9272e séance - matin
CS/15215

Conseil de sécurité: le séisme dévastateur du 6 février n’a fait qu’aggraver la situation humanitaire en Syrie, s’alarment deux hauts fonctionnaires de l’ONU

Au lendemain du séisme dévastateur du 6 février dernier, la priorité immédiate pour les Syriens est à la réponse humanitaire d’urgence, ont affirmé, ce matin devant le Conseil de sécurité, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, M. Geir O. Pedersen, et le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. Martin Griffiths. 

Cette séance sur les aspects politiques et humanitaires du dossier syrien était la première depuis le tremblement de terre qui a touché de plein fouet la Syrie et la Türkiye.  Le bilan provisoire est de plus de 50 000 morts, dont environ 6 000 en Syrie, sans compter les nombreux blessés, les dizaines de milliers de disparus et les centaines de milliers de sans-abri, a précisé M. Griffiths.  Une « immense tragédie » qui vient aggraver les souffrances d’un peuple déjà en proie à 12 années de conflit armé: avant même cette catastrophe, environ 15,3 millions de personnes, soit 70% des Syriens, avaient besoin d’une aide humanitaire, a déploré M. Griffiths, qui est aussi le Coordonnateur de secours d’urgence de l’ONU. 

Dans un tel contexte, les mesures d’urgence seront insuffisantes et doivent être supplées par un effort humanitaire soutenu, une coordination étroite et un soutien généreux, a tranché M. Griffiths.  Alors que l’appel éclair lancé en faveur de la Syrie exige 397,6 millions de dollars pour répondre aux besoins les plus vitaux au cours des trois prochains mois, la prochaine conférence des donateurs à Bruxelles sera un test pour l’engagement des bailleurs de fonds.  D’autant que le plan de réponse humanitaire 2023 pour la Syrie devra être financé à hauteur de 4,8 milliards de dollars pour répondre aux besoins antérieurs au séisme, soit le « plus vaste appel humanitaire » consolidé jamais lancé. 

Si le Secrétaire général adjoint a salué l’accord du Gouvernement syrien pour rouvrir pendant trois mois les points de passage frontaliers de Bab el-Salam et d’Al-Ra’ee pour permettre le passage de l’aide humanitaire dans le nord-ouest de la Syrie, l’Envoyé spécial a cependant relayé la frustration des habitants de cette région devant l’incapacité de la communauté internationale à prêter assistance au lendemain de la catastrophe.  La Directrice des interventions de Save the Children, Mme Rasha Muhrez, qui représentait la société civile, a confirmé que l’aide n’est tout simplement pas arrivée au niveau et à la vitesse exigés par les circonstances. 

La réalité tragique, a reconnu M. Pedersen, c’est qu’une réponse efficace a été partiellement entravée par des défis directement liés aux problèmes irrésolus du conflit syrien.  Le haut fonctionnaire s’est cependant réjoui d’une chose, à savoir que les mesures prises à la suite du tremblement de terre et de ses répliques ont adressé un message clair, à savoir qu’il est possible d’agir et de coopérer s’agissant de la Syrie.

Des membres du Conseil ont ainsi rappelé qu’ils sont intervenus, comme le Royaume-Uni, qui a indiqué avoir promis de contribuer à l’effort de secours à hauteur de 30 millions de dollars.  Le Japon a, de son côté, fourni une aide d’urgence de 27 millions, tandis que les Émirats arabes unis ont annoncé avoir mis en place un pont aérien d’une centaine de vols pour acheminer dans la région des articles de première nécessité, ainsi qu’un autre spécifiquement vers la Syrie à partir de Dubaï pour les vols opérés par les Nations Unies et leurs organisations partenaires.  La Suisse qui s’exprimait également au nom du Brésil, a exhorté les parties à faciliter davantage un accès humanitaire rapide, sûr, sans entrave et durable dans toutes les régions du pays, demandant que les conséquences du séisme ne soient pas politisées.  De même le groupe des A3 –formé du Ghana, du Gabon et du Mozambique– a appelé toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à instaurer un cessez-le-feu immédiat.

À l’instar de plusieurs membres du Conseil, M. Pedersen s’est toutefois inquiété des échanges de tirs d’artillerie entre les forces gouvernementales syriennes, les forces démocratiques syriennes, l’opposition armée ou l’Organisation de libération du Levant (HTS).  Il a aussi fait état de frappes de drones turcs, d’une frappe aérienne au centre de Damas attribuée à Israël, d’assassinats dans le sud-ouest de la Syrie, et d’attaques attribuées à Daech dans le désert. 

Pour la Chine, les sanctions imposées à la Syrie depuis des années ont aggravé la crise existante, réduisant presque à néant les capacités d’intervention humanitaire syriennes.  Même son de cloche pour la Russie qui a évoqué les nombreux problèmes que les sanctions occidentales ont créés et « continuent de créer » pour les Syriens.  La Syrie a fustigé les effets des sanctions unilatérales que lui ont imposées les États-Unis et l’Union européenne: selon elle, ces mesures perturbent le secteur aérien, en empêchant des compagnies internationales de vendre des médicaments et du matériel médical à la Syrie, en provoquant des pénuries de carburant, en donnant lieu à la saisie illégale de gisements de pétrole et de gaz, et en barrant l’importation d’équipements nécessaires à l’approvisionnement en eau potable et à l’assainissement, mais aussi d’engins de construction lourds.   

Les États-Unis ont rétorqué que les sanctions visent des entités et des individus qui brutalisent les Syriens depuis des années, bombardent des zones peuplées, et ont utilisé des armes chimiques contre des civils innocents.  Le 23 février dernier, les États membres de l’UE ont d’ailleurs adopté une exemption humanitaire temporaire pour une durée de 6 mois, a fait valoir la France, qui a précisé qu’elle ne signifiait aucunement que les sanctions empêchent l’aide humanitaire d’atteindre les populations et de répondre à leurs besoins.

Selon la Türkiye, le séisme, qui a très lourdement touché sa propre population, a mis en lumière la nature interdépendante des problèmes syriens.  La délégation a souligné que le retour des réfugiés fait partie du règlement de la crise tout comme l’élimination des groupes terroristes, tels que le YPG/PKK et Daech.  Selon l’Envoyé spécial, la résolution des questions politiques en suspens exigera réalisme et franchise aussi bien du Gouvernement syrien que de l’opposition syrienne, et de toutes les autres parties concernées. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT - S/2023/127

Déclarations

L’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Syrie, M. GEIR O. PEDERSEN, a indiqué que les tremblements de terre qui ont récemment frappé la Türkiye et la Syrie ont causé des souffrances indescriptibles pour des millions de personnes.  Les Syriens touchés -dans les deux pays- étaient déjà empêtrés dans l’une des plus graves crises humanitaires de ce siècle, après 12 années impitoyables de conflit.  De plus, les tremblements de terre ont frappé lorsque leurs besoins étaient les plus élevés, lorsque les services étaient les plus rares, lorsque l’économie était au plus bas et les infrastructures déjà fortement endommagées.  Selon l’Envoyé spécial, la priorité immédiate est la réponse humanitaire d’urgence au tremblement de terre en faveur des Syriens, où qu’ils se trouvent.  À l’appui de l’impératif humanitaire, j’ai exhorté à dépolitiser la réponse humanitaire, a-t-il dit.  Cela signifie faciliter l’accès.  Il a expliqué que ce n’est pas le moment de faire de la politique avec la question des passages à travers les frontières ou les lignes de front.  De même, cela signifie aussi des ressources; et c’est le moment pour tout le monde de donner rapidement et généreusement en Syrie et éliminer tous les obstacles pour que l’aide parvienne aux Syriens dans toutes les zones touchées.  Dans la même lignée, cela signifie garantir le calme, car ce n’est pas le moment de se lancer dans une action militaire ou des violences. 

M. Pedersen a indiqué que les Syriens dans le nord-ouest, en particulier dans les régions contrôlées par le Gouvernement, ont exprimé de fortes frustrations devant l’incapacité de la communauté internationale à fournir une assistance urgente dans les jours qui ont suivi les tremblements de terre.  La réalité tragique, a-t-il expliqué, est qu’une réponse efficace a été entravée en partie par des défis qui se rapportent directement aux problèmes non résolus au cœur du conflit.  Il s’est néanmoins réjoui de constater que les tremblements de terre ont également révélé une autre réalité.  En effet, nous voyons qu’il est possible d’œuvrer au bien commun.  Nonobstant les défis et les échecs des premiers jours, les mesures prises en réponse aux tremblements de terre -tous temporaires, humanitaires, mais tous importants- ont adressé un message clair: il est possible de faire des choses positives et de coopérer sur la Syrie.  Il a ainsi salué le fait que des Syriens eux-mêmes se sont organisés pour apporter de l’aide.  Le haut fonctionnaire s’est dit touché par leur volonté de mettre la politique de côté.  Il a souligné le fait que les Syriennes ont été à l’avant-garde de ces efforts, même si, malheureusement, des rapports font état de femmes violées, battues et harcelées. 

L’Envoyé spécial a également salué la récente introduction d’exemptions dans plusieurs régimes de sanctions unilatérales en raison des tremblements de terre, notamment par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne, ainsi que des efforts pour s’assurer que leurs sanctions n’interfèrent pas avec la réponse humanitaire.  Il a ensuite salué la décision du Gouvernement syrien d’ouvrir les deux points de passage avec la Türkiye, à Bab el-Haoua et Al-Ra’ee, dans le nord-ouest de la Syrie.  M. Pedersen s’est également félicité de l’accord général obtenu en faveur d’opérations transversales dans le nord-ouest de la Syrie jusqu’en juillet, ainsi que d’autres mesures pour réduire les formalités administratives pour les acteurs humanitaires et faciliter les transactions par rapport à la réponse au tremblement de terre.  M. Pedersen a noté que le tremblement de terre a laissé entrevoir que le calme actuel peut être maintenu grâce à une volonté politique.  Il a tout de même évoqué des informations concernant des échanges de tirs d’artillerie entre les zones sous contrôle du Gouvernement syrien, les forces démocratiques syriennes, l’opposition armée ou celle sous le contrôle de Hay’at Tahrir el-Cham.  Il a aussi signalé des frappes de drones turcs, une frappe aérienne au centre de Damas attribuée à Israël, des assassinats dans le sud-ouest de la Syrie, et des attaques terribles attribuées à Daech dans le désert. 

Alors que nous passons de l’intervention d’urgence au relèvement après le tremblement de terre, les défis politiques non résolus poseront des obstacles plus importants.  La Syrie est en effet l’un des paysages politiques et opérationnels les plus complexes de la planète: un territoire divisé en plusieurs zones contrôlée par différentes parties; un gouvernement sous sanctions de la part de donateurs clefs; des autorités de facto par ailleurs; plusieurs groupes terroristes répertoriés; cinq armées étrangères; des déplacements de population massifs; des violations et abus systémiques des droits humains; des institutions dégradées, corrompues ou absentes; des infrastructures détruites; une économie en lambeaux; un trafic de stupéfiants en plein essor; et des besoins de plus en plus pressants.  Et cela nécessitera de naviguer dans ces complexités dans un contexte où la communauté internationale est elle-même divisée, a noté le haut fonctionnaire. 

Selon l’Envoyé spécial, la situation aujourd’hui est sans précédent et appelle à un leadership, à des idées audacieuses et à un esprit coopératif.  De ce fait, a-t-il relevé, la voie politique à suivre exigera une conversation sérieuse entre les principales parties prenantes pour avancer sur certaines des questions politiques non résolues du conflit.  Et cela nécessitera moins de posture, moins de rhétorique et plus de pragmatisme.  Cela nécessitera, a-t-il dit, du réalisme et la franchise du Gouvernement syrien et de l’opposition syrienne, et de tous les acteurs extérieurs clefs. 

L’Envoyé spécial a indiqué que les tremblements de terre ont exposé et aggravé bon nombre des questions clefs liées à la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité sur les questions de gouvernance; de souveraineté; d’intégrité territoriale; le cessez-le-feu national; la construction d’un environnement sûr; le fichier des détenus, disparus et manquants; le retour sûr, digne et volontaire des réfugiés et des déplacés; et enfin, la reconstruction et la réhabilitation postconflit dont l’ampleur s’est aggravée avec les tremblements de terre.  M. Pedersen a appelé la communauté internationale à travailler ensemble pour soutenir la réponse d’urgence au tremblement de terre et à assurer un engagement coordonné pour tracer une voie politique à suivre. 

M. MARTIN GRIFFITHS, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours durgence, a rappelé que trois semaines se sont écoulées depuis que les tremblements de terre ont frappé la Türkiye et la Syrie, faisant au moins 50 000 morts, dont environ 6 000 en Syrie, sans compter les nombreux blessés, les dizaines de milliers de disparus et les centaines de milliers de sans-abri.  Alors que la zone la plus touchée a de nouveau été secouée par de fortes répliques hier, il a fait observer que cette « immense tragédie » vient aggraver les souffrances d’un pays déjà en proie à 12 années de conflit armé.  Avant même cette catastrophe, quelque 15,3 millions de personnes, soit 70% de la population du pays, avaient besoin d’une aide humanitaire, a-t-il souligné, avant d’estimer à 5 millions le nombre de personnes qui, au milieu de l’hiver, ont aujourd’hui besoin d’un abri de base et d’une assistance non alimentaire en Syrie.  Indiquant que la phase de recherche et de sauvetage touche à sa fin, il a salué les efforts héroïques déployés pour aider les victimes prises sous les décombres.  Malgré les efforts internationaux, « le plus grand héroïsme, ce sont les Syriens qui ont sauvé les Syriens » et, tragiquement, de nombreux premiers intervenants ont eux-mêmes été victimes, a ajouté M. Griffiths. 

Depuis le 9 février, a poursuivi le haut fonctionnaire, l’ONU a envoyé plus de 423 camions dans le nord-ouest de la Syrie, transportant de la nourriture essentielle, des abris, des kits sanitaires, du matériel et des fournitures médicales pour au moins un million de femmes, d’hommes et d’enfants.  Précisant que de nombreuses autres livraisons sont prévues dans les semaines à venir, il a salué l’accord du Gouvernement syrien d’ouvrir les points de passage frontaliers de Bab el-Salam et d’Al-Ra’ee pour que l’ONU puisse fournir une aide humanitaire dans le nord-ouest.  Au cours des deux dernières semaines, ces passages frontaliers ont permis à l’Organisation et à ses partenaires humanitaires d’accéder plus rapidement et plus efficacement aux nécessiteux, a-t-il affirmé, assurant que ces deux points de passage faciliteront également une nouvelle intensification des opérations humanitaires en cours via Bab el-Haoua, point de passage autorisé par le Conseil de sécurité.  M. Griffiths a également salué les approbations accélérées de visas par le Gouvernement syrien, indiquant que ces nouvelles procédures ont permis aux agences des Nations Unies, aux ONG et à d’autres acteurs humanitaires d’envoyer du personnel spécialisé pour soutenir les opérations à Damas et dans les zones touchées.  Faisant état d’une aide aux personnes vivant dans des abris collectifs et aux communautés d’accueil surpeuplées, avec un accent particulièrement mis sur la réponse à la violence sexiste et à d’autres risques, il a dit avoir débloqué 40 millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence des Nations Unies pour soutenir les opérations de secours.  Il a ajouté que l’OCHA utilise aussi le Fonds humanitaire syrien et le Fonds humanitaire transfrontalier syrien pour aider ses partenaires à étendre leurs opérations. 

Dans ce contexte, la réponse au séisme a eu pour effet de retarder les efforts visant à relancer les missions vitales à travers les lignes de front vers le nord-ouest de la Syrie, a constaté M. Griffiths.  Nous avons besoin que toutes les parties facilitent un accès rapide et sans entrave aux secours et au personnel humanitaires, conformément aux exigences du droit international humanitaire, a-t-il plaidé, avant d’affirmer que l’objectif de l’ONU est que ces convois reprennent dans les semaines à venir.  Reste que la demande croissante, la rareté des articles essentiels et la hausse des prix mettent à rude épreuve nos chaînes d’approvisionnement, a alerté le Secrétaire général adjoint, faisant également état de difficultés d’approvisionnement pour les opérations transfrontalières.  Alors que les infrastructures essentielles sont gravement endommagées, nous devons importer des machines pour nettoyer les décombres et avons besoin d’équipements pour les hôpitaux de fortune et d’outils pour rétablir l’accès à l’eau potable, a-t-il ajouté, avant de relever que l’ONU s’efforce de surmonter les obstacles involontaires générés par les sanctions et les lois antiterroristes.  Tout en se félicitant des récentes clarifications concernant les exceptions humanitaires aux sanctions et des engagements visant à accélérer la délivrance de licences d’exportation, il a jugé qu’une implication soutenue reste essentielle, notamment pour encourager les secteurs privé et bancaire à travailler avec l’ONU et ses partenaires dans le cadre des exceptions disponibles. 

Si ces mesures urgentes sont nécessaires, il faut aussi un effort humanitaire soutenu, une coordination étroite et un soutien généreux, a insisté M. Griffiths, rappelant que l’appel éclair pour la Syrie demande 397,6 millions de dollars pour répondre aux besoins les plus essentiels au cours des trois prochains mois.  Selon lui, la prochaine conférence des donateurs à Bruxelles sera un moment charnière pour cette réponse, à la fois en Syrie et en Türkiye.  Dans le même temps, le plan de réponse humanitaire 2023 pour la Syrie nécessitera 4,8 milliards de dollars pour répondre aux besoins préexistants, a-t-il ajouté, estimant que les membres du Conseil peuvent contribuer à faire de ce « plus grand appel humanitaire au monde » une réalité.

Mme RASHA MUHREZ, Directrice des interventions de Save the Children, a raconté l’histoire de Maya qui a passé la nuit du tremblement de terre chez son amie Tala, toutes les deux en première année à l’Université.  Lorsque le sol a tremblé cette nuit-là, il ne leur a fallu que quelques secondes pour être ensevelies sous les décombres.  Après 10 heures passées sous les gravats, les poumons de Maya l’ont lâchée, elle s’est étouffée.  Quand elle a finalement été retirée, son corps était encore chaud.  Elle venait de mourir.  Les secours étaient arrivés avec quelques minutes de retard.  Maya est décédée avec sa meilleure amie et cousine Tala, son oncle et sa tante.  Samedi dernier, elle aurait dû célébrer son dix-neuvième anniversaire.  Maya et Tala étaient mes cousines, a révélé l’oratrice. 

Les Syriens ont appelé à l’aide la communauté internationale mais celle-ci n’est tout simplement pas arrivée au niveau et à la vitesse requis.  Ils étaient complètement seuls durant les premières heures du séisme et quand une grande partie du monde leur a tourné le dos, ils se sont soutenus et ont sauvé ce qui pouvait l’être.  Aujourd’hui, ce sont les secouristes locaux qui nettoient les décombres.  Des organisations locales fournissent aux enfants et à leurs familles des abris, des couvertures et des matelas, des vêtements chauds et de la nourriture.  Les gens utilisent des camionnettes pour transporter l’aide et les articles essentiels aux familles dans le besoin alors qu’ils ont perdu eux-mêmes leurs propres maisons et leurs proches.  Ils sont également aux prises avec les conséquences émotionnelles du tremblement de terre.  L’intervenante a rendu hommage aux communautés syriennes, aux travailleurs humanitaires et à ses amis qui ne les ont pas abandonnés. 

Cependant, la résilience a ses limites, a averti la Directrice de Save the Children: celle de Maya et des Syriens ne se traduira pas par un avenir plus digne et plus sûr sans changement.  Elle a demandé au Conseil une nouvelle approche pour éviter d’urgence les impacts secondaires du tremblement de terre alors que les enfants dans le nord de la Syrie sont exposés à la violence et à l’exploitation.  Beaucoup de familles disent que leurs enfants font des cauchemars et craignent qu’il y ait un autre séisme.  Les enfants et leurs familles auront besoin d’un soutien psychosocial continu pour les aider à se remettre de leurs cicatrices mentales.  Ils ne doivent pas être laissés seuls face à ces défis.  Ils ont besoin de notre soutien, a plaidé l’oratrice, en réclamant un accès humanitaire à toutes les personnes touchées. 

Saluant l’ouverture de deux points de passage frontaliers supplémentaires et l’assouplissement des mesures administratives pour l’aide humanitaire mises en place par le Gouvernement syrien, la Directrice a demandé des moyens financiers pour que les organisations humanitaires puissent sauver des vies et aider les gens à se relever.  La Syrie ne doit pas devenir dépendante de l’aide, a-t-elle ajouté.  Il faut mettre la politique de côté et repenser à une nouvelle approche.  Le temps du relèvement a sonné.  Il faut soutenir les organisations locales et la société civile pour qu’elles changent la livraison de l’aide aux populations dans le besoin.  Les écoles devront être réhabilitées et les hôpitaux adaptés à leurs besoins. 

Les enfants ont besoin de maisons sûres pour vivre, non de tentes.  Leurs parents ont besoin d’emplois qui leur rapportent un salaire décent et leur permettent de subvenir aux besoins de leurs familles.  Sans un changement d’approche, même pour reconstruire ce qui a été perdu, les Syriens ont besoin d’une nouvelle vie.  Il faut de nouvelles approches créatives pour relever l’ampleur des défis.  Les Syriens sont résilients.  Soutenons cette résilience pour les aider à atteindre un avenir meilleur, a exhorté l’intervenante en conclusion. 

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a rappelé que les autorités syriennes ont ouvert deux points de passage frontaliers avec la Türkiye à la suite des tremblements de terre.  Il a dénoncé les entraves à l’assistance humanitaire posées par les actions du groupe terroriste Hay’at Tahrir el-Cham, relevant que l’aide qui passe par les zones sous contrôle du Gouvernement syrien parvient sans obstacle aux destinataires.  Outre la fourniture d’une assistance urgente à la population de la Syrie, il a appelé la communauté internationale à œuvrer à la restauration des zones détruites.  Cela nécessitera un soutien impartial de toute la communauté internationale, a-t-il indiqué.  Il a constaté que depuis 2017, la communauté des donateurs n’a pas été à la hauteur des besoins en Syrie.  Face à ce constat, le délégué a dénoncé « le cynisme de certains membres du Conseil de sécurité » qui reprochent à la Russie de ne rien faire pour la Syrie, parce que le pays n’agit pas à travers le prisme des mécanismes onusiens.  Pourtant, a-t-il dit, la Russie a fourni des informations sur l’aide qu’elle apporte.  Nous ne voulons pas agir par le biais de l’ONU parce que malgré toutes nos demandes, ses procédures ne sont pas transparentes, a-t-il objecté, en évoquant l’absence de données sur les projets mis en œuvre.  De plus, le peuple syrien sait lui-même qui l’aide et à quel degré, a-t-il expliqué. 

Le représentant a évoqué les nombreux problèmes que les sanctions occidentales ont créés et continuent de créer pour le peuple syrien.  Dans le contexte actuel, il a jugé pertinent de remettre sur la table la question de leur suppression, à la lumière d’un rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), qui laisse entrevoir les conséquences de ces sanctions sur la situation au lendemain des tremblements de terre en Syrie.  Il a dit attendre également le rapport de l’équipe de pays des Nations Unies en Syrie sur l’impact des sanctions, document qui était du reste attendu en janvier dernier, a fait remarquer le délégué, qui s’est plaint que les sanctions américaines empêchent les engrais russes de parvenir à la Syrie, car bloqués dans des ports de l’Union européenne. 

Sur le plan sécuritaire, le délégué russe a dénoncé la présence militaire étrangère illégale en Syrie et la présence de foyers terroristes.  Il a aussi dénoncé les actes d’Israël qui, le 19 février dernier, a bombardé Damas, l’un de ses missiles ayant fait 5 morts et 15 blessés dans un bâtiment résidentiel.  Il a appelé Israël à mette fin à ces actes de provocation qui pourraient avoir des conséquences dangereuses pour toute la région.  Il a souligné que pour assurer la stabilisation et la sécurité en Syrie et au-delà, il sera nécessaire de rétablir son intégrité territoriale et sa souveraineté, ainsi que le contrôle de Damas sur l’ensemble du territoire national.  Il a dit privilégier un règlement politique mené et dirigé par les Syriens eux-mêmes, avec le soutien de l’ONU, sans intervention externe et dans le respect des principes de souveraineté, d’indépendance et d’intégrité territoriale de la Syrie. 

M. ROBERT A. WOOD (États-Unis) a exprimé sa solidarité avec les victimes du tremblement de terre en Syrie, indiquant que son pays a annoncé l’envoi d’une aide d’un montant de 185 millions de dollars pour leur prêter assistance.  Le représentant s’est félicité de l’ouverture de deux points de passage pour permettre l’acheminement de l’aide dans le nord-ouest de la Syrie et a applaudi la participation de groupes de la société civile aux opérations.  Il a cependant rappelé que la crise humanitaire en Syrie ne date pas d’il y a trois semaines.  La nécessité d’un acheminement transfrontalier de l’aide est claire depuis longtemps et le restera, a-t-il souligné, appelant les membres du Conseil de sécurité à veiller à ce que l’aide arrive à ceux qui en ont besoin.  Pour ce faire, il faut que l’aide transfrontalière se poursuive sans entrave, a-t-il insisté, avant de préciser que les États-Unis appuient la distribution d’aide par toutes les voies possibles, y compris à travers les lignes de front.  Le délégué a ainsi déclaré soutenir le plan de l’OCHA en faveur d’opérations à travers les lignes vers le nord-ouest et a appelé les autorités syriennes à permettre aussi l’acheminement d’une aide transfrontalière. 

Déplorant les informations selon lesquelles cette aide est détournée, bloquée ou se retrouve aux mains du Gouvernement syrien, le représentant a exhorté toutes les parties à s’abstenir de tel agissements.  Il s’est également déclaré préoccupé par les rapports faisant état de nouveaux bombardements dans le nord-ouest de la Syrie, enjoignant le « régime syrien » à coopérer plutôt avec l’Envoyé spécial pour trouver une solution politique au conflit, conformément à la résolution 2254 (2015).  Constatant que la crise humanitaire est d’autant plus dévastatrice que le conflit syrien en est à sa douzième année, il a estimé que le Conseil de sécurité peut faire davantage pour appuyer le processus politique, et ce, bien que les travaux de la Commission constitutionnelle restent bloqués en raison des exigences syriennes.  Selon lui, la résolution 2254 est la feuille de route convenue pour régler le conflit et le Gouvernement syrien ferait mieux de s’y conformer, au lieu d’utiliser le tremblement de terre pour détourner l’attention du processus politique. 

Pour finir, le représentant est revenu sur les commentaires de « certains », selon lesquels les sanctions imposées à la Syrie entraveraient la fourniture de l’aide.  N’oublions pas que ces sanctions visent des entités et des individus qui brutalisent les Syriens depuis des années, qui bombardent des zones peuplées, qui ont utilisé des armes chimiques et qui ciblent ceux qui ne devraient pas l’être, a-t-il fait observer.  S’adressant aux organisations travaillant sur le terrain, il a assuré que les États-Unis ne ciblent pas les opérations humanitaires mais, au contraire, fournissent de l’aide et accordent des licences.  Nous sommes prêts à aider les organisations si elles perçoivent des obstacles à l’acheminement de l’aide, a-t-il ajouté, avant de répondre à son homologue russe au sujet du prétendu blocage des engrais russes.  Ce n’est pas à cause des États-Unis que la Russie accuse un retard dans la fourniture de son engrais à la Syrie, a-t-il affirmé, ajoutant qu’elle peut surmonter ce problème en travaillant avec l’ONU et ses partenaires.

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a partagé le témoignage d’Ahmad, membre d’une organisation de la société civile active dans la province d’Alep pour illustrer la situation tragique où, « en quelques instants, tout le monde est devenu une victime.  Les civils, les travailleurs humanitaires et mêmes les policiers de la défense civile.  Tout le monde est victime de ce séisme dévastateur.  Quatre-vingts secondes ont suffi pour changer la vie là-bas »Pour ces Syriennes et Syriens, ces 80 secondes se sont ajoutées à 12 années d’un conflit qui a fragilisé le socle politique et social de leur pays.  La Suisse, a indiqué la représentante, souhaite également amplifier l’appel de l’Envoyé spécial à un cessez-le-feu au niveau national. 

D’Alep à Soueïda, de Deïr el-Zor à Homs, les frappes aériennes, attaques indiscriminées et affrontements armés mettent en danger les civils dans l’ensemble du pays et constituent de sérieux freins à l’instauration d’une paix durable, a dénoncé la déléguée.  Elle a appelé les parties au conflit à respecter leurs obligations de droit international humanitaire et de droits humains et à protéger les civils et le personnel humanitaire.  Elle a aussi appelé à faire toute la lumière sur le sort des personnes détenues et disparues, leurs proches comptant parmi les 15,3 millions de Syriennes et de Syriens qui dépendent de l’aide humanitaire.  Leur accorder le droit de savoir, c’est ouvrir la porte à une solution politique, qui demeure la seule issue possible au conflit, a terminé l’oratrice.

La représentante de la Suisse, qui s’exprimait également au nom du Brésil, en tant que co-porte-plume sur les questions humanitaires en Syrie, a déclaré que trois semaines après le tremblement de terre et ses répliques, les besoins humanitaires dans ce pays étaient plus importants que jamais.  L’aide doit parvenir aux personnes touchés, a souligné la représentante, en espérant que le nombre de convois humanitaires augmentera dans un avenir proche.  Les conditions nécessaires à un acheminement rapide et sans entrave doivent être assurées et maintenues et l’aide continuer d’être distribuée en toute sécurité sur le terrain, a-t-elle ajouté.  La déléguée a donc exhorté les parties à autoriser et à faciliter davantage un accès humanitaire rapide, sûr, sans entrave et durable dans toutes les régions de la Syrie, demandant que les conséquences du séisme ne soient pas politisées. 

S’exprimant au nom des A3 (Gabon, Ghana et Mozambique), M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a rappelé que la population syrienne, épuisée par des années de conflit et les conséquences du récent tremblement de terre, a besoin d’aide.  Aussi a-t-il appelé à une forte mobilisation de la communauté internationale en faveur de l’appel éclair de près de 400 millions de dollars lancé par le Secrétaire général au lendemain du séisme dévastateur qui a frappé la Syrie et la Türkiye le 6 février.  L’accès étant la pierre angulaire de l’aide humanitaire d’urgence, le représentant s’est donc félicité de la décision du Gouvernement syrien d’autoriser l’ouverture des deux nouveaux points de passage de Bab el-Salam et Al-Ra’ee pour une période de trois mois, outre celui de Bab el-Haoua. 

Préoccupé par la poursuite des hostilités dans le nord de la Syrie, les A3 appellent toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à instaurer un cessez-le-feu immédiat afin de faciliter l’acheminement de l’aide aux victimes, a poursuivi le représentant.  Sur le plan politique, il a souhaité que la neuvième session de la Commission constitutionnelle, facilitée par les Nations Unies, puisse se tenir à Genève dans les meilleurs délais et qu’elle permette de relever les défis auxquels la Commission est confrontée.  M. Biang a enfin pris note de l’introduction récente d’exemptions permanentes consécutives aux tremblements de terre dans plusieurs régimes de sanctions unilatérales: les A3, a-t-il ajouté, appellent à la levée des sanctions par tous les pays concernés afin de ne pas entraver les opérations de secours au profit de la population syrienne dans le besoin.

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a constaté que la situation humanitaire en Syrie reste désastreuse, les tremblements de terre exacerbant les crises déjà existantes dans le pays.  Alors que l’ampleur des besoins est incommensurable, avec des niveaux record de pauvreté et d’insécurité alimentaire, une épidémie de choléra et des conditions hivernales difficiles, il a salué l’accord trouvé entre le Président Assad et l’ONU pour ouvrir deux points de passage frontaliers supplémentaires vers le nord-ouest du pays pour une période initiale de trois mois.  Pour le représentant, toutes les modalités, transfrontalières et au travers des lignes de front, doivent être utilisées pour répondre de manière adéquate aux vastes besoins humanitaires.  Il a indiqué à cet égard que le Japon a décidé de fournir une aide d’urgence de 27 millions de dollars pour les dommages causés par les séismes en Syrie et en Türkiye, en plus des secours d’urgence déjà livrés. 

Le délégué a ensuite prévenu que la crise humanitaire ne pourra être résolue sans un règlement politique du conflit.  Saluant les efforts inlassables de l’Envoyé spécial et de son adjointe pour que reprennent les réunions de la Commission constitutionnelle à Genève, il a jugé impératif que des progrès soient réalisés dans tous ces domaines, y compris sur le dossier des personnes détenues et disparues, pour parvenir à la fin du conflit par des moyens pacifiques et diplomatiques.  Il a donc exhorté toutes les parties, en particulier les autorités syriennes, à s’engager pleinement et à coopérer avec l’Envoyé spécial pour promouvoir un processus politique global et inclusif.  Cela reste la seule voie viable vers la paix et la stabilité pour le peuple syrien, a-t-il dit, avant d’inviter les membres du Conseil de sécurité à mettre leurs divergences de côté et à travailler de manière constructive à l’amélioration de la situation humanitaire et à la mise en œuvre d’un processus politique dirigé et facilité par les Syriens, conformément à la résolution 2254 (2015).

M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur) s’est félicité de l’ouverture de deux points de passage transfrontaliers supplémentaires vers la Syrie, qu’ont pu emprunter 368 camions avec à leur bord des médicaments, des vivres, de l’eau, des couvertures, des tentes et d’autres articles essentiels.  C’est bien la preuve selon lui de ce qui peut être accompli avec un peu de volonté politique et une préoccupation réelle à l’égard du peuple syrien.  Le représentant a ensuite rejeté l’idée que, dans un contexte marqué par le deuil et l’insécurité, des attaques armées meurtrières continuent d’être perpétrées dans le territoire syrien.  Il a par ailleurs noté avec préoccupation l’information selon laquelle se multiplient les cas de violences sexuelles dans les abris communautaires.  Aussi M. Pérez Loose a-t-il demandé l’activation des mécanismes de surveillance pertinents avec la célérité exigée par de tels actes.  Le délégué s’est en conclusion fait l’écho de l’appel urgent lancé par le Secrétaire général pour un montant de 397 millions de dollars afin de répondre aux besoins humanitaires de la population syrienne pour les trois premiers mois, se disant convaincu que ce chiffre augmentera au fur et à mesure que débutera la phase de réinstallation des personnes déplacées et de reconstruction des infrastructures stratégiques détruites par les tremblements de terre.

M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a souhaité que la réponse humanitaire internationale se fasse dans l’urgence et qu’elle puisse atteindre toutes les personnes touchées.  Il a salué la décision du Gouvernement syrien d’ouvrir deux postes frontières supplémentaires pendant une période de trois mois, en réponse aux besoins urgents suscités par les tremblements de terre.  Outre des fonds pour les deux pays affectés, les Émirats arabes unis, a indiqué le représentant, ont mis en place un pont aérien d’une centaine de vols pour acheminer dans la région des articles de première nécessité, ainsi qu’un autre spécifiquement vers la Syrie à partir de Dubaï pour les vols opérés par les Nations Unies et les organisations partenaires.  Le délégué a indiqué que les équipements lourds sont un des besoins les plus urgents pour réparer les infrastructures et reconstruire.  Il a dénoncé le fait que des groupes terroristes aient entravé le passage de l’aide humanitaire par les lignes de front, essayant ainsi d’obtenir des gains aux dépens du peuple syrien.  Nous sommes également préoccupés par la multiplication des enlèvements et des assassinats commis par Daech au cours de ces dernières semaines, a ajouté le représentant.

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) a salué les efforts inlassables de MM. Griffiths et Pedersen pour alléger les souffrances du peuple syrien après plus d’une décennie de conflit et, maintenant, face aux conséquences tragiques des tremblements de terre.  Indiquant que, la semaine dernière, le Gouvernement brésilien a annoncé un don de purificateurs d’eau et de sept tonnes d’aliments nutritifs déshydratés au Gouvernement syrien, il s’est dit inquiet pour les enfants qui, partout en Syrie, continuent de subir de terribles traumatismes alors qu’ils devraient être épargnés.  Il a jugé particulièrement préoccupante la situation des enfants dans les camps, notamment celui de Hol, avant de saluer les efforts de rapatriement en cours.  De l’avis du représentant, les souffrances humaines supplémentaires causées par les séismes soulignent la nécessité d’une solution politique du conflit.  Réaffirmant que seul un processus politique dirigé par les Syriens et facilité par les Nations Unies, dans le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la Syrie, peut offrir une solution durable, il a estimé qu’un cessez-le-feu global est urgent et a appelé toutes les parties à faire preuve d’un maximum de retenue. 

Après avoir condamné toutes les activités terroristes et les attaques récentes des forces étrangères, le représentant a fait valoir que la résolution 2254 (2015) fournit une feuille de route pour restaurer l’unité et la souveraineté de la Syrie.  Or, depuis plusieurs mois maintenant, nous n’avons vu aucun progrès en ce qui concerne les réunions de la Commission constitutionnelle, a-t-il déploré, avant d’inviter les parties prenantes à faire montre d’une volonté politique renouvelée pour faire avancer le processus.  Saluant les efforts de l’Envoyé spécial visant à réengager les principales parties prenantes afin de trouver une issue à l’impasse actuelle, il l’a aussi félicité pour son engagement continu auprès du Conseil consultatif des femmes.  Enfin, tout en espérant que les récents gestes de solidarité internationale pourront influencer positivement le dossier politique, il a souhaité que cette coopération humanitaire ouvre la voie à de nouvelles mesures de confiance.

M. ARIAN SPASE (Albanie) a rappelé que dans moins de deux semaines, cela fera 12 ans qu’une poignée d’adolescents syriens ont été arrêtés par le régime d’Assad pour avoir tagué des graffitis favorables à la démocratie à Deraa.  En conséquence, les adolescents syriens d’aujourd’hui n’ont connu que la guerre et la brutalité et les récents tremblements de terre dévastateurs n’ont fait qu’accroître la misère et les besoins humanitaires.  Le représentant a soutenu la prolongation pour une nouvelle période de six mois du mécanisme transfrontalier pour l’acheminement de l’aide aux 4,1 millions de Syriens du nord-ouest du pays.  Il a réclamé une nouvelle résolution pour assurer la prévisibilité, la préparation, le soutien, la mobilisation efficace des ressources et la mise en œuvre des projets. 

Le poste frontière pourrait ainsi assurer un accès aussi longtemps qu’il sera nécessaire et certainement pas quand le régime en décidera.  La cause profonde de cette tragédie humaine inimaginable qu’est la Syrie aujourd’hui est politique.  Il faut répondre aux revendications et à l’aspiration du peuple syrien à la liberté et à la sécurité.  Il n’y a pas d’autre voie vers la paix.  Seule la pleine mise en œuvre de la résolution 2254 (2015) permettra d’aller de l’avant, a martelé le représentant qui a déploré l’obstruction du régime syrien et de ses partisans.  Il les appelés à renoncer à leurs prétextes absurdes et à faciliter une nouvelle convocation de la neuvième session de la Commission constitutionnelle à Genève.  Le représentant a conclu en réitérant son appui à la création d’un nouveau mécanisme pour clarifier le sort des personnes détenues et portées disparues en Syrie.

Mme ISIS MARIE DORIANE JARAUD-DARNAULT (France) a indiqué qu’après le séisme, la France a débloqué une aide de 12 millions d’euros et livré 40 tonnes de matériels d’urgence.  Elle a salué la mobilisation de M. Martin Griffiths pour obtenir l’ouverture d’autres postes frontières.  Elle a relevé que la complexité des opérations humanitaires en Syrie demeure entière en raison de la nature du régime qui détourne une part substantielle de l’aide transitant par Damas et ponctionne les fonds alloués au financement des projets humanitaires.  S’agissant des sanctions, elle a rappelé qu’elles ont été adoptées en réponse aux crimes de guerre et aux crimes contre l’humanité commis par le régime et ses affidés.  Les sanctions européennes n’ont jamais empêché l’acheminement de l’aide humanitaire en Syrie, a-t-elle argué, estimant que les montants des financements alloués par l’Union européenne et ses États membres au plan de réponse humanitaire pour la Syrie en sont la preuve.  Ainsi, en 2022, la Commission européenne a versé 770,8 millions de dollars d’aide en faveur de la Syrie.  Le 23 février dernier, les États membres de l’UE ont adopté une exemption humanitaire temporaire pour une durée de 6 mois.  Cette exemption, a expliqué la représentante, ne signifie aucunement que les sanctions empêchent l’aide humanitaire d’atteindre les populations et de répondre à leurs besoins.  Il s’agit d’adapter cet outil à l’urgence liée aux séismes et à permettre aux ONG d’agir avec plus de rapidité. 

Avant le séisme, le nombre des victimes de la guerre en Syrie était déjà sans précédent, a poursuivi la déléguée, en ajoutant que la brutalité du conflit et la répression du régime ont provoqué un des plus grands mouvements de population de ce siècle.  Par ailleurs, plus de 100 000 personnes sont portées disparues dont la plupart croupissent dans les prisons du régime.  Les Syriens demandent justice car sans justice aucune paix durable n’est possible, a-t-elle lancé, en précisant que la France poursuivra sans relâche son combat contre l’impunité: les responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité devront rendre compte de leurs actes.  La représentante a enfin rappelé qu’en l’absence d’un processus politique crédible et inclusif, la France n’a aucune raison de renoncer aux fondamentaux de sa position vis-à-vis du régime syrien.  De ce fait, la France n’entend pas se laisser prendre au piège des tentatives de Bashar Al-Assad de tirer profit d’une catastrophe qui affecte une population que son régime a martyrisée et abandonnée.

M. DAI BING (Chine) a exprimé à son tour son émoi face à la situation humanitaire en Syrie, aggravée par les récents tremblements de terre.  Il a indiqué qu’après le premier séisme, le Gouvernement chinois a mis en branle son mécanisme d’assistance et a fourni une aide importante à la Türkiye et à la Syrie.  Il a ajouté que, tandis que des équipes de secours étaient dépêchées sur les lieux de la catastrophe, la société civile chinoise s’est mobilisée pour faire des dons en nature.  La Chine va continuer à apporter son assistance pour aider Syriens et Turcs à reconstruire leur pays, a-t-il assuré, estimant également que les aides bilatérales et l’appel humanitaire des Nations Unies doivent être encouragés.  Le représentant a ensuite salué les efforts de MM. Pedersen et Griffiths, qui se sont rendus sur place pour mobiliser le soutien international.  Il s’est également félicité de la décision du Gouvernement syrien d’ouvrir deux postes frontières supplémentaires, ce qui permet à davantage de convois de se rendre dans le nord-ouest du pays.  C’est une mesure positive pour secourir les personnes touchées, a insisté le délégué, selon lequel cela montre que la Syrie fait preuve de « bonne volonté » pour coopérer avec les Nations Unies et faire en sorte que l’aide transfrontière atteigne ceux qui en ont besoin.  Hélas, la fourniture de l’aide à travers les lignes de front reste encore entravée, a-t-il déploré, appelant les parties à donner la priorité aux intérêts du peuple syrien et à lever les obstacles. 

Pour le représentant, les sanctions imposées à la Syrie depuis des années ont aggravé cette crise, réduisant presque à néant les capacités d’intervention humanitaire syriennes.  Si des assouplissements temporaires des sanctions ont été décidés cette année, cela ne fait que confirmer la gravité de la situation, a-t-il souligné, avant d’appeler à tout faire pour que les organisations humanitaires sur le terrain aient les coudées franches.  Ces mesures temporaires ne contribueront pas davantage à réparer les socles économiques de la Syrie, a constaté le délégué, pour qui il importe de lever toutes les sanctions unilatérales et « illégales » contre le pays pour « éviter une catastrophe plus grave encore ».  Dans ce contexte, le processus politique conduit et pris en mains par les Syriens est la solution idoine, a-t-il soutenu, invitant les parties au conflit à dépasser leurs divergences et à se réunir à nouveau au sein de la Commission constitutionnelle.  Se prononçant à cet égard pour la définition de critères uniformes et conformes au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité, il a aussi souligné l’importance de réprimer les forces terroristes présentes en Syrie et d’empêcher les parties de s’en faire complices.  Il a enfin condamné les frappes aériennes menées par « certains pays » contre des zones résidentielles de Damas, souhaitant que cessent les atteintes à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Syrie, ainsi que le pillage de ses ressources. 

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a annoncé que son gouvernement a agi immédiatement après le séisme, et fourni un financement supplémentaire aux premiers intervenants dans le nord-ouest de la Syrie et annonçant une aide d’urgence supplémentaire d’un montant de 30 millions de dollars à l’ONU et aux partenaires humanitaires en Syrie et en Türkyie.  Cette tragédie a mis en évidence l’importance d’un accès sans entrave et sans conditions dans le nord-ouest du pays.  Le Conseil doit continuer à surveiller de près cet accès à la lumière des préoccupations persistantes que le régime continue de détourner et de compliquer la livraison de l’aide.  Après plus d’une décennie de conflit au cours duquel le « régime d’Assad » a agi avec un mépris total pour le bien-être de son peuple, ce serait une insulte au peuple syrien de permettre à Damas d’utiliser cette dernière tragédie pour éviter d’assumer la responsabilité de ses actes, a alerté la représentante. 

Elle a rappelé que le Conseil a récemment pris connaissance de nouvelles preuves de l’utilisation criminelle par le « régime syrien » d’armes chimiques contre sa population civile à Douma en 2018.  Aujourd’hui même, des milliers de familles se retrouvent sans réponse concernant des êtres chers qui ont disparu dans les prisons d’Assad.  Pendant ce temps, le régime continue de projeter l’instabilité dans la région, notamment par la production et la contrebande de fénétylline.  Cette industrie illicite de stupéfiants, qui rapporte des dizaines de milliards de dollars, finance un régime qui vit dans le luxe sur le dos de sa population, a accusé la représentante.  Le peuple syrien a besoin d’une aide humanitaire immédiate et mérite une paix durable, inclusive et juste.  Le processus politique de l’ONU défini dans la résolution 2254 (2015) reste la seule voie viable pour y parvenir, selon la déléguée. 

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a souligné que les enfants non accompagnés ont un besoin urgent de protection et de soins appropriés pendant le processus de regroupement familial.  De même, les familles ont besoin d’un soutien psychosocial d’urgence pour les aider à se remettre de l’horreur qu’elles ont vécu.  Les femmes et les filles, a-t-elle ajouté, méritent une protection et une réponse humanitaire sensible au genre.  La déléguée a salué l’ouverture des postes frontières de Bab el-Salam et d’Al-Ra’ee.  Elle a émis le vœu que les opérations à travers les lignes de front pourront également être élargies.  Elle a tout de même insisté sur l’importance d’ouvrir des postes frontières supplémentaires, compte tenu de l’ampleur des besoins.  Elle a estimé que 12 ans de conflit et d’innombrables crimes commis par le Gouvernement syrien et les parties à ce conflit ont infligé une douleur indicible à des millions de gens.  Selon elle, même face aux dernières tragédies, nous devons rester ferme dans notre appel à des progrès sur le plan politique, en droite ligne de la résolution 2254 (2015).  Pour elle, le tremblement de terre du 6 février en Türkiye et en Syrie est une occasion de recentrer et de redoubler d’efforts pour assurer une paix juste et durable en Syrie.

M. BASSAM SABBAGH (République arabe syrienne) a tout d’abord indiqué que, alors que son pays fait face aux conséquences catastrophiques du tremblement de terre dévastateur, l’organisation terroriste Daech a mené une attaque brutale au cours de laquelle 53 citoyens ont été tués dans la ville d’al-Soukhna, dans l’est de la province de Homs.  Simultanément, Israël a mené une attaque aérienne, le 19 février, depuis le Golan occupé, tirant des missiles sur des quartiers résidentiels de Damas, a-t-il ajouté, précisant que cette attaque « préméditée » a fait 5 morts, 15 blessés, et provoqué la destruction d’habitations civiles, ainsi que des dommages matériels à des centres éducatifs et des sites historiques.  Dénonçant une violation flagrante du droit international et des principes de la Charte des Nations Unies, il a appelé le Conseil de sécurité à condamner les attaques israéliennes en prenant les mesures nécessaires pour dissuader leur auteur.  Il a également renouvelé son appel aux pays qui soutiennent Israël au sein du Conseil pour qu’ils cessent d’entraver cet organe dans l’exercice de ses responsabilités de mettre fin aux crimes commis par l’occupant israélien et les organisations terroristes, et les tiennent pour responsables. 

Le représentant a par ailleurs assuré que, plus de trois semaines après le tremblement de terre, son gouvernement continue, dans la limite de ses capacités, de déployer tous les efforts possibles pour faciliter la réponse d’urgence dans les quatre provinces touchées.  Il a ainsi indiqué que les exemptions nécessaires ont été accordées pour aider l’arrivée de l’assistance humanitaire via les trois aéroports syriens, le port maritime de Lattaquié et les points de passage frontaliers terrestres avec le Liban et la Jordanie.  Le Gouvernement syrien a accordé des facilités aux Nations Unies, aux organisations internationales opérant en Syrie et au Comité international de la Croix-Rouge, notamment en accélérant les procédures douanières et en accordant des visas, a-t-il précisé, faisant également état de la « décision souveraine » d’ouvrir deux points de passage supplémentaires pour une période de trois mois afin d’apporter une aide humanitaire dans le nord-ouest du pays.  Cette décision a contribué au passage de 368 camions transportant de l’aide humanitaire, ce qui témoigne de l’importance de l’accord conclu avec les Nations Unies, a relevé le délégué.  Il a ajouté que le Gouvernement syrien a aussi continué d’accorder les approbations nécessaires aux agences onusiennes pour fournir une aide humanitaire à travers les lignes de front, y compris dans le nord-ouest de la Syrie, pour une période de six mois et pour mener des évaluations des besoins humanitaires dans le nord-est du pays en réponse aux répercussions du tremblement de terre et des répliques.  À cet égard, le représentant a rejeté toutes les tentatives de politisation de la situation humanitaire en Syrie, que ce soit par le biais des terroristes du Front el-Nosra et de Hay’at Tahrir el-Cham en leur donnant l’ordre d’empêcher l’entrée de l’aide à travers les lignes, ou par le scepticisme diffusé par certains pays occidentaux quant à la décision du Gouvernement syrien d’acheminer l’aide par deux nouveaux points de passage. 

Remerciant tous les pays qui ont fait preuve de solidarité avec la Syrie et son peuple, le représentant a aussi exprimé sa gratitude au Secrétaire général de l’ONU pour avoir lancé un appel humanitaire urgent.  Il s’est toutefois déclaré inquiet face au faible niveau de financement du plan de réponse humanitaire en Syrie, qui n’a reçu que moins de 50% des fonds demandés, et a appelé les pays donateurs à redoubler d’efforts afin d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire à tous ceux qui en ont besoin.  Il a ensuite dénoncé les effets des sanctions unilatérales qu’imposent les États-Unis et l’Union européenne à son pays, soulignant qu’elles affectent gravement les opérations humanitaires, notamment en perturbant le secteur aérien syrien, en empêchant des entreprises internationales de vendre des médicaments et du matériel médical à la Syrie, en provoquant des pénuries de carburant, en saisissant illégalement des gisements de pétrole et de gaz, et en barrant l’importation d’équipements nécessaires à l’approvisionnement en eau potable et à l’assainissement, mais aussi d’engins de construction lourds.  De plus, les sanctions et les restrictions sur l’importation d’engrais ont causé des dommages irréparables à la capacité de production agricole de la Syrie, contribuant à une forte augmentation du coût des aliments produits localement, a-t-il dénoncé, ajoutant que les mesures unilatérales imposées aux banques syriennes ont conduit au gel ou à la rupture des relations financières avec les banques étrangères.  Répondre aux répercussions catastrophiques du tremblement de terre nécessite de donner la priorité aux questions humanitaires et non aux questions politiques, a souligné le délégué, appelant à la mise en place d’un environnement sûr et stable pour le peuple syrien, ce qui passe selon lui par le soutien aux efforts de lutte contre le terrorisme et les attaques israéliennes répétées, la fin de la présence étrangère illégale sur le territoire syrien et la levée inconditionnelle des mesures coercitives unilatérales.

M. AMIR SAEID IRAVANI (République islamique dIran) a déclaré que l’aide humanitaire en Syrie doit être renforcée et fournie de manière impartiale et non discriminatoire, sans politisation ni condition.  Le représentant a demandé à la communauté internationale de lever les sanctions unilatérales inhumaines contre ce pays.  Il faut aussi mettre un terme au pillage continu des ressources naturelles par les forces étrangères qui prive la Syrie d’une somme de 100 milliards de dollars.  Il a demandé la mise en œuvre de la résolution 2672 (2023), en mettant l’accent sur les projets de relèvement et de reconstruction des infrastructures essentielles.  Le délégué a salué la récente décision de la Syrie d’ouvrir deux nouveaux postes frontières pour faciliter l’accès humanitaire. 

Il a souligné que la solution politique à la crise syrienne doit rester un processus mené et dirigé par la Syrie et facilité par l’ONU.  Il a dit soutenir les travaux de la Commission constitutionnelle dont l’impasse actuelle peut être résolue par un engagement constructif et la bonne foi de toutes les parties concernées.  Il a dissuadé les initiatives qui ne feraient que détourner le processus politique de son objectif et qui n’apporteraient aucune valeur ajoutée.  Préoccupé par les attaques terroristes dans les zones sous occupation, le représentant a dénoncé la présence illégale des forces militaires étrangères en Syrie.  Il a condamné la dernière attaque terroriste du régime israélien contre un immeuble résidentiel dans une zone densément peuplée du centre de Damas, le 19 février dernier.  Il a exigé de la communauté internationale qu’elle oblige le régime israélien à cesser ses violations répétées de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie.  Le Conseil de sécurité doit prendre ses responsabilités et condamner les violations continues du régime israélien de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de certains États Membres, a insisté le représentant.

M. SEDAT ÖNAL (Türkiye) a évoqué les conséquences des tremblements de terre qui ont affecté la vie de millions de gens.  Il a indiqué que les routes menant aux postes frontières de Bab el-Haoua, d’Al-Ra’ee et de Bab el-Salam ont été déblayées et sont désormais totalement praticables.  Il a jugé crucial de maintenir ouverts ces postes frontières et a assuré que l’espace aérien turc est également ouvert au trafic humanitaire vers la Syrie.  Nous sommes prêts, a-t-il affirmé, à ouvrir un autre poste frontière.  Selon le délégué, le séisme a mis en lumière le caractère imbriqué des problèmes syriens.  Il a appelé à une solution politique durable, en application de la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité.  Il a souligné que le retour des réfugiés fait partie du règlement de la crise tout comme l’élimination des groupes terroristes, tels que le YPG/PKK et Daech.  Le terrorisme, a-t-il insisté, est la principale menace à la paix et à la sécurité régionales et la Türkiye va poursuivre son action contre toutes les formes de ce fléau.

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