dbf240305

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 5 mars 2024

(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Territoire palestinien occupé

Le Coordonnateur humanitaire de l’ONU, Jamie McGoldrick, a poursuivi sa visite de deux jours à Gaza.  Aujourd’hui, il se trouvait dans le camp Misq et Layan à Al Mawasi, où il s’est entretenu avec des femmes déplacées, qui lui ont parlé de l’impact de la guerre et de leurs besoins, notamment en matière d’intimité, de sécurité, d’hygiène et de leur incapacité à se préparer pour le ramadan. M. McGoldrick donnera demain une conférence de presse en visioconférence en tant qu’invité du point de presse.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que la semaine dernière –entre le 26 février et le 3 mars– 17 partenaires humanitaires ont apporté une aide alimentaire à environ 245 000 personnes par jour.  Il s’agissait notamment de colis alimentaires et de repas chauds, dont 42% ont été distribués aux habitants de Rafah, le reste étant distribué à Deïr el-Balah, Khan Younès, dans la ville de Gaza et dans le nord de Gaza.

Les partenaires de l’ONU font état d’un manque de vivres à distribuer, car les quantités qui entrent à Gaza sont très limitées par rapport aux besoins existants.  L’ONU continue de réclamer l’ouverture de points d’entrée fiables qui permettraient aux personnels humanitaires d’acheminer l’aide depuis tous les points de passage possibles, y compris vers le nord de Gaza.

La poursuite des frappes aériennes et les violents combats à Gaza continuent également d’empêcher que les opérations humanitaires soient sûres et efficaces.  Les humanitaires ont besoin de garanties de sécurité et d’un passage sans entrave pour distribuer l’aide, à grande échelle, à travers Gaza.

Les personnels humanitaires de l’ONU chargés des problématiques d’eau, d’assainissement et d’hygiène à Gaza font état de conditions extrêmement difficiles, dans un contexte de niveaux élevés de déplacements et de surpopulation des abris.  Selon leur dernière évaluation, environ 340 personnes se partagent une seule toilette et il y a une douche pour 1 300 personnes en moyenne.  Plus de 80% des ménages de Gaza manquent d’eau potable et propre.

L’UNICEF fournit du carburant pour faire fonctionner des puits d’eau et des usines de dessalement publics et privés.  L’UNICEF a également distribué plus de 50 kits de santé d’urgence à plus d’un demi-million de personnes et suffisamment de kits pour 8 700 nouveau-nés.

Hier, Mme Pramila Patten, la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, a rendu compte de sa mission en Israël et dans les territoires palestiniens.

En outre, M. Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a informé les journalistes à la suite de ses remarques à l’Assemblée générale de la situation désastreuse de l’UNRWA, déclarant que celle-ci est parvenue à un point de rupture.

Haïti

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) signale que l’escalade de la violence dans plusieurs quartiers de la capitale d’Haïti, Port-au-Prince, a contraint environ 15 000 personnes à fuir leurs foyers, la plupart ayant déjà été déplacées auparavant.

Malgré les contraintes sécuritaires, les partenaires humanitaires de l’ONU sur le terrain ont commencé de fournir de la nourriture, des kits d’hygiène et de santé, des matelas, des couvertures, des draps et des lampes.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) et ses partenaires ont livré quelque 5 500 repas chauds à quelque 3 000 personnes vivant dans les trois nouveaux sites de déplacement, tandis que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a également commencé à distribuer du matériel pour construire des abris d’urgence à plus de 300 familles.

La communauté humanitaire en Haïti appelle toutes les parties à mettre un terme immédiat à la violence; à permettre un accès sûr aux personnes dans le besoin; et à respecter les droits humains et les normes humanitaires.

Près de 5,5 millions de personnes, soit près de la moitié de la population du pays, ont besoin d’une aide humanitaire.

Le Plan de réponse aux besoins humanitaires d’Haïti, d’un montant de 674 millions de dollars cette année, n’est actuellement financé qu’à hauteur de 2,5%, soit un total de 17 millions de dollars.

Demain après-midi, le Conseil de sécurité doit tenir une séance privée sur la situation en Haïti.  La Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays et Cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, Mme Maria Isabel Salvador, devrait faire un exposé.

Le Secrétaire général est profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire à Port-au-Prince.  Il appelle à une action d’urgence, notamment en fournissant un soutien financier à la Mission multinationale de soutien à la sécurité, qui ne fait pas partie de l’ONU, pour répondre aux besoins pressants en matière de sécurité du peuple haïtien et empêcher le pays de sombrer davantage dans le chaos.

Il appelle également le Gouvernement haïtien et les autres acteurs politiques à convenir rapidement des mesures nécessaires pour faire avancer le processus politique vers le rétablissement des institutions démocratiques par la tenue d’élections.

République démocratique du Congo (RDC)

La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) rapporte que de violents affrontements entre le M23 et l’armée congolaise ont repris aujourd’hui dans la région de Kihondo, près de Nyanzale au Nord-Kivu.

Un certain nombre de civils auraient été tués, notamment par des obus de mortier tombés sur un camp de personnes déplacées dans la région.  En conséquence, les civils ont fui la zone.

Des obus ont également atterri hier près d’une base de maintien de la paix de l’ONU à Nyanzale, incitant les soldats de la paix à riposter vers les positions du M23.  Aucun blessé n’est à déplorer parmi eux.

La Mission réitère sa profonde préoccupation face à l’escalade de la violence et appelle le M23 à cesser immédiatement son offensive et à respecter la feuille de route de Luanda.

Les soldats de la paix font tout leur possible pour protéger les civils et continuent de maintenir leurs positions autour de Sake et Goma.

Ailleurs, dans la province de l’Ituri, les Casques bleus ont répondu à une attaque de la CODECO contre un marché situé au sud-est de Djugu.  Ils maintiennent une présence dans la zone par le biais de patrouilles pour empêcher de nouvelles attaques.

Soudan du Sud/Conseil de sécurité

Ce matin, le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, a informé les membres du Conseil de sécurité de la situation au Soudan du Sud.  Il a souligné que l’accord de paix reste le seul cadre viable pour parvenir à la paix et à la stabilité dans le pays.  Il a également présenté les résultats de son déplacement au Soudan du Sud et à Abyei, qui a eu lieu le mois dernier.

Afghanistan

Demain matin, le Conseil de sécurité tiendra une réunion sur la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).

À son issue, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Afghanistan, Mme Roza Otunbayeva, devrait s’entretenir avec les journalistes au poste d’observation de la presse du Conseil de sécurité.

Chypre

L’Envoyée personnelle du Secrétaire général pour Chypre, Mme María Ángela Holguín, se rendra à Londres les 7 et 8 mars pour des réunions avec des responsables britanniques.  Cela fait suite à ses réunions à Athènes et à Ankara en février, et marquera la conclusion de ses premières visites auprès des trois puissances garantes.

Après Londres, elle se rendra à Chypre, où elle doit rencontrer les dirigeants chypriote grec et chypriote turc, Nikos Christodoulides et Ersin Tatar, respectivement.  Durant son séjour sur l’île, Mme Holguín poursuivra également ses échanges avec un large éventail d’interlocuteurs, en mettant toujours l’accent sur l’écoute des préoccupations et des aspirations des acteurs locaux.

Myanmar

Le conflit au Myanmar s’étend désormais à de vastes étendues du pays, avec une grave détérioration de la situation à Rakhine, où les combats entre l’armée arakanaise et les forces armées du Myanmar affectent la capitale Sittwe.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que depuis fin février, les bombardements militaires depuis les bases de la ville de Sittwe, à proximité des zones résidentielles, se sont intensifiés.  Les déplacements se multiplient et les soins de santé sont désormais sérieusement interrompus.

Selon les partenaires humanitaires, depuis la rupture, le 13 novembre, du cessez-le-feu informel en place depuis un an, près de 149 000 personnes ont été nouvellement déplacées à Rakhine et à Paletwa dans l’État chin.  Cela porte à plus de 350 000 le nombre de déplacés à Rakhine.  La fermeture des routes et des voies navigables a également entraîné des pénuries et une augmentation du prix des produits essentiels sur les marchés ainsi qu’une pénurie alimentaire.

La connectivité Internet et les réseaux de télécommunication restent perturbés ou indisponibles, ce qui a de graves conséquences sur les opérations et la communication avec les partenaires humanitaires et les personnes affectées sur le terrain.

L’assistance se poursuit dans la mesure du possible, principalement avec l’aide du personnel et des bénévoles basés dans le camp en raison des restrictions de mouvement.

Face aux difficultés d’accès, les agences de l’ONU travaillent avec des organisations locales pour mener des distributions conjointes d’aide essentielle dans les zones difficiles d’accès du nord-ouest.

Le Plan de réponse humanitaire 2024, qui cherche à lever 994 millions de dollars pour soutenir 5,3 millions de personnes, n’a reçu que 3% de son financement.

Climat

Deux nouveaux rapports sur le climat ont été publiés aujourd’hui.

Le premier, publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), indique que les conséquences néfastes des changements climatiques sont sans commune mesure sur les revenus des femmes rurales, des personnes vivant dans la pauvreté et des franges âgées de la population, car leur capacité de réagir et de s’adapter aux événements météorologiques extrêmes n’est pas égale à celle des autres catégories sociales.

Intitulé « Unjust Climate » (Le climat est injuste), le rapport suggère que pour répondre à ces défis, des interventions ciblées sont nécessaires, dont le but sera de doter les différentes populations rurales des moyens d’engager des mesures d’adaptation au climat.

Publié par l’Organisation météorologique mondiale, le deuxième rapport indique que le phénomène El Niño 2023-24 se classe parmi les cinq plus forts jamais enregistrés.

Il s’affaiblit progressivement mais continuera d’avoir un impact sur le climat mondial dans les mois à venir, alimentant la chaleur emprisonnée par les gaz à effet de serre issus des activités humaines.

Des températures supérieures à la normale sont prévues sur presque toutes les zones terrestres entre mars et mai.

Conseil des droits de l’homme

Hier matin à Genève, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Volker Türk, a présenté au Conseil des droits de l’homme sa mise à jour mondiale, couvrant une quarantaine de pays, y compris des situations de crises qui s’aggravent rapidement.

Alors que 55 conflits sont en cours dans le monde, le Haut-Commissaire s’est concentré sur le droit à la paix, « la mère de tous les droits humains », ainsi que sur l’espace ouvert nécessaire à l’épanouissement des sociétés, d’autant plus que la moitié de la population mondiale vit dans des pays où des élections prévues en 2024.

Désarmement et non-prolifération

La Journée internationale de sensibilisation au désarmement et à la non-prolifération est célébrée aujourd’hui.  Dans son message, le Secrétaire général appelle les dirigeants du monde à investir dans la paix en renforçant les systèmes et les outils qui empêchent la prolifération et l’utilisation d’armes meurtrières.

Nomination

Le Secrétaire général a annoncé aujourd’hui la nomination de Mme Mô Bleeker, de la Suisse, au poste de Conseillère spéciale pour la responsabilité de protéger.  Mme Bleeker succédera à M. George William Okoth-Obbo, de l’Ouganda, à qui le Secrétaire général exprime sa profonde reconnaissance.

Mme Bleeker était récemment l’Envoyée spéciale pour le traitement du passé et la prévention des atrocités au Département fédéral suisse des affaires étrangères, où elle a occupé différents postes depuis 2003. 

Contribution financière

Les Maldives ont payé l’intégralité de leur contribution au budget de l’ONU, portant à 75 le nombre total d’États Membres à en avoir fait de même.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.