Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 1er juillet 2022
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Suriname
Le Secrétaire général arrive demain matin au Suriname où il a prévu de survoler la forêt tropicale et de se rendre auprès d’une communauté autochtone pour en savoir plus sur les connaissances traditionnelles d’adaptation à l’impact du climat. Il devrait aussi souligner l’importance des solutions basées sur la nature au cours d’une visite à un site côtier de mangroves où il constatera la vulnérabilité de la côte du Suriname aux inondations.
Dimanche, le Secrétaire général participera à la cérémonie d’ouverture de la réunion des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).
Il devrait donner une conférence de presse demain en fin d’après-midi.
Vice-Secrétaire générale de l’ONU
La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, a été testée positive de la COVID-19. Après avoir annulé ses activités en personne à Paris, elle a aussi dû renoncer à se rendre à Lisbonne pour la clôture de la Conférence sur les océans.
Elle devrait toutefois être à New York mardi prochain puisqu’il semble que son dernier test soit négatif.
Sahara occidental
L’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, M. Staffan de Mistura, a prévu une nouvelle série de visites auprès de ses interlocuteurs dans la région. Il part pour Rabat demain pour des entretiens avec des responsables marocains. Il a aussi l’intention de se rendre au Sahara occidental et de se laisser guider par l’action de ses prédécesseurs.
Après sa visite dans la région au mois de janvier dernier, l’Envoyé spécial compte approfondir les consultations avec toutes les parties concernées sur les moyens de faire avancer, de manière constructive, le processus politique sur le Sahara occidental.
Yémen
Le mécanisme de vérification et d’inspection des Nations Unies au Yémen a besoin de toute urgence de fonds additionnels pour continuer son travail. Avec les ressources qu’il lui reste, il sera forcé de suspendre ses opérations dès la fin du mois d’août.
La mission est un service essentiel qui facilite le flux des biens dans les ports yéménites de la mer Noire.
Depuis 2016, elle a vérifié et inspecté plus de 1 600 navires, veillant à ce que les Yéménites puissent se procurer des biens essentiels comme la nourriture, le carburant et autres.
Le Yémen importe presque 90% de ses produits alimentaires et le Conseil de sécurité a souvent exprimé son engagement à faciliter les importations, comme en atteste la résolution 2624 qu’il a adoptée récemment.
La mission cherche 3,5 millions de dollars pour financer ses opérations du mois de septembre à la fin de l’année.
Ukraine
Mme Osnat Lubrani, Coordonnatrice humanitaire, s’est élevée aujourd’hui contre ce qu’elle qualifie d’attaques insensées contre des immeubles résidentiels et des centres de loisirs dans lesquelles des civils ont été tués et blessés, dans le village de Serhiivka, près de la ville portuaire d’Odessa.
Les secouristes essayent de sortir les survivants des décombres et le personnel de santé dit qu’au moins 20 personnes ont été tuées, dont 3 enfants, et que des dizaines d’autres ont été blessées.
Mme Lubrani a ajouté que l’attaque d’aujourd’hui intervient quelques jours à peine après la frappe aérienne contre un centre commercial à Krementchouk. Ce sont tout simplement, s’est-elle indignée, deux exemples inacceptables du lourd impact de cette guerre sur les personnes et infrastructures civiles en Ukraine.
À Donetsk, les agences humanitaires indiquent que plus de 100 personnes auraient été tuées ou blessées, au cours du seul mois de juin.
Dans l’oblast de Zaporijjia au sud-est, les autorités locales affirment que plus de 5 000 familles n’ont désormais plus accès au gaz, après le bombardement du gazoduc.
Mme Lubrani a souligné que les parties sont tenues d’honorer leurs obligations de protéger les personnes et infrastructures civiles en Ukraine, conformément au droit international humanitaire.
Liban
La Coordonnatrice résidente et Coordonnatrice humanitaire au Liban, Mme Najat Rochdi, qui devrait partir pour d’autres fonctions, a parlé aujourd’hui de la détérioration spectaculaire et malheureuse de la situation humanitaire au Liban.
Les dernières évaluations de l’ONU montrent que 2,2 millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire jusqu’à la fin de l’année, soit 46% de plus que l’année dernière.
Près de deux millions de personnes ont besoin de soins de santé, soit une hausse de 43% depuis le mois d’août de l’année dernière. Près de quatre millions de personnes courent le risque de perdre immédiatement l’accès à l’eau potable, compte tenu des coupures de courant.
Sur le front de l’éducation, 135 000 garçons et filles ont du mal à reprendre l’école, en raison de la vulnérabilité économique et des questions liées au travail des enfants.
Au mois d’août dernier, l’ONU et ses partenaires ont lancé un plan de réponse d’un an pour une somme de 200 millions de dollars. Il faut une autre somme de 163 millions pour aider 1 million d’hommes, de femmes et d’enfants vulnérables. Avec ces fonds, ils pourront aider plus de 665 000 des Libanais les plus vulnérables ainsi que les migrants et les réfugiés palestiniens.
Soudan du Sud
Le Chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, M. Nicholas Haysom, a prévenu qu’à moins de huit mois de la fin de la période de transition, la fenêtre d’opportunité de l’accord de paix révisé se ferme.
Au cours d’une conférence de presse hier à Djouba, M. Haysom a dit que les politiques créent de la frustration, des défections politiques et une aggravation de la violence dans le pays.
Il a exhorté les leaders nationaux à faire tout ce qui est nécessaire pour faire avancer le pays vers des élections crédibles, justes et libres.
Il s’est dit particulièrement préoccupé par l’augmentation exponentielle du nombre des cas de violence sexuelle et fondée sur le sexe, à savoir une hausse de 500% par rapport à la période couverte par son dernier rapport.
Nigéria
Dans le nord-est du pays, les agences humanitaires se disent préoccupées par l’aggravation de la pénurie alimentaire à Muna, le plus grand camp de déplacés de Maiduguri, qui abrite plus de 50 000 personnes.
Le camp devrait fermer dans les semaines à venir, conformément au plan du Gouvernement de vider tous les camps de la ville de Maiduguri, capitale de l’État de Borno.
Les agences humanitaires disent que plus de 30 000 personnes à Muna ne reçoivent plus d’aide humanitaire depuis plusieurs semaines.
Elles se disent aussi préoccupées par les problèmes de protection dans le camp et par le manque d’opportunités qui force les déplacés à s’aventurer dans d’autres endroits non sécurisés où ils se retrouvent souvent attaqués ou enlevés par les groupes armés.
L’aggravation de la situation dans le camp de Muna intervient dans le contexte d’une détérioration de la sécurité alimentaire pendant la saison sèche. L’on estime que 600 000 personnes devraient se retrouver dans une situation d’urgence alimentaire.
Quelque 1,7 million d’enfants de moins de 5 ans devraient souffrir d’une malnutrition aigüe dans le nord-est, cette année.
Malgré la pénurie de fonds, les agents humanitaires ont porté assistance à 1,8 million de personnes au premier trimestre de cette année. Toutefois, le plan de réponse humanitaire, qui requiert la somme de 1,1 milliard de dollars, n’est financé qu’à hauteur de 23%.
Afrique du Sud
Sous le leadership du Coordonnateur résident par intérim, M. Ayodele Odusola, l’équipe de pays des Nations Unies se concentre toujours sur la reconstruction de la province du KwaZulu-Natal, qui a souffert de crises multiples ces trois dernières années, dont la pandémie de COVID-19, les troubles sociaux de l’année dernière et les dernières inondations qui ont causé la perte de plus de 400 vies humaines et détruit des millions de dollars d’infrastructures.
Les agences de l’ONU ont contribué au Fonds central pour les interventions d’urgence, en réponse aux inondations, et reprogrammé plus de 1,2 million de dollars pour appuyer le processus de reconstruction.
Sur le front sanitaire, l’équipe des Nations Unies a fourni une aide et un appui technique de plus de 750 000 dollars. Elle travaille avec les autorités, sur la base d’un modèle de développement par district, pour améliorer la fourniture des services sociaux dans toute l’Afrique du Sud.
Colombie
Le Secrétaire général n’a cessé de manifester son appui au système de justice transitionnelle, dont la Commission vérité est un élément clef et un pilier du processus de paix dans son ensemble. Il s’est entretenu avec le père Francisco de Roux, Chef de la Commission, lorsqu’il était en Colombie, l’année dernière. Dans son dernier rapport sur la Commission, le 30 juin, le Secrétaire général note que le rapport final de la Commission et son héritage seront les tremplins de la réconciliation à long terme. Il y réitère aussi le plein appui des Nations Unies au travail du système de justice transitionnelle dans son ensemble.
Le Secrétaire général devrait recevoir en personne le rapport de la Commission vérité, dans les prochains jours.
La publication dudit rapport a aussi été saluée par la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et l’ensemble du système des Nations Unies. Le communiqué conjoint des entités de l’ONU et de la communauté internationale en Colombie, qui a été publié le 28 juin, salue le rapport, comme un jalon du processus de paix et le résultat d’un travail rigoureux de plus de trois années dans toute la Colombie.
Un comité de suivi de la mise en œuvre des recommandations sera créé, avec l’appui de ces entités.