Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 2 février 2024
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Vice-Secrétaire générale
À l’invitation du Gouvernement du Maroc, la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, se rendra dimanche à Rabat. Une fois au Maroc, elle participera à la Conférence ministérielle de haut niveau sur les pays à revenu intermédiaire. Cette conférence réunit les pays à revenu intermédiaire, le système des Nations Unies, les institutions financières internationales et régionales, ainsi que les principaux partenaires de développement afin d’identifier les approches nouvelles et innovantes nécessaires pour répondre aux besoins de développement de ces pays et atteindre les objectifs de développement durable.
La Vice-Secrétaire générale participera également à des réunions bilatérales avec de hauts responsables gouvernementaux, des membres du personnel de l’ONU sur le terrain et d’autres parties prenantes. Elle sera de retour à New York le 6 février.
Territoire palestinien occupé
Le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), M. Philippe Lazzarini, a indiqué que les besoins humanitaires colossaux des plus de 2 millions de personnes à Gaza risquent encore de s’aggraver après la décision de 16 pays donateurs de mettre un terme à leur contribution financière.
Il a réitéré l’appel du Secrétaire général pour une reprise du financement de l’UNRWA. Si le financement reste interrompu, l’Office sera en effet très probablement contraint de cesser ses opérations d’ici à la fin février – non seulement à Gaza mais dans toute la région.
À Gaza, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que des milliers de Palestiniens continuent de fuir vers la ville de Rafah, dans le sud, qui abrite d’ores et déjà la moitié des 2,3 millions d’habitants de Gaza. La plupart d’entre eux vivent dans des structures de fortune, des tentes ou en plein air, selon l’UNRWA.
De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) estime qu’au moins 17 000 enfants dans la bande de Gaza ne sont pas accompagnés ou sont séparés de leur famille, soit 1% de la population déplacée totale qui est de 1,7 million de personnes. Le conflit a eu de graves conséquences sur la santé mentale des enfants. Selon l’UNICEF, quasiment tous les enfants de Gaza ont besoin d’une forme de soutien en matière de santé mentale ou psychosociale, soit plus d’un million d’enfants. Depuis le début du conflit, l’UNICEF et ses partenaires ont apporté un tel soutien à plus de 40 000 enfants et 10 000 soignants. Compte tenu de l’ampleur des besoins, cela est loin d’être suffisant. Le seul moyen de fournir une telle aide à grande échelle demeure la conclusion d’un cessez-le-feu humanitaire.
Ukraine
La Coordonnatrice de l’action humanitaire en Ukraine, Mme Denise Brown, a condamné aujourd’hui l’attaque meurtrière perpétrée dans le sud du pays contre des travailleurs humanitaires. Hier, deux travailleurs humanitaires d’une ONG ont été tués et plusieurs autres blessés lors de l’attaque de leurs véhicules. Il y a à peine une semaine, une attaque similaire contre des véhicules humanitaires s’était déroulée dans la ville de Chasiv Yar, dans l’est du pays. L’année dernière, 50 travailleurs humanitaires ont été tués ou blessés en Ukraine, dont 11 dans l’exercice de leurs fonctions.
Malgré les défis et l’insécurité, les travailleurs humanitaires continuent de fournir de l’aide. Aujourd’hui, un convoi humanitaire inter-agences de trois camions a pu livrer une aide humanitaire aux habitants des communautés qui sont en première ligne dans la région de Kharkiv. Des trousses d’hygiène, des couvertures thermiques, des sacs de couchage, des ustensiles de cuisine, des kits d’évacuation et des matériaux de construction pour des réparations de maison composaient cette aide.
République démocratique du Congo
Selon la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), des membres présumés du groupe armé M23 ont tiré sur l’un des hélicoptères de l’ONU. Cela s’est produit dans la région de Karuba, dans la province du Nord-Kivu, dans le territoire de Masisi. L’incident a fait deux blessés parmi les Casques bleus sud-africains, dont un grièvement. L’hélicoptère a pu atterrir à Goma et les soldats de la paix reçoivent actuellement des soins médicaux.
Dans un communiqué de presse publié aujourd’hui, la Cheffe de la Mission, Mme Bintou Keita, a fermement condamné cette attaque contre un appareil portant l’emblème de l’ONU, près d’un an après qu’une attaque similaire a causé la mort d’un Casque bleu sud-africain. Elle a rappelé que les attaques contre les soldats de la paix peuvent constituer des crimes de guerre. La Mission ne ménagera aucun effort, en coopération avec les autorités congolaises, pour traduire les auteurs en justice.
Le Chef du département des opérations de maintien de la paix, M. Jean-Pierre Lacroix, la Secrétaire général adjoint chargé du Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité, Mme Catherine Pollard, et le Coordonnateur spécial pour l’amélioration de la réponse des Nations Unies à l’exploitation et aux abus sexuels, M. Christian Saunders, sont en RDC. Ils sont arrivés aujourd’hui à Beni, dans le Nord-Kivu, d’où ils poursuivront leur visite dans la partie orientale du pays.
Éthiopie
En Éthiopie, la sécheresse provoquée par El Niño ravage les communautés d’Afar, d’Amhara, du Tigré et d’Oromia, ainsi que le sud et le sud-ouest du pays. Les graves pénuries d’eau, l’asséchement des pâturages et la réduction des récoltes affectent des millions de vies humaines, ainsi que le bétail, aggravant l’insécurité alimentaire.
Dans une déclaration commune, l’ONU et le Gouvernement ont appelé à un financement urgent pour répondre à l’insécurité alimentaire dans les hauts plateaux du nord. Selon une récente évaluation, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë continuera d’augmenter au cours des prochains mois, pour atteindre un pic de 10,8 millions de personnes pendant la période de soudure, qui s’étend de juillet à septembre. Les taux de malnutrition dans certaines parties de l’Afar, de l’Amhara, du Tigré et d’autres régions ont déjà dépassé les seuils de crise internationalement reconnus, même si la famine n’est pas à l’ordre du jour.
Alors que la situation dans bon nombre de ces régions est déjà alarmante, il reste encore possible d’éviter une grave catastrophe humanitaire grâce à un financement supplémentaire afin d’intensifier les efforts de réponse. Plus de 6 millions de personnes reçoivent d’ores et déjà une aide alimentaire et monétaire dans les zones touchées. Il reste néanmoins encore beaucoup à faire.
République centrafricaine
L’ONU et ses partenaires ont lancé aujourd’hui l’appel humanitaire 2024 pour la République centrafricaine, en vue de mobiliser 370 millions de dollars pour venir en aide à 1,9 million de personnes cette année. Même si la situation s’est améliorée dans certaines régions, les besoins humanitaires resteront élevés en 2024, en raison notamment des conséquences du conflit, de la guerre au Soudan et de l’insécurité dans la région frontalière avec le Tchad. Les organisations humanitaires travailleront avec les partenaires de développement pour apporter un soutien en matière de protection et de résilience dans certaines zones relativement stables du pays, après consultation des autorités et communautés.
Soudan
Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), près de 18 millions de personnes au Soudan sont actuellement confrontées à une faim aiguë – soit la phase 3 du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire. Le PAM tire également la sonnette d’alarme concernant le nombre de personnes souffrant de la faim, qui a doublé en un an.
Malgré ses efforts, l’agence alimentaire n’est actuellement en mesure de fournir une aide alimentaire régulière qu’à 1 personne sur 10 aux prises avec la faim dans les points chauds du conflit, notamment à Khartoum, au Darfour, dans le Kordofan et maintenant dans l’État d’Al-Jazira. Il est presque impossible pour les agences humanitaires d’accéder à ces points chauds en raison de l’insécurité persistante, des barrages routiers et des demandes d’argent.
La situation risque de s’aggraver si des garanties immédiates ne sont pas fournies pour l’acheminement sûr et sans entrave de l’aide alimentaire humanitaire dans les régions du Soudan touchées par le conflit. Afin d’éviter une catastrophe, le PAM continue de souligner que la population soudanaise doit pouvoir accéder immédiatement à l’aide et à la nourriture.
Indice des prix alimentaires
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) fait état d’une baisse supplémentaire du prix des denrées alimentaires de base, comme le montre la baisse des prix des céréales et de la viande. L’indice des prix alimentaires de la FAO était de 118 points en janvier, soit une baisse de 1% par rapport à décembre et de 10,4% par rapport à janvier 2023.
Journées internationales
Aujourd’hui se tient la Journée mondiale des zones humides. L’eau douce, les lacs, les rivières et les écosystèmes côtiers et marins sont de telles zones humides, capitales pour la nature et les êtres humains.
La Journée internationale de la fraternité humaine sera célébrée ce dimanche. Dans son message pour cette Journée, le Secrétaire général appelle au renforcement des engagements en vue de surmonter les fractures et de promouvoir l’entente religieuse et la coopération entre personnes de toute culture et croyance.
Invitée
La Haute-Représentante pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, Mme Rabab Fatima, donnera une conférence de presse, en prévision de la quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement qui se tient du 27 au 30 mai 2024 à St John’s, à Antigua-et-Barbuda.
Tableau d’honneur
Cuba est le trente-septième État Membre cette année à s’être acquitté de sa contribution au budget de l’ONU.