Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 19 avril 2023
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Soudan
Plus tôt dans la journée, le Secrétaire général s’est entretenu avec le Président du Kenya, M. William Ruto, de la situation au Soudan. Il a aussi parlé au Président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Faki. Il a ainsi été décidé que le Secrétaire général prenne part à la réunion virtuelle sur le Soudan, prévue demain avec le Président de l’Union africaine, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes et le Secrétaire exécutif de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) ainsi que d’autres organisations concernées.
Naturellement aujourd’hui, le Secrétaire général va poursuivre ses contacts et faire des appels téléphoniques pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu de 24 heures et offrir un répit à tous les civils affectés à Khartoum.
Sur place, son Représentant pour le Soudan, M. Volker Perthes, poursuit ses discussions avec les parties, dans un contexte où les principaux leaders soudanais et les États Membres essayent d’assurer une désescalade immédiate et travaillent de concert avec le Secrétaire général pour obtenir un cessez-le-feu de 24 heures.
La poursuite de lourds combats au Soudan a des conséquences dévastatrices pour les civils soudanais et pour le personnel et autres membres de la communauté internationale, piégés dans les échanges de tirs.
L’ONU répète aux parties au conflit qu’elles doivent respecter le droit international et qu’elles ont l’obligation de protéger les civils et d’assurer la sûreté et la sécurité de tout le personnel des Nations Unies et personnel associé, de leurs locaux et de leurs biens. Les civils piégés par les combats doivent pouvoir recevoir de l’aide, se procurer des biens essentiels et partir se réfugier dans des zones plus sûres si nécessaire.
Soudan/Situation humanitaire
Près d’un tiers de la population avait déjà besoin d’une aide humanitaire au début de l’année.
Les agents humanitaires préviennent que les stocks de nourriture, de carburant et autres produits essentiels s’épuisent. Une bonne partie de la population a un besoin urgent de soins médicaux.
L’ONU a désespérément besoin d’une pause humanitaire pour que les hôpitaux puissent accueillir les blessés et les malades. À Khartoum, cela fait plusieurs jours que les gens ne peuvent plus sortir de chez eux pour acheter de la nourriture et d’autres produits essentiels.
La réponse humanitaire au Soudan demeure gravement compromise. Les attaques contre les agents humanitaires et le pillage de leurs locaux doivent cesser immédiatement. Ces agents doivent être en mesure d’accomplir leur travail, de circuler en toute sécurité et de reconstituer leurs stocks de produits essentiels.
L’on craint à présent que le système sanitaire soudanais ne s’effondre complètement. Les hôpitaux ont besoin de personnel, de produits et de poches de sang.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que dans le pays, 16 hôpitaux ont été obligés de fermer à cause de la violence et des attaques contre les établissements de santé. Neuf d’entre eux sont à Khartoum. Seize autres hôpitaux, y compris dans les États du Darfour, pourraient fermer bientôt, en raison de l’épuisement du personnel et du manque de produits.
Il va sans dire que l’ONU condamne toutes les attaques contre les professionnels de la santé, leurs établissements et leurs ambulances, lesquelles attaques mettent des vies en danger. Ce sont là des violations flagrantes du droit international qui doivent cesser.
Conseil de sécurité
Ce matin, le Conseil a entendu M. Huang Xia, Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs. Il a déclaré que malgré certaines améliorations dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le risque d’une reprise des combats demeure réel.
Mali
Dans un sombre rappel des risques auxquels les Casques bleus s’exposent tous les jours au Mali, la Mission a signalé une troisième attaque en moins d’une semaine dans la région centrale du pays.
Cette fois, un explosif a visé un réservoir d’essence vide appartenant à un prestataire des Nations Unies. Aucune victime n’a été signalée.
Hier, un engin explosif improvisé a été utilisé contre un convoi logistique qui partait de Sévaré, dans la région de Mopti, pour Bore, dans celle de Douentza.
Les deux Casques bleus du Bangladesh, qui ont été blessés, reçoivent des soins dans un hôpital de Mopti. Leur état est stable et l’ONU leur souhaite naturellement un prompt rétablissement.
Après l’attaque, une équipe de neutralisation des explosifs a mené une enquête, permettant au convoi de reprendre sa route vers Bore.
Des parties de la route entre Sévaré et Douentza, et entre Douentza et Tombouctou, sont connues pour leur grande dangerosité, compte tenu du grand nombre d’incidents dus, en particulier, aux engins explosifs improvisés et aux attaques contre les villages. L’ONU fait de son mieux pour poursuivre ses opérations dans ces zones.
Ukraine
Les agents humanitaires ont distribué à près de 2 millions de personnes de l’argent liquide, au premier trimestre de cette année. C’est la poursuite d’une aide cruciale que l’ONU et ses partenaires ont fourni dans la plupart des régions de l’Ukraine, mais principalement aux déplacés et à ceux qui ont perdu emploi et moyens de subsistance, en raison de la guerre. L’année dernière, l’ONU avait distribué de l’argent liquide à 6 millions de personnes.
Cette année, plus de 200 millions de dollars ont été distribués aux gens pour les aider à répondre à leurs besoins élémentaires. Cela a été rendu possible grâce aux efforts coordonnés de plus de 20 partenaires, dont les agences des Nations Unies et les ONG nationales et internationales.
Le travail continue et le but est de fournir de l’argent liquide à 4,4 millions de personnes en Ukraine, pour une somme totale de près d’un milliard de dollars.
Dans l’ensemble, les agences humanitaires ciblent plus de 11 millions de personnes sur les près de 18 millions qui ont besoin d’assistance.
À cette fin, l’ONU et ses partenaires demandent une somme de 3,9 milliards de dollars. À ce jour, ils ont reçu un total 900 millions de dollars et comptent donc sur la communauté internationale pour qu’elle maintienne son soutien à la réponse humanitaire, alors que la guerre a provoqué une grave crise humanitaire, en particulier dans l’est et le sud du pays.
Kosovo
Dans un tweet, Mme Caroline Ziadeh, Représentante spéciale et Chef de la Mission des Nations Unies au Kosovo, a condamné l’incendie criminel à l’église orthodoxe Saint Pantelija, à Prizren, plus tôt dans la semaine.
Elle a souligné que les attaques contre les sites religieux et culturels compromettent les relations interethniques et interreligieux.
Mme Ziadeh a aussi souligné que les responsables doivent répondre de leurs actes et que la liberté de religion doit être respectée.
Côte d’Ivoire
L’équipe des Nations Unies, dirigée par M. Philippe Poinsot, aide les autorités à répondre à l’impact des conflits qui s’intensifient entre les cultivateurs et les éleveurs dans la région du nord-ouest. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) aident les institutions nationales à anticiper et à prévenir les conflits de plus en plus violents, compte tenu des dégâts infligés aux cultures, des vols de bétail et de la pollution de l’eau. L’OIM contribue au traçage du mouvement du bétail et établit des systèmes d’alerte rapide dans environ 20 villages.
La FAO a commencé à restaurer les pâturages, les points d’eau et le marché transfrontalier du bétail. Elle investit aussi 500 000 dollars dans la formation des femmes et des jeunes pour augmenter leurs moyens de subsistance. Dans ce qui est une des parties les plus pauvres du pays, 10 000 personnes vont bénéficier de cette initiative.
Conférence de presse
Mme Rose Anne Archibald, Cheffe de l’Assemblée des première nations, et Mme Aly Bear, Vice-Cheffe de la Fédération des nations autochtones souveraines, ont donné une conférence de presse, parrainée par la Mission permanente du Canada, sur les priorités de l’Instance permanente sur les questions autochtones des Nations Unies.