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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 11 novembre 2022

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par Mme Stéphanie Tremblay, Porte-parole auxiliaire de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Voyages du Secrétaire général

Le Secrétaire général s’est exprimé lors du Sommet de l’ASEAN-ONU qui se déroule à Phnom Penh, au Cambodge.  Il a déclaré aux dirigeants que les divisions géopolitiques contribuent à l’insécurité mondiale, déclenchant de nouveaux conflits et rendant de plus en plus difficile la fin des anciens. 

Il a également averti qu’il existe un risque croissant que l’économie mondiale soit divisée en deux blocs, dirigés par les deux plus grandes économies - les États-Unis et la Chine.  « Une économie mondiale divisée, avec deux ensembles de règles différents, deux monnaies dominantes, deux Internet et deux stratégies contradictoires en matière d’intelligence artificielle, compromettrait la capacité mondiale à répondre aux défis dramatiques auxquels nous sommes confrontés », a-t-il déclaré.  Il a ajouté que ce découplage doit être évité à tout prix et que les États membres de l’ASEAN sont particulièrement bien placés pour aider à le combler. 

Au sujet du Myanmar, le Secrétaire général a réitéré son appel aux autorités du Myanmar de libérer tous les prisonniers politiques et lancer immédiatement un processus inclusif pour revenir à une transition démocratique.  C’est la seule voie vers une paix et une sécurité durables, a-t-il déclaré. 

En ce qui concerne le climat, le Secrétaire général a déclaré que les pays de l’ASEAN doivent faire preuve de plus d’ambition en la matière, en commençant par éliminer tous les nouveaux investissements dans le charbon et supprimer progressivement l’énergie à base du charbon d’ici à 2030 pour les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et 2040 pour tous les autres. 

Demain, il s’adressera aux journalistes dans la matinée et tiendra des réunions bilatérales avec des dirigeants en marge du Sommet.  Les remarques qu’il a prononcées ont été partagées avec la presse. 

Ukraine

En Ukraine, Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) continue d’étendre ses opérations et de prépositionner des provisions à livrer dans les zones d’hostilités actives, ainsi que dans les endroits qui ont récemment changé de contrôle. 

Au cours des quatre dernières semaines, les Nations Unies et leurs partenaires ont envoyé six convois humanitaires interagences pour soutenir les populations dans les zones des régions de Kharkiv et Kherson qui sont récemment devenues accessibles aux organisations internationales. 

Le dernier convoi a eu lieu vendredi dernier et a apporté de l’eau, des produits d’hygiène, des médicaments, des trousses d’abri et d’autres fournitures d’hiver à plus de 7 500 personnes dans trois communautés différentes de la région de Kherson. 

La nécessité de fournir une aide humanitaire devient plus urgente en raison de la crise énergétique que traverse le pays. 

Les habitants de Kiev sont aujourd’hui confrontés à des coupures inopinées de courant, en plus des coupures quotidiennes programmées. 

Les attaques affectent souvent le système électrique de pompage de l’eau et la fourniture d’eau courante aux maisons.  L’ONU et ses partenaires continuent de travailler pour renforcer les services d’urgence en matière d’eau et d’hygiène. 

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) vient de signer un accord avec l’Association ukrainienne des compagnies des eaux pour les aider à accélérer les réparations urgentes des systèmes d’approvisionnement en eau et les égouts endommagés.  L’UNICEF a également fourni une aide financière aux compagnies des eaux de plusieurs villes afin de garantir un approvisionnement ininterrompu en eau. 

À travers le pays, les organisations humanitaires ont fourni de l’eau et des services d’assainissement et d’hygiène à plus de 5,7 millions de personnes depuis février. 

Réfugiés / Hiver

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré aujourd’hui que des millions de personnes originaires d’Ukraine, d’Afghanistan et du Moyen-Orient, déplacées par des conflits ou des persécutions, pourraient être confrontées à un hiver périlleux. 

Les températures basses viennent s’ajouter à la misère déjà induite par l’inflation, l’impact persistant de la pandémie de COVID-19 et les conditions météorologiques extrêmes liées à la crise climatique. 

Le HCR prévient que, pour un grand nombre de personnes déplacées de force à travers le monde, cet hiver sera bien plus difficile que les précédents. 

Le HCR a lancé une campagne mondiale de collecte de fonds pour aider les familles déplacées à répondre à leurs besoins les plus urgents pendant les mois les plus froids de l’année. 

Des informations supplémentaires sont disponibles sur le site Internet du HCR. 

Afghanistan

En réponse à des questions posées hier par les journalistes au sujet de l’Afghanistan, la Porte-parole auxiliaire a déclaré que la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) est en contact régulier avec les autorités de facto, plaidant pour la suppression des restrictions persistantes et pour permettre aux femmes et aux filles afghanes de jouir pleinement de leurs droits. 

Il s’agit entre autres de plaider pour la réouverture des écoles secondaires de filles, pour le droit des femmes à travailler, y compris dans le secteur public, pour la liberté de mouvement et la liberté d’expression des femmes.  Cet engagement se fait à tous les niveaux, de la direction de la Mission aux bureaux locaux. 

Sur la question spécifique de l’accès aux parcs -qui a été soulevée hier- la MANUA assure le suivi avec les autorités de facto et leur demandera de permettre aux femmes et aux filles de continuer à accéder et à profiter des espaces ouverts et des installations qui contribuent à leur santé et leur bien-être, ainsi que celui de leurs enfants. 

République démocratique du Congo

En République démocratique du Congo (RDC), le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies, M. Bruno Lemarquis, a mis en garde contre les conséquences humanitaires de la reprise des violences à l’est du pays, dans le territoire de Rutshuru (province du Nord-Kivu). 

Comme nous l’avons déjà mentionné, depuis le 20 octobre, la reprise des combats entre l’armée congolaise et le groupe armé M23 a forcé des milliers de personnes à fuir leur domicile.  Le nombre total de civils déplacés à ce jour s’élève à plus de 230 000. 

Alors que 54% des personnes déplacées vivent dans des familles d’accueil, des milliers d’autres occupent des écoles, des hôpitaux, des églises et d’autres sites improvisés. 

Cette violence a également un impact sur l’éducation, avec plus de 76 000 enfants qui ont vu leur scolarité interrompue. 

Dans cette situation sécuritaire tendue, l’ONU fournit de l’eau potable et des services d’hygiène aux déplacés, tandis que les partenaires des Nations Unies ont distribué de la nourriture à quelque 65 000 personnes. 

L’OCHA a indiqué travailler également avec les autorités provinciales pour identifier les sites où les déplacés peuvent être temporairement logés. 

La situation humanitaire au Nord-Kivu vient s’ajouter à une situation humanitaire complexe et qui se détériore, notamment dans l’est du pays. 

Dans la province voisine d’Ituri, la violence et les attaques contre les sites de personnes déplacées ont entraîné des mouvements massifs de population.  Les provinces d’Ituri et du Nord-Kivu abritent à elles seules 64% des 5,7 millions d’hommes, de femmes et d’enfants déplacés dans le pays. 

Mozambique

Au Mozambique, et en particulier dans la province de Cabo Delgado, le Programme alimentaire mondial (PAM) prévient qu’il sera contraint de suspendre son aide à un million de personnes, au plus fort de la saison de la faim en février, à moins que des fonds supplémentaires ne soient reçus de toute urgence. 

La situation du financement du PAM est préoccupante depuis un certain temps, y compris dans d’autres pays où cette agence et d’autres connaissent des situations similaires.

Outre les difficultés à financer les opérations d’aide alimentaire du PAM sur place, l’agence fait également face à un manque de fonds pour le service aérien d’aide humanitaire que le PAM gère au nom de l’ensemble de la communauté humanitaire.  Dans la plupart des régions reculées du Nord, ce service est le seul service aérien disponible pour les humanitaires. 

Pour continuer à apporter une aide vitale à un million de personnes et à fournir des services indispensables, le PAM a besoin de 51 millions de dollars. 

Voyage de la responsable de la consolidation de la paix

La Sous-secrétaire générale chargée du Bureau d’appui à la consolidation de la paix, Mme Elizabeth Spehar, est en visite officielle cette semaine au Japon et en République de Corée.  Elle se trouve actuellement à Séoul. 

À Tokyo, elle a rencontré des responsables gouvernementaux, des parlementaires, des représentants de la société civile et des universitaires afin d’approfondir la collaboration entre l’ONU et le Japon en matière de consolidation et de maintien de la paix.  Elle a rencontré des étudiants de l’Université des Nations Unies à Tokyo où elle a parlé des nouveaux défis pour le multilatéralisme et la paix, ainsi que du rapport du Secrétaire général « Notre programme commun » et du nouvel agenda pour la paix.  Elle a également rencontré des étudiants de l’Université de Tokyo pour s’informer de leurs initiatives et perspectives en matière de consolidation de la paix.  Dans le cadre de son séjour en République de Corée, Mme Spehar a rencontré aujourd’hui des hauts fonctionnaires du Gouvernement. 

Myanmar

En réponse à une question de la presse, la Porte-parole auxiliaire a indiqué que dans le cadre du Global Townhall 2022, l’ONU n’a joué aucun rôle dans la détermination de la participation à l’événement en ligne intitulé « Sustaining Peace and Development in a Divided World  » qui se déroule au Myanmar.  C’est une question qui relève des organisateurs.  De même, l’ONU a informé les organisateurs que ses hauts fonctionnaires n’étaient plus en mesure d’y participer.

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