Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 17 août 2023
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Mali
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) confirme qu’un convoi transportant des Casques bleus et du matériel de son camp dans la ville de Goundam, dans la région de Tombouctou, dans le cadre du processus de retrait, est arrivé mercredi dans la ville de Tombouctou. L’opération complexe a impliqué le retrait du personnel du contingent militaire ivoirien, ainsi que des officiers de police de l’ONU et d’une unité de police constituée bangladaise. Les soldats de la paix ont aidé à protéger la population locale, face aux attaques régulières menées avec des engins explosifs improvisés, dans une zone où les niveaux d’insécurité et de présence de groupes extrémistes sont parmi les plus élevés, en particulier l’axe Goundam-Tombouctou.
La MINUSMA est actuellement présente sur 13 sites. En étroite consultation avec le Gouvernement de transition du Mali et d’autres parties prenantes, la Mission a procédé à un retrait progressif en déplaçant d’abord le personnel et le matériel des camps éloignés vers des centres plus grands afin que les sites plus petits puissent être fermés. La base temporaire d’Ogossagou a été la première à fermer le 4 août.
Le personnel et le matériel appartenant aux contingents sont progressivement rapatriés dans les pays d’origine, et le matériel appartenant à l’ONU est éliminé conformément au Règlement financier et aux règles de gestion financière de l’ONU, notamment par transfert à d’autres opérations de maintien de la paix des Nations Unies.
République démocratique du Congo
En République démocratique du Congo (RDC), la Mission de l’ONU et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme présent sur le terrain ont publié un rapport sur les violations des droits humains et les atteintes à ces droits au cours du premier semestre de l’année. Le rapport confirme que les attaques des groupes armés ont eu un impact de plus en plus dévastateur sur les civils, en particulier en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Il révèle qu’au cours des six premiers mois de 2023, neuf civils en moyenne ont été tués chaque jour dans l’est de la RDC, les groupes armés étant à l’origine de 95% des décès documentés, soit plus du double du nombre enregistré au cours de la même période en 2022.
Le rapport met également en lumière 30 incidents liés à l’environnement préélectoral, notamment des attaques perpétrées par des groupes armés contre des centres de vote, ainsi que des violations et des abus visant des défenseurs des droits humains, des journalistes et des personnalités de l’opposition, tels que des exécutions extrajudiciaires et des arrestations arbitraires par les services de sécurité.
Conseil de sécurité / République populaire démocratique de Corée
Ce matin, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Volker Türk, a fait un exposé au Conseil de sécurité pour informer de la situation relative aux droits humains en République populaire démocratique de Corée (RPDC). M. Türk a déclaré que les informations recueillies par son bureau indiquent une répression croissante des droits à la liberté d’expression, à la vie privée et à la circulation; la persistance de pratiques généralisées de travail forcé; et une détérioration de la situation des droits économiques et sociaux, en raison de la fermeture des marchés et d’autres formes de génération de revenus. Il a également déclaré que les institutions publiques ont continué de compter sur la mobilisation forcée des hommes et des femmes, et même des enfants, pour maintenir le fonctionnement des secteurs clefs de l’économie, tels que la construction, l’exploitation minière et la production agricole.
M. Türk a déclaré que si les offres de soutien humanitaire avaient été largement repoussées, son bureau continuait d’encourager le Gouvernement à répondre positivement à son offre d’assistance technique. Il a également exhorté les autorités de la RPDC à engager un dialogue constructif et à rétablir les libertés indispensables en tant que fondement d’une paix durable.
Conseil de sécurité / Ukraine
Cet après-midi, à 15 heures, le Conseil de sécurité tiendra une séance sur les menaces à la paix et à la sécurité internationales. Mme Izumi Nakamitsu, la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, devrait briefer les membres du Conseil.
Conseil de sécurité / Haut-Karabakh
Hier, le Conseil de sécurité a tenu une réunion sur la situation dans la région du Haut-Karabakh. Informant les membres du Conseil, la Directrice des opérations et du plaidoyer du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Mme Edem Wosornu, a déclaré que l’OCHA n’est actuellement pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations concernant le mouvement des personnes ou des biens à travers les routes qui incluent le corridor de Latchine. Idem pour les informations sur le bien-être des civils dans les zones où les soldats de la paix russes ont été déployés. Cependant, a déclaré Mme Wosornu, l’OCHA est au courant des rapports en cours sur ces questions, notamment les pénuries de nourriture et de médicaments, ainsi que les perturbations dans l’approvisionnement énergétique nécessaire au maintien des infrastructures et des services essentiels tels que la santé et l’eau.
Elle a souligné que le droit international humanitaire est très clair: les parties doivent permettre et faciliter le passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire pour atteindre tous les civils dans le besoin.
Myanmar
Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, vient de terminer une visite de trois jours au Myanmar. Il a appelé aujourd’hui à un accès humanitaire élargi et à un financement accru pour aider les 18 millions de personnes ayant besoin d’aide dans tout le pays.
M. Griffiths a déclaré que les crises successives au Myanmar ont laissé un tiers de la population dans le besoin d’aide humanitaire et ont également entraîné une augmentation du nombre de personnes déplacées, qui sont passées de 380 000 au début de 2021 à 1,9 million actuellement.
Au cours de sa visite, M. Griffiths a rencontré des familles touchées par des conflits et des catastrophes naturelles, notamment des communautés rakhine et rohingya, ainsi que des autorités du Myanmar. Il s’est rendu dans l’État rakhine, qui est encore sous le choc de l’impact du cyclone Mocha survenu il y a trois mois.
Nicaragua
Le Secrétaire général suit avec préoccupation l’évolution de la situation au Nicaragua, en particulier les tensions croissantes entre le Gouvernement nicaraguayen et l’Église catholique, notamment la fermeture récente de l’Université centraméricaine (UCA).
Le Secrétaire général rappelle que la fermeture d’un centre éducatif pour des motifs de sécurité nationale doit se faire dans le respect des obligations internationales découlant du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Plus précisément, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels [dans son Observation générale n° 13 sur le droit à l’éducation] a souligné qu’un État partie qui ferme une université ou un autre établissement d’enseignement pour des motifs tels que la sécurité nationale ou la préservation de l’ordre public a la charge de justifier une mesure aussi grave au regard de chacun des éléments identifiés à l’article 4 du Pacte.
Liban
L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a déclaré aujourd’hui avoir reçu des informations alarmantes selon lesquelles des individus armés continuent d’occuper ses installations, y compris une école dans le camp de réfugiés palestiniens d’Aïn el-Héloué, dans le sud du Liban. Les installations de l’UNRWA auraient été endommagées par les récents combats dans le camp.
L’UNRWA condamne ces actes et appelle à protéger toutes ses installations, y compris les écoles, à tout moment. L’UNRWA exhorte également toutes les parties concernées à quitter immédiatement ses locaux afin que les services essentiels puissent être rétablis et que la fourniture de l’assistance aux réfugiés palestiniens dans le besoin se poursuive.
Territoire palestinien occupé
L’OCHA a annoncé aujourd’hui qu’une école élémentaire pour enfants palestiniens âgés de 6 à 12 ans a été démolie dans la région cisjordanienne d’Aïn Samiyé, quelques jours seulement avant le début de la nouvelle année scolaire.
Selon l’UNICEF, trois écoles ont été démolies à travers la Cisjordanie au cours des douze derniers mois, affectant 78 élèves.
L’école accueillait les élèves des quelques familles palestiniennes restées dans la communauté d’éleveurs d’Aïn Samiyé, suite au déplacement de la majeure partie de la communauté à cause de la violence des colons et de la diminution des pâturages.
L’ONU et ses partenaires humanitaires évaluent actuellement les besoins urgents de 60 communautés d’éleveurs confrontées à des défis similaires.
Sahara occidental
L’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, M. Staffan de Mistura, a rendu visite à toutes les personnes concernées plus d’une fois depuis qu’il a pris ses fonctions, comme en témoignent les rapports du Secrétaire général sur le Sahara occidental. Il s’est notamment rendu deux fois au Maroc, ainsi qu’auprès d’autres interlocuteurs régionaux. Il a également invité toutes les personnes concernées, ainsi que les membres du Groupe des Amis du Sahara occidental, à des consultations bilatérales informelles au Siège des Nations Unies à New York, en mars.
Ses futurs déplacements dans la région seront annoncés en temps voulu. L’Envoyé personnel fera une présentation au Conseil de sécurité en octobre, peu après la publication du rapport du Secrétaire général au Conseil sur le Sahara occidental.
Journée mondiale de l’aide humanitaire
Cela fera 20 ans cette année qu’a été perpétré l’attentat suicide à la bombe de 2003 contre le siège de l’ONU à l’hôtel Canal à Bagdad, en Iraq, qui avait causé la mort de 22 membres du personnel de l’ONU.
L’OCHA prévient que l’année 2023 devrait recenser de nombreuses victimes parmi les travailleurs humanitaires. Jusqu’à présent cette année, 62 travailleurs humanitaires ont été tués dans des crises à travers le monde, 84 ont été blessés et 34 enlevés.
Le Soudan du Sud est au premier rang en matière d’insécurité depuis plusieurs années consécutives. Quarante attaques contre des travailleurs humanitaires et 22 morts ont été signalés à la date du 16 août. Le Soudan arrive juste derrière, avec 17 attaques contre des humanitaires et 19 morts signalés jusqu’à présent cette année. D’autres victimes parmi les travailleurs humanitaires ont été enregistrées en République centrafricaine, au Mali, en Somalie et en Ukraine.
Les humanitaires ont lancé une campagne pour souligner leur engagement continu à servir les communautés qu’ils servent, peu importe qui, peu importe où et #NoMatterWhat.
La commémoration sera célébrée demain, ici au Siège, avec une brève cérémonie organisée par le Comité permanent du Syndicat des Nations Unies sur la sécurité et l’indépendance de la fonction publique internationale. Le dépôt de gerbes sera fait par M. Atul Khare, Secrétaire général adjoint à l’appui opérationnel, du Département d’appui opérationnel.