Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secretaire général de l’ONU: 8 août 2024

(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Territoire palestinien occupé

À Gaza, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que les partenaires de l’ONU sur le terrain ont observé des milliers de personnes fuir vers l’ouest en direction de Mawassi, après l’émission d’un nouvel ordre d’évacuation par l’armée israélienne plus tôt dans la journée. 

La directive concerne les personnes qui se trouvent dans certaines parties de l’est et du centre de Khan Younès, ainsi que dans la zone d’el-Salqa de Deïr el-Balah.  Selon les premières estimations des partenaires de l’ONU qui surveillent les mouvements de population à Gaza, plus de 15 500 personnes vivaient dans ces zones qui comprennent plus de 30 quartiers. 

Une fois de plus, nous appelons toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment en veillant continuellement à épargner les civils et les biens à caractère civil.  Cela implique de permettre aux civils de se rendre vers des zones plus sûres et de les autoriser à revenir dès que les circonstances le permettront.  Les gens doivent pouvoir recevoir une aide humanitaire, qu’ils se déplacent ou qu’ils demeurent sur place. 

Par ailleurs, l’OCHA prévient que les contraintes liées à l’eau et au pompage des eaux usées à Gaza continuent d’exposer les Palestiniens à des risques sanitaires majeurs.  Les efforts visant à intensifier la réponse en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène sont entravés par le manque de générateurs et de sources d’énergie alternatives, ainsi que par la pénurie de pièces de rechange pour faire fonctionner les générateurs existants. 

Le manque de carburant est un autre défi majeur. À la fin du mois dernier, les partenaires humanitaires de l’ONU qui travaillent pour soutenir les services d’eau, d’assainissement et d’hygiène à Gaza ont déclaré avoir reçu un peu plus de 75 000 litres de carburant.  Cela représente une augmentation de 29% par rapport à juin –mais toujours seulement 70% du seuil opérationnel minimum. 

Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial (PAM) prévient que les hostilités en cours, les routes endommagées et l’absence d’ordre public et de sécurité ont gravement entravé le transport de nourriture à Gaza, obligeant le PAM à réduire les rations.  Le PAM a besoin d’urgence de livraisons de carburant, d’un flux accru de vivres et d’une plus grande capacité à livrer des repas chauds, en particulier dans la ville de Gaza et dans le nord de la bande de Gaza. 

L’agence affirme avoir atteint environ un million de personnes à Gaza en juillet, mais souligne que les points de distribution de nourriture continuent de faire face à des perturbations majeures en raison du conflit, des ordres d’évacuation et des dommages causés aux infrastructures. 

Le PAM prévient qu’il ne sera pas en mesure d’acheminer la quantité de nourriture nécessaire ce mois-ci à moins que davantage de points de passage frontaliers vers Gaza ne soient ouverts et que les travailleurs humanitaires ne soient en mesure d’atteindre les personnes en toute sécurité et à grande échelle.  L’agence n’a pu acheminer que la moitié de la quantité de nourriture nécessaire en juillet. 

En Cisjordanie, le PAM estime que l’escalade de la violence pourrait faire grimper le nombre de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire à au moins 600 000.  Au début de l’année dernière, quelque 352 000 personnes en Cisjordanie étaient en situation d’insécurité alimentaire. 

Liban

La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) indique que de nombreux civils des deux côtés de la Ligne bleue ont été déplacés, blessés ou tués en raison de la poursuite depuis 10 mois des échanges de tirs de part et d’autre de ladite Ligne. 

La FINUL continue de soutenir les personnes déplacées dans sa zone d’opérations, notamment en fournissant des soins médicaux et dentaires gratuits à 4 766 patients. 

L’ONU appelle une fois de plus toutes les parties à revenir à une cessation des hostilités et à s’engager de nouveau à respecter la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité. 

En réponse à une question posée hier, le porte-parole a indiqué que 470 membres du personnel international de l’ONU se trouvent au Liban, sans compter la force de maintien de la paix des Nations Unies. 

Syrie

En Syrie, l’OCHA est profondément préoccupé par l’impact de l’escalade des hostilités à Deïr el-Zor sur les civils et les infrastructures dont ils dépendent. 

Au moins 20 civils auraient été tués et 15 autres blessés ces derniers jours. 

Plusieurs installations civiles auraient été endommagées ou affectées, notamment des stations d’eau et un centre de soutien aux moyens de subsistance ruraux soutenu par l’ONU. 

Les combats ont également entraîné des coupures de courant qui ont affecté les hôpitaux et les stations d’eau. 

Tous les points de passage situés le long de l’Euphrate à Deïr el-Zor ont été fermés. 

Les habitants de Deïr el-Zor continuent de souffrir de graves pénuries en eau et en carburant, d’un accès très limité aux installations de santé et d’insécurité alimentaire. 

L’ONU appelle toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, notamment en veillant à épargner les civils et les infrastructures civiles au cours des opérations militaires. 

Cette dernière escalade survient alors que la Syrie est confrontée à des besoins sans précédent depuis le début de la crise, avec plus de 16 millions de personnes nécessitant une aide cette année, ainsi qu’à des déficits critiques de financement pour la réponse.  Le Plan de réponse humanitaire de 4 milliards de dollars de cette année n’est financé qu’à 24%, soit 962 millions de dollars. 

Conseil de sécurité

Les membres du Conseil de sécurité se sont réunis, ce matin, pour examiner le dernier rapport du Secrétaire général sur les menaces que pose Daech. 

Le Secrétaire général adjoint chargé du Bureau de lutte contre le terrorisme, M. Vladimir Voronkov, a averti le Conseil de sécurité que le terrorisme représente toujours un défi majeur.  Il a ajouté que pour éradiquer cette menace, des opérations inclusives et multilatérales, qui s’appuient fermement sur des stratégies politiques et sont conformes au droit international, sont nécessaires. 

Pour sa part, Mme Natalia Gherman, la Directrice exécutive de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, a indiqué aux membres du Conseil que l’ONU continue de travailler avec les États Membres pour lutter contre le financement du terrorisme. 

À l’occasion de la Journée internationale du souvenir, en hommage aux victimes du terrorisme, commémorée le 21 août, le Bureau de lutte contre le terrorisme organisera un événement de haut niveau qui mettra en lumière le rôle que les victimes du terrorisme jouent en tant que défenseurs de la paix. 

Nomination

Aujourd’hui, le Secrétaire général a annoncé la nomination de M. Juraj Strasser, de la Slovaquie, en tant que Directeur du Bureau de la déontologie des Nations Unies.  Il succède à Mme Elia Armstrong, du Canada, à laquelle le Secrétaire général exprime sa gratitude pour son dévouement à l’égard de l’Organisation. 

Afrique / Variole simienne

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a prévenu aujourd’hui que la région de l’Afrique fait face, depuis le début de l’année, à une augmentation sans précédent du nombre de cas de variole simienne.  De plus en plus de pays jusque-là épargnés par cette maladie ont signalé des cas alors que le virus continue de se propager. 

L’OMS a fait passer les opérations qu’elle mène face à l’épidémie de variole simienne au plus haut niveau, nécessitant une mobilisation et une intensification à l’échelle de l’Organisation.  Le Directeur général de l’OMS, M. Tedros Ghebreyesus, a de plus demandé une réunion d’urgence d’un comité d’experts pour savoir si cette épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale. 

Selon l’OMS, 15 pays d’Afrique sont actuellement touchés par l’épidémie de variole simienne, 2 030 cas confirmés et 13 morts ayant été recensés cette année contre 1 145 cas et 7 morts en 2023.  Quatre pays, Burundi, Kenya, Rwanda et Ouganda, jusque-là non touchés par la variole simienne, ont signalé des cas depuis le milieu du mois de juillet 2024.