En cours au Siège de l'ONU

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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 novembre 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Voyages du Secrétaire général

Le Secrétaire général va retourner à la Conférence des Nations Unies sur le climat à Glasgow et il partira demain soir de New York.  Il s’exprimera lors de la réunion de haut niveau sur l’Action climatique mondiale qui aura lieu jeudi et rencontrera plusieurs chefs d’État, ministres et autres personnalités présentes à la conférence.  Le Secrétaire général devrait être de retour à New York en fin de semaine.

COP26

La COP26 commémore aujourd’hui la journée de la résilience et de l’adaptation.  S’exprimant lors de la manifestation parallèle intitulée « Prendre de l’avance sur les catastrophes climatiques », M. Selwin Hart, Conseiller spécial du Secrétaire général pour l’action climatique, a déclaré qu’il existe un fort soutien en faveur d’une action urgente et ambitieuse en matière d’adaptation et de résilience, mais il a mis en garde sur les deux défis auxquels nous sommes confrontés. Premièrement, le soutien apporté aux peuples, aux communautés et aux nations qui sont en première ligne de la crise climatique est insuffisant.  Deuxièmement, les pays et les personnes qui ont le plus besoin de soutien en termes de financement, d’adaptation et de résilience continuent de faire face à des défis insurmontables pour accéder au financement climatique.

À l’heure actuelle, le financement pour l’adaptation ne représente que 25 pour cent du financement total pour le climat.  M. Hart a réitéré l’appel du Secrétaire général aux donateurs pour qu’ils allouent au moins 50 pour cent de leur financement et de leur soutien climatique à l’adaptation et à la résilience.

ONU/Du bleu au vert

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a publié aujourd’hui son rapport annuel « ONU - Du bleu au vert » sur l’empreinte environnementale du système des Nations Unies et ses efforts pour la réduire.  Le rapport se concentre sur l’impact environnemental de plus de 315 000 personnes au Siège, dans les bureaux extérieurs et dans les opérations à travers le monde.  Les données de 56 entités du système des Nations Unies sont incluses dans le rapport. 

Le rapport montre qu’avec d’importantes restrictions des voyages dans le monde entier et une grande partie du personnel travaillant à domicile, le système de l’ONU a généré environ 25 pour cent d’émissions de gaz à effet de serre de moins par rapport à 2019.  La nette réduction des émissions traduit l’adaptation soudaine et radicale des opérations qui a dû être faite tout au long de 2020, en raison de la pandémie.

Le Secrétaire général a déclaré que l’ONU s’est engagée à montrer l’exemple en réduisant son empreinte carbone et environnementale dans toutes ses opérations à travers le monde.

Banque mondiale

En réponse à des questions sur le rôle de la Banque mondiale concernant les changements climatiques, le porte-parole a déclaré que le Secrétaire général et le Président de la Banque mondiale, M. David Malpass, se sont entretenus par téléphone vendredi.  La conversation a été décrite dans un compte rendu publié par la Banque mondiale.

La Banque mondiale est un partenaire essentiel pour notre travail dans le secteur du développement et nous reconnaissons son importante contribution à l’action climatique, notamment les investissements dans l’adaptation.  Nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec la Banque et d’autres banques de développement multinationales, ainsi qu’avec les États Membres, afin de garantir un seuil de réchauffement de 1,5 degré et un monde résilient aux changements climatiques.

Myanmar

Cela fait un an aujourd’hui que les élections de 2020 ont eu lieu au Myanmar.  Les observateurs nationaux et internationaux ont jugé ces scrutins libres et réguliers, et la Ligue nationale pour la démocratie a remporté environ 80% des sièges à pourvoir dans les chambres haute et basse du Parlement.  La prise du pouvoir par les militaires, le 1er février 2021, a ensuite fait échouer le processus démocratique du Myanmar.  L’ONU réitère son appel à l’armée pour qu’elle respecte la volonté du peuple et remette le pays sur la voie de la transition démocratique.

L’ONU reste gravement préoccupée par l’intensification de la violence au Myanmar, qui s’accompagne d’une hausse des déplacements, continuant de faire payer un lourd tribut aux civils vulnérables et touchant les femmes de manière disproportionnée.  L’ONU continue d’exhorter toutes les parties prenantes à permettre une assistance humanitaire sans entrave pour répondre aux besoins croissants, dans un contexte de détérioration de la situation économique, causée par la prise du pouvoir par l’armée et aggravée par la pandémie de COVID-19.

Le Conseil de sécurité a discuté du Myanmar lors d’une réunion à huis clos ce matin.  Les membres du Conseil ont entendu l’Envoyé spécial de l’ASEAN, qui est le Second Ministre des affaires étrangères de Brunéi.  Ils ont également entendu Peter Due, le Directeur de la Division de l’Asie et du Pacifique du Département des affaires politiques de l’ONU.

Sur le plan humanitaire, le pays compte désormais plus de trois millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire en raison du conflit et de l’insécurité, de la pandémie et d’une économie défaillante.  Sans un arrêt des violences et une résolution pacifique de la crise au Myanmar, ce chiffre ne fera qu’augmenter.

Depuis la prise du pouvoir par les forces armées, le 1er février, des centaines de milliers de personnes ont été forcées de fuir leur foyer en raison des violences qui sévissent dans le pays, et 223 000 personnes sont toujours déplacées à l’intérieur du pays.  Les déplacements à long terme ne sont toujours pas résolus: 144 000 Rohingya sont toujours confinés dans des camps dans l’État rakhine, la plupart depuis leur déplacement en 2012, et plus de 105 000 hommes, femmes et enfants sont déplacés dans les États kachin et shan, certains depuis de nombreuses années.

Cette année, les travailleurs humanitaires ont jusqu’à présent assisté plus de 1,67 million de personnes dans le besoin à travers le Myanmar avec de la nourriture, de l’argent et une assistance nutritionnelle.  Ils sont prêts à en faire plus, mais restent limités en raison d’un manque d’accès humanitaire et, bien sûr, d’argent.  Dans un communiqué, M. Martin Griffiths, le coordonnateur des secours d’urgence, a appelé la communauté internationale à financer la réponse au Myanmar.  Moins de la moitié des 385 millions de dollars requis dans le cadre du plan d’aide humanitaire et du plan intérimaire de réponse d’urgence lancés après le coup d’État ont été reçus.

Éthiopie

La Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, s’adressera au Conseil de sécurité cet après-midi.  Lors d’une réunion publique, elle devrait une fois de plus mettre en évidence les risques du conflit qui dure depuis un an au Tigré pour le pays et la région dans son ensemble.  Elle soulignera également l’urgence d’une cessation des hostilités, de pourparlers sur un cessez-le-feu durable et de la création des conditions d’un dialogue éthiopien inclusif pour résoudre la crise et jeter les bases de la paix et de la stabilité.

Sur le plan humanitaire, M. Martin Griffiths, le coordonnateur des secours d’urgence, achèvera aujourd’hui sa visite de quatre jours en Éthiopie.  Hier, il s’est rendu à Mekele, dans la région du Tigré, où il a rencontré des femmes touchées par le conflit, ainsi que des partenaires humanitaires.  Il s’est également entretenu avec les autorités de facto sur la nécessité d’un accès humanitaire, sur la protection des civils dans toutes les zones sous leur contrôle, ainsi que sur le respect des principes humanitaires.  Aujourd’hui, à Addis-Abeba, M. Griffiths a de nouveau rencontré le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères, M. Demeke Mekonnen, afin de déterminer les moyens d’améliorer l’accès et l’aide humanitaire à tous les habitants de l’Éthiopie.

Outre le conflit et les déplacements de population à grande échelle, la sécheresse, les inondations, les épidémies et l’invasion de criquets pèlerins continuent de générer des besoins humanitaires dans toute l’Éthiopie.  Quelque 20 millions de personnes ont été ciblées pour recevoir une aide humanitaire, dont 7 millions sont directement touchées par le conflit dans le nord du pays.

Le déficit de financement pour la réponse humanitaire de cette année en Éthiopie s’élève à plus de 1,3 milliard de dollars.  On estime que 606 millions de dollars ont été mobilisés pour le plan d’intervention pour le nord de l’Éthiopie, et 474 millions de dollars pour le projet de plan d’intervention humanitaire, qui couvre les zones situées en dehors du Tigré.  Cependant, cela est loin d’être suffisant pour répondre aux besoins humanitaires croissants.

Yémen

M. Hans Grundberg, l’Envoyé spécial pour le Yémen, a visité aujourd’hui la ville yéménite de Taëz et s’est adressé à la presse sur place.  Il a déclaré avoir eu une réunion très constructive avec le Gouverneur et d’autres représentants des partis politiques de la ville. 

M. Grundberg a déclaré que Taëz partage les mêmes souffrances que celles constatées ailleurs au Yémen, avec des personnes dont la liberté de mouvement est sévèrement restreinte et qui sont affectées par le déclin de la situation économique et l’insécurité générale.  Encore une fois, comme ailleurs au Yémen, ce sont les civils qui portent le fardeau de ce conflit, a-t-il dit, relevant que les habitants de Taëz ont été à l’avant-garde des initiatives de médiation de la société civile sur l’échange de prisonniers, l’amélioration de la prestation des services de base et le travail pour ouvrir les routes et trouver des solutions au conflit prolongé.  Il a déclaré que Taëz rappelle la possibilité d’un État yéménite pluraliste et reste un élément clef pour parvenir à une paix durable dans le pays.

Soudan du Sud

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud fait savoir que le récent conflit entre groupes armés à Tambura et dans ses environs, dans la province d’Équatoria-Occidental, a causé des dommages importants.  Des civils ont été tués et blessés.  Plus de 80 000 hommes, femmes et enfants ont été déplacés, des propriétés ont été détruites et les activités humanitaires ont été perturbées.

La Mission a rapidement réagi en installant une base temporaire à Tambura.  Elle a permis aux Casques bleus d’effectuer des patrouilles et de protéger plus de 9 000 personnes qui ont trouvé refuge à proximité.  Les soldats de la paix facilitent l’acheminement de l’aide humanitaire.  La base temporaire a également permis à nos collègues de soutenir l’engagement avec les dirigeants politiques et traditionnels.  Elle a joué un rôle déterminant dans les négociations entre différents groupes armés afin de rétablir une stabilité précaire.

Afghanistan

La Mission des Nations Unies en Afghanistan s’est déclarée hier profondément préoccupée par les informations faisant état du meurtre des défenseurs des droits de l’homme Frozan Safi, à Mazar-e-Charif, et Hijratullah Khogyani, à Jalalabad.  Elle demande une enquête rapide, indépendante et impartiale.  La Mission souligne que la société civile ne devrait jamais être une cible et que l’impunité n'est pas une option.

Famine

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti aujourd’hui que le nombre de personnes au bord de la famine dans 43 pays est passé de 42 à 45 millions de personnes, alors que la faim aiguë se répand dans le monde.  Le PAM relève que cette augmentation s’explique par les récentes données d’évaluation de la sécurité alimentaire qui montrent que 3 millions de personnes supplémentaires se trouvent en phase 4 du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire en Afghanistan.  De faibles augmentations ont également été enregistrées en Angola, au Burundi, en Haïti, au Kenya et en Somalie.

Le PAM et ses partenaires humanitaires redoublent d’efforts pour aider des millions de personnes menacées de famine.  Toutefois, l’agence des Nations Unies met en garde sur le fait que les besoins dépassent largement les ressources disponibles, à un moment où les sources de financement traditionnelles sont débordées.  L’agence indique que le coût de la prévention de la famine dans le monde s’élève désormais à 7 milliards de dollars, contre 6,6 milliards de dollars au début de cette année.

Sierra Leone

Au cours du week-end, le Secrétaire général a exprimé sa profonde tristesse face aux nombreuses pertes en vies humaines suite à l’explosion d’un camion-citerne de carburant qui a eu lieu à Freetown, en Sierra Leone, vendredi.

L’équipe des Nations Unies dans le pays suit de près la situation et travaille avec le Gouvernement pour surmonter les conséquences de cette catastrophe.  L’Organisation mondiale de la Santé soutient les établissements de santé en mobilisant des fournitures spécialisées.  L’OMS s’efforce également de déployer des experts pour aider à fournir des soins aux victimes de brûlures.

Iraq

Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général a condamné la tentative d’assassinat du Premier Ministre, M. Mustafa Al-Kadhim.  Il a appelé à ce que les auteurs de ce crime soient tenus pour responsables.

Le Secrétaire général engage tous les Iraquiens à faire preuve de la plus grande retenue et à rejeter toute violence et toute tentative de déstabilisation de l’Iraq.  Il exhorte tous les acteurs politiques à respecter l’ordre constitutionnel et à résoudre les différends par le biais d’un dialogue pacifique et inclusif.  

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