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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 janvier 2024

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Somalie

Le Secrétaire général s’est entretenu ce matin avec M. Hassan Sheikh Mohamud, Président de la République fédérale de Somalie.  Il a pris note de la préoccupation du pays face au mémorandum d’accord que l’Éthiopie et le « Somaliland » ont annoncé le 1er janvier dernier.  Le Secrétaire général a rappelé que le Conseil de sécurité a réaffirmé, à plusieurs reprises, le respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’unité de la Somalie. 

Le Secrétaire général espère que toutes les parties vont s’engager dans un dialogue constructif et pacifique et s’abstenir de tout acte qui pourrait conduire à une autre escalade de la situation. 

Équateur

Le Secrétaire général s’est aussi entretenu au téléphone avec le Représentant permanent de l’Équateur.  Il s’est dit très préoccupé par la détérioration de la situation dans le pays ainsi que par le réel impact qu’elle a sur la vie des Équatoriens.

Le Secrétaire général condamne fermement ces actes de violence criminelle et envoie un message de solidarité au peuple équatorien.

Territoire palestinien occupé

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que les bombardements intenses dans la bande de Gaza continuent de faire des victimes et de détruire et d’endommager des infrastructures civiles essentielles.

Les partenaires humanitaires sont toujours préoccupés par les multiples rejets des demandes d’accès dans le nord de Wadi Gaza.  Ils mettent en garde contre l’effondrement des services de santé à Deir al Balah et à Khan Younès, où les hostilités se sont intensifiées, causant encore plus de victimes, d’insécurité et d’obstacles à la fourniture de l’aide.

Les hostilités en cours à Deir Al Balah et à Khan Younès, conjuguées aux ordres d’évacuer dans les zones voisines, font que trois hôpitaux risquent de fermer, à savoir Al Aqsa, Nasser et l’hôpital européen de Gaza.

Hier, d’autres bombardements ont été signalés près de l’hôpital Al Aqsa à Deir Al Balah. 

Les partenaires humanitaires indiquent qu’hier, on ne comptait qu’un cinquième des 5 000 lits nécessaires à la traumatologie et aux urgences à Gaza.  Plus des trois quarts des 77 centres de santé primaire ne fonctionnent plus, privant de nombreuses à Gaza de soins de santé.

Quelque 350 000 personnes souffrant de maladies chroniques et près de 485 000 personnes atteintes de maladies mentales connaissent désormais des perturbations dans leurs traitements à Gaza.

Au nombre de 1,9 million, les gens qui ont fui le conflit courent le risque élevé de maladies transmissibles, compte tenu des mauvaises conditions de vie, des abris bondés et du manque d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et de douches et de lavabos.

Les partenaires humanitaires s’efforcent de renforcer les services d’assainissement pour aider les déplacés à Rafah et à Khan Younès, mais leurs organisations font toujours face à des problèmes opérationnels majeurs, dont la pénurie de matériel, les difficultés logistiques liées au transport et l’espace limité pour la construction de latrines, compte tenu de la surpopulation dans la partie sud de la bande de Gaza.

L’arrivée de camions-citernes, la désalinisation de l’eau et la réparation d’une des trois principales lignes d’approvisionnement en eau, le mois dernier, n’ont donné lieu qu’à 7% de la production d’eau à Gaza, par rapport à celle d’avant le 7 octobre. 

République centrafricaine

La Mission des Nations Unies (MINUSCA) indique qu’après l’attaque du mois dernier dans un village de la préfecture de Lim-Pende, les Casques bleus poursuivent leurs patrouilles.  La situation revient à la normale, comme en atteste le retour des déplacés. 

Les Casques bleus ont établi une base d’opérations temporaire et déployé une force de réaction rapide, après l’attaque menée par des combattants du groupe armé 3R.  La présence de la Mission a aussi permis aux partenaires humanitaires de fournir de l’aide. Les Casques bleus ont également réparé des ponts endommagés pour améliorer l’accès et promouvoir la protection des civils.

Le mouvement saisonnier du bétail commence dans certaines parties du pays, avec les risques de violence et de tensions qu’il entraîne. La Mission met activement des mesures en place pour les prévenir, dont des patrouilles, la désignation d’agents de liaison dans les communautés, une surveillance plus serrée des droits de l’homme et le renforcement des efforts de médiation intercommunautaires.

Syrie 

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a achevé sa première mission transfrontalière cette année pour évaluer le soutien à la santé mentale et les stocks de fournitures médicales dans les centres de santé à Edleb, dans le nord-ouest de la Syrie.  D’autres missions sont prévues dans les jours à venir.

Elles entrent dans le cadre de l’appui que l’ONU et ses partenaires offrent aux centres de santé, avec la distribution de kits de santé et l’assistance aux camps de déplacés et aux communautés pendant l’hiver, entre autres.

Toutefois la pénurie de fonds rend l’opération difficile et les conséquences sont déjà visibles.  Un des partenaires de l’ONU aurait suspendu son appui à trois stations de pompage qui alimentaient en eau 250 000 personnes à Edleb.

Une telle situation fait que les habitants doivent payer plus cher l’eau acheminée par camions-citernes depuis le début de l’année.

Les agents humanitaires sont également toujours préoccupés par l’impact des hostilités dans le nord-ouest du pays. 

Depuis le 5 octobre, plus de 100 personnes ont été tuées, compte tenu de l’escalade des hostilités et près de 440 autres ont été blessés, selon les responsables sanitaires.

Soudan

L’OCHA au Soudan s’inquiète de voir les combats perturber les opérations humanitaires essentielles, alors que l’épidémie de choléra s’aggrave. 

Près de 9 000 cas suspects –dont 245 décès– ont été signalés dans neuf États, soit une augmentation de plus de 40% par rapport à un mois plus tôt.  C’est ce qu’affirment l’OMS et le Ministère fédéral de la santé du Soudan.  Compte tenu de l’effondrement quasi total du secteur de la santé dans le pays, cette situation est extrêmement préoccupante. 

L’OCHA est également profondément préoccupé par l’ampleur des déplacements dus à l’extension du conflit, qui a contribué à la plus grande crise de déplacement au monde.

Depuis avril, plus de 6 millions de personnes ont été déplacées, dont plus d’un demi-million en raison des affrontements ayant éclaté dans l’État d’Al-Jazirah le mois dernier.

Ukraine

Le Conseil de sécurité a tenu une séance sur l’Ukraine ce matin. 

Mme Rosemary DiCarlo, Cheffe du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, a déclaré aux membres du Conseil qu’au cours des dernières semaines, le pays a subi certaines des pires attaques depuis le début de la guerre.  Elle a ajouté que ce sont les civils des communautés se trouvant en première ligne qui subissent le plus les barrages de missiles, de drones et d’artillerie. 

Nous sommes à l’aube de la troisième année du conflit armé le plus grave en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.  Mme DiCarlo a déclaré que le bilan de cette guerre insensée est déjà catastrophique.  Il est terrifiant d’envisager où cela pourrait nous mener et cela doit cesser, a-t-elle dit. 

Pour sa part, M. Edem Wosornu, de l’OCHA, a déclaré que les attaques et les conditions météorologiques extrêmes dans tout le pays ont laissé des millions de personnes, dans un nombre record de 1 000 villages et villes, sans chauffage, électricité ou eau, alors que les températures sont descendues en dessous de ‑15 degrés Celsius. 

L’ampleur des besoins humanitaires en Ukraine reste considérable.  Plus de 14,6 millions de personnes, soit environ 40% de la population totale du pays, ont besoin d’une forme d’aide humanitaire. 

Réfugiés rohingya

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti aujourd’hui que les réfugiés rohingya continuent de faire face à une crise après l’autre. 

En mars de l’année dernière, la baisse du financement par les donateurs a forcé le PAM à réduire la valeur de ses bons d’aide alimentaire pour l’ensemble de la population rohingya, qui sont passés de 12 à 10 dollars par personne et par mois, puis à 8 dollars par personne et par mois en juin. 

L’objectif du PAM est de fournir aux réfugiés rohingya une ration complète de 12,50 dollars par personne et par mois, avec un ajout de riz enrichi, et ce, dès que possible.  Même avant la réduction des rations, la malnutrition chronique touchait 40% des enfants de moins de 5 ans tandis que 12% des enfants souffraient de malnutrition aiguë.  Le PAM lance un appel aux donateurs pour qu’ils continuent de financer les opérations humanitaires et de fournir un soutien durable jusqu’à ce que les réfugiés rohingya puissent être rapatriés en toute sécurité et dans la dignité.  Un montant supplémentaire de 61 millions de dollars est nécessaire pour rétablir la ration complète en 2024.

Afghanistan

Selon le PAM, un Afghan sur trois ne sait pas d’où viendra son prochain repas, au moment où les communautés se préparent à un hiver rigoureux. 

Le PAM avertit que toutes les provinces du pays sont actuellement en situation de crise ou d’insécurité alimentaire pire qu’avant.  Auparavant, les contributions massives et soutenues des donateurs ont permis à des millions d’Afghans de traverser deux hivers difficiles et d’éviter à plus de 5 millions de personnes d’être au bord de la famine. 

Aujourd’hui, après une année de déficits financiers massifs, le PAM ne peut qu’aider les familles les plus désespérées avec des rations au minimum absolu pour leur permettre de survivre à l’hiver. 

Le PAM a besoin d’urgence de 670 millions de dollars pour venir en aide à 15,2 millions d’hommes, de femmes et d’enfants.  Cela lui permettrait de leur fournir une aide vitale en matière de nourriture, de nutrition et de moyens de subsistance.

Chômage

Le dernier rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) est paru à Genève.  Il indique que le taux de chômage mondial devrait augmenter cette année.  Le rapport s’inquiète également de l’accroissement des inégalités et de la stagnation de la productivité.

Contributions financières

Le Bénin, le Tchad, la Gambie, le Kazakhstan, le Sénégal et l’Ukraine se sont qualifiés pour être les premiers au tableau d’honneur de cette année.  Nous les remercions tous pour leur contribution intégrale au budget ordinaire de 2024.

Pour rappel, les États Membres disposent d’un délai de 30 jours pour s’acquitter intégralement de leurs contributions au budget ordinaire après réception d’une lettre du Secrétariat leur indiquant ce qu’ils doivent.  Ceux qui paient dans le délai de 30 jours seront inscrits au tableau d’honneur.  Ils ont jusqu’au 8 février pour le faire.

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