Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 5 juillet 2022
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Forum politique de haut niveau
Le forum politique de haut niveau sur le développement durable a lancé ses travaux aujourd’hui sur le thème « Reconstruire en mieux après la pandémie de COVID-19 tout en avançant dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».
Cet après-midi, le forum examine la mise en œuvre de l’objectif no 17 du Programme 2030 lié aux partenariats. Il parle aussi du financement d’une réponse robuste à la crise, des investissements dans les objectifs de développement durable, de la mobilisation et du partage de la science, des technologies et de l’innovation pour une relance poussée par les objectifs de développement durable, du développement des capacités et des partenariats pour optimiser les bénéfices de la science, des technologies et du commerce au profit du développement durable.
Casques bleus au Mali
Un véhicule blindé d’un convoi logistique des Nations Unies a percuté une mine dans l’axe Tessalit-Gao.
Selon une première évaluation, deux Casques bleus ont succombé à leurs blessures et cinq autres ont été grièvement blessés lors de l’attaque.
Une force d’intervention rapide a été dépêchée sur place et les blessés ont pu être évacués.
La Mission des Nations Unies au Mali condamne fermement cette attaque qui peut constituer un crime de guerre, en vertu du droit international. Elle note avec préoccupation le recours fréquent à des engins explosifs improvisés dans le but de paralyser ses opérations et d’obstruer le retour de la paix et de la stabilité au Mali.
L’ONU rend hommage aux Casques bleus qui ont perdu la vie et présente ses condoléances à leurs proches. Elle souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Le Secrétaire général a rendu publique une déclaration dans laquelle il condamne à son tour l’attaque.
Nominations
Le Secrétaire général a nommé le lieutenant général Mohan Subramanian de l’Inde, commandant de la force des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).
Il a aussi nommé Mme Vivian van de Perre, des Pays-Bas, Cheffe adjointe de la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord d’Hodeïda et Vice-Présidente du Comité de la coordination du redéploiement.
Suriname
Le Secrétaire général est de retour à New York après sa visite au Suriname, pendant le week-end. Dans sa déclaration au Sommet de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) dimanche dernier, il a fait observer que ce sommet intervient à un moment de grand danger pour les individus et la planète. Parmi les problèmes, il a dit que la pandémie de COVID-19 a dévasté les vies et les moyens de subsistance dans la région et exposé de profondes fragilités structurelles.
Le Secrétaire général a appelé à l’ouverture de trois voies cruciales. Il faut d’abord, s’est-il expliqué, une action climatique à la hauteur de l’ampleur et de l’urgence de la crise. Il faut ensuite la réforme d’un système financier international en banqueroute morale et le lancement d’une relance durable dans toute la région.
Enfin, a-t-il ajouté, nous devons maintenir la lutte contre la pandémie de COVID-19 puisque, selon ses mots, nous ne sommes pas sortis de l’auberge.
Samedi dernier, le Secrétaire général s’est rendu dans un village autochtone de Pierre Kondre à quelque 67 kilomètres au sud de la capitale de Paramaribo. Il s’agit d’une région entourée de 9 000 hectares de forêts. Ce même jour, le Secrétaire général s’est entretenu avec le Président du Suriname et a donné une conférence de presse.
Ukraine
Le Secrétaire général a fait diffuser aujourd’hui un message vidéo à la Conférence sur la relance de l’Ukraine qui se tient à Lugano, en Suisse. Il a indiqué que les Nations Unies apportent en ce moment à près de neuf millions de personnes une assistance vitale et entendent aider des millions d’autres dans les mois à venir.
Ajoutant que l’ONU travaille aussi avec le Gouvernement ukrainien pour supprimer la menace des engins non explosés, des mines antipersonnel et des sous-munitions, il a ajouté qu’elle prépare le terrain à la reconstruction et à la réhabilitation des infrastructures essentielles.
L’ONU est engagée, a-t-il dit, à aider le Gouvernement ukrainien à sauver des vies, à renforcer les efforts de secours, à faire avancer le Plan national de développement et de relance et à protéger les gains durement acquis de la réalisation des objectifs de développement durable.
Ukraine/Humanitaire
Le personnel du Bureau de la coordination des affaires humanitaires était hier à Serhiivka, où il a vu les conséquences de la terrible attaque contre un quartier résidentiel, la semaine dernière.
Plus de 130 personnes ont fui, selon les autorités locales et les partenaires de l’ONU. Une aide humanitaire est mobilisée par ces partenaires et le Gouvernement et au total, ce sont quelque 2 000 personnes qui ont été affectées par l’attaque. Les partenaires de l’ONU distribuent aux familles de la nourriture et des articles ménagers essentiels.
Pendant le week-end et jusqu’hier, l’ONU a reçu des informations troublantes sur de lourds combats qui, une nouvelle fois, tuent et blessent de nombreux civils des deux côtés des lignes de front à Donetsk. Des centaines d’habitations et autres infrastructures civiles auraient été touchées, ces dernière jour, y compris le système d’adduction d’eau à Sloviansk.
Dans les zones contrôlées par le Gouvernement à Sloviansk et à Kramatorsk, où l’ONU a distribué une aide humanitaire, il y a quelques jours à peine, les gens ont vécu un week-end particulièrement difficile qui a poussé les maires des deux villes à leur demander de partir et de chercher refuge ailleurs. Dans les zones qui échappent au contrôle du Gouvernement, la situation est tout aussi difficile, comme en attestent les attaques intenses qui auraient été menées, ces deux derniers jours. L’ONU poursuit son travail: plus de 10 millions de personnes ont reçu une forme ou l’autre d’aide dans tout le pays, soit un nombre supérieur à la cible de 8,7 millions.
Sahara occidental
M. Staffan de Mistura, Envoyé personnel du Secrétaire général, était à Rabat aujourd’hui où il a eu une réunion utile avec le Ministre marocain des affaires étrangères, M. Nasser Bourita, dans le contexte du processus politique sur le Sahara occidental. L’Envoyé personnel a prévu d’autres rencontres dans la région pour faire avancer le processus.
Soudan du Sud
Les agences humanitaires indiquent que la pénurie de fonds a conduit à la suspension, à la réduction voire à la suppression de l’aide humanitaire.
Elles disent avoir besoin d’une somme de 400 millions de dollars pour assurer le service minimum dans la réponse aux besoins immédiats de la population.
La Coordonnatrice humanitaire pour le Soudan, Mme Sara Nyanti, a indiqué que la situation dans le pays est la pire que l’on n’ait jamais connue. L’on estime à quelque 8,9 millions, soit plus du tiers de la population, le nombre de gens qui ont besoin d’une aide humanitaire et d’une protection en 2022. L’ONU et ses partenaires ont besoin de 1,7 milliard de dollars pour aider 6,8 millions de personnes mais jusqu’ici, ils n’ont reçu que 27% de cette somme.
Quelques 220 centres de soins primaires et neuf hôpitaux publics pourraient être forcés de fermer la porte, le mois prochain, privant 2,5 millions d’hommes, de femmes et d’enfants d’une santé déjà fragile, de leurs services. L’on estime à 1,9 million le nombre de gens qui n’auraient plus accès l’eau potable, à l’assainissement et aux services d’hygiène.
Bangladesh
L’équipe de pays des Nations Unies dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Gwyn Lewis, renforce l’appui humanitaire au Gouvernement après des semaines de graves inondations dans les parties nord et nord-est du pays, affectant plus 7,2 millions de personnes. L’équipe de l’ONU distribue eau potable, argent liquide, médicaments, tablettes de purification d’eau et kits d’hygiène. Elle appuie aussi le secteur de l’éducation. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a fourni des secours essentiels à près d’un million de personnes dans deux districts. Pour sa part, le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué 85 tonnes de biscuits fortifiés à 34 000 ménages dans trois districts alors que le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a aidé les femmes à accéder aux hôpitaux et positionné des sage-femmes pour des soins obstétriques. Le FNUAP assure aussi le fonctionnement des foyers d’hébergement pré-accouchement où les femmes enceintes attendent d’accoucher.
Libye
Pendant le week-end, le Secrétaire général a fait part de sa préoccupation face aux manifestations dans plusieurs villes libyennes, dont Tripoli, Tobrouk et Benghazi.
Le Secrétaire général appelle tout un chacun à s’abstenir de toute action qui pourrait compromettre la stabilité. Il exhorte les Libyens à s’unir pour surmonter une impasse politique qui approfondit les divisions et qui a un impact négatif sur l’économie du pays.
Détention des enfants en Europe
Aujourd’hui, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont exhorté les États européens à mettre fin à la pratique de placer en détention les enfants demandeurs d’asile, réfugiés et migrants. Dans un rapport, les trois agences détaillent cette pratique dans plusieurs pays d’Europe et offrent un éventail d’alternatives et de recommandations pour aider les pays concernés. La détention n’est jamais dans le meilleur intérêt des enfants. C’est une violation de leurs droits qui doit être évitée à tout prix, disent les agences.
Mères adolescentes
Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a publié une étude qui montre que près du tiers des femmes dans les pays en développement deviennent mère pendant leur adolescence.
Alors que le taux de fertilité chute globalement, le FNUAP indique qu’entre 2015 et 2019, les femmes qui ont porté des enfants pendant leur adolescence ont vécu presque cinq naissances à l’âge de 40 ans.
Le FNUAP souligne que les gouvernements doivent investir dans l’adolescente pour élargir ses opportunités, ses ressources et ses compétences et éviter ainsi des grossesses précoces et non désirées. Ce n’est que quand une fille pourra vraiment décider de sa vie que la maternité chez l’enfant se fera de plus en plus rare.