Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 28 février 2023
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Invité du point de presse
M. Ramiz Alakbarov, Représentant spécial adjoint, Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire pour l’Afghanistan était l’invité du point de presse aujourd’hui.
Déplacements de la Vice-Secrétaire générale
Aujourd’hui, la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, a participé à l’ouverture de la neuvième session du Forum régional africain sur le développement durable. Dans sa déclaration, elle a appelé à une solidarité, un leadership et un engagement plus grands en faveur des mesures nécessaires pour le développement durable de l’Afrique.
Mme Mohammed a noté que grâce à des solutions trouvées par les Africains eux-mêmes et nées sur le sol africain, nous pouvons changer le cours des choses et relever les défis du Programme 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Aujourd’hui, la Vice-Secrétaire générale s’est entretenue avec Mme Adalgisa Barbosa Vaz, Secrétaire d’État chargée du développement du secteur privé de Cabo Verde et Première Vice-Présidente du Forum régional sur le développement durable. Les deux personnalités ont discuté des attentes du Forum, des défis auxquels sont confrontés les petits États insulaires en développement, de l’accès aux financements climatiques et de la gestion de la dette de ces petits États insulaires en développement.
La Vice-Secrétaire générale s’est aussi entretenue avec M. Mmamoloko Kubayi, Ministre des établissements humains de l’Afrique du Sud. Ils ont parlé de la question des établissements humains, en particulier les bidonvilles et la migration, ainsi que de la transition énergétique et des opportunités d’emplois verts.
Lors de sa réunion avec les représentants de la plateforme régionale africaine de collaboration, la Vice-Secrétaire générale a discuté de l’appui coordonné, de l’action pour accélérer la réalisation des objectifs de développement durable et des défis et pressions subies par la région.
Moyen-Orient
Le Conseil de sécurité a prévu cet après-midi, des consultations officieuses avec le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Tor Wennesland, sur les derniers développements sur le terrain, dont la violence en Cisjordanie occupée.
M. Wennesland maintient ses contacts avec tous les interlocuteurs pertinents pour atténuer les tensions et rétablir le calme.
Syrie
M. Martin Griffiths, Coordonnateur des secours d’urgence, a dit aujourd’hui aux membres du Conseil de sécurité qu’au moins 50 000 personnes ont perdu la vie lors des tremblements de terre en Türkiye et en Syrie, dont environ 6 000 en Syrie, principalement dans le nord-ouest.
Pour sa part, M. Geir Pedersen, Envoyé spécial pour la Syrie, a déclaré qu’en appui à l’impératif humanitaire, il a exhorté tout le monde à dépolitiser l’aide, en termes d’accès, de ressources et de la nécessité de maintenir le calme.
Türkiye/Syrie
Aujourd’hui 33 camions du Programme alimentaire mondial (PAM), de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) sont arrivés dans le nord-ouest de la Syrie, soit 22 par le poste-frontière de Bab el-Haoua, 5 par celui de Bab el-Salam et 6 par celui d’Al-Ra’ee.
Les agences humanitaires indiquent que les abris, les équipements pour l’hiver et l’appui en argent liquide demeurent les priorités. Plusieurs donateurs ont déjà généreusement contribué aux efforts qui doivent d’ailleurs être intensifiés.
L’appel de 400 millions de dollars pour la Syrie est financé à hauteur de 42%, soit 167,8 millions et celui d’1 milliard pour la Türkiye, à 7,4%, soit 74,3 millions de dollars.
Cette semaine, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a fourni des appareils de radiologie à la Türkiye, dans ce qui est la première d’une série planifiée d’aide d’urgence.
Ukraine
Les agences humanitaires se disent préoccupées par le sort des civils qui sont encore dans la ville de Bakhmout, dans la région orientale de Donetsk. Les partenaires locaux ont indiqué qu’environ 4 000 civils, d’une ville qui comptait 73 000 résidents avant la guerre, sont toujours là, réfugiés dans des caves et des abris.
Compte tenu de la situation tendue en matière de sécurité, très peu d’organisations humanitaires et de volontaires sont dans la zone et la plupart des gens vivent principalement de l’aide distribuée antérieurement. L’eau, l’électricité et le chauffage ne sont plus disponibles en raison des dégâts infligées aux infrastructures civiles.
Une nouvelle fois, il faut souligner que les civils doivent être protégés, y compris leur possibilité de quitter en toute sécurité les zones de guerre pour une destination de leur choix.
Toujours dans la région de Donetsk, au cours de ces derniers jours, plusieurs civils, dont des enfants, ont été tués ou blessés des deux côtés de la ligne de front, selon les informations reçues du Gouvernement ukrainien et des autorités des zones non contrôlées par ledit Gouvernement. Les établissements scolaires et sanitaires seraient également endommagés des deux côtés de la ligne de front.
Ce mois-ci, les agences humanitaires ont organisé vers la région de Donetsk six convois interinstitutions chargés de nourriture, d’eau, d’équipement pour l’hiver et pour les abris, au profit de quelque 77 000 personnes.
Somalie
Les résultats de l’analyse du Cadre intégré de classification de la phase humanitaire et de la sécurité alimentaire (IPC) montrent une légère amélioration par rapport aux projections précédentes mais un nombre estimé à cinq millions de personnes est toujours en situation de crise ou pire, dont 90 000 personnes en situation de faim catastrophique.
L’on estime à près d’1,8 million, le nombre d’enfants en malnutrition aigüe en 2023, dont 478 000 enfants probablement en malnutrition grave.
Le nombre de personnes qui ont reçu une aide alimentaire est passé d’une moyenne de deux millions par mois, entre les mois de janvier et mars 2022, à une moyenne de 5,4 millions entre les mois d’octobre et de décembre.
Les partenaires de l’ONU mettent en garde contre le fait que la crise sous-jacente ne s’est pas améliorée et certains de ses aspects n’ont que provisoirement disparu. Quelque 6,5 millions de personnes devraient vivre une crise ou pire, une insécurité alimentaire du mois d’avril au mois de juin.
Le Plan de réponse humanitaire pour la Somalie cherche à mobiliser la somme de 2,6 milliards de dollars pour répondre aux besoins prioritaires de 7,6 millions de personnes. Des fonds additionnels sont attendus de toute urgence pour maintenir la réponse au-delà du mois de mars.
Corne de l’Afrique
Le HCR indique que la Corne de l’Afrique entre dans sa sixième saison des pluies consécutive sans pluie et le nombre de déplacés continue d’augmenter. Des millions de personnes de Somalie, d’Éthiopie et du Kenya essayent de survivre dans la rareté de l’eau, la faim, l’insécurité et les conflits. Sans espoir de voir, dans un proche avenir, la fin de l’une des plus longues et des plus graves sécheresses de l’histoire de la région, le HCR demande la somme de 137 millions de dollars pour fournir une aide vitale à 3,3 millions de réfugiés, de déplacés et des communautés d’accueil.
Selon le HCR, plus de 1,7 million de déplacés en Éthiopie et en Somalie ont fui la sécheresse, et la plupart d’entre eux, l’année dernière. Plus de 180 000 réfugiés de Somalie et du Soudan du Sud ont fui vers les zones touchées par la sécheresse au Kenya et en Éthiopie.
Ces dernières semaines, près de 100 000 personnes sont arrivées à Doolo, dans une zone isolée de la région éthiopienne de Somalie, elle-même frappée par la sécheresse. Les gens fuient le conflit dans la zone somalienne de Laascaanood. Rien qu’en Somalie, plus de 287 000 personnes ont, depuis le début de l’année, fui le conflit et la sécheresse.
Iraq
Le Bureau de la coordination de l’aide humanitaire (OCHA) a lancé le Bilan de la transition humanitaire pour analyser les besoins résiduels critiques dans le pays. Le Bilan devrait aider les donateurs et les agences à hiérarchiser leur appui en 2023.
Le Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire, M. Ghulam Mohammed Isaczai, indique que la baisse sensible du nombre des gens dans le besoin, le retour d’environ cinq millions de déplacés chez eux et la faculté du Gouvernement à générer davantage de revenus et à répondre aux besoins des citoyens, ont naturellement créé des conditions favorables pour cette transition.