Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 29 avril 2024
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Kenya
Le Secrétaire général se dit attristé par les pertes en vies humaines et les dégâts causés par les crues soudaines à Nairobi et dans d’autres parties du Kenya.
Kenya/Humanitaire
L’équipe de pays des Nations Unies, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Stephen Jackson, travaille étroitement avec ses partenaires nationaux et internationaux depuis le début des inondations, distribuant des vivres et des non-vivres directement à près de 25 000 personnes.
La saison des crues soudaines suit les lourdes pluies qui se sont abattues sur le pays, à la fin de l’année dernière, affectant plus de 600 000 personnes.
Tchad
À la veille de l’élection présidentielle, le 6 mai prochain, le Secrétaire général appelle toutes les parties prenantes tchadiennes à veiller à un processus crédible, transparent, inclusif et pacifique.
Tchad/Humanitaire
Des pluies torrentielles affectent des milliers de gens dans le sud du pays, une région ravagée par l’insécurité alimentaire.
Depuis le mois de mars, les inondations ont affecté plus de 3 700 personnes et endommagé habitations et écoles dans les provinces orientales de Mandoul et de Logone, selon les autorités locales. Le secteur agricole a été touché.
Les vivres et les abris sont les deux priorités. L’ONU et ses partenaires humanitaires fournissent une aide, dont des vêtements, des moustiquaires et des bâches.
Les agences humanitaires préviennent qu’un million de personnes dans les provinces australes plongeront dans l’insécurité alimentaire pendant la saison sèche cette année. Ce nombre pourrait sensiblement augmenter, en l’absence d’une aide d’urgence et d’un appui aux moyens de subsistance.
Cette année le plan sur les besoins et la réponse humanitaires pour le Tchad vise à apporter de l’aide à 1,6 million de personnes dans les provinces australes. Or il n’est financé qu’à 6%, soit 71 millions de dollars sur le 1,1 milliard de dollars requis.
Somalie
Le Bureau de la coordination de l’aide humanitaire (OCHA) indique que plus de 124 000 personnes sont affectées par les pluies saisonnières, connues sous le nom de Gu-qui s’abattent sur le pays entre les mois d’avril et de juin. Plus de 5 000 personnes ont fui ces 10 derniers jours et sept enfants ont perdu la vie.
Pendant le week-end, les crues soudaines à Jubaland ont inondé les routes et causé la fermeture temporaire de l’accès entre les districts de Dhobley et d’Afmadow, affectant quelque 60 000 personnes.
L’ONU et ses partenaires ont positionné des fournitures dans presque deux dizaines de points chauds dans les districts pour répondre aux besoins de près de 770 000 personnes qui devraient être affectées. L’aide inclut des sacs de sable, des vivres et des produits nutritionnels, des kits contre le choléra, du matériel pédagogique et un appui à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène.
Après la ponction d’une somme de 3 millions de dollars du Fonds humanitaire pour la Somalie, les partenaires de l’ONU ont distribué 2 000 kits d’hygiène à Afgooye et Jamame, et de l’argent liquide à plus de 2 500 personnes.
Toutefois, il faut des fonds additionnels parce qu’il continue de pleuvoir et que plusieurs régions de la Somalie sont en alerte. Le Plan sur les besoins et la réponse humanitaire pour la Somalie cherche à collecter la somme de 1,6 milliard de dollars. Or, il n’est financé qu’à 10%, à ce jour.
Soudan
Le Programme alimentaire mondial (PAM) indique que l’aggravation de la violence empêche, une nouvelle fois, l’aide humanitaire de parvenir au Darfour. Le mois dernier, le PAM a distribué des vivres à plus de 300 000 personnes, dont 40 000 personnes à El-Fasher, dans l’État du Darfour du Nord.
Selon les agences humanitaires, plus de 330 000 personnes seraient en insécurité alimentaire. Les déplacés représentent près de la moitié de la population de la ville.
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. Martin Griffiths, a prévenu que l’escalade des hostilités à El-Fasher serait catastrophique, surtout pour les civils qui luttent déjà pour survivre.
Soudan du Sud
La Coordonnatrice humanitaire, Mme Anita Kiki Gbeho, a fait une déclaration sur l’impact des nouvelles taxes sur la fourniture de l’aide. Elle appelle le Gouvernement à les supprimer de toute urgence.
Ces taxes ont aussi un impact sur la Mission des Nations Unies (MINUSS) qui revoit toutes ses activités, y compris les patrouilles, la construction des stations de police, des écoles et des centres de santé, et l’aide à l’éducation.
Les nouvelles taxes imposées depuis le mois de février augmentent de 339 000 dollars le coût mensuel de l’aide alimentaire et des opérations du Service aérien des Nations Unies pour l’aide humanitaire. Cette somme suffirait à nourrir plus de 16 300 personnes pendant un mois.
Mme Gbeho a noté que plus de 60 000 personnes ont déjà été touchées quand l’ONU a été forcée de suspendre les largages aériens de vivres, sans compter que les stocks de carburant commencent à s’épuiser. Le nombre de personnes affectées devrait grimper à 145 000 d’ici à la fin du mois de mai, si les mesures restent en place.
Soudan du Sud/Maintien de la paix
La Mission de maintien de la paix (MINUSS) a déployé des troupes additionnelles et lancé des patrouilles d’urgence intégrées dans deux points chauds après l’escalade soudaine de la violence intercommunautaire.
Le 26 avril, un groupe de jeunes armés de la Zone administrative de Grand Pibor a lancé une attaque contre des gardiens de bétail dans la région frontalière de Kauto payam, dans l’est de l’État de l’Équatoria, faisant plusieurs morts. Des femmes et des enfants ont été enlevés, et des centaines de têtes de bétail, volés.
La MINUSS a envoyé des patrouilles dans les zones concernées des deux côtés de la frontière pour évaluer la situation, contribuer à prévenir d’autres actes de violence et appuyer les efforts des administrateurs de l’État et locaux pour désamorcer la situation.
À Tambura, dans l’ouest de l’État de l’Équatoria, les tensions ethniques s’intensifient. Craignant l’escalade, près de 13 000 personnes ont trouvé refuge dans une base temporaire de la Mission alors que 4 000 autres sont arrivées dans un autre camp de déplacés.
Pendant le week-end, la Mission a déployé 76 autres Casques bleus pour renforcer la base, protéger les familles déplacées et renforcer les patrouilles dans la zone avoisinante. Les Casques bleus sont aussi en contact avec les partis politiques et les chefs des communautés, aux niveaux local et national, pour réduire les tensions et rétablir le calme.
Territoire palestinien occupé
L’OCHA indique que des frappes intenses à Rafah sont toujours signalées, et que l’on compte des dizaines de victimes.
L’OCHA ajoute que la situation demeure difficile à Rafah, où près de la moitié de plus de 2 millions de personnes est à la recherche d’un abri.
Les habitants ont du mal à accéder aux services de base, comme les soins de santé, l’eau potable ou les installations d’assainissement, dans un contexte où le nombre de victimes explose et où règne la peur d’une opération terrestre israélienne de grande ampleur.
Hier, la station municipale de la côte a prévenu que tout le système d’eau et d’assainissement est au bord de l’effondrement.
Pour répondre aux besoins croissants d’eau potable, la station et l’UNICEF ont inauguré, à Rafah, la semaine dernière, une station de désalinisation d’eau à énergie solaire. La station peut produire suffisamment d’eau pour les quelque 400 familles qui vivent dans une école transformée en site de déplacés.
L’UNICEF et une dizaine de partenaires humanitaires du secteur de la nutrition ont élargi les services de soins ambulatoires pour enfants souffrant de malnutrition aigüe à plus de 100 sites dans tout Gaza, dont plus de 50 à Rafah et 30 dans le nord.
Le Service de l’action antimines prévient que pour débarrasser Gaza des engins non explosés, il faudra 14 ans. Hier, ce Service et l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) ont évalué les dégâts dans les installations de ce dernier et marqué l’emplacement des éclats et des engins non explosés.
Yémen
Pour souligner l’importance qu’il y a à inclure les femmes dans les processus de paix, le Bureau de M. Hans Grundberg, Envoyé spécial pour le Yémen, le Ministère yéménite des affaires étrangères, l’Union européenne et l’agence espagnole de coopération organisent un forum sur le programme pour les femmes et paix et la sécurité, à Madrid, du 23 au 26 avril.
Le forum, qui offre un espace d’échanges d’expériences, va réunir des activistes de la paix yéménites, des spécialistes du genre et de la médiation et des représentants d’ONU et de groupes de réflexion du monde entier. L’Envoyé spécial a souligné que les Yéménites demandent la reprise d’un processus politique inclusif avec une large diversité de voix, dont celles des femmes et des jeunes.
Haïti
À ce jour, les Bahamas, le Bangladesh, la Barbade, le Bénin, le Tchad, la Jamaïque et le Kenya ont officiellement notifié par écrit au Secrétaire général, conformément à la résolution 2699 du Conseil de sécurité, leur intention de déployer du personnel à la Mission multinationale d’appui à la sécurité.
D’autres pays ont exprimé leur intérêt, y compris publiquement, mais l’ONU n’a pas encore reçu de notification officielle.
À ce stade, une somme de 18 millions de dollars a été déposée au Fonds d’affection spéciale pour la Mission.
Les fonds ont été fournis par le Canada, la France et les États-Unis.
L’ONU remercie les pays qui ont promis une contribution et ceux qui ont versé la leur pour veiller à ce que la Mission ait l’appui logistique et financier dont elle a besoin.
Contribution financière
La Jamaïque est le cent-cinquième État Membre à avoir payé la totalité de son dû au budget ordinaire de l’ONU pour 2024.
Conférences de presse
Mme Reena Ghelani, qui vient d’être nommée Coordonnatrice de la réponse à la crise climatique causée par El Niño/La Niña, et Mme Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO, ont parlé à la presse de l’impact humanitaire de ce phénomène.
Demain, le Secrétaire général prendra des questions de la presse à l’extérieur de la salle du Conseil de sécurité.