dbf231122

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 22 novembre 2023

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Gaza

Le Secrétaire général a salué l’accord conclu entre Israël et le Hamas, avec la médiation du Qatar et l’appui de l’Égypte et des États-Unis.  C’est une étape importante dans la bonne direction mais il faut faire beaucoup plus. Les Nations Unies vont mobiliser toutes leurs capacités pour appuyer la mise en œuvre de l’accord et optimiser son impact positif sur la situation humanitaire à Gaza.  Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) signale qu’hier 63 800 litres de carburant sont arrivés à Gaza à partir de l’Égypte.  Le carburant est distribué par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) pour faciliter la distribution des vivres et relancer les générateurs dans les hôpitaux, les stations d’eau et d’assainissement, les abris et autres services essentiels. 

Un total de 79 camions chargés de fournitures humanitaires sont arrivés hier à partir de l’Égypte.  En tout, entre le 21 octobre et le 21 novembre, 1 399 camions au moins sont arrivés à Gaza par la frontière égyptienne, contre une moyenne mensuelle de près de 10 000 camions commerciaux et humanitaires, à l’exception du carburant, avant le 7 octobre.

Toujours hier, l’hôpital Al Awda dans le nord de Gaza a été attaqué.  Trois médecins et le compagnon d’un patient ont été tués, et beaucoup d’autres personnes ont été blessés.  Depuis le début de la guerre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a enregistré 178 attaques contre des établissements de santé à Gaza, causant 22 morts et 48 blessés parmi le personnel médical.

Seuls deux petits hôpitaux au nord de Wadi Gaza, l’un dans la ville de Gaza et l’autre à Beit Lahiya, seraient partiellement opérationnels et admettraient des patients; les 22 autres hôpitaux étant hors de service.  Dans le sud, sur les 11 établissements de santé, 7 fonctionnent toujours.  Hier, un membre du personnel de l’OMS a été tué avec son bébé de 6 mois, son mari et deux de ses frères.  Au 19 novembre, 108 membres du personnel de l’UNRWA avaient été tués depuis le 7 octobre.  Près de 770 000 déplacés sur les 1,7 million, sont installés dans les 99 locaux bondés de l’UNRWA dans le sud de Wadi Gaza.  Ces deux dernières semaines, l’Office a constaté une augmentation de 35% des maladies de la peau et de 40% des cas de diarrhée.

Territoire palestinien occupé 

Pour sa part, la Coordonnatrice humanitaire pour le Territoire palestinien occupé, Lynn Hastings, affirme que les Nations Unies et nos partenaires humanitaires sont prêts à mettre à profit cette occasion pour accroître les opérations humanitaires partout où se trouvent des personnes qui en ont besoin.  Elle insiste sur le fait que les parties doivent permettre aux opérations humanitaires d’être menées dans toute la bande de Gaza, là où les besoins sont les plus pressants, en particulier dans le nord.

Mme Hastings a souligné que les civils de Gaza ne peuvent pas dépendre uniquement de l’aide humanitaire.  L’entrée de marchandises doit reprendre, notamment par le point de passage de Kerem Shalom, qui dispose de la capacité requise.

Conseil de sécurité

Catherine Russell, la Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a fait un exposé au Conseil de sécurité aujourd’hui et déclaré que l’UNICEF se félicitait également de l’accord de cessez-le-feu limité.

Elle a indiqué que depuis le 7 octobre, 35 enfants israéliens auraient été tués, tandis que plus de 30 ont été pris en otage à Gaza.  Dans le même temps, plus de 5 300 enfants palestiniens auraient été tués en seulement 46 jours, soit plus de 115 par jour, tous les jours, pendant des semaines entières.  Compte tenu de ces chiffres, les enfants représentent 40% des décès à Gaza, a déclaré Mme Russell.  En d’autres termes, la bande de Gaza est actuellement l’endroit le plus dangereux au monde pour un enfant.

Sima Bahous, la Directrice d’ONU-Femmes, a déclaré au Conseil que non seulement le nombre de civils tués depuis le 7 octobre était deux fois plus élevé que celui des 15 dernières années combinées, mais que 67% des plus de 14 000 personnes tuées à Gaza étaient, selon les estimations, des femmes et des enfants.

Mme Bahous a déclaré qu’ONU-Femmes avait rencontré et recueilli les témoignages de femmes israéliennes qui ont indiqué qu’elles-mêmes et les organisations de la société civile s’efforçaient de documenter les atrocités à caractère sexiste.  Elles ont également fait part de leur espoir de paix, avec des femmes –tant israéliennes que palestiniennes– assises à la table des négociations.

Natalia Kanem, la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a également informé le Conseil de sécurité en ajoutant qu’à Gaza, 5 500 femmes enceintes devraient accoucher au cours du mois qui vient. Chaque jour, environ 180 femmes accouchent dans des conditions épouvantables, sans que l’avenir de leurs nouveau-nés soit garanti.  La situation est particulièrement grave pour les femmes confrontées à des complications obstétricales, qui représentent environ 15% des femmes enceintes.

Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix/déplacements

La Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo, a achevé aujourd’hui une visite en Israël, dans les territoires palestiniens occupés et en Jordanie. La guerre à Gaza et les attaques du 7 octobre qui l’ont déclenchée ont été au centre de ses discussions.

Les 19 et 20 novembre, à Jérusalem et à Tel-Aviv, la Secrétaire générale adjointe a rencontré le Président Isaac Herzog et d’autres hauts responsables israéliens, ainsi que les familles des otages israéliens capturés le 7 octobre.  Le 21 novembre, à Ramallah, elle s’est entretenue avec le Premier Ministre Mohammad Shtayyeh et d’autres dirigeants palestiniens.  Elle a également rencontré les responsables du Croissant-Rouge palestinien.

Au cours de sa visite, la Secrétaire générale adjointe DiCarlo a rencontré des membres du personnel des Nations Unies, notamment de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui s’efforcent d’apporter l’aide nécessaire aux civils de Gaza.  Elle a rendu hommage aux nombreux collègues de l’ONU qui ont perdu la vie lors des violences.

La Secrétaire générale adjointe DiCarlo a conclu sa visite aujourd’hui par des réunions à Amman, en Jordanie.

Pendant sa visite, la Secrétaire générale adjointe DiCarlo a fait part de sa profonde inquiétude face à la poursuite des pertes en vies humaines à Gaza, à la suite des attaques odieuses du 7 octobre.  Elle a réitéré les trois priorités du Secrétaire général concernant un cessez-le-feu humanitaire et l’amélioration de l’accès humanitaire dans la bande de Gaza, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et la nécessité de prévenir l’escalade ou l’extension du conflit.

Chili

Aujourd’hui, le Secrétaire général a participé depuis Santiago, au Chili, au Sommet virtuel du G20, organisé par le Gouvernement indien.  Il a déclaré aux dirigeants du G20 que le monde, en particulier les pays en développement, est confronté à une véritable « tempête parfaite » avec des inégalités croissantes, le chaos climatique, les conflits et la faim.  Il a indiqué que les membres du G20 peuvent contribuer à montrer la voie dans les domaines de la justice financière et climatique.  Le Secrétaire général a déclaré que la présidence indienne du G20 a rappelé que « nous sommes une seule famille, sur une seule terre, avec un seul avenir ».  Alors, agissons en conséquence, a-t-il dit aux dirigeants.  Il se rendra ce soir en Antarctique en compagnie du Président Gabriel Boric.

République démocratique du Congo

Hier à Kinshasa, la Cheffe de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), Mme Bintou Keita, et le Vice-Premier Ministre congolais, Ministre des affaires étrangères et de la Francophonie, M. Christophe Lutundula, ont signé une note sur le retrait accéléré, progressif, ordonné et responsable de la MONUSCO, assorti d’un plan et d’un calendrier pour le désengagement complet de la Mission.  En septembre, le Président de la RDC, M. Félix Tshisekedi, avait réitéré la volonté de son pays d’accélérer le retrait de la MONUSCO à partir du mois prochain.

Dans la foulée de la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 16 octobre, ce plan de désengagement a été élaboré par des équipes techniques conjointes réunissant les homologues du Gouvernement et de la MONUSCO.  Le plan sera mis en œuvre conjointement en trois phases, avec le soutien des partenaires internationaux et nationaux de la RDC.  Dans un communiqué publié ce matin par la Mission, Mme Bintou Keita a remercié les partenaires congolais de l’ONU et réitéré sa détermination à œuvrer avec les autorités congolaises en faveur d'un retrait accéléré de la MONUSCO, tout en consolidant les acquis réalisés lors de la présence de la Mission.  Le système des Nations Unies continuera, après le départ de la Mission, à soutenir les efforts de développement du Gouvernement et du peuple congolais, en vue pérenniser les acquis en matière de consolidation de la paix et de sécurité dans le pays.

République centrafricaine

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a annoncé, aujourd’hui, qu’un nouvel accord avait été signé entre les communautés d’Obo.  Cela marque une étape importante vers la réconciliation et la paix dans la préfecture du Haut-Mbomou, au sud-est du pays. 

La conclusion de cet accord nécessitait la participation des représentants de trois groupes clefs: les communautés musulmanes et indigènes, ainsi que le groupe d’autodéfense Azande.  L’une de ses dispositions clefs est l’affirmation de la libre circulation des personnes et des biens, qui contribuera à réduire les tensions, à instaurer la confiance ainsi qu’un sentiment de responsabilité partagée pour le bien-être et la sécurité de la population.

La MINUSCA affirme que cet accord appuiera de façon décisive la stratégie globale de consolidation de la paix, en contribuant à réduire la violence et à jeter les bases d’une stabilité à long terme.

République populaire démocratique de Corée

Le Secrétaire général a fermement condamné, hier, le lancement par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) d’un nouveau satellite militaire utilisant la technologie des missiles balistiques.

Tout tir par la RPDC utilisant cette technologie est contraire aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

Le Secrétaire général a réitéré son appel à la RPDC à respecter pleinement ses obligations internationales en vertu de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et à reprendre le dialogue sans conditions préalables pour atteindre l’objectif d’une paix durable et d’une dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne.

Conseil de sécurité/Ukraine

Hier après-midi, le Conseil de sécurité a tenu une réunion sur le maintien de la paix et de la sécurité de l’Ukraine.  Lors d’un exposé, M. Miroslav Jenča, Sous-Secrétaire général pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques au Département des affaires politiques et de consolidation de la paix, a signalé de nouvelles vagues d’attaques contre les infrastructures énergétiques et averti que l’arrivée d’un hiver glacial allait accroître les besoins humanitaires en Ukraine.

S’adressant également aux membres du Conseil, le Directeur national du PAM en Ukraine, M. Matthew Hollingworth, a déclaré que si les attaques contre les infrastructures alimentaires et le blocage des routes d’exportation maritimes se poursuivent, cela aura un impact considérable sur la production agricole dans les années à venir.  Dans le pire des cas, la production de blé pourrait ne plus permettre de satisfaire la demande intérieure et peser dans les exportations de l’Ukraine.

Myanmar

Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré, aujourd’hui, que les combats intenses entre les organisations armées ethniques et les Forces armées du Myanmar se poursuivent, gagnant davantage de zones, notamment les centres urbains densément peuplés.  Cette intensification et cette extension géographique des combats sont les plus importantes depuis la prise de pouvoir militaire de 2021.  Le nord et le sud du Shan, Sagaing, Kayah, Rakhine et le sud du Chin sont particulièrement touchés.

Les partenaires humanitaires de l’ONU sur le terrain notent que plus de 286 000 personnes ont été déplacées depuis l’escalade des combats le 26 octobre, ce nombre continuant de croître. 

La situation sécuritaire à Rakhine reste alarmante, notamment dans la municipalité de Pauktaw, d’où quelque 20 000 personnes ont fui vers des endroits plus sûrs depuis le milieu de ce mois.  Selon les partenaires humanitaires de l’ONU, les voies d’accès au centre-ville de Pauktaw ont été fermés.  Des centaines de personnes y seraient coincées, dans l’incapacité de rallier des zones sûres.  Quelque 26 000 Rohingya, toujours parqués dans cinq sites pour personnes déplacées à Pauktaw, n’ont pas reçu d’aide humanitaire depuis le 10 novembre.

De nombreuses voies de transport dans les régions du pays touchées par le conflit restent bloquées, les aéroports étant fermés et les services de télécommunications perturbés. Malgré ces défis, les partenaires de l’ONU continuent de fournir une aide vitale aux civils partout où ils le peuvent tout en évaluant les besoins, les plus urgents concernant l’accès à l’argent, à la nourriture, aux abris, aux kits d’hygiène, aux soins de santé et à une protection physique. Le Plan de réponse humanitaire pour le Myanmar n’est actuellement financé qu’à 28% alors que l’année touche à sa fin.  Avec plus de deux millions de personnes désormais déplacées dans tout le pays, il est urgent que le Fonds soit davantage abondé et que l’accès humanitaire soit garanti pour répondre efficacement aux besoins croissants des populations.

République dominicaine

En République dominicaine, l’équipe de l’ONU a noté, qu’au cours des cinq derniers jours, des précipitations sans précédent ont provoqué la mort de plus de 24 personnes et le déplacement forcé de 18 000 autres.  Plus de 3 500 foyers ont été touchés par ces intempéries et au moins 45 communautés restent complètement isolées. 

L’équipe des Nations Unies, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Mauricio Ramírez Villegas, aide le Gouvernement à évaluer les besoins urgents tout en organisant la distribution, en nombre encore trop limité, de kits d’hygiène, de bâches, de lampes solaires et de moustiquaires.  Davantage de biens doivent être distribués, y compris de la nourriture.

Les infrastructures, les habitations et le secteur agricole devraient être particulièrement touchés.  L’équipe des Nations Unies est également préoccupée par les dommages importants causés par les inondations aux PME, ainsi que par l’apparition, récemment confirmée, de cas de dengue et de choléra dans les zones touchées.

Jours à venir

Demain, jour de Thanksgiving, le Siège de l’ONU sera fermé. Il n’y aura pas de point de presse jeudi ni vendredi, sauf en cas de force majeure.

Vendredi seront données des nouvelles sur les faits marquants du système des Nations Unies.  Ce même jour, vers 12 h 30, le Secrétaire général devrait faire le point sur ses derniers déplacements.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.