9722e séance – matin 
CS/15818

Le Conseil de sécurité examine les travaux du Comité 1591 sur les sanctions imposées au Soudan, alors que la crise humanitaire s’accentue au Darfour

Le Conseil de sécurité a entendu, ce matin, un exposé sur les activités du Comité des sanctions du Conseil de sécurité créé par la résolution 1591 (2005) concernant le Soudan.  Le Comité et les différents intervenants ont exprimé leurs inquiétudes au sujet non seulement de la crise humanitaire que subit la population du Darfour mais aussi des victimes civiles.  Le Président du Comité 1591, M. Hwang Joonkook, Représentant permanent de la République de Corée, a précisé que le rapport présenté couvre la période allant du 14 juin 2024 à ce jour. 

Au cours de ladite période, le Comité s’est réuni une fois dans le cadre de consultations informelles et a reçu le rapport intérimaire du Groupe d’experts sur le Soudan.  Le 19 août, le Comité a entendu un exposé du Groupe sur ce rapport ainsi qu’un compte rendu fait par la Coordonnatrice pour le Soudan sur la détérioration de la situation à El-Fasher, indiquant que toutes les parties au conflit utilisent des armes lourdes à El-Fasher.  C’est la cause de victimes civiles, de déplacements massifs et de destruction d’infrastructures civiles essentielles.  Le Groupe d’experts a déclaré qu’en plus d’aggraver la crise humanitaire au Darfour, le conflit a également déstabilisé la région.  Ses recommandations ont été notées par le Comité.

Deux délégations se sont exprimées après cet exposé, tout d’abord le représentant du Mozambique, au nom des A3+ (Algérie, Guyana, Mozambique et Sierra Leone). Il s’est alarmé de la détérioration constante de la situation au Soudan, avec des « violations indescriptibles » commises contre les civils et des « conséquences dramatiques sur le plan humanitaire ».  Il a averti que la situation est particulièrement préoccupante au Darfour, où la complexité des défis nécessite selon lui une approche multiforme et inclusive. Cela englobe la protection des civils, le DDR (désarmement, démobilisation et réintégration) ainsi que la responsabilisation pour les crimes perpétrés contre les civils et pour les violations de l’embargo sur les armes, a-t-il précisé. 

« Nous devons réfléchir aux moyens de remédier aux ingérences négatives », a ajouté le délégué pour qui il importe que le Conseil de sécurité parle d’une seule voix pour soutenir les efforts de l’ONU et ceux d’autres partenaires en vue de rétablir la paix au Soudan. 

Le représentant des Émirats arabes unis a, pour sa part, tenu à répondre « aux allégations infondées » émises par son homologue du Soudan qui, dans la précédente séance, avait accusé la délégation d’ingérence dans les affaires intérieures soudanaises en alimentant le conflit.  « Ces allégations fallacieuses ont pour objectif de détourner l’attention des manquements des Forces armées soudanaises qui ont causé cette catastrophe », a-t-il rétorqué. 

Le délégué a saisi cette occasion pour appeler les Forces d’appui rapide et les Forces armées soudanaises à faire taire les armes, à permettre un accès humanitaire durable et à s’engager à mettre en place un gouvernement dirigé par des civils.  Il a aussi demandé des comptes pour les graves violations du droit international humanitaire qui ont été perpétrées par les Forces armées soudanaises.  Les Émirats arabes unis ont versé près de 200 000 000 de dollars d’aide depuis le début de la crise humanitaire, a ajouté le délégué qui a promis que, dès que les armes se tairont, son pays se tiendra aux côtés du Soudan. 

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