Multiplication des conflits dont l’agression russe en Ukraine et plus récemment, la guerre entre Israël et le Hamas, dysfonctionnements de l’architecture financière internationale, chaos climatique, retards dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
« Notre monde est au plus mal. » C’est par cet amer constat que le Secrétaire général de l’ONU a ouvert les travaux de la soixante-dix-septième session de l’Assemblée générale.
« Miser sur l’espoir pour renforcer la résilience afin de se relever de la COVID-19, reconstruire durablement, répondre aux besoins de la planète, respecter les droits de l’homme et revitaliser l’ONU. » C’est le thème qu’a choisi le Président de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, M. Abdulla Shahid, porteur de « cinq lueurs d’espoir ».
Au revoir les sas de sécurité encadrés par des gardes au regard sourcilleux, les ballets de chefs d’État et de gouvernement, les défilés de stars de Hollywood. Bienvenue aux masques obligatoires, aux délégations clairsemées, aux discours préenregistrés. L’Assemblée générale a célébré cette année le soixante-quinzième anniversaire de l’Organisation des Nations Unies dans une Maison de Verre désertée.
Difficultés à démarrer les travaux, recul sur des acquis, multiplication des votes, l’Assemblée générale et ses six grandes commissions ont eu beaucoup de mal, au cours de cette première partie de session, à montrer l’image d’une famille soudée autour du multilatéralisme.
« Qui peut croire que l’addition de 193 intérêts nationaux produirait comme par miracle une réponse à nos défis communs? » La réponse à cette question, pourtant frappée du sceau du bon sens, n’a pas toujours paru évidente au cours de cette première partie de session que l’Assemblée générale a achevée le 22 décembre.
« La tâche de l’Assemblée générale est de porter la voix de ceux qui ne sont pas dans cette salle, qui ne négocient pas les résolutions et qui ne prennent pas la parole aux réunions de haut niveau. » C’est avec ce rappel que le Président de l’Assemblée générale, M. Miroslav Lajčák, avait donné le coup d’envoi des travaux de la soixante-douzième session placée sous le signe de la « Priorité à l’être humain: paix et vie décente pour tous sur une planète préservée ». Devant 130 chefs d’État et de gouvernement, le nouveau Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, avait reconnu, le 19 septembre: « Nous sommes un monde en morceaux. Nous devons être un monde en paix ».
L’Assemblée générale a achevé, ce 23 décembre, la principale partie de sa soixante et onzième session marquée, au débat général, à la plénière ou dans les six grandes commissions, par une certaine anxiété face à l’état incertain et instable du monde: conflits, terrorisme, extrême pauvreté, changements climatiques.
Au soixante-dixième anniversaire de l’ONU, « née des cendres de la guerre », c’est par une ovation debout et un tonnerre d’applaudissements que les chefs d’État et de gouvernement ainsi que les ministres ont adopté le Programme « ambitieux » de développement durable à l’horizon 2030. Le lancement de cette « ère nouvelle » confirmée par le pape François en personne a été assombri par l’impact humanitaire du conflit en Syrie qui a précipité hors de chez eux 12 millions d’hommes, de femmes et d’enfants.
L’Assemblée générale vient de terminer la première partie de ses travaux dans un monde où « l’espoir est peu visible à l’horizon » et se lance dans l’élaboration d’un programme de développement « porteur de transformation pour l’après-2015 ».
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