Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 5 août 2024
(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Bangladesh
L’ONU suit étroitement la situation au Bangladesh. Elle continue d’appeler au calme et à la retenue et d’exhorter toutes les parties à respecter les droits de réunion et d’expression pacifiques, et exhorte les forces de sécurité à protéger la population dans les rues de Dacca et d’autres villes du pays.
Dimanche, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Volker Türk, a rendu publique une déclaration dans laquelle il a appelé à l’arrêt des violences au Bangladesh. Il a ajouté que l’établissement des responsabilités pour les violations des droits humains –y compris s’agissant des responsables gouvernementaux et militaires– est cruciale. La communauté internationale doit faire comprendre qu’à ce moment crucial, aucune impunité ne sera tolérée.
Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA)
Le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) a achevé son enquête sur 19 membres du personnel de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), relative aux allégations selon lesquelles ces individus auraient été impliqués dans les attaques armées lancées le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël.
Le BSCI a formulé des conclusions au sujet de chacun des 19 membres du personnel de l’UNRWA concernés. Dans un cas précis, le BSCI n’a réuni aucune preuve pouvant étayer lesdites allégations, tandis que dans neuf autres, les preuves obtenues se sont avérées insuffisantes. En ce qui concerne ces 10 cas, des mesures appropriées seront prises en temps voulu, conformément au Règlement du personnel de l’UNRWA.
S’agissant des neuf autres cas, les preuves obtenues par le BSCI indiquaient que ces membres du personnel de l’UNRWA pourraient avoir été impliqués dans les attaques armées lancées le 7 octobre 2023. Le contrat de ces employés sera résilié dans l’intérêt de l’Office.
Territoire palestinien occupé
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que les bombardements et les hostilités en cours dans la bande de Gaza continuent de tuer et blesser des Palestiniens, et d’entraîner le déplacement de populations – ainsi que d’endommager et détruire les logements et les infrastructures dont elles dépendent.
Au cours des dernières 48 heures, trois écoles abritant des personnes déplacées dans la ville de Gaza auraient été touchées, faisant des dizaines de victimes, selon la défense civile palestinienne. Les partenaires sur le terrain évaluent les besoins des personnes en fuite et leur prêtent assistance.
Par ailleurs, une nouvelle analyse du Centre satellitaire des Nations Unies (UNOSAT) a révélé qu’il y a un mois, 63% des structures gazaouites avaient été endommagées.
Hier, l’armée israélienne a émis un nouvel ordre d’évacuation pour que les personnes résidant dans le sud de Khan Younès et le nord de Rafah se rendent immédiatement dans l’ouest, jusqu’à Mawassi. Les partenaires de l’ONU qui suivent les mouvements de population à Gaza estiment que plus de 11 000 personnes vivent dans les zones concernées par cet ordre d’évacuation.
L’ONU appelle une fois de plus toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment pour constamment prendre soin d’épargner les civils et les biens civils. Cela comprend l’autorisation pour les populations civiles de partir vers des zones plus sûres et leur droit au retour dès que les circonstances le permettent. Les gens doivent pouvoir recevoir une aide humanitaire, qu’ils se déplacent ou non.
Alors que les violences se poursuivent, la crise humanitaire à Gaza s’aggrave. Les partenaires de l’ONU signalent une hausse de la malnutrition infantile dans le nord de Gaza le mois dernier, de plus de 300% en juillet, avec plus de 650 cas contre 145 en mai.
Les conditions nutritionnelles se dégradent en raison des contraintes d’accès, des pénuries d’articles de première nécessité, de la disponibilité limitée de produits frais et de viandes, de la mauvaise qualité des services d’eau et d’assainissement et de la propagation des maladies.
Ainsi, en raison des pénuries aiguës de fournitures de base, seulement 8% des 50 000 enfants environ auxquels les partenaires humanitaires de l’ONU tentent de prêter assistance dans le nord de Gaza ont pu être aidés le mois dernier.
Liban/Syrie
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, a conclu samedi son déplacement officiel au Moyen-Orient.
Au cours de sa première étape, il s’est entretenu avec le personnel de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) et de hauts responsables syriens à Damas pour réaffirmer l’engagement de la mission dans la mise en œuvre de son mandat et en matière de désescalade.
Au Sud-Liban, M. Lacroix a rencontré la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), après des entrevues à Beyrouth avec des dirigeants politiques et militaires libanais, au cours desquelles il a discuté du rôle important de la FINUL dans le soutien à la désescalade de part et d’autre de la Ligne bleue.
Le Secrétaire général adjoint a souligné la nécessité pour tous les acteurs concernés de cesser les hostilités, de s’engager à nouveau en faveur de la mise en œuvre de la résolution 1701 (2006) et d’œuvrer à une solution politique et diplomatique durable. Il s’est rendu ensuite dans le quartier général de la FINUL à Naqoura, avant de se joindre aux Casques bleus en patrouille et sur des positions le long de la Ligne bleue – ils ont été félicités des efforts qu’ils déploient dans un environnement difficile.
Ukraine
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que les hostilités en Ukraine se sont poursuivies ce week-end et aujourd’hui dans les régions frontalières de l’est du pays.
Les autorités locales ont signalé plus de 70 victimes civiles, dont des enfants, et d’importants dégâts aux habitations et à des établissements sanitaires et éducatifs.
Les villes de Pokrovsk, Myrnohrad et Toretsk, dans la région de Donetsk, ont été particulièrement touchées, avec des frappes répétées endommageant au moins cinq centres sanitaires et éducatifs.
En raison de la détérioration de la situation sécuritaire, les autorités locales ont lancé une évacuation obligatoire des enfants dans six villes et villages de la région de Donetsk, offrant un hébergement temporaire et un soutien aux familles évacuées. Les organisations humanitaires –notamment dans l’ouest de l’Ukraine– ont fourni aux évacués une assistance de base, un soutien psychosocial et d’autres services.
Au cours du premier semestre 2024, les travailleurs humanitaires ont fourni une aide à plus de 440 000 personnes dans la région de Donetsk, où cette assistance reste indispensable pour les communautés dévastées par le conflit.
Soudan
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) prévient que le conflit en cours et les inondations accrues nourrissent le désespoir dans tout le pays, y compris au Darfour septentrional.
Samedi dernier, les combats à El-Fasher, capitale de l’État, auraient poussé près de 2 000 personnes à fuir le camp Salam. Le Comité d’examen de la famine a prévenu, la semaine dernière, que la famine règne probablement dans ledit camp.
Dans celui de Zamzam, où la famine a été confirmée, plus de 5 000 personnes ont été chassées par les lourdes pluies de ces dernières semaines. Des informations alarmantes font état de latrines et de points d’eau inondés et du risque accru des maladies hydriques à un moment où les gens meurent déjà de faim et de maladies.
L’ONU et ses partenaires s’efforcent d’intensifier leur assistance dans ces camps et d’autres points chauds menacés par la famine dans le pays mais ils se heurtent à des difficultés énormes, dont les problèmes d’accès, l’impraticabilité des routes et le manque de fonds.
Une nouvelle fois, l’ONU appelle à un accès humanitaire sûr et sans entrave, par les frontières et les lignes de front, pour prévenir une famine à grande échelle.
Secrétaire général/Somalie
Dans la déclaration qu’il a rendue publique, le Secrétaire général condamne fermement l’attaque perpétrée vendredi dernier au Lido Beach à Mogadiscio, qui a fait plusieurs victimes.
Haïti
L’OCHA demeure préoccupé par la protection des civils dans la capitale, Port-au-Prince, et dans les villes voisines ainsi que dans le Département d’Artibonite, dans le nord, où la violence pousse des familles à fuir.
Malgré cette situation volatile, l’ONU et ses partenaires continuent de soutenir les populations dans le besoin.
Depuis le début du mois de mars, les partenaires ont distribué 29,5 millions de litres d’eau à près de 97 000 déplacés dans tout le pays, y compris à Port-au-Prince et à Léogane. Les partenaires ont aussi distribué 17 000 kits d’hygiène à près de 70 000 déplacés dans ces zones.
Depuis le mois de mars, le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué plus de 1,6 million de repas chauds à 32 000 déplacés, dans tout Port-au-Prince.
Ces deux dernières semaines, les partenaires du secteur de la santé ont offert à plus de 1 300 enfants un soutien psychosocial et des soins de santé mentale dans des sites de déplacés à Port-au-Prince, et a fourni un soutien à l’accès à l’eau et à l’assainissement.
Prévention du génocide
La Conseillère spéciale pour la prévention du génocide, Mme Alice Wairimu Nderitu, a souligné qu’il est impératif d’assurer l’établissement des responsabilités pour les crimes commis pendant le génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda et celui de 1995 à Srebrenica.
Dans une déclaration publiée aujourd’hui, elle fait spécifiquement référence aux plus de 1 000 fugitifs génocidaires du Rwanda et aux milliers de criminels de guerre présumés de l’ancienne Yougoslavie qui échappent toujours à la justice malgré des poursuites judiciaires et les mandats d’arrêt internationaux.
La Conseillère spéciale appelle les pays d’accueil de ces fugitifs à prendre des mesures immédiates et concrètes pour veiller à ce qu’ils soient traduits en justice, soit par une comparution devant leurs propres tribunaux ou par une extradition vers des juridictions habilitées à les juger.
Union africaine / Nations Unies
L’équipe de travail Union africaine-Nations Unies sur l’opérationnalisation de la résolution 2719 (2023) du Conseil de sécurité, chargée de créer le cadre du financement par des contributions statutaires des opérations d’appui à la paix dirigées par l’Union africaines, a tenu sa deuxième réunion consultative, la semaine dernière, au Siège de l’ONU à New York.
Présidés par le général Cheikh Dembélé, Chef de la Division des opérations d’appui à la paix de l’Union africaine, et le général Mamadou Gaye, membre de l’équipe du Secrétariat de l’ONU, les participants à la réunion ont exprimé leur engagement à collaborer et à parvenir à un résultat productif. Ils ont poursuivi leur travail sur les quatre domaines thématiques de la Feuille de route Union africaine-Nations Unies à savoir, la planification, la prise de décisions et les rapports conjoints, les missions d’appui, le financement et la budgétisation, et le respect des droits de l’homme et la protection des civils.
La Feuille de route sera examinée par les deux organisations et soumise au Président de la Commission de l’Union africaine et au Secrétaire général de l’ONU pour adoption pendant la prochaine conférence annuelle desdites organisations, prévue au mois d’octobre de cette année, à Addis-Abeba.
Équipe olympique des réfugiés
La boxeuse Cindy Ngamba, qui se battait dans la catégorie des 75 kilos, a offert sa toute première médaille à l’équipe olympique des réfugiés, hier à Paris.
Elle a passé les quarts de finale et est assurée de la médaille de bronze au moins. Elle remontera sur le ring jeudi prochain pour espérer décrocher la médaille d’or.
Quels que soient le résultat et la couleur de la médaille, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) souligne que ce résultat historique envoie déjà un fort message d’espoir à quelque 120 millions de déplacés dans le monde.
Cindy Ngamba est l’une des 37 athlètes de l’équipe olympique des réfugiés qui concourent à Paris. Ce type d’équipe a été créé par le Comité olympique international pour donner aux sportifs déplacés la chance de concourir au plus haut niveau.
La toute première équipe avait participé aux Jeux de Rio en 2016 et a été suivie d’une équipe forte de 29 sportifs à 2020 à Tokyo.