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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 18 novembre 2022

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général/COP27

Ce matin, lors de la COP27 à Charm el-Cheikh, le Secrétaire général a rencontré séparément les États membres de l’Union européenne, les membres du Groupe des 77 et la Chine, le Vice-Président de la Commission européenne, M. Frans Timmermans, et M. Xie Zhenhua, Envoyé spécial de la Chine pour le climat.

Alors que les négociations arrivent à leur terme, le Secrétaire général a exhorté les parties à avoir une ambition maximale en matière de pertes et dommages et de réduction des émissions.

Le Secrétaire général poursuivra ses consultations intensives avec les parties au cours de la journée.

Hier, le Secrétaire général a eu une conversation téléphonique avec le Président l’Ukraine, M. Volodymyr Zelenskyy.  Ils ont discuté de l’avenir de l’Initiative céréalière de la mer Noire et des moyens d’améliorer son impact dans les pays les moins avancés.

Iran

L’ONU est profondément préoccupée par la violence croissante liée aux manifestations populaires en cours en Iran.  L’Organisation condamne tous les incidents qui ont fait des morts ou des blessés graves, y compris la fusillade dans la ville d’Izeh, le 16 novembre dernier.  Elle est également préoccupée par les condamnations à mort signalées contre cinq personnes non identifiées dans le cadre des dernières manifestations.

L’ONU souligne que les autorités iraniennes doivent respecter leurs obligations en vertu du droit international des droits humains, notamment en ce qui concerne les droits fondamentaux des femmes et les droits de réunion pacifique, la liberté d’expression et la liberté d’association.

Dans ce contexte, l’ONU réaffirme que les forces de sécurité doivent éviter tout recours disproportionné à la force contre des manifestants pacifiques et que les auteurs de violences doivent être tenus responsables.  Elle appelle également les manifestants à agir de manière pacifique.

Tous les efforts doivent être faits pour éviter une nouvelle escalade.  L’ONU exhorte les autorités à répondre aux revendications légitimes de la population et à libérer immédiatement les milliers de personnes détenues arbitrairement pour leur participation à des manifestations pacifiques.

La crise actuelle en Iran peut et doit être résolue par un dialogue pacifique.  À cet égard, l’ONU encourage tous les efforts significatifs menés de bonne foi et est prête à apporter son soutien si nécessaire.

Ukraine

Selon les organisations humanitaires à pied d’œuvre en Ukraine, les coupures de courant continuent d’affecter des millions de personnes à travers le pays, alors que les températures chutent en dessous de zéro et qu’il neige dans de nombreuses régions, y compris dans la capitale, Kiev.  Les autorités affirment que quelque 10 millions de foyers à travers l’Ukraine –ce total comprend les familles, les entreprises et les services, y compris les hôpitaux– étaient sans électricité hier soir, contre environ 2 millions hier matin.

Près de 70% des foyers de la région sud d’Odessa n’ont plus d’électricité depuis le 15 novembre.  À Kharkiv, les coupures de courant se poursuivent également, notamment dans des zones où la population est déjà confrontée à des besoins criants.  Dans la ville de Kupiansk, qui a été reprise par l’Ukraine il y a quelques mois, la plupart des habitants n’ont actuellement ni eau, ni électricité, ni chauffage.

Les organisations humanitaires constatent que les attaques à l’origine de cette grave crise énergétique font aussi des morts et des blessés, et détruisent des habitations.  Selon les partenaires de l’ONU, dans la région de Zaporijia, une frappe a touché hier un immeuble d’habitation dans une ville proche de la ligne de front, tuant de nombreux civils pendant leur sommeil.  À Dnipro, une autre frappe a blessé plus de 20 civils et détruit leurs maisons.

Les travailleurs humanitaires font tout leur possible pour apporter leur soutien.  L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) fournissent des générateurs aux hôpitaux et aux centres de déplacement.  Hier, par exemple, le HCR a envoyé deux générateurs dans l’oblast de Zaporizka pour soutenir les sites de chauffage mis en place par les autorités.

À Dnipro, une ONG nationale soutenue par l’ONU a fourni des kits d’abris d’urgence à 45 familles dont les appartements ont été endommagés lors de la frappe d’hier.  Cette ONG leur fournit également une assistance psychologique.

Pakistan

Selon les organisations humanitaires sur place, la catastrophe est loin d’être terminée au Pakistan, plus de trois mois après le début des inondations dévastatrices. 

Ces inondations ont touché 33 millions de personnes et causé des destructions dans l’économie et les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’éducation.  Plus de cinq millions de personnes restent déplacées.

L’aide en matière d’alimentation et de moyens de subsistance a atteint 4,1 millions de personnes.  De plus, 1,5 million de personnes ont reçu des kits d’abris d’urgence, des couvertures, de la literie et des ustensiles de cuisine.  Les partenaires de l’ONU ont fourni une assistance sanitaire à 1,5 million de personnes, tandis que plus de 1,7 million de personnes ont reçu de l’eau potable.

L’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène reste difficile, les inondations et les eaux stagnantes ayant entraîné une augmentation des maladies à transmission hydrique et vectorielle.  Des millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire accrue alors que les familles qui rentrent chez elles retrouvent des maisons détruites, des cultures détruites et du bétail mort.

Alors que l’hiver commence à s’installer et que la neige affecte déjà certaines régions, les personnes touchées par les inondations sont encore plus vulnérables et beaucoup ont besoin d’un abri adéquat, de nourriture et d’un soutien pour l’hivernage.

L’ONU demande des fonds supplémentaires pour maintenir la réponse qui sauve des vies.  L’appel humanitaire de 816 millions de dollars lancé par l’ONU et le Gouvernement pakistanais n’est actuellement financé qu’à 21%.

Utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées

Aujourd’hui, la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, a pris la parole au nom du Secrétaire général lors d’une cérémonie organisée à Dublin, en Irlande, pour l’adoption de la Déclaration politique sur le renforcement de la protection des civils contre les conséquences humanitaires découlant de l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées.

Elle a noté que cette déclaration politique marque une étape importante dans les efforts collectifs visant à mieux protéger les civils contre l’urbanisation croissante des conflits armés.

Mme Nakamitsu a souligné que, si nous ne pouvons pas toujours empêcher les conflits de se produire, nous pouvons prendre des mesures pour protéger les personnes prises au milieu de ces crises.  Elle a appelé le monde entier à veiller à ce que cette déclaration ne soit pas une fin en soi, mais une nouvelle étape cruciale de notre cheminement vers une paix durable.

Nigéria

Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le Coordonnateur humanitaire pour le Nigéria, M. Matthias Schmale, a déclaré que le meurtre, commis hier, d’un membre du personnel de l’organisation non gouvernementale humanitaire Médecins du Monde à Damboa, dans l’État de Borno, est à la fois profondément troublant et triste.  Au nom des Nations Unies, M. Schmale a transmis ses sincères condoléances à la famille de la travailleuse humanitaire décédée et à ses collègues.  Il a également souhaité un prompt rétablissement à un pilote travaillant avec le Service aérien d’aide humanitaire des Nations Unies (UNHAS), qui a été blessé lors d’une attaque perpétrée par un soldat apparemment renégat. 

M. Schmale a souligné que tout le personnel humanitaire travaillant dans le nord-est du Nigéria mérite le plus grand respect pour son courage et son engagement à rester et à fournir une assistance vitale aux personnes dans le besoin.  Ces travailleurs humanitaires, qui opèrent dans des circonstances souvent difficiles et dangereuses, doivent être protégés, a-t-il dit.

M. Schmale a salué les efforts déployés par le Gouvernement et l’armée du Nigéria pour enquêter rapidement sur l’incident d’hier et les a exhortés à renforcer les mesures correctives pour prévenir des incidents similaires à l’avenir.

Aujourd’hui également, M. Schmale a annoncé un nouveau financement de 10,5 millions de dollars pour la lutte contre les inondations au Nigéria.  Le pays fait face à des inondations sans précédent avec plus de 4,4 millions de personnes touchées et 2,4 millions de personnes déplacées.

Ce nouveau financement du Fonds central d’intervention d’urgence des Nations Unies (CERF) et du Fonds humanitaire du Nigéria fournira de l’eau potable, des installations sanitaires, des soins de santé, des abris et des articles non alimentaires aux populations des États les plus touchés, notamment dans le nord-est du pays, où les populations subissent l’impact combiné des inondations, des conflits prolongés, de la montée de la faim et d’une épidémie de choléra.

Alors que les discussions de la COP27 en Égypte tirent à leur fin, les inondations au Nigéria rappellent une fois de plus que les changements climatiques ont un impact dévastateur sur les personnes déjà pauvres et vulnérables et continueront de déterminer la capacité de ces personnes à survivre, à moins que des mesures urgentes soient prises. 

République démocratique du Congo (RDC)

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a fait aujourd’hui le point sur les retours en RDC, réitérant son appel à l’interdiction des retours forcés dans les provinces orientales du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, dont ceux des demandeurs d’asile dont les dossiers ont été rejetés.  Le HCR se dit préoccupé par l’intensification des attaques contre les civils, dont ceux qui sont hébergés dans des sites de déplacés dans l’est du pays. 

Depuis le début de cette année, le HCR a enregistré plus de 50 000 violations des droits de la population civile, dont les réfugiés et les déplacés. 

Selon le Haut-Commissariat, depuis le 20 octobre, 188 000 sont de nouveau déplacés ayant fui les combats entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise.  Même avant le dernier pic des mouvements de population, l’on estimait que 5,6 millions de Congolais étaient des personnes déplacées.  Un autre million de personnes a trouvé refuge dans 22 pays africains, ce qui en fait l’une des crises humanitaires les plus importantes au monde. 

Brésil

L’équipe de pays des Nations Unies, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Silvia Rucks, a lancé cette semaine à la COP27 un nouveau schéma de financement pour promouvoir le développement durable de l’Amazonie. 

Le nouveau Fonds d’affection spéciale multipartite est un mécanisme novateur propre à mobiliser des ressources au profit des populations les plus vulnérables de l’Amazonie brésilienne.  Il va imprimer un élan aux moyens de subsistance durables, à la protection des modes de vie, aux garanties physique, sanitaire, énergétique et climatique, et à la sécurité alimentaire. 

Le nouveau Fonds est un partenariat entre l’équipe des Nations Unies et le Consortium interétatique de l’Amazonie brésilienne qui réunit les gouvernements locaux de neuf États fédérés du Brésil.  L’Amazonie brésilienne abrite 12% de la population totale du pays et couvre près de 60% du territoire. 

Mme Rucks a souligné l’accent mis sur la population amazonienne pour aider les communautés à gérer leur écosystème et à créer des activités économiques inclusives.  Dans le travail fait en collaboration avec les autorités locales, la priorité sera accordée à la gouvernance environnementale pour réduire les activités illégales et appuyer l’émergence de lotissements et de villes durables. 

Haïti

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) lance un appel urgent de 3,2 millions de dollars pour continuer à répondre à l’irruption meurtrière du choléra et à la situation difficile des déplacés.  L’OIM note que la résurgence du choléra ajoute une autre couche de pression à une situation humanitaire complexe, dans un environnement sociopolitique volatile marqué par des routes bloquées, des pénuries de carburant, des gangs violents et une insécurité rampante qui limite la fourniture des services de base, dont l’eau et la santé. 

Selon l’OIM, plus de 96 000 personnes ont fui les dernières vagues de violence des gangs à Port-au-Prince.  À travers cet appel, l’OIM veut continuer à travailler avec le Ministère haïtien de la santé et d’autres partenaires au maintien des services essentiels, dont la communication sur les risques et l’engagement communautaire.  Il s’agit aussi de renforcer le système d’alerte rapide, l’appui pyschosocial et à la santé mentale et la distribution d’eau potable dans les sites de déplacés. 

Journée mondiale de l’enfance

Dans un rapport publié en prévision de la Journée mondiale des enfants, le 20 novembre, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) note que le racisme et la discrimination à l’égard des enfants fondés sur leur ethnicité, leur langue et leur religion sont bien présents dans tous les pays du monde.  Le rapport montre que dans 22 pays à bas et moyen revenu, les enfants des groupes marginalisés ont plus de difficultés à lire que les autres enfants de leur âge. 

L’UNICEF dit qu’en moyenne, les enfants de 7 à 14 ans issus des groupes privilégiés ont deux fois plus de chances de maîtriser la lecture que ceux des groupes moins avantagés. 

Toujours aujourd’hui, l’UNICEF a dit que les enfants du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord font face à une autre montée de la violence.  Depuis le début de cette année, près de 580 enfants ont été tués à cause d’un conflit ou de la violence dans plusieurs pays de la région, soit plus de 10 par semaine.  Un nombre beaucoup élevé d’enfants sont blessés. 

Journées internationales

La toute première Journée mondiale pour la prévention et la guérison de l’exploitation, des atteintes et des violences sexuelles visant les enfants est commémorée aujourd’hui. 

Dimanche, ce sera la Journée mondiale du souvenir des victimes de la circulation routière.  Dans son message, le Secrétaire général note que chaque année, 1,3 million de personnes meurent d’un accident de la route et que 50 millions sont blessés.  Il souligne que l’un des meilleurs moyens de se souvenir et d’honorer les victimes est de faire notre part pour rendre les routes plus sûres partout dans le monde. 

Dimanche, ce sera aussi la Journée de l’industrialisation de l’Afrique.  Dans son message, le Secrétaire général prévient que dans tout le continent, les pays font face à une grande tempête: conflits armés, hausse des prix des denrées alimentaires, insécurité énergétique, inflation et dette exponentielles, rétrécissement de l’assiette fiscale et multiplication des catastrophes climatiques.  Malgré ces défis, ajoute-t-il, l’Afrique a le nombre le plus élevé d’économies à croissance rapide et le potentiel de prendre les rênes de la transition énergétique dans le monde. 

Le Secrétaire général nous appelle tous à unir nos forces pour bâtir un continent plus durable, plus pacifique et plus prospère pour tous.

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