Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 27 septembre 2023
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Pakistan
Cet après-midi, à 15 heures, le Secrétaire général prend la parole à une réunion informelle organisée un an après les inondations dévastatrices qui ont frappé le Pakistan.
Il parlera des progrès réalisés dans les efforts de secours ainsi que des mesures de reconstruction et de prévention. Il appellera également les donateurs et les institutions financières internationales à tenir les engagements qu’ils ont pris lors de la Conférence que l’ONU a coorganisée en janvier dernier. Il soulignera également que si le Pakistan est responsable de moins d’1% des gaz à effet de serre, ses habitants sont 15 fois plus susceptibles de mourir des conséquences des changements climatiques que ceux d’autres pays. En outre, le Secrétaire général fera remarquer qu’aucun pays ne peut se permettre un effondrement pour des raisons climatiques et qu’il appartient à tous les pays de soutenir les plus vulnérables.
Moyen-Orient
M. Tor Wennesland, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, a informé le Conseil de sécurité du dernier rapport du Secrétaire général sur le conflit israélo-palestinien, dans lequel il se dit profondément troublé par l’expansion incessante des colonies et des avant-postes israéliens en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, avec plus de 10 000 unités de logement, au cours de la seule période couverte par le rapport.
Dans ce document, le Secrétaire général se dit gravement préoccupé par l’intensification de la violence en Cisjordanie et en Israël, une violence qui atteint des niveaux sans précédent depuis des décennies, et par l’utilisation d’armes de plus en plus meurtrières, y compris dans des zones très habitées. Des mesures immédiates doivent être prises pour désamorcer les tensions, demande le Secrétaire général qui est également troublé par les niveaux élevés de la violence attribuée aux colons, souvent près des forces de sécurité israéliennes, et dont les auteurs sont rarement traduits en justice.
M. Wennesland a réaffirmé que rien ne peut se substituer à un processus politique légitime qui résoudra les questions de fond à l’origine du conflit.
Conseil de sécurité/Syrie
Cet après-midi, à 15 heures, M. Geir Pedersen, Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, et Mme Edem Wosornu, Directrice des opérations et du plaidoyer au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), informeront les membres du Conseil de la situation en Syrie.
M. Pedersen répondra ensuite aux questions de la presse, à la sortie du Conseil de sécurité.
Demain, la Cheffe de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), Mme Bintou Keita, prendra également demain quelques questions de la presse après son intervention au Conseil.
Arménie/Arzerbaïdjan
Dans une déclaration publiée aujourd’hui, Mme Alice Wairimu Nderitu, Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la prévention du génocide, a réitéré sa vive préoccupation face à la situation en cours dans la région du Caucase du Sud, où des dizaines de milliers d’Arméniens de souche auraient quitté la région pour l’Arménie en l’espace de quelques jours seulement. Elle a jugé vraiment très alarmantes les images de personnes qui partent par peur de la violence identitaire.
La Conseillère spéciale a appelé à déployer tous les efforts possibles pour garantir la protection et le respect des droits humains de la population arménienne de souche restant dans la région et de ceux qui en sont partis. Elle a souligné que la protection et l’égalité des droits des minorités sont une pierre angulaire du droit international des droits de l’homme, et qu’elles devaient être garanties.
Libye
Mme Georgette Denise Gagnon, Coordonnatrice résidente et Coordonnatrice de l'action humanitaire en Libye, vient de terminer sa deuxième visite à Derna depuis les inondations dévastatrices qui ont frappé cette ville. Les besoins humanitaires restent critiques, a‑t‑elle déclaré. Les agences des Nations Unies ont constaté que la moitié des 78 établissements de santé de Derna et de certaines parties d’Al Jabal Al Akhdar n’étaient pas en état de fonctionner, partiellement ou totalement. Les eaux de crue ont également détruit les réseaux d’eau et les conduites d’égout.
Les agences des Nations Unies et leurs partenaires, qui étaient sur le terrain dans les zones touchées dans les heures qui ont suivi les inondations, fournissent de l’eau potable, des fournitures médicales, des kits d’hygiène, des fournitures scolaires, des couvertures, des aliments et des services de premiers secours psychosociaux. En outre, elles soutiennent la création de six hôpitaux de campagne.
Mme Gagnon a souligné les progrès réalisés dans les efforts menés actuellement pour enlever les débris, remettre les routes en état et fournir une aide humanitaire aux personnes touchées. Lors de réunions avec les autorités locales, elle a discuté de l’importance d’un accès total des travailleurs humanitaires et de la nécessité d’une coordination étroite entre les parties prenantes nationales et internationales concernées contribuant au relèvement. Elle a souligné la nécessité d’accélérer les efforts de relèvement rapide pour faire progresser la reconstruction à long terme.
Les agences des Nations Unies ont lancé un appel de 71,4 millions de dollars pour répondre aux besoins immédiats de quelque 250 000 personnes touchées, pour couvrir la période des trois prochains mois.
Mali
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré aujourd’hui qu’il était profondément préoccupé par l’escalade des tensions et des affrontements dans certaines parties du nord et de l’est du Mali, notamment Tombouctou, Gao et Ménaka. Les agences humanitaires continuent de fournir une assistance, qui bénéficie à 1,2 million de personnes à travers le pays depuis le début de l’année. Cependant, cela ne représente qu’une fraction des 9 millions de personnes qui ont besoin d’aide humanitaire dans l’ensemble du Mali.
Pour maintenir les opérations et intensifier la réponse humanitaire, les agences d’aide ont besoin d’un accès sûr et sans entrave aux communautés touchées. Ils ont également un besoin urgent de ressources supplémentaires pour s’assurer que des services essentiels sont en place pour l’action humanitaire, y compris la logistique et les activités de lutte antimines.
Le Plan de réponse humanitaire pour le Mali, doté de 752 millions de dollars, n’est financé qu’à hauteur de 22%, les secteurs essentiels étant confrontés à des déficits de financement encore plus importants. Par exemple, la sécurité alimentaire est financée à 18%; la santé, financée à 17%, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, financés à seulement 14%. Nous avons besoin de plus d’argent.
Du côté du maintien de la paix, la Casques bleus au Mali poursuivent leurs activités de repli et de retrait de la Mission dans un environnement de sécurité extrêmement difficile. Le personnel de l’ONU sur le terrain indique que les affrontements de ces dernières semaines dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou ont un impact sur le Plan de réduction des effectifs et de retrait de la Mission. Des plans d’urgence sont également en place, au cas où la situation sécuritaire continuerait de se détériorer, alors que la prochaine phase du Plan de réduction des effectifs et de retrait est en cours d’exécution. Celle-ci comprendra la fermeture des bases de Tessalit et d’Aguelhok, dans le nord, et du camp de Douentza, dans le centre du Mali, au cours des trois prochains mois.
Jusqu’à présent, et comme nous l’avons mentionné, 4 des 13 bases –à savoir Ogossagou, Ber, Goundam et Ménaka– ont été évacuées et remises aux autorités maliennes compétentes.
À partir du 1er octobre, la Mission utilisera ses capacités restantes pour se concentrer sur la réduction de ses effectifs et son retrait sûr et ordonné. Conformément à la résolution 2690 du Conseil de sécurité, la Mission ne sera plus autorisée et n’aura plus les moyens et les capacités de réagir à des menaces imminentes de violence contre la population civile ou de contribuer à l’acheminement en toute sécurité de biens et de services humanitaires dirigés par des civils.
République centrafricaine
Les Casques bleus facilitent la phase finale du rapatriement en Ouganda et de la réintégration des anciens combattants de l’Armée de résistance du Seigneur et de leurs associés.
Un nombre total de 67 individus, dont 16 anciens combattants, 15 femmes et 36 enfants, ont été identifiés et transférés de Mboki à Bangassou, avant leur retour en Ouganda.
Depuis le mois de juillet, ce processus a conduit au rapatriement en Ouganda de plus de 75 anciens combattants et associés. C’est un pilier essentiel d’une paix durable en République centrafricaine.
Le déploiement ce mois-ci des Casques bleus et des Forces armées centrafricaines dans les zones de Mboki et d’Obo, dans la préfecture du Haut-Mbomou, a contribué à faciliter ce processus mais aussi à rétablir progressivement la sécurité, grâce à des patrouilles conjointes.
Costa Rica
Le Gouvernement et l’équipe de pays des Nations Unies, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Allegra Maria del Pilar Baiocchi, a annoncé aujourd’hui une alliance pour créer la toute première stratégie nationale contre les discours de haine et la discrimination en Amérique latine et dans les Caraïbes. Le Costa Rica a vécu une intensification de ces discours sur les réseaux sociaux, dont le nombre a triplé depuis 2021, en particulier contre les femmes et les groupes historiquement marginalisés. Il s’agira d’un processus consultatif avec des contributions de la société civile, du milieu universitaire, des organisations multilatérales et des experts internationaux. Le processus va inclure des enquêtes pour établir les faits grâce à l’intelligence artificielle, mais aussi des ateliers, des consultations à l’échelle nationales, des tables rondes de haut niveau, des discussions et des accords politiques.
Nomination
Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a annoncé aujourd’hui la nomination de Mme Shoko Noda, du Japon, en tant qu’Administratrice assistante et Directrice du Bureau de gestion des crises du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Journée mondiale du tourisme
Dans son message à l’occasion de la Journée mondiale, le Secrétaire général appelle les États et les entreprises à investir dans des pratiques touristiques durables et résilientes.
Conférence de presse
Demain à 11 heures, le Président de l’Assemblée générale, M. Dennis Francis, donnera une conférence de presse post-semaine de haut niveau.