatre hélicoptères et plus de 4 tonnes de matériel médical, ainsi que 48 membres du personnel médical et humanitaire. Par ailleurs, le représentant a noté que la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan, la MANUA, ainsi que la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) avaient également apporté leur aide. Le représentant a par ailleurs rappelé que des milliers de réfugiés afghans au Pakistan ont été, eux aussi, affectés par les inondations et a précisé que trois camps de réfugiés avaient été presque totalement détruits, affectant plus de 3 000 familles. Il a ajouté que le consulat d’Afghanistan à Peshawar leur avait déjà distribué plusieurs milliers de couvertures et travaillait en collaboration étroite avec le HCR.
M. SHEKOU TOURAY (Sierra Leone) a salué les efforts du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, pour atténuer les souffrances des millions de Pakistanais touchés directement par les inondations. Il a également salué les États Membres qui étaient les premiers à intervenir pour assurer l’aide humanitaire et les organisations humanitaires qui appuient, depuis le premier jour de cette catastrophe naturelle, le Gouvernement et le peuple pakistanais à y faire face. Avant de conclure, le représentant a réaffirmé que son pays appuyait la résolution de l’Assemblée générale qui, selon lui, offre un cadre pratique au renforcement rapide et effectif des secours et de relèvement au lendemain des inondations qui ont dévasté le Pakistan.
M. HAMIDON ALI(Malaisie) a déclaré que son pays avait versé une contribution d’un million de dollars au Pakistan et apportait en outre une aide en nature. La Malaisie continuera à contribuer aux efforts d’assistance humanitaire, a-t-il assuré. Le représentant a ajouté qu’une équipe de l’organisation non gouvernementale « MERCY Malaisie » travaillait actuellement au Pakistan, en collaboration avec l’Association médicale internationale basée au Pakistan, et avait mis en place deux cliniques pour assurer les secours d’urgence.
M. VALERIE S. BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a souligné les efforts déployés par le Secrétaire général pour intensifier les opérations mondiales de secours, ainsi que la résolution adoptée hier par l’Assemblée générale en faveur du Plan initial d’intervention d’urgence lancé le 11 août dernier. Dans le cadre de son aide humanitaire d’urgence, le Gouvernement de Monaco va verser 100 000 euros au Département d’action sanitaire en situation de crise de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), afin de soutenir les actions prises dans le domaine de la santé d’urgence et de lutter contre la propagation des maladies liées à l’eau, a assuré le représentant.
M. MILORAD SCEPANOVIC (Monténégro) a fait savoir que son pays avait décidé de verser 50 000 euros au titre de l’aide humanitaire directe au Pakistan, dévasté par les inondations. Cet effort est symbolique, mais il est l’expression de notre entière solidarité et de notre appui au peuple et au Gouvernement pakistanais dans l’épreuve, a-t-il assuré. Le représentant a ajouté que le Monténégro, lui-même confronté à des catastrophes naturelles, est fermement convaincu de l’importance d’un appui à long terme pour faciliter la reconstruction des zones les plus affectées.
Mme VERONICA CALCINARI VAN DER VELDE(Venezuela) a présenté ses condoléances au Gouvernement et au peuple pakistanais. Elle a rappelé les principes directeurs de l’assistance humanitaire contenus dans la résolution 46/182 de l’Assemblée générale de décembre 1991, à savoir les principes de neutralité, d’humanité, d’impartialité, de respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale. Elle a rejeté toute tentative d’imposer des mesures ou actions visant à s’ingérer dans les affaires intérieures d’un État ou d’afficher des prétentions politiques. Elle a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle redouble d’efforts afin d’assurer le redressement, la reconstruction et le développement du Pakistan dans les régions affectées.
M. ADEL BEN LAGHA (Tunisie) a souligné que son pays avait réagi immédiatement en envoyant un avion au Pakistan avec une cargaison de centaines de tonnes d’équipements d’urgence. Un nouvel envoi est prévu pour aujourd’hui, a-t-il ajouté. Le Président Ben Ali a décidé de contribuer à hauteur d’un million de dollars au renforcement de l’aide pour le Pakistan, a-t-il également indiqué.
M. OCTAVIO ERRAZURIZ (Chili) a fait sienne la déclaration prononcée par l’Égypte, au nom du Mouvement des pays non alignés. Il a ensuite signalé que le Chili, qui lui aussi a été confronté aux conséquences de catastrophes naturelles, attachait une importance particulière à l’appui de la communauté internationale en matière d’aide humanitaire, de relèvement et de reconstruction. Il a souligné que son pays participerait à l’aide au Pakistan, mais dans les limites imposées par les effets du tremblement de terre survenu dans son pays en début d’année. « Symboliquement, nous ferons une contribution de 5 000 dollars au plan d’intervention de l’ONU », a indiqué le représentant.
M. AUGUSTINE NWOSA (Nigéria) a déclaré que la communauté internationale devrait adopter un plan stratégique pour fournir l’aide immédiatement, afin d’éviter d’autres calamités imminentes telles que les diarrhées, le choléra ou autres maladies liées à l’eau. Il s’est félicité de la visite effectuée sur place par le Secrétaire général et de l’appel de 459 millions de dollars lancé par les Nations Unies.
M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) s’est rallié aux déclarations du Mouvement des pays non alignés et de l’OCI, ajoutant que son pays a salué la résolution, adoptée hier par l’Assemblée générale. Ce texte traduit un consensus sur la nécessité de répondre solidairement à la multiplication des catastrophes naturelles causées par les changements climatiques, a-t-il dit. Le représentant a indiqué que la Syrie avait affrété un avion chargé d’équipements de secours d’urgence et de rations alimentaires.
M. SOMDUTH SOBORUN(Maurice) a rappelé l’étendue de la catastrophe au Pakistan et a jugé indispensable de mobiliser tous les efforts pour venir en aide au peuple pakistanais. Le Gouvernement de Maurice a ainsi décidé de verser, à titre de solidarité, 300 000 dollars au processus de reconstruction. En outre, un « appel éclair » sera lancé le 26 août par Port-Louis, la capitale, pour inciter la population à apporter sa propre contribution, a annoncé le représentant.
M. MOURAD BENMEHIDI(Algérie) a déclaré que son pays avait déjà exprimé sa solidarité avec le Pakistan et fourni un million de dollars aux autorités pakistanaises, au titre de l’aide d’urgence. Il a souhaité que la présente réunion de l’Assemblée générale permette d’accroître l’assistance internationale en faveur du Pakistan, autant dans la phase d’urgence que dans la phase de reconstruction.
M. MOHAMMAD ABDO ABD ELKARIM TARAWNEH (Jordanie), s’exprimant au nom de la Ligue des États arabes, a réaffirmé la solidarité des États membres de la Ligue à l’égard du « pays frère du Pakistan, confronté à une catastrophe naturelle aux conséquences humanitaires sans précédent ». Il a appuyé la résolution adoptée hier par l’Assemblée générale ainsi que les efforts du Secrétaire général pour mobiliser et accélérer l’aide humanitaire destinée au pays. Seul, le Pakistan ne pourra pas répondre aux besoins des 20 millions de sinistrés, a-t-il dit, la communauté des donateurs devant rester engagée à aider le pays à moyen et long termes pour lui assurer un retour à la normale. Enfin, le représentant a fait savoir que la Jordanie avait envoyé une équipe médicale pour aider à lutter contre la propagation des maladies qui menacent tout particulièrement les enfants et les femmes enceintes.
M. JEAN CLAUDY PIERRE (Haïti) a souligné l’assistance fournie par le Pakistan lors du récent séisme qui a frappé Haïti, le 12 janvier dernier. Il a fait part des difficultés rencontrées par son pays pour débuter la reconstruction. Récemment, plusieurs pays en développement ont été frappés par des catastrophes naturelles et ont éprouvé des difficultés à répondre de manière efficace à ces catastrophes compte tenu d’un manque de ressources, a ajouté le représentant. Lors de telles catastrophes, ces pays ne peuvent se passer de l’appui et du soutien de la communauté internationale, a-t-il poursuivi. Le représentant a remercié les pays qui ont fourni une aide humanitaire d’urgence à Haïti et ceux qui contribuent aujourd’hui à venir en aide au Pakistan. À cet égard, M. Pierre a souhaité que la communauté internationale poursuive ses efforts afin d’aider le Pakistan à se redresser.
M. GUNNAR PALSSON(Islande) a annoncé que son pays avait décidé d’accorder au Programme alimentaire mondial (PAM) un montant de 125 000 dollars, qui s’ajoutera à la somme de 64 000 dollars versée à diverses organisations non gouvernementales. Pour sa part, la Croix-Rouge islandaise a décaissé 28 000 dollars et a lancé, tout comme l’UNICEF, une campagne pour collecter des fonds auprès de la population islandaise, a-t-il indiqué.
M. MODEST JONATHAN MERO (République-Unie de Tanzanie) a, comme ses homologues, salué la résolution que l’Assemblée générale a adoptée hier et assuré le Gouvernement et le peuple pakistanais du plein appui et de la solidarité de son pays. « Nous encourageons toutes les formes d’appui qui pourraient permettre aux Pakistanais de reprendre une vie normale et nous appelons la communauté internationale à faire tout ce qui est en son pouvoir pour à la fois accélérer le relèvement et éviter que des entités opportunistes ne profitent de la crise », a-t-il également déclaré.
M. ABDUL GHAFOOR MOHAMED (Maldives) a indiqué que son gouvernement allait verser au Pakistan une contribution d’un montant équivalent à 3 millions de roupies pakistanaises. En outre, il a lancé une campagne de collecte de fonds publics et privés en vue d’augmenter l’aide au peuple pakistanais dans l’épreuve, a-t-il ajouté. Le représentant a également souligné que pour les pays en développement, souvent dépourvus de ressources adaptées, les conséquences des catastrophes naturelles peuvent être dévastatrices à court, moyen et long termes. C’est pourquoi, la communauté internationale doit rester mobilisée pour accompagner, après la fourniture des secours d’urgence, les efforts pour le relèvement et la reconstruction des pays touchés, a-t-il conclu.
M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a estimé que les solutions efficaces de demain pour lutter contre les effets des catastrophes naturelles résultant des changements climatiques devront prendre en compte les incidences économiques, sociales et environnementales de ces désastres. Il a ensuite réitéré l’engagement de son pays à participer pleinement aux efforts humanitaires internationaux déployés pour aider le Pakistan à se relever rapidement.
M. CHRISTIAN EBNER (Autriche) a indiqué que son pays fournirait un total de 5 millions d’euros d’aide au Pakistan, la gestion de cette contribution devant être prise en charge par les Nations Unies, le Comité internationale de la Croix-Rouge et d’autres organisations humanitaires internationales.
M. MARWAN JILANI, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a indiqué que la mission d’évaluation et de coordination de la Fédération était en voie d’être intégrée à la Société du Croissant-Rouge pakistanaise pour établir une évaluation détaillée des besoins, en vue de mettre en place un plan d’action multisectoriel qui réponde à la fois aux besoins humanitaires urgents de la population et au relèvement du pays à plus long terme. Du fait de l’ampleur de la catastrophe, la FICR a considérablement renforcé son opération, a expliqué le représentant. Dans un appel révisé lancé hier, elle a demandé 73,6 millions de dollars, soit quatre fois plus qu’initialement, afin de mettre en place un projet d’assistance pour 900 000 personnes sur une période de 18 mois. Cet appel doit permettre d’appuyer des distributions d’urgence de produits alimentaires et non alimentaires, la fourniture d’abris et le soutien à la reconstruction de logements par les personnes touchées elles-mêmes, ainsi que la fourniture de soins de santé, d’eau potable, de services sanitaires et d’hygiène, ou encore une aide initiale au relèvement pour 150 000 familles.
Jugeant essentielle la coordination entre les différents acteurs humanitaires, M. Jilani a rappelé que la Société pakistanaise du Croissant-Rouge avait une longue expérience de coopération avec l’Autorité nationale pakistanaise chargée de la gestion des catastrophes et avait des liens étroits avec les autorités locales. Les partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, y compris la FICR et le CICR, travaillent au Pakistan depuis des décennies, a-t-il rappelé, avant d’ajouter que plusieurs sociétés nationales du Mouvement mènent déjà des opérations dans le pays. M. Jilani a en outre rappelé que le nombre des changements climatiques extrêmes augmente et que leurs effets sur les populations s’aggravent. Il faut absolument traiter des effets de ces événements sur les plus vulnérables et investir dans la réduction des risques et le renforcement de la résilience des communautés.
M. CHRISTPOPHER McCORMAC, Banque asiatique de développement, a déclaré qu’au-delà des efforts d’assistance humanitaire en cours, la phase de reconstruction du Pakistan prendra beaucoup de temps. Il faut réparer ou reconstruire les écoles, les centres de santé, les installations d’adduction d’eau, les centrales électriques et les lignes de communications. Deux millions d’hectares de culture sont sous l’eau, a-t-il appelé, ce qui représente une menace majeure pour la sécurité alimentaire. La liste continue de s’allonger, a-t-il ajouté. Il est clair que les efforts de reconstruction devront être bien coordonnés à tous les niveaux, en commençant par une évaluation des dégâts et des besoins, a poursuivi M. McCormac. La Banque asiatique de développement et la Banque mondiale ont demandé à diriger cette évaluation et la Banque asiatique de développement, qui travaille en collaboration étroite avec le Gouvernement pakistanais, les Nations Unies et d’autres partenaires, a déjà une équipe préliminaire de 20 personnes sur place, qui sera portée à une centaine de personnes dans les jours à venir. En outre, une équipe de haut niveau est actuellement à Islamabad pour les premières consultations.
Le représentant a déclaré que le relèvement exigera des engagements financiers énormes de la part des différents partenaires au développement et a annoncé que le soutien apporté par la Banque asiatique de développement pour les deux prochaines années serait sans doute d’au moins deux milliards de dollars. À cette fin, la Banque envisage de créer un fonds d’affectation spéciale qui pourra être utilisé par d’autres partenaires au développement pour apporter leur aide. Pour satisfaire aux besoins d’urgence, la Banque a approuvé un versement de 3 millions de dollars à partir du Fonds de réaction aux catastrophes pour la région Asie-Pacifique, a expliqué M. McCormac. « L’avenir de 20 millions de Pakistanais dépend de notre capacité à fournir une assistance substantielle et efficace », a déclaré le représentant. Il a rappelé que la Banque asiatique de développement avait acquis une solide expertise dans l’assistance au relèvement des pays asiatiques, y compris après le tsunami de 2004 et le séisme au Pakistan en 2005, et a affirmé qu’elle était prête à jouer un rôle moteur dans l’énorme tâche à venir.
Prenant la parole en fin de séance, M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a notamment tenu à remercier chaleureusement les États Membres, le Président de l’Assemblée générale et le Secrétaire général pour la réponse unie qu’ils ont apportée au cours de ces deux jours de réunion. À l’heure où nous parlons, trois districts supplémentaires sont sous les eaux, portant à 22 millions le nombre de sinistrés, a-t-il dit. Le monde a entendu le message d’espoir envoyé par l’Assemblée générale au peuple du Pakistan, y compris le message des pays voisins, a souligné le représentant.
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