Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 15 novembre 2023
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Gaza
M. Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, a publié une déclaration ce matin et répondu aussi à quelques questions de la presse à Genève. Dans la déclaration, il dit qu’on ne peut laisser le carnage à Gaza se poursuivre. Les parties au conflit doivent respecter le droit international humanitaire, s’entendre sur un cessez-le-feu humanitaire et cesser les combats.
Parmi d’autres mesures, il appelle les parties et ceux qui ont de l’influence sur elles à faciliter les efforts des agents humanitaires visant à assurer un flux continu de convois humanitaires, dans la sécurité. Il demande aussi l’ouverture d’autres points de passage pour les camions humanitaires et commerciaux, y compris le point de passage de Kerem Shalom. Il exige également que l’on autorise les organisations humanitaires et les entités du secteur privé à apporter du carburant en quantité suffisante pour que l’on puisse acheminer l’aide et fournir des services de base. Les organisations humanitaires doivent pouvoir fournir de l’aide à Gaza sans obstacle ni ingérence, ajoute-t-il.
Pour sa part, M. Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a reçu aujourd’hui 23 000 litres de carburant pour la bande de Gaza assiégée. Les autorités israéliennes, a-t-il dit, ont restreint l’utilisation de carburant, y compris pour la réponse humanitaire et même pour les établissements de santé, et les stations de pompage d’eau et le travail de l’UNRWA.
Selon l’UNRWA, les autorités israéliennes ont dit qu’elles autoriseront l’entrée d’une quantité limitée de carburant mais exclusivement pour les camions qui acheminent l’aide humanitaire. Mais, a fait observer le Commissaire général, il en faut plus car l’UNRWA a besoin de plus de 160 000 litres par jour pour ses opérations.
M. Lazzarini a appelé les autorités israéliennes à autoriser immédiatement la fourniture du carburant qu’il faut, conformément au droit international humanitaire.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a souligné que même si 91 camions chargés d’aide humanitaire sont venus d’Égypte hier, la distribution des fournitures dans les abris, les cliniques et à d’autres bénéficiaires sera en grande partie arrêtée à cause du manque de carburant.
Demain, Madame Juliette Touma de l’UNRWA, sera l’invité du point de presse et interviendra à partir d’Amman. Un membre du Programme alimentaire mondial (PAM) sera peut-être là.
L’ONU suit la situation et a reçu quelques images et informations troublantes de l’hôpital Chifa. Elle appelle les parties à respecter le droit international humanitaire et souligne que les hôpitaux ne peuvent pas être utilisés dans les combats.
L’ONU est toujours gravement alarmée par les frappes à Gaza qui ont touché des civils, du personnel et des infrastructures protégées, dont le Comité qatari pour la reconstruction de Gaza, le 13 novembre dernier.
Les personnes et infrastructures civiles doivent respectées et protégées en tout temps.
UNICEF/Gaza
La Directrice exécutive de l’UNICEF, Mme Catherine Russell, a eu hier un accident de la route en Égypte alors qu’elle se rendait à Gaza. La voiture dans laquelle elle était s’est renversée sur le côté mais elle et les autres passagers se portent bien.
Blessée, elle a quand même choisi d’effectuer sa visite d’un jour à Gaza où elle est arrivée par le point de passage de Rafah.
Après sa visite, elle est allée revoir les médecins qui lui ont dit que ses blessures nécessitent un traitement. Elle a donc reporté le reste de sa visite dans la région, y compris son escale en Israël, où elle espérait, entre autres, s’entretenir avec quelques familles d’enfants enlevés. Mme Catherine Russell a exprimé son intention de retourner dans la région puisqu’elle a reçu l’autorisation des médecins.
Yémen
M. Hans Grundberg, Envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, a achevé aujourd’hui sa visite en Arabie saoudite, précisément à Riyad.
Il s’est entretenu avec le Président du Conseil présidentiel, M. Rashad al-Alimi, ainsi qu’avec des responsables yéménites et des membres dudit Conseil. Les discussions ont porté sur l’avancement des efforts visant à parvenir à un accord pour inverser la tendance à la détérioration des conditions de vie, établir un cessez-le-feu dans l’ensemble du pays et ouvrir la voie à un processus politique inclusif, sous les auspices des Nations Unies.
L’Envoyé spécial et l’Ambassadeur saoudien au Yémen, M. Mohamed Al Jaber, se sont entendus sur l’importance qu’il y a à maintenir un environnement favorable à un dialogue constructif sur une solution politique inclusive.
Madagascar
Le Secrétaire général est préoccupé par les tensions en cours à la veille de l’élection présidentielle du 16 novembre.
Il exhorte tous les partis politiques à résoudre leurs différends par le dialogue et à s’abstenir de toute action qui pourrait générer des tensions et une polarisation encore plus grandes.
Le Secrétaire général appelle aussi les leaders, les partisans et les autorités à rejeter toutes les formes de menace ou d’incitation à la violence, et à assurer le plein respect des droits de l’homme et de l’état de droit.
République centrafricaine
Ce matin, le Conseil de sécurité a renouvelé le mandat de la Mission des Nations Unies (MINUSCA) pour une autre période d’un an.
Soudan
L’OCHA indique que la situation liée au choléra continue de s’aggraver et que l’ONU et ses partenaires humanitaires renforcent la riposte, y compris en appuyant les dépistages et les traitements des cas.
L’OCHA dit que des campagnes de vaccination devraient commencer dans les États affectées, d’ici à la fin du mois.
Selon le Ministre fédéral de la santé et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), au 12 novembre, près de 3 000 cas, dont 89 morts, ont été signalés dans sept États, soit le double du nombre des cas, en à peine trois semaines.
Environ trois quarts de la population du pays manque d’accès aux soins de santé et plus de 70% des établissements de santé dans les zones de conflit ne fonctionnent plus. Depuis le début du conflit au mois d’avril, l’OMS a vérifié 60 attaques contre de tels établissements, ce qui constitue une violation du droit international humanitaire.
Burkina Faso
Le personnel chargé des droits de l’homme suit les informations alarmantes sur des tueries de masse qui auraient eu lieu la semaine dernière dans la région Centre-Nord du pays.
Entre le 5 et le 8 novembre, un grand nombre de civils, surtout des enfants, des femmes et des personnes âgées, auraient été tués dans le village de Zaongo.
Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU au Burkina Faso essaye de déterminer ce qu’il s’est passé mais reste incapable d’identifier les auteurs. Il est difficile d’accéder aux zones concernées, compte tenu de la situation sécuritaire ou de parler aux témoins et aux survivants.
Le Bureau appelle les autorités de transition à lancer rapidement une enquête indépendante et transparente. Les auteurs de cette attaque doivent répondre de leurs actes devant la justice.
Myanmar
Les agences humanitaires indiquent que d’intenses combats, qui ont lieu entre des groupe armés ethniques et les Forces armées du pays, se sont propagés dans tout le nord-ouest, le sud-est et dans l’État rakhine.
On comptait hier plus de 200 000 déplacés de force, compte tenu des combats et des bombardements aériens. Beaucoup d’entre eux sont partis vers la frontière avec la Chine dans la province de Shan, dans le nord du pays.
Le Myanmar compte en tout plus de deux millions de déplacés qui ont besoin d’abris, de vivres et de services de base.
Les agences humanitaires indiquent que les routes bloquées, les perturbations dans les services de télécommunications, la fermeture des principaux aéroports et l’imposition récente de la loi martiale dans plusieurs États compromet l’accès de l’aide et des agents humanitaires.
Malgré ces problèmes, l’ONU et ses partenaires continuent à fournir une assistante vitale aux civils dans la province de Shan, dont de l’argent liquide, des vivres et autres.
Dans le nord-ouest, le sud-est et l’État rakhine, l’ONU évalue les besoins croissants et prépare sa réponse.
Népal
Les agences de l’ONU fournissent toujours une assistance vitale pour répondre aux besoins humanitaires les plus pressants de milliers de personnes affectées par le tremblement de terre qui a secoué le pays.
L’ONU et ses partenaires ont distribué à quelque 21 000 personnes de l’eau, et des produits d’assainissement et d’hygiène et à environ 20 000 enfants, des fournitures scolaires.
Depuis le 3 novembre, plus de 7 000 bâches et 5 500 couvertures ont été distribuées. Huit tonnes de nourriture ont été données à quelque 10 000 personnes pour trois jours.
L’ONU fournit aussi soins de santé, protection et appui psychosocial à ceux qui ont été touchés par le tremblement de terre.
Contribution financière
La Chine est devenue le cent-trente-huitième État Membre à avoir payé la totalité de son dû au budget ordinaire de l’ONU.