dbf240506

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 6 mai 2024

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Territoire palestinien occupé

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ne cesse de prévenir des conséquences potentiellement dévastatrices d’une opération terrestre à Rafah. 

Les ordres d’évacuation publiés aujourd’hui dans l’est de Rafah ne peuvent qu’aggraver les souffrances des civils.  Ils ont reçu l’ordre de partir pour Al-Mawasi, déjà bondé, dans l’insécurité et sans services essentiels. 

Une évacuation de cette ampleur est impossible à effectuer en toute sécurité.  L’OCHA dit que la zone de Rafah concernée par les ordres d’évacuation couvre plus de 30 kilomètres carrés. 

Neuf sites abritent des déplacés dans une zone qui a aussi trois cliniques et six entrepôts. 

À ce jour, plus des trois-quarts de la bande de Gaza sont concernés par les ordres d’évacuation.  Toute escalade des hostilités due à une incursion à Rafah pousserait les habitants et les déplacés à un point de rupture.

L’UNICEF dit que les enfants représentent la moitié des plus d’un million de personnes à Rafah. 

Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le Fonds plaide pour que les enfants ne soient pas déplacés de force, ajoutant qu’il n’existe aucun endroit sûr.  L’UNICEF ajoute que les couloirs d’évacuation potentiels sont probablement minés et tapissés d’engins non explosés alors que les abris et les services dans les zones de réinstallation sont probablement limités. 

Dans une guerre, il existe une obligation de protéger les civils et un moyen fondamental de le faire est de laisser les civils aller vers des endroits plus sûrs.  Mais ils doivent avoir le temps de partir, pour emprunter des routes sécurisées et avoir un endroit où aller. 

Et surtout il faut pouvoir répondre à leurs besoins et ils doivent avoir la possibilité de rentrer chez eux quand les circonstances le permettent. 

L’ONU ne participe pas aux évacuations involontaires ou à l’établissement de zones pour déplacés dans le sud de Gaza. 

L’ONU n’a cessé de le dire: toute opération à Rafah va pousser une opération humanitaire déjà fragile à un point de rupture. 

Jusqu’à aujourd’hui, le carburant acheminé à Gaza passe par le point de passage de Rafah.  Toute interruption conduirait à la suspension du travail humanitaire. 

S’agissant de la fermeture d’Al-Jazira en Israël, l’ONU s’élève contre toute décision contraire à la liberté de la presse.  Une presse libre est un service précieux pour informer et impliquer le public. 

Yémen 

Dans une déclaration conjointe, plus de 190 organisations, dont des agences de l’ONU, plaident pour une aide aux plus de 18 millions de personnes dans le besoin au Yémen, prévenant que l’appel humanitaire de cette année n’est financé qu’à 16%, soit 400 millions de dollars reçus sur les 2,7 milliards demandés. 

Malgré les progrès d’accès et de financement, l’ONU et ses partenaires continuent d’apporter de l’aide à des millions de personnes par mois. 

Le groupe note que la sixième réunion des responsables sur le Yémen a lieu demain à Bruxelles.  Elle sera une occasion essentielle de galvaniser davantage de soutien pour pouvoir s’attaquer à la crise croissante dans le pays. 

Afrique de l’Est/Inondations 

L’OCHA indique que près de 750 000 personnes sont touchées et que 234 000 d’entre elles ont dû fuir de chez elles. 

En Somalie, plus de 160 000 personnes ont été touchées et l’on compte plus de 37 000 déplacés et réinstallés.  Sept enfants ont été tués depuis le 19 avril. Ce sont les États d’Hirshabelle, de Jubaland et du sud-ouest qui sont les plus touchés. 

Les agences humanitaires et les autorités ont apporté des vivres, de l’eau, du matériel d’assainissement, des abris et une aide médicale à plus de 70 000 personnes. 

Quelque 50 navires ont été mobilisés pour fournir de l’aide ou évacuer les personnes qui peuvent être isolées par les inondations. 

Selon les estimations, les pluies et les inondations pourraient toucher au moins 770 000 personnes en Somalie.

Les pluies vont probablement aggraver l’épidémie de choléra dans le pays. 

Au Kenya, au moins 229 personnes ont perdu la vie et plus de 285 000 autres sont touchées dans tout le pays, selon les autorités locales. 

L’ONU et ses partenaires, qui contribuent à la réponse du Gouvernement, ont distribué de l’eau et une aide à l’assainissement à plus de 126 000 personnes; des vivres et de l’argent liquide à 31 000 personnes; des soins médicaux à plus de 5 000 et un appui au logement à 26 000 personnes. 

Au Burundi, les pluies torrentielles et la montée des deux du lac Tanganyika ont touché près de 180 000 personnes depuis le mois de janvier.  Le secteur agricole est lourdement touché.  Un plan de réponse aux inondations visant la collecte d’une somme de 25 millions de dollars est en cours de finalisation pour apporter de l’aide à 300 000 personnes. 

Les partenaires fournissent des soins de santé, de l’eau potable, des bâches et un soutien psychosocial. 

En République-Unie de Tanzanie, le Gouvernement et les partenaires de l’ONU ont déployé des équipes de secours et de recherche et distribué des vivres, des matelas, des moustiquaires et des tentes aux gens touchés par les inondations. 

Enfin au Rwanda, les lourdes pluies et les inondations ont tué et blessé des dizaines de personnes et endommagé des routes, des ponts et des centaines d’habitations.  Le Gouvernement et les partenaires humanitaires participent aux efforts d’évacuation et d’aide.

Haïti

En Haïti, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) signale que la violence armée se poursuit à Port-au-Prince et que de plus en plus de personnes fuient la région.  Les dernières attaques perpétrées vendredi à Delmas, dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, ont forcé des milliers de personnes à fuir les violences.

Comme l’a déclaré Mme Natalia Kanem, Directrice du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), les femmes et les enfants -qui constituent la majorité des personnes déplacées- sont particulièrement touchés et en danger.  Les conditions de vie sont déplorables dans les sites accueillant des personnes déplacées, les femmes et les filles étant exposées à un risque accru d’exploitation sexuelle et de violence.  De plus, il y est difficile de se procurer de la nourriture, de l’eau potable et d’autres produits de première nécessité.

Malgré les défis et l’instabilité de la situation sécuritaire, l’OCHA continue de soutenir les personnes se trouvant à Port-au-Prince et dans tout le pays.  De plus, le Programme alimentaire mondial (PAM) a aidé 660 000 personnes depuis février grâce à ses opérations, notamment en fournissant des repas scolaires, en offrant une protection sociale et en menant des programmes d’urgence dans tout le pays.  De son côté, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires locaux ont fourni une assistance sanitaire à plus de 36 000 personnes déplacées dans 22 sites depuis février.

Myanmar

L’escalade du conflit au Myanmar a entraîné une augmentation de 50% des déplacements au cours des six derniers mois; plus de trois millions de civils ont été déplacés dans tout le pays.  C’est ce que révèlent les chiffres de l’ONU de la semaine dernière. On estime qu’un tiers des personnes déplacées sont des enfants, plus de 2,7 millions d’entre eux ayant fui en raison du conflit et de l’insécurité depuis la prise de pouvoir par l’armée en février 2021.

La communauté humanitaire au Myanmar continue de fournir une aide vitale à ceux qui en ont besoin.  Sur les quelque 950 000 personnes qui ont bénéficié de cette aide depuis le début de l’année, près d’un demi-million sont des déplacés.

Cependant, le sous-financement entrave gravement les efforts d’intervention.  L’appel de fonds qui est censé lever 993 millions de dollars pour le Myanmar cette année n’est financé qu’à hauteur de 6% (63 millions de dollars ont été reçus à ce jour).  Alors que la saison des cyclones approche à grands pas, des ressources supplémentaires sont nécessaires pour protéger les personnes les plus vulnérables au Myanmar.

Ukraine

L’OCHA a déclaré que la ville ukrainienne de Kharkiv a subi, hier, une nouvelle frappe alors que de nombreuses familles célébraient la Pâque orthodoxe.  Selon les autorités locales, des zones résidentielles ont été touchées: des morts et des blessés ont été recensés, ainsi que des dégâts sur les habitations. Les partenaires humanitaires se sont rapidement mobilisés pour compléter les efforts des premiers intervenants et ont fourni des repas, un soutien psychologique et du matériel d’hébergement d’urgence.

Aujourd’hui encore, d’autres civils auraient été tués et blessés à la suite de frappes dans la ville de Zolochiv, dans la région de Kharkiv, et dans la ville de Pokrovsk, dans la région de Donetsk.  Pendant ce temps, indique l’OCHA, des frappes continuent de cibler des installations énergétiques. 

Alors que la région de Donetsk a été touchée hier, c’est aujourd’hui celle de Soumy qui a subi des attaques.  Le Ministère ukrainien de l’énergie rapporte que des milliers de personnes subissent des coupures d’électricité dans ces deux régions.

Contributions budgétaires

Le Rwanda et le Botswana se sont acquittés intégralement de leurs quotes-parts au budget ordinaire.

Invités du point de presse aujourd’hui

Les invités au point de presse de midi sont Mme Cristina Duarte, Secrétaire générale adjointe et Conseillère spéciale pour l’Afrique, ainsi que l’Ambassadrice Fatima Kyari Mohammed, Observatrice permanente de l’Union africaine auprès des Nations Unies.

Elles feront le point sur la série de dialogues sur l’Afrique 2024 qui se déroulera du 6 au 30 mai.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.